Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier

Postez ici vos intentions de prière.
amidelamisericorde
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CHAPITRE XV. MARIE CONTRIBUE A DONNER DES ENFANTS A DIEU ET A FORMER JÉSUS-CHRIST DANS LES ÂMES, PAR LES SACREMENTS ET PAR LA PRÉDICATION DES APÔTRES

Ils sont tellement consumés du zèle de la gloire de Dieu, par la communication de cet Esprit, que, ne se souvenant plus de ce qu'ils sont, ils vont partout le monde, pour le faire connaître et aimer.

Ne songeant plus s'ils ont un corps ou une vie à perdre, ils bravent les périls, ils affrontent les supplices, ils attaquent lés rois, ils forcent les bourreaux.

En un mot, ils vont dans tous les lieux où l'impétuosité du mouvement de l'esprit qu'ils reçoivent par elle les pousse et les oblige d'aller.

Semblables à ces fusées volantes qui s'élancent partout où le feu intérieur les pousse, ils s'abandonnent à l'esprit qui les possède, à sa sagesse et à la prudence de sa conduite, sans lui en demander la raison. Pour cela Marie, par qui Jésus-Christ se plaît à leur communiquer son amour, son zèle et son ardeur, est rendue par lui tout zèle, toute ardeur pour faire honorer et glorifier Dieu par tout le monde.

Que verrez-vous dans la Sunamite, dit l'Église, parlant de la très-sainte Vierge, sinon des corps d'armées? Ces divers escadrons sont les églises particulières de Jésus-Christ, conduites et dirigées par ses officiers et ses ministres, qui sans cesse sont en armes, soit pour détruire le péché et tous les ennemis de Dieu, contre lesquels il faut toujours combattre; soit pour faire paraître la majesté et la beauté du Roi qui se tient à la tête de ses armées, afin d'en, être le coeur et la force.

Cette force puissante il l'a mise en dépôt dans la très-sainte Vierge, que pour cela il fait voir à son Église comme un arsenal, qui renferme les armes des généraux de son armée et contient des milliers de boucliers et toutes sortes d'armures; c'est-à-dire que les armes de tous les officiers et de tous les ministres de l'Église, qui doivent les mettre en défense contre les ennemis de Dieu, sont attachées à la très-sainte Vierge; Dieu voulant qu'ils s'adressent à elle, et qu'ils vivent dans une dépendance souveraine de sa grandeur, de sa puissance et de sa force invincible.

Pour cela encore, elle nous est représentée comme le centre et le résumé de tout le corps apostolique, de tout le clergé : contenant en elle seule toute la force, toute la beauté, tout le lustre et la sainteté de tous les ministres et de tous les membres de l'Église.

Elle est terrible comme une armée rangée en bataille, dit l'Église, parlant de Marie; elle est terrible dans la plénitude de sa puissance et de sa force aux yeux des hommes, des anges et des démons.

Ce beau passage: Que verrez-vous dans la Sunamite, sinon des corps d'armées ? signifie que la très-sainte Vierge comprend seule, en éminence, toutes les perfections angéliques, et incomparablement au delà.

Si bien que Dieu trouve en elle plus d'amour que dans les séraphins, plus de lumières que dans les chérubins, plus de constance que dans les Trônes; en un mot, plus de perfections que dans tous les ordres angéliques ensemble.

Dans elle Dieu voit en éminence: toute l'Église de la terre et du ciel; il contemple ses perfections dans ce miroir sans tache, où il n'y a que lumière, que beauté, qu'éclat.

Il se complaît en Marie, comme dans toute l'Église; et même il l'aime encore plus qu'il n'aime l'Église, à cause des éminentes perfections qu'elle possède par-dessus toutes celles de l'Église de la terre et du ciel.

Source : Livres-mystiques.com

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amidelamisericorde
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CHAPITRE XV. MARIE CONTRIBUE A DONNER DES ENFANTS A DIEU ET A FORMER JÉSUS-CHRIST DANS LES ÂMES, PAR LES SACREMENTS ET PAR LA PRÉDICATION DES APÔTRES

Saint Jean a vu cette merveille. Il représente la très-sainte Vierge comme une femme revêtue du soleil, portant sur la tête une couronne de douze étoiles, ayant la lune sous ses pieds. Cette figure a aussi pour objet l'Église.

Comme épouse parfaite de Jésus-Christ, l'Église vit en lui, et il vit en elle; et servant maintenant de vêtement à Jésus-Christ, Jésus-Christ, à son tour, la revêtira de sa gloire, qui est son vêtement éternel.

Mais cette figure, qui s'applique encore à l'âme qui communie à Jésus-Christ dans l'Église, ne peut être appliquée à Église ou à l'âme chrétienne, que parce qu'elle a premièrement pour objet la très-sainte Vierge, qui contient éminemment l'Église et toutes les âmes saintes.

Saint Jean représente donc cette divine Mère de Jésus-Christ et de l'Église, comme revêtue du soleil, c'est-à-dire environnée, pénétrée, possédée, vivifiée et animée de Jésus-Christ dans la splendeur de sa résurrection, en la manière que le cristal est pénétré de l'éclat du soleil.

Remplie du soleil de justice et perdue dans ce soleil même, Marie de. meure en lui, et lui en elle. Revêtue des vertus, des divins exemples et de la splendeur de Jésus-Christ, elle répand partout la bonne odeur de son Fils, qui, par sa Mère, éclaire l'Église, la remplit de sa fécondité et de sa vertu, et donne à chacun; selon les fonctions qu'il doit remplir, ses dons et ses grâces.

Comme autrefois, Dieu ayant créé la lumière, l'attacha au corps du soleil, afin de la porter par lui dans tout le monde et d'éclairer toute créature; de même, dans la grâce, Dieu le Père, ayant engendré son Fils, et l'ayant envoyé pour être la lumière qui doit illuminer les hommes, il attache cette lumière divine à la personne de sa Mère, comme au foyer d'où elle doit se distribuer à tous.

Pour ce sujet même, cette femme porte sur sa tête une couronne de douze étoiles, par où nous apprenons que la très-sainte Vierge, remplie de Jésus-Christ, remplit à son tour de sa splendeur toute l'Église du ciel, ce qui la fait appeler par les Pères: la couronne de toits les saints.

Ces étoiles représentent aussi les douze apôtres, tout le corps des pasteurs, toute l'Église enseignante, éclairée de la splendeur bienheureuse de Marie, et recevant toute sa fécondité par elle. Enfin le reste de l'Église est figuré par la lune, qu'elle tient sous ses pieds.

Ainsi elle influe sur toute l'Église, tant du ciel que de la terre, consommant l'une et fortifiant l'autre, distribuant la lumière à l'une et à l'autre, conformément à leur état.

Non-seulement elle illumine, mais aussi elle purifie; c'est pourquoi elle paraît avec le dragon à ses pieds: ce qui marque qu'elle a puissance sur le péché et sur le père du péché, qui est le diable; et que tous les apôtres, les disciples, les prêtres et les autres ministres de la hiérarchie de l'Église, jusqu'aux exorcistes, tiennent et reçoivent de Jésus-Christ, par elle, la puissance de fouler aux pieds et d'écraser la tête du serpent.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE XV. MARIE CONTRIBUE A DONNER DES ENFANTS A DIEU ET A FORMER JÉSUS-CHRIST DANS LES ÂMES, PAR LES SACREMENTS ET PAR LA PRÉDICATION DES APÔTRES

Saint Jean a vu cette merveille. Il représente la très-sainte Vierge comme une femme revêtue du soleil, portant sur la tête une couronne de douze étoiles, ayant la lune sous ses pieds. Cette figure a aussi pour objet l'Église.

Comme épouse parfaite de Jésus-Christ, l'Église vit en lui, et il vit en elle; et servant maintenant de vêtement à Jésus-Christ, Jésus-Christ, à son tour, la revêtira de sa gloire, qui est son vêtement éternel.

Mais cette figure, qui s'applique encore à l'âme qui communie à Jésus-Christ dans l'Église, ne peut être appliquée à Église ou à l'âme chrétienne, que parce qu'elle a premièrement pour objet la très-sainte Vierge, qui contient éminemment l'Église et toutes les âmes saintes.

Saint Jean représente donc cette divine Mère de Jésus-Christ et de l'Église, comme revêtue du soleil, c'est-à-dire environnée, pénétrée, possédée, vivifiée et animée de Jésus-Christ dans la splendeur de sa résurrection, en la manière que le cristal est pénétré de l'éclat du soleil.

Remplie du soleil de justice et perdue dans ce soleil même, Marie de. meure en lui, et lui en elle. Revêtue des vertus, des divins exemples et de la splendeur de Jésus-Christ, elle répand partout la bonne odeur de son Fils, qui, par sa Mère, éclaire l'Église, la remplit de sa fécondité et de sa vertu, et donne à chacun; selon les fonctions qu'il doit remplir, ses dons et ses grâces.

Comme autrefois, Dieu ayant créé la lumière, l'attacha au corps du soleil, afin de la porter par lui dans tout le monde et d'éclairer toute créature; de même, dans la grâce, Dieu le Père, ayant engendré son Fils, et l'ayant envoyé pour être la lumière qui doit illuminer les hommes, il attache cette lumière divine à la personne de sa Mère, comme au foyer d'où elle doit se distribuer à tous.

Pour ce sujet même, cette femme porte sur sa tête une couronne de douze étoiles, par où nous apprenons que la très-sainte Vierge, remplie de Jésus-Christ, remplit à son tour de sa splendeur toute l'Église du ciel, ce qui la fait appeler par les Pères : la couronne de tous les saints.

