Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier

Postez ici vos intentions de prière.
amidelamisericorde
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CHAPITRE XII. MARIE AU CALVAIRE

Elle porte les tentations, les peines, les tribulations et les langueurs qui l'accablent de toutes parts sans faire paraître aucune sorte d'infirmité ou ces faiblesses ordinaires qui abattent le corps. Généreuse, forte et vigoureuse, malgré l'accablement des douleurs de son Fils, elle l'offre pour nous à Dieu en sacrifice, comme une mère pleine de compassion et d'amour pour ses enfants.

Alors que tous les apôtres l'ont abandonné, hormis saint Jean, elle qui n'a jamais manqué de foi pour confesser le saint nom de son Fils et pour le publier le Messie, paraît ici comme la reine de Confesseurs et la reine des Martyrs; et c'est avec beaucoup de raison que l'Église lui applique en cette circonstance les paroles de l'Ecclésiastique : Comme un cyprès j'ai été élevée sur la montagne de Sion.

Le cyprès est l'image de la mort, parce que, une fois coupé, il ne repousse plus; et, pour cela, on s'en servait autrefois dans les funérailles, et on l'attachait même à la maison des morts. Sur le Calvaire, cette Mère de douleur, se tenant debout, était là comme un cyprès attaché à la maison, c'est-à-dire à l'humanité de son divin Fils, et y servait d'ornement pour signaler ses funérailles.

C'est ainsi que par sa charité, Marie, en sa qualité de nouvelle Ève, contribue à la naissance de l'Église que Jésus-Christ engendre sur la croix. La fin qu'il s'était proposée dans son Incarnation était de s'associer tous les peuples de la terre qui adoraient chacun à part quelque fausse divinité, et de ne faire qu'un seul coeur du sien propre et de tous les autres coeurs, afin de louer et de glorifier son Père dans l'unité d'un même esprit qui est le sien.

Car l'Église n'est que la diffusion de la religion du coeur de Jésus-Christ; elle est son supplément, l'explication et l'exposition des sentiments renfermés dans son coeur, l'expression des devoirs qu'il rend à Dieu son Père. Aussi sur la croix était-elle. censée comprise et reposer dans son coeur, comme Ève au côté d'Adam avant qu'elle fût créée.

Cette unité d'esprit avec lui était l'objet de son travail en croix, et c'est ce qui lui fait verser la dernière goutte de sang qui lui reste. Ce sang le plus cher, le plus précieux de son corps, qui avait maintenu sa vie jusqu'au moment où il expira; ce sang, que quelques-uns disent qu'il avait gardé depuis son Incarnation, le même qu'il tira du sein de Marie, il le verse sur la croix comme la chose la plus chère qui lui restât pour mériter de ramener à Dieu, dans une même foi et un même amour toutes les nations de la terre.

L'eau et le sang sorti de son côté signifièrent, en effet, qu'il répandrait la religion de son coeur par les sacrements spécialement par le Baptême et l'Eucharistie, qui sont le commencement et la consommation de la religion de Jésus-Christ ; celui qui est baptisé commence à vivre de la vie de jésus, et celui qui communie à son corps et à son sang est dans la consommation de cette vie.

Comme donc ces deux sacrements servent à Jésus-Christ pour engendrer et pour nourrir son Église, et qu'ils furent figurés par l'eau et le sang, sortis de son. côté, les Pères disent qu'il engendra l'Église elle-même sur la croix par cette ouverture; ce qui avait été exprimé d'avance dans la personne d'Adam ravi en extase, lorsque Dieu lui tira, d'auprès du coeur, une partie de lui-même pour lui en former une aide semblable à lui, Ève figure de l'Église.

Source : Livres-mystiques.com

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amidelamisericorde
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CHAPITRE XII. MARIE AU CALVAIRE

RÉFLEXIONS PRATIQUES


Quelle reconnaissance ne devez-vous pas à Marie pour l'amour qu'elle vous a témoigné en endurant tant de tourments, afin de donner la vie à votre âme ! Il est vrai que Jésus-Christ, père du siècle futur, est seul la source de notre vie; mais ne pensez pas que vous puissiez pour cela vous dispenser de donner aussi à Marie des témoignages de sincère reconnaissance pour le bienfait de votre régénération?

Par la volonté de Dieu, elle a été associée à Jésus-Christ, nouvel Adam, afin qu'elle contribuât de sa part à votre naissance spirituelle, en l'offrant elle-même et en s'offrant aussi de son côté avec lui comme hostie pour votre salut.

Dans l'ordre naturel, vous êtes redevable de votre naissance à votre mère comme à votre père; ainsi en a-t-il été de votre régénération.

C'est pourquoi le Sage, après avoir dit: Honorez votre père, ajoute aussitôt, en parlant mystérieusement de Marie : Et n'oubliez pas les gémissements de votre mère; souvenez-vous que sans eux vous ne seriez pas né. Votre mère, selon la chair, s'est sans doute acquis des droits à votre reconnaissance par les douleurs qu'elle a endurées pour vous; mais ces douleurs, quelque violentes qu'elles aient pu être; n'ont été qu'une figure et une ombre légère de celles que Marie a souffertes, par amour pour vous, au pied de la croix.

Pour vous mériter le pardon de vos péchés, il a fallu que Jésus-Christ les connût, qu'il les confessât et les détestât intérieurement devant son Père, et qu'enfin il s'abandonnât à la rigueur de sa justice, afin de recevoir sur lui les châtiments qui auraient dû tomber sur vous; et c'est aussi ce que Marie a fait de son côté dans l'Oeuvre de votre réconciliation.

De quelle douleur n'a-t-elle pas été accablée à la pensée de tant de fautes que son Fils avait à expier ! Pour la comprendre, il faudrait sonder la profondeur de sa charité, celle de sa sainteté incomparable, la connaissance qu'elle avait de la grandeur de Dieu que le péché outrage, et de la bassesse de la créature qui ose bien se révolter contre cette adorable Majesté. Si l'on a vu de saintes âmes verser des. torrents dé larmes, exercer sur leur corps d'affreuses pénitences pour des fautes très-légères, à cause de la vivacité de leur amour pour Dieu, quelle idée pourrons-nous donc nous former de la componction et de la douleur de Marie, élevée à la sainteté la plus éminente qui puisse être après celle de Dieu !

Pour nous donner quelque idée de la douleur de Marie, le Saint-Esprit, par l'organe du saint vieillard Siméon, l'a comparée à celle qu'eût pu produire un coup d'épée, qui eût percé d'outre en outre le cœur de cette divine Mère. Mais cette comparaison, prise des choses sensibles, est plutôt pour aider votre imagination que pour vous donner la mesure exacte des tourments qu'elle a endurés : jamais vous ne les connaîtrez.

L'Église, comme pour expliquer et commenter les paroles du saint vieillard Siméon, représente Marie le cœur percé de sept glaives. Par ce nombre de sept, qui est mystérieux, elle veut dire que cette divine Mère a souffert pour expier tous les péchés sans exception, qu'on rapporte ordinairement à sept, appelés capitaux, parce qu'ils sont la source de tous les autres; et c'est ce qui lui fait justement appliquer ces paroles : O vous qui passez par le chemin, venez et considérez s'il est une douleur comparable à la mienne; et encore ces autres paroles Votre contrition est vaste comme la mer.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE XII. MARIE AU CALVAIRE

RÉFLEXIONS PRATIQUE


Savez-vous quelle était la considération qui soutenait Marie au milieu des ces angoisses inexprimables, et qui les lui faisait endurer pour votre amour avec tant de constance et de générosité?

La pensée qu'un jour vous la dédommageriez en vous appropriant sa propre pénitence, c'est-à-dire en recevant dans votre coeur ces sentiments d'humiliation, de componction et d'abandon à la justice divine auxquels elle se livrait alors pour vous. Ah ! si vous avez eu le bonheur de vous humilier devant Dieu et d'être touché du véritable esprit de pénitence, c'est à Marie, l'avocate des pécheurs, que vous le devez.

C'est elle qui, par le grand désir qu'elle a de votre salut, a communiqué à votre âme les sentiments qu'elle avait conçus dans son coeur pour vous aider à pleurer, à détester et. à expier toutes vos offenses. Sa pénitence, si agréable à Dieu et si puissante sur son coeur, est, en effet, un immense trésor qu'elle est ravie de mettre à notre disposition pour subvenir à nos nécessités.

