Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu

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amidelamisericorde
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CHAPITRE VIII

La dévotion de la sainte Vierge est prouvée par les saints Pères, l'autorité des conciles, l'usage de l'Église et la conduite de Dieu même


Le bienheureux Pape Célestin, comblé de joie et de consolation d'avoir vu sous son autorité ces saints prélats condamner ce monstre, leur en écrivit une lettre pour se conjouir avec eux, comme aussi à l'empereur, au clergé et au peuple de Constantinople, pour les exhorter de persévérer en la défense et confession des vérités qui avaient été déterminées par le concile.

Pour ce qui est de saint Cyrille, il ne se peut dire avec combien de larmes de joie il fut reçu en sa ville d'Alexandrie, où ayant fait prêcher le jour de la naissance de Notre-Seigneur un évêque, qui prononça que le véritable Emmanuel avait été enfanté par la très sainte Vierge Marie mère de Dieu, tout le peuple qui avait été jusqu'alors dans le silence, poussa de grands cris, disant : Voilà quelle est la véritable foi, c'est là le vrai don de Dieu.

Ô grand Cyrille ! Nous souhaitions entendre cette parole : que celui qui ne parle point de la sorte, soit anathème. Et ce bon évêque continuant sa prédication, comme il eut dans la suite du discours réitéré ces paroles, la Vierge mère de Dieu, le peuple pour la seconde fois fit de grands cris, se réjouissant les larmes aux yeux de ce que ce prélat parlait ainsi.

Je ne sais, après cela, comme il se trouve des personnes qui, se disant catholiques, tâchent de diminuer la dévotion de la Mère de Dieu, comme si elle était contraire au premier esprit du christianisme ; ou si elles n'ont pas assez de hardiesse pour s'y opposer ouvertement, prétendent que l'on y est trop appliqué.

Ô mon Dieu ! S'il y a quelque plainte à faire, c'est de nos insensibilités : car nous pouvons dire avec bien de la justice, que nos plus grandes ardeurs pour la Mère de Dieu ne sont que des glaces, comparées à la fervente dévotion de la sacrée Vierge des Chrétiens des premiers siècles.

Que ceux qui avancent témérairement que les louanges sont excessives que l'on donne en nos temps à cette reine des anges, et que les expressions sont trop fortes que l'on fait de ses grandeurs, entendent les sentiments d'un concile parlant par la bouche de celui qui y présidait, le grand saint Cyrille.

C'est par vous, dit le bienheureux patriarche parlant devant tous les Pères, et adressant ces paroles à la divine Marie, c'est par vous que la très sainte Trinité est adorée et glorifiée ; c'est par vous que le ciel est rempli d'allégresse et que les anges et les archanges se réjouissent ; c'est par vous que les démons sont mis en déroute, et que notre chute est réparée et l'entrée du ciel ouverte aux hommes, c'est par votre entremise que ceux qui sont aveuglés par l'idolâtrie, parviennent à la connaissance de la vérité, et par le moyen de la foi à la grâce du saint baptême ; c'est par votre faveur et assistance que le saint Évangile a été prêché, et l'Église fondée par à toutes les régions de la terre.

Après des louanges si sublimes, je laisse à considérer si l'on peut parler d'une manière plus glorieuse de cette sainte cité de Dieu.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE VIII

La dévotion de la sainte Vierge est prouvée par les saints Pères, l'autorité des conciles, l'usage de l'Église et la conduite de Dieu même


Le second concile de Nicée, composé de trois cent cinquante prélats, où les légats du Pape Adrien présidèrent, jugea qu'il était si nécessaire d'établir fortement le culte de la sacrée Vierge, que les Pères qui y étaient assemblés ordonnèrent que plusieurs miracles arrivés en sa faveur seraient insérés dans les actes du concile.

Mais l'Église universelle, qui ne peut avoir que des sentiments légitimes en toutes les pratiques de dévotion qu'elle approuve, que ne fait-elle pas pour témoigner ses respects envers sa glorieuse Dame ? Combien d'églises cathédrales dédiées à Dieu sous son nom par toute la terre ?

Et se rencontre-t-il presque aucune église, où il n'y ait une chapelle en son honneur ? Avec combien de religion honore-t-elle tous ses mystères, et tant de fêtes qu'elle a instituées pour sa gloire, et comme si toutes ces solennités n'étaient pas suffisantes pour satisfaire à sa dévotion, elle destine un jour toutes les semaines, c'est à savoir le samedi, qu'elle consacre à sa mémoire.

Mais ce qui est de merveilleux, c'est que du jour de la conception du Notre-Seigneur, elle en fait une fête de son immaculée Mère, et l'office et les hymnes du jour sont en l'honneur de cette admirable princesse. Elle appelle le jour de la présentation de notre Sauveur la fête de la Purification de la Vierge, et les hymnes du jour dans le bréviaire romain sont en l'honneur de cette sacrée Vierge.

Ce qui est encore de plus étonnant, c'est que le jour de la Circoncision et qui est l'octave de la solennité de la naissance de notre divin Maitre, les antiennes de l'office sont de la Vierge aussi bien que l'oraison du jour, dans laquelle l'Église, pour commencer l'année, demande à Dieu de ressentir les secours de sa puissante protection.

Elle commence et finit tous ses offices par ses louanges et par son invocation ; l'on ne publie les vérités de l'Évangile que sous sa faveur ; les sermons se commencent par la Salutation angélique. Combien de confréries et d'associations établies par tout le monde pour l'honorer ?

Enfin, il faut finir la preuve de la dévotion à la sainte Vierge par la conduite de Dieu même. Il est aisé de savoir qu'il n'y a point de royaume ni de province où il ne se rencontre des lieux de dévotion de la Mère de Dieu, honorés de plusieurs miracles : ce qui attire un grand concours de peuples de tous côtés.

Or il est certain que n'y ayant que Dieu seul qui puisse faire des miracles, ceux qui s'opèrent en ces saints lieux sont une preuve indubitable que les véritables dévotions qui s'y pratiquent sont un effet de sa divine volonté.

C'est donc une illusion que de blâmer le concours des peuples qui viennent implorer le secours de Dieu au pied des autels de sa glorieuse Mère, sous prétexte que cela pourrait apporter quelque diminution au respect souverain qui est dû à Dieu : car nous l'avons déjà dit plusieurs fois, c'est Dieu qui est honoré en tous les honneurs que l'on rend à la Reine du ciel : et si l'on demande, mais pourquoi plutôt en cette église qu'en une autre ? Pourquoi tant de monde prosterné devant cet autel, pendant qu'il y a peu de personnes devant plusieurs autres ? Je réponds que cela arrive par la conduite de Dieu qui en inspire le mouvement : et si l'on en veut des preuves, je dis que les miracles en sont de si assurées qu'il n'y a pas lieu d'en douter.

Source : Livres-mystiques.com

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Chapitre VIII

La dévotion de la sainte Vierge est prouvée par les saints Pères, l'autorité des conciles, l'usage de l'Église et la conduite de Dieu même


Si l'on réplique qu'il y aurait plus de raison d'offrir ses prières devant les autels de Notre-Seigneur ; je déclare qu'il n'y a point d'autel de la Vierge qui ne soit un autel de Jésus-Christ, tout ce qui se fait pour la gloire de la Mère ayant pour fin la gloire de son Fils bien-aimé.

Si l'on recherche de plus d'où vient que l'on ne s'adresse pas à Dieu immédiatement pour l'ordinaire, la raison en est évidente : c'est parce qu'il a voulu que nous allassions à lui par de certains moyens qu'il nous a donnés, comme par la sainte Vierge.

Après tout, que ces personnes opposées à une dévotion si sainte, s'en prennent à Dieu même : car d'où vient que dans un royaume où Dieu opère des miracles en des églises ou chapelles de la sainte Vierge, non-seulement en toutes les provinces, mais presqu'en tous les diocèses, et en plusieurs lieus d'un grand nombre de diocèses, à peine trouvera-t-on quatre ou cinq lieux de dévotion qui soient immédiatement en l'honneur de notre Sauveur, où il fasse ses merveilles ?

Ce que nous avons remarqué en l'usage de l'Église universelle est plus que suffisant pour faire voir la solidité de la dévotion des particuliers, soit en la multitude des pratiques bien réglées, soit dans les louanges qu'ils donnent à celle qui ne peut jamais être assez louée.

Et de vrai, outre ce que nous avons dit ci-dessus, c'est une chose bien remarquable de voir les titres et éloges que l'Église donne à la sacrée Vierge, et je puis assurer que l'on n'y peut rien ajouter : car que peut-on dire davantage, si l'on veut louer sa pureté, que de l'appeler la virginité même ? et c'est ce que fait l'Eglise.