Ces étoiles représentent aussi les douze apôtres, tout le corps des pasteurs, toute l'Église enseignante, éclairée de la splendeur bienheureuse de Marie, et recevant toute sa fécondité par elle. Enfin le reste de l'Église est figuré par la lune, qu'elle tient sous ses pieds.

Ainsi elle influe sur toute l'Église, tant du ciel que de la terre, consommant l'une et fortifiant l'autre, distribuant la lumière à l'une et à l'autre, conformément à leur état.

Non-seulement elle illumine, mais aussi elle purifie; c'est pourquoi elle paraît avec le dragon à ses pied : ce qui marque qu'elle a puissance sur le péché et sur le père du péché, qui est le diable; et que tous les apôtres, les disciples, les prêtres et les autres ministres de la hiérarchie de l'Église, jusqu'aux exorcistes, tiennent et reçoivent de Jésus-Christ, par elle, la puissance de fouler aux pieds et d'écraser la tête du serpent.

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O très-sainte Vierge! aimable Mère! par vous nous sommes engendrés dans l'Église, par vous Dieu nous met au nombre de ses enfants! Mère bienheureuse de l'Église! retirez et consommez en vous ce qui en est sorti. En attendant. nous gémissons dans cette vallée de larmes, espérant de rentrer au ciel, dans le sein qui nous a produits.

O Mère Miséricordieuse ! ô charité ardente! ô bonté incompréhensible! ayez compassion de nous et attirez-nous à Jésus-Christ, votre divin Fils, pour nous rendre en lui éternellement bienheureux. Puisque Marie est toute pénétrée de Jésus-Christ, le soleil de justice, qui se plaît à communiquer par elle sa grâce aux hommes, combien votre recours à elle ne doit-il pas être fréquent et votre union étroite? Jésus-Christ se plaît à distribuer par sa Mère ses dons à tous les membres de son Église, et à chacun selon sa vocation.

Par elle, il communique la lumière et le zèle aux hommes apostoliques, la force aux martyrs, la fidélité aux confesseurs, l'innocence aux vierges, enfin à chacun tout ce qu'il est dans l'ordre de la grâce; ce qui la fait appeler par l'Église : la Reine de tous les saints.

Mais, outre les dons particuliers qu'elle distribue à chacun selon sa vocation, Marie veut premièrement communiquer à tous la vie de Jésus-Christ; car cette vie est nécessaire à tous les états, à toutes les conditions, à tous les âges, chacun y devant participer comme membre du corps mystique de Jésus-Christ.

Les effets de cette vie dans les âmes sont expliqués dans la prière suivante, composée par M. Olier, et à. la récitation de laquelle le souverain pontife Pie IX a daigné attacher 300 jours d'indulgence : O Jésus vivant en Marie, venez et vivez dans vos serviteurs, dans l'esprit de votre sainteté, dans la plénitude de votre force, dans la perfection de vos voies, dans la vérité de vos vertus, dans la communion de vos mystères; dominez sur toute puissance ennemie par votre Esprit, à la gloire de votre Père. Ainsi soit-il.

Cette prière contient toutes les demandes que nous pouvons faire à Dieu pour la perfection de nos âmes.

1° Nous lui demandons d'abord de vivre en nous dans son Esprit de sainteté. L'Esprit de sainteté de Notre-Seigneur, c'est le Saint-Esprit, sanctifiant l'humanité du Sauveur, pénétrant son âme de la charité la plus pure dans un degré de perfection que nous ne comprendrons jamais.

Notre-Seigneur vivant en sa bienheureuse Mère lui a communiqué ce même esprit avec toutes ses inclinations, autant qu'il était possible à une créature d'y participer, et il veut par la sainte Vierge nous le communiquer aussi, pour que nous vivions d'une vie surnaturelle. Pour cela ce divin Esprit opère en nous deux effets: il nous détache de nous-mêmes et du monde, et nous unit à Dieu par la charité.

Il nous détache des créatures et de nous-mêmes. Nous n'ignorons pas que, par suite du péché originel, notre esprit ayant été obscurci et notre cœur détourné de Dieu, les créatures sont devenues pour nous un sujet de tentation et comme un piège que le démon tend à notre faiblesse. Or l'œuvre du Saint-Esprit, de l'Esprit de sainteté de Jésus-Christ en nous, consiste à nous détacher de tout ce qui n'est pas Dieu, pour nous attirer et nous unir à Dieu. Pour cela, il nous éclaire des lumières de la foi, il répand dans nos âmes la charité, il nous aide à diriger vers Dieu nos affections et nous soumettre en tout à sa très-sainte volonté.

Notre-Seigneur nous a mérité cette grâce par son incarnation, et nous la lui demandons en disant : Venez et vivez en nous dans votre Esprit de sainteté.

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RÉFLEXIONS PRATIQUES. SUR LA PRIÈRE : O JÉSUS VIVANT EN MARIE


2° Nous lui demandons en second lieu de venir vivre en nous dans la plénitude de sa force, in plenitudine virtutis tuae?. La vertu de Jésus-Christ est sa puissance et son activité. Nous demandons qu'il agisse en nous dans la plénitude de cette vertu, c'est-à-dire selon toute l'étendue de son pouvoir et selon toute l'efficacité de cette vertu, pour nous faire surmonter les difficultés de toute nature qui s'opposent en nous à l'action de la grâce.

Saint Paul nous a dit dans le même sens : « Confortamini in Domino et in potentia virtutis ejus. Fortifiez-vous dans le Seigneur et dans la puissance de sa vertu. » (Éphés., VI,10.) Nous ne devons donc jamais dire qu'une chose est impossible ou qu'elle est trop difficile, quand Dieu nous la demande ou la désire de nous, mais l'entreprendre courageusement et avec confiance. S'il se présente quelque humiliation, quelque victoire à remporter sur nous-mêmes, notre force sera en Notre-Seigneur, et sa vertu agira en nous; nous viendrons à bout de tout.

« C'est l'effet de Jésus vivant en Marie dans la plénitude de sa vertu. Oh! l'aimable et la divine vie ! Il n'y a point de péchés qu'elle ne prévienne; il n'y a point d'obstacles qu'elle ne surmonte; il n'y a pas de coeur qu'elle n'enlève; il n'y a pas de grâce qu'elle ne donne. Car qu'y a-t-il qui ne soit donné et qu'on ne puisse légitimement attendre d'un Dieu vivant dans la plénitude de sa vertu? » (TRONSON, Méditations sur la prière O Jesu vivens in Maria.)

Nous disons en troisième lieu : Dans la perfection de vos voies. Les voies de l'homme sur la terre sont celles qu'il doit suivre pour tendre à sa fin dernière, à sa véritable fin. Adam s'était détourné, par le péché, de sa voie, et nous avait engagés avec lui dans une voie d'égarement, d'erreur et de perdition.

Touché de notre sort, Jésus-Christ est venu nous enseigner les voies qui doivent nous conduire à notre fin, en nous montrant, dans sa personne et dans ses préceptes, de quels sentiments nous devons être pénétrés envers Dieu, envers le prochain, envers nous-mêmes, et à l'égard du monde et de ses maximes.

Personne, après Jésus-Christ, n'a marché plus purement et plus constamment dans ses voies que Marie, sa très-digne Mère: Elle l'a suivi avec une fidélité parfaite et nous a mérité de sa part des secours abondants, pour y marcher nous-mêmes en participant à sa religion envers Dieu, à sa charité pour le prochain, à son anéantissement à l'égard d'elle-même, et à son opposition aux maximes du monde et au péché. C'est ce que nous souhaitons d'obtenir par cette troisième demande.

3° Dans la vérité de vos vertus. L'état d'aveuglement, de faiblesse et de dérèglement, où l'homme était tombé par le péché, lui avait ôté tout moyen de pratiquer par lui-même aucune vertu véritable. Car ces actes difficiles que les païens appelaient vertus, et auxquels plusieurs s'exerçaient, n'étaient tout au plus que des vertus purement naturelles, et très-souvent elles n'étaient que l'effort d'une passion qui en assujettissait une autre.

Il n'y a de vertus surnaturelles, nous conduisant au ciel, que celles que Jésus-Christ a pratiquées en sa personne, ou par ses membres qui sont animés de son esprit l'humilité, la douceur, la patience, l'obéissance, la charité, vertus dont il ne suffit pas d'avoir la simple apparence ou même l'estime et le désir, mais dans la vérité desquelles nous devons nous établir.

Or, plus l'Esprit de Jésus-Christ possède nos âmes, plus aussi les actes que nous faisons méritent le nom de vertus; et comme personne n'a été plus parfaitement possédé par l'Esprit de Jésus-Christ que Marie, personne aussi n'a pu l'égaler dans la vérité et l'éminence de ses vertus; ou plutôt elle les a pratiquées toutes avec tant de fruit et de bénédiction qu'elle a de quoi en faire part à tous ses enfants.

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CHAPITRE XV. MARIE CONTRIBUE A DONNER DES ENFANTS A DIEU ET A FORMER JÉSUS-CHRIST DANS LES ÂMES, PAR LES SACREMENTS ET PAR LA PRÉDICATION DES APÔTRES

RÉFLEXIONS PRATIQUES. SUR LA PRIÈRE : O JÉSUS VIVANT EN MARIE


4° Dans la communion de vos mystères. Les mystères principaux de Notre-Seigneur sont son Incarnation, sa Naissance, sa Mort et sa Sépulture, sa Résurrection, son Ascension, sa présence dans la divine Eucharistie. Chacun de ces mystères nous donne des enseignements et renferme des grâces qu'il nous a méritées, pour nous établir dans la vie surnaturelle, dont il est le principe et le modèle. Comme tout le christianisme consiste à ressembler à notre divin Maître et à participer à sa vie, nous lui demandons de venir vivre en nous dans la communion de ses mystères.

