Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier

Postez ici vos intentions de prière.
amidelamisericorde
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CHAPITRE III. PRÉSENTATION ET SÉJOUR DE MARIE AU TEMPLE

Il différa néanmoins les noces, c'est-à-dire l'Incarnation, afin que dans l'intervalle l'épouse conçût des sentiments d'affection pour l'époux, qu'elle n'aimait point encore. Mais au lieu de soupirer après lui, elle l'oublia bientôt, et enfin, devenant idolâtre, elle fit alliance avec le démon et s'abandonna à lui, Ce maudit singe du Verbe incarné, se faisait offrir des sacrifices et traiter de Dieu; il avait même ses oracles, comme Dieu prenait plaisir à rendre les siens, et il tenait le genre humain dans le plus affreux esclavage. Lorsque la très-sainte Vierge parut au monde, c'était le temps des plus grands dérèglements de la gentilité.

Il n'y avait plus de religion que dans ce petit coin de la Judée; hors de là, plus de vraie connaissance de Dieu; tout était plein d'abominations : et si la gentilité pouvait comprendre le besoin qu'elle avait d'un Rédempteur, c'était par lexcès même de la dégradation où elle était réduite, malgré les arts et les sciences qui brillèrent alors de leur plus grand éclat.

Dans cet état, incapable d'appeler le Sauveur par ses voeux, lÉglise future a trouvé son supplément auprès de lui, dans la charité de Marie, qui était la partie la plus parfaite de cette même Église, ou plutôt qui la comprenait tout entière en sa personne, la Synagogue aussi bien que la gentilité. Dans son séjour au temple, elle était sans doute bien éloignée de penser que le mystère de l'Incarnation dût s'opérer en elle, et qu'elle fût le sujet où s'accomplirait cette promesse de l'union du Verbe avec l'Église : Ils seront deux dans une seule chair. Néanmoins, voyant par avance que, comme membre de l'Église, elle devait être épouse du Verbe incarné, elle soupirait après sa venue.

Elle éprouvait ces amours si violents, qui blessent l'âme et l'obligent à se plaindre; ces amours si impatients exprimés dans le Cantique des cantiques, et que la gentilité aussi bien que la Synagogue aurait dû ressentir à l'approche des noces qui lui étaient promises avec le Verbe incarné.

Le considérant dans l'état de ses grandeurs divines, Marie s'écrie donc, au nom de toute l'Église : « Que le Verbe divin, mon époux bien-aimé, cet époux si beau, si adorable, veuille me donner un baiser de sa bouche, en s'unissant à moi. O mon unique, mon bien-aimé, que les délices du paradis et les caresses divines sont bien plus douces que les plaisirs du monde et les satisfactions de la chair !

Tout ce que les parfums ont d'agréable, tout ce que le nectar a de doux n'est pas à comparer avec les douceurs et les plaisirs que je ressens à contempler votre beauté et à goûter votre sagesse. Votre nom seul m'embaume et votre souvenir me ravit: tout le monde est transporté à la pensée de votre personne. O Verbe divin attirez-moi après vous; que je ne vous abandonne point, même en voire retraite au ciel!

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE III. PRÉSENTATION ET SÉJOUR DE MARIE AU TEMPLE

Oh ! qu'aisément et que doucement nous vous suivrons partout où vous irez parler de Dieu, partout où vous irez répandre les parfums de votre sagesse.

Enfin après avoir longtemps gémi et soupiré, en demandant qu'il plût à votre amour de me conduire dans la douceur de votre jouissance et de votre union, que ne vous plaît-il de me découvrir votre beauté? Enfin, ô mon amour, c'est à ce coup que j'ai vu tous vos trésors de richesses immenses; j'ai goûté l'abondance infinie de vos douceurs; j'ai savouré le bonheur de l'union de votre sainte personne.

La grâce, ô mon Sauveur, est si grande, et la faveur si abondante, que le seul souvenir m'en réjouira pour jamais; le souvenir de ces deux mamelles divines, les lumières et les suavités qui nourrissent les deux parties de l'âme; l'entendement et la volonté. Seigneur, tous ceux qui veulent aller droit à Dieu et à la vérité, tous ceux qui désirent marcher dans la justice sont forcés de vous aimer. Il n'y a que les mondains et ceux qui suivent l'injustice qui ne vous goûtent pas.

Seigneur, mon maître, quand je vous vois auprès de moi, je me trouve si noire que je n'ose penser à m'approcher de vous; mais, toutefois, je n'ai rien dans mon coeur qui s'oppose à votre beauté, qui contredise votre grâce.

Je suis semblable à ces lieux où repose Salomon, qui n'ont rien de beau près de lui, et qui pourtant reçoivent leur beauté de son lustre. Filles de Jérusalem, imitez-moi, et vous aurez part à ses bonnes grâces; séparez-vous de tout péché, et vous serez aimées de lui. »

Ainsi occupée dans son séjour au temple à considérer les mystères du Fils de Dieu, Marie priait pour tous les hommes et s'acquittait de tous les devoirs de l'Église. Voyant les ravages du péché qui abîmait le monde, affligée de tant de crimes et de désordres dont la terre était remplie, elle souhaitait incessamment l'arrivée du Messie.

RÉFLEXIONS PRATIQUES.

En célébrant chaque année la fête de la Présentation, l'Église renouvelle la consécration qui fut faite d'elle-même à Dieu, à pareil jour, par Marie dans le temple de Jérusalem; elle demande par l'intercession puissante de cette divine Vierge d'avoir le bonheur d'être également présentée un jour par elle dans le temple de la gloire, qui est le ciel.

C'est ce qui arrivera lorsque, après la résurrection, tous les fidèles qui auront participé sur la terre à l'état de victime de Jésus-Christ, s'élèveront avec lui dans les cieux pour ne former qu'une seule hostie de louange à la gloire de la très-sainte Trinité. Vous mériterez ce bonheur, si vous entrez avec une bonne volonté dans les sentiments exprimés par les victimes du temple, qui étaient des figures non-seulement du sacrifice sanglant de Notre-Seigneur, mais encore du sacrifice intérieur de tous ses membres, qui sont les chrétiens.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE III. PRÉSENTATION ET SÉJOUR DE MARIE AU TEMPLE

RÉFLEXIONS PRATIQUES.


Les victimes qu'on amenait dans ce saint lieu, étant encore profanes comme faisant partie du monde, assujetti au démon par le péché, étaient d'abord séparées du siècle par une cérémonie religieuse, appelée l'oblation, qui les appropriait à Dieu et les consacrait à son culte. Dès ce moment, elles étaient censées n'avoir plus de vie que pour Dieu; et, en attendant le jour de leur immolation, elles étaient gardées dans le temple. Si on les nourrissait encore, c'était non pas en vue de les fortifier pour le travail, mais seulement de conserver leur vie jusqu'au temps du sacrifice.

Il n'était plus permis de les faire travailler, de s'en servir pour labourer la terre ou pour quelque autre usage profane; et l'on n'aurait pu, sans sacrilège, employer la toison des agneaux aux besoins des hommes, les hosties, par leur oblation, étant rendues entièrement propres à Dieu seul. Cela figurait les dispositions de dévouement total à Dieu, que la très-sainte Vierge possédait en éminence, et qu'elle a offertes pour vous en vous consacrant avec elle à Dieu dans sa sainte Présentation: dispositions dans lesquelles vous devez vous renouveler aujourd'hui, et que demande d'ailleurs dans les vrais chrétiens leur consécration ou leur oblation à Dieu par le saint baptême.

C'est pourquoi l'Église veut que les personnes qui entrent dans quelque société religieuse, pour y remplir avec plus de facilité et de perfection cette obligation commune, portent un habit particulier, qui; les séparant extérieurement du siècle, leur rappelle sans cesse qu'elles, sont toutes consacrées à Dieu, comme autant de saintes victimes.

