Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier

Postez ici vos intentions de prière.
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amidelamisericorde
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CHAPITRE IX. SOCIÉTÉ DE JÉSUS ET DE MARIE

Ainsi en a-t-il été du désir et de l'amour de la confusion, de l'anéantissement, de la pauvreté, comme aussi des hommages intérieurs qu'elle rendait à la Majesté divine; l'Esprit de Jésus-Christ vivant en elle, non pour y être oisif, mais pour y imprimer, son immense religion envers son Père.

Cet Esprit de Jésus, l'unique louange de Dieu, cette voix, dont il est dit dans l'Apocalypse qu'elle se fait entendre comme la voix d'une multitude et d'un million de millions d'âmes, cette voix qui résonne par la bouche de toute créature, était renfermée en la très-sainte Vierge comme un écho.

L'écho ne produit pas la voix : il la redit et la répète; ainsi, l'âme de Marie disait les mêmes choses que cette voix divine. C'était l'expression la plus parfaite des louanges de Dieu en Jésus-Christ. Elle n'interrompait pas cette sainte occupation, même pendant son sommeil, selon ces paroles du Cantique des cantiques : Je dors et mon cœur veille. C'était l'état de Notre-Seigneur sur la terre, avec cette différence cependant que ce qui se faisait en lui en éminence, se passait en Marie dans cette perfection relative, qui convient à la créature et qui peut être communiquée.

RÉFLEXIONS PRATIQUES

1° Les sentiments d'affection de Jésus pour sa sainte Mère doivent vous servir de modèle dans votre amour envers vos parents, si vous voulez honorer Dieu en les aimant, comme votre qualité de chrétien vous y oblige.

Quelque service qu'il eût reçu de la très-sainte Vierge, quelque parfaite qu'elle fût, Jésus l'aimait non pour elle-même, mais pour Dieu, qu'il adorait vivant en elle comme dans un tabernacle où il résidait pour lui ; en sorte que, dans sa Mère,, c'était Dieu même qu'il aimait.

Voilà comment vous devez aimer vos parents, c'est-à-dire les aimer du même amour dont vous aimez Dieu , avec cette différence que vous aimez Dieu pour lui-même et vos parents pour Dieu, mais toujours Dieu dans vos parents.

En leur donnant des marques d'affection, vous n'aurez donc pas pour fin de, satisfaire une certaine tendresse de cœur que vous éprouvez pour eux.

Ce sentiment naturel, qui se trouve aussi dans les animaux, est trop grossier, trop terrestre pour être le motif qui inspire une âme chrétienne. S'il y a des occasions où il soit convenable que vous donniez de ces sortes de témoignages à vos parents, ce sera à Dieu même, rendu sensible dans leurs personnes, que vous les donnerez.

Alors, bien loin d'amollir votre cœur et de diminuer votre piété filiale envers Dieu, ces marques de tendresse seront alitant de devoirs religieux que vous lui rendrez et qui augmenteront en vous son saint amour.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE IX. SOCIÉTÉ DE JÉSUS ET DE MARIE

Cette affection chrétienne pour vos parents, au lieu d'éteindre vos sentiments do tendresse naturelle, les ennoblira, les perfectionnera, les rendra surnaturels. Vous aimerez sincèrement vos parents, malgré les défauts auxquels ils pourraient être sujets, comme s'ils étaient les personnes du monde les plus accomplies; parce que votre amour aura pour objet non leurs qualités personnelles, mais Dieu, dont ils sont les représentants.

Pareillement, vous les aimerez aussi cordialement s'ils vous donnent quelque juste sujet de plainte, et même s'ils vous maltraitent, que s'ils n'avaient pour vous que des témoignages de tendresse et de prédilection. Dieu ne veut pas, en effet, que les imperfections qui peuvent se rencontrer dans ses images le privent de l'honneur qu'il prétend recevoir de nous; et Notre-Seigneur ne mérite pas moins de respect dans un ciboire d'étain ou de plomb que dans un autre d'argent ou d'or, parce que dans l'un et dans l'autre il est également grand, également adorable.

2° Dans le dessein de Dieu , les parents ne devraient être que de saintes images de sa paternité, destinées à attirer à lui les respects et l'affection des enfants dont il est le premier père; et ils ne sont souvent, hélas l que des idoles vivantes qui lui dérobent sa gloire, en retenant pour eux-mêmes l'honneur et l'affection qui lui sont dus.

La très-sainte Vierge, quelque innocente qu'elle fût dans son âme et dans ses sens, n'avait jamais en vue la satisfaction de sa sensibilité propre en donnant des marques de tendresse à l'Enfant Jésus. Dans ces occasions, elle se proposait toujours de témoigner son amour sensible à la personne du Verbe; car ses caresses avaient pour motif non le corps de Jésus, mais la divinité qui y était unie et qu'elle aimait en lui. A son exemple, les vrais chrétiens, quoiqu'ils adorent le corps de Notre-Seigneur dans l'Eucharistie, l'adorent non pour lui-même, mais pour la divinité qui en est inséparable; aussi tous des hommages qu'ils rendent à cette chair sacrée sont autant de devoirs religieux qui les unissent à Dieu de plus en plus, et les rendent aussi plus participants de sa vie.

Au lieu que les personnes qui n'ont point Dieu en vue dans les témoignages de tendresse qu'elles se donnent, se remplissent de l'amour les unes des autres , elles S'éloignent de Dieu d'autant plus qu'elles s'aiment plus vivement. Ainsi cet amour naturel, que Dieu a mis dans les coeurs des pères et des mères, pour communiquer, comme par un canal, ses vertus divines aux enfants et accroître en eux sa vie, n'est trop souvent qu'un moyen funeste qui les remplit de l'amour des créatures et des vanités du monde.

Qu'y a-t-il de plus ordinaire que de voir des mères, après avoir paré leurs enfants, qui à peine se soutiennent sur leurs pieds, prendre plaisir à les louer, à les admirer, à exagérer follement leur bonne grâce? L'expression de joie qui paraît dans les traits de leur visage, leurs paroles animées, leurs gestes significatifs font plus d'impression qu'on ne le pense sur le coeur des enfants, et les ouvrent aux premières saillies de la vanité et de la folle estime d'eux-mêmes.

Source : Livres-mystiques.com
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CHAPITRE IX. SOCIÉTÉ DE JÉSUS ET DE MARIE

C'est ce qu'il est aisé de remarquer à l'attitude qu'ils savent prendre alors, à leur démarche, à tous leurs procédés pleins de hauteur; jusque-là qu'on en voit se préférer aux autres avec orgueil, et dédaigner même ceux à qui l'on ne donne pas les mêmes louanges ou qui ne sont pas si bien vêtus.

Par ces insinuations perfides, la puissance et les charmes du langage et de l'amour maternels, qui devraient préparer dans les enfants les voies à l'exercice de la foi, de l'espérance et de la charité qu'ils ont reçues dans leur baptême, tendent, au contraire, à y éteindre ces vertus, et contribuent en quelque sorte à les rendre orgueilleux, hautains et dédaigneux, avant même qu'ils soient raisonnables. Voilà les suites naturelles et inévitables de la première éducation, lorsqu'elle n'est pas dirigée par les lumières de la foi chrétienne.

1° Prenez donc la résolution de parler toujours aux enfants comme vous le feriez s'ils étaient déjà raisonnables et capables de goûter les maximes du christianisme, ne leur proposant aucun des motifs propres à donner de l'estime pour les vanités du monde, desquelles vous devez, au contraire, leur inspirer doucement le mépris.

2° Parlez-leur de Dieu et des choses du ciel, de manière à leur montrer par l'expression de votre visage, par votre accent, par vos paroles, quelle estime profonde vous en faites vous-même.