Aussi n'avez-vous jamais reçu le sacrement de Pénitence, qu'en même temps l'Église ne vous ait fait une application spéciale, non-seulement des mérites de la passion de Notre-Seigneur, mais encore de ceux que la très-sainte Vierge a acquis pour vous.

Ouvrez donc votre coeur à Marie, et priez-la de le remplir de ces saintes dispositions d'humiliation, de componction et d'abandon de tout vous-même à la justice divine. Entrez dans ces sentiments toutes les fois que, récitant : Je confesse à Dieu, vous arrivez à ces paroles : La bienheureuse Marie toujours vierge; mais spécialement lorsque vous approchez du saint Tribunal ou que voue recevez l'absolution.

Rappelez-vous dans ce moment que, si Jésus-Christ est la source de toute vraie pénitence, Marie est le canal qui en amène les eaux jusqu'à nous.

Recourez donc à elle comme à une fontaine intarissable et vivifiante, c'est-à-dire unissez-vous intimement à Marie, désirant d'être,pénétré de ses sentiments intérieurs, d'attirer en vous son esprit pénitent, et d'être tout transformé en lui-même.

Par là, vous consolerez le coeur de cette tendre Mère, vous réjouirez celui de Dieu, et vous sentirez s'augmenter dans le vôtre la confiance et l'amour, toujours inséparables d'une âme qui a le bonheur d'être en paix avec Dieu et avec soi-même.

Considérez l'amour que Marie vous a témoigné sur le Calvaire, en substituant Jésus à votre place pour l'exposer à tous les traits de la justice de son Père qui n'auraient dû tomber que sur vous.

Vit-on jamais une mère sacrifier son propre fils par amour pour un enfant étranger ? Marie seule en est venue à cet excès. Quoique vous fussiez alors un étranger pour elle et de plus l'enfant du démon, et par conséquent l'ennemi de Dieu et de Marie elle-même, elle n'a pas hésité à livrer à la justice divine son Fils unique, l'objet de ses complaisances, pour vous acquérir à ce prix comme son enfant d'adoption.

Eussiez-vous pensé qu'elle pût avoir pour vous une telle prédilection? Y aura-t-il jamais rien de comparable? En vérité, son amour pour vous ne saurait être comparé qu'à celui du Père éternel; mais cette comparaison est juste, puisque si Jésus est le Fils de Dieu le Père, il est également le Fils de Marie, sa véritable Mère selon la chair.

Il faut donc dire d'elle, comme du Père éternel, qu'elle vous a aimé jusqu'à donner pour vous son Fils unique; qu'elle n'a pas épargné son propre Fils, et l'a livré pour vous à la mort.

En le sacrifiant ainsi, elle vous a montré qu'elle vous aimait mille fois plus qu'elle-même.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE XII. MARIE AU CALVAIRE

RÉFLEXIONS PRATIQUE


N'est-il pas certain que par l'amour incompréhensible qu'elle portait à Jésus, Marie aurait été ravie de donner sa propre vie des milliers et des millions de fois pour lui si elle l'eût pu? Si donc elle a livré ce même Fils à la justice divine pour vous procurer le salut, un pareil excès d'amour vous dit assez hautement que pour vous elle se serait livrée à la mort mille fois elle-même; peut-il y avoir rien de plus incompréhensible? Jugez par là de l'estime qu'elle fait de vous, et si elle est jalouse de posséder votre cœur tout entier.

Que pouvez-vous lui refuser après un pareil sacrifice? N'est-il pas vrai que la moindre réserve ne pourrait manquer de blesser et d'affliger la générosité, la grandeur et la délicatesse de son amour? Prenez donc la résolution de ne lui rien refuser de ce que vous savez qu'elle demande de vous, dans l'état où elle vous a placé, et de désirer toujours de faire toutes vos actions par amour pour elle.

Par là, vous serez assuré de n'agir que pour le pur amour de Jésus, à qui elle serait ravie de donner et de consacrer tous les cœurs.

C'est le seul moyen que vous ayez pour la dédommager du sacrifice qu'elle a fait sur le Calvaire; c'était la seule espérance qui pût la soutenir debout au pied de la Croix, et c'est le seul retour qu'elle attend de votre cœur s'il est reconnaissant et sensible.

CHAPITRE XIII. MYSTÈRE DE LA RÉSURRECTION DE NOTRE-SEIGNEUR

Le Fils de Dieu, en se faisant homme, avait pris non un corps glorieux, comme il convenait au Fils unique du Père, mais un corps passible, dans lequel il pût endurer la mort pour les pécheurs.

Il avait donc souffert un grand déchet de sa condition de Fils de Dieu; et de même la très-sainte Vierge, sa Mère, sembla déchoir de la condition de Mère du Fils dé Dieu en lui donnant naissance dans l'infirmité de notre chair.

Car, quoique Jésus-Christ dût naître d'une Vierge issue d'Adam afin qu'il eût une chair en ressemblance de celle du péché, Marie, en lui donnant cette naissance, était véritablement devenue la mère du Fils éternel du Père.

Ce qui naîtra de vous, lui avait dit l'Ange, sera le Fils de Dieu, par conséquent Dieu lui-même égal au Père en toutes choses. Elle avait donc partagé l'abaissement de son Fils en l'engendrant dans la chair infirme et mortelle. D'ailleurs Marie, conçue dans la justice originelle, n'aurait pas dû, non plus qu'Ève innocente, engendrer un homme mortel.

C'est pourquoi Dieu le Père, qui ne souffre point que son Fils bien-aimé perde rien pour son amour, a résolu de lui rendre sa gloire avec usure au jour de sa Résurrection et dans celui de son Ascension; pareillement, pour réparer la perte que la très-sainte Vierge a soufferte, il veut qu'après avoir paru, en Jésus-Christ, mère du fils de l'homme, elle paraisse aussi la Mère du Dieu de gloire.

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CHAPITRE XIII. MYSTÈRE DE LA RÉSURRECTION DE NOTRE-SEIGNEUR

C'était par ses souffrances, et en endurant tous les tourments réservés aux pécheurs, que Notre-Seigneur devait entrer dans cette gloire extérieure; et Marie, de son côté, avait dû acquérir la maternité du Dieu de gloire par les douleurs que ressentent les mères des criminels; ce fut une des raisons du martyre violent qu'elle ressentit au Calvaire.

Elle ne subit pas ce martyre à cause de la conception de Jésus-Christ, qui fut le principe de sa vie, ni pour sa naissance à Bethléem ; elle ne devait pas non plus le souffrir précisément dans sa naissance à la gloire, qui sera sa résurrection; mais seulement dans sa mort, qui est la peine du péché et par laquelle il devait entrer dans sa gloire.

Car alors Jésus-Christ sur un gibet, comme un pauvre pécheur couvert de tous les crimes du monde, devait trouver dans sa mort ignominieuse le principe de sa glorification, et dans son tombeau le sein de sa conception à la résurrection; en un mot, c'était de cet état d'ignominie qu'il devait sortir pour, entrer dans sa gloire.

C'est pourquoi, au jour de la mort de Jésus, Marie, en participant aux sentiments de son Fils en croix, en recevant cette blessure mortelle qui perce son âme, en partageant les souffrances, les ignominies et le martyre de la croix de Jésus-Christ, acquiert par avance et mérite aussitôt la maternité du Dieu de gloire.

Comme donc le tombeau, image de Marie, devait être le lieu effectif dans lequel Dieu le Père allait engendrer son Fils en gloire, il voulut que ce tombeau fût tout neuf, en figure de la très-sainte Vierge, cette terre neuve et innocente qui avait été le sépulcre vivant de Jésus-Christ en sa sainte conception ; et parce que Dieu devait glorifier son Fils dans le tombeau, image de Marie, Isaïe avait dit, en figure de la gloire de cette divine Mère, que son sépulcre semait glorieux à cause de la gloire de Jésus-Christ.

Dans les sacrifices de l'ancienne loi, l'hostie ayant et immolée et placée sur l'autel, elle attendait sa clarification, c'est-à-dire cette lueur dans laquelle elle entrait, lorsqu'elle passait dans la nature et la lumière du feu qui la consumait sur l'autel même.

Ainsi, après que Notre-Seigneur eut été immolé sur la croix, il fut mis dans le tombeau; et là, comme l'hostie sur l'autel, il attendait que le feu divin, c'est-à-dire que Dieu le Père descendît dans le sépulcre pour faire passer son hostie dans sa nature de lumière et de gloire.

il est vrai que le Verbe, ayant épousé la sainte humanité par l'Incarnation, s'était lié à elle d'un lien indissoluble, qui ne fut pas interrompu par la mort; et qu'au tombeau la divinité du Verbe était cachée dans son corps sacré sans cesser d'être unie à son âme, quoique l'âme fût alors séparée du corps.