Depuis votre baptême, votre vie et vos sens sont consacrés à Dieu. Vous en profaneriez l'usage, si vous vous en serviez pour plaire aux créatures, pour vous attirer leur estime ou leur affection. Pour répondre à votre vocation, vous ne devez plus user de la vue, de l'ouïe, du toucher, de l'odorat, du goût que pour Dieu ou conformément aux intentions de Dieu, sans jamais chercher à satisfaire votre sensualité, ce qui serait un acheminement au péché.

Pour agir dans cet esprit, renoncez à toute complaisance naturelle au commencement de vos actions : par exemple, en buvant, en mangeant, renoncez à tout le plaisir qui s'y rencontre ordinairement; en vous habillant, renoncez à tout désir de paraître; en étudiant, renoncez à toute curiosité; en conversant, renoncez à tout désir d'être aimé ou de plaire; en priant, renoncez à votre propre satisfaction et à tous vos goûts; en communiant, renoncez à toute recherche de consolations sensibles; dans l'exercice de la vertu, renoncez à toute complaisance en votre propre perfection. Enfin renoncez au soin trop empressé de votre corps, à l'amour inquiet de votre santé, à l'attache à la vie.

C'est dans cet esprit que la très-sainte Vierge a vécu; et c'est ce même esprit qu'elle a demandé pour vous à Dieu, dans sa présentation au Temple, offrant ses propres dispositions, pour qu'elles servissent de supplément aux vôtres. Donc, afin de renouveler aujourd'hui la consécration qu'elle a faite alors de vous-même, offrez à Dieu avec foi ces dispositions très-saintes, qui sont toujours vivantes dans l'âme de Marie, par l'opération du Saint-Esprit en elle. Elle vous les abandonne avec amour, comme un bien qu'elle a acquis pour vous; proposez-vous de vivre désormais en union avec elle, comme une parfaite hostie, entièrement et universellement consacrée à Dieu seul. Voilà ce que demande de vous l'oblation, qui est, la première partie de votre sacrifice.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE III. PRÉSENTATION ET SÉJOUR DE MARIE AU TEMPLE

RÉFLEXIONS PRATIQUES.


Les victimes qu'on amenait dans ce saint lieu, étant encore profanes comme faisant partie du monde, assujetti au démon par le péché, étaient d'abord séparées du siècle par une cérémonie religieuse, appelée l'oblation, qui les appropriait à Dieu et les consacrait à son culte.

Dès ce moment, elles étaient censées n'avoir plus de vie que pour Dieu; et, en attendant le jour de leur immolation, elles étaient gardées dans le temple. Si on les nourrissait encore, c'était non pas en vue de les fortifier pour le travail, mais seulement de conserver leur vie jusqu'au temps du sacrifice.

Il n'était plus permis de les faire travailler, de s'en servir pour labourer la terre ou pour quelque autre usage profane; et l'on n'aurait pu, sans sacrilège, employer la toison des agneaux aux besoins des hommes, les hosties, par leur oblation, étant rendues entièrement propres à Dieu seul.

Cela figurait les dispositions de dévouement total à Dieu, que la très-sainte Vierge possédait en éminence, et qu'elle a offertes pour vous en vous consacrant avec elle à Dieu dans sa sainte Présentation: dispositions dans lesquelles vous devez vous renouveler aujourd'hui, et que demande d'ailleurs dans les vrais chrétiens leur consécration ou leur oblation à Dieu par le saint baptême.

C'est pourquoi l'Église veut que les personnes qui entrent dans quelque société religieuse, pour y remplir avec plus de facilité et de perfection cette obligation commune, portent un habit particulier, qui; les séparant extérieurement du siècle, leur rappelle sans cesse qu'elles, sont toutes consacrées à Dieu, comme autant de saintes victimes.

Depuis votre baptême, votre vie et vos sens sont consacrés à Dieu. Vous en profaneriez l'usage, si vous vous en serviez pour plaire aux créatures, pour vous attirer leur estime ou leur affection.

Pour répondre à votre vocation, vous ne devez plus user de la vue, de l'ouïe, du toucher, de l'odorat, du goût que pour Dieu ou conformément aux intentions de Dieu, sans jamais chercher à satisfaire votre sensualité, ce qui serait un acheminement au péché.

Pour agir dans cet esprit, renoncez à toute complaisance naturelle au commencement de vos actions : par exemple, en buvant, en mangeant, renoncez à tout le plaisir qui s'y rencontre ordinairement; en vous habillant, renoncez à tout désir de paraître; en étudiant, renoncez à toute curiosité; en conversant, renoncez à tout désir d'être aimé ou de plaire; en priant, renoncez à votre propre satisfaction et à tous vos goûts; en communiant, renoncez à toute recherche de consolations sensibles; dans l'exercice de la vertu, renoncez à toute complaisance en votre propre perfection.

Enfin renoncez au soin trop empressé de votre corps, à l'amour inquiet de votre santé, à l'attache à la vie.

Source : Livres-mystiques.com

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C"est dans cet esprit que la très-sainte Vierge a vécu; et c'est ce même esprit qu'elle a demandé pour vous à Dieu, dans sa présentation au Temple, offrant ses propres dispositions, pour qu'elles servissent de supplément aux vôtres.

Donc, afin de renouveler aujourd'hui la consécration qu'elle a faite alors de vous-même, offrez à Dieu avec foi ces dispositions très-saintes, qui sont toujours vivantes dans l'âme de Marie, par l'opération du Saint-Esprit en elle. Elle vous les abandonne avec amour, comme un bien qu'elle a acquis pour vous; proposez-vous de vivre désormais en union avec elle, comme une parfaite hostie, entièrement et universellement consacrée à Dieu seul. Voilà ce que demande de vous l'oblation, qui est, la première partie de votre sacrifice.

Après qu'on avait égorgé les victimes, et qu'on en avait répandu tout le sang, on les plaçait sur l'autel, où elles étaient consumées par le feu des sacrifices, figure de Dieu lui-même. Ce feu sacré, en s'attachant à la victime et en la consumant, semblait la transformer en lui, la faire passer dans sa propre nature et l'élever au ciel.

Mais n'oubliez pas que la vie qu'elle avait perdue par l'effusion de tout son sang, était la figure de la vie du vieil homme, qui ne peut entrer au ciel, et qui doit périr en vous, par le glaive de la mortification intérieure : car vous n'arriverez jamais à la parfaite union avec Dieu par son saint amour, que vous n'ayez été ainsi immolé. Proposez-vous donc de recevoir avec soumission d'esprit et de coeur tous les coups que l'amour divin voudra bien porter à sa victime, quels que soient les instruments dont il se serve pour l'immoler.

Il avait ordonné que, dans certains sacrifices de l'ancienne Loi, on mit la victime en pièces; qu'on en séparât la graisse, les intestins, qu'on en coupât les pieds, la tête, l'épaule droite, sans excepter même de ce carnage les colombes qu'on lui offrait. C'était une figure grossière de l'immolation spirituelle des chrétiens, qui doivent vivre dans le monde comme des victimes destinées au sacrifice de tout elles-mêmes.

Pour entrer dans ces dispositions, unissez sans cesse votre sacrifice à celui de Jésus-Christ. Marie dans le temple ne le perdait jamais de vue, elle l'avait toujours présent; elle savait que si les hosties matérielles qu'elle voyait offrir avaient devant Dieu une si grande valeur, c'était uniquement à cause de Jésus-Christ, l'hostie par excellence: que ce soit aussi votre occupation habituelle dans l'oblation de votre sacrifice intérieur.

Vous aurez chaque jour, et à chaque heure du jour, à faire à Dieu quelque offrande de vos goûts, de vos inclinations, de votre délicatesse, de votre amour-propre, de votre susceptibilité, de votre volonté, de votre jugement : unissez-vous alors, par Marie, à Jésus, et ce que l'immolation pourrait avoir pour vous d'amertume se changera en douceur; du moins l'amertume que vous ressentirez sera tempérée par la suavité de l'onction intérieure que cette union répandra dans votre coeur.

