Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier

Postez ici vos intentions de prière.
amidelamisericorde
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CHAPITRE XVIII. GLOIRE DE MARIE DANS LE CIEL.

RÉFLEXIONS PRATIQUES SUR LE PETIT OFFICE DE LA TRÉS-SAINTE VIERGE


Si elle est ensuite comparée au palmier, symbole de la victoire, c'est pour signifier qu'ayant triomphé du monde, de la chair et du démon, elle nous en fait triompher à notre tour.

Elle est comme les plants de rosiers de Jéricho : la rose, regardée comme la plus belle des fleurs, exprime la beauté incomparable de l'intérieur de Marie, qui la fait qualifier dans le Cantique la plus belle d'entre les créatures; et pour cela il est fait ici mention de Jéricho, les roses de ce pays surpassant toutes les autres par la suavité de leurs parfums, par la vivacité de leurs couleurs et par la durée de leur éclat.

Elle est encore assimilée à un bel olivier dans la campagne et à un platane sur le bord des eaux. L'olivier, toujours vert, est le symbole de la paix; son fruit plein de douceur sert à calmer les douleurs, à guérir les blessures, à dissiper les ténèbres de la nuit, à sacrer les rois : ce sont autant de figures des effets spirituels, bien plus excellents, que Marie produit dans les âmes; et si on dit de cet olivier mystique qu'il est dans la campagne, c'est pour signifier que les justes et les pécheurs peuvent librement s'approcher de Marie, qu'elle est accessible à tous sans acception de personnes.

Ce platane qui, par son large feuillage et par l'étendue de ses branches, offre un ombrage très-épais contre les ardeurs du soleil, exprime le refuge assuré que les pécheurs et les criminels trouvent en Marie contre la rigueur de la colère et de la vengeance de Jésus-Christ, le soleil de justice qu'elle modère, qu'elle apaise et qu'elle adoucit par ses prières en leur faveur.

Le parfum appelé cinnamome, auquel Marie est aussi comparée, pénètre si vivement et si agréablement l'odorat, il conforte si suavement les sens, qu'au milieu de divers autres parfums, il se fait sentir seul et les domine tous.

C'est une image dés charmes pénétrants de Marie, dont le nom seul, mêlé dans nos études, dans nos lectures, dans nos conversations, répand un parfum qui donne de l'agrément à tout le reste; et par l'odeur de sainteté dont il nous pénètre, conforte nos sens en les disposant à agir purement pour Dieu; notre volonté, en l'enflammant d'amour pour lui; notre intelligence, en l'éclairant de ses aimables perfections.

Comme le baume auquel elle est encore comparée, Marie répand au loin la bonne odeur de sa charité douce, prévenante et compatissante.

Elle ne souffre pas que ceux qui ont le malheur de perdre la grâce tombent dans la corruption du péché en croupissant dans cet état; elle leur rend promptement l'espérance du pardon en les pénétrant du parfum de sa Miséricorde, de ses vertus et de ses saints exemples; et de plus elle préserve du péché les âmes et les corps des justes.

Enfin comme la myrrhe, qui consume la pourriture des plaies, Marie guérit les âmes des pécheurs qui ont croupi longtemps dans l'habitude funeste du vice. Par sa sollicitude auprès de Dieu, elle les délivre de leur pourriture et de leur infection, et veille sur eux pour les défendre des rechutes.

Si vous avez le bonheur de réciter le petit Office, vous vous efforcerez d'entrer d'esprit et de coeur dans le sens de ces belles leçons, que vous lirez à Matines, et que vous répéterez encore en partie aux Capitules de Tierce, Sexte et None. Voici quelle est l'intention que l'Église s'est proposée dans la division de l'Office, et celle que vous aurez vous-même en le récitant.

Source : Livres-mystiques.com

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amidelamisericorde
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CHAPITRE XVIII. GLOIRE DE MARIE DANS LE CIEL.

RÉFLEXIONS PRATIQUES SUR LE PETIT OFFICE DE LA TRÉS-SAINTE VIERGE



D'abord elle veut qu'avant de commencer Matines, Prime, Tierce, Sexte, None, Vêpres et Complies, vous récitiez toujours l'Ave Maria.

C'est afin que, vous unissant aux saints Anges et surtout à saint Gabriel, dont cette prière contient la salutation qu'il adressa à Marie, vous participiez à sa parfaite religion envers elle, et lui offriez vos hommages avec ceux de tous les esprits bienheureux.

Pareillement, en disant ces paroles : Sainte Marie, Mère de Dieu, etc., unissez-vous à la religion de toute l'Église de la terre, exprimée par cette prière qu'elle ajoute toujours à la salutation de l'Ange.

Les Matines et les Laudes, qu'on est censé dire la nuit, et où l'on récite des psaumes d'admiration, de bénédiction, de reconnaissance, expriment les louanges du ciel qui sont rendues à Marie dans la gloire par les saints et les anges.

C'est pourquoi, après ces psaumes, viennent les leçons dont nous venons de, parler, et qui rappellent les grandeurs de Marie dans son triomphe.

Aussi regardons-nous les autres heures de la journée comme les prières de la vie présente, c'est-à-dire depuis Prime à six heures du matin, jusqu'à Vêpres à six heures du soir.

La vie chrétienne est une vie du ciel commencée sur la terre; de là vient que ces heures Prime, Tierce, Sexte et None, qui partagent et Occupent tout le jour, commencent à se dire de trois en trois heures, qui représentent les trois personnes de la sainte Trinité, à laquelle l'Église est consacrée et à l'honneur de laquelle elle chante la gloire et les louanges de Marie.

Depuis Tierce, c'est-à-dire depuis la première heure du lever du soleil jusqu'à la troisième, on récite trois psaumes; depuis Tierce jusqu'à Sexte, qui peut être l'heure de midi, on récite aussi trois psaumes; depuis Sexte jusqu'à None, c'est-à-dire depuis midi jusqu'à trois heures, on dit encore trois psaumes; tout de même à None, qui est la prière qui se dit depuis trois heures jusqu'à six.

L'on doit bien remarquer ici le soin inexplicable de l'Église à se rappeler l'adorable mystère de la très-sainte Trinité et à le respecter.

Car on voit de trois en trois heures trois psaumes, et à la fin de chaque psaume on récite Gloria Patri, etc., pour dire que les louanges qui se rendent à Marie ont toujours rapport à ces trois divines personnes, par lesquelles Marie est tout ce qu'elle est dans la nature, dans la grâce et dans la gloire.

Cette belle distribution en toute la journée chrétienne, à savoir un psaume pour chaque heure, montre bien que la religion de la terre est une imitation de celle du ciel, où il y a une louange perpétuelle de Marie, que lui rendent les anges et les bienheureux : ainsi, au calcul de l'Église, il n'y a pas une heure du jour et un moment où nous ne soyons invités à offrir des prières et des louanges à cette divine Mère.

Bien plus, l'intention de l'Église est que nous honorions ses grandeurs en union avec les anges du ciel; et, pour ce dessein, elle fait précéder d'une hymne les trois psaumes de chaque heure; les hymnes étant censées être la prière que les bienheureux font avec nous.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE XVIII. GLOIRE DE MARIE DANS LE CIEL.

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Dans tous les psaumes qui partagent les douze heures du jour, nous demandons à Dieu que, par la puissance dont il revêt la très-sainte Vierge dans le ciel, il nous protège contre les ennemis de notre salut, et nous fasse obtenir sur eux la victoire. Enfin, par les Antiennes et les Capitules qui suivent les psaumes, après avoir rappelé à notre foi cette puissance et cette gloire magnifique dont elle est en possession, nous demandons à Dieu, dans les oraisons, d'être toujours protégés par les prières de cette auguste Reine et d'obtenir par elle le salut.

A six heures finit le jour, et l'on commence à compter sur la nuit; d'où vient que les prières qui, selon le dessein primitif de l'Église, sont censées être chantées au soir, vers six heures, sont nommées Vêpres, qui est le temps où paraît l'étoile du soir, appelée Vesper.

Alors on commence à chanter, dans le psaume Dixit, les louanges de Jésus-Christ, monté dans sa gloire, qui est le commencement de toute celle des bienheureux; et ensuite on aboute quatre autres psaumes pour célébrer la gloire et les grandeurs de Marie. Ainsi, depuis six heures jusqu'à minuit, on dit sà Vêpres cinq psaumes, et le Magnificat qui fait le sixième, afin que la nuit aussi bien que le jour soit toute pleine de louanges envers Marie.

L'heure des Complies, qui suit les Vêpres, n'est pas mise, en effet, au nombre des prières particulières; elle ne fait qu'un avec Vêpres, dont elle est l'achèvement et l'accomplissement : Completorium, c'est-à-dire la clôture et l'achèvement des prières.