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CHAPITRE XIII. MYSTÈRE DE LA RÉSURRECTION DE NOTRE-SEIGNEUR

Il est vrai encore que Dieu le Fils devait se ressusciter lui-même par sa divinité, ou plutôt être réveillé du tombeau par l'action des trois personnes divines; mais c'était la puissance du Père qui devait le rappeler de la mort à la vie de la gloire; car si la puissance du Fils est la même que celle du Père, elle est originaire et émanant du Père. En sorte que c'est selon les desseins de Dieu le Père que toutes choses dans son Fils, et hors de son Fils, s'exécutent et s'accomplissent.

Dieu le Père, usant donc de sa puissance, réunit au corps de Jésus-Christ son âme qui. en était séparée; et, se rendant principe de vie en l'âme, il anima par elle le corps. Car l'âme n'est ici qu'un simple instrument, l'instrument de la vie que Dieu voulait donner à ce corps, savoir: une vie immortelle et glorieuse-, une vie divine, laquelle ne peut être trouvée qu'en Dieu et opérée par lui seul. Aussi Dieu le Père dit-il lui-même à Jésus-Christ au jour de sa résurrection : Vous êtes mon Fils, aujourd'hui je vous ai engendré .

Pensant à ce mystère, il me semblait voir le Père embrassant son Fils encore tout étendu dans le tombeau, l'environnant de gloire, le prenant dans ses bras, le portant dans son sein, rejoignant et reliant le corps et l'âme, les pressant sur sa poitrine, les réchauffant dans le sein de sa gloire.

Je le voyais consommant ce qui en Jésus-Christ était de son état infirme, lui donnant, dans les entrailles du tombeau, une vie de gloire à la place de la vie d'infirmité et de corruption qu'il avait reçue de David; enfin le faisant passer de l'état d'hostie pour le péché en celui d'hostie de louange, par une clarification de la chair et de l'âme de Jésus-Christ, qui fut solide, véritable, réelle et substantielle.

Isaïe, parlant de la résurrection du Sauveur, disait: Qui racontera sa génération.? parce que sur la terre sa vie lui sera ôtée; c'est-à-dire qui parlera de cette génération qui lui sera rendue après qu'on lui aura ôté sa vie sur la terrer? Je ne puis pénétrer, je ne puis qu'adorer les secrets de la génération temporelle de Jésus en gloire. Je ne puis concevoir ses grandeurs. J'adore ce qui se passe dans ce tombeau, si glorieux et si magnifique. J'adore cette mutation adorable de vie; j'adore ce changement du corps de mon Sauveur; j'adore la communication que le Père lui fait de cette vie nouvelle, et cette ressemblance, ce rapport qui se trouve entre Jésus et le Père éternel.

En le ressuscitant ainsi, Dieu le Père, qui est le premier fond et l'origine de toute Miséricorde, de toute grâce, de tout don, lui donne le droit de communiquer sa vie nouvelle au monde, en récompense de ce qu'il a sacrifié sa vie temporelle pour lui; et, selon la prophétie d'Isaïe, il l'établit, au jour de sa résurrection, Père du siècle futur.

Il avait communiqué au premier Adam, la fécondité naturelle, il donne la fécondité spirituelle au second; c'est-à-dire un esprit vivifiant, une vie féconde pour être distribuée aux autres hommes, qui voudront vivre divinement. Comme il avait formé le premier à l'âge de trente ans, et l'avait créé parfait soit en science pour régir le monde, soit en puissance pour l'engendrer, il ressuscite son Fils parfait, à l'âge même qu'il était mort; il le ressuscite tout rempli de splendeur et de puissance, pour la sanctification, la conduite et la glorification de son Église.

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CHAPITRE XIII. MYSTÈRE DE LA RÉSURRECTION DE NOTRE-SEIGNEUR

Au moment de sa résurrection, Jésus-Christ, tout pénétré de la divinité, tout brillant de la clarté et de la splendeur de son Père, tout rempli de ses sentiments mêmes et de ses inclinations, s'unit à la très-sainte Vierge en sa splendeur divine, et se porte à elle par l'amour même de Dieu son Père pour elle, comme vers le plus bel objet qui fut jamais après Dieu.

Il demeure en elle, et elle en lui; et comme, dans sa résurrection, il est revêtu des titres d'honneur les plus magnifiques, que son Père lui donne en récompense de ses ignominies et de sa mort, Jésus, épris des beautés et des perfections divines qui éclatent dans sa Mère, et de l'amour qu'elle lui a témoigné dans sa Passion, veut qu'elle entre elle-même en participation de son triomphe et de sa gloire.

Aussi témoigne-t-il à sa Mère l'amour immense qu'il lui porte. Comme Père du siècle futur, il se lie d'inclination à elle et devient avec elle, pour tout le corps de l'Église, un principe de divine génération. Ainsi, ayant reçu de Dieu, dans sa résurrection, d'avoir en soi la vie pour la donner à tous les hommes et les justifier par le fond de la justice divine qui est en lui, il prend pour son aide la très-sainte Vierge, comme une nouvelle Ève; et, en même temps, il la met en communion de tout ce qu'il a reçu de son Père, pour la rendre Mère des vivants.

O grand Dieu ! quels inexplicables secrets sont renfermés dans ce divin mystère de l'union du Fils de Dieu avec sa sainte Mère ! quelle communication intime, quelle donation de ce qu'il est et de ce qu'il possède ne lui fait-il pas au jour de sa résurrection ! O merveille des merveilles ! tout ce que Jésus-Christ opèrera, depuis le moment de la formation de l'Église jusqu'au jour du jugement, il l'a formé dans sa Mère, et plus parfaitement, plus hautement, plus saintement, plus divinement qu'il ne l'aura formé dans toute l'étendue des chrétiens, dans tout le cours des siècles!

Je ne m'étonne pas si saint Jean a entendu, mieux que personne, le saint et glorieux mystère de l'Église de Dieu, puisqu'il avait toujours devant soi la très-sainte Vierge, en qui il voyait toute l'Église abrégée et renfermée. Il voyait cette divine Mère plus belle, plus resplendissante, plus éclatante mille fois que tout ce qu'il a vu en cette femme revêtue du soleil, qui est la forme et la figure de l'Église, et qui, auprès de Marie, n'a en soi que de faibles communications du Soleil de justice.

Oui, tout ce qui paraît dans l'Église est petit en comparaison de l'éminente participation que Jésus-Christ donne de soi-même à sa sainte Mère. Il sera en elle non-seulement sept fois plus resplendissant que le soleil, comme il est dit des justes, mais il sera septante fois sept fois plus éclatant, plus beau dans l'âme de Marie que dans tous les justes ensemble; et cela, parce qu'elle s'est livrée et abandonnée à lui sans réserve, sans mesure, sans retour et sans règle, et qu'elle a voulu partager les ignominies et les douleurs de sa Passion.

O chère et suraimable princesse! vous étiez la Mère de Jésus infirme dans l'Incarnation; aujourd'hui, par la Résurrection, vous êtes la Mère et l'Épouse de Jésus en gloire, et sans rien perdre de l'alliance que vous avez avec le Père éternel, et de vos droits en qualité de son Épouse recouvrant un Fils plein de gloire, vous le recevez pour votre Époux et devenez ainsi, en Dieu le Père et en son Fils, la dispensatrice de leurs trésors envers toutes les créatures.

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CHAPITRE XIII. MYSTÈRE DE LA RÉSURRECTION DE NOTRE-SEIGNEUR

RÉFLEXIONS PRATIQUES


1° En contemplant, par la foi, les grandeurs et la béatitude de Marie au saint jour de la résurrection de son Fils, entrez dans les sentiments d'une joie vive, pure et surnaturelle.

Cette joie n'a' rien qui dissipe l'esprit, rien qui altère la pureté du coeur; tout au contraire, elle nous unit plus intimement à Dieu et augmente en nous son saint amour.

C'est qu'elle prend sa source en Dieu même; qu'elle a pour objet l'espérance de partager un jour la gloire de Jésus; et qu'enfin elle n'est qu'une participation de la joie même de Marie.

Unissez-vous donc à cette divine Mère, et avec elle remerciez Jésus-Christ de l'avoir fait participer à tous les titres d'honneur qu'il a reçus dans sa Résurrection, et qu'il pouvait lui communiquer.