Peut-on se servir de termes qui marquent davantage la confiance que nous devons avoir en sa bonté que ceux dont l'Église use, l'appelant notre vie, notre douceur, notre espérance ?

Peut-on avancer rien de plus glorieux, que de soutenir qu'elle seule a détruit toutes les hérésies dans le monde universel ? et c'est ce que chante l'Église, de cette incomparable reine.

Je demande ici ce que ces personnes opposées diraient d'un particulier s'il avait écrit, s'il avait prêché, que non-seulement quelques hérésies, mais toutes les hérésies, non-seulement en une partie du monde, mais dans tout le monde, ont été détruites par la seule Vierge ?

Que ces personnes nous disent d'où vient que les prédicateurs au commencement de leurs sermons récitent la Salutation angélique, et non pas l'Oraison dominicale ?

D'où vient que le chapelet de la Vierge est la prière commune de presque tous les fidèles, et que la couronne de Notre-Seigneur est une dévotion plus rare ? D'où vient que l'office de la divine Sagesse est récité par bien peu de personnes, pendant que presque tous les séculiers qui sont adonnés à la prière récitent celui de Notre-Dame, et font ce que font les églises au chœur quand on fait de la férie : et l'ordre de Saint-Bernard tous les jours, aussi bien que celui des Chartreux en leur particulier, ordres recommandables pour leur singulière piété envers la mère de Dieu, et dont toutes les églises sont dédiées en son honneur ?

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CHAPITRE VIII

La dévotion de la sainte Vierge est prouvée par les saints Pères, l'autorité des conciles, l'usage de l'Église et la conduite de Dieu même


Sans doute que des mouvements d'une dévotion si universelle en l'Église, et parmi les fidèles de l'Église, ne peuvent venir que de l'inspiration de l'Esprit de Dieu, aussi bien que les sentiments contraires, de l'esprit du démon, qui, craignant extrêmement la puissance de celle qui lui a brisé la tête, et qui lui ravit si souvent tant d'âmes, les tirant du péché qui les engage dans sa malheureuse captivité, fait tous ses efforts, et emploie toute sa rage pour en diminuer les respects.

Et c'est ce qu'il fait en deux manières : la première, en combattant ouvertement sa dévotion par les hérétiques et impies ; la seconde, en tâchant d'en détourner par d'autres suppôts, qui assurent d'un côté qu'ils n'en veulent pas au culte de la Mère de Dieu, mais qui, d'autre part, le diminuent par leurs artifices, en dissuadant les pratiques qu'une véritable piété en peut inspirer.

J'avoue, et j'en demeure d'accord, que lorsqu'il s'y rencontre de la superstition, de l'ignorance, ou quelque autre abus, qu'il faut abolir ces superstitions, qu'il faut instruire les ignorants, qu'il faut découvrir les abus et les détruire.

C'est même ce que j'ai tâché de faire en nos campagnes dans les visites que j'ai faites de nos paroisses, et l'on ne peut assez recommander aux pasteurs qu'ils enseignent à leurs peuples la différence du culte qui est dû à Dieu d'avec celui qui est dû à sa virginale Mère, qui, n'étant qu'une pure créature, doit s'humilier en là présence de ses manieurs infinies : et c'est une chose déplorable de voir l'ignorance grossière de grand nombre de ces pauvres gens de la campagne sur ce sujet, et dont les curés rendront un compte terrible au jugement de Dieu. Mais je soutiens qu'il faut bien prendre garde de ne pas ôter la dévotion, sous prétexte des abus qui s'y rencontrent et qu'il faut détruire.

Luther, au commencement, ne criait que contre les abus qui se commettaient touchant les indulgences, ensuite il combattit les indulgences mêmes : c'est un piège que les fidèles catholiques doivent éviter.

Je dirai ici ce qui m'est arrivé faisant quelques entretiens de piété en une maison religieuse, dont le confesseur me déclara qu'il en avait bien ôté les dévotions de la Vierge, et m'en parlait comme s'il eût fait quelque grand coup pour la gloire de Dieu. Je fus saisi d'étonnement et d'horreur, voyant de mes yeux un dérèglement que j'aurais bien eu de la peine à croire parmi les catholiques.

Il faut donc bien prendre garde à ces artifices de l'enfer, et être une bonne fois persuadés que, quelque effort que nous fassions pour honorer la Mère de Dieu, jamais nous ne l'honorons assez : car, hélas ! Que pouvons-nous faire, pauvres créatures que nous sommes ?

Il faut donc avoir une haute estime de sa dévotion, et de toutes les choses, pour petites qu'elles soient, qui peuvent y contribuer : et pour ce sujet il est bon d'avoir ses images, les aimer, y faire brûler des cierges, se mettre de ses confréries, solenniser avec des respects particuliers ses fêtes, avoir une dévotion spéciale au samedi, pratiquer des jeûnes et autres mortifications tant intérieures qu'extérieures, avoir et lire de bons livres qui traitent de ses grandeurs, parler et écouter volontiers parler de ses louanges, enfin embrasser avec amour tous les moyens qui peuvent établir ou augmenter sa dévotion, autant que l'ordre de Dieu le demande de nous.

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CHAPITRE IX

La dévotion de la très sacrée Vierge est une source de toutes sortes de bénédictions et de grâces


Quand une personne parlerait de la langue des hommes et des anges, il ne lui serait pas possible d'exprimer les avantages qui viennent de la dévotion à l'admirable Mère de Dieu.

L'éternité ne sera pas trop longue pour en admirer les biens incroyables, dont le prix est une chose cachée à la terre, et que le monde n'entend point.

Oh ! Si les hommes savaient ce que c'est que d'avoir une sincère affection pour le service de cette Reine du paradis !

Que n'entendent-ils une bonne fois combien il est doux et glorieux de la servir et aimer ? Quand on a trouvé Marie, dit le savant Idiot, tout le bien est trouvé.

Et c'est en elle, assure son dévot saint Bernard, que Dieu en a mis la plénitude.

Les pauvres y trouvent des richesses pour le soulagement de leur pauvreté ; les malades, des remèdes à leurs maux ; les ignorants, de la science ; les faibles, de la force ; les délaissés, du secours ; les abjects, de la gloire ; les affligés, de la consolation ; ceux qui sont dans la peine, du repos ; ceux qui vivent dans l'inquiétude, de la paix.

Les pécheurs y rencontrent la grâce ; les justes, leur sanctification ; les âmes du purgatoire, leur soulagement ; enfin, il n'y a point de condition, point d'état qui n'en ressentent les bénédictions ; point de royaume, point de pays qui ne participent à ses grâces.

Toute la terre est remplie de ses Miséricordes, et tous les hommes sont obligés à ses amoureuses bontés.

Son précieux coeur, qu'un pieux auteur considère comme une vive flamme du pur amour façonnée en coeur ; ce coeur, fournaise sacrée de ce pur amour, la merveille des merveilles et le miracle incomparable des coeurs ; ce coeur, après le coeur de Jésus, le plus doux, le plus tendre, le plus obligeant et le plus charitable de tous les coeurs, non-seulement surpasse en sa charité tout l'amour des séraphins et des saints les plus éminents en la gloire, mais il a plus d'amour lui seul que tous les anges et les saints ensemble.

Et il est vrai de dire que quand l'on renfermerait dans un coeur tout l'amour de tous les coeurs qui ont été, qui sont et qui seront jamais, ce coeur n'aurait pas ni tant d'amour, ni tant de tendresse, ni tant de douces inclinations pour le bien des hommes, comme le coeur seul de l'incomparable Marie.

Il ne faut donc pas s'étonner si ce coeur très Miséricordieux est comme une fontaine sacrée d'où découlent continuellement, sur toutes les créatures, une multitude presque infinie de toutes sortes de biens.

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CHAPITRE IX

La dévotion de la très sacrée Vierge est une source de toutes sortes de bénédictions et de grâces


Le savant cardinal Bellarmin, qui a si bien mérité de toute l'Église par ses doctes et pieux écrits, et l'un des plus zélés serviteurs de la très pure Vierge, avait coutume d'appeler les biens temporels, des maux temporels.

II n'y a pas à s'étonner si un homme si éclairé dans les voies du christianisme parle de la sorte. Mais Aristote, au milieu des ténèbres de l'infidélité, n'a pas laissé de soutenir que les biens temporels n'étaient pas de véritables biens, parce que, disait-il, s'ils étaient des biens véritables, ils rendraient bons ceux qui les possèdent, et c'est ce qu'ils ne font pas.