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CHAPITRE III. PRÉSENTATION ET SÉJOUR DE MARIE AU TEMPLE

RÉFLEXIONS PRATIQUES.


Marie dans le temple adorait sans cesse Jésus-Christ, qui devait être immolé pour vous. Le sacrifice a été offert, et cette même victime est toujours dans son état d'immolation au très-saint Sacrement pensez fréquemment à elle, adorez-la, unissez-vous à elle, et offrez-lui tout ce que vous êtes, et tout ce qui est à vous.

Dans le temple, Marie l'appelait par des voeux continuels, par des désirs si ardents, si puissants, que le Verbe de Dieu, touché et attiré par de si vives instances, se communiquait à elle spirituellement, avant qu'elle le possédât corporellement par l'Incarnation. Jésus vous offre une semblable faveur, et si vous l'appelez à vous avec une foi vive et une charité ardente, vous pouvez recevoir, en proportion de l'ardeur de vos désirs, les mêmes effets que vous recevriez de sa part dans la sainte eucharistie.

Les communions spirituelles vous serviront d'ailleurs d'une très-digne préparation pour la communion sacramentelle. Que l'attente du divin Époux, qui veut se donner à vous si fréquemment dans le banquet eucharistique, ranime donc votre ferveur, et vous fasse soupirer après lui, ou plutôt qu'elle vous porte à recourir à Marie, votre supplément auprès de son fils. Offrez à Jésus les sentiments si parfaits, les désirs si purs, les voeux si ardents dont elle était embrasée dans son séjour au Temple. Vous ne pouvez vous disposer plus dignement à la sainte communion qu'en puisant dans le coeur de celle que l'Église appelle par excellence le vase insigne de la dévotion.

CHAPITRE IV. MARIAGE DE LA TRÈS-SAINTE VIERGE AVEC SAINT JOSEPH ET MYSTÈRE DE L'ANNONCIATION

Le Fils de Dieu, en se faisant homme par l'Incarnation, devait être saint dans sa chair, afin qu'il fût une victime digne d'être agréée de son Père. Sa chair, par conséquent, devait être formée d'un sang très-pur, très-chaste, très-saint, et conçue, non par la voie commune et ordinaire, qui à moins d'un privilège transmet le péché avec la substance; mais par l'opération de l'Esprit de Dieu, qui ne peut contribuer au péché ni le communiquer.

Enfin sa très-sainte Mère devait le concevoir et l'engendrer sans souffrir de déchet dans sa pureté virginale, comme le cristal qui reçoit et renvoie hors de lui les rayons du soleil, sans rien perdre de son lustre, et qui n'en brille, au contraire, qu'avec plus d'éclat.

Toutefois il convenait de cacher le mystère de l'Incarnation aux Juifs, qui n'auraient point immolé le Fils de Dieu s'ils l'eussent connu clairement. D'ailleurs il était de la sagesse divine de mettre la fécondité et la grossesse de Marie à couvert de la témérité des hommes, qui en eussent jugé indiscrètement, dans l'ignorance où ils devaient être de ce mystère, jusqu'au moment marqué par la divine Providence pour le manifester au monde. Dieu donna donc à la très-sainte Vierge saint Joseph pour époux, afin qu'il lui servît comme d'ombre et de manteau.

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CHAPITRE IV. MARIAGE DE LA TRÈS-SAINTE VIERGE AVEC SAINT JOSEPH ET MYSTÈRE DE L'ANNONCIATION

Saint Joseph est pour la très- sainte Vierge une image de la pureté du Père éternel. Étant donné pour être le gardien, la sûreté et la protection de cette divine Vierge, la créature la plus sainte et la plus précieuse qui dût exister après la sainte humanité du Sauveur, on ne saurait exprimer quel était son respect pour elle.

Il vit même séparé des biens de la terre et de toute créature; et l'Évangile nous le donne à contempler comme rempli d'une sainteté incomparable, en disant de lui qu'il était juste, c'est-à-dire saint. Sans doute, c'était un port extérieur grave et modeste; c'était une composition admirable, une décence non pareille, à cause de celui dont il était l'image vivante.

Quelle sagesse! quelle force ! quelle prudence ! quelle simplicité! Je ne crois pas que jamais il y eut rien de pareil au monde.

Si Dieu le Père a pris ce saint pour donner l'idée de ses perfections, s'il a rendu visible en lui ce qui était caché en son essence de toute éternité, s'il l'a choisi pour en faire l'image de sa sainteté, quelle idée doit-on se former de saint Joseph?

Dieu lui donne avec abondance son esprit de Père; il exprime sensiblement en lui toutes ses perfections divines, sa sagesse, sa prudence, son amour, sa Miséricorde; il en fait le caractère de toutes ses beautés.

Enfin , comme Dieu le Père est invisible en sa personne, et même incompréhensible dans son être et dans ses productions, il l'a rendu comme invisible et caché à nos esprits, et, à mon sens, hors d'état dêtre compris par les hommes.

Saint Luc, qui a décrit soigneusement la nativité de Notre-Seigneur, et qui témoigne être plus instruit de sa génération temporelle que tout autre évangéliste, nous apprend que le Père éternel envoie un ange à la très-sainte Vierge pour avoir son consentement exprès , et pour être le médiateur de son alliance avec elle.

Le nom même de cet .ange, appelé Gabriel, qui signifie homme de Dieu, exprimait l'objet de ce passage célèbre, c'est-à-dire que le Fils de Dieu venait en terre.

Quelle n'est pas déjà la grandeur de Marie, qui a pour ministre et pour serviteur l'un de ces premiers anges qui, au rapport de l'Écriture, sont au nombre de sept, toujours debout devant la divine Majesté?

Incomparables esprits, sublimes intelligences, qui, n'ayant pour supérieur que Dieu même, ne peuvent être envoyés que par lui: au lieu que les autres sont envoyés par les anges qui sont au-dessus d'eux.

C'est l'un de ces esprits éminents qui est envoyé comme serviteur à Marie, encore trop heureux de l'aborder et de la saluer.

O bienheureux ange de Dieu choisi du milieu de tous les esprits célestes pour être le dépositaire des secrets de Dieu le Père, L'ambassadeur de son amour, le médiateur de sa divine alliance, le spectateur de ses délices !

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CHAPITRE IV. MARIAGE DE LA TRÈS-SAINTE VIERGE AVEC SAINT JOSEPH ET MYSTÈRE DE L'ANNONCIATION

Dieu s'explique à saint Gabriel de deux secrets adorables qui ont de quoi ravir un million créatures en admiration : d'abord de son amour immense pour tout le genre humain, qu'il veut sauver et délivrer de la mort éternelle, par l'incarnation et par la mort sanglante de son propre Fils; et ensuite de l'amour qu'il a pour la très-sainte Vierge, l'ayant choisie afin de faire naître d'elle et de sa sainte substance ce même Fils en la vertu de son Saint-Esprit.

Mais, sachant quelles difficultés l'esprit de Marie trouverait à cette proposition il lui fait porter par saint Gabriel les paroles les plus puissantes et les plus efficaces pour les lever.

Le premier de ces empêchements était sa profonde humilité, que Dieu voulait ménager en lui faisant une proposition si magnifique. Cette parfaite humilité découvrait à Marie, et mettait à nu devant ses yeux sa bassesse et sa vileté.

Elle la tenait en esprit aux pieds de toutes les créatures, comme un néant, indigne de tout , infiniment distante de Dieu , aussi basse et aussi vile que Dieu est grand en lui-même. Pour lever cet obstacle, sans donner à Marie aucune occasion de retour et d'estime d'elle-même , Dieu la fait saluer ainsi par l'Ange en l'abordant : Je vous salue, pleine de grâce; le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes.