Les Complies du grand office signifient l'achèvement des prières des hommes dans la vie présente. Jésus-Christ nous a mérité, par la fin de la sienne et par sa mort, le bonheur et la gloire de la vie future; de là vient que tous les psaumes qu'on récite à Complies ne parlent que de Notre-Seigneur souffrant. Ainsi, dans le ciel et dans la consommation de sa gloire, Jésus-Christ fait encore mention de son état pénible; parce que cet état, qui a été le sujet de sa gloire, doit être aussi le sujet de la récompense, de la béatitude éternelle qu'il propose aux hommes.

Pareillement, les Complies, du petit Office se composent de psaumes où sont exprimés les travaux, les peines et les épreuves de la très-sainte Vierge sur la terre, qui lui ont acquis une si grande gloire dans le ciel. En qualité de ses enfants, nous nous proposons d'imiter la fidélité de sa conduite au milieu des tentations et des dangers qui nous environnent dans cette vie, afin de parvenir un jour par sa protection à la jouissance de son bonheur.

C'est tout ce qu'on se propose dans la récitation des Complies. Si vous assistez au chant de quelque partie du petit Office ou à quelque autre chant relatif à Marie, estimez-vous heureux d'avoir cette occasion pour lui faire hommage de votre voix. Excitez-vous d'abord à une grande pureté d'intention, et unissez-vous ensuite aux choeurs des saints Anges, qui chantent sans cesse, dans les transports de l'admiration, de la reconnaissance et de l'amour, les grandeurs et les louanges de cette auguste Reine de la terre et du ciel.

Car le chant de l'Église est proprement l'occupation des saints et l'exercice du paradis. Que fait-on dans le ciel, que glorifier Dieu et chanter ses louanges? c'est cela même que fait l'Église par le chant. Elle s'en sert pour protester hautement de l'estime qu'elle fait de Dieu et de l'amour qu'elle lui porte, et pour témoigner qu'elle ne peut assez exalter, ni faire entendre à tout le monde ses grandeurs ineffables et ses bontés infinies. Que ce soient là vos sentiments en chantant les louanges de Marie.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE XVIII. GLOIRE DE MARIE DANS LE CIEL.

RÉFLEXIONS PRATIQUES SUR LE PETIT OFFICE DE LA TRÉS-SAINTE VIERGE


Dieu exprime même par le chant les opérations de son Esprit en nous. L'âme parfois s'anéantit et s'abîme en ce divin Esprit, par respect et par révérence pour la grandeur de la majesté de Dieu; parfois aussi elle s'élève jusqu'au sein de Dieu parles saints transports de l'amour et les élans du coeur; parfois elle se dilate et se répand en complaisances et en consolations : tout cela se fait par l'opération du même Esprit, qui opère, comme il lui plaît, dans les justes de la terre et dans les saints du ciel, et qui les meut selon la divine sagesse.

C'est ce qu'expriment, dans le chant de nos églises, ces notes qui se baissent et se haussent et qui se multiplient en se diversifiant.

Car ces tons qui montent et qui baissent signifient les divers mouvements que l'esprit de Dieu imprime aux âmes, lesquels, par la diversité des sentiments qu'ils excitent, composent la beauté et l'harmonie de la religion intérieurs de l'Église. Ceci nous montre que rien ne doit être méprisé dans le culte de l'Église, et nous marque le soin que l'on doit prendre de se rendre capable dans le chant et de s'y appliquer avec esprit de foi.

Entrez donc dans ces dispositions saintes lorsque vous avez le bonheur de chanter les louanges de Marie. Puisque la diversité de tous ces tons usités dans l'Église est une expression des sentiments intérieurs que le Saint-Esprit veut produire dans les âmes, conformez-vous exactement au chant sans rien y ajouter de vous-même.

Enfin, unissez-vous alors si intimement d'esprit et de coeur à Marie que vous soyez plus appliqué à la considération de ses beautés intérieures et de ses perfections qu'à l'action matérielle que vous ferez.

CHAPITRE XIX. MARIE EST NOTRE MÉDIATRICE AUPRÈS DE JÉSUS-CHRIST

La religion consiste en deux points: l'un à honorer Dieu , l'autre à glorifier Jésus-Christ, qui est digne de la même adoration; et pour cela nous avons besoin de deux médiateurs.

Lorsque nous louons Dieu dans ses grandeurs et dans ses couvres, nous avons recours à Jésus-Christ pour être le médiateur de nos louanges; et lorsque nous voulons glorifier Jésus-Christ dans sa personne et dans ses mystères, nous avons besoin de la très-sainte Vierge, notre médiatrice envers lui. Tous les différents ordres des esprits angéliques sont appliqués dans le ciel à la louange et à l'adoration des grandeurs éternelles dé Dieu.

Chacune de ses perfections divines a un nombre immense d'intelligences sans cesse occupées à l'honorer : les Séraphins rendent hommage à son amour; les Chérubins, à sa lumière; les Trônes, à sa majesté; et ainsi des autres.

Mais quoique, comparés au reste des créatures, les Anges honorent l'essence de Dieu très-parfaitement, pourtant ils sont incapables de glorifier tous ensemble sa grandeur par leurs hommages.

Leur être est un portrait magnifique de la Divinité, et leurs bouches sont des sources de cantiques et de louanges de ses perfections adorables; néanmoins tout cela n'est rien auprès de ce que Pieu mérite.

Tout cela n'est que pauvreté; il faut qu'ils reçoivent de Jésus-Christ de quoi glorifier Dieu; et c'est par cet unique supplément de leur religion que les Anges et les Archanges, les Chérubins, les Séraphins et tous les autres le louent et publient sans cesse qu'il est saint, saint, saint.

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CHAPITRE XIX. MARIE EST NOTRE MÉDIATRICE AUPRÈS DE JÉSUS-CHRIST

LCe que les Anges sont à l'égard. de Dieu dans le ciel, les fidèles le sont sur la terre à l'égard de Jésus-Christ. Par l'ordre et l'instinct du Saint-Esprit, Dieu partage et applique les hommes à l'adoration des mystères et des vertus de son divin Fils, afin qu'ils' rendent à chacun les hommages et les devoirs particuliers qui leur sont dus, et qu'il n'y ait rien en lui qui ne soit adoré.

Ainsi les divers Ordres religieux, les Congrégations, sont appelés de Dieu sur la terre à honorer quelque mystère ou quelque perfection de Jésus-Christ ou de son corps mystique.

Il en est de même des églises cathédrales, des collégiales et des autres, et enfin dé chaque particulier de l'Église. Mais pour louer parfaitement Jésus-Christ, nous avons besoin de la très-sainte Vierge, qui seule est digne de le glorifier.

La gloire étant une louange qui procède d'une claire connaissance de la chose que nous voulons glorifier, nous ne pouvons honorer dignement Jésus-Christ à cause de notre ignorance.

La très-sainte Vierge a en elle l'esprit de Dieu pour rendre à Jésus-Christ les devoirs qu'il mérite et qu'il prétend recevoir de l'Église; de sorte que, comme temple vivant, Marie seule contient en éminence toutes les louanges que Jésus-Christ peut recevoir de ses adorateurs véritables; et, par-dessus cela, elle se convertit elle-même en louanges parfaites et en adorations.

C'est pourquoi l'Église, incapable de l'honorer comme il mérite de l'être, ne lui rend aucune louange, aucun hommage, sans s'unir à la très-sainte Vierge, sa médiatrice, la parfaite adoratrice de toutes les grandeurs de Jésus-Christ, et dans laquelle on trouve mille fois plus d'adorations, de louange et d'amour que toutes les autres créatures ne lui en pourront jamais rendre.

Si Dieu le Père a usé de cette convenance que de faire son Fils homme, afin de nous faciliter l'accès vers sa majesté, par un Dieu qui fût homme comme nous, l'Église peut bien user de cette même bienséance que de nous donner accès à cet Homme-Dieu, par la première et la plus sainte créature qui soit parmi les hommes.

Ce milieu pour aller à Jésus-Christ n'est pas un milieu de division et de séparation; mais, au contraire, un moyen de liaison, d'union et d'unité.

De même que Jésus-Christ, notre médiateur auprès de son Père, est un moyen d'union à lui, parce qu'il lui est consubstantiel par sa nature divine et consubstantiel à nous par sa nature humaine; ainsi Marie, étant toute transformée en Jésus-Christ, nous fait entrer en lui plus parfaitement

Comme donc le recours à Jésus-Christ est un moyen agréable au Père éternel, dont la Miséricorde est immense et toujours prête à se répandre sur les hommes; nous entrons dans les vues de Notre-Seigneur en nous adressant à sa très-sainte Mère, qui est toute remplie de lui, et qu'on sait tout tenir de lui, comme Jésus-Christ tient tout de son Père.

Au reste, en allant ainsi à Jésus par Marie, l'Église ne fait que suivre l'ordre que le Père éternel a gardé lui-même en nous donnant son Fils.

Ayant fait dépendre l'Incarnation du consentement personnel de Marie, l'ayant établie comme médiatrice du don de son Fils au monde, et dépositaire amoureuse et fidèle de son trésor, il a appris par là à toute l'Église a aller à Marie, comme au tabernacle et au sanctuaire où habite et repose l'objet de ses délices et de ses complaisances.