C'est bien alors, quand il vivra en nous dans la plénitude de sa vertu, quand nous marcherons dans les voies qu'il nous a tracées, que nous pratiquerons les vertus dont il nous a donné l'exemple, que nous participerons à ses mystères; c'est alors qu'il dominera sur toute puissance ennemie, dans son Esprit et pour la gloire de son Père. Il triomphera en nous du démon, de la chair, du monde, de l'orgueil, comme il a triomphé dans le coeur de sa sainte Mère.

Approchons-nous donc de Marie avec une confiance sans bornes, aimant à contempler son int6rieur, dans lequel le Fils de Dieu a pris ses complaisances. En récitant cette prière, figurons-nous que nous nous abreuvons à cet intérieur admirable; comme un enfant au sein de sa mère, pour y puiser l'élément de sa vie. Nous recevrons toujours en proportion de nos désirs, et Marie accomplira en nous ce qu'elle dit elle-même dans le cantique de sa reconnaissance: « Il a rempli de biens ceux qui étaient affamés. Esurientes implevit bonis. »

CHAPITRE XVI. MARIE UNIE A SAINT JEAN TRAVAILLE EFFICACEMENT A L'ÉTABLISSEMENT ET A LA SANCTIFICATION DE L'ÉGLISE.


La grâce capitale de saint Jean avait pour fin de mettre à la disposition de la très-sainte Vierge le fruit du très-auguste sacrifice de la croix, comme aussi de lui présenter Jésus-Christ glorieux; et cette grâce était tirée du très-saint Sacrement et fondée sur ce divin mystère. Par une conduite pleine de sagesse et d'amour, Jésus-Christ, en montant aux cieux et en envoyant son Esprit aux hommes, avait chargé, comme nous l'avons dit, la très-sainte Vierge de l'œuvre de son Père, qui était l'établissement de l'Église, pour laquelle il était mort et l'avait comme mise à part; et c'est par elle qu'il voulait distribuer ses trésors et appliquer ses mérites aux âmes.

Toutefois Marie ne pouvait opérer ce qu'exigeait la grandeur de son emploi ni disposer des dons et des grâces nécessaires à cette couvre immense et infinie, que par l'efficace du très-auguste sacrifice de l'autel, par lequel on peut tout obtenir de Dieu et qui peut tout sur lui. C'était le principal moyen qu'elle eût dans ses mains et en sa puissance, pour répondre aux desseins de Jésus-Christ.

Quoiqu'elle fût plus digne du ministère de la prêtrise que tout le reste des créatures ensemble, et que sa qualité suréminente de Mère de Dieu la relevât en dignité au-dessus de tout ce qui n'est pas Dieu lui-même, elle était privée de l'usage du sacerdoce selon l'ordre de Melchisédech.

Elle a bien pu avoir la grâce du sacerdoce et en faire même quelque sorte d'usage, comme quand elle offrit Notre-Seigneur dans ses entrailles, dans le temple, sur la croix et au jour de l'Ascension; mais ce n'a jamais été par aucun acte solennel de religion propre à la dignité de prêtre, dont sa qualité de femme l'excluait par l'institution de Dieu même.

Mais pour la mettre en état de satisfaire à sa haute vocation, Jésus-Christ lui avait donné sur la croix saint Jean, son disciple bien-aimé. Saint Jean était pour elle la continuation de Jésus-Christ, offrant le divin sacrifice de l'autel, pour transporter et faire passer à l'Église les mérites du sacrifice de sa mort sur la croix, et pour obtenir les grâces nécessaires à la consommation de cette grande œuvre.

Source : Livres-mystiques.com

Bon Carême à tous !

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CHAPITRE XVI. MARIE UNIE A SAINT JEAN TRAVAILLE EFFICACEMENT A L'ÉTABLISSEMENT ET A LA SANCTIFICATION DE L'ÉGLISE.

Par le don que Jésus avait fait de saint Jean à Marie, ce saint n'était plus à lui; dans le point le plus important de son ministère, il était tout à elle; il devait entrer dans ses intentions et perdre les siennes propres dans celles de Marie.

Il lui avait été donné comme son prêtre particulier, pour qu'il présentât le sacrifice dans les intentions qu'elle aurait agréables. Il devait lui transférer et lui remettre tout ce qu'il avait de pouvoir et de droit sur cette divine hostie, en qualité de sacrificateur.

Ainsi Jésus-Christ ne laissa pas à la très-sainte Vierge saint Joseph ni quelque personne qui ne fût pas déclarée prêtre de la loi nouvelle. Il ne lui laissa pas même quelques femmes pour gardiennes; ce qui eût paru plus convenable aux yeux des hommes.

Mais il lui laissa un homme vierge et prêtre tout ensemble; un homme pur comme un ange et supérieur aux anges par son office de sacrificateur de Jésus-Christ; un homme enfin qui avait dans ses mains ce sacrifice, le plus auguste, le plus puissant et le plus admirable de tous les prodiges de la religion.

Par suite de ce dessein, le Fils de Dieu, dans l'institution même de ce sacrifice, fit reposer saint Jean, par grâce particulière, sur sa poitrine sacrée, afin de l'instruire et de le bien informer de l'estime, de la valeur et de l'efficace de cet auguste sacrifice, et de celui de la croix dont l'autre est la continuation.

De plus, parmi tous les apôtres, saint Jean fut seul témoin du sacrifice du Calvaire; et après l'achèvement du sacrifice sanglant et la mort de la victime, ce fut encore lui qui vit de ses yeux le sang et l'eau sortir du côté mort et sans vie de Jésus-Christ.

Si le Sauveur, après son trépas, voulut verser encore du sang de son côté, ce fut pour témoigner qu'il prétendait qu'après sa mort ce même sang continuât d'être répandu sur nos autels, au très-saint sacrifice de la messe, et montrer par là que ce sacrifice n'est qu'une continuation du premier et qu'un achèvement de ce qui a été commencé sur la croix.

Pour cela même, saint Jean, dans son Évangile, après avoir rapporté qu'il sortit de l'eau et du sang du côté percé du Sauveur, ajoute ces paroles : Celui qui l'a vu en rend témoignage, et son témoignage est véritable, afin que vous croyiez aussi; montrant par là qu'il parle en qualité de témoin de cette merveille.

Comme s'il disait : Les autres écrivains sacrés, qui ont écrit les prodiges qu'ils ont vus ou qu'ils avaient entendu rapporter à ceux qui les avaient vus, ont mérité croyance; quant à la merveille de l'ouverture du côté du Sauveur et du sang qui en est sorti, on doit en croire mon témoignage, puisque je suis celui qui l'ai vu de mes yeux, ayant été l'unique des disciples présent à ce prodige.

Saint Jean avait donc été laissé à ce dessein, qu'en offrant à Dieu le divin sacrifice, pour la destruction du royaume de Satan et pour l'établissement de l'Église, il fît voir à tous les hommes ce que c'est que l'auguste sacrifice de la croix, qui a acquis tant de biens et mérité tant de grâces; et ensuite combien la continuation de ce même sacrifice, c'est-à-dire l'offrande de ce même corps et de ce même sang, dans les intentions de la très-sainte Vierge, ont opéré de merveilles dans le monde.

Ainsi cet apôtre entre avec cette divine Mère en part de l'œuvre admirable de l'établissement de l'Église. Il est coopérateur ou supplément de Jésus-Christ, procurant avec la très-sainte Vierge l'exécution de ce grand ouvrage et répandant parmi les fidèles les fruits de l'arbre de la croix.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE XVI. MARIE UNIE A SAINT JEAN TRAVAILLE EFFICACEMENT A L'ÉTABLISSEMENT ET A LA SANCTIFICATION DE L'ÉGLISE.

Tout le temps que la très-sainte Vierge passa sur la terre, depuis l'Ascension jusqu'à sa mort, qui fut de quinze ou vingt ans, Jésus-Christ la communiait sans cesse aux effets de tous ses mystères.

Les trois premières années de sa vie, elle avait été appliquée aux devoirs de la religion envers la très-sainte Trinité et à honorer tous ses desseins sur l'Église.

Elle avait employé les douze années suivantes, gui furent le temps de son séjour au temple, à adorer en Dieu les mystères de son Fils, les voyant passer devant ses yeux, par contemplation, et pendant les trente-trois ans qu'elle avait vécu avec lui, elle les avait vus s'accomplir effectivement en Jésus-Christ, en la manière que Dieu les lui avait représentés avant sa venue.

Enfin, après l'Ascension, elle devait communier aux effets de ces mystères, comme sont l'Incarnation, la sainte enfance, le Crucifiement, la Mort, la Sépulture, la Résurrection, l'Ascension et les autres. Par chacun de ses mystères, Notre-Seigneur avait mérité à sa sainte Mère et à l'Église, outre la grâce sanctifiante, diversité d'états et de grâces particulières, auxquels les chrétiens doivent participer pour être parfaits, et que Dieu répand, quand il lui plaît, dans les âmes épurées, particulièrement à certaines époques de l'année.

Il avait alors avec elle la même union qu'il avait eue avant sa mort; ou plutôt les communications de ses grâces étaient bien plus fécondes et plus abondantes en Marie après l'Ascension, qu'elles ne l'avaient été dans le temps de sa vie commune sur la terre.

Avant sa résurrection, vivant encore dans sa chair mortelle, il était dans un état où il méritait ses grâces pour son Église; au lieu qu'après sa résurrection, tout son état était pour être communiqué et pour être donné en communion aux hommes.