3° Enfin, dans les témoignages .d'amitié que vous ne pouvez vous dispenser de leur donner, unissez-vous à Marie, aimant par motif de religion l'Enfant Jésus, puisqu'il est vivant dans eux par son esprit et par sa grâce. Par la fidélité à ces moyens, vous aurez le bonheur de développer dans leurs cœurs les vertus chrétiennes, d'honorer Dieu dans l'œuvre de l'éducation des enfants, et d'y trouver pour vous-même une source de bénédictions et de mérites.

CHAPITRE X. NOCES DE CANA

Toutes les paroles de l'Écriture, quoique en apparence très-simples, sont pleines de mystères et contiennent des sens admirables et profonds, parce qu'ayant été écrites par des auteurs sacrés, dans la lumière du Saint-Esprit, elles comprennent des sens conformes à l'étendue et à la grandeur de cette lumière.

De même en était-il des actions du Fils de Dieu sur la terre. Il n'en faisait aucune, il ne se passait rien dans sa personne divine, où il n'y eût quelque chose de mystérieux. Il ne s'est pas contenté des figures de l'ancien Testament, qui promettaient ce que lui-même devait accomplir: il a fait aussi pendant sa vie des oeuvres qui, étant très-saintes en elles-mêmes , figuraient encore des choses plus sublimes, auxquelles il préparait les peuples incapables alors de les comprendre et de les goûter.

Ainsi, les miracles qu'il faisait pour donner des témoignages de sa divinité, figuraient les merveilles qu'il venait opérer dans le monde et qui étaient le véritable objet de sa mission. Ces aveugles, ces sourds ; ces muets et les autres qu'il guérissait ; représentaient à son esprit le genre humain dans l'état où l'avait réduit le premier péché de l'homme.

Les résurrections qu'il opérait, entre autres celle de Lazare, qui eut lieu quatre jours après sa mort, figuraient la résurrection spirituelle du genre humain, enseveli depuis quatre mille ans dans l'ombre de la mort du péché; et si Notre-Seigneur pleure sur Lazare avec frémissement, c'est en témoignage de l'émotion que causait à son esprit l'excès des péchés du monde.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE X. NOCES DE CANA

Les noces de Cana , dont nous allons parler, étaient la figure d'un événement bien plus important . elles signifiaient mystérieusement les noces que Jésus-Christ venait célébrer avec le genre humain ou l'Église. Par l'Incarnation il avait épousé déjà la nature humaine en général dans la personne de la très-sainte Vierge; mais c'était par la communion à son corps et à son sang (qui est pour chacun de nous l'extension et la continuation de l'Incarnation), qu'il devait épouser chaque âme en particulier. ce qui le fait appeler par saint Paul du nom de mari ou d'époux.

Par la communion, il met l'âme dans une unité parfaite avec lui, se mêlant à elle et la rendant une même chose avec lui-même, c'est-à-dire imprimant en elle des sentiments conformes aux siens, des mouvements pareils, des inclinations et des dispositions toutes semblables. Il commence cette unité par le baptême, il la continue par la confirmation et il l'achève par la sainte communion : Qui mange ma chair et boit mon sang, dit-il, demeure en moi et moi en lui.

C'est là le point parfait du mariage de Notre-Seigneur avec l'âme, où il se fait parfaitement un avec elle, où il la fait être avec lui une même chose, de même qu'il est un avec son Père, et que son Père est un avec lui.

Comme donc, en venant sur la terre, il voulait se laisser aux hommes dans l'eucharistie, pour consommer par là son union avec les âmes ses épouses, il a pris plaisir à figurer ce sacrement de diverses manières; et dans le festin de Cana, en changeant l'eau en vin, son dessein fut de préparer l'esprit des peuples au changement du pain en sa chair et du vin en son sang.

Voilà pourquoi il commence par ce premier de tous ses miracles, l'exercice de sa puissance divine; et s'il l'opère à la seule demande de sa Mère, touchée de compassion pour le convives de Cana, c'est qu'il veut nous montrer qu'il n'accorde rien à son Église, que conséquemment aux désirs de Marie.

Jésus étant venu de la Judée à Cana en Galilée, « dit l'Évangéliste, on célébra des noces dans cette ville , auxquelles la Mère de Jésus se trouvait avec Jésus lui-même, ainsi que ses disciples, qu'on y avait aussi conviés. Pendant le repas, le vin venant à manquer, la Mère de Jésus dit à son Fils : Ils n'ont point de vin. »

Ces paroles sont une preuve bien touchante de la grande bonté de Marie, qui, par charité pour le prochain, fait d'elle-même cette demande à Jésus; elles montrent comme elle veille toujours sur nos besoins, et comme elle a connaissance de la bonne volonté de son Fils, qui ne lui refuse rien de ce qu'il sait lui être agréable. Ils n'ont point de vin, c'était comme si elle eût dit à Jésus : « Ayez compassion de ces pauvres époux; pour moi, si j'avais comme vous le pouvoir de créer ce qui leur manque, je le leur procurerais de grand coeur. »

Elle lui demande donc un vrai miracle, quoiqu'elle sache très-bien que Jésus n'en ait encore opéré aucun, et que même le moment marqué dans les décrets de Dieu le Père pour faire éclater la puissance de son Fils ne soit pas arrivé. C'est ce que Jésus-Christ déclare dans la réponse qu'il lui fait.

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CHAPITRE X. NOCES DE CANA

Qu'y a-t-il à vous et à moi, c'est-à-dire de puissance, pour faire ce que vous désirez; car mon heure d'opérer des miracles n'est pas encore arrivée ? Les paroles de Notre-Seigneur supposent , en effet, d'après le génie des langues anciennes, la prétérition du mot puissance ou pouvoir, qu'il faut y sous-entendre , pour en avoir le sens complet.

C'était comme s'il eût répondu à la très-sainte Vierge : « Ni vous, ni moi comme homme, ne pouvons donner ni opérer par nous-mêmes le bien que vous voulez que je fasse.

Tout vient de Dieu le Père, qui veut faire toutes choses par nous, comme par des organes et des racines qui doivent puiser en lui leur sève et leur vie. Vous ne pourriez rien que par moi; et moi j'ai les mains liées, jusqu'à ce que le moment de mon Père soit venu. Notre-Seigneur, en effet, comme Dieu et comme homme, ne peut rien qu'en union avec son Père.

Comme Dieu , il n'est avec lui qu'une seule puissance; comme homme, il reçoit à tout moment de la Divinité la lumière, le mouvement et la puissance d'agir; et, par conséquent, il les reçoit du Père, avec dépendance de lui pour agir dans les moments qu'il lui marque. Hors de ces moments , il ne fait rien. et demeure dans l'attente de ses volontés divines.

A l'heure même, la très-sainte Vierge, qui, par la vue continuelle qu'elle avait de Dieu, voyait en lui mille choses secrètes, connut en sa contemplation que le miracle qu'elle désirait allait être opéré, à la considération de la demande qu'elle venait de faire: et, voyant clairement les dispositions de Jésus-Christ à son égard, non moins que ce qui devait arriver, elle dit incontinent aux serviteurs des noces, pour les préparer à l'ordre qu'ils allaient recevoir de Jésus-Christ:

Faites en confiance tout ce qu'il vous dira de faire. Il y avait là six grandes urnes de pierre, destinées aux purifications en usage chez les Juifs, dont chacune contenait deux ou trois mesures. Jésus, sachant donc que le moment des desseins de son Père était venu, dit incontinent aux serviteurs : « Remplissez d'eau toutes ces urnes; » et, ils les remplirent jusqu'à leur ouverture.