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CHAPITRE XIX. MARIE EST NOTRE MÉDIATRICE AUPRÈS DE JÉSUS-CHRIST

Pareillement, c'est en ce tabernacle que Jésus-Christ désire d'être chéri et aimé parfaitement par tout le monde. Remarquons d'abord que la très-sainte Vierge, ce sanctuaire vivant, rend à Jésus-Christ une parfaite religion, un éminent amour par-dessus celui de tous les anges et de tous les hommes: de là vient qu'il en fait lui-même le lieu de ses délices.

Comme il prend donc tout son plaisir en sa Mère, il est ravi que les hommes le servent et l'honorent par elle, afin de l'avoir autant de fois présente à lui, et autant de fois présente dans l'Église qu'il y a de fidèles qui le prient.

Telle est la nature du saint amour que Jésus porte à sa divine Mère, qu'il voudrait la voir partout et entendre parler d'elle toujours. S'il est lui-même le coeur qui vivifie tous les membres de son Église; s'il est ce centre divin où toutes les lignes, c'est-à-dire tous les fidèles du monde aboutissent, il veut que Marie soit comme un cercle qui l'environne, par lequel il faut passer pour aller à lui, étant ravi de demeurer ainsi investi, enveloppé et caché sous sa Mère, afin qu'elle soit aimée, invoquée et recherchée par tous ceux qui veulent parvenir à lui. Rien ne pouvait nous être plus avantageux.

Marie étant le temple où Jésus-Christ reçoit avec plus de plaisir les devoirs suprêmes dus à sa grandeur et à sa majesté, il est si satisfait des devoirs qu'elle lui rend, qu'il admet aisément tous les respects des hommes quand ils viennent ainsi s'unir à elle; vu même qu'elle est toujours présente à lui pour eux, et que, portant dans son sein maternel toute l'Église comme sa fille, elle supplée amoureusement à tous ses manquements envers lui.

Aussi l'Église elle-même, instruite de la faiblesse et de l'infirmité de ses enfants, veut-elle, comme il a été dit, qu'ils ne rendent de louanges à Dieu en Jésus-Christ qu'en s'unissant à celles que lui rend la très-sainte Vierge.

C'est pourquoi, avant toutes les heures canoniales, dès qu'ils ont récité tout bas le Pater, comme la louange et la prière de Jésus-Christ, l'Église, conformément au mouvement de l'esprit de Jésus-Christ même, leur fait dire l'Ave Maria, afin de leur apprendre que le moyen de s'unir à Jésus et aux louanges qu'il rend à Dieu, c'est de s'unir à sa très-sainte Mère, et de communier ainsi à la louange parfaite qu'elle-même lui rend.

Mais indépendamment des devoirs que nous sommes obligés de lui rendre, nous avons à lui demander ses grâces; et c'est par Marie qu'il veut nous accorder toutes celles qu'il nous a méritées par sa mort, l'ayant établie la distributrice universelle de tous ses biens.

L'avantage est bien plus grand pour nous qu'elle ait dans ses mains la disposition des mérites de Jésus-Christ, son Fils, que s'ils étaient entre les nôtres propres.

Car, outre que Dieu le Père aurait souvent horreur de voir ce trésor en des mains si indignes et si criminelles que les nôtres, Marie qui a été choisie de Dieu le Père et préparée par le Saint-Esprit pour être dépositaire du don qu'il nous a fait de son Fils, Marie a seule la grâce d'en bien user.

Oh! que nous sommes heureux qu'il l'ait confié pour nous à cette divine Mère qui, par sa sainteté et l'éminence de sa grâce, est digne de Jésus-Christ et ne le déshonore pas en approchant de lui; et qui d'ailleurs, étant toute charité pour nous, est remplie de sagesse pour user de ce trésor et le ménager à notre avantage!

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CHAPITRE XIX. MARIE EST NOTRE MÉDIATRICE AUPRÈS DE JÉSUS-CHRIST

Pareillement, c'est en ce tabernacle que Jésus-Christ désire d'être chéri et aimé parfaitement par tout le monde. Remarquons d'abord que la très-sainte Vierge, ce sanctuaire vivant, rend à Jésus-Christ une parfaite religion, un éminent amour par-dessus celui de tous les anges et de tous les hommes: de là vient qu'il en fait lui-même le lieu de ses délices.

Comme il prend donc tout son plaisir en sa Mère, il est ravi que les hommes le servent et l'honorent par elle, afin de l'avoir autant de fois présente à lui, et autant de fois présente dans l'Église qu'il y a de fidèles qui le prient. Telle est la nature du saint amour que Jésus porte à sa divine Mère, qu'il voudrait la voir partout et entendre parler d'elle toujours.

S'il est lui-même le coeur qui vivifie tous les membres de son Église; s'il est ce centre divin où toutes les lignes, c'est-à-dire tous les fidèles du monde aboutissent, il veut que Marie soit comme un cercle qui l'environne, par lequel il faut passer pour aller à lui, étant ravi de demeurer ainsi investi, enveloppé et caché sous sa Mère, afin qu'elle soit aimée, invoquée et recherchée par tous ceux qui veulent parvenir à lui.Rien ne pouvait nous être plus avantageux.

Marie étant le temple où Jésus-Christ reçoit avec plus de plaisir les devoirs suprêmes dus à sa grandeur et à sa majesté, il est si satisfait des devoirs qu'elle lui rend, qu'il admet aisément tous les respects des hommes quand ils viennent ainsi s'unir à elle; vu même qu'elle est toujours présente à lui pour eux, et que, portant dans son sein maternel toute l'Église comme sa fille, elle supplée amoureusement à tous ses manquements envers lui.

Aussi l'Église elle-même, instruite de la faiblesse et de l'infirmité de ses enfants, veut-elle, comme il a été dit, qu'ils ne rendent de louanges à Dieu en Jésus-Christ qu'en s'unissant à celles que lui rend la très-sainte Vierge.

C'est pourquoi, avant toutes les heures canoniales, dès qu'ils ont récité tout bas le Pater, comme la louange et la prière de Jésus-Christ, l'Église, conformément au mouvement de l'esprit de Jésus-Christ même, leur fait dire l'Ave Maria, afin de leur apprendre que le moyen de s'unir à Jésus et aux louanges qu'il rend à Dieu, c'est de s'unir à sa très-sainte Mère, et de communier ainsi à la louange parfaite qu'elle-même lui rend.

Mais indépendamment des devoirs que nous sommes obligés de lui rendre, nous avons à lui demander ses grâces; et c'est par Marie qu'il veut nous accorder toutes celles qu'il nous a méritées par sa mort, l'ayant établie la distributrice universelle de tous ses biens.

L'avantage est bien plus grand pour nous qu'elle ait dans ses mains la disposition des mérites de Jésus-Christ, son Fils, que s'ils étaient entre les nôtres propres.

Car, outre que Dieu le Père aurait souvent horreur de voir ce trésor en des mains si indignes et si criminelles que les nôtres, Marie qui a été choisie de Dieu le Père et préparée par le Saint-Esprit pour être dépositaire du don qu'il nous a fait de son Fils, Marie a seule la grâce d'en bien user.

Oh! que nous sommes heureux qu'il l'ait confié pour nous à cette divine Mère qui, par sa sainteté et l'éminence de sa grâce, est digne de Jésus-Christ et ne le déshonore pas en approchant de lui; et qui d'ailleurs, étant toute charité pour nous, est remplie de sagesse pour user de ce trésor et le ménager à notre avantage!

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CHAPITRE XIX. MARIE EST NOTRE MÉDIATRICE AUPRÈS DE JÉSUS-CHRIST

Au reste, si nous demandions quelque grâce autrement que par elle, Jésus-Christ, qui souventopère par justice autant que par bonté, pourrait nous refuser à cause de nos offenses et de nos infidélités journalières; à la très-sainte Vierge, au contraire, il ne saurait rien refuser.

Il n'y a rien qu'elle ne puisse sur lui, par le principe de l'amour qu'il lui porte et qui semble le rendre dépendant d'elle; il veut toujours ce qu'elle veut, et désire ce qu'elle désire, tant il veut l'honorer.

C'est ce que nous voyons dans plusieurs figures de l'Ancien Testament; par exemple, en la personne de Bethsabée, qui, à l'égard de David, est une image de la très-sainte Vierge et de son crédit auprès de Jésus-Christ.

Ce prince la traite avec déférence et bonté: Bethsabée se présentant à lui dans l'intention de demander le trône pour son fils Salomon, David la prévient et lui dit : Quid tibi vis? Que voulez-vous? c'est-à-dire qu'ai-je en moi que je puisse faire pour vous, que je ne le. fasse?

Et Bethsabée lui ayant exposé sa demandé, David lui jure, par le Seigneur, que Salomon montera sur le trône; ce qui est exécuté le jour même avec des signes de joie et toutes les marques d'une réjouissance publique.