Si bien que Marie, dans les temps anniversaires de l'accomplissement de ces mystères qu'elle avait tant adorés par la foi, et auxquels elle avait ensuite coopéré elle-même, jouissait de tous leurs effets; elle recevait à la fois les fruits de ses travaux et de ceux de Jésus-Christ, son Fils.

Saint Jean voyait et admirait les perfections de Dieu répandues dans l'âme de Marie.
La vue de cette magnificence l'obligeait à vénérer son Dieu, vivant en terre, dans cette sainte âme, qui lui était toutes choses après le très-saint Sacrement; et toujours il se tenait, en esprit, prosterné devant elle, quoiqu'il s'abstînt de le faire paraître à l'extérieur, de peur de blesser la très-profonde humilité de Marie.

Il allait imitant cette divine Mère, mais de loin, et admirant l'éminence de sa grâce au-dessus de lui. L'amour que saint Jean lui portait ne peut être non plus compris.

C'était un amour de pur esprit, sans mélange des sens; un amour qui prenait sa source et son aliment dans la foi, mais un amour vigoureux, fort, puissant, toujours égal à soi.

C'était la pure charité qui remplissait l'âme de ce fortuné disciple. Cette charité le portait si vivement à Marie, elle l'unissait à elle si puissamment et si étroitement en Dieu, qu'il la voyait auprès de soi des yeux de l'esprit plus nettement que s'il eût été près de sa personne.

Enfin, Dieu lui rendait l'âme de Marie si présente qu'il n'avait pas besoin de s'approcher. d'elle, la voyant mille fois mieux dans la lumière de Dieu et de la foi épurée, que s'il l'eût vue des yeux du corps.

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CHAPITRE XVI. MARIE UNIE A SAINT JEAN TRAVAILLE EFFICACEMENT A L'ÉTABLISSEMENT ET A LA SANCTIFICATION DE L'ÉGLISE.

On ne peut concevoir aussi quelle était la lumière et la vue que Marie avait de saint Jean. C'était une lumière extraordinaire en ce que Marie voyait en Dieu tout ce qui était au fond de l'âme de saint Jean, son état, ses dispositions, ses tentations,, ses peines.

Elle voyait tout ce qui était de Dieu en lui, tout ce qu'il avait à faire, comme aussi ce qui manquait à sa perfection; car, par ses spins et sa société, elle devait perfectionner, achever et consommer la grâce de saint Jean. C'était pour ce saint un bonheur non pareil, de l'entendre lui dire les défauts qu'elle voyait en lui, ses tentations, les secrets de son cœur; et cela avec une charité, une humilité et une douceur inexprimables.

C'était une merveille de voir les grands effets de grâces qu'elle produisait en lui. Enfin la confiance de l'un pour l'autre était si grande, leurs âmes étant unies par un lien indissoluble pour l'éternité, leur liaison était si arrêtée, si affermie, qu'il semblait que, dans le ciel, cette confiance et cette liaison ne pouvaient être plus pures ni plus divines.

Mais quelque ineffables que fussent les communications de Jésus envers Marie, cette conduite n'empêchait pas que, quand ces communications intérieures étaient passées, elle ne souffrît, et que saint Jean, de son côté, ne souffrît aussi. Ils souffraient extrêmement pour les pécheurs, pour la conversion des âmes, et toutefois ils étaient alors aussi contents, et même plus, de leur état pénible que de leurs jouissances, estimant comme des trésors les souffrances et les peines qu'il plaisait à Dieu de leur envoyer.

RÉFLEXIONS PRATIQUES

L'une des pratiques les plus chères à M. Olier, pour honorer la très-sainte Vierge, c'était l'offrande qu'il faisait à Dieu du saint sacrifice de l'autel dans les intentions de cette divine Mère : il s'efforçait d'imiter par là la piété de saint Jean envers elle.

Sans parler ici de l'estime de M. Boudon et de quelques autres saints personnages pour la même pratique, nous ferons remarquer qu'elle était en grande recommandation auprès du P. de Bérulle, fondateur de l'Oratoire en France, et du P. Charles de Condren, son successeur.

L'autorité de ces grands hommes, favorisés l'un et l'autre de lumières extraordinaires, suffirait seule pour en montrer la solidité, l'excellence et les avantages : le P. de Bérulle ayant mérité, selon l'expression du pape Urbain VIII, le titre d'Apôtre du Verbe incarné, et ses vues sur la très-sainte Vierge ayant passé pour être plutôt angéliques qu'humaines; et le P. de Condren ayant reçu de Dieu, au témoignage des plus célèbres docteurs, des lumières non moins sublimes.

Mais cette pratique repose sur les fondements les plus solides. Il est assuré, d'une part, que la très-sainte Vierge n'obtient rien dans ses demandes que par le sacrifice du corps et du sang de Jésus-Christ, première source de tous ses mérites; et de l'autre, qu'elle se joint à nous toutes les fois que nous l'offrons sur les autels, ainsi que nous l'apprennent la foi de l'Église et sa liturgie. Nous pouvons donc l'offrir conformément aux demandes qu'elle adresse alors à Dieu.

Il est vrai que l'objet de ses demandes nous est inconnu; mais la connaissance explicite n'en est pas nécessaire, puisqu'il suffit au ministre du sacrifice de s'unir en général aux intentions de la personne pour qui il a dessein d'offrir.

Ce que nous disons ici du fruit du saint sacrifice de la messe, s'applique également au fruit de la sainte ,communion, que les simples fidèles peuvent lui abandonner, pour qu'elle en dispose selon son bon plaisir.

Aussi voyons-nous que le P. de Bérulle engageait tous ceux des membres de l'Oratoire qui n'étaient point prêtres, à appliquer aux intentions de la très-sainte Vierge, au moins une de leurs communions tous les mois.

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CHAPITRE XVI. MARIE UNIE A SAINT JEAN TRAVAILLE EFFICACEMENT A L'ÉTABLISSEMENT ET A LA SANCTIFICATION DE L'ÉGLISE.

RÉFLEXIONS PRATIQUES


On ne peut pas douter que cette pratique ne soit très-agréable à Marie. Pendant les dernières années de sa vie elle disposait du fruit de ses communions et de celui du saint sacrifice, offert dans ses intentions par saint Jean.

Mais depuis son entrée dans l'Église triomphante, ayant cessé de recevoir la sainte Eucharistie sous les espèces sacramentelles, elle ne peut plus disposer par elle-même, ni du fruit de ce sacrement, puisqu'il est propre à la personne qui le reçoit, ni du fruit spécial du saint sacrifice, qui est toujours déterminé à une fin particulière par le prêtre qui l'offre.

Par conséquent nous répondons à ses désirs lorsque nous lui cédons le fruit de la communion que nous recevons, ou celui du saint sacrifice que nous offrons ou que nous faisons offrir pour qu'elle en dispose à sa volonté.

M. Olier adopta cette pratique, parce qu'il crut que la sainte Vierge lui demandait d'offrir chaque semaine une messe dont il lui abandonnerait ainsi le fruit.

Il fut si touché de cette demande, qu'il s'obligea par voeu à l'accomplir jusqu'à la fin de ses jours.

« Lorsque je parlais au P. de Condren, dit-il, de l'obligation où j'étais de célébrer, par voeu, une messe à l'intention de la sainte Vierge, le samedi ou le jour le plus libre, quand le samedi est empêché, il me dit que défunt M. le cardinal de Bérulle s'était pareillement obligé par voeu à la même chose.

Il ajouta que l'intention du Memento des défunts devait être pour les âmes du purgatoire qu'elle avait eues en sa sainte conduite. C'était précisément la mienne, sans la lui avoir spécifiée. »

M. Olier était même si jaloux de seconder ainsi les désirs de Marie, qu'outre la messe dont nous venons de parler, il faisait célébrer tous les jours trois autres messes, dont le fruit était mis dans les mains de cette divine Mère, considérée, dans la première, comme Reine de l'Église triomphante; dans la deuxième, comme Reine et Avocate de l'Église militante; et dans la troisième, comme Reine et Consolatrice de l'Église souffrante.

Il désirait sans doute que tous les prêtres se rendissent familière cette pratique de dévotion, puisque dans sa Journée chrétienne, marquant les diverses intentions qu'on peut se proposer en offrant le saint sacrifice, il assigne celle-ci pour le samedi.

Estimez-vous heureux d'avoir entre les mains un moyen assuré d'être agréable à cette auguste Reine du ciel. Il n'en est pas du fruit du saint sacrifice comme du fruit des autres bonnes oeuvres que nous pourrions lui abandonner.

Dans celles-ci, le mérite, ne dépend que de nos dispositions, qui souvent sont très-imparfaites; mais dans le saint sacrifice, il y a un mérite, un fruit spécial, qui vient; de Jésus-Christ seul, sans dépendre de nous.

Attachez-vous donc à cette sainte pratique, comme à un moyen infaillible, pour témoigner dignement votre reconnaissance à Marie de tous les bienfaits que vous avez reçus de son inépuisable bonté.

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CHAPITRE XVI. MARIE UNIE A SAINT JEAN TRAVAILLE EFFICACEMENT A L'ÉTABLISSEMENT ET A LA SANCTIFICATION DE L'ÉGLISE.

RÉFLEXIONS PRATIQUES


En mettant à sa disposition le fruit de vos communions ou celui du saint sacrifice que vous offrirez ou ferez offrir dans ses intentions, vous lui rendrez, dans un sens, autant que vous avez reçu d'elle, puisque vous lui donnerez les mérites et la personne adorable de son divin Fils.