Bénissez-le spécialement pour la participation qu'il lui a donnée à son titre de Père du siècle futur, en l'établissant la véritable mère de tous ceux qui vivront de la vie divine, qu'il ne veut donner que par elle, dans toute la suite des générations.

Félicitez Marie de son bonheur, réjouissez-vous avec elle de l'accomplissement de ce grand et auguste mystère, à imitation de l'Église, qui, pendant tout le temps pascal, ne se lasse pas de la féliciter et de se réjouir elle-même par le chant du Regina coeli, loetare, alleluia!

2° Jésus-Christ ne ressuscita Lazare qu'après que Marthe et Madeleine, ses soeurs, l'en eurent supplié avec larmes : il veut qu'à votre tour vous demandiez à Marie la résurrection de tant de morts, encore ensevelis dans le tombeau du péché.

Ils sont ses enfants; sa joie ne sera complète que lorsqu'elle les verra rendus à la vie. Ils sont vos frères et vos soeurs en Jésus-Christ: soyez donc touché de compassion sur leur sort; et vous adressant à Marie, notre commune mère, dites-lui, avec la confiance parfaite que doivent vous inspirer sa puissance auprès de Dieu et sa bonté sans bornes pour les hommes :

« Sainte Mère de Dieu, rompez les chaînes des coupables, donnez la lumière aux aveugles, éloignez d'eux tous les maux, demandez pour eux tous les biens. »

A vos prières, joignez vos bonnes oeuvres, surtout de sages et prudents conseils pour éclairer leurs esprits, et de saints exemples pour toucher leur cœur.

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CHAPITRE XIII. MYSTÈRE DE LA RÉSURRECTION DE NOTRE-SEIGNEUR

RÉFLEXIONS PRATIQUES


3° Enfin, si vous ôtes retenu vous-même dans les liens funestes de la tiédeur, dont il est si difficile de se défendre entièrement, conjurez-la de vous en délivrer et de vous faire entrer dans la voie parfaite. Il est vrai que, pour être du nombre des tièdes, vous n'êtes pas privé pour cela de la vie de Dieu; mais, en vous, cette vie est languissante.

C'est pourquoi, à l'imitation de Marthe et de Madeleine, dites à la très-sainte Vierge, en lui exposant votre état: « Celui que vous aimez est malade, ayez compassion de lui; vous pouvez le guérir, si vous le voulez. » Surtout, faites tous vos efforts pour sortir de l'état de tiédeur, en rompant généreusement les petites attaches qui vous ont retenu et embarrassé jusqu'ici.

La joie de Marie, c'est de voir son divin Fils servi par des âmes ferventes, qui ne mettent volontairement aucune borne à leur perfection.

Réjouissez donc le coeur de cette divine Mère, en lui promettant de vous déclarer enfin pour le parti de la ferveur, et, ce qui est l'essentiel, en vous montrant fidèle à exécuter vos promesses.
Ce sera alors que, lui adressant ces paroles de félicitation : Reine du Ciel, réjouissez-vous, vous pourrez ajouter avec confiance et dire de vous-même, aussi bien que du Sauveur : Parce que Celui que vous avez porté est ressuscité comme il l'avait dit, alleluia !

CHAPITRE XIV. ASCENSION ET PENTECÔTE

Comme véritable mère des vivants, Marie reçoit le Saint-Esprit en plénitude. Jésus-Christ se donne à elle d'une manière toute particulière par la sainte Communion.

Le sacrifice de Jésus-Christ étant offert pour l'Église, qui est visible, devait être visible lui-même dans toutes ses parties, afin de nous donner une certitude parfaite de notre réconciliation avec Dieu. Marie, dans le jour de la Purification, avait paru à l'offrande de la victime, en présentant elle-même, au nom de l'Église, Jésus-Christ notre hostie, et en le dévouant à l'immolation.

Elle avait aussi été présente à la deuxième partie du sacrifice, à l'immolation réelle de Jésus-Christ sur la croix. La troisième, qui était la consommation ou le transport de la victime en Dieu, avait eu lieu dans le mystère de la Résurrection.

Mais cette consommation s'était opérée d'une manière invisible; et la bonté de Dieu voulait que, pour notre consolation, cette partie du sacrifice devînt visible aussi bien que les deux autres, ou plutôt que Notre-Seigneur montât au ciel pour aller se perdre dans le sein de Dieu non-seulement à la vue de la très-sainte Vierge sa mère, mais encore sous les yeux de tous les apôtres par qui l'Église était représentée.

C'est ce qu'avait figuré autrefois Élie montant au ciel dans un char de feu à la vue d'Élisée ; et ce prophète avait déclaré expressément à son disciple que, s'il le voyait monter, il aurait son double esprit.

Don mystérieux, qui exprimait le fruit du sacrifice, c'est-à-dire l'esprit de mort et de résurrection ou de vie divine, que Jésus-Christ devait laisser à l'Église figurée par Élisée.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE XIII. MYSTÈRE DE LA RÉSURRECTION DE NOTRE-SEIGNEUR

CHAPITRE XIV. ASCENSION ET PENTECÔTE


Après sa résurrection, il communiquait toutes les dispositions et tous les sentiments de son âme à sa bénite Mère. Il lui exprimait spécialement les désirs ardents qui le pressaient d'aller enfin se réunir à Dieu son Père, pour le louer et le glorifier dans le ciel.

Marie, de son côté, éprouvait un véhément désir d'y accompagner son Fils, pour s'unir à ses louanges; et sans doute qu'elle eût terminé alors sa vie et l'eût suivi dans les cieux, s'il n'eût voulu se servir d'elle pour aider l'Église dans ses commencements. L'œuvre de cette divine Mère était encore incomplète. Après avoir donné, par Marie, naissance au chef, Dieu voulait procurer aussi, par elle, la formation de tout le corps.

Il voulait la rendre mère de sa famille entière, de Jésus-Christ et de tous ses enfants d'adoption. Par zèle pour la gloire de Dieu et par charité pour nous, elle accepte avec joie la commission que Notre-Seigneur lui laisse de travailler à faire honorer son Père par les hommes, et de demeurer sur la terre jusqu'à ce que l'Église ait été bien affermie.

Le quarantième jour après la Résurrection étant donc venu, Jésus-Christ- se rend à Béthanie avec sa sainte Mère et ses apôtres; là élevant les mains et les bénissant, il se sépare d'eux, et en leur présence s'élève vers le ciel.

Ils l'y suivirent des yeux, jusqu'à ce qu'enfin une nuée le dérobe à leur vue; et comme néanmoins ils tenaient toujours leurs regards fixés au ciel, deux anges vêtus de blanc leur apparurent et leur dirent : Pourquoi vous arrêtez-vous à regarder le ciel ?

Ce Jésus, qui a été attiré du milieu de vous dans le ciel, viendra de la même manière que vous l'avez vu monter au ciel. Ainsi Dieu voulut-il que l'acceptation solennelle qu'il faisait de notre hostie, eût pour témoins non-seulement tous les apôtres et la très-sainte Vierge, qui l'avait produite de sa propre substance, mais les anges eux-mêmes.

En montant dans les cieux, Jésus-Christ élève avec lui tous les saints patriarches et les autres justes qu'il avait retirés des limbes, et va les offrir à son Père, comme les premières dépouilles qu'il a ravies au démon par sa mort. Enfin, dérobé par la nuée à la vue de ses disciples, il laisse rejaillir la splendeur de sa gloire, qu'ils n'auraient pu soutenir et dont il avait retenu l'éclat dans ses diverses apparitions.

Comme les enfants des rois donnent des présents à leurs sujets, en faisant leur entrée dans leur royaume, Jésus-Christ, montant à la droite de son Père pour prendre possession de son trône, voulait envoyer à ses apôtres son esprit et ses dons, c'est-à-dire dilater son cœur en faisant entrer les hommes dans ses sentiments de religion envers Dieu son Père, et achever ainsi son ouvrage.

Dans ce dessein et par son commandement, les disciples s'assemblèrent à Jérusalem avec la très-sainte Vierge et plusieurs saintes femmes; et là ils étaient en prière, louant, bénissant le nom de Dieu, et attendant la venue de l'Esprit-Saint.

Marie était au milieu d'eux et présidait ce sacré concile, comme ayant, pour aviser à établir la gloire de Dieu dans le monde, une grâce qui excellait par-dessus celle de tous les apôtres.