En la saluant de la sorte, saint Gabriel révère en elle des prodiges de grâce qu'il ne peut concevoir; il admire cette plénitude, qui contient tout ce qui est répandu dans les ordres de tous les anges, et ce qui sera distribué un jour entre tous les saints; Marie les surpassant d'autant que sa dignité de Mère de Dieu surpasse celle des serviteurs et des ministres. Je vous salue, pleine de grâce, lui dit-il : parole inspirée par la divine sagesse.

Il ne l'appelle pas pleine de mérite: la créature y pourrait avoir quelque part; il lui dit qu'elle est pleine de grâce, c'est-à-dire des dons de Dieu, pleine de sa charité, de sa Miséricorde; ce qui dans une créature innocente ne pouvait donner lieu à aucune estime de soi-même, la grâce étant un don où la créature n'a point de part, et venant de Dieu seul, qui en est le distributeur et le père.

Aussi ces paroles, loin d'exposer l'humilité de Marie, lui fournissent l'occasion de s'humilier de plat en plus.

Elle ne peut les souffrir sans trouble; elle est comme honteuse de se voir honorée par un envoyé céleste : Ayant entendu l'Ange, elle fut troublée de ses paroles, et pensait en elle-même quelle pouvait être cette salutation.

Le sujet de l'humiliation de Marie, conçue dans l'innocence, ne pouvait être que la vue de son néant. Ce qui la tenait humiliée, c'était de voir qu'elle n'était rien par elle-même, qu'elle n'avait rien de soi; que tout ce qui était en elle appartenait à Dieu, qu'il en méritait seul l'honneur et la louange, et qu'il pouvait lui ôter tout en un moment, comme en un instant il lui avait tout donné.

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CHAPITRE IV. MARIAGE DE LA TRÈS-SAINTE VIERGE AVEC SAINT JOSEPH ET MYSTÈRE DE L'ANNONCIATION

Marie, continue l'Ange, ne craignez point, car vous avez trouvé grâce devant Dieu; voilà que vous concevrez et enfanterez un fils, à qui vous donnerez le nom de Jésus, parce qu'il sauvera son peuple en le délivrant de ses péchés. Il sera grand et le Fils du Très-Haut : le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père, il règnera éternellement sur la maison de Jacob; et son règne n'aura point de fin.

Cette déclaration lui suggérait les motifs les plus forts de consentir à la naissance de Jésus-Christ. Rien ne pouvait toucher son coeur comme la proposition qui lui était faite, de procurer par là l'accomplissement des desseins de Dieu, la gloire du Fils, le salut des hommes.

La seconde difficulté était tirée de la virginité de Marie. Comment cela se fera-t-il, dit-elle à l'Ange, car je ne connais point d'homme : c'est-à-dire j'ai fait voeu de virginité. Elle ne voyait pas avec le seul secours de la grâce ordinaire, ou plutôt elle ignorait pleinement qu'elle concevrait sans avoir connaissance d'un homme.

Dieu voulut qu'elle fût privée de la vue nette et claire qu'elle aurait pu avoir de ce mystère, afin de l'obliger à s'abandonner parfaitement à lui, en toute foi et confiance, sans discuter, et sans prendre tous les éclaircissements qu'un esprit moins soumis et plus curieux aurait pu désirer.

Dieu répond donc ainsi par son ambassadeur à cette seconde difficulté: Le Saint-Esprit surviendra en vous, et la vertu du Très-Haut vous ombragera ; c'est pourquoi le saint qui naîtra de vous sera appelé le Fils de Dieu.

L'Esprit-Saint était déjà venu en Marie, au moment de sa conception. Il l'avait préservée du crime d'origine, et sanctifiée de la manière la plus parfaite qu'une âme sainte le pouvait être.

Étant destinée pour la maternité divine, elle était dés lors pleine e grâce, et était même remplie de la perfection nécessaire à la fécondité divine. Néanmoins il lui fallait un surcroît de dons magnifiques pour soutenir la dignité d'Épouse du Père éternel et de Mère de son Fils.

C'est pourquoi l'Ange lui dit que le Saint-Esprit surviendra en elle, c'est-à-dire qu'il viendra en elle une seconde fois pour verser dans son âme une nouvelle plénitude de dons, d'ornements précieux et de grâces divines qui la rendront digne de ces augustes titres d'Épouse et de Mère de Dieu.

D'où vient que l'Ange prononce ces dernières paroles : le Saint-Esprit surviendra en vous, après l'avoir glorifiée au sujet de la première plénitude de sa grâce : Ave, gratia plena.

La vertu du Très-Haut vous ombragera, ajoute-t-il, c'est-à-dire la vertu la plus sublime de Dieu vous rendra féconde, et ce qui naîtra de vous sera saint, saint de la sainteté du Père et de celle du Saint-Esprit qui surviendra en vous. Rien n'est impossible à Dieu.


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CHAPITRE IV. MARIAGE DE LA TRÈS-SAINTE VIERGE AVEC SAINT JOSEPH ET MYSTÈRE DE L'ANNONCIATION

La Sainte Vierge prononce alors, de toute l'étendue de son coeur, ces paroles ineffables: Ecce ancilla Domini, fiat mihi secundum verbum tuum. Voici la servante du Seigneur; qu'il fasse de moi ce qu'il voudra, selon le pouvoir absolu et la pleine puissance que le souverain de l'univers doit avoir sur sa pauvre et chétive créature.

On voit par là trois vertus éminentes et profondes dans laTrès-Sainte Vierge: son humilité, sa chasteté, et, par-dessus tout, son abandon parfait entre les mains de Dieu, pour être et devenir ce qu'il désire : se confiant en lui pour toute sa conduite, et soumettant sa raison et sa sagesse particulière à l'éminence de la sagesse et de la sainteté de Dieu.

De son côté Dieu, faisant dépendre le mystère de l'Incarnation du consentement de Marie, l'établit la médiatrice du don sacré qu'il va faire au monde; il la rend dépositaire du trésor de notre rédemption, et il apprend à toute l'Église à aller à Marie, comme au tabernacle et au sanctuaire où habite et repose l'objet de ses délices et de ses complaisances.

RÉFLEXIONS PRATIQUES. L'ANGELUS.

Le divin mystère de l'Incarnation, ainsi qu'on vient de le voir, contient en abrégé toute la religion chrétienne.

Les trois adorables personnes de la Très-Sainte Trinité s'y rencontrent, comme le terme et la fin dernière de toute religion; Jésus-Christ y est présent, rendant en notre nom tous les hommages dus à la Divinité; la Très-Sainte Vierge, sa Mère, s'y trouve aussi, comme le temple le plus saint, le plus aimable qu'il puisse avoir au monde.

Pour louer Dieu dans ses grandeurs, nous avons recours à Jésus-Christ, le médiateur de nos louanges; et pour glorifier Jésus-Christ, nous avons besoin de la Très-Sainte Vierge, qui seule est digne de le glorifier parfaitement.

Mais en sa qualité de Mère de Dieu, elle mérite elle-même nos respects et nos hommages; et à son égard nous avons encore besoin de supplément, n'étant pas dignes de lui rendre par nous-mêmes les devoirs qui lui sont dus.

C'est donc une dévotion très-juste et très-utile de s'unir à saint Gabriel, et en lui à tous les saints anges, pour l'honorer dignement. Dieu lui- même s'est servi de ce saint Archange comme d'un ministre en rapport avec la grandeur de la très-sainte Vierge et avec les devoirs qu'il lui faisait rendre.

Saint Gabriel a été témoin des prodiges que Dieu a opérés en elle; il a connu par son expérience tout ce qu'elle mérite d'honneur et de respect; nous devons donc être soigneux d'entrer dans sa dévotion et sa religion envers elle, et le considérer, ainsi que tous les autres anges, comme les ministres de cette auguste Reine, auxquels les hommes doivent s'unir pour l'honorer, pour la louer et la servir.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE IV. MARIAGE DE LA TRÈS-SAINTE VIERGE AVEC SAINT JOSEPH ET MYSTÈRE DE L'ANNONCIATION

RÉFLEXIONS PRATIQUES. L'ANGELUS.