Ces dons magnifiques, c'est de ses mains que nous les avons reçus; c'est à son consentement que nous en sommes redevables; enfin, toutes les fois que nous avons le bonheur de recevoir Jésus-Christ dans la sainte communion, si nous avons la confiance de nous approcher dignement de lui, n'est-ce pas encore à Marie, qui a préparé nos coeurs à cet ineffable bienfait, par sa sollicitude prévenante et délicate, par sa vigilance constante et maternelle que nous en sommes redevables?

Nous lui devons donc et tout que nous avons et tout ce que nous sommes : tant il est vrai que toujours nous serons incapables de nous acquitter à son égard!

Quand vous donnerez à Marie tout ce dont vous pourrez disposer, ne craignez pas de vous appauvrir. Elle ne se laissera pas vaincre en générosité, et saura bien, par quelque autre manière, vous rendre au centuple ce que vous aurez fait pour lui témoigner ainsi votre reconnaissance et votre amour.

Quel bonheur de devenir le créancier d'une si grande et si libérale princesse! Voyant que vous aurez si fort à coeur ses intérêts , elle fera des vôtres les siens propres, et bénira vos desseins au delà de vos espérances et même de vos souhaits.

Il suffira de vous attacher à cette pratique, pour en recueillir aussitôt les précieux avantages; et vous connaîtrez, par une douce et heureuse expérience, qu'elle sera pour vous la source de tous les biens: Venerunt mihi omnia bona pariter cum illa, et innumerabilis honestas per manus illius.

CHAPITRE XVII. ASSOMPTION DE LA TRÈS-SAINTE VIERGE SAINTS DÉSIRS DE MARIE; SA DOUCE ET SAINTE MORT. ELLE S'ÉLÈVE AU CIEL.

Si l'intérieur de la très-sainte Vierge faisait la richesse de l'Église naissante, son extérieur, comme un parfum céleste, embaumait les âmes et les élevait saintement à Dieu. D'après le prophète, toute la gloire de la fille du Roi était, il est vrai, en son intérieur; ce qui marque que cette auguste princesse, dans l'oubli qu'elle faisait de son extérieur, travaillait pour plaire aux yeux de Dieu, qui ne regarde et n'estime que l'intime de l'âme.

Elle dit d'elle-même, dans la sainte Écriture, qu'elle était belle, mais qu'elle était noire, pour indiquer qu'elle négligeait son corps et n'avait d'application sérieuse ni d'attention que pour rendre son intérieur plein d'attraits et de charmes, afin de gagner tout à Dieu et d'attirer les âmes à son amour.

Toutefois l'extérieur de cette divine Princesse étant orné d'une modestie éclatante, qui rejaillissait de la majesté de Dieu habitant dans son âme, cette beauté ravissait les esprits et embaumait tellement les cœurs, que ceux qui l'approchaient se sentaient portés à Dieu et tout remplis de son saint amour.

Sa bouche parlait, en effet, si prudemment, ses yeux regardaient si chastement, elle détournait si discrètement son oreille, son maintien était si modeste, son marcher si grave, ses entretiens si doux, sa familiarité si agréable qu'elle gagnait les cœurs à Jésus, par la vue seule de son extérieur.

Ainsi fidèle à la sainte mission dont elle était chargée, Marie aidait les apôtres à fonder et à soutenir l'Église, qu'elle ne voulait laisser que lorsqu'elle la verrait affermie dans la foi de Jésus-Christ son Fils.

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CHAPITRE XVII. ASSOMPTION DE LA TRÈS-SAINTE VIERGE SAINTS DÉSIRS DE MARIE; SA DOUCE ET SAINTE MORT. ELLE S'ÉLÈVE AU CIEL.

Mais quelque joie qu'elle pût éprouver à le faire connaître et aimer, elle ne laissait pas dé porter intérieurement beaucoup de peines, tant pour satisfaire pour les péchés du monde que pour procurer l'établissement de l'Église; et tandis qu'elle prolongeait ainsi son séjour parmi les hommes, par charité pour eux, son amour envers la personne de son Fils, qu'elle souhaitait très-ardemment de voir, lui faisait souffrir des excès que nous ne pouvons pas comprendre.

Dès la terre, il avait commencé la sanctification de sa Mère, par où il achève celle des saints dans le ciel, qui est leur transformation en ses perfections divines.

Comme, par l'Incarnation, il s'était formé tout entier dans son sein maternel : ainsi, il s'était donné tout entier à l'âme de Marie et s'y était formé intérieurement dans toute l'étendue de ses perfections; en sorte qu'il n'y avait rien en lui dont elle n'eût quelque part.

Mais comme le corps du Sauveur et tous ses membres avaient pris accroissement dans le sein de Marie, de même aussi l'intérieur du Sauveur se communiquait toujours croissant à l'âme de sa Mère; parce qu'étant infini, il allait répandant toujours de plus en plus en elle la profondeur de son être divin.

Aussi la très-sainte Vierge était-elle dans une soif et une faim insatiables de la justice universelle : elle demandait sans cesse l'accroissement des perfections de son Fils en elle, et ne cessait de soupirer après leur augmentation.

L'Église universelle est dans la soif de la justice, qui est Jésus-Christ, formé en toute l'étendue de ses membres; il ne sera achevé qu'au jour du jugement, où il se verra parvenu, dans tout son corps mystique, à la plénitude de l'âge et à la perfection que son Père avait résolu de lui donner.

Ainsi Jésus-Christ allait s'introduisant, se fortifiant et s'augmentant de plus en plus en Marie, jusqu'à ce qu'il fût parvenu à son état parfait, ce qui devait avoir lieu au moment de sa bienheureuse mort.

Marie, empruntant le langage de l'Épouse des Cantiques, disait à son divin Fils dans l'excès de son amour : « O mon bien-aimé! qui êtes tout à moi, et moi tout à vous; qui avez soin de moi pendant ma peine; vous vous plaisez dans le séjour de votre sainteté, au milieu des lis, et vous me laissez ici dans la langueur, jusqu'à la fin de mes jours et de l'ombre de ma vie.

Je vous cherche toute la nuit; car pendant votre absence, ô mon bien-aimé! tout est pour moi nuit et tristesse. Je vous ai cherché, mon amour! sans pouvoir vous trouver.

Je suis résolue d'aller partout pour vous chercher, ô le bien-aimé de mon âme! Je courrai toute la cité qui est l'Église; apprenez-moi votre demeure; appelez-moi donc au séjour de votre félicité.

Autrement, ô Seigneur! je m'en irai après vos compagnons, qui sont vos apôtres; je m'en irai après les troupeaux dont ils sont les conducteurs; au moins je trouverai en eux de quoi me soulager, de quoi contenter mon amour, puisqu'ils sont remplis de votre Esprit, et qu'ils ont en eux quelque chose de vous-même.

Car mon amour éprouve quelque consolation, en voyant comme une partie de vous dans les personnes qui vous appartiennent. Retournez donc, ô mon bien-aimé! revenez promptement; courez aussi vitement que le fait un cerf, et bondissez de même qu'un chevreau dans les montagnes, pour mettre fin à mes langueurs. »

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CHAPITRE XVII. ASSOMPTION DE LA TRÈS-SAINTE VIERGE SAINTS DÉSIRS DE MARIE; SA DOUCE ET SAINTE MORT. ELLE S'ÉLÈVE AU CIEL.

A ces vives instances, Jésus répond en invitant Marie à monter elle-même vers lui, et lui dit ces amoureuses paroles des Cantiques : « Levez-vous hâtez-vous, ma bien-aimée, ma colombe , ma tourterelle, et venez maintenant.

L'hiver de la croix est passé, les pluies des afflictions et des adversités se sont écoulées; les fleurs de votre sainte vie ont donné leurs parfums; les fruits de vos vertus ont mûri pour le ciel, le temps de les cueillir est venu.

La voix de la tourterelle, cette voix de l'Église, que vous avez aidée par vos soins, ô ma Mère! s'est fait entendre dans notre terre; le chant amoureux de cette sainte colombe a été ouï partout : les cantiques de louange de Dieu résonnent dans tout le monde.

Le figuier a poussé ses premiers fruits, les vignes en Peur ont donné leur parfum : les chrétiens, après avoir répandu les parfums de leurs fleurs, ont donné leurs premiers fruits; ils ont édifié tout le « monde par leur zèle, par les sentiments ardents de la divine charité, qui sont les premiers effets de la grâce et du Saint-Esprit dans l'Église naissante.

« Après tous ces effets, que vous avez procurés par vos soins, il est temps que vous jouissiez de la récompense de vos travaux; levez-vous donc, ma bien-aimée, ma toute belle, et venez-vous-en.

Venez, venez, ma chaste colombe, qui habitez dans les trous des rochers et dans les fentes des masures ; sortez de ces déserts affreux. Venez à moi, colombe désolée; montrez-moi votre visage, faites-moi entendre votre voix; car votre voix est douce, et votre visage me charme par sa beauté.

Venez avec moi, vous m'aiderez à prendre ces renardeaux qui s'introduisent dans mes vignes, à détruire les désordres naissants de mon Église qui fleurit et qu'il faut défendre de leurs ravages.

J'ai voulu vous laisser au monde, jusqu'au moment Où vous auriez la consolation de voir l'Église dans sa fleur; et maintenant qu'il va s'élever contre elle des agresseurs, qui sont les hérétiques, les schismatiques, les libertins, les sensuels, je veux vous appeler à moi. Pour vous, c'est avoir assez travaillé; il faut jouir maintenant du saint repos de Dieu.