Après l'exemple du Fils de Dieu, qui les a si méprisés, je ne comprends pas l'aveuglement des Chrétiens qui en ont de l'estime, et je ne puis pas concevoir comme un fidèle qui croit par article de foi que les riches sont malheureux, que ceux qui ont leurs consolations en la vie présente sont misérables, que les pauvres d'esprit sont bienheureux, que l'on est bienheureux lorsque les hommes nous haïssent, nous chassent et nous éloignent, lorsque non-seulement ils médisent de nous, mais qu'ils en disent toute sorte de mal ; je ne puis pas, dis-je, concevoir comme l'on fait état de l'honneur du monde, de l'estime et de l'amitié des créatures, des richesses et plaisirs de la terre.

Je vois bien que presque tous les hommes marchent dans les ténèbres, et qu'une si nombreuse multitude est comme un torrent qui entraîne et emporte avec soi tout ce qu'il rencontre.

Mais n'est-ce pas une chose bien étrange de marcher dans l'obscurité en plein midi, et de ne pas voir lorsque le soleil nous éclaire de ses plus brillantes lumières ? Il est vrai, et cela soit dit avec larmes, l'on parle presque partout en infidèle, et l'on vit en païen.

Il arrive souvent même que l'on est plus attaché aux biens sensibles que ces pauvres et au redoutable jour du jugement l'on en verra plusieurs s'élever contre nous, dont les actions serviront à notre condamnation : mais faut-il que les enfants de lumière soient des enfants de ténèbres ?

Pourquoi dans une famille chrétienne les pères et les mères, les maîtres et maîtresses, ne s'entretenant qu'avec estime des grandes naissances, des richesses et des honneurs de cette vie, portent-ils la corruption dans l'esprit de leurs enfants, de leurs serviteurs, de ceux qui vivent avec eux ?

Pourquoi les pasteurs des âmes, les religieux, et ceux qui sont dans les dignités de l'Église, qui doivent être les soleils du monde, en deviennent-ils les ténèbres, entretenant, et même quelquefois augmentant l'amour des choses de la terre, par l'état qu'ils font de ces choses périssables, ce qu'ils font voir par leurs discours et par leurs actions ?

Oh ! Qu'il y a peu de conversations, peu de familles, peu de maisons où l'on ne parle, comme dit l'Écriture, que des discours de Dieu, où l'on entende faire estime de la pauvreté, de l'abjection, du mépris, des douleurs, selon les maximes de l'Évangile ! Tout notre bien, selon ces maximes indubitables, aussi bien que notre honneur et notre gloire, se rencontrent dans les voies de la croix.

Cependant tous les Chrétiens, étant appelés au détachement des biens temporels et à la connaissance de leur rien, et ne devant tenir en aucune façon au monde, puisqu'ils y sont morts avec leur Maître qui y a été crucifié, n'ont pas tous l'honneur d'être dans une actuelle pauvreté, et privation des biens de fortune.

C'est pourquoi dans cet état, la Mère de Miséricorde ne laisse pas de leur accorder sa charitable protection, soit à raison de la nécessité qui s'y retrouve, soit parce que quelquefois Dieu veut faire paraître aux personnes du monde, que les dévots de sa bienheureuse Mère ne perdent rien au mépris qu'ils font de ce qu'ils estiment, et possèdent avec plus d'avantage et moins de peine ,ce qu'ils recherchent avec bien de l'empressement et de l'inquiétude.

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La dévotion de la très sacrée Vierge est une source de toutes sortes de bénédictions et de grâces


Si c'est le propre de l'amour d'être libéral, jamais il n'y a eu créature plus aimante que la très-sainte Vierge, car jamais il n'y en a eu de plus libérale : elle a fait servir au bienheureux Henri de Suso des mets célestes, et tout pleins de délices, pendant que le monde le nourrissait d'opprobres, et l'abîmait dans les plus noires calomnies.

Mais que n'a pas fait cette aimable princesse à son cher Herman, religieux de l'ordre de Prémontré ? Elle lui donna le nom de Joseph, et voulut de plus lui accorder la qualité glorieuse de son époux, toute triomphante qu'elle est dans le ciel, et cela en présence des saints anges pour rendre l'action plus solennelle.

Si ces faveurs ne jettent l'étonnement dans l'empyrée, je ne sais ce qui y peut causer de l'admiration des choses qui se passent sur la terre.

Mais quand le ciel commence une fois à honorer quelqu'un de ses dons, ce n'est pas sitôt fait. Quand Herman avait besoin d'argent, pendant qu'il était écolier, sa divine maîtresse lui en donnait, elle le caressait amoureusement dès son bas âge, et le récréait avec le saint enfant Jésus et saint Jean l'Évangéliste ; elle lui remit une dent qu'il avait perdue, et étant sur le point de perdre son sang après une saignée, les bandes dont on lui avait lié le bras s'étant défaites, elle a voulu elle-même les lui raccommoder.

Elle a quelquefois invité les religieuses où ce cher favori devait aller, de se préparer à dignement le recevoir.

Après ces bontés, il faut avoir le coeur bien dur pour n'être pas vivement touché de l'amour de Marie : et quand nous serions tous convertis en langues et en coeurs, jamais nous ne pourrions assez hautement les louer, jamais nous ne pourrions assez fortement les aimer.

Mais Herman Joseph n'a pas été le seul qu'elle a pourvu d'argent en ses besoins, saint Boniface évêque a reçu le même secours.

L'illustre vierge Euphémie s'étant toute consacrée à Dieu par le vu de virginité dès le commencement de sa vie, son père qui regardait en sa fille plutôt ses intérêts que la gloire du Père céleste, l'épousa malgré elle à un grand seigneur : ce que ne pouvant souffrir cette fidèle épouse de Jésus-Christ, après avoir invoqué le secours de la Vierge des vierges, elle se coupa le nez et les lèvres, se rendant difforme aux yeux des hommes, pour être belle aux yeux de Dieu.

Cette action généreuse irrita tellement l'esprit de son père, qu'il la mit entre les mains d'un paysan, qui la faisait servir comme une chétive servante, et l'accablait de travail, et quelquefois même de coups.

Elle passa sept ans en cet état, et ensuite en une nuit de Noël pendant que ce paysan et sa famille étaient occupés à manger, s'étant retirée en une étable pour chanter les louanges de Dieu, la digne Mère du saint enfant Jésus venant la trouver accompagnée des anges, elle lui redonna miraculeusement son nez et ses lèvres, et la remit en sa première beauté.

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La dévotion de la très sacrée Vierge est une source de toutes sortes de bénédictions et de grâces


Ce qu'ayant su son père, il lui fit bâtir un monastère pour y passer le reste de ses jours. C'est ainsi que la virginité est honorée de la Reine des vierges : et cet exemple doit apprendre aux personnes qui possèdent un si précieux trésor, qu'il n'y a rien qu'elles ne doivent souffrir pour conserver un don si précieux ; ceux qui en ont connu la valeur, ont mieux aimé perdre leurs empires que de la perdre même par des voies légitimes, comme le mariage ; ont aimé mieux perdre la vie, et dans le temps de leurs plus belles années, comme les Casimir, ont choisi plutôt de souffrir toute sorte de tourments où la rage des démons et des hommes les a exposés, comme nous le lisons en tant d'exemples de l'Histoire ecclésiastique.

Ô virginité, qui changez heureusement les hommes en anges, et qui faites mener ici-bas sur la terre la vie des bienheureux du paradis ! Ô vertu toute céleste, toute divine, vertu si chérie de l'époux de nos âmes et de la Reine des anges !

Mais ce qui est admirable, c'est que pour les moindres choses elle fait paraitre des bontés excessives. Un gentilhomme de Portugal, qui prenait ordinairement son divertissement à la pêche, demandant la ligne dont il se servait en cet exercice, et son laquais l'ayant rompue, la demoiselle sa femme craignant l'humeur de son mari qui était étrangement colère, eût tout simplement recours à la mère de Miséricorde, et en même temps cette même ligne qui avait été rompue en deux pièces, parut tout entière avec une petite marque blanche à l'endroit de sa rupture.

Le P. de Grenade rapporte cet exemple, et assure que la ligne lui fut mise entre les mains, qui était une marque de la charité de la Mère d'amour, d'autant plus admirable, que le sujet en était plus rabaissé.

Nous lisons dans l'Histoire de la réforme de l'ordre du Carmel par sainte Thérèse, qu'une bonne sur n'ayant personne pour lui aider à porter des plats qu'elle était pressée de servir au réfectoire, et s'écriant :

Ah ! Sainte Vierge, qui m'aidera ? À même temps cette reine de toutes les douceurs de paradis parut, et l'aida avec des bontés capables de consommer saintement les coeurs de son amour.

