Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier

Postez ici vos intentions de prière.
amidelamisericorde
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CHAPITRE VI. MYSTÈRE DE LA VISITATION

Aussi sainte Élisabeth n'a pas plutôt entendu la voix de Marie, à son entrée dans la maison de Zacharie, qu'elle sent son enfant tressaillir d'allégresse dans son sein, et que, remplie elle-même du Saint-Esprit, elle s'écrie à haute voix: Vous êtes bénie entre toutes les femmes, et le fruit de vos entrailles est béni. Eh! d'où me vient ce bonheur, que la Mère de mon Seigneur vienne vers moi?

Car votre voix n'a pas plutôt frappé mes oreilles, lorsque vous m'avez saluée, que mon enfant a tressailli de joie dans mon sein.

C'est que Dieu se sert de Marie pour purifier l'enfant de la souillure originelle, et il le remplit de toute grâce intérieure et extérieure. Il verse en lui, par Marie, la lumière de la foi en Jésus-Christ; car saint Jean voit son Sauveur, et il tressaille dans les entrailles de sa mère, comme le saint patriarche Abraham l'avait vu, et s'était réjoui en le voyant.

Par Marie, qu'il remplit de sa puissance, Dieu communique encore à saint Jean l'esprit et la grâce nécessaires à sa mission d'apôtre destiné à faire connaître Jésus-Christ au monde.

Le soleil hâte, comme il lui plaît, les saisons. Tandis que Dieu fait des saints qui commencent à paraître en leur fleur, il en fait quelquefois d'antres tout prêts à être moissonnés pour le ciel ; et tel est saint Jean dans sa nativité.

Au moment de la Visitation, il reçoit tout d'un coup la plénitude de l'Esprit-Saint. Jésus enfant, faisant dès le ventre de sa mère, ce chef-d'œuvre de sainteté, un plus grand saint qu'il n'en fera pendant sa vie, ni même après sa mort, puisqu'il ne s'en remarque point après celui-ci, qui ait été formé tout d'abord dans la plénitude de sainteté, comme l'a été saint Jean.

Aussi l'un des motifs pour lesquels l'Église fait, dans la Nativité de ce saint, une plus grande solennité que dans sa mort, c'est ( outre sa sanctification ) cette plénitude de grâces qu'il reçut.

A l'égard du reste des saints, par exemple de saint Pierre, de saint Paul, on fait leur principale fête au jour de leur mort, ces saints ayant employé tout le cours de leur vie, et travaillé jusqu'à la dernière heure pour acquérir le comble de leur grâce; au lieu que saint Jean, le jour de la Visitation, en a reçu tout d'un coup une mesure excessive.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE VI. MYSTÈRE DE LA VISITATION

En donnant ainsi à saint Jean la grâce de précurseur, Marie paraît déjà comme maîtresse et reine des apôtres. Saint Jean, en effet, devait faire à lui seul, pendant sa vie, les fonctions des douze apôtres, et ceux -ci ne furent choisis qu'après lui, comme les successeurs de son emploi, pour annoncer et faire connaître Notre-Seigneur.

Ce fut ce même saint qui donna la première lumière de Jésus-Christ à saint André, et par celui-ci à saint Pierre, le prince des apôtres, et aux autres disciples qu'il envoyait à Jésus; lesquels, après, l'ont fait connaître dans tout le monde.

Comme donc il reçoit par Marie la grâce de précurseur de Jésus-Christ, la grâce de le faire connaître à tous, saint Jean devient la voix de Marie, l'organe de sa grâce et de son amour. Ainsi, Marie est la 'reine des apôtres, et en un sens, la mère de notre foi.

Dans la sanctification de saint Jean, elle a exercé la première les deux principales fonctions de l'apostolat, qui sont de porter la connaissance du Sauveur, et la sanctification dans les âmes.

Enseignes toutes les nations, dit Jésus-Christ, et baptisez-les. Enseignez ce qui marque la foi et la lumière, que les hommes apostoliques doivent porter partout; Baptisez, ce qui signifie la sanctification des coeurs.

C'est le ministère que la très-sainte Vierge remplit ici, donnant, par l'efficacité de sa parole, la connaissance du Sauveur à sainte Élisabeth, ainsi qu'à saint Jean, que de plus elle sanctifie.

Sa parole produit sur lui l'effet des paroles sacramentelles du Baptême ; elle fait davantage encore, puisque, selon la remarque de saint Ambroise, saint Jean a reçu, non une grâce d'enfance, ainsi que nous la recevons dans le baptême; mais une grâce de perfection, ayant commencé par l'âge de la plénitude de Jésus-Christ.

Et c'est l'effet du sacrement de Confirmation dans les chrétiens, qui , éclairés de la foi, reçoivent la plénitude des dons du Saint-Esprit, qui les possède, les régit et les consomme dans la perfection de son saint amour.

Aussi quelle n'a pas été la sainteté, la force, l'innocence, la pénitence, l'amour, l'humilité de saint Jean-Baptiste ! Sa vie, sa constance dans les dangers et sa mort le témoignent assez.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE VI. MYSTÈRE DE LA VISITATION

Ainsi, la très-sainte Vierge est comme le prêtre et le pontife qui baptise et confirme ce grand saint, et lui donne une plénitude de l'Esprit de Jésus-Christ, proportionnée à la mission qu'il a à remplir dans le monde.

On voit par là que si, à peine renfermé dans le sein de sa Mère, Jésus-Christ porte par elle dans saint Jean l'esprit de précurseur, l'esprit apostolique, c'est pour nous montrer, d'une manière extérieure et sensible, cette consolante vérité : qu'étant redevable de sa vie à Marie, il ne veut accorder que par elle ses grâces et ses dons. L'ordre qu'il a tenu dans la sanctification de saint Jean, il le suivra toujours.

Le premier des effets de grâce qu'il produit est la règle de tous les autres ; et ayant d'abord communiqué à son précurseur sa grâce par Marie, ce sera aussi par elle qu'il la départira à l'Église dans toute la suite des temps.

Enfin, dans le mystère de la Visitation, Marie ne paraît pas seulement comme dispensatrice des grâces de Dieu pour les hommes, comme maîtresse et reine des apôtres; elle est encore par son zèle le modèle et la règle de tous les hommes apostoliques qui participent par elle à la grâce de faire connaître Jésus-Christ. Dès qu'elle l'a conçu et formé dans son sein, elle est la première à parler pour l'annoncer; elle fait dès lors ce que les apôtres firent ensuite à son exemple, lorsque, ayant reçu le Saint -Esprit, ils coururent par tout le monde, pour faire connaître le Fils de Dieu.

C'est de Marie que tous les états et toutes les: dignités de l'Église apprennent la perfection et les maximes de leur conduite, et c'est dans le mystère de sa Visitation que les hommes apostoliques et les missionnaires doivent puiser les grâces de leur sublime vocation.

D'après ce que nous venons de dire, il est aisé de conclure que la grandeur de ce mystère est cachée et inconnue au monde; et qu'elle ne sera révélée qu'au grand jour de la manifestation. Qui peut comprendre, en effet, la plénitude des louanges qui furent rendues à Dieu dans ce moment, et la plénitude des grâces qui y furent communiquées: saint Jean, sainte Élisabeth, saint Zacharie ayant été remplis du Saint-Esprit et de l'abondance de ses dons ? Mais cela est peu encore, auprès de tout ce qu'il plut à Dieu d'opérer dans l'âme de la très-sainte Vierge.

Quoique ce mystère doive être considéré en tout respect et révérence, en attendant le jour des lumières, où il sera révélé, on pourra cependant en comprendre quelque chose, si l'on médite les paroles de Marie dans le cantique Magnificat. Pour peu qu'on y fasse attention, on en sera ravi, et on sera forcé d'avouer qu'il est plein de merveilles, non pas seulement grandes, mais inexplicables au monde.