C'était comme s'il eût dit à Marie : « Maintenant que le moment est venu, ô ma Mère, je vais produire ce que vous demandez. »

En effet, la vertu de l'Esprit de Dieu, qui résidait en lui, ayant opéré à l'instant le miracle du changement de cette eau en vin, Notre-Seigneur dit aux serviteurs : Maintenant que l'heure dans laquelle mon Père voulait opérer par moi ce prodige est venue, maintenant puisez dans ces urnes, et portez-en au maître d'hôtel.

Les serviteurs lui en portèrent; mais quand celui-ci eut goûté cette eau changée en vin, ne sachant d'où ce vin était venu, il appela l'époux et lui dit: « Tout le monde sert d'abord le bon vin et ensuite celui qui est de moindre qualité; pour vous, vous avez réservé le meilleur jusqu'à cette heure.

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CHAPITRE X. NOCES DE CANA

Ce fut là, conclut l'Évangéliste, le premier des miracles de Jésus; par là, il fit éclater sa puissance divine, et ses disciples crurent en lui. » Ce changement dans les disciples était l'un des effets surnaturels que la très-sainte Vierge désirait d'obtenir; et ce miracle de l'eau changée en vin est donc une preuve éclatante de sa sollicitude pour le salut du monde entier.

Car de même que saint Jean-Baptiste, envoyé de Dieu, afin que par lui tous crussent en Jésus-Christ, avait reçu la foi par le ministère de Marie au jour de la Visitation; ainsi, à l'occasion de la demande qu'elle fait ici à Jésus, les apôtres reçoivent l'accroissement de cette foi qu'ils doivent porter chez les gentils et par toute la terre; et de cette sorte à Cana, aussi bien que dans la Visitation, Marie est l'instrument et la mère de notre foi. Ajoutons que, dans cette circonstance, elle obtient de plus pour l'Église future l'institution de la divine Eucharistie.

Marie était elle-même le membre le plus auguste de cette Église, et elle en possédait déjà toutes les grâces et toutes les vertus. D'avance elle rendait à Jésus, comme il a été dit, les hommages qu'il devait recevoir un jour de l'Église, dont elle tenait ainsi la place, et qu'elle représentait à ses yeux; et dans cette circonstance, elle parle et agit au nom de l'Église elle-même. Voilà pourquoi aux noces de Cana, non moins que sur le Calvaire, elle semble perdre sa qualité de mère, et Jésus-Christ, qui la considère comme si elle était l'Église en personne, s'abstient de la nommer sa Mère; il lui donne le nom de femme, l'Église, au nom de laquelle elle agit, étant nommée femme dans les Écritures.

Si Marie demande donc le changement de l'eau en vin, c'est qu'éclairée sur les desseins de Dieu, et contemplant dans la lumière divine le mystère sublime que les noces de Cana figuraient, c'est-à-dire l'assemblée des chrétiens, elle sollicite en leur faveur l'institution de la sainte Eucharistie comme le moyen le plus puissant pour fortifier leur faiblesse après que Jésus-Christ sera remonté aux cieux.

C'est ce qu'elle dit au coeur de son Fils par ces paroles mystérieuses qui montrent sa. grande charité et sa tendre compassion pour nous : Ils n'ont point de vin. Ce fut, en effet, le motif signifié par ces mêmes paroles qui porta Jésus-Christ à laisser à l'Église ce sacrement adorable, comme il nous l'apprend lui-même dans le miracle de la multiplication des pains, autre figure de l'Eucharistie : « J'ai compassion de ce peuple qui demeure continuellement avec moi; ils n'ont rien à manger, et je ne veux pas les renvoyer ainsi, de peur, ajoute-t-il, que dans le chemin ils ne tombent en défaillance. »

Pour le toucher plus efficacement, Marie, qui renferme toute la perfection de l'Église future, se considérant elle-même comme membre de l'Église, allègue ici à Jésus ses propres besoins par ces paroles : Ils n'ont point de vin. Elle lui demande pour elle-même l'institution de cet adorable sacrement, de ce vrai pain de vie, et le conjure de ne pas la laisser sur la terre sans ce soulagement après qu'il sera remonté aux cieux.

Lors donc que Jésus-Christ opère avec tant de bonté et d'empressement le miracle de Cana à la seule demande de sa Mère, son intention est de nous montrer qu'il n'a accordé à son Église l'auguste sacrement, figuré par le changement de l'eau en vin, que conséquemment aux désirs de Marie, et que par l'empire d'amour qu'elle exerce sur son coeur, elle dispose à son gré de sa puissance divine en faveur des hommes .

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CHAPITRE X. NOCES DE CANA

O aimable Mère ! sainte Maîtresse ! c'est donc vous qui avez servi d'occasion à Jésus-Christ de se donner à nous dans le sacrement de son amour. Voyant qu'après sa retraite dans les cieux, vous deviez être privée de celui sans lequel vous n'auriez pu vivre, il s'est renfermé tout entier, pour votre amour, dans un mystère; afin de vous être toujours présent; et c'est à votre considération que l'Eglise jouit elle-même d'une faveur si ineffable.

Voyant en vous toutes les beautés et toutes les perfections de l'Église, et incomparablement davantage, Jésus, épris d'amour pour vous, nous a ainsi aimés dans votre personne. Il communie l'Église à son corps et à son sang comme si elle était sa Mère, et se donne à elle avec le même amour.

RÉFLEXIONS PRATIQUES

Jésus est dans l'Eucharistie l'aliment qui nous nourrit; Marie est comme l'arbre qui a produit cet aliment céleste. De même que, dans l'arbre, le fruit est le produit naturel de la sève, laquelle prend cette forme et cette qualité de fruit, et devient par là propre à nous nourrir; ainsi, dans la sainte Eucharistie, le corps de Jésus-Christ est le produit de la fécondité de Marie, qui l'a formé de sa propre substance.

Sans doute c'est Jésus-Christ qui nous donne lui-même ce fruit de la vie éternelle, comme c'est Adam, et non pas Ève, qui nous a communiqué à torrs le fruit de mort. Mais cest des mains d'Ève qu'Adam le reçut: La femme que vous m'avez donnée, dit-il à Dieu, m'a donné de ce fruit; et Marie, à son tour, a fourni à Jésus le fruit que lui-même nous transmet.

Ève pressa Adam, elle le sollicita et l'entraîna à manger de ce fruit, et par là nous le communiqua à tous; et de même Marie, par ses prières, par ses instances, si puissantes sur le coeur de son Fils, a obtenu pour nous ce véritable aliment de vie.

Quelles actions de grâces n'avez-vous donc pas à rendre à cette divine Mère? Comment pourrez-vous lui témoigner assez votre reconnaissance pour un si ineffable bienfait? Hélas ! que votre vie serait triste, qu'elle serait languissante, si Jésus-Christ n'eût pas laissé à son Église ce divin témoignage de son amour!

Ce pain céleste n'est-il pas la joie des véritables chrétiens, leur soutien, leur force, leur bonheur unique sur la terre, puisqu'en introduisant Jésus-Christ dans leurs âmes, il leur fait posséder déjà toutes les délices des bienheureux, tous les trésors du ciel ?

Marie envisageait et sentait vivement combien le défaut d'un tel bienfait répandrait de tristesse sur notre vie, combien cette privation laisserait de faiblesse et de langueur dans nos âmes, combien elle nous exposerait à des chutes funestes. Voilà pourquoi elle dit à Jésus ces touchantes paroles : Ils n'ont point de vin. Ils n'ont point ce vin céleste qui engendre les vierges, ce froment des élus que vous pouvez leur procurer en vous donnant vous-même à eux comme un divin aliment.

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CHAPITRE X. NOCES DE CANA

RÉFLEXIONS PRATIQUES


La reconnaissance que Marie attend de votre cœur, et que déjà elle se promettait lorsqu'elle faisait pour vous cette demande, elle l'a exprimée par ce peu de paroles adressées aux serviteurs des noces de Cana Faites tout ce que vous dira Jésus.