L'Église elle-même nous propose un moyen facile de remplir tous ces devoirs de religion, dans la dévotion connue sous le nom de l'Angelus. Le but de cette pratique est, en effet, de glorifier la Très-Sainte Trinité, pour le bienfait ineffable de l'Incarnation , d'honorer Jésus-Christ, et de rendre aussi nos devoirs à la bienheureuse Vierge, sa mère.

D'abord l'Église sonne l'Angelus trois fois le jour, le matin , à midi et le soir; et trois coups à chaque fois, afin de nous rappeler, par ce signal mystérieux, que toute sa dévotion envers Jésus-Christ est rapportée par lui à la gloire et à l'honneur des trois personnes divines. Elle nous fait connaître par là qu'elle n'annonce autre chose que l'amour et la gloire de cette Trinité adorable; dont Jésus-Christ est la louange, et à laquelle il nous a tous dédiés et consacrés par le baptême.

L'Église n'ignore point que les fidèles ne sont pas dignes d'honorer les mystères de Jésus-Christ, que même ils ne les connaissent guère; elle sait bien que la Très-Sainte Vierge les a mieux connus et honorés que personne; qu'elle a le plus participé à leurs dons et à leurs grâces. C'est pourquoi, dans la dévotion de l'Angelus, elle nous fait réciter trois fois l'Ave Maria, nous invitant ainsi à nous unir à Marie, afin que par cette parfaite adoratrice de Jésus-Christ, nous lui rendions les honneurs et les hommages qui lui sont dus dans ses mystères, et que dans cette union nous participions aux dons et aux grâces de ces mêmes mystères.

Enfin, pour respecter et pour honorer la gloire et la grandeur de la Très-Sainte Vierge elle-même, l'Église dans la dévotion de l'Angelus nous remet devant les yeux le message de l'Ange, et nous fait même répéter les paroles de louange qu'il lui adressa, afin de nous avertir d'approcher d'elle dans les mêmes dispositions avec lesquelles en approcha saint Gabriel, député du Père éternel, et rempli de son saint amour envers elle.

Voici donc dans quels sentiments il convient de réciter l'Angelus :

1° En prononçant ces paroles : L'Ange du Seigneur annonça à Marie, etc., il est bon d'honorer l'excellence de saint Gabriel, qui avait en soi quelque chose de grand et de bien auguste, puisqu'il a été choisi, du milieu de tous ses frères, pour être l'ambassadeur de Dieu auprès de Marie.

On peut respecter aussi son obéissance admirable qui le fait partir du ciel en un instant, tout rempli du feu de l'amour de Dieu le Père envers Marie, et de zèle pour l'accomplissement de ses desseins. On peut honorer encore sa fidélité parfaite, puisque, après qu'il a accompli son ambassade et satisfait aux desseins du Père Éternel, aussitôt il disparaît.

Il se retire en Dieu, afin de lui rendre, dans son sein adorable, une religion parfaite et les devoirs de cet amour souverain qui lui fait préférer Dieu à toutes choses, sans égard pour la douceur qu'il goûtait dans l'entretien de la Très-Sainte Vierge, quelque saint, quelque pur, quelque admirable qu'il fût.

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CHAPITRE IV. MARIAGE DE LA TRÈS-SAINTE VIERGE AVEC SAINT JOSEPH ET MYSTÈRE DE L'ANNONCIATION

RÉFLEXIONS PRATIQUES. L'ANGELUS.


Mais surtout avant de réciter: Je vous salue, etc.... on s'unira à la religion de saint Gabriel envers Marie, pour aborder cette divine Mère avec le respect et l'honneur qui lui sont dus. Car les paroles de l'Ange : Je vous salue, pleine de grâce; le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes, furent accompagnées de l'hommage intérieur le plus parfait que Marie ait reçu ou qu'elle recevra jamais d'aucune créature, puisqu'elles lui furent portées de la part du Père Éternel, dont saint Gabriel était l'interprète et l'ambassadeur.

Aussi l'Église, le considérant comme le plus digne supplément de nos devoirs envers la très-sainte Vierge, ne se lasse pas de s'unir à la religion de ce saint Ange, et d'adresser à Marie les propres paroles par lesquelles il la salua, afin de participer ainsi à sa vénération et à son amour pour elle.

Enfin, comme elle sait bien que Marie est notre médiatrice auprès de Jésus-Christ, et le supplément de notre religion envers lui, elle ajoute toujours cette invocation aux paroles de l'Ange : Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort. En récitant : Je vous salue, Marie, etc.... on s'unira donc à saint Gabriel pour offrir à cette auguste Reine les hommages religieux qu'il lui rendit en l'abordant, et on lui offrira aussi les respects et les supplications de toute l'Église.

2° On s'unira encore à lui en disant : Voici la servante du Seigneur, etc.... afin d'honorer et de respecter avec lui les sentiments d'anéantissement parfait dont la très-sainte Vierge était toute pénétrée en les prononçant, et qu'elle a toujours conservés dans son coeur. L'abandon qu'elle fit alors d'elle-même à Dieu en qualité de servante, fut l'hommage le plus pur et le plus parfait qu'il eût jamais reçu; et l'Église nous fait répéter les paroles mêmes qu'elle prononça, afin que nous unissant à ses dispositions, nous entrions en participation de son esprit de servitude envers Jésus-Christ.

Dans cette vue, nous nous tiendrons recueillis quelques instants, pour donner au Saint-Esprit le temps de répandre dans nos cœurs cette grâce de servitude. L'esprit de. servitude à Jésus-Christ demande de notre part une confiance et un abandon sans retour, entre les mains de ce béni et fidèle maître, qui est tout sage, tout-puissant, tout bon, et qui par ses perfections supplée à notre aveuglement et à notre amour-propre, qui sont trop souvent, hélas les directeurs que nous consultons.

A proprement parler, l'esprit de servitude est une grande pureté d'intention avec un désir ardent de la gloire de notre Maître. Cela suppose une grande mortification des désirs naturels, un grand, amour pour Notre-Seigneur, enfin un amour sincère de la croix, du mépris, de la pauvreté, de la souffrance, afin qu'au service de notre Maître nous ne trouvions rien qui nous arrête en chemin.

C'est ce qu'il faut conjurer la très-sainte Vierge de nous obtenir, pendant que, unis de cœur à saint Gabriel et à l'Église, nous réciterons pour la seconde fois : Je vous salue, Marie.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE IV. MARIAGE DE LA TRÈS-SAINTE VIERGE AVEC SAINT JOSEPH ET MYSTÈRE DE L'ANNONCIATION

RÉFLEXIONS PRATIQUES. L'ANGELUS.


3° Lorsqu'on ajoute : Et le Verbe s'est fait chair, etc..., il faut s'unir à Marie, pour adorer avec elle les abaissements incompréhensibles du Verbe incarné, et les hommages parfaits qu'il rendit à la majesté de Dieu, au moment de l'Incarnation, qui furent des hommages infinis, dignes de sa grandeur. En récitant pour la troisième fois : Je vous salue, etc.... on se donnera à la très-sainte Vierge, pour demander par elle de participer à la vie du Verbe incarné, qui devrait être celle des chrétiens.

Car si l'Église nous invite, trois fois le jour, à la récitation de l'Angelus, c'est pour nous rappeler Jésus-Christ, la source de notre vie, et nous attirer à lui afin de nous remplir de son Esprit. Elle le sonne le matin, pour que nous commencions la journée par Jésus-Christ. Elle le sonne à midi, afin que nous renouvelions en nous son souvenir et que nous le gardions jusqu'au soir. Elle le sonne, encore à la fin du jour, afin que nous terminions nos pensées par Jésus-Christ, comme nous les avons commencées par lui, et pour que nous nous endormions et nous reposions dans son sein. Ainsi l'Angelus a pour but de nous faire vivre jour et nuit dans la présence et l'amour de Jésus-Christ et de ses saints mystères.