Quoique Jésus-Christ n'eût pas voulu qu'elle fût présente à la Cène, ni qu'elle offrît extérieurement le saint sacrifice, ni qu'elle fût prêtre selon l'ordre de Melchisédech, il voulait néanmoins que Marie, destinée à être la mère des vivants, se trouvât dans le Cénacle avec les apôtres, afin de verser la plénitude de son esprit en elle, comme dans le réservoir de la vie divine, et de la distribuer par elle à tous ses enfants, et aussi pour apprendre à l'Église que jamais elle ne serait renouvelée qu'en la société de sa divine Mère et en participant à son esprit.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE XIII. MYSTÈRE DE LA RÉSURRECTION DE NOTRE-SEIGNEUR

CHAPITRE XIV. ASCENSION ET PENTECÔTE


Le jour de la Pentecôte étant venu et le Saint-Esprit étant descendu sur l'assemblée en forme de langues de feu,, Marie le reçut, non pas par mesure comme le reçurent les apôtres et les disciples, mais en plénitude, Jésus-Christ la vivifiant de tout lui-même, et lui communiquant tout ce qu'il est, plus qu'à toute autre créature, plus qu'à toute l'Église.

L'apôtre saint Pierre, que Jésus-Christ avait établi chef visible de son corps mystique, quoique tout rempli au Cénacle de la vie de son maître, ne reçut néanmoins de cette vie divine que la portion nécessaire à sa dignité de chef.

Il en fut de même des autres apôtres. Ils reçurent tous lés prémices de l'esprit de Jésus-Christ, mais selon la mesure que sa sagesse et son amour en destinaient à chacun.

Ce n'est pas de la sorte qu'il se communique à Marie. Habitant en elle dans la plénitude de son amour, Notre-Seigneur ne laisse rien en soi de tout ce qu'elle peut recevoir, qu'il ne le lui donne.

De même que Dieu le Père fait passer en l'âme de son Fils tout ce qu'il a en soi, et qui est communicable : le Fils ne laisse rien à mettre en elle et à opérer pour elle de ce qui est en son pouvoir.

Il fait d'elle le réceptacle de ses richesses pour les distribuer par elle à toute l'Église.

Avec cette plénitude universelle de tous ses dons, l'Esprit-Saint répandit dans l'âme de Marie des dispositions et des sentiments semblables à ceux de Jésus-Christ ressuscité.

Comme dans l'arbre et dans le fruit attaché à l'arbre, il n'y a qu'une vie continue, qui est répandue dans les deux; de même il n'y eut jamais dans la Mère et dans le Fils qu'une même vie intérieure, qu'un même esprit, qui répandait dans l'un et dans l'autre les mêmes lumières et les mêmes sentiments à ceux même de saint Joseph, qui ne la connaissait pas, tant ce divin Esprit prenait plaisir à la dérober à la vue des hommes.

Dans cette première naissance, Jésus-Christ venait pour être caché, et, pour cela, cet esprit fut donné en secret à Marie. Mais dans sa seconde naissance, où il doit être manifesté comme Fils de Dieu, le Saint-Esprit est donné, à Marie publiquement.

Dans sa première descente en terre, il venait dans l'infirmité pour être jugé et condamné par le monde, et Marie, qui devait lui être semblable, reçut un esprit qui la portait à la soumission, au mépris, à la confusion. Maintenant qu'elle reçoit l'esprit de Jésus-Christ, non plus mortel, mais glorieux, de Jésus-Christ roi, juge et souverain pontife de tout le monde, elle reçoit un esprit de puissance et de force, un esprit de conseil et de sagesse.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE XIV. ASCENSION ET PENTECÔTE

Sans doute, c'était le même esprit de Jésus-Christ qui l'animait avant comme après la Pentecôte; mais pendant les jours de la vie cachée de Marie, il produisait en elle des effets tout autres que ceux qu'il opéra après la glorification de son Fils.

Alors il lui donna d'autres talents, il la conduisit par une voie de force, de vigueur et de conseil admirable, comme le demandait sa vocation. En un mot, après la résurrection de Jésus-Christ, elle fut faite participante de la nouvelle vie de son Fils, surtout depuis le jour de la Pentecôte.

Cet esprit la faisait vivre comme vivrait un saint du paradis qui, étant descendu en terre, attendrait sans cesse le moment de son retour. Marie, en effet, ne regardait que les âmes des hommes; elle ne pensait qu'à avancer la gloire de son Fils; elle n'était occupée que de ses louanges et des doux sentiments de son amour. Enfin, elle ne vivait plus ici-bas que par l'extérieur, et souffrait ce monde avec peine, à cause de son état et de l'esprit qui l'animait.

Car la vie qui lui restait alors, était une vie semblable à celle du Fils de Dieu ressuscité, lequel, avant son Ascension, resta quarante jours sur la terre, seulement pour affermir ses apôtres et les instruire du royaume de Dieu, c'est-à-dire de l'établissement et de la conduite de l'Église.

Cette vie n'empêchait pas pourtant la très-sainte Vierge d'éprouver un sentiment de peine causée par la vue de la grandeur de sa vocation, comme Mère de Jésus et directrice du monde entier, et par la considération de son néant, dont elle était si convaincue et qu'elle avait continuellement devant es yeux.

Disposition tout à fait conforme à celle de Notre-Seigneur, qui, voyant ce qu'il était par lui-même, selon son humanité, disait : Il n'y a que Dieu seul de bon , c'est-à-dire qui ait quelque perfection par lui-même et mérite d'être loué; car on ne doit la louange qu'à celui à qui elle appartient.

Ce fut les premiers jours après la Pentecôte que les apôtres offrirent le saint sacrifice et que la très-sainte Vierge communia sous les saintes espèces, au corps et au sang de son Fils glorieux.

Jusque-là, les apôtres n'avaient communié que le jour de la Cène; et encore, parce que Notre-Seigneur avait voulu prévenir le temps de l'institution de ce Sacrement, pour rendre ce mystère plus croyable à ses disciples et à toute son Église, en l'établissant dans un temps où personne ne doutait de la vérité de sa présence corporelle.

Il fallait d'ailleurs que l'Église eût reçu l'Esprit de Jésus-Christ ressuscité, l'Esprit de sa nouvelle vie; et Jésus-Christ ne devait lui donner cet Esprit que lorsqu'il serait réuni à son Père, pour l'envoyer en unité de principe avec lui; par conséquent, après l'Ascension où il fut censé s'être réuni à son Père, du sein duquel il avait dit qu'il était sortit en venant en ce monde.

Aussi l'Église célèbre-t-elle la fête du très-saint Sacrement aussitôt après l'Octave de la Pentecôte.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE XIV. ASCENSION ET PENTECÔTE

Jésus-Christ se donna donc alors par l'Eucharistie à la très-sainte Vierge et à l'Église. Mais ce fut pour produire dans Marie des effets tout autrement merveilleux que ceux qu'il devait opérer dans les cœurs des simples chrétiens.

L'Église naissante avait besoin de l'Eucharistie, même après la réception du Saint-Esprit, et cela pour deux raisons

la première, pour échauffer les langueurs de son amour; la seconde, pour détruire en elle le règne de la concupiscence ou du vieil homme. Car dans cette vie la régénération de l'homme n'est point parfaite; elle ne sera entière et totale qu'au jour de la Résurrection.

Dans le sacrement de baptême, la portion supérieure de l'âme est éclairée par la foi, relevée par l'espérance, animée par la charité; dans la confirmation, elle est fortifiée par le Saint-Esprit.

Mais la portion inférieure demeure assujettie à la concupiscence; elle est remplie de tendances vers les choses de la terre, d'aveuglement à l'égard de celles du ciel, d'impuissance pour les oeuvres de piété.

Elle nous est laissée, pendant cette vie, comme un exercice de pénitence, afin que, par la vertu de l'Esprit de Jésus-Christ ressuscité, nous l'assujettissions malgré elle à Dieu.

Voilà pourquoi la sainte Eucharistie était nécessaire à l'Église, même après la réception du Saint-Esprit.

Notre-Seigneur, qui est né pour ruiner le vieil homme, vient le détruire peu à peu dans chacun de nous, par sa présence réelle au saint Sacrement, en imprimant en nous ses vertus.

Il met en nos cœurs sa charité, contraire à notre concupiscence; ses dispositions d'humilité, contraires à celles de notre orgueil; ses sentiments de pauvreté, opposés à ceux de notre avarice; il imprime en nous ses désirs de la gloire de Dieu son Père, opposés au désir de notre propre gloire.