Nous avons dit ci-devant que Vaultier de Birbach, cavalier, servait la Mère de Dieu en qualité d'esclave : mais remarquons en sa personne, que les esclaves de la sainte Vierge sont par trop honorés, n'y ayant presque point de faveur dont elle ne l'ait gratifié : sa dévotion le rendait considérable auprès des rois et des reines.

Et pendant qu'il était occupé à en exercer avec fidélité les pratiques, on le voyait paraître en des lieux où il n'était pas, y faisant des actions grandes et généreuses par le moyen des anges qui prenaient sa forme par le commandement de leur glorieuse reine ; elle lui a changé l'eau en vin, et lui fit présent d'une croix d'or trouvée au pied du calice par un prêtre dont il entendait la messe, avec ces paroles : Donnez cette croix de ma part à mon ami Vaultier.

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La dévotion de la sainte Vierge est prouvée par les saints Pères, l'autorité des conciles, l'usage de l'Église et la conduite de Dieu même


« Nous avons, disait ce saint patriarche, condamné ce nouveau Judas, nous l'avons privé de tout grade et dignité ecclésiastique. » À ces paroles l'on entendit de grands cris de joie et d'allégresse, dont l'on commença de faire retentir les airs de toutes parts. L'on criait : L'ennemi de la Vierge est terrassé, vive la grande, l'auguste, et toujours victorieuse Mère de Dieu.

L'on prononçait toute sorte d'exécrations contre Nestorius, l'on donnait mille bénédictions au glorieux Cyrille et à tous les autres prélats ; l'on conduisit les Pères en leurs maisons avec des flambeaux, et les dames faisaient brûler des parfums dans les rues par où ils devaient passer.

On alluma des feux de joie ; partout on ne parlait que des victoires de la Mère de Dieu ; c'était le sujet de tous les entretiens, et il semblait quune nouvelle vie eût été rendue à ce peuple, qui estimait linjure faite à la Mère de Dieu pire que la mort même.

Les saints abbés et ermites sortirent de leurs cellules, et entre autres le célèbre moine Dalmatius, qui depuis quarante-huit ans était enfermé dans son monastère, y alla avec les autres par un ordre même exprès qui lui fut donné du ciel, et tous chantaient des hymnes et cantiques en action de grâces du jugement du concile. L'on peut dire que jamais décret de l'Église n'a été reçu avec tant de joie.

Comme la superbe des hérétiques s'augmente toujours, Nestorius au lieu de se soumettre au concile, en fait intercepter les lettres, pour empêcher qu'on ne sût dans Constantinople ce qui s'y était passé, et en même temps écrit à l'empereur contre les Pères, et très particulièrement contre saint Cyrille ; et pour mieux couvrir sa perfidie, il proteste qu'il veut garder inviolablement les décrets du concile de Nicée, puis se plaint d'avoir été malicieusement condamné par quelques évêques portés de haine et d'envie, en un concile que l'on avait tenu contre les formes ordinaires, sans lui donner aucun temps pour se justifier.

L'empereur, ayant été surpris de la sorte, envoie un de ses principaux seigneurs à Éphèse, qui fit arrêter saint Cyrille, et le vénérable Memnon, évêque de cette ville d'Éphèse, qui se crurent bienheureux de se voir en prison pour la cause de celle qui nous a tous tirés de la captivité de l'enfer.

Cependant les Pères, voyant toutes les avenues fermées par les soldats qui soutenaient Nestorius, chargèrent un fidèle catholique de leurs lettres qui, pour n'être découvert, se déguise en pauvre et met toutes ses dépêches dans un bâton creusé, et ainsi arrive heureusement à Constantinople.

Ces lettres ayant découvert les impostures de l'hérésiarque, l'empereur ordonna que tout ce qui avait été résolu dans le concile serait exécuté, et fit un édit par lequel, pour abolir entièrement la mémoire honteuse de ce malheureux, il commanda que le nom de Nestorius serait effacé de tous les livres, et que quand on parlerait de ses sectateurs, on ne les appellerait pas nestoriens, mais simoniens.

Il ne fut plus permis de lire ou retenir ses livres ; et, après avoir été banni dans les déserts de l'Afrique, sa langue fut rongée des vers, et la terre s'ouvrit sous ses pieds, pour l'abimer tout vivant dans les enfers.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE IX

La dévotion de la très sacrée Vierge est une source de toutes sortes de bénédictions et de grâces


Mais entre toutes les faveurs que cette grande et libérale princesse accorde à ses serviteurs, il n'y en a point de comparables à celles qui sont données pour la pratique de la pure vertu ; ce sont aussi les faveurs qu'elle accorde le plus souvent, et dont elle fait bonne part à ses dévots, les faisant exceller dans la pureté de la foi, de l'espérance et de la charité, les conduisant par les voies les plus saintes du christianisme, les enrichissant des plus précieuses grâces, les soutenant en toutes leurs difficultés, les faisant triompher de tous leurs ennemis, et enfin leur procurant des couronnes immortelles dans la possession d'un royaume qui n'aura jamais de fin.

Il n'est point besoin de preuves pour convaincre d'une vérité qui est si claire ; il ne faut que lire les Vies des saints, et particulièrement de ceux qui ont le plus excellé en son amour, pour en être entièrement persuadé.

Je rapporterai seulement ici ce que j'ai appris de témoins oculaires, qui en plusieurs villes de différentes provinces ont remarqué une abondance prodigieuse de grâces sur les dévots de la très sainte Vierge.

Il y en avait qui, dès leur bas âge, ne respiraient que son pur amour, et qui, ne faisant que commencer leurs études dans les basses classes, excellaient en la science des saints.

Ils demeuraient ensemble en une maison où ils étaient pensionnaires, pour pouvoir aller au collège, et ils y avaient un petit oratoire où tous les jours ils s'assemblaient pour y rendre leurs respects à leur bonne maîtresse, employant le peu d'argent que leurs parents leur donnaient à orner ses images, à y mettre des fleurs, à faire brûler de l'encens et quantité de cierges en son honneur.

Ils disputaient saintement à qui lui donnerait de plus magnifiques éloges, et souvent c'était ce qui faisait tout leur entretien pendant leur repas.

C'était le sujet de leurs récréations, et, quelquefois au milieu de ces discours, leurs cœurs se sentaient si embrasés de l'amour de la divine Marie, que le temps des repas et des récréations leur semblait trop court pour parler à leur aise de ses louanges, ils y employaient une partie de la nuit ; ils faisaient un saint défi à qui lui rendrait plus d'honneur, et passaient des temps considérables à faire des génuflexions, s'humiliant devant cette souveraine du firmament.

Leurs plus chères délices étaient les jours de congé, d'aller visiter les églises et chapelles consacrées à Dieu sous son nom, et, en des rencontres, ils faisaient même ces pèlerinages nu-jambes et nu-pieds ; ils se préparaient à ses fêtes par des jeûnes et autres mortifications ; ils jeûnaient sept jours, auparavant, ne mangeant presque que du pain et un peu de beurre, et il y en avait qui, la veille de ses fêtes, passaient toute la nuit en la méditation de ses excellences incomparables.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE X

La dévotion de la très sacrée Vierge est une source de toutes sortes de bénédictions et de grâces (suite)


Comme ils étaient plusieurs logés en une même chambre, ils se réveillaient les nuits, hors le temps même de ses fêtes, pour psalmodier et réciter des hymnes en son honneur ; enfin ils exerçaient toutes les pratiques de dévotion qui se peuvent faire par de jeunes écoliers qui sont occupés dans l'étude des lettres.

Mais pendant que ces jeunes gens, dont il y en avait qui n'étaient pas âgés d'environ plus de treize ou quatorze ans, forçaient d'honorer de la sorte cette reine de toutes les vertus, elle prenait plaisir à les combler de ses plus amoureuses bénédictions.

Elle leur avait obtenu des mouvements si puissants pour l'oraison, qu'on les a vus passer les nuits tout entières en cet exercice, et le soleil qui, en se couchant, les avait laissés prosternés devant la divine majesté, les trouvait encore dans le même état lorsque tout de nouveau il commençait à se faire voir sur notre horizon.

Ils étaient dans la solide pratique de la mortification intérieure et extérieure. Combien de fois ont-ils essuyé avec une douceur non pareille les railleries que l'on faisait de leurs dévotions ? Et en combien de rencontres ont-ils fait paraître avec hardiesse qu'ils ne rougissaient pas de l'Évangile ? IL y en avait qui étaient crucifiés de peines d'esprit qui leur causaient des souffrances terribles ; ils marchaient en une terre déserte, sans chemin et sans eau, au milieu d'une nuit obscure, où à chaque pas ils pensaient tomber en quelque précipice.