Enfin Marie, parvenue à ce degré de perfection et d'éminence, où sa dignité l'appelait, devait sortir du monde et quitter les apôtres pour aller au ciel jouir de la gloire magnifique qui lui était destinée.

Sa vie avait été comme un encens, qui se consumait en parfums à la louange de son Dieu; et pour cela, dans son Assomption au ciel, elle est comparée par l'Écriture, selon l'interprétation de l'Église, à une baguette de fumée : c'est-à-dire à une petite fumée fort droite et légère, ce qui marque l'incomparable pureté de sa vie.

Jamais il n'y a rien eu de grossier en elle, rien qui gauchît : sa conduite et sa voie ont été toutes droites et uniformes. Il n'y a point eu de relâche en son amour jamais elle n'a su ce que c'est que d'obéir au vent des tentations.

Au milieu des tempêtes et des orages du monde, elle est toujours restée la même; toujours élevée vers Dieu, toujours aspirante vers le ciel, jamais traînante sur la terre; et son élévation pure, après sa mort, est la marque et l'indice de sa vie.

C'est donc elle qui s'élève du désert comme une petite baguette de fumée, mais toutefois composée de deux éléments différents, savoir : la myrrhe et l'encens. Sa vie a été composée de souffrances et de consolations, de la vie souffrante de Jésus-Christ représentée par la myrrhe, et de sa vie ressuscitée et bienheureuse qui est une vie d'oraison, de louanges et de contemplation, figurée par l'encens.

Cette baguette de fumée est composée aussi de toutes sorte de parfums; c'est pour dire que la vie de cette divine Vierge avait été composée de toutes sortes de vertus, et que, lorsqu'elle alla jouir dans le ciel du repos qu'elle avait mérité, elle laissa dans l'Église une odeur composée de tous ces parfums célestes.

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CHAPITRE XVII. ASSOMPTION DE LA TRÈS-SAINTE VIERGE SAINTS DÉSIRS DE MARIE; SA DOUCE ET SAINTE MORT. ELLE S'ÉLÈVE AU CIEL.

Ce furent alors des afflictions non pareilles, l'Église se voyant privée de son appui sensible et de sa consolation. Depuis l'Ascension, Marie avait conduit toute l'Église. Pendant qu'il vivait sur la terre, il lui avait appris de sa bouche, et il lui apprenait encore par communication, après sa mort, quels étaient les endroits où il fallait faire prêcher la parole de Dieu, et les divers cantons où les apôtres devaient travailler. Elle n'ignorait rien de ce qui était utile à l'établissement de l'Église et à la gloire de son Fils; elle disait à chacun ce qu'il avait à faire, et en elle tous les apôtres et l'Église naissante trouvaient un merveilleux soulagement.

Enfin, elle était consultée comme la bouche de son Fils; tous les apôtres se réglaient sur ses paroles; elle leur était un sujet admirable de consolation; et son intérieur faisait la richesse de l'Église: A la mort de Marie, ce furent donc des. désolations et des plaintes très-vives. Jésus-Christ les avait prévues; et pour notre instruction et notre consolation tout ensemble, il s'était plu à les figurer et à les corriger d'avance, dans une circonstance mystérieuse de sa vie publique, qui fut l'image de celle dont nous parlons.

Devant laisser sur la terre deux objets qu'il aimait singulièrement, la très-sainte Vierge, qui lui était plus chère que tout le reste, et la sainte Église, il avait figuré l'une et l'autre par les deux soeurs Marie et Marthe, qu'il aimait particulièrement.

La très-sainte Vierge et l'Église, en tant qu'issues l'une et l'autre d'Adam, étaient comme deux sueurs : car, si Marie est notre Mère quant à la vie divine, elle est notre sueur quant à la vie de la chair : puisque, comme nous, elle a été tirée d'Adam, notre source commune. Dans le repas de Jésus-Christ à Béthanie, Marthe, tout occupée à préparer ce qui était nécessaire, Marthe, qui s'inquiétait et s'embarrassait dans le soin de beaucoup de choses, représentait l'Église comme assemblée des fidèles, qui sont encore dans l'action et dans la vie voyagère, qui agit et travaille beaucoup; et sainte Marie Madeleine, qui était présente à Jésus et jouissait de ses divins entretiens, figurait la très-sainte Vierge montée aux cieux.

Car Jésus-Christ avait choisi Madeleine pour faire voir en elle une partie de l'amour qu'il portait à la très-sainte Vierge sa Mère; et pour cela, à la considération de Madeleine, il fit le grand miracle de la résurrection de Lazare. Pendant que Marthe, dit l'Évangile, était tout occupée à préparer ce qui était nécessaire pour recevoir dignement Jésus-Christ, Marie, se tenant assise aux pieds du Sauveur, écoutait sa parole. Elle reçoit cette parole céleste sans rien dire elle-même; elle est occupée sans parler; elle regarde Jésus; elle l'entend, elle ne veut que lui seul, rien ne peut avoir entrée en elle, que son tout aimé : elle est contente.

La soeur de Marthe s'appelait Marie; heureux nom ! qui sans doute a beaucoup valu à Madeleine, car je la crois redevable à son nom d'avoir mérité d'obtenir tant de grâces. Si l'amante blesse le coeur de l'amant par un seul de ses cheveux et par le moindre de ses regards, que ne fera pas son nom ? Votre nom est comme un parfum répandu, qui exhale aussitôt sa suave odeur ; il suffit de faire entendre à Jésus ce beau nom de Marie, pour obtenir de lui toute chose, ce seul nom pouvant tout sur son esprit et sur son coeur.

Mais Marthe, affligée de porter seule tout le poids du travail, se présente devant Jésus et lui dit: Seigneur, ne considérez-vous pas que ma saur me laisse toute seule pour vous servir? Dites-lui donc qu'elle m'aide. A ne considérer que ce qui se passait alors à Béthanie, ces plaintes de Marthe au raient pu paraître justes et raisonnables: mais Jésus, qui a devant les yeux le grand événement représenté par cette scène mystérieuse, ne commande point à Madeleine d'aller aider sa soeur.

Il ne l'accuse point d'oisiveté; il ne la blâme pas de ne dire mot en sa présence. Dans les plaintes et les larmes de Marthe, voyant les désolations et les afflictions de l'Église à la mort de la très-sainte Vierge, Jésus-Christ corrige Marthe, et lui répond : Marthe, Marthe, vous vous inquiétez et vous vous embarrassez dans le soin de beaucoup de choses : cependant une seule est nécessaire; Marie a choisi la meilleure part, qui ne lui sera point ôtée.

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CHAPITRE XVII. ASSOMPTION DE LA TRÈS-SAINTE VIERGE SAINTS DÉSIRS DE MARIE; SA DOUCE ET SAINTE MORT. ELLE S'ÉLÈVE AU CIEL.

S'il reprend ainsi Marthe, comme il reprit ses apôtres affligés à la nouvelle de sa prochaine Ascension, c'est qu'il veut qu'on aime plus purement sa divine Mère, et non pas qu'on s'afflige de son absence. « Si vous m'aimiez vraiment, avait-il dit à ses apôtres, vous vous réjouiriez de ce que je m'en vais à mon Père; vous oublieriez vos intérêts et vous entreriez dans les miens.

Vous songeriez non à votre perte, mais à ma propre félicité : car mon Père est plus grand que moi , c'est-à-dire il est l'objet de ma béatitude.

D'ailleurs, il peut plus pour vous que je ne puis moi-même comme homme : de retour auprès de lui et en possession de son trésor, je vous départirai plus libéralement ses biens. » Notre-Seigneur ne pouvait pas approuver non plus ces afflictions trop intéressées des premiers fidèles, au sujet du départ de la très-sainte Vierge pour le ciel. Il veut qu'on l'aime plus purement, et qu'on ne s'afflige pas à l'occasion de la gloire qu'elle va posséder auprès de lui.

Voilà pourquoi l'Église, conduite et éclairée par l'Esprit de Dieu, fait lire, le, jour de l'Assomption, l'évangile qui contient le récit de la descente du Fils de Dieu chez Marthe et Marie, où l'on voit Marthe, dans son travail, se plaindre de ce que sa soeur est toujours appliquée à lui.

Docile à l'avertissement du Sauveur à ce sujet, lÉglise invite tous ses enfants, dans l'Introït de la messe de cette solennité, à se laisser aller aux sentiments et aux transports de la joie : « Réjouissons-nous dans le Seigneur, dit-elle, célébrant ce jour de fête, en l'honneur de la bienheureuse Vierge-Marie, de l'Assomption de laquelle les anges se réjouissent et comblent de louanges le Fils de Dieu. »

Enfin, après s'être unie de nouveau aux sentiments de joie des anges dans le Graduel et dans l'Offertoire, elle se joint encore à Jésus-Christ dans la Communion, pour louer Marie d'avoir choisi cette meilleure part, qui ne lui sera jamais ôtée pendant toute l'éternité.

Il faut donc, pour entrer dans les sentiments de Notre-Seigneur en ce grand jour, nous réjouir parfaitement du bonheur de la très-sainte Vierge, et avec d'autant plus de raison que son triomphe nous offre un motif particulier d'espérer le même avantage si nous demeurons fidèles, et si,. comme elle, nous sommes revêtus ici-bas de l'Esprit de Jésus-Christ crucifié.

Au jour de l'Assomption, Notre-Seigneur épousait toute l'Église en la personne de la très-sainte Vierge, et il lui témoignait tout l'amour et toute la tendresse qu'il doit exprimer un jour à l'Église entière.