L'obéissance parfaite à la volonté de Jésus renferme, en effet, tous vos devoirs, puisque cette obéissance n'est pas distinguée, au fond, de l'amour que vous devez à cet adorable Maître.

Obéir parfaitement à Jésus, qu'est-ce autre chose qu'aimer la volonté de Jésus, aimer les désirs de Jésus, aimer le bon plaisir de Jésus, aimer la personne sacrée de Jésus?

Plus l'amour est ardent, plus il se soumet avec affection, avec sincérité, avec bonheur à la personne qu'il aime; et il s'attache à elle d'autant plus étroitement, il lui demeure uni d'autant plus fortement, il s'identifie avec elle d'autant plus réellement, qu'il lui obéit avec une fidélité plus constante, plus universelle, plus exacte, plus délicate, plus pure, plus parfaite.

Voilà pourquoi Notre-Seigneur, dans l'Évangile, dit: Si vous m'aimez, gardez mes commandements; et encore: Ce n'est pas celui qui dit : Seigneur, Seigneur, qui entrera au royaume de Dieu, mais celui qui fait la volonté de mon Père céleste.

Proposez-vous donc, par une fidélité constante à la grâce, de ne rien négliger de tout ce que Jésus demande de vous dans l'état auquel il vous a appelé.

Que la pratique de la charité et de la douceur envers tous, surtout envers les personnes dont le caractère ou les manières vous fournissent plus d'occasions de vous exercer au renoncement chrétien; que la fidélité à étouffer dans votre cœur tout sentiment d'orgueil et d'estime de vous-même; que l'exactitude parfaite et religieuse à tous vos devoirs d'état soient donc les moyens ordinaires que vous employiez pour vous préparer à la sainte communion, et le fruit que vous vous efforciez toujours de trouver dans cette manne céleste.

Alors vous pourrez vous approcher de Jésus avec une humble et entière confiance, parce que vous ressemblerez à celle qui ne fut la plus parfaite de ses servantes, que parce qu'elle se montra toujours la plus affectionnée à ses divines volontés.

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CHAPITRE XI. INSTITUTION DE L'ADORABLE SACREMENT DE L'EUCHARISTIE.

Dans les sacrifices de l'ancienne toi on distinguait, comme nous l'avons dit, quatre parties : l'oblation, l'immolation, la conflagration ou consommation, et enfin la communion.

Ces quatre parties figuraient les principales circonstances extérieures du sacrifice de Jésus-Christ.

L'oblation exprimait sa Présentation au temple; l'immolation, son sacrifice sanglant sur le Calvaire; la conflagration, sa résurrection glorieuse; la communion indiquait, soit le mystère de l'Ascension, par lequel Jésus-Christ devait être reçu dans le sein de son Père, soit la sainte Eucharistie, qui nous fournirait à nous-mêmes le moyen de communier à l'hostie immolée.

Voyant donc que l'heure si désirée de l'institution du sacrifice Eucharistique était enfin venue, Jésus se mit à table avec ses douze apôtres, et leur dit :

« J'ai désiré avec une ardeur non pareille de manger cette Pâque en votre compagnie; j'ai pris tous mes repas en esprit de préparation à ce sacrifice, par lequel je dois me mettre comme une hostie de louange entre les mains des hommes, pour être perpétuellement dans l'Église, appliqué non-seulement à louer Dieu en ma personne, mais à exciter tout le monde à le louer, en remplissant les cœurs de tous les chrétiens de mes sentiments d'adoration, de louange et d'action de grâces envers mon Père. »

Jésus prenant ensuite du pain, le bénit, le rompit, et le donna à ses disciples en leur disant: Prenez et mangez, car ceci est mon corps qui sera livré pour vous. Pareillement, ayant pris le calice, il dit : Prenez et buvez-en, ceci est mon sang du nouveau Testament qui sera répandu pour le salut de plusieurs .

Selon l'ordre commun du sacrifice, avant d'être donnée en communion, il fallait que l'hostie fût immolée, et que la portion mise sur l'autel eût été consumée par le feu.

L'Eucharistie, qui devait reproduire Notre-Seigneur consommé dans la gloire de son Père, n'aurait donc dû être établie qu'après son immolation et sa résurrection, et même après son Ascension dans le ciel, Il voulut néanmoins anticiper ce temps pour beaucoup de raisons dignes de sa sagesse.

La très-sainte Vierge ne fut point présente à l'institution de l'Eucharistie, quoiqu'elle eût été donnée à Notre-Seigneur pour l'accompagner dans toutes les circonstances de son sacrifice et y tenir la place de l'Église.

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CHAPITRE XI. INSTITUTION DE L'ADORABLE SACREMENT DE LEUCHARISTIE.

Elle en avait déjà sollicité et obtenu d'avance le bienfait pour l'Église aux noces de Cana. Possédant la grâce invisible des apôtres et des prêtres, comprise éminemment dans la plénitude de tous les dons que le Saint-Esprit avait versés en elle, Marie n'avait point à recevoir, comme les apôtres, le pouvoir d'offrir Jésus-Christ extérieurement sous les espèces du pain et du vin : pouvoir qui est réservé aux hommes seuls.

L'hostie de ce divin sacrifice, c'est-à-dire le corps de Notre-Seigneur, appartenait d'ailleurs à Marie, qui l'avait produit de son propre fond; et, comme telle, elle devait l'offrir, non sous les voiles du sacrement, mais dans sa forme humaine, en consentant le lendemain à son immolation sur le Calvaire, comme déjà elle avait fait publiquement dans le temple, au jour de son oblation.

Si la sainte Vierge n'offre point extérieurement ce mystère sous les espèces sacramentelles, comme l'offrent les apôtres et les prêtres dans l'Église, elle le fait d'une autre manière, sortable à son état, à sa qualité et à sa condition de Mère de Dieu.

Elle l'offre intérieurement par cet esprit universel et cette plénitude de grâces dont Jésus-Christ, toujours présent en elle, l'avait remplie.

De cette sorte, elle se trouva réellement présente à l'institution de la Cène, quoique absente de corps. Dans une circonstance si solennelle où Jésus voulait donner à son Église la dernière marque de sa dilection, Marie, en qui il voyait et aimait toute l'Église, était tellement présente à son esprit et à son coeur, que ce fut pour l'amour d'elle et à sa considération personnelle qu'il institua l'Eucharistie, ainsi qu'on l'a dit déjà; et même, en faisant reposer saint Jean sur sa poitrine sacrée, à la Cène, il voulut par là témoigner encore plus d'amour à Marie, comme nous allons l'expliquer.

Si, durant sa vie, Jésus avait fait paraître plus d'affection pour saint Jean que pour aucun autre de ses apôtres, c'était, en effet, à cause de l'amour qu'il portait à sa sainte Mère. Pensant à la privation qu'elle ressentirait lorsque, par son Ascension, il aurait quitté la terre pour rentrer dans le sein de son Père éternel, il voulut s'unir plus intimement ce bienheureux disciple, et le transformer en quelque sorte en sa propre personne, afin de ne pas cesser de témoigner son amour à Marie lorsqu'il serait remonté aux cieux.

Sans cela, elle eût été inconsolable, quoique résignée à la sainte volonté de Dieu, après la privation extérieure de la personne. de son divin Fils. Jésus-Christ voulut donc, pour se survivre ainsi à soi-même dans ce disciple bien-aimé, le faire participer plus abondamment à sa vie intérieure dans l'institution de la sainte Eucharistie.

Voilà pourquoi il fait approcher Jean et reposer sur sa poitrine, voulant montrer sensiblement par là les effets excellents qu'il opérait en lui.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE XI. INSTITUTION DE L'ADORABLE SACREMENT DE L'EUCHARISTIE

Le moment de l'institution de la Cène était le temps où Jésus-Christ voulait montrer à ses apôtres son amour extrême, comme saint Jean nous l'apprend lui-même : In finem dilexit eos.