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CHAPITRE VI. MYSTÈRE DE LA VISITATION

EXPLICATION DU MAGNIFICAT


Sainte Élisabeth, publiant à haute voix les grandeurs de la très-sainte Vierge, qu'elle appelle bénie par-dessus toutes les femmes, et qu'elle honore comme la bière du Seigneur, Marie, toujours convaincue de son néant, détourne de la vue de sa propre personne l'attention de sa cousine. Elle l'élève à Dieu, auteur de tout ce qu'elle a d'admirable, à Dieu qui se fait rendre ainsi à lui-même, dans sa servante, des honneurs qu'elle confesse ne mériter pas et n'appartenir qu'à lui seul.

Mon âme glorifie le Seigneur, dit-elle dans le transport de sa reconnaissance. Par là elle adore cette magnificence de Dieu, qui a versé dans elle tous ses trésors en la rendant la Mère de son Fils, et elle magnifie aussi Jésus-Christ, à cause des choses grandes et augustes qu'il daigne opérer dans son âme.

Pour exalter la grandeur de Marie, Élisabeth révèle-t-elle ce qu'elle vient d'éprouver de merveilleux à sa parole; publie-t-elle avec acclamation qu'au son de cette voix animée de la toute-puissance de Dieu, son enfant s'est réjoui et a tressailli dans son sein ? Marie renvoie au Seigneur toute la gloire de ce prodige.

Quant à elle, son esprit a tressailli de joie au moment ou Dieu le Père a bien voulu la rendre Mère de son Fils; mais elle a tressailli de joie dans Dieu son Sauveur : c'est-à-dire que l'abondance et la plénitude du Saint-Esprit, opérant dans son âme le prodige incompréhensible de l'Incarnation, l'a fait sortir hors d'elle-même, et se réjouir par le pur amour en Jésus-Christ, rempli des biens de Dieu, revêtu de tous les trésors de sa sagesse et de sa science; que c'est là ce qui a fait le grand, le juste et l'ineffable sujet de sa joie.

Que si elle s'est réjouie, ce n'est pas de ce qu'il s'est donné à elle, ce qui pourrait avoir quelque mélange de propre intérêt; mais de ce, qu'elle voit que toute l'Église doit être revêtue et remplie de cette plénitude de biens célestes.

Elle s'est donc réjouie à cause du salut de tous les hommes, que le Fils de Dieu vient opérer en versant en elle toute la magnificence de ses trésors; comme Esther, dans la puissance d'Assuérus, se réjouissait du salut du peuple hébreu, figure du salut du monde.

A ces sentiments d'estime d'admiration, d'adoration, de joie, pour les bontés infinies de Dieu sur elle, Marie ajoute une disposition admirable de reconnaissance et d'humilité. Si elle s'est réjouie, c'est en Dieu son Sauveur, se mettant ainsi elle-même au rang des pécheresses, comme si elle eût été sauvée du naufrage commun. Elle l'est dans un sens en tant qu'elle a été préservée du naufrage; sans en être retirée cependant comme le reste des hommes tombés dans le malheur et dans l'abîme du péché.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE VI. MYSTÈRE DE LA VISITATION

EXPLICATION DU MAGNIFICAT


A ses yeux, les merveilles augustes que Dieu a opérées dans son âme, et les bontés magnifiques qu'il a eues pour elle, sont d'autant plus prodigieuses, qu'elles ont eu pour sujet une très-chétive et très-pauvre créature : Mon esprit a tressailli de joie dans Dieu mon Sauveur, parce qu'il a regardé la bassesse de sa servante.

Ce n'est pas moi qui ai porté mes yeux sur lui; il m'a prévenue, lui-même a jeté ses regards sur ma misère, car il a en soi un poids qui l'attire vers les choses petites; il est par soi-même aimant les .choses humbles; et parce qu'il se plaît en cela, qu'il y prend sa complaisance, il a choisi ma pauvreté et ma vileté pour imprimer en elle l'oeuvre de sa sagesse, de sa toute-puissance et de son amour. Il a fait en moi son chef d'oeuvre, sa merveille; il y a fait son Verbe sensible, et a choisi ce pauvre petit néant pour étendre sur lui les traits les plus parfaits et les plus beaux de sa. splendeur et de sa majesté.

Sainte Élisabeth, dans un transport d'admiration, venait de lui dire : Eh ! que bienheureuse êtes-vous d'avoir cru; puisque tout ce qui vous a été annoncé de la part du Seigneur s'accomplira en vous. Marie, après avoir confessé que Dieu n'avait trouvé en elle que vileté et bassesse, ajoute que l'amour qu'il lui témoigne est d'autant plus prodigieux, qu'il la fera reconnaître et publier bienheureuse, non pas seulement par quelques personnes de sa propre famille, mais par toutes les nations du monde; que les Juifs et les gentils, les riches et les pauvres, que les peuples de tout pays et de toute langue, dans toute la succession des siècles, seront pénétrés de respect pour elle, ils avoueront et publieront à jamais ses grandeurs; qu'enfin les hommes et les anges la considéreront avec révérence, reconnaissance et amour, comme celle qui a engendré pour eux la source de leur vie, de leur grâce et de leur gloire.

Jusqu'ici ce sont les sentiments de la très-sainte Vierge sur ce qui se passa en elle au moment de l'Incarnation, à l'occasion de la première grâce qu'elle reçut alors, celle de la conception du Verbe.
Ce qui suit immédiatement dans son cantique est l'expression des bontés et des grâces du Verbe lui-même envers elle, du Verbe incarné habitant dans son sein et devant y faire son séjour pendant neuf mois entiers. Celui qui est puissant, dit-elle, a fait en moi de grandes choses. Ce mot de grand est en horreur aux âmes humbles, et Notre-Seigneur dit même que ce qui est grand devant les hommes est en abomination devant Dieu. La très-sainte Vierge, humble comme elle l'était, ne pouvait donc dire qu'il se fût passé en elle de grandes choses, que parce qu'elles étaient en effet excessives; et c'est pourquoi elles sont bien dignes d'être méditées et contemplées par la foi.

Source : Livres-mystiques.com

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EXPLICATION DU MAGNIFICAT


Pour première communication, le Verbe, par qui tout a été créé, lui fait voir l'ouvrage de sa puissance, qui est celui de la création du monde, et lui découvre les raisons de toute la composition de l'univers. Il lui manifeste ensuite tout l'ouvrage de la sanctification du genre humain dans l'Incarnation.

Celui qui est puissant dans la création du monde, dit-elle, Dieu le Père qui a fait paraître sa puissance dans la formation de ces grands cieux, de ce vaste Océan, de cette terre, celui-là, pour racheter les hommes, a fait en moi une opération plus grande encore, plus étendue, plus vaste infiniment: la génération de son Verbe incarné, qui n'est pas moins saint dans mes entrailles que dans le sein de son Père éternel, et qui me remplit moi-même de sa sainteté.

L'oeuvre de la création, manifestée à mon intérieur, m'est sans doute un sujet de consolation admirable, considérant la sagesse, l'amour et toutes les perfections, de mon auguste Époux qui y reluisent de toute part; mais cet ouvrage des six jours, je le vois comme un jeu de sa puissance, comparé à la génération de son Verbe et à la participation de sa divinité qu'il doit donner à l'Église.

En lui découvrant le mystère de l'Incarnation, source de toute sanctification, Dieu lui manifeste aussi l'oeuvre du rachat des hommes, tous les effets de grâce et de sainteté qui du Verbe incarné passeront dans tous ses membres, jusqu'à la fin du monde; en un mot, toute l'étendue des Miséricordes qu'il veut exercer sur ceux qui le craignent, de génération en génération, jusqu'au temps de l'Antechrist.

Enfin, comme en sa qualité d'Épouse de Dieu le Père et de Mère du Fils, elle doit être le canal et l'instrument universel de toutes ses Miséricordes, il lui en montre tous les effets sur chaque particulier, il les lui fait sentir, il les lui communique et les imprime dans son âme.