Ils se voyaient privés des consolations du ciel et de la terre ; et de quelque côté qu'ils jetassent les yeux, ils ne découvraient aucun secours. Pour lors ils pouvaient bien dire avec un prophète (Thren. III, 9), que toutes leurs voies étaient bouchées par des pierres carrées.

Le Seigneur les nourrissait d'un pain de larmes, et il était pour eux un Dieu caché dans la nuée. Si, en de certains moments, le ciel leur donnait quelque petite lumière, ce n'était que comme l'éclair qui disparait en même temps qu'il se fait voir ; il ne leur envoyait sa clarté que, comme dit le Psalmiste, par petites bouchées. (Psal.. CXLVII, 17) Leur pauvre coeur leur semblait être comme ces montagnes de Gelboé, où la pluie et la rosée ne tombent jamais.

Pour le dire en un mot, ils étaient conduits par les voies de toutes sortes de peines intérieures, et cela pendant bien des années, dans un âge bien jeune, et étant obligés d'étudier ; ce qu'ils faisaient avec un secours si puissant de la Mère de Miséricorde, que n'ayant presque pas le loisir de penser à autre chose qu'à leurs peines, ils ne laissaient pas d'être des premiers de leurs classes.

Il y en avait qui, après avoir lavé les pieds aux pauvres, buvaient quelque petite partie de l'eau qui avait servi à leur nettoyer les pieds, qui étaient tout remplis de fange et de boue, malgré la résistance que la nature donne à de telles mortifications. Ils se privaient de leur déjeuner pour le donner aux nécessiteux, qu'ils allaient instruire des voies de Notre-Seigneur jusqu'aux portes des églises, et, lorsqu'ils n'étaient pas dans le public, ils se prosternaient à leurs pieds, les baisant avec tendresse et une cordialité non pareille ; ils se levaient quelquefois la nuit pour aller les prendre dans la rue et les coucher dans leur chambre, avec une si grande bénédiction, que les personnes chez qui ils étaient en pension les souffraient sans leur en faire du bruit.

Tout jeunes qu'ils étaient, leur piété leur donnait une telle autorité qu'on osait faire rien qui choquât la modestie en leur présence, et on avait une telle confiance en eux, que j'ai su que de grands pécheurs leur découvraient des crimes énormes qu'ils avaient commis, pour y trouver le remède, et cela à des gens de treize ou quatorze ans. Ils étaient tellement appliqués au très saint Sacrement, qu'il s'en rencontrait qui demandaient à leurs directeurs permission, pendant l'hiver même, de veiller les nuits aux portes des églises.

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CHAPITRE X

La dévotion de la très sacrée Vierge est une source de toutes sortes de bénédictions et de grâces (suite)


J'ai appris certainement que d'autres écoliers, brûlant des mêmes flammes de l'amour virginal de Marie, participaient aux mêmes bénédictions.

C'était un plaisir de les voir disputer avec ferveur à qui se rendrait le premier devant la porte d'un collège de la Compagnie de Jésus, pour ensuite se rendre à la chapelle de la Congrégation de Notre-Dame ; ils y étaient dès trois ou quatre heures du matin, attendant que la porte fût ouverte, se souvenant de ce qui est écrit de la sainte Vierge, selon l'application qui lui en faite par l'Église : Bienheureux celui qui veille à mes portes.

Ils étaient dans un saint oubli de leurs intérêts même spirituels, pour ne se souvenir que des intérêts de celle qui, en Jésus et pour Jésus, faisait leur tout.

Devant les classes et après les classes, et presque tous les jours après souper, ils s'assemblaient pour traiter de ses grandeurs ; et les jours de congé, allant faire des pèlerinages en son honneur, ils faisaient retentir les airs, dans les campagnes et sur les montagnes, des hymnes et cantiques qu'ils chantaient à sa gloire.

Ils faisaient célébrer le très saint sacrifice de la messe, pour remercier Dieu des grandes grâces qu'il lui a faites, et pour demander l'établissement et l'augmentation de son amour.

À la fin de l'année, ils faisaient des dévotions en action de grâces des Miséricordes que la Mère de Dieu avait reçues en pareille année de sa vie que celle où ils étaient ; car l'amour qu'ils portaient à cette mère de la belle dilection les occupait si fortement de tout ce qui la regardait qu'ils n'avaient pas le loisir de penser à eux-mêmes.

Ô heureux oubli de ce que l'on est, pour ne songer qu'à l'objet qui fait le sujet des plus douces complaisances de Dieu ! Ô mon âme ! Ô mon âme ! Puisses-tu à jamais être perdue dans un oubli si avantageux !

Tirons-nous à l'écart du monde et des créatures du monde ; perdons une bonne fois la terre de vue, et aimons chèrement les humiliations qui nous y anéantissent.

Ô Dieu seul, Dieu seul, Dieu seul par sa très chère Mère, la divine gouvernante de mon coeur, à qui je veux plus être un million de fois qu'à moi-même ! Je reviens à ces fidèles dévots de notre maîtresse : ils avaient un cahier de parchemin dans lequel ils avaient signé, et plusieurs même de leur sang, qu'ils étaient ses esclaves, et lui avaient donné en sa disposition la valeur de leurs bonnes actions.

Il y en avait qui avaient signé qu'ils défendraient jusqu'à la mort l'Immaculée Conception, et s'y étaient obligés par vu, autant que les ordres de l'Église leur pourrait permettre.

Mais, nous l'avons déjà dit, le coeur de Marie, le plus obligeant de tous les coeurs des pures créatures, ne se laisse pas vaincre en amour.

Il me semble (lui disait un jour le saint homme Alphonse Rodriguez, de la Compagnie de Jésus), ma très bonne mère, que je vous aime plus que vous ne m'aimez.

Et en même temps il entendit la voix de cette mère de toute bonté qui lui répondit : Vous vous trompez, Alphonse ; sachez que je vous aime davantage. Elle fit bien voir cette vérité à ces personnes dont nous parlons, embellissant leurs âmes, et les favorisant des plus pures vertus.

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CHAPITRE X

La dévotion de la très sacrée Vierge est une source de toutes sortes de bénédictions et de grâces (suite)


J'en ai rencontré en d'autres provinces qui étaient animés du même zèle, et qui en ressentaient les mêmes grâces.

Ils étaient logés en un même lieu, et faisaient tous les jours en commun cent génuflexion en l'honneur de leur glorieuse dame, et la priaient tous ensemble trois fois par jour.

Toutes les fois qu'ils entraient en leur chambre, ils disaient ces paroles : Loué soit à jamais le très-saint Sacrement de l'autel.

Et ceux qui étaient en la chambre répondaient : Et l'Immaculée Conception de la très sacrée Vierge, avec les saints anges ; ils fréquentaient les congrégations établies aux colléges de la Compagnie de Jésus avec une piété merveilleuse ; et ils y recevaient une si grande force pour la pratique des plus héroïques vertus que je puis assurer qu'il ne m'est pas possible de l'exprimer.

La grâce les faisait tellement mourir à eux-mêmes qu'il leur semblait abonder en richesses parmi une pauvreté fort rigoureuse ; et la confiance qu'ils avaient en la Providence est une chose incroyable, aussi bien que les secours extraordinaires qu'ils en avaient qu'on auraient bien de la peine à s'imaginer parmi des créatures qui ont presque tout leur appui sur la terre et les hommes de la terre.

Ô mon Seigneur, quel étrange aveuglement ! Ô que les hommes ont peu de foi, et qu'ils savent peu combien vous êtes bon à ceux qui mettent toutes leurs espérances en vous !

Je me trouvai un jour en la chambre de ces personnes, où je fus témoin d'une insigne mortification que pratiqua quelqu'un d'entre eux, disant tout haut des choses fort secrètes qu'il avait en l'esprit, et qui pouvaient lui causer une grande honte et bien de l'humiliation ensuite.

Mais que tout ce qui se fait par le mouvement de l'esprit de Dieu est bien fait ! Une si grande mortification, au lieu de produire le mépris qui en devait naturellement arriver, toucha si vivement les coeurs de tous ceux qui étaient présents qu'ils commencèrent à répandre quantité de larmes, magnifiant le Seigneur qui opère de telles grâces dans l'âme des serviteurs de sa très digne Mère.

Ils se souciaient si peu de l'estime du monde, qu'ils prenaient quelque chose de fort ridicule en leurs habits pour se faire moquer par les rues

Ils allaient avec des cruches aux fontaines, pour y être raillés des crocheteurs et porteurs d'eau qui les chargeaient d'injures et de moqueries, et ils étaient en disposition d'aller faire les fous dans les places publiques, si on leur eût dit que Dieu tout bon en eût été glorifié.