Par les puissants mouvements de retourner au ciel, qu'il ressentait après sa résurrection, il détruit en nous l'inclination que nous avons pour nous fixer sur cette terre et y chercher notre repos. Toutes ces dispositions nous sont données par le baptême, se perfectionnent ensuite par la Confirmation, et s'achèvent enfin par l'Eucharistie.

Mais tels ne sont pas les motifs qui poussent le Fils de Dieu à se donner, par la Communion, à sa sainte Mère. Il ne peut venir à elle comme médecin, puisqu'elle n'a point d'infirmité à guérir; elle n'a pas non plus de lâcheté à ranimer ni de langueur à réchauffer : ayant toujours répondu à toute l'étendue de la grâce et obéi au Saint-Esprit avec une admirable docilité.

Ce qui l'attire à elle, c'est l'ardent amour qu'il lui porte, et qui fait qu'il ne peut souffrir de se voir éloigné d'elle.

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CHAPITRE XIV. ASCENSION ET PENTECÔTE

Il se donne aussi à elle, afin que, par ses prières, elle obtienne la conversion du monde. Par ce Sacrement, Jésus-Christ nous fait être une même chose avec lui : Celui qui mange ma chair et boit mon sang, dit-il, demeure en moi, et moi en lui, témoignant par là qu'il entre dans toutes les intentions de l'âme son épouse; et qu'elle aussi, de son côté, entre dans toutes celles de Jésus-Christ, son époux.

Une âme qui communie à ce corps et à ce sang divin use, en effet, de Jésus-Christ comme d'une chose sienne, si bien qu'elle a droit, en vertu de ce saint mariage, d'employer toutes les prières de Jésus-Christ, son zèle, sa ferveur, ses mérites, ses souffrances, pour l'accomplissement de son dessein.

Elle a droit et pouvoir de faire tourner les prières de Jésus-Christ du côté qu'il lui plaît, et de lui faire demander tout ce qu'elle veut, pour le bien de l'Église.

Voilà ce qui a lieu dans la communion ordinaire des chrétiens au corps et au sang de Jésus-Christ. Mais quels effets merveilleux ne devaient pas produire sur le coeur de Jésus les prières ardentes de sa divine Mère, et l'amour immense que lui-même lui portait !

S'il est si prodigue envers les âmes ses épouses, c'est que dans elles il voit es charmes ravissants de Marie, sa sainte Mère, qui exerce sur lui un empire d'amour.

C'est un traité admirable que celui de Jésus et de Marie dans le très-saint Sacrement de l'autel: là, elle demande, elle prie, elle arrête, elle poursuit.

O charité ardente! ô douceur gracieuse! ô charmes puissants! ô délicieux entretiens! rien de pareil à l'amour de Jésus et de Marie, rien de semblable à ces traités.

Au très-saint Sacrement, dans ce banquet sacré de ses noces, Jésus traite avec elle, et accorde a ses désirs et à ses prières la réconciliation et la paix de l'Église, la conversion et le salut du monde.

C'est en ce jour que s'accomplit dans toute son étendue cette prophétie : La femme portera dans ses flancs un homme parfait', ce qui n'eut pas lieu la première fois que Marie porta Notre-Seigneur, puisque alors il était petit enfant, comme sont les autres hommes à leur entrée dans la vie.

C'est pourquoi, à la fête du très-saint Sacrement, l'Église, inspirée du Saint-Esprit, chante dans toute cette Octave la doxologie : Gloire à vous, Seigneur, qui êtes né de la Vierge; et aux prières de Prime, au lieu de dire : Fils de Dieu, qui êtes assis à la droite du Père, dans votre gloire; elle chante Fils de Dieu, qui êtes né de la Vierge Marie, qui ôtes glorieux dans elle.

C'est une espèce d'acclamation, que, dans le triomphe magnifique de Jésus-Christ, nous faisons, sans y penser, au Fils et à la Mère : au Fils, maintenant affranchi de l'état passible de la chair et glorifié, d'être né de la Vierge Marie, et à la très-sainte Vierge, d'être Mère de Jésus-Christ glorieux, d'être Mère du Dieu de gloire.

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CHAPITRE XIV. ASCENSION ET PENTECÔTE

Il se donne aussi à elle, afin que, par ses prières, elle obtienne la conversion du monde. Par ce Sacrement, Jésus-Christ nous fait être une même chose avec lui : Celui qui mange ma chair et boit mon sang, dit-il, demeure en moi, et moi en lui, témoignant par là qu'il entre dans toutes les intentions de l'âme son épouse; et qu'elle aussi, de son côté, entre dans toutes celles de Jésus-Christ, son époux.

Une âme qui communie à ce corps et à ce sang divin use, en effet, de Jésus-Christ comme d'une chose sienne, si bien qu'elle a droit, en vertu de ce saint mariage, d'employer toutes les prières de Jésus-Christ, son zèle, sa ferveur, ses mérites, ses souffrances, pour l'accomplissement de son dessein.

Elle a droit et pouvoir de faire tourner les prières de Jésus-Christ du côté qu'il lui plaît, et de lui faire demander tout ce qu'elle veut, pour le bien de l'Église.

Voilà ce qui a lieu dans la communion ordinaire des chrétiens au corps et au sang de Jésus-Christ. Mais quels effets merveilleux ne devaient pas produire sur le coeur de Jésus les prières ardentes de sa divine Mère, et l'amour immense que lui-même lui portait !

S'il est si prodigue envers les âmes ses épouses, c'est que dans elles il voit les charmes ravissants de Marie, sa sainte Mère, qui exerce sur lui un empire d'amour. C'est un traité admirable que celui de Jésus et de Marie dans le très-saint Sacrement de l'autel: là, elle demande, elle prie, elle arrête, elle poursuit.

O charité ardente! ô douceur gracieuse! ô charmes puissants! ô délicieux entretiens! rien de pareil à l'amour de Jésus et de Marie, rien de semblable à ces traités.

Au très-saint Sacrement, dans ce banquet sacré de ses noces, Jésus traite avec elle, et accorde a ses désirs et à ses prières la réconciliation et la paix de l'Église, la conversion et le salut du monde.

C'est en ce jour que s'accomplit dans toute son étendue cette prophétie : La femme portera dans ses flancs un homme parfait', ce qui n'eut pas lieu la première fois que Marie porta Notre-Seigneur, puisque alors il était petit enfant, comme sont les autres hommes à leur entrée dans la vie.

C'est pourquoi, à la fête du très-saint Sacrement, l'Église, inspirée du Saint-Esprit, chante dans toute cette Octave la doxologie : Gloire à vous, Seigneur, qui êtes né de la Vierge; et aux prières de Prime, au lieu de dire : Fils de Dieu, qui êtes assis à la droite du Père, dans votre gloire; elle chante Fils de Dieu, qui êtes né de la Vierge Marie, qui ôtes glorieux dans elle.

C'est une espèce d'acclamation, que, dans le triomphe magnifique de Jésus-Christ, nous faisons, sans y penser, au Fils et à la Mère : au Fils, maintenant affranchi de l'état passible de la chair et glorifié, d'être né de la Vierge Marie, et à la très-sainte Vierge, d'être Mère de Jésus-Christ glorieux, d'être Mère du Dieu de gloire.

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CHAPITRE XIV. ASCENSION ET PENTECÔTE

RÉFLEXIONS PRATIQUES


Cette union parfaite, qui met Marie en communion de sentiments et de biens avec Jésus, est le modèle de l'union que cette divine Mère veut avoir avec ses enfants, pour mettre en commun avec eux tous les biens qu'elle possède.

La charité nous porte à aimer le prochain comme nous nous aimons nous-mêmes, à lui communiquer tout ce qui nous appartient; et cela, à l'imitation des trois personnes dé la très-sainte Trinité, qui ont toutes choses communes entre elles.

Car le commandement de l'amour du prochain est semblable en ce point à celui de l'amour de Dieu. On en vit une touchante preuve à la naissance de l'Église, où les premiers fidèles mettaient tous leurs biens en commun: la charité parfaite qui régnait entre eux ne faisant d'eux tous, comme des trois personnes divines, qu'un coeur et qu'une âme : Nec quisquam eorum quoe possidebat aliquid suum esse dicebat, sed erant illis omnia communia.

Mais qui pourra jamais comprendre la perfection de l'amour de Dieu, dont le coeur de la très-sainte Vierge était rempli et par conséquent sa parfaite charité pour le prochain ?