De quoi la très-sainte Vierge ne parle-t-elle pas dans son admirable Cantique? Le Verbe incarné ne se contente pas de lui manifester les desseins qu'il veut exercer dans le monde, depuis sa nativité temporelle jusqu'à la fin des siècles; sa libéralité passe plus avant encore.

Il lui découvre aussi les saints effets de puissance et de justice qu'il a opérés avant son Incarnation.

Il lui fait voir spécialement cet acte admirable de sa justice, qu'il exerça dis le ciel sur les anges apostats, pour venger la gloire de son Père outragée.

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EXPLICATION DU MAGNIFICAT


Pour première communication, le Verbe, par qui tout a été créé, lui fait voir l'ouvrage de sa puissance, qui est celui de la création du monde, et lui découvre les raisons de toute la composition de l'univers. Il lui manifeste ensuite tout l'ouvrage de la sanctification du genre humain dans l'Incarnation.

Celui qui est puissant dans la création du monde, dit-elle, Dieu le Père qui a fait paraître sa puissance dans la formation de ces grands cieux, de ce vaste Océan, de cette terre, celui-là, pour racheter les hommes, a fait en moi une opération plus grande encore, plus étendue, plus vaste infiniment: la génération de son Verbe incarné, qui n'est pas moins saint dans mes entrailles que dans le sein de son Père éternel, et qui me remplit moi-même de sa sainteté.

L'oeuvre de la création, manifestée à mon intérieur, m'est sans doute un sujet de consolation admirable, considérant la sagesse, l'amour et toutes les perfections, de mon auguste Époux qui y reluisent de toute part; mais cet ouvrage des six jours, je le vois comme un jeu de sa puissance, comparé à la génération de son Verbe et à la participation de sa divinité qu'il doit donner à l'Église.

En lui découvrant le mystère de l'Incarnation, source de toute sanctification, Dieu lui manifeste aussi l'œuvre du rachat des hommes, tous les effets de grâce et de sainteté qui du Verbe incarné passeront dans tous ses membres, jusqu'à la fin du monde; en un mot, toute l'étendue des Miséricordes qu'il veut exercer sur ceux qui le craignent, de génération en génération, jusqu'au temps de l'Antéchrist.

Enfin, comme en sa qualité d'Épouse de Dieu le Père et de Mère du Fils, elle doit être le canal et l'instrument universel de toutes ses miséricordes, il lui en montre tous les effets sur chaque particulier, il les lui fait sentir, il les lui communique et les imprime dans son âme.

De quoi la très-sainte Vierge ne parle-t-elle pas dans son admirable Cantique ? Le Verbe incarné ne se contente pas de lui manifester les desseins qu'il veut exercer dans le monde, depuis sa nativité temporelle jusqu'à la fin des siècles; sa libéralité passe plus avant encore.

Il lui découvre aussi les saints effets de puissance et de justice qu'il a opérés avant son Incarnation. Il lui fait voir spécialement cet acte admirable de sa justice, qu'il exerça dis le ciel sur les anges apostats, pour venger la gloire de son Père outragée.

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CHAPITRE VI. MYSTÈRE DE LA VISITATION

EXPLICATION DU MAGNIFICAT


Par son bras, ou son Verbe qui devait s'incarner, Dieu a fait éclater sa puissance sur les anges rebelles; il a ruiné les ligues et les cabales qu'ils avaient formées dans leur orgueil, lorsque refusant d'adorer le Verbe fait chair, qui leur fut déjà montré dans leur création, et aussi de reporter à Dieu les honneurs qu'ils recevaient eux-mêmes de leurs frères, ils voulurent faire un royaume à part, et avoir un honneur, des louanges et des sujets qui leur fussent propres. Par son Verbe, il a abattu leur parti , il a ruiné et renversé tout ce qu'ils avaient projeté contre sa gloire, et les a précipités eux-mêmes de leurs trônes dans le fond des enfers. Mais les anges religieux, humbles et respectueux, il les a exaltés; il leur a fait prendre la place des autres, et a rempli le ciel de coeurs purs et humbles, en en bannissant ainsi la superbe et la présomption des apostats.

Enfin le Verbe incarné communique à Marie le zèle, la puissance qu'il fit éclater lorsque, dans ce combat si renommé du ciel, saint Michel et tous les autres saints anges avec lui s'élevèrent contre les anges révoltés. Rempli d'un zèle admirable pour Dieu, et d'une force non pareille pour terrasser ses ennemis, saint Michel renverse tout d'un coup toute armée de ces forces rebelles et séditieuses; et Dieu, par un seul coup de sa puissance cachée en saint Michel, précipite en un moment tous ces orgueilleux, faisant dans cet archange l'effet de la plus haute et de la plus étonnante puissance qui paraisse dans l'histoire sacrée et profane. Un seul ange, d'un seul coup de tonnerre, d'une parole qui part de sa bouche, abîme un nombre incalculable d'anges aussi puissants que lui, dont un seul était capable de détruire en un instant des milliers et des millions d'hommes.

Aussi, dans l'étonnement de ce coup, saint Michel s'écrie-t-il : « Qui est donc semblable à Dieu? qui peut donc résister au grand Dieu des armées, qui a jeté les démons dans les enfers, avec la même vitesse et la même précipitation que l'on voit tomber d'une nuée la foudre sur la terre? » Ce zèle ardent pour la gloire de Dieu, cette sainte horreur du péché qui parut da ris les anges, ne fut qu'une participation légère du Verbe, existant dans le sein de son Père, et qui, étant la force et la puissance de Dieu aussi bien que sa splendeur, opérait tous ces transports dans les anges fidèles.

Or ce même zèle, le Verbe incarné le communique à l'âme de Marie. Bien plus, comme. elle est un sujet beaucoup plus vaste que ne le sont tous les anges, et qu'il n'y a en eux aucun don qu'elle ne possède en éminence, elle reçoit un plus haut degré de zèle et plus de puissance sur les démons que n'en firent jamais éclater les anges de toutes les hiérarchies du ciel, soit dans ce grand et célèbre combat, soit dans toutes les occasions où, comme conducteurs et protecteurs du peuple de Dieu, ils eurent à en exterminer les ennemis, tels que Pharaon, les Chananéens, l'armée de Sennachérib, où cent quatre-vingt mille hommes furent détruits en une nuit par un seul ange.

Enfin elle reçoit plus de puissance sur les malins esprits que n'en possédèrent jamais tous les saints personnages de l'ancienne loi, et que n'en recevront tous les apôtres et tous les saints de la loi nouvelle; et c'est ce que l'Église ne se lasse pas de publier à la gloire de Marie, avec reconnaissance et acclamation dans ses saints offices : « Réjouissez-vous, ô Vierge Marie, de ce que vous avez exterminé à vous seule toutes les hérésies qui ont paru dans le monde entier. »

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CHAPITRE VI. MYSTÈRE DE LA VISITATION

EXPLICATION DU MAGNIFICAT


Quel intérieur que cette divine Vierge ! quel sanctuaire ! quelles opérations de Jésus dans cette âme incomparable, le chef-d'oeuvre de son amour ! La grandeur du mystère de la Visitation ne saurait donc être comprise par nos esprits. Ce mystère est célébré avec d'autant moins d'éclat et de pompe, qu'il est moins connu et qu'il a été moins révélé aux fuies.

On en fait la fête sans octave et même sans solennité; tandis que la nativité de saint Jean, qui a puisé tout son lustre et sa gloire de la Visitation, est célébrée avec octave : tant il est vrai que le mystère auguste de la Visitation ne sera pleinement connu que dans le ciel.

Les premiers chrétiens, plus favorisés que nous ne le sommes, avaient cette satisfaction de passer les jours et les nuits ensemble, pour s'entretenir entre eux des mystères de la religion ; chacun, comme le dit saint Paul , rapportant aux autres les manifestations que Dieu lui en avait faites ; et ce zèle des premiers fidèles a été l'origine des Vigiles, que nous célébrons encore aujourd'hui avant les solennités.