Il ya bien d'autres choses plus grandes à dire ; mais ce que je viens de rapporter suffira pour faire connaître les soins amoureux de la Mère de Dieu à l'égard de ses dévots, pour les faire avancer en la vertu.

À sa seule voix, dit saint Ambroise, l'âme de saint Jean-Baptiste fut délivrée du péché originel, elle fut sanctifiée, et ce saint devint un grand prophète même avant sa naissance.

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La dévotion de la très sacrée Vierge est une source de toutes sortes de bénédictions et de grâces (suite)


Mais nous avons besoin d'un puissant secours, non-seulement pour surmonter les difficultés qui se rencontrent en la pratique de la vertu, mais encore pour triompher des ennemis terribles qui s'y opposent, et par leurs forces qui sont redoutables, et par leurs ruses qui sont très-dangereuses.

Si Dieu (disait un jour un de ces malheureux au divin Pacôme, l'honneur des déserts) nous laissait tenter les hommes de toutes nos forces, nous en viendrions bientôt à bout, et ils ne résisteraient jamais à nos attaques.

Mais qui pourrait expliquer toutes les ruses dont ils se servent ? Assurément il faut avoir l'esprit éclairé des plus pures lumières du ciel pour les découvrir.

Ce sont des ennemis qui ont toute la rage que l'on peut avoir contre les hommes, qui sont terribles en leur malice, qui nous font la guerre sans aucune trêve, dont les combats durent autant que la vie, qui ne se lassent jamais de nous poursuivre, qui, étant vaincus, reprennent de nouvelles forces pour nous attaquer avec plus de vigueur, et ces ennemis sont invisibles, qui entrent sans difficulté dans les chambres les mieux fermées, qui nous suivent de tous côtés, et dans les villes et dans les campagnes, qui ne dorment jamais, qui veillent tout le long des jours et des nuits à notre ruine, qui souvent même nous font la plus cruelle guerre, lorsque nous pensons être dans la plus grande paix ; dont les embûches sont si cachées que, quelquefois où nous pensons trouver plus de sûreté, c'est où il y a plus de péril.

Ils se glissent imperceptiblement dans les choses qui d'elles-mêmes nous peuvent servir davantage pour les vaincre, ils se servent de nos armes pour nous défaire, ils empoisonnent nos médecines, ils tournent contre nous les secours qui nous sont donnés pour les combattre, et enfin il y a bien peu de personnes qui ne cèdent à leurs tentations, et ne succombent à leurs attaques.

Malheur à nous, qui vivons au milieu de tous ces dangers comme les gens qui sont en assurance. L'on a vu des étoiles du ciel tomber, l'on a vu ceux qui conversaient avec les anges, éloignés dans leurs solitudes des occasions fâcheuses qui nous environnent, remplis des dons de Dieu, et admirables en toutes sortes de vertus, hommes excellents et illustres en sainteté, se perdre et se damner, abattus et terrassés par ces esprits apostats :

et nous qui sommes tout plongés dans les sens, qui marchons toujours sur le bord du précipice, il semble que nous n'ayons rien à craindre.

Ô qu'il est vrai que notre aveuglement est une chose surprenante ! Quel moyen donc de se sauver des pièges que nous tendent des ennemis si puissants ?

Le moyen le plus assuré est la dévotion à la Mère de Dieu, qui est terrible comme une armée rangée en bataille à nos adversaires de l'enfer.

À la vérité, les démons craignent grandement les jeûnes, les veilles, les austérités et pénitences, les prières ; mais ils n'ont pas laissé de perdre plusieurs âmes qui avaient excellé en ces choses ; mais jamais il n'a été dit ni ouï qu'une personne véritablement dévote à la très-sainte Vierge, ait été perdue.

Source : Livres-mystiques.com

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De là vient qu'il n'y a rien qu'ils redoutent davantage que le culte de la Mère de Dieu. Aussi voyons-nous qu'ils portent étrangement leurs suppôts, comme les hérétiques ou les mauvais catholiques, à le détruire, soit ouvertement, ou indirectement par des prétextes spécieux.

Ils savent qu'il est aisé de jeter de la corruption dans l'intérieur de ceux qui éclatent le plus par les oeuvres extérieures, comme par les aumônes, assistance des malades, austérités corporelles, et choses semblables.

Ils n'ignorent pas que les âmes les plus solidement établies en la vertu, sont sujettes à l'inconstance ; et l'expérience ne les rend que trop savants sur ce sujet.

Mais ils connaissent que la protection de la Mère de Dieu ne manquera jamais à ceux qui implorent ses Miséricordes, retirant du vice ceux qui y sont plongés, et augmentant les grâces à ceux qui vivent dans l'observance des commandements de son Fils, impétrant à tous la grâce finale et le don d'une précieuse mort.

Ne sais-tu pas, disait Notre-Seigneur à un démon qui se plaignait à lui de ce que les plus grands pécheurs lui étaient ravis par le crédit de la sacrée Vierge, que ma mère peut tout en mon empire, et que tout ce qu'elle veut est fait ?

Ceci est rapporté dans les Révélations de sainte Brigitte. Les Pères du second concile de Nicée ont jugé à propos d'instruire tous les fidèles de l'Église du grand pouvoir de la Mère de Dieu sur les démons, par les exemples qu'ils ont fait insérer dans les actes du concile.

Il est donc rapporté dans l'action quatrième, qu'un solitaire, étant extraordinairement tourmenté des tentations du malin esprit, comme un jour il était accablé d'ennui, le démon lui apparut, et lui promit qu'il cesserait de le tenter, pourvu qu'il désistât d'honorer, et de faire quelques dévotions devant une image de Marie, mère de Jésus. (Il est à remarquer qu'il fit promettre inconsidérément, par serment, à l'ermite de tenir la chose secrète :

ce qui marque assez qu'il avait peur que l'on connût une chose très véritable, que les diables redoutent plus la confiance sincère à la sainte Vierge, que toutes les autres choses dont ils pourraient même espérer plus d'avantage.)

En la même action, il est écrit qu'un homme possédé du diable depuis plusieurs années, fut délivré à l'occasion d'une image de la reine du ciel, qui fut mise dans le lieu où il demeurait ; le démon, jetant divers hurlements contre cette image, et avouant qu'il était contraint de sortir par sa vertu, ne pouvant demeurer dans un lieu où serait honorée de Marie vierge, et mère de Jésus-Christ.

Un des religieux de l'humble saint François entendait bien cette vérité, lorsque dans une conférence qui se fit après la mort de ce grand saint, où l'on s'entretenait de divers moyens de résister aux diables et à leurs tentations, il dit que sa pratique était d'avoir recours à la Mère de Dieu, et de mettre sa confiance en son extrême bonté, et de ne lasser jamais d'implorer son secours.

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Comme le moment de la mort est celui duquel dépend l'éternité de notre salut, ou de notre perte ; c'est en ce temps que la reine de Miséricorde fait ressortir principalement les effets de sa charité. Le docteur séraphique assure qu'elle envoie saint Michel, archange, pour défendre et assister ses dévots à la mort et après la mort.

Or, il serait bien difficile d'exprimer ici combien est douce et puissante, à cet instant terrible, la protection des saints anges, et particulièrement de saint Michel, le prince de ces glorieux esprits. C'est un de nos malheurs de voir tant de glaces dans la plupart des coeurs pour ces grands de l'empirée, qui ne sont animés et qui ne vivent que des plus vives flammes de l'amour divin.

Je tiendrais ma vie bien employée si je pouvais contribuer à établir et réveiller la dévotion de ces aimables esprits, et je m'estimerais heureux de pouvoir mourir plusieurs fois pour leur gloire. Notre bonne maîtresse ne se contente pas de nous défendre et soutenir en ce passage, où se doit décider l'affaire de notre bonheur ou malheur éternel, mais elle fait mille faveurs à ses favoris.

Un des premiers religieux Servites étant sur le point de mourir, on entendit la voix céleste de cette reine du ciel qui lui dit : « Ô mon enfant ! Parce que vous avez tout quitté pour l'amour de mon Fils, et avez suivi ses conseils, vous posséderez tout en jouissant de la vie éternelle. »

À ces paroles, qui furent ouïes de tous les religieux, dont les esprits furent saisis d'une sainte frayeur, toute la compagnie gardant un grand silence, ce fidèle serviteur de Marie expira, et pour lors on entendit derechef la voix miraculeuse de la bienheureuse Vierge, qui disait :

« Venez, ô les saints bien-aimés de mon fils, allez au-devant, glorieux esprits du ciel, tenez compagnie, par honneur, à l'âme de celui qui m'a servie avec tant de fidélité pendant les jours de soir pèlerinage ; et vous, ô mes très chers amis et serviteurs, recevez les dépouilles de son corps qu'il vous laisse, et ayez soin de l'ensevelir avec tous les respects qu'il mérite. »

C'est ainsi que sont honorés les serviteurs de cette grande reine ; c'est ainsi qu'elle rend leur mort précieuse aux yeux de Dieu, des anges et des hommes.