Aussi, quand nous allons chercher Notre-Seigneur dans la très-sainte Vierge, nous sommes assurés, selon saint Bernard, qu'aussitôt elle est en prière pour nous auprès de son Fils.

Jésus-Christ se souvient de la puissance- qu'il lui a donnée sur lui en qualité de Mère, pour ne la lui ôter jamais, parce que la grâce et la gloire perfectionnent la nature et ne lui font jamais perdre ses droits, et aussitôt la très-sainte Vierge obtient ce que nous ne sommes pas assurés d'obtenir par nous-mêmes.

La sainte Vierge a, de plus, à sa disposition tout ce qu'elle a acquis de mérites en propre, pendant sa vie, par sa fidélité au Saint-Esprit; et ce trésor, que la sublimité et l'éminence de son amour a rendu plus considérable que tout ce que l'Église ensemble a jamais mérité, Marie l'offre pour nous.

Car tout ce qu'elle est et tout ce qu'elle a, est pour les hommes, sa qualité de Mère la tenant toute en rapport et en relations à ses enfants.

Que ne trouve pas tout d'un coup l'âme qui s'approche de cette source immense de bonté et de Miséricorde? Comme tous les commençants sont remplis d'estime d'eux-mêmes et de sentiments de superbe, n'étant point encore purifiés par la mortification et par l'établissement en eux de Jésus-Christ anéanti, ils ne peuvent souffrir la honte et la confusion des reproches intérieurs que Jésus-Christ leur fait.

Cela se voit dans les âmes les plus innocentes, comme en sainte Thérèse, qui, après ses chutes dans des infidélités très-légères, fuyait l'oraison, comme autrefois les Juifs fuyaient les reproches de Dieu, et désiraient que Moïse leur parlât, et non pas Dieu lui-même.

Tous les commençants ont donc un besoin particulier de la douceur et de la clémence de la très-sainte Vierge, pour leur donner confiance à approcher de Jésus-Christ et à se tenir en sa présence dans la prière.

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CHAPITRE XIX. MARIE EST NOTRE MÉDIATRICE AUPRÈS DE JÉSUS-CHRIST

Marie est toute-puissante sur le coeur du Père éternel comme sur le coeur de Jésus. II est vrai que Jésus-Christ est le médiateur par justice, offrant à Dieu le Père son sang adorable, qui vaut de droit le rachat des hommes et le paiement de toute leur dette : et que la très-sainte Vierge, le refuge des pécheurs, est seulement notre médiatrice d'amour et d'impétration.

En qualité d'Épouse, elle connaît ce qui plaît le plus au Père, ce qui le console et le charme davantage; et Dieu le Père, se voyant prié par son Épouse, se rend à ses demandes et à sa voix. De la part de Marie, il reçoit tout amoureusement. Elle lui plaît tellement qu'il ne saurait rien refuser de tout ce qu'elle désire; et ainsi il cède facilement à celle à qui, par amour, il appartient en qualité d'Époux.

Marie étant donc la dépositaire de tous les biens de Dieu, qui peut en manquer auprès d'elle s'il a confiance en sa bonté? D'autre part, étant la Mère de Miséricorde, elle ne peut rien refuser aux hommes, elle donne libéralement et avec plaisir aux misérables, et leur départ avec joie les dons et les trésors de Dieu et de Jésus-Christ, son Fils. Il n'y a qu'à se tenir à ses pieds pour être aussitôt enrichi. On ne s'approche donc point de Dieu, en la très-sainte Vierge, vainement et inutilement.

Sur la Croix.

Après avoir fait le signe de la Croix, On récitera le Credo, pendant lequel on se donnera à l'esprit de la foi, pour se renouveler dans le respect et dans l'amour de ses maximes, et de tous les mystères qui sont compris en ce symbole, honorant en la très-sainte Vierge l'éminence de la foi qu'elle a eue plus grande que le reste des créatures, et lui en, demandant la participation et l'esprit pour toute la sainte Église. Sur le premier gros grain. En disant le Pater, on adorera l'unité de Dieu, principe de toutes les grandeurs de la très-sainte Vierge et de la perfection de ses états.

Sur les trois petits grains.

En disant les Ave Maria, on honorera les trois états de la vie voyagère de la. très-sainte Vierge. Au premier Ave Maria, il faut honorer l'état de son enfance qu'elle passa dans le temple, où, vivant comme une hostie de Dieu, elle adorait incessamment Jésus-Christ sous la figure de toutes les victimes, et se préparait, dès ce temps-là, au sacrifice de son Fils, qu'elle avait présent à l'esprit pendant qu'elle était appliquée au service des prêtres qui offraient à Dieu les sacrifices.

Au second Ave Maria, on honorera l'état de son saint mariage, durant lequel elle a vécu dans une sainteté parfaite, elle a conçu, nourri et élevé Jésus-Christ, son Fils, et participé à ses divines grâces; elle a été présente à sa personne et a conversé avec lui.

Au troisième Ave Maria, on honorera l'état de son saint veuvage, pendant lequel elle a servi, elle a été présente et a participé aux saints mystères de Jésus-Christ; et, après, elle a aidé les apôtres à fonder et à maintenir l'Église, qu'elle n'a point laissée que lorsqu'elle l'a vue affermie en la foi de Jésus-Christ, son Fils.

Sur le premier dizain.

En récitant le Pater, sur le gros grain, il faut respecter profondément Dieu le Père en toutes ses perfections et en toutes ses grandeurs divines, qui, étant . immenses, ne peuvent être vues et adorées que dans la foi.

Sur les dix Ave Maria, on honorera la très-sainte Vierge en qualité d'Épouse du Père éternel. On admirera, on louera, on bénira en elle toutes les perfections divines et adorables dont Dieu le Père est le principe, et auxquelles elle a participé : sa sainteté, sa sagesse et sa fécondité.

A la fin du dizain, on dira le Gloria Patri, pour louer Dieu le Père d'avoir choisi la sainte Vierge pour son Épouse, et de lui avoir communiqué tant de perfections dont on demandera quelque part pour l'Église de Dieu.... A suivre

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CHAPITRE XIX. MARIE EST NOTRE MÉDIATRICE AUPRÈS DE JÉSUS-CHRIST

Sur le sixième dizain.


Pendant le Pater, qu'on récitera sur le gros grain, on adorera le Saint-Esprit comme consolateur de l'Église souffrante en la très-sainte Vierge.

Pendant les dix Ave Maria, on honorera la sainte Vierge comme la consolation des affligés, et surtout comme le soulagement des âmes qui souffrent dans le purgatoire.

On l'invoquera sur toutes les âmes qui gémissent en ces flammes, et qui ne peuvent plus se secourir elles-mêmes ni demander sensiblement l'assistance au monde; mais principalement on lui demandera en Jésus-Christ, et par Jésus-Christ même, le soulagement et la liberté de tant d'âmes délaissées dans le fond de ce cachot, dont personne ne se souvient et qui sont sans aucune assistance.

On dira le Gloria Patri, pour remercier Dieu de toutes les délivrances qu'il a accordées à ses prières, en y ajoutant un Requiem ou un De profundis. Fin

CHAPITRE XX. MARIE EST L'AVOCATE DES PÉCHEURS


Nous n'avons pas seulement à solliciter les grâces de Jésus-Christ; nous sommes encore obligés d'obtenir de lui notre pardon après nos infidélités, et pour cela Marie est encore notre médiatrice.

Les baptisés, qui tombent dans le péché mortel, ne sont plus vivants de la vie des enfants de Dieu : par le péché, ils deviennent les enfants du démon, et sont faits un même esprit avec lui, qui foule aux pieds Jésus-Christ dans leurs âmes, et triomphe de Notre-Seigneur dans son propre trône.

Ils le foulent eux-mêmes aux pieds, parce qu'ils se moquent de ses mérites et de son sang, qui leur ont acquis le Saint-Esprit et toutes ses grâces. Après un pareil outrage fait à Jésus-Christ, les pécheurs sont très-indignes d'approcher de lui, et il a droit de les rebuter, de les condamner.

Il est représenté, au livre de l'Apocalypse, portant dans sa bouche un glaive à deux tranchants indice de sa toute-puissance royale, qui fera trembler les méchants et les démons quand il viendra juger toutes les nations de la terre.

Bien plus, dans le très-saint Sacrement même, il désavoue et condamne tous les péchés du monde; et quoiqu'il y soit brûlant d'amour pour nous, quand il entre par la communion dans une âme livrée au péché, au lieu d'y venir avec les charmes de son amour, il la condamne avec la sévérité dont, au jour du jugement, il usera contre elle.

C'est saint Paul qui le dit: Celui qui communie indignement mange et boit son jugement, c'est-à-dire sa condamnation. Non-seulement il reçoit son juge, mais encore son juge irrité, son juge qui le condamne. Il vaudrait bien mieux s'éloigner de son prince, que d'approcher de lui pour recevoir de sa bouche des reproches et pour en être condamné.