Notre consolation est de savoir que dans léternité nous aurons la joie de contempler à découvert ces merveilles encore voilées ici-bas. En attendant, nous devons, dans la Visitation, contempler par la foi la résidence de Jésus en Marie et les effets prodigieux de grâce qu'il y opère.

Il est à remarquer que l'Église donne à honorer ce mystère trois mois avant son accomplissement; car, ayant eu lieu trois mois avant la naissance de saint Jean et six mois après sa conception, il devrait, nous être proposé en mars ou en avril. Mais pour que nous ayons toujours devant les yeux quelqu'un des mystères de Jésus-Christ, l'Église, aussitôt après les avoir conclus par la fête du très-saint Sacrement, qui suit celle de l'Ascension, recommence à présenter à nos adorations le Verbe incarné, caché dans les entrailles de sa mère; elle nous ménage ainsi plus de temps pour adorer ce mystère qu'elle ne nous en donne pour vénérer tous les autres mystères ensemble.

Nous n'avons quelquefois qu'un seul jour, comme à la Transfiguration; d'autres fois huit ou dix jours, comme à l'Ascension, ou même quarante, comme à la Résurrection; tandis que pour honorer Jésus-Christ caché dans le sein de sa Mère, et adorant le Père éternel, elle nous donne six mois entiers, puisque depuis la Visitation jusqu'à Noël nous n'avons point d'autre mystère de Notre-Seigneur à adorer. L'Église prétend que pendant tout ce temps nous honorions sa résidence en Marie, si peu connue des fidèles.

Pour ce même dessein, Dieu a suscité dans ces derniers temps un ordre entier dans l'Église, un ordre caché et inconnu, celui de la Visitation, dont l'esprit est appliqué à honorer dans ce glorieux mystère l'abondance des grâces et des vertus que Jésus-Christ a répandues dans sa divine Mère, et par elle dans son Église.

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CHAPITRE VI. MYSTÈRE DE LA VISITATION

RÉFLEXIONS PRATIQUES SUR LE CHANT DU MAGNIFICAT


Quoiqu'il semble d'abord que nous soyons étrangers au mystère de la Visitation accompli longtemps avant notre naissance, il est certain qu'il a été opéré principalement pour nous, aussi bien que celui de l'Incarnation principalement dont il a été la suite immédiate. Les louanges que Marie rendit à Dieu dans le cantique de sa reconnaissance furent les hommages mêmes de l'Église, au nom de laquelle elle agissait et elle parlait : toute lÉglise, encore contenue en Jésus-Christ de qui elle devait être tirée, comme Ève l'avait été d'Adam, résidant alors en Marie sa véritable mère. Dans ce mystère, Marie fut donc comme la bouche de toute l'Église; et par elle, nous offrîmes à Dieu les plus dignes actions de grâces qu'il pût recevoir de nous, pour le don qu'il nous avait fait de son Fils dans l'Incarnation, ainsi que pour tous les autres bienfaits que nous devions recevoir par suite de ce mystère ineffable. Il est de notre devoir de ratifier ce que Marie fit en ce jour, et de nous unir à ses sentiments d'actions de grâces, ou plutôt d'offrir nous-mêmes à Dieu les propres louanges qu'elle lui rendit en notre nom.

C'est ce que l'Église ne se lasse pas de faire tous les jours de l'année, en invitant tous ses enfants à s'unir à elle pour l'aider à s'acquitter d'un devoir si cher à son coeur. Elle ne se contente pas d'offrir intérieurement à Dieu les sentiments de reconnaissance dont la sainte Vierge était toute pénétrée, elle les accompagne encore extérieurement des paroles du Magnificat, qu'elle s'approprie à elle-même, comme ayant été proférées en son nom. C'est pourquoi tous les jours, à l'office du soir ou des Vêpres, elle chante ce cantique sans l'omettre jamais. Elle y joint même des particularités bien remarquables elle le chante tout debout, pour exciter davantage l'attention de ses enfants et leur montrer l'importance de cette partie du saint Office; et enfin elle l'accompagne d'encensements solennels.

La cérémonie des encensements est toute remplie de mystères, aussi bien que les autres cérémonies du culte divin. Le Saint-Esprit, qui dirige l'Église en tout, né fait pas moins pour elle qu'il ne faisait autrefois pour la Synagogue, où il n'avait rien ordonné qui ne fût une figure du Sauveur. Nos cérémonies sont donc un symbole ou un signe sensible de nos mystères présents ou de ceux qui sont accomplis en Jésus-Christ, mystères dont l'Église ne se ne lasse pas de parler à ses enfants, et dont elle croit avoir jamais exprimé suffisamment le sens et la beauté..

Dans l'ancienne loi, l'encensoir que le grand prêtre devait avoir à la main tout fumant, lorsqu'il entrait une fois chaque année dans le saint des saints, était une figure expresse de Jésus-Christ, médiateur de religion envers son Père; comme le sang des hosties immolées que le grand prêtre portait alors de lautre main, signifiait Jésus-Christ, médiateur de notre rédemption. Dans le langage symbolique de l'Église chrétienne, lencensoir a la même signification. Il représente Jésus-Christ, qui comprend en soi tous les membres de l'Église, figurés par les grains d'encens, et le parfum exprime les louanges de l'Église, que Jésus-Christ, notre médiateur envers Dieu, élève vers lui par la charité du Saint-Esprit représenté par le feu de l'encensoir.

Au Magnificat, on fait deux sortes autres le clergé les uns ont lautel pour objet,. les autres le clergé et les fidèles. Les premiers expriment les louanges rendues à Dieu par Jésus-Christ résidant en Marie, et aussi par toute l'Église dont Marie lui offre les respects, les adorations et les amours: Voici les diverses circonstances qui accompagnent ces encensements,et les significations que l'Église y attache.

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Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier

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CHAPITRE VI. MYSTÈRE DE LA VISITATION

RÉFLEXIONS PRATIQUES SUR LE CHANT DU MAGNIFICAT


Le prêtre, figure de Notre-Seigneur même dans cette cérémonie, après avoir mis à trois reprises l'encens dans L'encensoir , commence par donner trois coups d'encensoir au milieu de L'autel, en face de la croix et du tabernacle, pour faire comprendre que Jésus-Christ offre ses louanges et celles de l'Église à l'honneur de la très-sainte Trinité.

Mais comme les louanges de l'Église ne sont qu'une dilatation de celles de Jésus-Christ, le prêtre exprime plus en détail par les autres encensements ce qu'il a signifié en abrégé au milieu de l'autel.

Car les neuf coups qu'il donne d'abord au côté de l'épître, ensuite à celui de l'Évangile, expriment les devoirs des saints de l'ancien et du nouveau Testament, ceux des neuf choeurs des anges, en un mot, les hommages religieux de toute l'Église de la terre et du ciel envers la Majesté divine que l'autel représente.

On encense l'autel au-dessus, en bas et aux deux coins, pour montrer que tout le sein de Dieu est rempli des louanges de Jésus-Christ et des saints, et pour cela on ne laisse aucune place de l'autel qui ne soit encensée: Si l'on encense ensuite par trois coups l'autel particulier où Notre-Seigneur réside au très-saint Sacrement, c'est pour honorer Jésus-Christ lui-même, et confesser que, quoiqu'il soit le médiateur de notre religion envers la très-sainte Trinité, il est un seul Dieu avec le Père et le Saint-Esprit, et digne d'une même louange.

Ces encensements se font pendant le chant du Magnificat, à cause de l'obligation que Jésus-Christ et l'Église ont à la très-sainte Vierge des louanges parfaites qui sont rendues à la divine Majesté, puisque Marie, donnant sa nature et son propre sang au Verbe, en lui donnant l'humanité, lui a fourni le principe et l'instrument des louanges qu'il rend à son Père et des prières qu'il lui adresse.

C'est, en effet, par l'humanité reçue de Marie que le Verbe s'est rendu inférieur à son Père, et a trouvé le moyen de le prier, de le glorifier, en un mot, d'être le médiateur de nos devoirs de religion envers lui, comme par cette même humanité, principe de ses souffrances et de ses mérites, il est devenu le médiateur de notre rédemption, et s'est acquis à lui-même la gloire de Rédempteur.