Si les premiers fidèles mettaient tous leurs biens en commun; si cette communication est une marque et un effet certain d'une charité parfaite, comment Marie, qui nous aime incomparablement plus que ne nous aiment tous les saints et tous les anges réunis, userait-elle de réserve à notre égard ? Comment pourrait-elle ne pas mettre en commun avec nous tout ce qu'elle possède ?

Cette vérité si consolante est fondée d'ailleurs sur un autre titre non moins incontestable, savoir: que Marie est notre mère dans l'ordre du salut.

Comme notre mère, comme l'expression sensible de la paternité de Dieu, elle imite, dans sa charité envers ses enfants, la charité du Père éternel pour son Fils unique. Dieu aime son Fils, dit saint Jean; et à cause de cet amour il lui donne toutes chose.

C'est aussi ce que la très-sainte Vierge fait à l'égard de ses enfants d'adoption : elle ne veut rien avoir qu'elle ne mette en commun avec eux. Les biens qu'elle a acquis, ce sont ses mérites propres, dont la richesse et l'abondance ne peuvent être connues que de Dieu seul : Marie ayant plus mérité de grâce et de gloire que tous les anges et les saints n'en recevront jamais dans le temps et dans l'éternité. Or Marie désire que nous profitions tous de ces mérites.

D'abord remarquez que si elle a acquis ce trésor immense de richesses spirituelles, ce n'est pas pour elle seulement, mais aussi, comme elle-même nous l'apprend dans le livre de la Sagesse, pour tous ceux qui cherchent la vérité, qui est Jésus-Christ. Non mihi soli laboravi, sed omnibus exquirentibus veritatem.

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CHAPITRE XIV. ASCENSION ET PENTECÔTE

RÉFLEXIONS PRATIQUES


Le Fils de Dieu s'est fait homme, il a souffert, il est mort et ressuscité pour nous et pour notre salut, comme nous le confessons hautement dans le Symbole; et Marie, de,son côté, associée à l'uvre de notre Rédemption, a contribué aux mystères de son divin Fils et a travaillé durant sa vie pour procurer nos intérêts personnels.

Saint Paul n'enseigne-t-il pas, d'ailleurs, que les parents doivent thésauriser non pas pour eux-mêmes, mais pour leurs enfants? L'un des motifs qui soutenaient Marie au milieu des peines de sa vie sur la terre, c'était la perspective et l'assurance certaine de laisser à ses enfants de quoi subvenir à la misère extrême où elle les voyait réduits.

N'avons-nous pas tous les jours sous les yeux l'exemple d'une multitude de pères et de mères qui, pour laisser à leurs enfants quelques biens périssables, endurent toutes sortes de fatigues, se condamnent à mille privations, s'exposent à toutes sortes de périls?

Que n'a donc pas fait Marie pour nous assurer les biens du ciel, dont tous les biens de la terre ne sont qu'une figure vaine et une trompeuse image !

Mais considérez encore que les mérites satisfactoires qu'elle a acquis sont superflus pour elle-même. Nayant jamais été souillée d'aucune tache de péché, Marie n'avait point de fautes à expier ni de satisfaction à
offrir pour elle-même à la justice divine.

De sorte que, sous ce rapport, elle a un immense trésor dont elle ne peut user pour elle-même, mais qu'elle est libre de nous communiquer, en vertu de la communion des saints. Si sa charité parfaite ne lui inspirait pas déjà le mouvement de les mettre en commun avec nous, son amour maternel suffirait pour l'obliger à nous en faire part.

Une mère qui serait au sein de l'abondance, qui aurait mille et mille fois plus de bien qu'il ne lui en faudrait pour vivre honorablement selon son état, pourrait-elle voir ses enfants endurer les plus dures privations et toutes les rigueurs de la plus affreuse indigence sans les soulager ?

Eh ! comment Marie, la plus tendre, la plus douce, la plus aimante, la plus compatissante de toutes les mères, pourrait-elle ne pas,nous assister dans notre extrême nécessité spirituelle bien plus affligeante pour nous et pour elle que toutes les privations imaginables des biens temporels?

Allez donc à Marie avec une confiance sans bornes, pour puiser dans ses trésors tout ce qui est nécessaire ou utile à votre salut. Vous pouvez vous enrichir autant qu'il vous plaira; du moins dans l'ordre commun, l'étendue de vos désirs sera toujours pour vous la mesure des largesses, de Marie.

Voilà pourquoi on n'a jamais entendu,dire qu'on l'ait invoquée vainement. Demandez-lui ce que vous savez vous être le plus nécessaire pour remplir saintement vos devoirs envers Dieu, envers le prochain, suivant l'état auquel vous avez été appelé.

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CHAPITRE XV. MARIE CONTRIBUE A DONNER DES ENFANTS A DIEU ET A FORMER JÉSUS-CHRIST DANS LES ÂMES, PAR LES SACREMENTS ET PAR LA PRÉDICATION DES APÔTRES

En sa qualité de Mère de Jésus-Christ glorifié, Marie a la fécondité pour le produire dans les âmes. Notre-Seigneur régénère les hommes en leur donnant une nouvelle vie par le Saint-Esprit qui vient en être le principe. Avec le Père, il envoie le Saint-Esprit, comme une sainte et féconde semence, pour faire germer dans les coeurs de nouvelles dispositions, de nouveaux mouvements, de nouvelles inclinations qui les portent à des effets tout autres que ne les portent les inclinations premières qu'il ont reçues d'Adam.

Cette régénération prend son principe et sa dénomination de Jésus-Christ, qui, plus proprement que le Père éternel, est appelé le Père du siècle futur, parce qu'il communique aux hommes ses inclinations, ses moeurs, ses vertus : comme son humilité, sa patience, sa pauvreté, lesquelles sont des vertus originaires de Jésus-Christ, et ne résident pas dans le Père éternel, qui ne peut être humble, pauvre en lui-même.

Par le moyen de la nature humaine qu'il a associée à sa grandeur, Notre-Seigneur est devenu humble, patient, pauvre, dans un degré si éminent et si fécond qu'il a de quoi en donner à toute sa famille; et cette nouvelle vie qui, comme nous le disions, prend sa naissance ici-bas au baptême, va se perfectionnant par la Confirmation, s'achève en partie dans la Communion, et se consomme enfin dans le siècle futur, qui est la vie céleste, la gloire de l'éternité.

Jésus-Christ met la très-sainte Vierge en participation de sa fécondité pour communiquer à ses enfants cette nouvelle vie. Son union avec Marie est si ineffable que nous ne pouvons comprendre, ni l'unité qu'elle établit entre lui et cette divine Vierge, ni la profondeur du secret qu'elle contient.

A son intercession il engendre son corps mystique dans le baptême; il le perfectionne dans la Confirmation et l'achève dans la Communion. C'est ce qu'elle fait à la formation de l'Église, spécialement par la communion du corps de Jésus-Christ, donné aux fidèles dans cette circonstance, et depuis dans toute la suite des générations. Par ce sacrement Jésus-Christ donne son corps et son sang glorieux, son âme, sa divinité; il se multiplie autant de fois qu'il compte de membres; il est tout entier dans chacun, sans souffrir aucune division.

Mais Marié étant la Mère de Jésus-Christ, est aussi la mère de tous ses membres, qui, comme membres de son Fils, ne sont rien qu'en lui et par lui, de ce qu'ils sont de saint et de divin; et cela même, ils le reçoivent par Marie, qui reçoit elle-même tout de Jésus-Christ.

L'Eucharistie, ce sacrement par lequel il vient vivifier les hommes et communiquer la vie à son Église, est l'arbre de vie placé dans le paradis terrestre; et Marie, nouvelle Ève, nous donne à chacun ce fruit de véritable immortalité, Jésus le fruit béni de ses entrailles. Ainsi, au temps de la Pentecôte, dès que l'Église commença à communier au corps glorieux du Sauveur, fut parfaitement accomplie cette parole mystérieuse du Psalmiste : L'homme et l'homme est né dans elle.

Car Marie, qui n'était auparavant que Mère du Dieu d'infirmité, étant faite Mère du Dieu de gloire, devint aussi la mère de toute l'Église, qui est un autre Jésus-Christ, ou plutôt qui n'est que l'achèvement, le complément, le corps mystique de ce divin chef.