Cependant après nos péchés nous ne pouvons trouver notre pardon qu'en Jésus-Christ, notre unique médiateur auprès de son Père. La difficulté est donc de lui faire changer sa qualité de juge en celle d'avocat, et de le rendre, de juge, suppliant.

C'est ce que fait la très-sainte Vierge, qui est le bonheur et la joie des chrétiens, dans quelque état. qu'ils, se trouvent.

S'ils sont pécheurs, ils ont en Marie de quoi modérer les craintes que leur inspire la vue de leur juge, tant à cause de la grande bonté qu'elle a pour eux que de l'accès qu'elle a toujours auprès de lui. Dieu le Père a donné tout jugement à son Fils, et non à la sainte Vierge, laquelle pendant la vie des hommes est avocate et non point juge.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE XX. MARIE EST L'AVOCATE DES PÉCHEURS

En la faisant Mère de son Verbe incarnée, il l'a revêtue seulement de ses entrailles de Miséricorde et de tendresse pour les hommes; il l'a constituée pour qu'elle intercédât en leur faveur, tant à titre de leur Mère que comme Mère de Jésus-Christ.

Elle ne rebute donc pas les pécheurs; au contraire, elle est ravie de leur approche, étant toujours en prières pour leur conversion et leur salut : aussi ils trouvent en elle toute douceur, toute bonté et congratulation. Ils n'ont rien qui doive les rendre timides en leur conversion, et tous sont reçus avec tendresse et bonté, comme étant ceux que le Père éternel veut aimer par elle, et qui par leur malheur lui ont procuré le bonheur d'être Mère du Sauveur des hommes; car, sans le péché Jésus ne serait pas venu en ce monde, en ressemblance de la chair pécheresse.

Et Marie est en quelque sorte redevable aux pécheurs de sa qualité de Mère de Jésus-Christ; aussi avons-nous, en sa personne, une avocate toute-puissante auprès de son Fils: que ne peut-elle pas sur celui à qui elle a donné la vie et qui est aussi toute charité pour nous !

Cette femme de Thécua, par les prières de laquelle Absalon fut secouru et obtint de David la permission de rentrer. à Jérusalem, image de la maison de Dieu et du ciel, fut une figure, expresse, de la très-sainte Vierge et de sa tendre sollicitude àdemander grâce pour les pécheurs.

Absalon, après avoir fait massacrer son frère Amnon, s'enfuit dans le pays de Gessur, afin d'éviter le châtiment que méritait son crime; il était la figure de l'homme qui, ayant fait mourir en soi par le péché Jésus-Christ son frère, mérite lui-même de souffrir la mort.

Cette femme se prosternant devant David, lui dit : « Seigneur, sauvez-moi. Votre servante, qui est veuve, avait deux fils qui se sont querellés à la campagne : l'un d'eux a frappé l'autre et l'a tué, et maintenant tous mes parents demandent la mort de celui qui me reste, et veulent ainsi éteindre la seule étincelle qui m'est demeurée. »

David lui promet qu'elle sera satisfaite, et comme cette femme insistait encore, il lui déclare avec serment qu'il ne tombera pas un seul cheveu de la tâte de son fils.

« Et pourquoi, reprend-elle alors, pourquoi refuseriez-vous au peuple de Dieu la grâce que vous m'accordez à moi-même; et pourquoi le roi ne rappellerait-il pas son propre fils?

Nous mourrons tous, et nous nous écoulons sur la terre comme les eaux qui ne reviennent plus; et Dieu ne veut pas qu'une âme périsse; mais il diffère l'exécution de ses arrêts, de peur que celui qui a été rejeté ne se perde entièrement, comme il arriverait s'il ne lui donnait le temps de faire pénitence.

Permettez donc à votre servante de vous supplier que ce que le Roi, mon Seigneur, a ordonné pour mon fils, s'exécute en faveur d'Absalon. » Cette femme, qui obtint par ses instances ce que David avait refusé jusqu'alors à son propre fils, montre donc quelle est à l'égard des pécheurs la puissance de la médiation de Marie.C'est qu'en effet dans Marie, source de charité, le pécheur puise en assurance et avec douceur la grâce de la pénitence qu'elle lui adoucit par les amertumes et les douleurs qu'elle a souffertes pour lui pendant qu'elle était sur la terre.

Marie, cette porte de salut, n'est fermée à personne par aucun titre ni par aucune raison; les plus méchants, les plus criminels trouvent en elle le lieu assuré de leur pénitence, et c'est cette facilité qui fera souffrir les pécheurs et les rendra inexcusables au jour du jugement.

Quand le pécheur n'oserait pas s'unir intimement à la très-sainte Vierge, comme étant une créature si sainte, il lui suffirait d'offrir à Jésus-Christ l'intérieur de cette divine Mère, de lui présenter tous les devoirs qu'elle lui rend, et par là même il aurait dans les mains de quoi apaiser la colère de son juge, l'amour et le respect qu'il a pour la très-sainte Vierge étant capables de le désarmer et de l'adoucir.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE XX. MARIE EST L'AVOCATE DES PÉCHEURS

Bien plus, Notre-Seigneur en tant que Dieu met sa toute-puissance entre les mains de sa Mère, pour qu'elle en use comme elle voudra; et de là vient que dans l'Église il se passe tant de merveilles, tant de miracles, sous le nom de la très-sainte Vierge, qui sont des effets de la toute-puissance de Dieu.

C'est, une marque que cette divine Mère a dans ses mains la puissance de son Fils, et qu'elle en use selon sa bonté et sa grande Miséricorde.

Car d'un côté elle emploie cette puissance pour faire le bien; et d'autre part elle lie la puissance de Jésus-Christ pour empêcher le mal qu'il exercerait sur les coupables.

Les ministres de l'Église voyant les âmes périr par la malice du démon doivent imiter Mardochée, lorsque, couvert d'un sac aux portes du palais du Roi, il gémissait sur le sort de son peuple, qui allait être détruit par la cruauté et la tyrannie d'Aman.

Mais leurs prières et leurs pénitences ne suffiront pas pour procurer le salut du peuple chrétien, si Esther ne se joint à eux et ne se jette aux pieds d'Assuérus, notre grand roi.

La beauté incomparable d'Esther, après son jeûne, qui lui donna tant d'empire sur le coeur d'Assuérus pour obtenir la délivrance de son peuple, était une figure des charmes si puissants qu'exercent sur le coeur de Dieu la pénitence et les larmes de Marie.

C'est pareillement ce qui est marqué de Judith, la veuve. Munie de la force que lui fournit la prière, Judith, après avoir jeûné comme nous le lisons dans l'Écriture, défait tout d'un coup Holopherne et met en fuite l'armée des Assyriens.

Aussitôt donc que Marie se présente à Dieu et qu'elle paraît devant lui pleine de larmes, de peines et de douleurs pour le pardon de nos offenses, c'est-à-dire qu'elle offre sa pénitence, qui est vaste et profonde comme la mer; aussitôt Dieu en a le cœur touché, et il essuie les larmes de son Épouse, il remet les péchés des hommes.

C'est une étrange invention d'amour à Dieu de s'être mis ainsi dans l'obligation de faire Miséricorde, et de vouloir que les mains de sa puissance et de sa justice soient liées de la sorte parles mains de l'amour. Par Marie s'accomplit ce que dit le prophète : Retiendra-t-il dans sa colère sa Miséricorde?

C'est elle qui arrête les bras de la justice, de la puissance, de la vengeance de Dieu par la force de sa Miséricorde et de son amour.

On voit par expérience que les âmes les plus criminelles, qui se sont conservé au fond d'elles-mêmes du respect, de la tendresse et de la dévotion envers la très-sainte Vierge, reviennent toujours à Dieu, se sentant tôt ou tard attirées et converties à lui.

Tout au contraire, lorsque des âmes en viennent au mépris de la très-sainte Vierge et en font trophée, comme on le voit de notre temps dans les hérétiques, dans les schismatiques et les libertins, on peut dire que c'en est fait d'eux.

C'est ce qu'on remarque encore par expérience dans les hérétiques : ceux qui ont quelque tendresse pour elle se convertissent toujours; aussi n'est-il rien dans l'Église à quoi le démon travaille plus qu'à détourner de la piété pour Marie, qu'à éteindre dans les coeurs l'amour et la tendresse pour elle, qu'à étouffer l'estime pour ce trésor de grâce et de bénédiction, pour cette source de Miséricorde, pour ce refuge assuré des pécheurs.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE XX. MARIE EST L'AVOCATE DES PÉCHEURS

Béni soyez-vous, ô mon Dieu ! qui trouvez de si puissantes et de si saintes inventions pour convertir les plus rebelles et pour triompher de leur infidélité; qui trouvez des moyens si sûrs et si secrets pour faire ouvrir les trésors de vos grâces, et qui faites si doucement pleuvoir le lait de vos libérales bontés !