Dans loraison qui termine cette dévotion, l'Église nous fait honorer trois mystères principaux: lincarnation, la mort et la résurrection de Jésus-Christ. Le matin, en récitant cette oraison, on peut se proposer dhonorer plus particulièrement le mystère de lanéantissement du Verbe dans l'Incarnation, et les divines occupations de l'âme du Sauveur pour l'honneur de Dieu et la sanctification des hommes. Car l'Église souhaite que ses enfants commencent toutes leurs journées, qui sont autant d'images de la vie, dans le même esprit que Jésus-Christ a commencé la sienne. A midi, nous pourrons faire une attention particulière au mystère de la Résurrection, par la vertu duquel nous participons à le vie du Sauveur ressuscité, lequel doit croître et se développer, jusqu'à ce qu'il soit parfaitement formé dans nos coeurs.

Cette vie inspire l'amour des choses éternelles, et le mépris de celles d'ici-bas; elle fait que nous n'usons plus de celle-ci qu'avec dégoût, bien loin de nous y attacher. Le soir, enfin, on peut honorer le mystère de la mort et de la sépulture, afin de finir notre journée comme Notre-Seigneur a fini sa vie, et de prendre notre repos et notre sommeil en union avec lui dans son tombeau. Car de même que le jour du chrétien est une image de sa vie, ainsi la nuit lui doit être une image de sa mort.

Il est bon d'ajouter une petite élévation à Jésus-Christ mort et enseveli, pour lui demander l'esprit et la grâce du sacrement de l'extrême-onction, qui a sa source en ces divins mystères. Cette grâce nous mettra à couvert de la malice du démon, qui pourrait nous surprendre durant le sommeil; car en cet état nous sommes faibles comme dans l'agonie, perclus et privés de nos sens et de notre raison. Enfin, comme nous nous serons reposés avec Jésus-Christ, en attendant la résurrection du matin, nous devons nous lever, le lendemain, dans les sentiments où il était en sortant du tombeau; remerciant Dieu de la nouvelle vie qu'il nous donne, pour l'honorer et le servir.

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CHAPITRE V. ACCOMPLISSEMENT DU MYSTÈRE DE L'INCARNATION PAR LEQUEL MARIE DEVIENT MÈRE DE DIEU

Dans le mystère adorable de l'Incarnation, Dieu a fait trois choses en la très-sainte Vierge : la première a été d'orner son âme des dons et des beautés les plus magnifiques qui puissent être Communiquées à une simple créature; la seconde, de former le corps et l'âme de Jésus-Christ; la troisième, d'unir la divinité du Verbe à cette humanité au moment de sa formation.

Le Saint-Esprit est envoyé de Dieu le Père pour commencer ce mystère, en versant dans l'âme de Marie une surabondance de grâces et de dons bien supérieure à tout ce qu'il y avait déjà répandu. Ce divin Esprit épanche en elle une plénitude de grâce et de sainteté digne de l'Épouse du père, de la Mère du Fils et du tabernacle de ce même Esprit; une plénitude qui la dispose à recevoir un Fils, qui est la sainteté même, qui habite de toute éternité dans le Saint des saints, dans le sein adorable de Dieu.

Il travaille par conséquent à faire en Marie une demeure en rapport avec la dignité incomparable du Fils unique de Dieu. Cette beauté de Marie, cette sainteté divine, cette grandeur inconcevable dit des trésors qui surpassent toute pensée; c'est un ouvragé. que Dieu seul peut comprendre, comme lui seul peut l'opérer.

Le deuxième effet produit dans Marie est d'y former le corps et l'âme de Jésus-Christ. Ce Saint-Esprit qui vivifie, qui est le principe de vie, qui répand cette vie où il veut, sépare dans tout le sang, et par conséquent dans tout le corps de la très-sainte Vierge, la plus pure substance pour la formation du corps de son Fils. En même temps il sanctifie la substance qu'il prend ainsi d'elle; et comme ce Fils doit être semblable à Marie, l'image de sa substance, elle se sent elle-même de cette sanctification.

En outre, ce divin Esprit, qui supplée quand il veut, immédiatement et par lui-même, aux dispositions ordinaires de la sagesse de Dieu, supplée à tout ce qui manquait pour la formation de ce corps. La très-sainte Vierge, dans laquelle se sont opérées alors des choses admirables et incompréhensibles à l'homme, s'est trouvée purement passive à cette opération, le tout s'étant seulement passé en sa présence et en sa personne.

A ce moment, les trois personnes divines forment la créature raisonnable la plus parfaite, je veux dire l'esprit le plus grand, le plus accompli, l'âme la plus belle, la plus vaste qui puisse être, pour recevoir le plus de connaissances et de lumières de Dieu, qui se puisse concevoir. Et alors même, pendant que l'Esprit divin embrase la sainte Vierge des flammes de son amour et la fait entrer dans l'union parfaite où Dieu voulait l'attirer, le grand mystère s'opère.

La sainte Vierge se soumet, en disant : Qu'il me soit fait selon votre parole; et, en même temps que l'âme est unie au corps lui-même, le Verbe substitue par une douce prévention sa personne divine à la personne ordinaire qui aurait dû naître de cette union de l'âme et du corps, n'eussent été mutuellement prévenus par lui ainsi le Saint-Esprit, avec le Père et le Verbe, prévenant la formation de la personne qui aurait dû rejaillir, et y substituant la personne divine du Verbe, le Verbe fut fait chair, du consentement exprès de Marie.

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CHAPITRE V. ACCOMPLISSEMENT DU MYSTÈRE DE L'INCARNATION PAR LEQUEL MARIE DEVIENT MÈRE DE DIEU

O divin et adorable moment, secrète et inscrutable sagesse de Dieu, dans la formation de son Verbe fait chair ! Ce n'est pas un enfant que Marie conçoit, c'est un homme parfait.

Dieu le père engendrant le Verbe incarné, le fait homme parfait dans ce moment-là même; c'est-à-dire aussi parfait dans la lumière de sa raison et aussi avancé dans sa sagesse (dans lesquelles consiste proprement la vie de l'homme), qu'il le sera à l'âge de trente-trois ans, au moment de sa mort; et alors aussi il verse dans l'âme de Jésus-Christ la plénitude des trésors de sa sagesse et de sa science.

La femme environne l'homme, selon l'expression de l'Écriture; c'est l'homme parfait par excellence, dont Adam, créé parfait, ne fut qu'une figure très,-légère qui marquait quelle serait la sagesse de Jésus-Christ à sa naissance, sa perfection et sa parfaite ressemblance avec Dieu.

Car le second homme n'est pas une simple ressemblance de Dieu, comme était Adam; il est en sa divine personne son image essentielle et son essence même.

Effet admirable des merveilles de l'Incarnation! La sainte humanité n'ayant de personne que dans le Verbe, Marie est véritablement Mère de Dieu, à cause de l'unité de la personne. Le Fils de Marie est le Fils même du Père éternel; et Jésus-Christ n'est pas plus véritablement appelé Fils de Dieu que Fils de la Vierge Marie.

Cette ineffable dignité de mère de Dieu rend Marie incompréhensible aux hommes et aux anges.

On assure de saint Denys qu'il l'eût prise pour une divinité s'il n'eût eu la foi, et cela est très-véritable à cause de l'union très-intime de Dieu habitant en Marie, qui la transformait en quelque sorte en lui. L'Écriture dit des justes qui vivent encore sur la terre, qu'ils sont transformés de clartés en clartés, par l'Esprit du Seigneur; ce que les Pères grecs appellent Déification; et qui, d'après saint Jean et saint Paul, doit être achevé au ciel dans les bienheureux : En voyant Dieu tel qu'il est, nous lui serons semblables.