Combien plus voulait-il le témoigner à sa Mère, qui lui était plus chère que toute l'Église ensemble, et à l'occasion de laquelle il établissait ce sacrement? Si, pour le commun des fidèles, il a changé dans cette circonstance la substance et l'intérieur du pain en son propre corps, pourquoi, à la considération de sa divine Mère, n'aurait-il pas changé l'intérieur d'un homme en lui-même : non pas sans doute, en changeant l'âme de saint Jean, mais est la revêtant des dispositions et des sentiments de sa propre personne ressuscitée.

Dans son repos. sacré sur le sein de Jésus, saint Jean reçut la communication de cette vie divine; Jésus-Christ se répandit comme une fontaine en ce disciple bien-aimé, le remplissant d'une vie semblable à la sienne en sorte que, portant en lui-même la vie divine de Jésus-Christ, saint Jean pût le tenir présent à la très-sainte Vierge lorsque le divin Fils lui aurait été dérobé par sa retraite dans les cieux.

En vertu de cette transformation spirituelle, saint Jean fut fait enfant de Marie et rempli de l'amour dont son Fils était possédé pour elle.

Le Verbe incarné l'éclaira, selon saint Jérôme, de l'amour éternel qu'il portait à son Père; et en même temps, il l'instruisit de l'amour admirable qu'il avait pour sa Mère.

Il lui fit connaître qu'en lui il voulait être toutes choses à Marie, et que la bienséance n'ayant pu lui permettre de faire paraître en sa propre personne ses sentiments pour elle, il les ferait paraître en lui.

En effet, sa qualité de Messie l'avait empêché de lui rendre publiquement les témoignages d'amour et les services que son cœur désirait, s'étant même abstenu souvent de la nommer sa mère, et de montrer pour elle tout le respect et toute la charité dont son cœur était rempli; il veut, en empruntant l'extérieur de ce bien-aimé disciple, prendre pour Marie toutes les qualités que le respect et la tendresse sont capables de former dans son cœur; il devient son serviteur, son fils, son frère, son père; en un mot, tout ce que Notre-Seigneur était intérieurement envers elle, il le montre dans l'extérieur et dans la personne de saint Jean.

Je ne m'étonne pas s'il repose sur le cœur de Jésus son maître; car son âme est enivrée du doux sommeil de l'amour et du transport en Dieu.

Ce sommeil exprime mystérieusement la mort à la vie propre, qui s'opère alors en lui, comme son repos sur la poitrine de Jésus semble dire qu'il ne vit plus en lui-même, qu'il vit en Jésus-Christ ressuscité; et que par cette divine consommation il est entré en lui pour occuper sa place auprès de la sainte Vierge.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE XI. INSTITUTION DE L'ADORABLE SACREMENT DE L'EUCHARISTIE.

RÉFLEXIONS PRATIQUES


La joie de Marie sur la terre, l'unique sujet de consolation qu'elle pût avoir au milieu de tant de pécheurs parmi lesquels elle vivait, c'était la présence de Jésus, dont la société était seule un paradis pour elle. Afin de lui continuer ce bonheur, même après l'Ascension, Jésus-Christ substitua saint Jean à sa place.

La bonté divine voulut de plus que cette sainte Mère eût sans cesse devant les yeux le spectacle de Jésus-Christ son Fils, se survivant à lui-même dans les vrais chrétiens.

C'est pourquoi, en instituant l'Eucharistie, Jésus-Christ eut dessein d'étendre à tous les fidèles la grâce qu'il faisait à saint Jean, sinon en se communiquant à eux avec la même plénitude, du moins en les animant comme lui de, ses dispositions de religion envers son Père, de sa tendre affection envers sa Mère, et de sa charité pure envers le prochain.

Voilà ce que doit produire dans leurs cœurs le sacrement de la divine Eucharistie, qui, est leur véritable aliment : Celui qui mange ma chair et boit mon sang, dit Jésus-Christ, il demeure en moi et je demeure en lui. Comme mon Père, qui est vivant par lui-même, m'a envoyé, et que je vis; par mon Père, de sa propre vie qu'il me communique, ainsi celui qui me mange vivra par moi, de ma vie que je lui communiquerai; cette vie qu'il nous communique ainsi par ce sacrement, étant la même qu'il a versée dans l'âme de saint Jean à la Cène.

Par l'Incarnation, le Fils de Dieu avait pris une vie pure et innocente, mais semblable à notre vie, issue d'Adam, laquelle pour cela le rendait sujet aux misères, aux douleurs et, à tout ce qui était compatible avec la dignité de sa personne adorable. Cette première vie, il l'a offerte à Dieu son Père sur la croix, pour nous délivrer de la mort éternelle.

Il l'a sacrifiée et l'a quittée pour ne plus la reprendre, et. en récompensa il a reçu comme homme, dans sa résurrection, une vie nouvelle, une vie glorieuse,. qui est proprement celle qu'il nous communique par la sainte Eucharistie.

Ce n'est pas à dire que l'Eucharistie doive nous exempter de la mort corporelle, à laquelle nous avons tous été condamnés en Adam au lieu de fortifier en nous la foi, elle la détruirait,: si elle produisait de tels effets dans nos corps; mais elle nous préserve de la mort spirituelle, c'est-à-dire du péché, si nous. voulons conserver cette vie divine; et, de plus, elle devient pour nous un gage certain de la gloire dont nos corps seront revêtus; au jour de la résurrection.

Aussi Notre-Seigneur, parlant des effets de l'Eucharistie dans l'Évangile, répète-t-il, jusqu'à quatre fois que celui qui mange sa chair, il le ressuscitera au dernier jour.

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CHAPITRE XI. INSTITUTION DE L'ADORABLE SACREMENT DE L'EUCHARISTIE.

RÉFLEXIONS PRATIQUES


Un chrétien qui, vit conformément à la sainteté de sa vocation,: représente Jésus-Christ vivant sur la terre, et il réjouit d'autant plus: le cœur de, Marie, qu'il retrace plus parfaitement à ses yeux la vie de son divin Fils. Quelle satisfaction ne procureriez-vous pas, à cette sainte Mère, si vous formiez vos sentiments sur ceux de Jésus-Christ ressuscité?

Après sa sortie du tombeau, il soupirait sans cesse vers le moment où il pourrait remonter à son Père; il était dans un parfait dégagement de ce monde grossier, sans cesse occupé des moyens de procurer, par l'établissement de son Église sur la terre, la gloire de Dieu et le salut des hommes.

C'était précisément la vie de saint Jean; et telle devrait être aussi à proportion la vie des chrétiens, si la sainte Eucharistie produisait en eux les effets que Marie avait en vue en demandant pour nous à son divin Fils cette nourriture céleste, et que Jésus-Christ s'en promettait en l'instituant.

Marie n'a pas de plus grand sujet de joie sur la terre que de voir des âmes qui retracent la vie de son divin Fils; elle prend ses complaisances dans ces âmes, à cause de la part qu'elles ont à l'esprit de Jésus. Elle les chérit, elle les protège, elle les bénit, elle les aime du même amour dont elle aime Jésus-Christ; car dans ces âmes c'est Jésus qu'elle aime, et si elle y aime quelque autre chose, c'est uniquement à cause de Jésus-Christ.

Par cette vie, qui est plus du ciel que de la terre, vous désirerez les choses du ciel, votre conversation sera dans le ciel; vous vivrez sans attache au monde, usant des choses d'ici-bas comme si vous n'en usiez point, comme vous usez de l'air et de la lumière, sans y affectionner votre cœur. Vous retracerez aux yeux de Marie la vie de saint Jean; vous ferez revivre en vous ce bien-aimé disciple, et vous contribuerez à justifier en votre propre personne ces paroles du Sauveur, que tous les justes doivent vérifier successivement dans toute la suite des siècles : Je veux qu'il demeure ainsi jusqu'à ce que je vienne dans ma gloire.