L'Église est aussi obligée à Marie des louanges qu'elle rend elle-même à Dieu; ces louanges n'étant que la continuation de celles que cette auguste vierge offrit la première à la Majesté divine au moment de l'Incarnation.

Delà vient que l'Église capable aujourd'hui de louer Dieu, se sentant obligée à Marie de la religion qui est rendue à la divine Majesté, fait pendant le chant même du Magnificat ces encensements qui en sont le symbole, et s'unit aux dispositions intérieures de cette incomparable médiatrice, qui rend toujours à Dieu les mêmes hommages religieux pour elle et pour nous.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE VI. MYSTÈRE DE LA VISITATION

RÉFLEXIONS PRATIQUES SUR LE CHANT DU MAGNIFICAT


Ces considérations vous font assez comprendre de quelles dispositions il convient que vous soyez animé pendant le chant du Magnificat.

Il est vrai que, pour satisfaire à vos devoirs, il vous suffirait de vous unir par la foi aux intentions de l'Église, qui supplée auprès de Dieu à l'ignorance de ses enfants; mais, puisque la bonté divine veut bien vous faire connaître la signification dé ces encensements, efforcez-vous d'en bien prendre l'esprit selon la lumière que Dieu vous donne et le mouvement intérieur qu'il vous fera éprouver.

D'abord, immédiatement avant le Magnificat, adorez profondément Jésus-Christ présent en vous par son Saint-Esprit; et lorsque vous vous levez avec le choeur, unissez-vous à la très-sainte Vierge, allant visiter sainte Élisabeth en vue de louer les bontés infinies de Dieu, et de faire éclater les sentiments de reconnaissance dont son coeur était tout rempli.

En chantant le Magnificat, pensez que vous faites partie de ces générations prédites qui publieront la béatitude ineffable de cette sainte Mère jusqu'à la fin des siècles; de ces générations privilégiées sur lesquelles les Miséricordes de Dieu, d'abord renfermées dans Marie, devaient se répandre d'âge en âge.

Considérez avec piété et croyez avec une confiance toute filiale que dans le cantique de sa reconnaissance Marie vous avait présent à l'esprit, qu'elle voyait l'impuissance où vous seriez de louer Jésus-Christ dignement, et que, comme une Mère pleine d'affection et de prévoyance, elle s'acquittait de vos devoirs, lui offrant pour vous les sentiments parfaits de sa gratitude et de son amour.

Vous unissant donc d'esprit et de coeur à l'esprit et au coeur de Marie, offrez à Jésus les hommages de cette divine Mère, et, par elle, priez-le de les offrir lui-même avec les siens propres au Père éternel. Enfin, quand on encense l'autel du très-saint Sacrement, entrez dans les dispositions intérieures de Marie, et offrez par elle et avec elle à Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme, vos adorations et vos autres devoirs.

Mais, outre ces encensements qui sont toujours faits par le prêtre officiant, l'Église ordonne que pendant le Magnificat le thuriféraire encense successivement tous les officiers du choeur, le choeur lui-même et enfin le peuple.

Si, parles premiers encensements, elle honore les louanges parfaites que Jésus-Christ, vivant en Marie, rendit à Dieu au premier instant de l'Incarnation, et qu'il ne cesse de lui rendre toujours, et celles que Marie lui rendit à lui-même; par les seconds, elle veut nous rappeler l'abondance prodigieuse des grâces que la très-sainte Vierge y reçut pour elle-même et pour nous.

Car Notre-Seigneur, après s'être offert à Dieu son Père dans le temple sacré des entrailles de sa Mère, comme un encens trés-suave, l'a laissée embaumée de ses divins parfums, afin qu'elle répandît elle-même, dans toute l'Église, la douceur de ses grâces et de ses mérites.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE VI. MYSTÈRE DE LA VISITATION

RÉFLEXIONS PRATIQUES SUR LE CHANT DU MAGNIFICAT


C'est ce qui commença à paraître dans le mystère de la visitation, où Marie montra, par la sanctification de saint Jean, qu'elle serait l'instrument universel des Miséricordes divines.

Pour nous rappeler cette vérité consolante, l'Église ordonne donc que pendant le chant du Magnificat, après qu'on a encensé fautes, on encense tous les officiers, le choeur et le peuple.

Cet encensement, fait avec le même encens qu'on a offert à Dieu, n'a pas, en effet, pour objet de nous rendre à nous-mêmes quelque honneur religieux, il signifie que les mêmes mérites, présentés à Dieu par Notre-Seigneur, sont répandus sur nous par la très-sainte Vierge, à qui il en laisse la dispensation, comme le prêtre, image de Notre-Seigneur, laisse au thuriféraire, image de la très-sainte Vierge, le soin de répandre sur le peuple le parfum des encensements.

C'est ce que signifie cette cérémonie toutes les fois qu'on la fait sur les fidèles, aussi bien à la messe solennelle qu'à l'office du soir.

Le thuriféraire encense chacun selon la dignité qu'il tient dans l'Église : c'est pour exprimer que la très-sainte Vierge distribue les mérites de Notre-Seigneur à tous les particuliers selon leur état et selon les fonctions qu'ils ont à remplir, donnant à chacun, avec une bonté toute maternelle, les grâces de Jésus-Christ et les dons de son Saint-Esprit, autant qu'il en a besoin pour accomplir les desseins de Dieu sur lui dans sa vocation propre et spéciale.

Donc, quand vous voyez le thuriféraire s'avancer pour encenser le choeur et le peuple, réjouissez-vous en pensant à la puissance et à la bonté de Marie, établie la dispensatrice des mérites de Notre-Seigneur sur vous.

Purifiez alors votre coeur par un sentiment de contrition, et ouvrez-le ensuite à cette sainte Mère, pour qu'elle y répande la bonne odeur de Jésus-Christ, ses parfums et ses grâces avec abondance.

Surtout demandez-lui de vous faire triompher de vous-même, du monde et du démon, et de vous remplir des sentiments et des dispositions qui vous sont les plus nécessaires pour procurer la gloire de Dieu dans votre état, et assurer votre salut éternel.

On conclut le Magnificat par une oraison, où l'Église demande à Dieu de nous rendre participants de l'esprit et de la grâce du mystère que nous célébrons, ou du saint dont nous faisons la fête.

Quel que soit ce mystère ou cette fête, Marie en a reçu l'esprit et la grâce en plénitude; et comme elle est le canal dont Dieu se sert pour nous en rendre nous-mêmes participants, il faut, lorsqu'on chante cette oraison, ouvrir intérieurement nos coeurs à la sainte Vierge, afin de recevoir par elle la part que Dieu désire nous y donner.

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CHAPITRE VII. NATIVITÉ DE JÉSUS-CHRIST; MARIE EST LA MÈRE SPIRITUELLE DE TOUS LES CHRÉTIENS

Le Verbe, venant au monde, a trouvé, dans le sein de la bienheureuse Vierge, un séjour de sainteté, semblable, autant qu'il pouvait l'être par l'opération du Saint-Esprit, à celui de son Père. Là il vit dans un état de plus parfaite sainteté que dans tout autre mystère de sa vie mortelle. Tandis que sur la terre il vivra au milieu des créatures maudites à cause du péché,. au milieu des pécheurs, dont les vices lui causeront des peines intolérables; dans Marie, qui est, après Dieu, ce qu'il y a de plus saint, il est comme dans un monde de sainteté.

Cette demeure tient le milieu entre son séjour dans la gloire, dans la sainteté du ciel, et le séjour qu'il fera sur la terre, couverte des horreurs abominables du péché. Sa demeure au sein de Marie tempère cette immense opposition, il y vit séparé de tout usage des créatures, ou plutôt il n'use d'aucune d'elles que par Marie.