Béni soit mon Jésus, qui me les a méritées avec tant d'obéissance et de fidélité à son Père et tant d'amour pour moi ! Bénie soit la très-sainte Vierge, l'avocate des pécheurs, la protectrice des malheureux, la trésorière universelle de tout bien, qui a voulu faire apaiser son Fils par les prières de cette sainte âme !

C'est donc à Marie que je suis redevable de tout auprès de son Fils, pour le corps et pour l'âme. Je la prie de tout mon coeur qu'elle m'obtienne la grâce d'employer l'un et l'autre à son service, et que je n'aie rien en moi qui ne l'honore à tout jamais; enfin, qu'autant qu'il me sera possible, je la fasse honorer dans le monde, et même partout, si je le pouvais.

Je me souviens des souhaits que je faisais avec cette bonne âme, qui l'aimait uniquement et qui m'a bien aidé à l'aimer, d'être prosterné dans le ciel aux pieds de la très-sainte Vierge, pour y chanter ses louanges à satiété et les faire entendre à tout le paradis.

Que la divine bonté soit donc à jamais louée, bénie et adorée, et que tous les anges et les saints publient à haute voix sa sainte, adorable et infinie Miséricorde pour moi !

Que je cesse de vivre et d'être, pour publier, par ma destruction et mon silence, qu'il est par-dessus toute louange; puisque tout ce qui existe, converti en bouches et en langues, ne serait pas capable de raconter la moindre de ses gloires, dont la plus grande est celle de sa Miséricorde !

En attendant, Seigneur, que mon coeur, ma vie, mon être soient convertis en Jésus, votre Fils, pour être à votre gloire une hostie de louange, qui magnifie votre bonté et chante votre Miséricorde infinie !

EXERCICE POUR FORMER EN SOI L'INTÉRIEUR DE LA TRÈS-SAINTE VIERGE, AVANT DE COMMENCER LES PRINCIPALES ACTIONS DE LA JOURNÉE.

Après s'être anéanti en tout so -même devant Dieu, après avoir renoncé à toutes les intentions et aux dispositions du propre esprit, on adorera Jésus-Christ animant l'intérieur de la très-sainte Vierge, et remplissant toutes ses oeuvres de son esprit et de sa vie.

On admirera dans l'âme de Marie l'étendue de cet esprit et de cette vie divine, qui donnait un tel mérite à ses actions, que la moindre et la plus basse en elle-même était rendue immense par la dilatation de la divine charité.

Car, recevant en elle les propres sentiments d'amour et de reconnaissance de Jésus-Christ envers son Père, Marie servait à Jésus pour les dilater autant qu'en toute l'Église ensemble, ou plutôt elle lui servait plus pleinement, plus magnifiquement encore à étendre les louanges, l'amour et les adorations qu'il lui rendait.

Marie se servait aussi elle-même de cette plénitude de vie divine pour témoigner sa propre reconnaissance à Dieu le Père, de l'avoir choisie, afin d'en faire la Mère de son Fils, et la dépositaire du mystère auguste de son amour et de ses Miséricordes envers les hommes.

On bénira l'Esprit-Saint de Jésus de cette abondance de grâces, qu'il répand si pleinement en l'âme de cette divine Mère, et qui, la rendant conforme à lui en toutes ses vertus, la fait encore agir en tout dans les mêmes dispositions intérieures.

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EXERCICE POUR FORMER EN SOI L'INTÉRIEUR DE LA TRÈS-SAINTE VIERGE, AVANT DE COMMENCER LES PRINCIPALES ACTIONS DE LA JOURNÉE.

On invoquera sur soi ce même Esprit de Jésus-Christ, en lui représentant qu'il veut habiter ainsi en Marie, pour faire vivre de cette même vie tous ses enfants, qui, de leur part, ne désirent avoir d'autres intentions ni d'autres dispositions à l'égard de toutes choses que celles qui sont en la très-sainte Vierge.

On ouvrira ensuite son âme à cet Esprit divin , afin qu'il vienne y opérer les mêmes sentiments intérieurs de grâce, qui rendent nos actions agréables à Dieu; et après s'être laissé posséder quelque temps par ce divin Esprit, pour recevoir la part qu'il lui plaira de nous donner aux intentions et aux dispositions intérieures de Marie, on s'unira de son côté à ce même Esprit pour coopérer en lui et avec lui selon toute l'étendue de sa sainte grâce.

On demandera à Dieu que l'intérieur de notre sainte Mère soit connu, aimé et honoré de tous, et qu'il passe pleinement dans le coeur des fidèles afin qu'il lui soit un sujet nouveau de complaisance sur la terre.

En attendant, on priera Dieu de prendre toutes ses délices en Marie, et on lui offrira ce trésor magnifique en supplément des oeuvres de l'Église, et en particulier de celle qu'on va faire, protestant à Dieu qu'on n'oserait la lui présenter si l'Esprit-Saint de Jésus en Marie ne la sanctifiait.

Approchons-nous donc avec confiance de ce trône de grâce, et unissons-nous avec simplicité à cette source de vie la plus pure, la plus sainte que Jésus nous ait ouverte pour en être abreuvés, espérant puiser avec abondance, en notre divine Mère, l'éminence dés vertus et la sainteté de vie requise dans l'état sublime où il nous appelés.

AUTRE EXERCICE PLUS COURT QU'ON PEUT FAIRE AVANT LES PRINCIPALES ACTIONS DE LA JOURNÉE

1° Adorer l'Esprit de Jésus, qui inspirait la très-sainte Vierge dans les actions semblables à celles que nous allons faire.

2° Demander à ce divin Esprit qu'il lui plaise de nous faire entrer dans les mêmes intentions qu'elle avait alors.

3° Renoncer à toutes les dispositions contraires à celles que l'Esprit de Jésus produisait en Marie.

4° Attendre avec confiance que ce même Esprit, qui est en nous, les produira aussi dans notre propre coeur.

5° Offrir à Dieu les intentions de la très-sainte Vierge dans l'action que nous allons faire, et nous unir de tout notre coeur à l'Esprit de Jésus, qui les opérait en elle, afin d'entrer nous-mêmes en part de ses saintes opérations.

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ACTE A JÉSUS POUR QU'IL FORME EN NOUS L'INTÉRIEUR DE MARIE

Je vous adore, ô divin Jésus; j'adore vos grandeurs et vos perfections, dont l'âme de Marie est revêtue; j'adore votre règne sur elle; j'adore votre vie, qui remplit et anime son coeur en toutes ses puissances; j'adore l'abondance des dons, la plénitude des vertus et la fécondité de grâce que vous mettez en elle pour toute votre Église.

Divin Seigneur! votre puissance est adorable, votre règne est toujours suave; mais il n'est jamais plus suave que dans ce trône d'amour. Que volontiers nous venons vous rendre nos devoirs au pied de ce divin tabernacle, et vous prier de détruire en nous tout ce qui s'oppose à votre vie et à votre règne!

Divin Jésus ! régnez en votre sainte Mère, et par elle sur nous à jamais. Vivifiez nos coeurs; ne souffrez plus en nous d'autre vie que la vôtre; détruisez et anéantissez tout ce qui lui est contraire. Faites en nous comme en votre Mère, que vous seul vous y soyez vivant, et que tout ce qui est de terrestre soit absorbé par votre vie. Faites que vos vertus s'établissent en nous comme en elle, et que par la puissance de votre esprit tout ce qui se sent de la corruption de la chair soit détruit et anéanti.

O ma divine Mère ! quelle admirable communion que celle que Jésus fait à votre âme de son esprit, de sa vie et de ses vertus! Il semble que vous n'êtes qu'un avec Jésus, tant il est en vous et vous consomme en lui. Parfait modèle de la communion des chrétiens ! plût à Dieu que votre souvenir pût remplir notre âme de sa sainte abondance, et que Jésus nous vivifiât de la plénitude de sa vie comme il vous vivifie vous-même !

O Jésus ! vivez, en nous par votre Mère, et répandez dans nos coeurs la plénitude de vos dons et de vos saintes grâces, afin qu'avec vous et votre chère Mère nous soyons un à tout jamais.

PRATIQUES DE M. OLIER POUR HONORER LA VIE DE JÉSUS EN MARIE, OU LA VIE INTÉRIEURE DE LA TRÈS-SAINTE VIERGE. SUJETS DE PEINTURES ET DE GRAVURES RELATIFS A CETTE DÉVOTION

M. Olier, particulièrement éclairé touchant les fruits de grâce que dans ces derniers temps Dieu voulait attacher à la dévotion envers la vie de Jésus en Marie, s'efforça jusqu'à son dernier soupir de répandre cette dévotion dans le clergé et parmi les fidèles.

Pour la rendre accessible à tous les esprits, il fit graver sur les dessins de Le Brun deux estampes fort répandues depuis. L'une, qui exprime la vie de Jésus en Marie, représente la très-sainte Vierge dans des nuées, les mains croisées sur la. poitrine, où l'Esprit de Notre-Seigneur, sous la forme d'une colombe, répand toutes les richesses de sa grâce.