CHAPITRE XII. MARIE AU CALVAIRE

Quoique Marie eût consenti à l'immolation de Jésus-Christ, en l'offrant extérieurement à Dieu dans le temple au jour de la Purification, il était nécessaire qu'elle fût présente à son immolation sanglante, soit pour témoigner de nouveau de son consentement, soit pour accomplir les desseins de Dieu, indiqués par la prophétie que lui avait faite le saint vieillard Siméon. Mais cette fois ce n'est plus au temple qu'elle doit se rendre, c'est hors de ce lieu et même hors de la ville sainte. Jérusalem, le siège de la vraie religion, figurait et rappelait aux hommes le paradis terrestre et le ciel, d'où ils se trouvaient exclus par le péché; et comme Adam était mort hors du paradis, que d'ailleurs rien de souillé n'a d'entrée dans le ciel, Jésus-Christ, qui portait sur lui les crimes d'Adam et de tout le monde, devait être immolé hors de l'enceinte de cette ville.

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CHAPITRE XII. MARIE AU CALVAIRE

Voilà pourquoi, au milieu de la dispersion des apôtres, Marie, inébranlable dans la foi de Jésus-Christ et dans l'estime de sa grandeur, l'accompagne au Calvaire avec saint Jean. Elle se tient auprès de ta croix, et là Jésus , qui au temps de sa vie avait semblé ne reconnaître ni père ni mère, comme lorsqu'on lui dit : Votre mère et vos parents sont là à sa mort reconnaît publiquement sa Mère en Marie.

Du haut de sa croix, la voyant près de lui avec le disciple qu'il aimait, il lui dit ces paroles: Femme, voilà votre Fils; et à saint Jean : Voilà votre mère. Par ces paroles, voilà votre Fils, il semble dire à Marie : « Voilà une personne qui est pure, vierge et sainte, et qui pendant le reste de votre vie mortelle vous représentera quel je suis en vérité, et même quel je serai après ma résurrection, dans ma vie immortelle.

Pour cela, la veille de ma mort, j'ai voulu qu'il reposât sur ma poitrine; je l'ai fait héritier de ma vie ressuscitée, que je lui ai communiquée d'avance, ainsi que de mon application intérieure à Dieu; il vous parlera donc continuellement de mes vérités, de mes lumières et de mon amour; et, vous représentant mon extérieur, il suppléera aux accidents du pain dans l'Eucharistie qui vous déroberont mes beautés extérieures. »

Comme les paroles de Jésus-Christ produisent ce qu'elles expriment, parcelles-ci : Voilà votre Fils, la très-sainte Vierge reçut un coeur de mère pour saint Jean; et par celles-ci : Voilà votre Mère, saint Jean reçut un coeur d'enfant pour Marie, ainsi que le remarquent les docteurs.

ainsi, après avoir été sur le Calvaire semblable à l'ange confortant Notre-Seigneur au jardin des Oliviers, saint Jean devient l'ange visible de la très-sainte Vierge, dont il doit être le gardien et la protection, après la perte de son fils. En outre ces mêmes paroles , voilà votre fils, renfermaient pour nous un grand mystère, que nous avons à expliquer.

Dieu, voulant réformer le monde et faire une génération nouvelle, avait donné au genre humain un nouvel Adam dans la personne de Jésus-Christ. Or, pour être époux, Notre-Seigneur ne pouvait être seul. Il fallait qu'il eût une compagne, une aide; et comme Adam, dans le paradis terrestre, avait reçu Ève pour épouse, le Fils de Dieu devait recevoir sur le Calvaire l'Église pour la sienne.

Toutefois, au temps de la passion du Sauveur, l'Église n'était point parvenue encore à l'âge nubile. Elle devait être d'abord la fille et devenir ensuite l'épouse de Jésus-Christ, comme Ève, figure expresse de l'Église, avait été la fille d'Adam, de qui elle fut tirée, et son épouse tout ensemble.

Ainsi Jésus-Christ devait d'abord donner la vie à son Église, et l'ayant formée parfaite, comme Ève l'avait été, en faire aussitôt son épouse, afin de donner par elle des enfants à Dieu.

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CHAPITRE XII. MARIE AU CALVAIRE

C'est dans la personne de la très-sainte Vierge que le Fils de Dieu reçoit l'Église pour épouse, car Marie en était le membre le plus auguste, et elle en possédait en éminence toutes les grâces et toutes les perfections, ainsi qu'il a été dit. Aussi sur le Calvaire, comme à Cana, Marie n'apparaît que comme épouse : Femme, voilà votre fils; comme aussi Jésus semble perdre sa qualité de fils, qu'il donne à saint Jean, pour prendre uniquement celle d'époux.

Il ne la nomme donc pas sa mère, mais femme, parce qu'il s'adresse à l'Église elle-même dans la personne de Marie, comme, dans celle de saint Jean, il s'adresse à tous les chrétiens. Il faut savoir, en effet, que saint Jean, outre qu'il était à l'égard de Marie le substitut de Jésus-Christ ressuscité, à cause des dons magnifiques qu'il avait reçus à la Cène, figurait de plus tous les enfants que Jésus-Christ devait engendrer avec elle sur la croix, contenant en abrégé toutes les prérogatives de l'Église, en sa qualité de prophète, d'apôtre, d'évangéliste, de martyr, de confesseur, de vierge.

Marie paraît donc au Calvaire auprès de Jésus-Christ comme Ève dans le paradis terrestre auprès d'Adam, pour être la mère des croyants.

Mais qu'elle y parait dans une condition différente de celle d'Ève ! Celle-ci se trouvait dans un lieu de délices et de voluptés: le paradis terrestre, le séjour et la couche de l'innocence, où elle était dans l'extase et l'abondance de la joie; au lieu que la nouvelle Ève est mise avec le nouvel Adam, réparateur des pécheurs sur le Calvaire, dont Dieu le Père veut faire le lieu de leurs noces.

Il les place dans le lieu des supplices, dans la demeure des criminels, dans un lieu de sang, de douleur et de délaissement, et par conséquent pour y souffrir et y être abîmés dans l'amertume.

C'est, en effet, par sa pénitence, par son sang, par sa mort, que Jésus-Christ doit engendrer des enfants à Dieu; et comme il veut que sa sainte Mère participe à ce mystère, qu'il y ait entre elle et lui union parfaite de sentiments et de dispositions, pour tout partage c'est la douleur que Marie reçoit de son Fils, qui lui est donné sur le Calvaire, comme l'homme de douleurs.

Pour comprendre la douleur de Marie, il faut considérer l'excès de celle de Jésus-Christ. Les douleurs les plus accablantes du Sauveur naissaient, non des souffrances corporelles qu'il endurait sur la croix; mais de la vue nette et distincte de la multitude et de la diversité des crimes dont il était chargé, et qu'il devait expier par sa pénitence.

Hélas! qui saurait concevoir à quoi s'étend cette douleur! Jésus-Christ était en proie aux peines les plus sensibles qui affligent le coeur, et aux plus mortelles angoisses intérieures qui accablent l'esprit. « Nous l'avons vu, dit Isaïe, comme celui qui avait reçu sur lui les coups, qui portait les marques de la vengeance divine; et il n'y avait rien en son corps depuis la plante des pieds jusqu'à la tête qui fût exempt de maux. »

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CHAPITRE XII. MARIE AU CALVAIRE

Et toutefois, quelque grands que fussent ses tourments, ils étaient peu de chose, comparés à l'affliction, que causait à son âme la vue de son Père irrité contre lui. Jésus-Christ tenant la place des pécheurs, et s'exposant en cette qualité à son Père, pour recevoir de lui ce que chacun de nous méritait, il se voyait comme le sujet sur lequel Dieu le Père déchargeait tout son courroux.