Il n'y a pas moyen d'expliquer ces choses, ni d'en parler. Que dirons-nous donc de la maternité divine? Cette dignité auguste fait que tout fléchissant devant Marie, reconnaît par un silence religieux qu'elle est au- dessus de tous les respects et de toutes les louanges imaginables.

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CHAPITRE V. ACCOMPLISSEMENT DU MYSTÈRE DE L'INCARNATION PAR LEQUEL MARIE DEVIENT MÈRE DE DIEU

Quels dons Jésus-Christ ne fait-il pas à sa Mère ! Elle lui communique sa vie, son être, son sang; elle le fait participant de tout ce qu'elle a et de tout ce qu'elle est. Jésus-Christ n'en fait pas moins pour elle. Il la communie à ses grâces, à ses trésors immenses, à sa vie divine; en un mot, il se donne tout à sa mère.

Dès les premiers moments de l'Incarnation, le Verbe fait chair, qui, selon l'expression de lÉcriture, était alors comme l'Époux sortant de sa couche, tout embaumé de son Père, tout enivré des délices de Dieu, tout absorbé dans l'amour; après avoir prié pour Marie, et s'être offert pour elle à Dieu, versa en effet dans elle les prémices de son Esprit, de sa vie, et les trésors immenses de sa charité.

Si après être rentré dans le sein de son Père, par sa glorieuse Ascension, il répandit dans le coeur des Apôtres, pour prémices de son Esprit, les richesses les plus abondantes qu'il ait depuis versées dans son Église; combien ces prémices de grâce, lorsqu'il descendit lui-même du sein du Père dans sa Mère, ont-elles été fécondes, abondantes, magnifiques

En se revêtant de notre nature, le Verbe venait épouser l'Église, et Marie était l'auguste palais où devaient être célébrées ces saintes et divines noces. Au moment donc où le Verbe prit chair, n'étant alors qu'un avec sa Mère, il épousa l'Église dans la personne de sa Mère, et répandit en plénitude dans l'âme de Marie, dans ce magnifique intérieur, tous les trésors qu'il devait communiquer à l'Église, à ce monde nouveau qu'il considérait déjà dans elle.

Dans le sein de Marie comme dans le premier temple de la religion chrétienne, il rend à Dieu son Père les devoirs que son égalité divine et éternelle avec lui ne lui avait pas permis de lui rendre.

C'est là que Dieu le Verbe, égal à son Père de toute éternité, qui n'avait pu s'abaisser au-dessous. de soi-même, se trouve en notre chair par le moyen de ce sein maternel, admirant un Dieu, adorant un Dieu, et le magnifiant dans toute l'étendue de sa gloire; là enfin que le Fils devient, dans sa nature humaine, inférieur au Père, et que le Père est adoré autant qu'il est adorable. Dès ce, premier moment de son Incarnation, voyant tout ce que son Père pourrait agréer de satisfactions extérieures pour la réparation de sa gloire, Jésus-Christ témoigne vouloir le lui offrir, et déjà il le fait en désir.

Il offre à son Père toute sa vie et celle de tous ses membres; il consacre l'Église, pour être immolée avec lui en sacrifice d'expiation sur la croix, en attendant le sacrifice de l'éternité, où il la consommera avec lui pour ne faire de lui et d'elle qu'une seule hostie de louange.

Ainsi Marie est le temple vivant où Jésus-Christ offre, par avance, le sacrifice du temps et de l'éternité. Le sein de Marie est l'image du ciel et la figure du sein du Père, où Jésus-Christ offrira sur l'autel d'or, dont parle l'Écriture, et qui est la personne même du Verbe, les louanges de son coeur et celles de tous les fidèles consommés en lui dans la gloire.

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CHAPITRE V. ACCOMPLISSEMENT DU MYSTÈRE DE L'INCARNATION PAR LEQUEL MARIE DEVIENT MÈRE DE DIEU

Bien plus, dès ce premier instant de sa conception, se trouvant redevable à Marie de sa génération comme homme et du pouvoir de mériter, qui est son humanité sainte, et qui lui donne le moyen de sanctifier ainsi le nom de Dieu et de lui offrir les premiers devoirs de sa religion, dans toute la plénitude de son amour, il rend sa Mère participante de ses adorations, de ses louanges, et la fait la seconde adoratrice parfaite en esprit et en vérité de la grandeur de Dieu.

Elle sent ses dispositions intérieures. Il les a communes avec lui. Si le Fils rend ses devoirs, au Père par ses élévations en lui, la très-sainte Vierge se trouve de même élevée vers Dieu, en l'unité du Saint-Esprit.

Elle est une image accomplie des beautés de Jésus-Christ. Qui voit le Père voit le Fils, et qui voit le Fils voit le Père; ainsi peut-on dire, jusqu'à un certain point: Qui voit la Mère voit le Fils, et qui voit le Fils voit la Mère. Le Fils est la gloire du Père, et Marie est la gloire de Jésus-Christ.

O Mère incomparable! heureuse Vierge, vous recevez et vous donnez tout ce qu'il y a de plus grand et de plus auguste au monde! Vous recevez en vous la plénitude de la divinité du Verbe, et vous rendez au Père, par le Fils, toutes les louanges et les gloires qui peuvent l'honorer.

Adorable mystère! que vous êtes inconnu; qu'il y a peu d'âmes qui vous révèrent ! O mon Dieu, qui sera digne de pénétrer ce secret divin, d'être introduit dans ce sanctuaire inaccessible?

Ange, dites à présent avec raison, en saluant Marie : Ave, gratia plena. Si vous honoriez cette auguste princesse, lorsqu'elle n'était encore que servante; si vous vénériez cette sainte âme, à cause de sa capacité pour recevoir en elle les dons de Dieu, que sera-ce maintenant qu'elle en est toute remplie; non pas toutefois.

Comme le canal d'une fontaine, par l'écoulement de la source; non pas comme une rivière remplie par l'épanchement de la mer; mais comme un abîme sans fond et sans limites, qui comprend l'océan même de la divinité?

C'est une merveille inconcevable à tous les esprits célestes, que cette immensité de grâces, et qui les oblige tous à la vénérer en silence.

Aussi reste-t-il dans l'esprit de l'ange Gabriel, après la connaissance, qu'il a eue de l'âme de Marie, et de quelques opérations du Saint-Esprit en elle, un désir ardent de connaître ce qui peut être compris dans cet auguste intérieur; et nous pouvons bien dire aussi de tous les autres esprits célestes, qu'ils désirent d'entrevoir ses ravissantes beautés : In quem desiderant Angeli prospicere.

O grandeur inconcevable de Marie! ô sainteté ineffable! tu me ravis, tu m'arraches les larmes des yeux, tu m'ôtes la parole. du coeur, la pensée de l'esprit; je te révère et ne puis plus.

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CHAPITRE VI. MYSTÈRE DE LA VISITATION

Après que Dieu eut rendu Marie, dans l'Incarnation, la Mère de Jésus-Christ selon la chair, il voulait qu'elle fût, selon l'esprit, la vraie Mère de tous les chrétiens, qu'elle communiquât à chacun la vie spirituelle que son fils venait apporter au monde. C'est ce qui nous est montré d'une manière sensible dans la Visitation par le ministère qu'elle remplit à l'égard de saint Jean. Mais, pour comprendre la puissance auguste qu'elle exerce en ce mystère, il est nécessaire de considérer d'abord le dessein de Dieu sur saint Jean-Baptiste.

1. S. Augustin, de sancta Virginitate, cap. VI. Maria, non solum spiritu, verum etiam corpore, et Mater est et Virgo. Et mater quidem spiritu, non capitis nostri, quod est ipse salvator...; sed plane mater membrorum ejus, quod nos sumus; quia cooperata est charitate, ut fideles in Ecclesia nascerentur, qu illius capitis membra sunt : corpore vero, ipsius capitis Mater.