Cette divine Mère a les yeux élevés au ciel et fixés sur le monogramme dé Jésus sauveur des hommes, pour signifier que si le Saint-Esprit fut toujours le principe de ses actions figurées par ses mains, l'amour de Jésus et du salut des âmes en fut la fin et le terme. On lit au-dessous ces paroles, qui sont comme une invitation pour s'unir à ses dispositions intérieures : Avec elle, par elle et en elle. Il répandit cette gravure dans les familles, et fit peindre en outre, dans l'un des vitraux de son église, le même sujet comme pour le tenir continuellement présent aux yeux de ses paroissiens.

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PRATIQUES DE M. OLIER POUR HONORER LA VIE DE JÉSUS EN MARIE, OU LA VIE INTÉRIEURE DE LA TRÈS-SAINTE VIERGE. SUJETS DE PEINTURES ET DE GRAVURES RELATIFS A CETTE DÉVOTION

La seconde gravure exprime l'abandon de soi-même entre les mains de Marie. Cette aimable et puissante protectrice est représentée recevant dans ses bras et soutenant amoureusement l'âme fidèle, qui, languissant de la durée de son exil, parait mettre toute sa joie à se reposer ainsi en Marie. On lit au-dessous ces paroles du Cantique des cantiques : C'est le puits des eaux vivantes; et celles-ci du livre des Proverbes, que Marie est censée nous adresser : Celui qui m'aura trouvée trouvera en moi la vie, et tirera du Seigneur son salut.

A cette douce et consolante invitation, l'âme fidèle semble répondre en adressant à Marie la touchante invocation qu'on lit au-dessous : c'est la prière O Domina mea, attribuée à saint François d'Assise, et que dans tous les séminaires dépendant de celui de Saint-Sulpice on récite tous les jours. Dieu, qui veut bien attacher des grâces particulières su culte des saintes images, quand on s'en sert en esprit de foi, semble avoir voulu nous rendre celles-ci précieuses par les bénédictions dont elles ont été l'instrument.

A peine furent-elles connues, qu'une multitude d'âmes pieuses voulurent les avoir devant les yeux; et il est difficile, en effet, de les considérer avec une attention religieuse sans se sentir touché de quelque sentiment de piété envers Marie.Le plus puissant motif de confiance que M. Olier pût avoir avant sa mort pour la conservation et l'accroissement de l'oeuvre des séminaires qu'il avait si heureusement entreprise, ce fut dé voir les disciples qu'il laissait après lui pour la continuer, remplis des sentiments de piété et affectionnés aux pratiques de dévotion qu'il s'était efforcé de leur inspirer envers l'intérieur de Marie. Nous lisons de M. de Bretonvilliers, son successeur immédiat : « L'on ne saurait dire le grand progrès qu'il fit dans cette dévotion, sous un si excellent maître que M. Olier, ni le nombre et la diversité des devoirs qu'il rendait à sa divine Mère.

Il en avait même pour l'honorer à chaque heure et presque à chaque moment. Il ne manquait jamais à son réveil de se donner à elle, pour répondre fidèlement durant toute la journée aux desseins que Dieu avait sur lui. Entre autres pratiques, il avait un grand soin tous les samedis de mettre entre les mains de la sainte Vierge ce qu'il avait fait de bonnes oeuvres durant la semaine, la priant très-instamment de vouloir suppléer à ce qu'il y manquait pour rendre ses oeuvres de bonne odeur devant Dieu, pratique « à laquelle il était encore fidèle le dernier jour de chaque mois et de chaque année » La plupart de ces dévotions étaient communes à tous les autres disciples de M. Olier.

L'un d'eux, M. Maillard, dit de M. d'Hurtevent, qui établit le séminaire de Lyon : « Il n'entreprenait rien sans consulter auparavant la très-sainte Vierge, et lui mettre dans les mains l'adorable sacrifice de l'autel. Dans les affaires de moindre conséquence, ou qui ne permettaient pas une longue délibération, il se contentait d'élever son esprit et son coeur vers son refuge ordinaire, mais avec une telle fidélité qu'il n'aurait pas parlé à un homme ni écrit la moindre lettre qu'il n'eût pratiqué cette dévotion. »

C'était aussi ce qu'observait M. Tronson, second successeur de M. Olier, et ce qu'il conseillait à ses disciples, leur recommandant entre autres pratiques « de n'entreprendre aucune affaire sans son secours, d'avoir une grande reconnaissance de ses bienfaits, avouant que tout nous vient de Dieu par elle; de lui faire une offrande totale de nous-mêmes, désirant que Jésus en elle gouverne notre être, nos puissances et nos actions, et qu'elles soient toutes consacrées à son service. »

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M. OLIER CONSACRE À LA SAINTE VIERGE LE SÉMINAIRE DE SAINT-SULPICE, ET VEUT QU'ELLE Y SOIT HONORÉE COMME LE CANAL DE TOUTES LES GRACES DE DIEU SUR CETTE MAISON.

Un serviteur de Marie, aussi convaincu et pénétré que l'était M. Olier de la part que Dieu veut donner à cette divine Mère dans toutes ses oeuvres, devait, dans l'établissement du séminaire qu'il institua, faire paraître au dehors ses pieux sentiments envers elle, et ne rien négliger pour les laisser après lui, en les rendant comme héréditaires parmi ses disciples.

Assuré, comme on le voit dans sa Vie, que cette maison était l'ouvrage de Marie, et qu'elle ne recevrait de bénédictions de Dieu que par cette sainte Fondatrice, il voulut qu'on en posât la première pierre dans l'octave de la fête de sa Nativité.

C'était en l'année 1649. Tout ayant été disposé pour cette cérémonie, les ecclésiastiques du séminaire et ceux de la communauté de la paroisse de Saint-Sulpice se rendirent en procession au lieu où l'édifice devait être bâti, et pendant qu'ils chantaient des hymnes et des psaumes, pour demander à Dieu de fonder cette maison par sa divine Mère, et de répandre sur tous ceux qui devaient l'habiter l'esprit qu'elle avait apporté au monde dans. sa naissance, M. Olier bénit la première pierre, et la posa au nom de cette auguste reine du clergé.

Il mit dans les fondations plusieurs grandes médailles d'or, où elle était représentée au-dessus de ce bâtiment, qu'elle semblait défendre et protéger, comme un bien dont elle avait la propriété et le domaine. Sur les revers on lisait cette pieuse inscription: Cum ipsa et in ipsa, et per ipsam omnis oedificatio crescit in templum Dei; c'est-à-dire: Tout édifice (construit) avec elle, et en elle, et par elle, augmente pour devenir un temple de Dieu.

Afin de mettre ainsi cette divine Mère à la tête de toutes ses oeuvres, M. Olier n'entreprenait jamais rien de considérable que dans des jours ou des temps qui lui étaient spécialement consacrés. Nous venons de dire qu'il posa la première pierre de l'édifice dans l'octave de la Nativité de Marie.

La saison d'hiver qui survint l'ayant obligé de suspendre les travaux, il les fit interrompre dans l'octave de l'Immaculée Conception, et reprendre ensuite dans l'octave de la Purification suivante. Enfin on les poussa avec tant d'activité que, selon ses désirs, ils furent achevés à l'Assomption de la même année 1650.

Le nouveau bâtiment étant presque entièrement terminé, il eut la dévotion d'aller à Chartres pour en offrir les clefs à la patronne de cette ville, comme la reine de l'établissement. Il célébra la sainte messe dans cette cathédrale, ayant sur lui les clefs du séminaire, et conjura la très-sainte Vierge de prendre possession d'une maison qui était son propre ouvrage, et de la bénir à jamais.

Ce fut dans cette circonstance qu'il lui offrit, comme à l'Épouse du Père éternel, une robe précieuse, brodée en or et en soie, conservée encore dans le trésor de cette église; et, pour rendre perpétuelle dans la maison la dévotion à Notre-Dame de Chartres, il voulut y attacher tout le séminaire par un lien particulier, en obtenant à cet effet, du chapitre de la cathédrale, des lettres d'association.

Source : Livres-mystiques.com

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Il avait si fort à coeur de faire honorer Marie comme la reine et la fondatrice du séminaire, qu'il refusa toujours la qualité de fondateur. Quelqu'un la lui ayant donnée sur l'adresse d'une lettre: « Vous savez, répondit-il, que c'est Jésus en sa divine Mère qui l'est, et qui l'en a établie fondatrice: Fundavit eam Altissimus. » Il fit même graver ces paroles sur une tablette dans le fronton de l'édifice, au fond de la cour, en face de la porte d'entrée.

Dans le même dessein, il fit placer au-dessous du fronton une statue de la très-sainte Vierge, qui fût comme le symbole du domaine et de la royauté que Jésus-Christ lui donnait sur la maison. Cette statue représentait Marie assise, tenant debout sur ses genoux l'enfant Jésus, qui lui mettait une couronne sur la tête, et au bas on lisait ces paroles : Interveni pro clero.