Si bien que cette fête, qui est un jour de merveilleuse joie pour Jésus et Marie, est aussi un jour de merveilleuse espérance pour tous, les chrétiens.

O heureuse Mère de Jésus! maîtresse de l'Église, jouissez paisiblement de vos amours innocents, purs et divins; nous ne prétendons pas les interrompre.

Nous savons bien qu'il est défendu par les lois de Jésus, votre amour, de réveiller l'Épouse dans son sommeil: à combien plus forte raison sommes-nous obligés de ne la point interrompre dans sa. gloire! Jouissez donc paisiblement de l'amour et des faveurs de votre bien-aimé.

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CHAPITRE XVIII. GLOIRE DE MARIE DANS LE CIEL.

Il vaudrait mieux honorer par notre silence la gloire de Marie au ciel, que de vouloir l'exprimer par nos faibles discours. Quel est le fleuve qui puisse recevoir dans son sein l'étendue des mers?

Quel esprit assez vaste pour embrasser ce grand océan, cette mer qui renferme la plénitude de la grâce et de la gloire, communiquée hors de Jésus-Christ?

De même que, dans le ciel, les anges plus élevés donnent aux anges inférieurs leur lumière et leur vie et se réservent toujours, chacun en leur particulier, quelque appropriation de grâce, qu'ils ne répandent pas sur les autres : ainsi Jésus-Christ a mis dans le coeur de la très-sainte Vierge des grâces et des dons singuliers qu'elle seule possède, et qui ne seront jamais donnés à aucune autre créature.

Je ne sais même si les anges les comprennent et si jamais ils seront découverts aux bienheureux; du moins est-il vrai que des dons si particuliers ne seront jamais communiqués à personne.

C'est le cachet que Jésus-Christ a posé sur son coeur, et que je crois que personne ne lèvera jamais; ce feu divin, dont il brûle pour la très-sainte Vierge, n'ayant jamais été entièrement découvert, et n'étant manifesté qu'à elle seule.

Les dons qu'elle reçoit dans la gloire, sont la récompense de la part qu'elle a voulu prendre aux humiliations de son Fils. Ayant servi en tout à l'accomplissement des mystères de Jésus-Christ, elle a partagé ses mépris et ses ignominies; elle a voulu être la plus basse, la plus petite, la plus abjecte de toutes les créatures.

Non-seulement elle a passé pour la Mère d'un pécheur à la Circoncision, à la Purification; mais au jour de la mort de Jésus, tandis qu'il était tenu pour un scélérat, pour le plus insigne dé tous les fourbes, pour le plus grand séducteur du monde, elle a voulu porter aussi elle-même une grande part de ces ignominies et de ces mépris, et passer à son tour pour une fourbe et une séductrice insigne, qui eût travaillé si longtemps à surprendre et à tromper les hommes.

De même donc que Notre-Seigneur, pour s'être humilié, a été établi, par son Père, roi, pontife, juge, médiateur de toute créature : ainsi le Fils de Dieu, en récompense des humiliations que sa Mère a partagées avec lui, l'a fait entrer en participation de sa gloire et de sa grandeur.

Il me semble voir Jésus et Marie dans les cieux, tout consommés en un et n'être qu'une chose. Je ne puis exprimer ce mélange des deux, ce mutuel amour qui les transmet et les transporte l'un en l'autre; c'est un amour qui seul serait capable de faire un paradis.

Elle n'est plus en peine de demander où il repose en son midi; c'est là qu'elle est couverte parfaitement et revêtue du soleil ; elle ne paraît plus elle-même, mais semble être le soleil même de justice, étant transformée en lui, dans le séjour heureux de sa gloire.

O admirable et incompréhensible communion de Jésus en Marie ! C'est bien d'elle surtout qu'il faut dire ces paroles du Sauveur, adressées au commun de l'Église:

En ce jour-là, c'est-à-dire au jour de l'éternité et non en celui de la terre, vous comprendrez que je suis en mon Père, et que vous êtes en moi, et que je suis en vous, par l'unité de l'Esprit.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE XVIII. GLOIRE DE MARIE DANS LE CIEL.

Bien plus, Marie ayant été cause du salut de tous, dans un sens très-véritable, en donnant son Fils pour eux, en le livrant à la mort et en intercédant continuellement pour eux auprès de lui, il veut que dans le ciel elle reçoive une gloire universelle de la part de toute créature.

Cette divine Vierge est la Reine des anges. Ils ne sont à son égard que de simples serviteurs; ils semblent être son manteau royal, n'étant que l'étendue et la dilatation de sa gloire.

Les saints Pères l'appellent le Cantique des chérubins et des séraphins et la psalmodie des anges; et s'ils font ainsi mention des deux premiers ordres et du dernier, c'est qu'en ces trois les six autres sont renfermés.

Par la mention des chérubins et des séraphins, ils donnent à connaître qu'elle est la lumière et l'amour des neuf churs célestes . Les Pères expriment même par là que les anges se reconnaissent incapables d'honorer et de louer dignement Jésus-Christ, et lui offrent cette divine Vierge, comme le supplément- de leurs cantiques et de leur reconnaissance.

Car voyant que Dieu prend sa complaisance en tout ce qu'elle fait et ce qu'elle dit, et qu'il l'a choisie par le pur principe de son amour, comme le moyen et le canal de tous les biens qu'il veut leur faire, ils se servent, pour exprimer à Dieu leur amour et lui rendre leurs autres devoirs, du moyen dont lui-même se sert pour les inonder des richesses de sa grâce et de sa gloire; de sorte que Marie est comme la bouche de l'Église du ciel, aussi bien que de l'Église de la terre, titre que les Pères lui donnent également.

Ce que nous disons des anges, il faut le dire aussi des bienheureux qui règnent au ciel. Comme Mère et comme Reine, elle exige d'eux tels vouloirs qu'il lui plaît.

Elle les applique avec une puissance souveraine à tels exercices qu'elle veut, soit de charité pour les hommes, soit de religion envers Dieu.

Elle est maîtresse de tous leurs sentiments, non-seulement par le respect que les saints lui rendent comme à la Reine du ciel, que Jésus-Christ honore lui-même, mais aussi par l'inclination pleine de tendresse qu'ils ont à lui plaire et à la servir en tout ce qu'elle veut, se rappelant tant de témoignages de bonté, tant de grâces, tant de charités et de protections qu'ils ont reçus d'elle, dans le temps périlleux et misérable de leur vie sur la terre.

Elle est appelée par les Pères la Couronne de tous les saints, parce qu'elle est non-seulement leur lumière et leur grâce, mais aussi leur gloire et leur béatitude.

Jésus-Christ, pour rendre heureuse, par Marie, toute l'Église triomphante, se donnant aux saints par elle, et la mettant en participation de tout ce qu'il est et de tous les titres d'honneur dont son Père l'a revêtu. « Dans le ciel, dit le Père à Marie, vous remplirez vos enfants de votre gloire; car une Mère vénérable glorifie sa famille : sicut mater honorificata.

Jésus-Christ en vous et vous en lui, avez été remplis d'une ardeur, d'un amour et d'un zèle cachés, pour procurer ma gloire : dans l'éternité le feu de votre ardeur, de votre amour, de votre zèle, sera manifesté et révélé à tous les saints.

De même que mon Fils tiendra au ciel la place du soleil et sera toute la lumière, la gloire et la splendeur des saints, ainsi étant toute remplie et revêtue de lui, vous serez, en lui et par lui, leur splendeur, leur lumière et leur gloire. »

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE XVIII. GLOIRE DE MARIE DANS LE CIEL.

Enfin le pouvoir de la très-sainte Vierge à l'égard de l'Église de la terre est aussi merveilleux. L'amour de Jésus-Christ pour Marie étant le vrai principe du pouvoir qu'elle exerce, Jésus met tout son plaisir à lui procurer du bien et de l'honneur, et à la voir jouir de tout ce qu'il peut lui communiquer. Étant Seigneur du monde entier, il la met en possession pleine de tout ce qu'il a et de tout ce qu'il est; et, en elle, il possède toutes choses avec plus de plaisir que s'il ne les possédait qu'en soi-même personnellement.

Aussi en lui la puissance de Marie s'étend sur toutes les créatures et sur tous les mérites de son Fils. Pareillement, en qualité d'Épouse du Père éternel, elle a également auprès de lui par ses prières tout pouvoir; il veut ce qu'elle veut; il fait du bien à qui elle désire qu'il en fasse; elle n'a qu'à vouloir, et toutes choses sont faites.

Celui-là est heureux qui est aimé de cette sainte Épouse, qui peut tout sur Celui et en Celui qui a fait et qui opère toutes choses sur la terre et dans le ciel. Le pouvoir de la très-sainte Vierge, comme Épouse, se mesure sur la toute-puissance de Dieu, qui lui laisse l'usage de tous ses biens; ainsi elle est toute-puissante pour tout accorder; et ce qui est le sujet de ma confiance, ce n'est pas seulement son grand pouvoir, mais encore sa bonté, sa douceur, sa piété, qui ne savent ce que c'est que de rien refuser à personne.

Toutefois, ce n'est pas à titre de justice qu'elle a cette puissance, comme Jésus-Christ en vertu de ses plaies; c'est seulement par le titre de la charité que lui portent le Père et le Fils, qui ne peuvent rien refuser à celle qu'ils aiment si parfaitement; mais par ce titre de charité, Dieu la fait maîtresse de toutes choses; il la fait, régner sur tout, et départir aux âmes les dons du Saint-Esprit.