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Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier

Message par amidelamisericorde »

CHAPITRE XV. MARIE CONTRIBUE A DONNER DES ENFANTS A DIEU ET A FORMER JÉSUS-CHRIST DANS LES ÂMES, PAR LES SACREMENTS ET PAR LA PRÉDICATION DES APÔTRES

Mais Jésus-Christ, nouvel Adam, ayant promis d'être avec cette Église, son épouse, jusqu'à la consommation des siècles, pour donner constamment par elle des enfants à Dieu, il fallait à l'Église visible un époux visible dé même nature qu'elle; et Jésus-Christ glorifié ne pouvait pas être son Époux visible.

Par son Ascension, Jésus-Christ est d'ailleurs caché en Dieu et ne doit reparaître visiblement sur la terre qu'au grand jour de ses assises, lorsqu'il viendra juger l'univers. Toutefois, fidèle à sa promesse, il continue, par une heureuse invention de son amour, sa présence sensible dans la personne de saint Pierre, en qui il veut résider en qualité d'époux visible de son Église.

Saint Pierre est aussi lé roi, le chef, le pasteur de l'Église; il est le prince des apôtres; mais toutes ces prérogatives d'honneur et de puissance, quelque considérables qu'elles soient, n'approchent pas du titre d'amour que Jésus-Christ lui communique, en l'établissant l'époux visible de l'Église en sa place. Comme époux et père visible de toute l'Église, saint Pierre envoie partout les disciples et les apôtres pour établir en son nom des églises particulières.

Il les dirige là où l'esprit de Notre-Seigneur, résidant en lui, lui inspire de les envoyer; et quoique ce même Esprit pousse aussi les apôtres et les disciples vers les lieux où saint Pierre les envoie, saint Pierre, toutefois, fonde lui-même l'Église par ses soins et par sa coopération à ce divin Esprit.

Car s'il envoie les apôtres et les disciples engendrer des enfants à Dieu, par l'eau et le Saint-Esprit de Jésus-Christ, qui repose sur eux, c'est pour les engendrer en sa place, c'est-à-dire au, nom de saint Pierre, Notre-Seigneur ayant voulu multiplier ainsi les ministres dès la naissance de l'Église, pour multiplier les sujets de nous faire du bien et d'exercer son amour envers nous.

Et quoique, dans le troupeau de Jésus-Christ, les apôtres soient des mères brebis, fécondes pour produire des agneaux, il les soumet tous à saint Pierre, aussi bien qu'il lui soumet les fidèles Paissez mes agneaux, paissez mes brebis; même saint Paul, qui allait le consulter, comme celui qui avait reçu de Jésus-Christ l'assurance entière de n'errer jamais dans la foi et de confirmer tous ses frères.

C'est pourquoi les églises que les apôtres avaient engendrées deçà et delà, ne relevaient point les unes des autres par dépendance, sinon en tant qu'elles étaient soumises à saint Pierre, dont l'apostolat avait pour objet toute l'Église; d'où vient que les autres apôtres travaillaient dans l'apostolat de saint Pierre, ce qu'il faut tenir pour certain.

Aussi, celui qui siège dans la chaire de saint Pierre est-il appelé Pape, ou Saint-Père, pour marquer l'esprit de Jésus-Christ en lui, l'unique père de l'Église, et la source de la vie qu'il donne à son Église, partout où elle est répandue.

Bien plus, la très-sainte Vierge elle-même, considérée comme membre de l'Église et sa partie principale, appartenait à saint Pierre, qui avait l'honneur en Jésus-Christ de la posséder et de la regarder comme sienne; et il s'estimait plus heureux de cette prérogative que de toutes ses autres qualités, que de la possession même du reste de l'Église.

Si l'on regarde, en effet, l'Église comme l'assemblée des âmes qui composent le corps de Jésus-Christ, la très-sainte Vierge est plus considérable aux yeux de Dieu que toute l'Église ensemble : son intérieur étant plus pur, plus saint, plus parfait, et rendant plus d'honneurs et de louanges à Dieu, que tout le reste des membres de Jésus-Christ.

Source : Livres-mystiques.com

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
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amidelamisericorde
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Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier

Message par amidelamisericorde »

CHAPITRE XV. MARIE CONTRIBUE A DONNER DES ENFANTS A DIEU ET A FORMER JÉSUS-CHRIST DANS LES ÂMES, PAR LES SACREMENTS ET PAR LA PRÉDICATION DES APÔTRES

Considérée comme la nouvelle Ève, elle est unie étroitement à saint Pierre, par le ministère extérieur duquel Jésus-Christ veut donner avec elle des enfants à Dieu; et toutefois Marie ne déchoit pas de sa dignité. Car saint Pierre et Notre-Seigneur ne sont qu'un: Notre-Seigneur étant dans saint Pierre pour continuer ses fonctions d'Époux envers l'Église.

Dans une seule prédication, saint Pierre donne la vie de Dieu à trois mille morts; dans une autre, à cinq mille; et, en vivifiant ainsi les peuples par le Verbe divin, le vrai pain de Vie, il accomplit ce que Jésus-Christ avait figuré en les rassasiant par la multiplication des pains dans le désert.

Marie n'exerce pas visiblement et sensiblement, comme les apôtres, les fonctions de l'Église, elle n'offre pas Jésus-Christ sous les espèces du pain et du vin immédiatement; elle l'offre d'une manière convenable à son état, à son sexe, à sa qualité, à sa condition de Mère de Dieu, ainsi qu'il a été dit.

Elle ne fait pas la fonction d'apôtre extérieurement, quoiqu'elle ait reçu aveu les apôtres l'Esprit de Jésus-Christ, l'apôtre universel, et qu'elle l'ait reçu en plénitude.

Elle n'est point appliquée aux Juifs ou aux gentils en particulier; mais, ayant en soi la plénitude du zèle de son Fils, elle a aussi, par participation éminente de Jésus-Christ (car elle n'a de puissance en rien et sur rien, que par lui), et le zèle universel pour la gloire de Dieu, et la puissance intérieure de procurer et d'envoyer secrètement, par les voies du Saint-Esprit et dé l'amour divin, des serviteurs de Dieu par tout le monde.

Aussi est-elle Reine des apôtres, à cause de ce don apostolique qu'elle a reçu en plénitude, qui est le zèle de faire connaître Notre-Seigneur et d'édifier l'Église avec une sagesse admirable. C'est que, tout possédés de l'Esprit de Dieu, ils demeuraient soumis à Jésus-Christ partout où il voulait régner sur eux, soit en saint Pierre, soit en Marie, par laquelle il voulait diriger l'Église et conduire tous les apôtres.

Saint Pierre même lui était soumis, à cause de cette plénitude de l'Esprit de Jésus-Christ, alors souverain Pontife, qui était descendu en Marie, et lui donnait une grâce et des talents merveilleux pour les diriger.

Il est vrai qu'à l'extérieur, saint Pierre avait puissance sur elle, étant l'image extérieure de Jésus-Christ; mais la sainte Vierge avait reçu la plénitude de l'Esprit de Jésus-Christ par-dessus tous les apôtres.

Par un effet de l'amour et de la puissance de l'esprit intérieur qui la remplissait, ils répondaient fidèlement aux conseils qu'ils recevaient d'elle, sans cesser pourtant d'adhérer avec révérence à saint Pierre, auquel ils demeuraient toujours attachés, comme au signe visible de l'unité de Dieu, auquel toute l'Église vient aboutir, rentrant dans l'unité de celui de qui elle est sortie.

A une vocation si éminente, Marie joignait une humilité si profonde qu'elle était incompréhensible. Si elle usait de la puissance et de la grandeur de la grâce de Dieu en elle, pour conduire les disciples de Jésus-Christ avec une vertu admirable, c'était sans se tirer de sa petitesse et de son néant, où elle était toujours abîmée; c'était avec une présence d'esprit, une netteté, une force, une stabilité, une vigueur et une prudence incomparables; c'était avec une lumière toujours présente, perçante, vive, douce et forte; c'était avec une charité pure, ardente, égale, sans sentiment extérieur.

Enfin, Marie est une merveille et un miracle, qui oblige les apôtres à la vénérer, comme l'arche de leur Dieu vivant en terre, qui de là les remplit de force et de vigueur, dans la prédication de l'Évangile. En un mot, Marie était pour eux ce fleuve, dont il est parlé dans l'Apocalypse, qui sort du trône de Dieu et de l'Agneau, et qui fait porter des fruits douze fois l'année aux arbres qu'il arrose, c'est-à-dire aux douze apôtres.

Source : Livres-mystiques.com

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