Par elle, il use de la lumière; par elle, il use des aliments : en un mot, tout se convertit en Marie pour Jésus: Elle lui est toutes choses : elle est sa lumière, sa force, sa nourriture, sa demeure, son temple. Là il bénit et loue la Majesté divine ; là il sanctifie sa Mère et la remercie de lui aider à servir Dieu, et de lui être un moyen de le glorifier. Aussi y demeure-t-il tout le temps qu'il peut y faire sa résidence sans en perdre un seul moment; et, pour en partir, attend-il jusqu'au dernier instant marqué par son Père.

Quoique saint et la sainteté même, Jésus se trouvait chargé de nos péchés qu'il venait expier par sa pénitence et par sa mort; il était donc innocent et criminel tout ensemble : innocent en sa propre personne, criminel dans la personne du genre humain. Comme portant sur lui la figure du péché et l'image de notre chair criminelle, il devait être traité comme s'il eût été criminel et véritablement revêtu de la chair du péché.

C'est pourquoi la très-sainte Vierge, sa mère, aurait dû endurer à Bethléem les douleurs que souffrent les mères à la naissance de leurs enfants, ou plutôt elle devait en éprouver plus que nen ressentent toutes les mères des hommes ensemble, puisque son Fils portait sur lui les péchés de tous.

Mais parce qu'à Bethléem il allait naître comme innocent, ayant été conçu par l'opération du Saint-Esprit, il allait naître comme saint, selon la parole de l'Ange : il ne convenait pas qu'il fît souffrir à sa Mère aucune douleur. Le Fils de Dieu n'avait, en effet, que la ressemblance du péché, et si sa Mère eût souffert pour sa naissance, il eût paru être pécheur comme nous.

Pour cette raison donc, elle le met au monde sans douleur; et Dieu remet à l'heure de la mort de Jésus-Christ la peine que Marie aurait dû souffrir à sa naissance. Ainsi Bethléem est pour elle un paradis de délices, parce qu'elle y est mère de celui qui est saint essentiellement. Elle l'avait conçu la nuit du 25 mars, dans la ferveur de la prière; elle le met au monde le 25 décembre, dans un transport de la gloire de Dieu.

L'ayant conçu par la pensée, comme dans l'éternité le Père éternel le conçoit, comme lui elle ne souffre point de déchet en sa pureté en l'engendrant. Elle l'avait conçu, et elle l'enfante, comme le verre conçoit et renvoie hors de lui les rayons du soleil, qui, au lieu de le rompre et de le ternir, l'éclairent, l'embellissent et le rendent semblable à cet astre.


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CHAPITRE VII. NATIVITÉ DE JÉSUS-CHRIST; MARIE EST LA MÈRE SPIRITUELLE DE TOUS LES CHRÉTIENS

Mais Dieu n'avait rendu Marie la Mère de son Fils par l'Incarnation, que pour produire encore par elle et avec elle tous les membres de Jésus-Christ.

L'ayant tout embaumée de cette sainte fécondité originaire, il réside toujours en Marie : il la fait Mère de toutes les âmes saintes, de toutes les sociétés et de toutes les congrégations qui se forment dans son Église; toutes vénèrent et aiment en elle ce titre de Mère.

En mettant son Fils au monde, Marie n'a donc rien perdu de la vie divine qu'elle contenait auparavant; Jésus-Christ n'est pas moins vivant en elle par son esprit qu'il ne l'avait été avant sa naissance.

Sans doute, l'honneur d'avoir formé de sa substance, d'avoir porté dans ses entrailles le corps de Jésus-Christ, de l'avoir nourri de son lait, est dans Marie une grandeur auguste, digne de toute vénération.

D'où vient que l'Église, considérant cette divine Vierge en sa qualité de Mère du Fils de Dieu, ne peut s'empêcher de s'écrier à haute voix, dans la personne de cette femme de l'Évangile, dont parle saint Luc, qu'heureux est le sein qui porta le Fils de Dieu, et que bienheureuses sont les mamelles qui lallaitèrent.

Toutefois le corps de Jésus-Christ, habitant et renfermé dans les entrailles de sa mère, ne lui communiquait pas par lui-même la vie divine, comme ce corps adorable n'en fait non plus aucune communication aux espèces sacramentelles ou aux ciboires dans lesquels il est renfermé.

C'est pourquoi entendant cette pieuse femme faire tant d'estime de Marie, pour cela seulement que cette divine Vierge l'avait engendré et nourri, Jésus-Christ, qui sait le prix infini de sa vie divine, et ce que vaut l'âme de sa sainte Mère, toute transformée en lui par la plénitude de cette vie qu'elle possède, répond que la béatitude de Marie est bien autre pour la possession intime de la vie divine au fond, de son âme, dont elle éprouve les effets, et expérimente les opérations, que pour avoir porté son corps et l'avoir allaité; bien plus heureux, reprend-il, ceux qui écoutent la parole de Dieu et la gardent dans leur coeur.

Or si Dieu a ainsi établi sa résidence en Marie, et s'est comme revêtu d'elle pour produire sous cet extérieur les effets de sa paternité par la génération de cent millions d'enfants adoptifs; s'il veut faire voir en elle sa Miséricorde, sa charité, sa compassion pour nous; s'il nous montre ainsi par elle ses entrailles de Père, c'est à cause des ardents et insatiables désirs qu'elle a témoignés de le faire connaître et aimer, et de lui donner des adorateurs.

D'après l'interprétation de l'Église, Marie exprime elle-même dans le livre de l'Ecclésiastique les effets de sa charité maternelle à notre égard; elle nous apprend que tous les soins dé sa vie sur la terre, tous les saints empressements de son âme n'ont eu pour objet que d'établir, dans l'esprit et dans les coeurs des hommes, la connaissance et l'amour de Dieu, c'est-à-dire la vie divine.

J'ai cherché et désiré le repos de Dieu par l'établissement de son règne dans tous les hommes, dit-elle : in omnibus requiem quoesivi; pareillement j'ai désiré pour les hommes le bonheur et la paix dans la possession de Dieu; j'ai cherché enfin pour moi-même la paix et le repos, et n'ai pu les trouver que dans l'héritage et la possession de Jésus-Christ et de tous sels membres : et in hoereditate Domini morabor. Ce zèle si fervent pour le salut

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CHAPITRE VII. NATIVITÉ DE JÉSUS-CHRIST; MARIE EST LA MÈRE SPIRITUELLE DE TOUS LES CHRÉTIENS

Ce zèle si fervent pour le salut des hommes fut donc le motif qui mit Marie en participation de la fécondité de Dieu. Touché de ce zèle, Dieu fit pour elle ce qu'il fit à l'égard de Jésus-Christ, à qui il accorda les peuples de la Gentilité pour son héritage : Demandez-moi, lui dit-il par le Psalmiste, et je vous donnerai pour héritage les nations.

Il dit de même à la sainte Vierge : « Après tant de souhaits ardents, après tant de sollicitudes que vous avez témoignées pour procurer le bonheur du monde, je vous donne les hommes pour votre héritage : vous vivrez en eux, vous régnerez sur eux. In Jacob inhabita et in Israel hoereditare . »

Marie ajoute cependant de son côté que cette grâce ne lui est donnée qu'à cause de l'honneur qu'elle a reçu d'avoir porté en soi son Créateur : Qui creavit me requievit in tabernaculo meo.

C'est qu'en effet Dieu l'a choisie pour être le principe de la vie temporelle de son Fils, et ensuite pour être avec son Fils et en son Fils le principe de la vie spirituelle de tous ses membres.

De même que Dieu le Père donne à son Fils, qui n'est qu'un avec lui, la plénitude de la divinité; ainsi Jésus-Christ, consommant en lui sa mère, la remplit de sa vie divine pour en faire la Mère de tous les vivants; c'est-à-dire qu'habitant en elle, il se communique par elle à tous les fidèles, et si abondamment, que l'Église dit qu'elle éteint toute la soif et la faim des âmes qui recourent à elle.

Jésus-Christ s'est donc renfermé dans la très sainte Vierge pour distribuer par elle à son Église tout ce qu'il a mérité et acquis dans tous les mystères de sa vie et de sa mort.