La fin que Dieu avait eue en vue dans l'ancien Testament, c'était de préparer les hommes à la venue du Messie. Pour cela, la loi et les prophètes le figuraient et le montraient de loin, et, de plus, faisaient connaître aux hommes l'impuissance où ils étaient de s'abstenir du péché sans l'assistance du Rédempteur et de son Esprit.

Mais aux approches de ce grand bienfait, dans les jours qui allaient précéder immédiatement la venue du Messie, il était digne de la sagesse de Dieu de préparer les hommes à le recevoir, en renouvelant tous ces effets précédents par une voix plus puissante que celle de la loi, et par l'effort d'un zèle plus efficace que celui de tous les anciens prophètes. Pour ce dessein, il suscite, saint Jean.

Ce saint précurseur, en effet, n'est pas destiné, comme la loi et les prophètes, seulement à montrer le Sauveur de loin. Il vient, pour le montrer du doigt, il vient pour frapper à la porte des coeurs, les émouvoir, les détacher du péché par la crainte de la mort éternelle et de la vengeance de Dieu, ce que la loi ne faisait pas; il vient enfin pour les conduire à l'Agneau, qui seul peut les purifier de leurs péchés.

De plus, la loi et les prophètes étaient une lumière dont l'éclat ne s'étendait qu'au peuple juif. Saint Jean est envoyé comme le flambeau destiné à éclairer et à échauffer l'Église entière, par son éclat et sa splendeur.

Il est l'apôtre de Dieu, pour rendre témoignage à Jésus-Christ, afin que par saint Jean tous croient à sa venue dans le monde : c'est par son ministère que le Fils de Dieu doit être connu en Judée, et de la Judée chez les Gentils par toute la t'erre. Voilà pourquoi la naissance de saint Jean est précédée et accompagnée d'événements admirables et tout à fait miraculeux.

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CHAPITRE VI. MYSTÈRE DE LA VISITATION

Pendant que le prêtre Zacharie offrait à Dieu le parfum dans le temple, l'ange Gabriel lui apparaît. Il lui annonce que Dieu l'a choisi pour le rendre père du précurseur du Messie, et, malgré l'incrédulité de Zacharie, Élisabeth, son épouse, conçoit bientôt l'enfant qui leur a été promis.

Toutefois cet enfant que personne ne devait surpasser devant Dieu, ni Salomon, ni David, ni Abraham; saint Jean, quoique destiné dans l'ordre de la grâce à être le plus grand des enfants des hommes, depuis la naissance du monde jusqu'à son temps; lui, qui devait produire sur les coeurs ce que n'avaient pu ni la loi ni les prophètes; cet enfant qui a reçu d'avance, et de Dieu même, un nom étranger à sa famille, nom qui par sa signification annonce la grâce que Jésus -Christ vient substituer à la loi.

Saint Jean, qui doit amener les pécheurs à la pénitence, être le flambeau de l'Église et attirer le monde au Sauveur; lui-même est néanmoins conçu dans l'iniquité, comme le reste des enfants d'Adam; il est l'esclave du démon, ennemi de Dieu, et demeure six mois entiers dans ce malheureux esclavage.

Dieu ne s'empresse pas de l'en retirer plus tôt, quoiqu'il l'eût pu aisément. C'est qu'ayant résolu d'engendrer à la vie de la grâce, par Marie, tous ses enfants d'adoption dont saint Jean doit être le premier, il attend, pour le délivrer du malheur de sa conception, que Marie soit réellement devenue, par l'Incarnation, la Mère du Verbe incarné. Il ne donne donc d'abord à saint Jean que la naissance temporelle, se réservant de lui communiquer par Marie, avec la justification, l'esprit et la grâce de précurseur. C'est pourquoi, au moment même de l'Incarnation, il fait connaître à Marie, par le ministère de saint Gabriel, la conception de saint Jean qu'elle ignorait encore. Voilà, lui dit l'ange, qu'Élisabeth, votre parente, a conçu elle-même un fils, malgré son âge et sa stérilité; et maintenant elle est arrivée au sixième mois de sa grossesse.

A peine donc la très-sainte Vierge a-t-elle conçu et formé Notre-Seigneur dans son sein, qu'usant de ses droits de Mère de Notre-Seigneur, elle part incontinent pour achever dans saint Jean-Baptiste l'oeuvre de Dieu, et va avec promptitude et grande vitesse, au pays des montagnes de Judée, à la ville de la tribu de Juda, où demeurait sa sainte cousine.

C'est ce qui est exprimé sous des images riantes de la vie pastorale dans les paroles du Cantique des cantiques, qui se lisent à l'épître le jour de la fête de la Visitation.

Saint Jean, qui à sa naissance devait être rempli de l'esprit de l'ancien et du nouveau Testament, et figurer l'Église, y est désigné sous l'emblème de la vigne et sous celui du figuier, deux symboles exprès de l'Église judaïque et de l'Église chrétienne, comme on le voit dans les livres saints ; et les temps d'ignorance et d'infidélité qui s'étaient écoulés depuis l'origine du monde, y sont dépeints sous l'image de l'hiver et sous celle des pluies qui tombent fréquemment dans cette saison stérile.

Source : Livres-mystiques.com

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
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amidelamisericorde
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Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier

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CHAPITRE VI. MYSTÈRE DE LA VISITATION

Le Père éternel invite donc la très-sainte Vierge à remplir sa mission, et la conjure de l'aider à achever en saint Jean son ouvrage: « Levez-vous, hâtez-vous, ma bien-aimée, ma colombe, ma toute belle, et venez.

Car l'hiver est déjà passé; les pluies se sont dissipées et ont cessé. Les fleurs passent sur notre terre; le temps de tailler la vigne est venu; la voix de la tourterelle s'est fait entendre dans notre terre; le figuier a commencé de pousser ses premiers fruits; les vignes sont en fleur et répandent leur odeur agréable.

Levez-vous donc, ma bien-aimée, ma toute belle, et venez; vous qui, semblable à une colombe fidèle, vous retirez dans les creux de la pierre, dans les enfoncements de la muraille (pour vous dérober à vos ennemis), montrez-moi votre visage; que votre voix se fasse entendre à mes oreilles; car votre voix est douce, et votre visage plein de beauté.»

C'est ce qu'elle fait avec amour et vitesse; oubliant sa faiblesse, son âge, sa délicatesse, animée du zèle de son fils, et brûlant d'ardeur pour le faire connaître, elle court par les montagnes, elle gravit les collines, afin d'annoncer Jésus-Christ. Son admirable apostolat, dont les pas portent partout la paix et la grâce, est dépeint dans l'épître de ce jour.

Renfermé dans sainte Élisabeth, saint Jean, qui figurait l'Église en demandant sa sanctification, invite Jésus-Christ et Marie, désignés sous les images de la chèvre et du faon; à hâter leur course et à accomplir leur mission commune. « J'entends, dit-il, la voix de mon bien-aimé : le voici qui vient, sautant sur les montagnes, franchissant les collines (dans lardeur qu'il a de venir à moi).

« Car mon bien-aimé est semblable à la chèvre et au faon. (Il court avec la même légèreté et la même vitesse.) « Le voici arrivé; le voilà qui se tient derrière notre muraille, qui regarde parles fenêtres, qui jette sa vue à travers les treillis. »

La chèvre, qui monte au sommet des rochers , représente ici la très-sainte Vierge Vierge gravissant dans sa course les collines et les montagnes; et le faon exprime le Fils de Dieu qu'elle portait dans son sein.

Il marche en elle non pas à pas de géant, comme il fera dans la suite, d'après le prophète, mais semblable à un petit faon. Il est renfermé dans la très-sainte Vierge, qui est notre muraille: il considère par son esprit, il regarde par ses yeux, comme par des treillis; quoique ce soit Marie qui parle, Jésus-Christ emploie la parole de sa Mère, et agit lui-même par elle, comme il se sert de la parole de ses ministres pour nous sanctifier.

Source : Livres-mystiques.com
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