Quel tourment plus rigoureux que de savoir qu'un père est en colère contre nous, qu'il ne peut plus nous supporter, qu'il ne peut nous souffrir davantage, surtout quand nous avons été longtemps l'objet de son amour, et que nous avons reçu de lui les témoignages d'affection les plus continuels et les plus touchants !

Ce tourment était extrême pour :Jésus, dont l'amour envers son Père n'avait point de bornes. Mais le voyant justement irrité contre lui, il s'abandonne entre ses mains pour porter tous les effets de sa colère et de sa vengeance, et cherche, dans la tendresse dé sa Mère, ce qu'il ne rencontre plus dans celle de son Père éternel.

Hélas ! Marie, qui semblait seule pouvoir le consoler, lui cause une seconde mort par la vue des douleurs qu'elle éprouve elle-même des tourments de son Fils.

On dit communément que Jésus-Christ souffrait de très-grandes peines par la présence de sa Mère au Calvaire; je crois qu'intérieurement il supportait avec une joie incroyable ses tourments propres, en voyant qu'ils devaient se changer pour elle-même en repos, en délices et en gloire; mais qu'il souffrait cruellement de la vue de sa Mère, par ressentiment et par rejaillissement de ses douleurs !

Ces douleurs de Marie, chargée de nos péchés, percée par la componction qu'elle ressentait de nos crimes et par la vue de son Fils en proie aux horreurs de la mort, étaient donc autant de glaives qui, sortant de son cœur, allaient traverser celui de Jésus.

Le glaive de douleur qui pénétrait le cœur de la Mère faisait, en effet, mille plaies sur celui de son Fils, et les blessures que son amour pour elle lui faisait ressentir dans le fond de l'âme étaient tout autres que celles que lui portaient la haine et la cruauté des bourreaux.

Ce contre-coup des douleurs de Marie lui causa une douleur plus grande que toutes les autres douleurs qu'il souffrit dans sa passion, parce que le plus grand amour fait les plus grandes plaies et les peines les plus véhémentes.

Ainsi Notre-Seigneur, qui, dans sa passion, a voulu souffrir toutes les peines possibles, a enduré dans cette occasion même les douleurs de cette Mère bien-aimée, qui étaient pour lui les plus sensibles et les plus violentes du monde.

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CHAPITRE XII. MARIE AU CALVAIRE

Et toutefois, quelque grands que fussent ses tourments, ils étaient peu de chose, comparés à l'affliction que causait à son âme la vue de son Père irrité contre lui. Jésus-Christ tenant la place des pécheurs, et s'exposant en cette qualité à son Père, pour recevoir de lui ce que chacun de nous méritait, il se voyait comme le sujet sur lequel Dieu le Père déchargeait tout son courroux.

Quel tourment plus rigoureux que de savoir qu'un père est en colère contre nous, qu'il ne peut plus nous supporter, qu'il ne peut nous souffrir davantage, surtout quand nous avons été longtemps l'objet de son amour, et que nous avons reçu de lui les témoignages d'affection les plus continuels et les plus touchants !

Ce tourment était extrême pour :Jésus, dont l'amour envers son Père n'avait point de bornes. Mais le voyant justement irrité contre lui, il s'abandonne entre ses mains pour porter tous les effets de sa colère et de sa vengeance, et cherche, dans la tendresse dé sa Mère, ce qu'il ne rencontre plus dans celle de son Père éternel.

Hélas ! Marie, qui semblait seule pouvoir le consoler, lui cause une seconde mort par la vue des douleurs qu'elle éprouve elle-même des tourments de son Fils.

On dit communément que Jésus-Christ souffrait de très-grandes peines par la présence de sa Mère au Calvaire; je crois qu'intérieurement il supportait avec une joie incroyable ses tourments propres, en voyant qu'ils devaient se changer pour elle-même en repos, en délices et en gloire; mais qu'il souffrait cruellement de la vue de sa Mère, par ressentiment et par rejaillissement de ses douleurs !

Ces douleurs de Marie, chargée de nos péchés, percée par la componction qu'elle ressentait de nos crimes et par la vue de son Fils en proie aux horreurs de la mort, étaient donc autant de glaives qui, sortant de son cœur, allaient traverser celui de Jésus.

Le glaive de douleur qui pénétrait le cœur de la Mère faisait, en effet, mille plaies sur celui de son Fils, et les blessures que son amour pour elle lui faisait ressentir dans le fond de l'âme étaient tout autres que celles que lui portaient la haine et la cruauté des bourreaux.

Ce contre-coup des douleurs de Marie lui causa une douleur plus grande que toutes les autres douleurs qu'il souffrit dans sa passion, parce que le plus grand amour fait les plus grandes plaies et les peines les plus véhémentes.

Ainsi Notre-Seigneur, qui, dans sa passion, a voulu souffrir toutes les peines possibles, a enduré dans cette occasion même les douleurs de cette Mère bien-aimée, qui étaient pour lui les plus sensibles et les plus violentes du monde.

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CHAPITRE XII. MARIE AU CALVAIRE

Sur le Calvaire, Marie se voit bien différente dé ce qu'elle était à Bethléem, Là, comme Mère de celui qui est l'innocence même, Mère du Saint des saints, elle participait à la gloire que l'on rendait à son Fils; elle prenait part aux adorations des hommes et aux acclamations des anges.

Comme la Mère du Juste par essence, elle ne sentait aucun des effets de l'arrêt porté contre les mères des pécheurs.

Mais sur le Calvaire, où elle est faite la mère des pécheurs, la mère des criminels, elle enfante dans la douleur et dans les angoisses, et saint Jean est le premier fruit de cette maternité, le premier-né de l'adoption, figure et symbole de tous les enfants de l'Église.

En sa qualité de nouvelle Ève, pendant que le sacrifice universel est offert sur la croix en la personne de Jésus-Christ, la très-sainte Vierge, offrant de son côté pour les hommes cette divine hostie, se sent aussi elle-même chargée de leurs péchés et obligée de satisfaire pour leurs crimes.

Elle peut bien dire, en imitant le langage de Noémi : « Ne me regardez plus maintenant comme au jour où je mis au monde mon Fils à a Bethléem, ce paradis de volupté; en engendrant l'auteur de toute sainteté, j'étais alors la mère des saints; mais à présent que je suis la mère des pécheurs, regardez-moi au contraire comme couverte de confusion, comme noyée dans un océan d'amertume et de douleur. »

De son côté Jésus, du haut de la croix, en lui adressant ces paroles : Femme, voilà votre fils, semble lui dire : « Je ne suis pas ici comme à Bethléem, où ma naissance vous donnait tant de joie et de consolation : alors, sortant du sein du Père pour m'unir à votre âme, je portais avec moi ses parfums, ses délices et ses douceurs. Ici que vous enfantez l'Église et que je deviens un Époux de sang pour vous, vous êtes chargée de confusion et de honte, et vous sentez les tranchées des crimes de vos enfants. »

Au Calvaire, pour gage précieux de l'amour de son divin Fils, Marie reçoit le glaive de douleur, qui le fait mourir lui-même : la douleur qui perce Jésus perce aussi le cœur de sa sainte Mère. C'est aussi ce que reçoit' l'Église, épouse de Jésus-Christ sur la croix. Comme les sentiments doivent être communs entre les époux, il ne lui donne non plus ici-bas d'autre partage que ses souffrances.

Voilà pourquoi il disait lui-même au premier-né de la très-sainte Vierge, à saint Jean, figure de l'Église: Pouvez-vous boire le calice que je boirai?