Le bienheureux Marin, dont la mémoire sera à jamais glorieuse pour la qualité d'esclave de la souveraine du ciel et de la terre, qu'il a porté avec la ferveur d'un zèle non pareil, étant réduit à l'extrémité d'une maladie de poitrine et de poumon, fut vu un matin parler à quelque personne que l'on ne voyait pas, dont la présence le comblait d'une joie extraordinaire, puis se tournant vers les assistants, il leur dit : Levez-vous, voici la reine du ciel, rendez vos respects à ma bonne maitresse ; et adressant la parole à la sainte Vierge, il s'écria : « Ô ma bonne dame, d'où vient que vous voulez bien visiter votre pauvre serviteur ?

Bénissez-moi et ne permettez pas que celui-là aille dans les ténèbres de l'éternité, que vous avez honoré des lumières de votre douce présence. » En ce temps-là son frère Damien, revenant de l'église, où il avait récité les heures canoniales de la nuit, et lui demandant l'état de sa santé, il lui répondit qu'il était certain de sa mort, et dit ensuite : « Ô mon cher frère, nous avons ici des domestiques bien peu civils. »

Et se plaignant à un homme de considération, qui était présent, de la même incivilité, à raison qu'il ne s'était pas levé à l'arrivée de la reine du paradis, cela lui donna occasion de douter si ce n'était point quelque faiblesse d'imagination qui le fît parler de la sorte.

Ce que voyant, le malade, il répartit : « Ne pensez pas que ce que j'avance soit une illusion de l'imagination ; c'est une pure vérité ; l'on sait assez qu'ordinairement les maladies du poumon laissent le jugement libre : non, il n'y a point à douter, la Mère de notre Sauveur, accompagnée des saints anges, m'est venue visiter ; elle s'est montrée à son pauvre serviteur, elle m'a donné sa sainte bénédiction. »

Tout ceci est rapporté bien au long par le saint cardinal Pierre Damien, frère du bienheureux Marin, en l'une de ses Epîtres. Ils avaient encore un autre frère, archiprêtre, qui s'appelait Damien , et c'est de lui dont il est parlé ci-dessus.

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La dévotion de la très sacrée Vierge est une source de toutes sortes de bénédictions et de grâces (suite)


Les soins que la Mère de Dieu prend de ses dévots ne se terminent pas à la vie présente et ne finissent pas à la mort.

Cette mère, qui n'a que des entrailles de Miséricorde, ne peut les oublier en quelque état qu'ils soient et en quelque lieu qu'ils puissent être.

Elle est toujours pour eux une mère d'amour, elle leur rend des assistances continuelles pendant toute leur vie ; elle les soutient à la mort, elle les défend au jugement et elle leur donne des secours incroyables dans les feux et les flammes du purgatoire, tantôt les consolant par le ministère des saints anges, tantôt leur appliquant les bonnes uvres dont on lui cède la disposition, ou procurant de forts mouvements aux vivants de prier et de satisfaire pour eux, et quelquefois obtenant de son Fils bien-aimé la grâce pour ces pauvres captifs, en impétrant la rémission de leurs peines.

Notre-Seigneur a fait connaître en plusieurs rencontres qu'il délivre du purgatoire grand nombre d'âmes en sa faveur, et il a voulu que quelques-unes de ces âmes, heureusement délivrées, fissent savoir en notre terre qu'en de certains jours de grandes fêtes, comme autant de jours de ses triomphes, elle donnait la liberté à ceux qui sont détenus par la justice divine en ces sombres prisons, et les conduisait en la gloire éternelle.

Marie est donc la mère de nos plus douces espérances ; c'est en elle, comme le chante l'Église, que se rencontrent tous les sujets d'espérer le salut et la vie éternelle, et l'on peut appliquer avec bien de la justice à sa véritable dévotion ces paroles de l'Écriture : Toute sorte de biens me sont venus avec elle. (Sap. VII, 11)

L'âme qui l'honore sincèrement n'a rien à craindre et a tout sujet d'espérer ; ses dévots doivent se faire quittes de leurs scrupules et mettre bas toutes leurs inquiétudes.

Pourquoi leur âme est-elle triste ? Pourquoi est-elle troublée ? Qu'ils espèrent en ses Miséricordes et qu'ils sachent ce que dit saint Anselme : qu'il n'est pas possible de périr sous son aimable protection ; qu'ils sachent, selon le témoignage de l'Église même, que son esprit est plus doux que le miel, et qu'il n'y a que des grâces et des faveurs à attendre dans son service.

C'est un avant-goût de la félicité du ciel que d'être à elle ; c'est commencer, dès cette vie, la vie des bienheureux.

Aussi est-elle appelée par les saints un paradis de délices, le paradis de la terre. Et saint Jean Damascène la nomme une mer de joie.

Mais si tous ceux qui prennent bien sa dévotion peuvent légitimement aspirer à ces privilèges, ses esclaves y ont des droits particuliers ; et l'on peut dire d'eux ces paroles de l'Évangile (Matth. XIX, 50) : Ce sont des derniers qui deviennent les premiers.

Des derniers, par les fers dont ils se chargent, par la servitude qu'ils professent, qui méritent, par leurs abaissements, d'être élevés aux premières places de la gloire.

Autrefois Aristote enseignait que le serviteur était une partie animée du maître, mais le Saint-Esprit, en l'Ecclésiastique (XXXIII, 31), nous apprend que, lorsqu'il est fidèle, il doit être traité en frère et comme notre propre âme.

Non, nous n'avons point à douter que la divine Marie ne soit la meilleure maîtresse qui fut et qui sera jamais, et qu'elle ne nous considère, comme le Saint-Esprit, son époux, le demande.

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CHAPITRE X


La dévotion de la très sacrée Vierge est une source de toutes sortes de bénédictions et de grâces (suite)

Nous voilà donc bienheureux et infiniment bienheureux, et les sujets que nous avons de nous consoler et de nous réjouir peuvent bien être admirés, mais c'est ce qu'on ne peut exprimer. Ce que nous pouvons dire, est qu'il est bien doux de vivre au service de Marie, et encore plus doux d'y mourir. Ô mon Dieu ! Quelle consolation, à la mort, de l'avoir servie avec fidélité, et quel étonnement, dans l'éternité, des biens, privilèges et faveurs incroyables qui sont attachés à sa véritable dévotion.

DEUXIÈME TRAITÉ

CHAPITRE PREMIER


Avoir une affection singulière à tout ce qui regarde le service de la Mère de Dieu

Saint Ildefonse, parlant de sa divine maîtresse, assure qu'elle a été presque toute changée dans le divin amour.

Comme nous voyons, dit ce saint, que le feu pénètre le fer, de même le Saint-Esprit a tout pénétré et consumé la divine Marie dans les vives flammes de son pur amour ; en sorte qu'on ne voyait en elle que les feux adorables de cet amour-Dieu.

Une maîtresse si aimante demande des serviteurs et des esclaves qui aiment, et en vérité je ne sais pas comment il est possible d'avoir un coeur, et ne la pas aimer : Je ne comprends pas comme il y a des hommes insensibles, pour n'être pas touchés de la chaste dilection d'une princesse si aimable.

Disons ici qu'il faut ou n'avoir plus de coeur, ou l'aimer ; mais disons qu'il faut être tout de coeur pour l'aimer.

Or celui qui aura un véritable amour pour la très sacrée Vierge, ne manquera jamais de zèle pour tout ce qui regarde son honneur et sa gloire : et c'est ce zèle que nous donnons pour première pratique à ses fidèles esclaves, qui non-seulement doivent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour les intérêts de leur glorieuse dame ; mais encore ils doivent respecter et chérir tout ce que l'esprit de Dieu inspire aux autres touchant le culte d'une si auguste reine.

Il faut grandement honorer toutes ses confréries et congrégations, toutes les dévotions réglées qui se pratiquent en son honneur, les chapelles et autels, ses images en quelques lieux qu'elles soient ; toutes les choses qui servent à sa dévotion, comme les chapelets, les scapulaires, les livres qui traitent de ses louanges, les ordres qui lui sont spécialement dédiés, les personnes qui font une profession particulière de la servir.