Elle est a dispensatrice universelle, des mains de laquelle toutes choses partent, et qui donne et distribue tout à chacun selon ses besoins. Elle a les bras ouverts à tout le monde; elle est comme une reine régente dans le trône de Dieu, comme une nourrice pour toutes les âmes; comme un océan fécond en libéralité, comme une source immense de grâces et de bénédictions.

Elle est le paradis, d'où sortent les quatre fleuves qui vont arroser toute la terre; c'est un réservoir où se rassemblent les eaux qui se répandent ensuite en ruisseaux sans nombre; c'est enfin un trésor qui contient toutes les richesses de Jésus-Christ, c'est-à-dire tous les trésors de Dieu le Père.

Approchons donc avec confiance, approchons de ce trône de grâce, avec une foi parfaite aux bontés adorables et aux charités de Dieu pour la très-sainte Vierge, en faveur des pécheurs; car pour nous obliger à aller à lui, par son Fils, en Marie et avec Marie, Dieu le Père ferme les yeux sur nos péchés, et n'a rien de plus à coeur que de nous aimer et de nous réconcilier avec lui, comme nous allons le, voir bientôt.

RÉFLEXIONS PRATIQUES SUR LE PETIT OFFICE DE LA TRÉS-SAINTE VIERGE

Pour nous mettre devant les yeux la puissance de Marie régnant dans le ciel, l'Eglise a composé le petit Office, qui comprend les grandeurs de la vie, de la mort et de la gloire de cette auguste Vierge, et est tout en mémoire de son triomphe et de sa glorieuse Assomption.

Elle y donne à lire à ses enfants pour leçons communes une partie du vingt-quatrième chapitre de l'Ecclésiastique, qui convient premièrement à la Sagesse éternelle, mais qu'elle applique à la très-sainte Vierge exaltée par sa mort et élevée dans la gloire, et aussi à tous les chrétiens qui participent aux mystères de mort et de vie de Notre-Seigneur.

En voici un petit commentaire qui pourra vous aider à le méditer, et ensuite à réciter cet office avec plus d'intelligence et de fruit.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE XVIII. GLOIRE DE MARIE DANS LE CIEL.

RÉFLEXIONS PRATIQUES SUR LE PETIT OFFICE DE LA TRÉS-SAINTE VIERGE


La première leçon., déjà rapportée dans cet ouvrage, exprime les sentiments d'amour de la très-sainte Vierge pour Dieu pendant sa vie, et aussi la puissance éminente qu'elle a sur l'Église, tant de la terre que du ciel, depuis sa mort. « J'ai cherché le repos en toutes choses et j'ai demeuré dans l'héritage du Seigneur. Alors le Créateur de tout, celui qui m'a créée, qui a reposé lui-même dans mon tabernacle, m'a dit et m'a donné cet ordre : Habitez en Jacob, que votre héritage soit dans Israël, et jetez des racines dans mes élus. »

N'ayant pu trouver sur la terre le repos et la joie que dans la société des justes et dans le peuple de Dieu, Marie s'est retirée dès l'âge de trois ans dans le temple, le lieu le plus saint qui fût au monde ; et parmi les lévites et les prêtres, qui étaient la portion la plus sainte du peuple et l'héritage du Seigneur.

Alors le Fils, par qui Dieu a créé toutes choses, le Verbe de Dieu qui devait s'incarner, charmé de la fidélité de Marie dans son ministère au service du temple, où elle s'offrait à lui mille fois comme hostie, à la place des animaux qui étaient immolés, lui dit:

Je veux reposer et habiter en vous, comme dans mon temple et mon tabernacle, pour y être hostie de Dieu mon Père; et vous établir, dans Jacob et dans Israël, la mère de mes élus. Jacob signifie l'Église de la terre, qui est en combat, de laquelle la très-sainte Vierge est la force et le secours; et Israël, qui vit Dieu face à face , signifie l'Église bienheureuse, qui voit Dieu dans sa beauté, l'Église du ciel, dont la très-sainte Vierge est la reine et la mère: la reine, parce qu'en Jésus-Christ elle règne sur tout le corps des élus; la mère, parce qu'elle lui donne la vie.

C'est ce qu'elle commence à faire dès la terre, Dieu le Père se servant d'elle pour jeter des racines dans les âmes prédestinées, c'est-à-dire pour produire en elle les premiers effets de sa fécondité et de la vie divine qu'il leur donne.

Dans la seconde leçon, on voit la continuation et la confirmation de ces promesses de Dieu à la très-sainte Vierge, établie Reine de, l'Église de la terre et de celle du ciel. « J'ai été ainsi affermie sur Sion, dit-elle; et pareillement sur la cité sainte, où j'ai pris mon repos, exerçant ma puissance sur Jérusalem ; j'ai jeté des racines dans le peuple comblé d'honneurs, dans le partage de mon Dieu, qui est son héritage; et j'habite et je règne dans la plénitude des saints. »

En disant qu'elle est affermie sur Sion et sur Jérusalem, elle exprime là même chose que par Jacob et Israël, c'est-à-dire l'Église de la terre et celle du ciel : car Sion signifie trouble ou guerre, ce qui est le partage de l'Église militante; et Jérusalem signifie la paix, qui est le propre de l'Église du ciel.

Elle nous apprend donc par là qu'après sa mort, elle a été établie la Reine de l'Église militante, aussi bien que de l'Église triomphante.

Assise dans le trône de son Fils, elle est affermie dans sa force, elle y est une avec lui dans sa puissance, elle communie à toute sa vie de gloire : son Fils lui donnant tout ce qu'il peut, de même qu'autrefois sur la terre Marie l'avait communié à toute sa vie humaine.

Étant donc entrée dans sa puissance de sainteté, aussi bien que dans sa joie divine, elle agit avec force et efficace sur l'Église militante et l'attire à une parfaite sainteté.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE XVIII. GLOIRE DE MARIE DANS LE CIEL.

RÉFLEXIONS PRATIQUES SUR LE PETIT OFFICE DE LA TRÉS-SAINTE VIERGE


C'est pourquoi elle ajoute : J'ai jeté des racines dans le peuple comblé d'honneurs, dans le partage de mort Dieu qui est son saint héritage.

Elle ne dit plus ici, comme dans la leçon précédente, qu'elle a jeté des racines dans les âmes encore exilées sur la terre, qui n'ont rien de certain, de ferme ni de constant, et qui peuvent être abattues par les tentations, comme les arbres les plus forts, plantés dans un sable mobile, sont quelquefois déracinés par les vents.

Mais elle dit qu'après sa mort et son élévation dans la gloire, elle est affermie puissamment dans les coeurs des habitants de Jérusalem et de la Cité sainte, c'est-à-dire de ceux qui sont en possession de la parfaite sainteté et jouissent en paix de la vue de Dieu; car ce mot Jérusalem signifie vision de paix, vision parfaite; qu'enfin elle prend son repos dans eux, c'est-à-dire, qu'après son bonheur éternel, elle trouve parmi les saints du ciel le repos qu'elle cherchait auparavant sur la terre et qu'elle n'avait pu trouver.

Dans la troisième leçon elle parle de la sorte : « Je suis élevée comme le cèdre sur le Liban, et comme le cyprès sur la montagne de Sion; comme le palmier de Cadès, et comme les plants de rosiers de Jéricho; comme un bel olivier dans la campagne, et comme un platane sur le bord des eaux dans un grand chemin.

J'ai répandu une senteur de parfum comme le cinnamone et comme le baume le plus précieux, et une odeur agréable comme celle de la myrrhe de choix. »

Ce sont autant de comparaisons tirées des propriétés de divers arbres. L'Église commence par le plus beau des arbres et compare la très-sainte Vierge au cèdre du Liban.

1° Par là elle exprime son élévation au-dessus de toutes les Vierges; car le cèdre signifie l'incorruptibilité, et le mot Liban veut dire blancheur. Par son titre de Mère Vierge et de Mère de Dieu dans sa virginité, elle est élevée au-dessus de toutes les vierges qui ont été et qui seront jamais : sa sainteté parfaite la rendant chaste de corps et d'esprit par-dessus toute autre créature.

2° Ces paroles: Je suis exaltée comme le cèdre sur le Liban, signifient la vie divine en terre, exprimée par la blancheur qui parut dans les vêtements de Jésus-Christ, transfiguré sur le Thabor, et dans ceux des anges au tombeau; et ce mot: Je suis exaltée, montre que la très-sainte Vierge est éminente dans sa participation à la vie de Jésus-Christ ressuscité, plus abondante en elle que dans toutes les autres créatures.

3° Enfin ces mots : Je suis exaltée comme le cèdre sur le Liban, expriment l'Assomption de la très-sainte Vierge dans la splendeur de la sainteté de Dieu, étant entrée en son Fils, qui est la candeur de la lumière éternelle. Il est dit ensuite qu'elle a été élevée comme le cyprès sur la montagne de Sion.

Le cyprès, image de la mort, signifie que la très-sainte Vierge a toujours vécu dans un esprit de mort, comme étant l'âme la plus parfaite dans la vie chrétienne et la plus éminente de l'Église. Si le cèdre sur le Liban exprime sa vie ressuscitée, le cyprès sur la montagne de Sion marque quel a été son état de mort dans la vie présente : Sion signifiant, comme nous l'avons dit, trouble ou guerre, c'est-à-dire le tumulte et l'agitation de cette vie mortelle.

Au milieu du siècle elle a vécu comme morte sans se mouvoir, sans s'agiter, sans se ressentir de rien, de même que si rien n'eût été vivant dans sa nature et que le seul esprit intérieur ... de leur grâce, mais encore conforme aux états de Jésus-Christ, surtout à ses états douloureux, ayant partagé ses confusions et ses souffrances dans sa passion et dans sa mort.

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