Jésus-Christ est source unique; Marie est le réservoir gracieux et très-doux où nous devons aller puiser et boire avec joie, comme dit le prophète, les eaux suaves qui découlent des sources du Sauveur; mais le Père éternel en est la source originaire.

C'est pourquoi, par ces paroles qu'il adresse à Marie : Je veux que vous jetiez des racines de vie dans mes élus pour les purifier, les éclairer, les sanctifier, il fait entendre que son Fils, et elle en son divin Fils, sont les racines qui doivent porter la vie dans le corps de l'Église et le charger de fruits.

Mais comme les racines ne sont d'elles-mêmes que des écorces mortes, qui ne peuvent donner la vie si elles ne la puisent dans la terre, Marie et Jésus-Christ lui-même, comme homme, ne donnent la vie divine qu'en la puisant dans la terre des vivants, qui est Dieu le Père, le soutien, l'aliment et la vie de toute créature, le premier principe de la vie.

Si donc tout est renfermé dans Jésus, et par Jésus en Marie, et répandu par eux dans l'Église, c'est que ces saints canaux ont leur première et originaire embouchure cachée dans le sein même de Dieu.

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CHAPITRE VII. NATIVITÉ DE JÉSUS-CHRIST; MARIE EST LA MÈRE SPIRITUELLE DE TOUS LES CHRÉTIENS

Le malheur de votre naissance excita d'abord toute la compassion de Marie; les entrailles de cette vraie mère de votre âme s'émurent sur vôtre lamentable sort. Dans cet état, en effet, vous étiez bien plus à plaindre que ce pauvre infortuné de l'Évangile qui était tout à la fois aveugle, sourd et muet.

Votre âme était aveugle aux beautés et aux vérités de Dieu, sourde à toutes ses invitations, muette à sa louange, et elle serait restée éternellement dans cet état déplorable si Dieu, par sa grande Miséricorde, ne vous eût donné une nouvelle naissance, en répandant sa divine vie dans la partie supérieure de votre âme.

Cette vie du Fils de Dieu, cette vie du Verbe, qui est la lumière éternelle du Père, éclaira les yeux de votre âme comme un flambeau ardent communique sa propre lumière à un flambeau éteint et le rend lumineux, Le Verbe, qui est la parole incréée et toute-puissante du Père, frappa efficacement (oreille de votre coeur, et lui rendit l'ouïe, et enfin, prenant possession de votre âme, il commença à louer Dieu par elle et à publier ses grandeurs, versant en vous les vertus divines de Foi, d'Espérance et de Charité.

Marie n'en demeura pas là. Vous voyez dans l'Évangile, qu'après qu'elle eut mis au monde son premier-né, elle l'enveloppa de langes, elle le fit reposer dans la crèche, elle le nourrit de son lait, et lui procura tous les autres soulagements que réclamait l'état de faiblesse dans lequel il avait voulu naître.

C'est une image de ce que celte tendre mère a fait pour développer et faire croître en vous la vie nouvelle et. divine que vous aviez reçue par votre régénération.

Ces langes, qu'elle avait si soigneusement préparés et avec lesquels elle enveloppa le petit corps de l'Enfant Jésus, sont la figure de ce qu'elle a fait pour préserver votre enfance de la contagion, du siècle pervers où vous deviez vivre.

La crèche où elle reposa l'Enfant Jésus est l'image de la sainte Église où, par la vigilance de Marie, et toujours sous ses yeux, vous deviez trouver un lieu d'assurance et de repos.

Elle vous a nourri elle-même de son lait maternel, c'est-à-dire de la lumière et de l'amour divin, qui sont l'aliment des enfants de Dieu, et dont elle était remplie pour vous les communiquer selon, vos besoins dans les diverses rencontres de la vie.

Elle a fait de ses mains la tunique dont elle couvrit le corps de. l'Enfant Jésus, figure de son corps mystique, ou de son Église; ainsi elle nous revêt, chacun en particulier, des mérites de son Fils et des siens propres dans les divers états où la Providence nous place, se montrant à l'égard de tous la véritable mère des vivants.

Puisque vous tenez de ses mains tout ce que vous avez reçu de grâces, pour entretenir et augmenter en vous la vie de Jésus-Christ, voyez quelle ne doit pas être votre reconnaissance envers une mère si bonne et si généreuse, et quel amour, quel dévouement vous lui devez en retour ! Pour essayer donc de lui rendre quelque chose des hommages sans nombre dont vous lui êtes redevable, proposez-vous dans cette solennité.

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CHAPITRE VII. NATIVITÉ DE JÉSUS-CHRIST; MARIE EST LA MÈRE SPIRITUELLE DE TOUS LES CHRÉTIENS

1° De lui témoigner votre reconnaissance du bonheur que vous avez de lui appartenir en qualité d'enfant. Les trois messes qu'on célèbre le jour de Noël ont pour objet d'honorer les Trois naissances de Notre-Seigneur : sa naissance du sein. de son. Père éternel, sa naissance de Marie à Bethléem, sa naissance spirituelle dans nos âmes..

Pendant la première messe, adorez le Fils de Dieu: naissant du sein du Père, et adorez le Père éternel comme votre vrai Père, et la source première de tous les biens que vous avez reçus et que vous recevrez jamais. Dans la deuxième, adorez Notre-Seigneur naissant de sa Mère, selon son humanité, se faisant par là votre frère, et vous mettant en part de tous ses biens, spécialement du privilège magnifique de donner vous-même à Dieu, ainsi qu'il vous l'a appris dans l'Évangile, le doux nom de père.

Remerciez-le, enfin , de tous les biens sans nombre qu'il a faits à la très-sainte Vierge, en élevant par l'Incarnation à la dignité incomparable de sa vraie Mère. Dans la troisième messe, témoignez votre reconnaissance à Marie de vous avoir fait naître en Jésus-Christ, et par là d'être véritablement votre mère pour le temps et pour l'éternité. Lorsque vous eûtes le bonheur de devenir son enfant, vous n'étiez pas capable de lui témoigner vos sentiments de gratitude; aujourd'hui que vous connaissez quelque chose de ses miséricordes à votre égard, acquittez-vous envers elle, autant que vous le pourrez , et invitez les saints Anges à s'unir à vous pour vous aider à lui témoigner votre reconnaissance.

2° Cette divine mère a voulu vous avoir pour enfant, afin que vous lui donniez la joie de voir Jésus-Christ grandir, se fortifier et se développer dans votre âme. Elle a nourri et fait croître le corps du Sauveur par les soins qu'elle a pris de son enfance; et elle veut développer sa vie en vous jusqu'à ce que vous, arriviez à la perfection de cette vie à laquelle Dieu le père vous appelle.

La vie de Jésus croît et augmente dans les chrétiens lorsque ce divin Sauveur ne trouvant point en eux de résistance, il fait paraître ses vertus divines et sa sainteté dans leurs rouvres.

Quelle douce et vive satisfaction ne procureriez-vous pas à Marie si, à l'occasion de cette solennité, vous triomphiez de ces défauts dans lesquels vous retombez si souvent, et qui, empêchant Jésus-Christ d'agir en vous, le tiennent comme dans un état habituel d'impuissance et de faiblesse! Conjurez donc Marie d'ôter de ce coeur toutes les affections qui ne seraient pas pour Jésus. Priez-le avec ferveur de vous aider à les arracher, et d'en faire comme un petit faisceau de myrrhe pour l'offrir à l'Enfant Jésus dans sa crèche.

Oseriez-vous aller à lui les mains vides, tandis que les bergers et les mages s'empressent de lui porter chacun leurs présents ? Tels sont ceux que Jésus et Marie attendent de votre amour; votre cœur pourrait-il les lui refuser?