Ceux qui aiment véritablement la mère du bel amour n'ont pas besoin de preuves pour les convaincre sur ce sujet, ni de motifs pour les porter à une chose si juste : le chaste amour de leur aimable reine donne assez de lumières à leurs esprits, et assez de flammes à leurs bons coeurs : il ne faut qu'aimer pour entendre ce que je dis ; et s'il se trouve des esprits peu éclairés sur cette matière, il n'y a pas à douter qu'il leur tient au coeur.

L'on a vu l'un de ses plus dévots esclaves, le grand cardinal de Burelle, s'élever sur ses pieds avec ardeur, et hausser le bras autant qu'il pouvait, pour toucher du bout du doigt quelqu'une de ses images.

C'était l'amour qui lui inspirait de telles pratiques, qui ne seront jamais bien entendues que par ceux qui aiment.

Mais que les esprits superbes, et qui enflés de leurs sciences sont tout plongés dans l'orgueil, blasphémant ce qu'ils ignorent, apprennent des choses insensibles mêmes le respect qui est dû à tout ce qui sert au culte de la Mère de Dieu.

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DEUXIÈME TRAITÉ

CHAPITRE PREMIER

Avoir une affection singulière à tout ce qui regarde le service de la Mère de Dieu


Qu'ils apprennent à respecter ses scapulaires, des feux qui tant de fois n'ont osé les toucher au milieu de leurs flammes, les laissant dans leur entier, quoiqu'ils eussent consumé tout ce qui les environnait.

Qu'ils sachent pendant qu'ils invectivent contre cette dévotion, soit en public, soit en particulier, que toute la nature crie pour leur défense la toute puissance de Dieu : se servant de tous les éléments pour opérer de grands miracles en faveur de ceux qui les portent.

Les diables tremblent, et sont contraints de s'enfuir à la vue des plus petites choses qui servent à sa dévotion, pendant que quelques personnes se laissent aller dans un tel excès de présomption, qu'elles vont jusqu'à les mépriser.

Cette reine du ciel voulu elle-même nous faire connaitre la haute estime que nous devons avoir de ces choses, qui paraissent si peu considérables aux prudents et sages du monde, lorsque, paraissant à un de ses congrénanistes des maisons de la Compagnie de Jésus, elle lui fit une forte correction de ce qu'il avait mal usé d'une plume qui était destinée pour écrire les affaires de la congrégation.

Pour moi j'avoue que je ne vois rien de petit, que je trouve tout grand dans le service de ma très chère maîtresse, l'admirable Mère de Dieu.

Je préférerais de balayer ses églises et chapelles aux plus éclatants emplois de la terre ; j'aimerais mieux en cueillir la poussière avec ma langue et ma bouche, que d'entrer dans les charges les plus honorables ; je tiendrai toujours à grande gloire de baiser les vestiges de ses serviteurs, et enfin, je n'ai point de plus forte ambition que de vivre l'esclave de ses esclaves :

qualité qui me sera toujours plus chère que ma vie, et dont je fais plus d'état que de tout ce qu'il y a de plus glorieux au monde ; et je suis bien aise de dire en face du ciel et de la terre, que ses fers me sont plus agréables que les plus douces libertés :

et si l'on me donnait le choix de ressusciter des morts, et de commander à toute la nature, ou bien d'en être chargé, je proteste que je préfèrerais ces chaînes.

Ce n'est pas assez au coeur sincèrement zélé de chérir et respecter jusqu'aux moindres choses qui regardent le culte de la Mère de Dieu ; mais de plus on les doit soutenir avec une sainte liberté accompagnée d'une prudence chrétienne, et non pas de celle du monde qu'il faut avoir en horreur en toute sorte de rencontres.

Il faut bien parler toujours de toutes les véritables pratiques de sa dévotion et engager les autres doucement à faire le même. L'on doit s'opposer avec sagesse à ceux qui les attaquent, soit ouvertement, soit en des manières cachées par des prétextes spécieux.

Non, nous ne devons pas rougir quand il s'agit de soutenir les intérêts de notre glorieuse dame ; ce nous serait trop d'honneur de donner non-seulement nos paroles, d'être exposés à la raillerie, de passer pour esprits faibles, mais encore de répandre jusqu'à la dernière goutte de notre sang pour leur défense.

Oh ! Plût à Dieu avoir des millions de vies pour les sacrifier toutes à Dieu seul, pour la gloire de mon aimable princesse ! S'il était nécessaire de passer pour le plus insensé des hommes dans l'esprit de toutes les créatures pour un tout petit brin de sa gloire, je le voudrais de tout mon coeur.

Ô ma très bonne Mère ! Ô ma très sainte dame ! Je voudrais que tous les hommes me chargeassent d'ignominies, si vous en étiez un tant soit peu plus glorifiée. Oh ! Que je sois pour le reste de mes jours l'opprobre de la terre, et l'abjection même, s'il y va d'un seul degré de votre gloire ! Que diront ces gens, qui font profession de son service, et qui n'oseraient pas à peine ouvrir la bouche pour défendre ses intérêts dans une compagnie, quand ils paraîtront en sa glorieuse présence ?

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DEUXIÈME TRAITÉ

CHAPITRE PREMIER

Avoir une affection singulière à tout ce qui regarde le service de la Mère de Dieu


Le zèle porte encore à se servir de tous les moyens raisonnables pour l'établissement et l'augmentation de sa dévotion, en procurant l'institution de ses confréries aux lieux où elles ne sont pas, ou en y faisant entrer les personnes dans les lieux où elles sont établies, en faisant prêcher de ses grandeurs, en distribuant des livres qui traitent de sa dévotion, ou bien en les lisant ou racontant dans les occasions ce qu'on y a lu, en donnant de ses images et chapelets à ceux qui n'en ont pas, surtout aux pauvres et aux paysans de la campagne, les instruisant à même temps des principes de la religion.

Et comme il faut honorer, selon la foi catholique, la glorieuse Mère de Dieu, leur rapportant quelques exemples et histoires authentiques pour les y animer ; leur enseignant quelque dévotion réglée pour tous les jours, et prenant garde quand on donnera quelque aumône corporelle, et particulièrement dans la visite des malades, de s'en servir pour l'établissement de la dévotion de notre bonne maîtresse, comme étant le propre d'un véritable esclave de travailler incessamment pour son auguste dame.

Un des plus excellents moyens est de contribuer aux missions, dans la vue d'y faire connaître et aimer Notre-Seigneur Jésus-Christ, et à même temps sa très pure Mère, et particulièrement de coopérer aux missions et séminaires des pays étrangers, pour acquérir des royaumes et empires tout entiers à l'empire de Jésus et de Marie.

Les prédicateurs pourront insinuer dans tous leurs sermons quelque motif de son amour, et de temps en temps prendre quelques jours pour en traiter plus au long, et porter tous les coeurs à aimer celle que nous n'aimerons jamais assez.

C'était la pratique de saint Bonaventure ; mais comme il vit qu'étant général de son ordre ses grandes occupations ne lui donnaient pas assez de loisir, il ordonna à tous les prédicateurs qui vivaient en la famille de l'humble saint François, de publier souvent les louanges de l'immaculée Mère de Dieu, et leur disait que c'était un des moyens les plus efficaces de retirer les hommes du vice, et les porter à la vertu.

Son zèle passa encore plus avant (dit un pieux et savant auteur) car les bouches et les langues des hommes ne contentant pas encore assez son amour, il appela, pour ainsi dire, à son secours des bouches de fer ; des créatures même inanimées, insinuant la sainte pratique de faire sonner les cloches en quelques heures du jour et de la nuit, pour appeler les hommes à rendre leurs respects à la Mère du Créateur de toutes choses.

CHAPITRE II

Avoir une dévotion particulière à l'immaculée Conception de la très pure Vierge


Si sainte Brigitte, au livre VIe de ses Révélations, déclare que la bienheureuse Vierge lui a manifesté que Dieu avait permis que plusieurs personnes pieuses avaient douté de la vérité de son Immaculée Conception, afin de donner plus de lieu à ses dévots de faire paraître leur zèle en un sujet qui lui était si glorieux, quoique la vérité en fût cachée à quelques-uns qui le révoquaient en doute ; il n'y a point à délibérer pour ses esclaves en cette rencontre, qui doivent faire une haute profession de soutenir tout ce qui regarde la gloire de leur bonne maîtresse.

Et c'est une maxime enseignée par les plus saints et plus braves théologiens que nous devons accorder à la Mère de Dieu tous les privilèges qui lui peuvent être donnés sans préjudice de la foi.

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