Vous boirez mon calice, et vous serez baptisé du baptême dont je dois être moi-même baptisé; c'est-à-dire le calice de mes souffrances et le baptême de ma mort et de ma sépulture. C'est là toute la dot qu'il fait ici-bas à son épouse, pour la rendre ensuite participante de sa gloire dans le ciel; ce qui fait dire à saint Pierre, parlant à l'Église: Réjouissez-vous de communier aux souffrances de Jésus-Christ, afin que vous surabondiez de joie au jour de la révélation de sa gloire.

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CHAPITRE XII. MARIE AU CALVAIRE

Mais ce n'était pas assez pour nous que sur le Calvaire Marie devînt la mère de tous les coupables, en sa qualité de nouvelle Ève, il fallait encore qu'elle contribuât à nous réconcilier avec Dieu le Père, en détournant de dessus nos têtes les châtiments que nous méritions, et en attirant sur nous ses bénédictions et ses complaisances.

Nous avons dit que les actions du Sauveur étaient pleines de mystères, et figuraient des choses sublimes : telle fut, en particulier, l'action de Jésus, donnant saint Jean pour Fils à Marie.

Ce disciple, image de tous les chrétiens, se trouvait substitué déjà à la place de Jésus-Christ, qui l'avait rempli à la Cène de son propre intérieur et de sa vie divine.

Au moment donc où Marie entend prononcer ces paroles : Voilà votre Fils, nous considérant comme substitués à Jésus-Christ dans la personne de saint Jean, elle nous offre tous au Père éternel; et, de son côté, Dieu le Père, qui nous regarde comme ses fils adoptifs, dans la personne de ce disciple, nous comble de ses bénédictions, fulminant sur son propre Fils l'anathème et la malédiction que nous méritions tous pour nos crimes.

Sur le Calvaire, en effet, il ne traite plus Jésus comme son Fils bien-aimé. Le considérant comme criminel à cause de nous, il lui a retiré l'usage sensible de tous les dons qu'il possédait, et de tous ces augustes privilèges qu'il ne devait pas porter sur un gibet.

On ne mène point à la mort un fils de France avec ses livrées; on lui ôte auparavant son apanage et toutes les marques de la royauté. Avant de supplicier les prêtres, on les dégrade, on les dépouille extérieurement des insignes d'une si haute dignité, de peur d'en profaner la sainteté au milieu d'un appareil de choses si criminelles.

Ainsi, le Père éternel semble avoir dégradé notre Sauveur et lui avoir ôté ses marques augustes de Fils de Dieu, quoique le fond de sa dignité ne lui soit point ôté, non plus que le caractère à un prêtre; c'est-à-dire que Jésus-Christ recevant sur lui les châtiments qui nous étaient dus, le Père éternel lui retire les biens et les dons si magnifiques dont il avait comblé la partie inférieure de son âme, et qui ne devaient pas être le partage des pécheurs auxquels Jésus-Christ était alors substitué.

Si Notre-Seigneur se punit lui-même dans toute l'étendue de son zèle, comme tenant la place d'Adam et de sa postérité, qui a perverti toute sa voie; s'il se fait, à notre place, objet de malédiction à l'égard de son Père, c'est afin de nous revêtir de son innocence, comme d'autres Jacob, et d'attirer sur nous la bénédiction qui lui était due comme Fils de Dieu.

Voilà donc pourquoi, à l'heure de son agonie, il donne pour fils à sa sainte Mère ce même disciple transformé en lui; et nous substituant tous à sa propre place dans la personne de saint Jean, il dit à Marie: Femme, voilà votre Fils. Il ne la nomme plus sa Mère, ayant transféré sa qualité de Fils à saint Jean, comme s'il lui répugnait, vu l'état si déplorable, si malheureux, si plein d'ignominie où il se trouve, de l'appeler la Mère d'un pendu.

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CHAPITRE XII. MARIE AU CALVAIRE

Alors fut réalisée la figure de la substitution de Jacob à Ésaü, son -frère aîné, procurée par les industries de Rebecca, leur mère. Isaac était le symbole de Dieu le Père, et Rebecca, née au milieu de la Gentilité, représentait la très-sainte Vierge, issue d'Adam pécheur, quoique non comprise dans la malédiction, et qui devait être Mère de Jésus-Christ et de l'Église tout ensemble, signifiées par Ésaü et Jacob.

Au Calvaire,. Marie accomplit en notre faveur cette figure, nous substituant nous-mêmes dans la personne de saint Jean à son Fils premier-né; et nous revêtant dans ce moment des mérites de Jésus-Christ, elle nous présente à Dieu le Père, ainsi que Rebecca couvrit Jacob des habits précieux d'Ésaü.

Il est expressément marqué dans l'Écriture que Rebecca avait les habits d'Ésaü en sa garde : c'est que les mérites de Jésus-Christ, notre aîné, sont confiés à la très-sainte Vierge, sa Mère et la nôtre, qui est la dépositaire de ses richesses et de ses trésors; et que, par la cession que Jésus-Christ lui a faite de tous ses droits sur ses mérites infinis, elle en devient la maîtresse et en dispose en notre faveur.

Alors Dieu le Père, à qui Marie nous présente ainsi revêtus de Jésus-Christ, nous prenant pour son propre Fils, l'objet de ses complaisances, nous bénit dans la personne de saint Jean, qui devient le sujet de la bénédiction de tout le monde. C'est Isaac qui, en bénissant Jacob son fils puîné, bénit en lui les douze tribus, c'est-à-dire toute l'Église, et qui n'a plus de bénédiction pour son fils aîné.

Ou plutôt, Dieu le Père le voyant chargé de nos péchés, et étant alors son juge, ne le regarde plus comme un fils, comme un fils unique et bien-aimé, il le traite comme un étranger, comme un criminel, qui a commis lui seul les péchés les plus abominables du monde, et fait tomber sur lui toutes les injures, toutes les malédictions, tous les rebuts, tous les mépris, tous les pécheurs mauvais traitements que méritaient tous les pécheurs ensemble. Dieu le Père ne semble plus connaître Jésus-Christ, son aîné.

Il le traite avec la même rigueur que si c'eût été nous-mêmes, l'accablant de châtiments, le chargeant de supplices, et punissant en lui notre péché dans toute la rigueur de sa vengeance et de son courroux.

Dans cette extrémité, Jésus-Christ voyant la colère et la fureur de Dieu ainsi allumées sur lui, se sert de ce qui lui reste de voix pour lui dire : Eh! mon Dieu! mon Dieu! vous m'avez donc délaissé. C'est ce qui le met aux derniers excès de la douleur, le noie dans les larmes, et le fait s'écrier à son Père avec de puissantes clameurs.

C'est donc l'amour de Marie pour les hommes qui la conduit au Calvaire. Aussi quelle constance ne fait-elle pas paraître ! Pour exprimer la force de son coeur et la fermeté de son âme dans la tribulation de la croix, l'Écriture sainte nous marque qu'elle était debout : La Mère de Jésus était debout à côté de la croix.

Agar, voyant son fils aux abois, le délaisse; elle dit qu'elle n'a pas le courage de le voir expirer, et a besoin d'un ange qui la ramène à lui, et Marie voyant son Fils sur la croix, souffrir intérieurement et extérieurement, voyant allumées contre lui la colère de Dieu et sa fureur, ce qui était pour elle un coup d'épée qui lui perçait le coeur de part en part, elle assiste courageusement et le sacrifie pour le salut du monde.

La force de la vertu divine en Marie est en proportion avec celle de Jésus-Christ. Elle montre plus de force .de Dieu en elle qu'il n'en a jamais paru dans toutes les créatures.

Source : Livres-mystiques.com

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
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