Enfin, désirant de laisser aux siens sa tendre et filiale dévotion envers Marie, comme l'héritage le plus précieux, il s'efforça de rappeler partout dans le séminaire de Saint-Sulpice le souvenir de cette aimable souveraine, jusque-là qu'il voulut que le monogramme de Marie parût sur toutes les portes, sur les meubles, le linge, les ferrures, les vitres. « J'espère, écrivait-il, que le saint nom de Marie sera béni à jamais dans notre pauvre maison.

Tout mon désir, c'est de l'imprimer dans l'esprit de nos frères,: elle en est la conseillère, la présidente, la trésorière, la princesse, la reine et toutes choses. »

Mais ce fut surtout dans la décoration de la chapelle que sa dévotion pour l'auguste Mère de Dieu parut avec éclat. S'il désira que la maison ne se fît remarquer que par sa noble simplicité, il voulut que la chapelle fût magnifique : et les artistes de l'époque secondèrent si parfaitement ses religieux desseins, qu'on la comptait au nombre des plus rares curiosités de la capitale, et qu'on lui donnait même le premier rang pour ses tableaux.

On y admirait surtout la peinture du plafond, regardée alors comme l'un des plus beaux ouvrages de ce genre. Elle fut exécutée par Le Brun, sur l'idée que lui en fournit M. Olier. Cette magnifique composition représentait le triomphe de la très-sainte Vierge couronnée dans le ciel de la main de Dieu le Père, aux acclamations de toute l'Église triomphante, et proclamée Mère de Dieu par l'Église militante, dans le saint concile d'Éphèse.

Ce sujet a été gravé plusieurs fois. M. Baudrand, l'un des disciples de M. Olier, nous en a laissé cette courte description : « Les Pères du concile d'Éphèse, et les patriarches d'Orient, ayant saint Cyrille à leur tête, paraissent dans le fond sur la partie inférieure; ensuite le pape saint Célestin et l'Église latine.

Ils sont portés sur des nuées, et dans l'attitude de l'humilité et de l'admiration, ils rendent leurs respects profonds à la très-sainte Vierge, en la proclamant Mère de Dieu. On voit à un angle, dans un enfoncement, l'hérésiarque Nestorius saisi d'effroi, qui semble vouloir s'opposer à ce divin concert de toute l'Église, en produisant sur un rouleau d'écriture son Christotocos, ou Mère du Christ, qui est l'hérésie par laquelle il voulait lui enlever sa dignité de Mère de Dieu.

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lLa sainte Vierge paraît au milieu, beaucoup élevée au-dessus de ces saints docteurs; elle est portée sur un manteau d'azur, soutenu par une multitude d'anges, dont les attitudes sont toutes différentes, mais très-hardies, dégagées, naturelles et sans confusion, quoiqu'ils soient pressés et comme entrelacés.

D'autres anges s'écartent dans les extrémités du tableau, et témoignent par les fleurs qu'ils répandent, par les instruments dont ils jouent, et par leurs manières pleines de joie, d'admiration et de respect, que le ciel s'accorde avec la terre pour publier de concert les grandeurs et le triomphe de l'auguste Mère de Dieu.

Elle est placée dans une gloire, au milieu de laquelle, le visage éclatant de lumière, elle s'élève insensiblement vers le Père éternel : elle le regarde avec des yeux pleins d'amour et de douceur, et lui tend les bras pour lui marquer ses empressements.

Une infinité d'anges, dessinés avec la dernière délicatesse, l'environnent de tous côtés. La plupart sont perdus dans la gloire, ce qui n'empêche pas néanmoins d'en remarquer tous les traits; de sorte qu'il est difficile de voir sur la terre une image du ciel plus vive et plus belle.

M. Olier ne put s'empêcher de le témoigner lui-même à Le Brun, en lui disant: « Que vous êtes heureux, Monsieur, de pouvoir nous donner par votre pinceau une si belle expression de la gloire du ciel ! »

L'espace renfermé entre le cadre de ce riche tableau et la corniche de la chapelle était rempli par différents médaillons, où l'on voyait représentées, sous divers symboles, les perfections que l'Église attribue à la très-sainte Vierge dans ses litanies; et ces médaillons étaient réunis les uns aux autres par des festons et des guirlandes de fleurs, avec des vases, des candélabres et d'autres ornements tout éclatants de dorures.

Pour témoigner son respect envers le Saint-Siège apostolique, M. Olier désira que le Nonce du Pape, Mgr Bagni, célébrât le premier le saint sacrifice dans la chapelle, et lorsque le bâtiment du séminaire eut été entièrement terminé, il voulut encore qu'avant qu'on l'habitât il fût solennellement bénit par le même prélat, ce qui eut lieu le jour de l'Assomption 1651.

Afin de rendre sensible la médiation de Marie dans la distribution de toutes les grâces, M. Olier désira que le tableau principal de la chapelle représentât cette auguste reine du clergé remplie de la grâce de l'ordre ecclésiastique, et établie comme le canal qui la répand sur tous les ministres sacrés.

Dans cette grande et sublime composition, l'un des plus beaux ouvrages de Le Brun, et qui fit la réputation de ce grand artiste, la très-sainte Vierge, élevée sur un lieu éminent avec les saintes femmes, séparées des hommes selon la coutume des Juifs, semble recevoir, en effet, la plénitude de l'Esprit-Saint, qui se divise ensuite par portions sur les apôtres et sur le reste de l'assemblée.

Source : Livres-mystiques.com

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Le Brun se proposait de peindre encore, d'après les idées que M. Olier lui en avait communiquées par écrit, dix autres tableaux pour la chapelle du séminaire, tous destinés à montrer que Marie est l'instrument universel de toutes les grâces dans l'Église; mais, M. Olier étant mort peu après, le Brun n'en exécuta qu'un seul, celui de la Visitation, où, suivant l'expression du serviteur de Dieu, il représenta l'Apostolat de la très-sainte Vierge en exercice envers saint Jean et sainte Élisabeth, à qui elle porta la connaissance et la grâce du Rédempteur.

La dévotion envers Marie, dont le séminaire de Saint-Sulpice devait faire une spéciale profession, fut le motif qui porta M. Olier, ou plutôt qui détermina la divine Providence à donner à cet établissement saint Jean l'Évangéliste et le glorieux saint Joseph pour patrons.

On a vu que ce fut dans le coeur de ce disciple bien-aimé que Jésus mourant fit passer l'amour filial qu'il portait à sa sainte Mère. « L'amour de Jésus et de Marie était si saint, disait le P. de Condren, qu'il fallait qu'il en restât quelque chose dans l'Église; et afin de le conserver, saint Jean fut substitué à Jésus-Christ, qui dit de lui à sa sainte Mère : Voilà votre Fils.

Aussi Marie le reçut comme son propre Fils, qui se survivait ainsi à soi-même, et saint Jean de son côté; s'oubliant soi-même pour prendre la place de Jésus, continua de « rendre à Marie les mêmes devoirs, et de la servir avec le même amour filial que Jésus lui témoignait.

Je voudrais bien, ajoutait le P. de Condren, renouveler dans les esprits cette grâce, cette première odeur du ciel, cette bénédiction singulière qui fut donnée au commencement; mais parce que je n'en suis pas digne, je supplie Notre-Seigneur de donner abondamment son esprit à quelques autres pour un si bon effet. » On peut croire que M. Olier, disciple du P. de Condren, fut l'un de ceux en qui cette prière a été exaucée.

Au moins s'efforça-t-il d'inspirer à tous les chrétiens, surtout aux prêtres, la tendre confiance et l'amour filial de saint Jean pour Marie. Il donna aussi pour patron au séminaire le grand saint Joseph, dont la vocation a eu des rapports si particuliers avec celle des prêtres.

« C'est aux prêtres surtout, dans lesquels Dieu réside en sa fécondité pure et vierge, dit-il, à se conduire sur le modèle de ce grand saint, à l'égard des enfants qu'ils engendrent à Dieu. Il conduisait et dirigeait l'enfant Jésus dans l'esprit de son Père, dans sa douceur, dans sa sagesse, sa prudence.

Ainsi en devons-nous faire de tous les membres de Jésus-Christ qui nous sont confiés, et qui sont d'autres Christs, les traitant avec la même révérence que saint Joseph traitait l'enfant Jésus. »

En donnant la très-sainte Vierge pour première patronne au séminaire, M. Olier choisit comme fête principale de la maison celle de sa Présentation au temple, à cause des rapports que son grand esprit de foi lui montrait entre la consécration de Marie à Dieu et celle que les ecclésiastiques font d'eux-mêmes en entrant dans l'état clérical.

Il considérait, en effet, ainsi qu'on l'a vu déjà, le mystère de la Présentation comme le modèle le plus accompli de la séparation du siècle et de la consécration à Dieu, qui forment l'essence de la profession cléricale.

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