Prenez donc la résolution de réprimer en vous les mouvements de votre impatience naturelle, pour laisser à Jésus la facilité de faire paraître sa patience en vous; d'étouffer les saillies de votre amour-propre, pour qu'il puisse montrer en vous son humilité et sa douceur; de surmonter vos antipathies ou vos affections trop sensibles, afin de lui donner lieu de manifester pour vous sa divine charité; enfin d'attaquer de front tous vos défauts, pour qu'il fasse éclater en vous et par vous toutes ses aimables vertus, et qu'ainsi il grandisse et se développe dans votre âme.

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CHAPITRE VII. NATIVITÉ DE JÉSUS-CHRIST; MARIE EST LA MÈRE SPIRITUELLE DE TOUS LES CHRÉTIENS

3° Pour vous maintenir dans des dispositions si nécessaires, consacrez-vous tout de nouveau à Marie en qualité d'enfant, et promettez-lui de vivre à son égard dans l'abandon le plus filial et la dépendance la plus absolue. Elle étend sa sollicitude maternelle sur tous vos besoins, sur ceux du corps aussi bien que sur ceux de l'âme.

Recevez donc comme de sa main la nourriture que vous prenez tous les jours, les vêtements nouveaux dont vous usez, tous les autres soulagements nécessaires ou utiles à votre conservation, en un mot, tout ce que la divine Providence met à votre disposition pour vous aider à passer la vie présente.

Cette fidélité à tout recevoir comme de la main de cette aimable mère, entretiendra en vous les sentiments de piété filiale que vous lui devez, et contribuera puissamment à vous faire user de toutes ces choses d'une manière très-pure. et très-chrétienne.

4° Avant de rien entreprendre de tant soit peu considérable, ayez soin de lui en demander la permission comme ferait un enfant à sa mère. L'Enfant Jésus, le plus parfait modèle en ce genre qui puisse jamais être proposé, nous a donné cet exemple de soumission à Marie, et nous a mérité la grâce de la pratiquer.

Quoiqu'il fût toujours éclairé par la lumière de son Père, qui lui montrait ce qu'il avait à faire, il ne laissait. pas, comme un enfant très-soumis à sa mère, de ne se porter à rien sans son agrément ; combien plus convient-il que vous vous conformiez à cette sainte pratique, pour trouver la lumière dans vos obscurités et éviter les piéges et les illusions de lamour-propre.

Ayez, donc soin, avant de rien entreprendre, de lui demander son agrément; et cela :
1° en renonçant à vos vues propres;
2° en vous unissant à ses intentions très-pures et très-saintes;
3° en la priant, si la chose qu'il s'agit de faire est conforme à son bon plaisir, d'y donner sa sainte bénédiction, ou d'en empêcher lexécution si elle ne lui était pas agréable;

4° mais un moyen de fixer alors vos incertitudes, ce serait de consulter une personne sage et désintéressée, et si vous êtes membre d'une communauté, la personne qui vous gouverne, en regardant dans sa décision la volonté de Marie qui se fera connaître à vous par ce moyen.

5° Une autre pratique qui nourrira en vous cette piété. filiale, ce sera de lui demander sa sainte bénédiction à genoux, et, si vous le pouvez, devant quelqu'une de ses images, le matin, dès votre lever, le soir, immédiatement avant de prendre votre repos. Servez-vous alors, à l'imitation de l'Église, de ces paroles qui lui sont familières : Que la Vierge Marie, avec son doux Enfant, nous bénisse: Nos, cum prole pia, benedicat Virgo Maria.

En vous consacrant à elle le matin, demandez-lui de vous revêtir tout de nouveau de la vie de Jésus-Christ, son Fils; priez-la de vous obtenir la fidélité nécessaire pour la faire croître et se développer en vous, et enfin pour vous renouveler dans ces dispositions durant le jour,, demandez-lui encore sa bénédiction maternelle en entrant dans votre chambre et lorsque vous en sortez, si votre position voua permet de vous assujettir à cette sainte pratique.

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Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier

Message par amidelamisericorde »

CHAPITRE VIII. MYSTÈRE DE LA PURIFICATION DE MARIE ET DE LA PRÉSENTATION DE JÉSUS AU TEMPLE

Le sacrifice de Notre-Seigneur, figuré par tous les sacrifices de la loi, devait, comme ceux-ci, avoir quatre parties. La première était l'offrande faite à Dieu, ou la présentation solennelle de la victime; la seconde, son immolation sanglante; la troisième, sa consommation par le feu; et la quatrième, la communion, par laquelle Dieu, sous la figure du feu, et le peuple de son côté , étaient censés participer à la même victime en signe de parfaite réconciliation.

Par l'offrande qui lui en était faite, Dieu s'appropriait tellement la victime qu'il ne lui laissait plus l'usage d'elle-même, en sorte qu'elle ne vivait plus que pour lui. En signe de cette appropriation, le grand prêtre, lorsqu'on présentait certaines hosties au temple, mettait ses deux mains sur elles de la part de Dieu, figurant ainsi la possession parfaite que Dieu le Père prendrait un jour de Jésus-Christ sa véritable hostie.

Lorsque son Fils vint au monde, le Père éternel mit en quelque sorte sur la sainte humanité ses deux mains, c'est-à-dire son Verbe et son Esprit: son Verbe qui s'appropria la nature humaine, et son Esprit qui en prit une entière et irrévocable possession.

Si, dès le moment de l'Incarnation, le Fils de Dieu s'offrit ainsi et fit voeu d'hostie et de servitude à son Père, ce fut intérieurement et dans le secret des entrailles de Marie. Il venait cependant pour lui. rendre tous les devoirs auxquels les hommes sont obligés, les devoirs extérieurs et publics aussi bien que les devoirs intérieurs et cachés, et aussi pour rendre sensible aux hommes sa religion envers son Père.

D'ailleurs son sacrifice se faisant pour l'Église qui est visible, devait être visible lui-même en toutes ses parties. Il fallait donc qu'il réitérât publiquement son offrande; et dans quel lieu devait-il la renouveler ainsi, sinon dans le temple de Jérusalem, le seul asile de la vraie religion, dans le temple des Juifs, dont il venait perfectionner en sa personne la religion, pour la faire passer jusqu'à nous, et être lui-même la fin de l'ancienne loi et le principe de la. nouvelle.

Il venait accomplir en, sa personne, jusqu'au dernier iota, tout ce qui avait été prédit et figuré de lui. Or c'était dans le temple que devaient être offertes à Dieu toutes lés hosties ses figures; il fallait donc qu'il fût porté au temple de Jérusalem; et qu'il y réitérât solennellement son offrande, rendant ainsi à Dieu ses voeux devant son peuple, et par un culte extérieur et public : Vota mea Domino reddam, in conspectu omnis populi ejus.

C'est pourquoi Marie, instruite des prophéties qui l'annonçaient et des figures qui le représentaient, elle qui, ayant vécu l'espace d'environ douze ans dans le temple, avait adoré mille fois en esprit le sang véritable du Fils de Dieu en celui des victimes qu'elle voyait répandre tous les jours, Marie ne l'a pas plutôt reçu en sa possession, qu'elle désire d'aller au temple, afin de se démettre de tous ses droits sur lui, et de le livrer entre les bras de Dieu le Père pour le sacrifier.

Elle était dans une plus étroite obligation que personne de présenter pour elle-même à Dieu cette hostie, aux mérites de laquelle elle devait toutes les grâces dont elle se voyait comblée, et qui surpassaient celles que l'Église entière devait jamais recevoir. Marie; la plus innocente des créatures, la seule exempte de toute souillure, la seule digne d'approcher de Dieu avec confiance, étant la médiatrice de l'Église , devait offrir elle-même à Dieu dans le temple Jésus-Christ, notre hostie, et sy dévouer par avance à la mort, comme un jour elle irait le lui offrir sur le Calvaire. D'ailleurs, Dieu ayant défendu qu'on lui présentât aucune victime dérobée et voulant que chaque hostie lui fût offerte par les mains de ceux à qui elle appartenait, c'était à Marie de lui présenter cette hostie que la nature et 1a grâce lui avaient donnée si parfaitement et si singulièrement.

Source : Livres-mystiques.com

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
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