Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier

Postez ici vos intentions de prière.
amidelamisericorde
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CHAPITRE VIII. MYSTÈRE DE LA PURIFICATION DE MARIE ET DE LA PRÉSENTATION DE JÉSUS AU TEMPLE

Enfin il fallait que Marie accomplit en cette occasion solennelle ce qui était expressément marqué d'elle dans la loi, aussi bien que de Jésus-Christ, son Fils. Or Dieu y avait figuré l'offrande publique qu'elle devait lui faire de son Fils au temple, en ordonnant qu'on lui présentât au même lieu tous les enfants mâles premiers-nés, images de Jésus-Christ.

Si une femme conçoit et qu'elle mette au monde un enfant mâle, était-il dit dans la loi,... elle portera â l'entrée du tabernacle un agneau d'un an pour être offert en holocauste, et elle offrira pour le péché le petit d'une colombe...

Si elle n'a pas le moyen de trouver un agneau, elle offrira deux petits de colombes: l'un pour être offert en holocauste, l'autre en expiation du péché.

Le double sacrifice qu'il fallait offrir, pour l'enfant et pour sa mère, l'un en holocauste, (autre pour le péché, exprimait celui que Notre-Seigneur devait offrir de lui-même afin d'opérer le salut du monde.

Il ne suffisait pas, en effet, que Marie nous eût donné le Sauveur, il fallait de plus qu'il fût immolé réellement; en sorte qu'avant la mort sanglante qu'il devait souffrir à l'âge de trente-trois ans, ni lui, quoique innocent, ni l'Église, ne pouvaient entrer dans le ciel : Nonne hoec oportuit pati Christum, et ita intrare in gloriam suam ?

Cet interdit nous est figuré dans la loi, qui déclarait l'enfant et sa mère immondes, et les excluait de l'entrée du temple, image du ciel, jusqu'à ce que le sacrifice, prescrit pour l'un et pour l'autre, eût été offert. Si une femme met au monde un enfant mâle, elle sera immonde pendant sept jours. Le nombre de sept, qui est mystérieux, signifiait ici tous les temps qui devaient précéder l'Incarnation.

Le huitième jour l'enfant sera circoncis, et la mère demeurera encore trente-trois jours dans cet étal immonde, pendant lesquels elle ne touchera rien de saint, et n'entrera point dans le sanctuaire.

Cela signifiait que Notre-Seigneur serait trente-trois ans dans la honte de notre chair et de la génération d'Adam; que pendant tout ce temps il n'entrerait point dans le sanctuaire du ciel, dans le sein de son Père où il avait été engendré, et qui aurait dû, comme Fils, être le lieu de son séjour.

Cela figurait aussi que l'Église serait pareillement exclue du ciel tant que Jésus-Christ n'aurait pas été mis en croix. Si donc Marie, quoique innocente, demeura exclue pendant trente-trois jours de l'entrée du temple, et fut censée immonde, c'est que, devant y présenter

le sacrifice de l'Église, elle était la figure réelle de cette même Église, encore immonde et souillée, jusqu'à ce qu'au bout de trente-trois ans Jésus-Christ eût été immolé sur le Calvaire, et que même il eût été consommé en Dieu son Père par la résurrection.

Source : Livres-mystiques.com
amidelamisericorde
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CHAPITRE VIII. MYSTÈRE DE LA PURIFICATION DE MARIE ET DE LA PRÉSENTATION DE JÉSUS AU TEMPLE

La mort et la résurrection du Sauveur, ces deux sacrifices, ou plutôt ces deux parties d'un même sacrifice, étaient figurées par celui que devait offrir la mère d'un enfant mâle. Lorsque les jours de sa purification auront été accomplis, soit pour un fils, soit pour une fille, ajoute Dieu dans cette même loi, elle portera à l'entrée du tabernacle un agneau pour être offert en holocauste, et le petit d'une colombe ou une tourterelle, qui sera offerte comme hostie pour expier le péché; et si elle n'a pas le moyen d'offrir un agneau, elle offrira deux tourterelles ou deux petits de colombes : l'un en holocauste, lautre en expiation. Le prêtre priera pour elle, et par là elle sera purifiée du péché.

Ces deux tourterelles ou ces deux petites colombes, qui, selon l'Écriture, devaient être offertes à Dieu pour tenir la place de l'enfant mâle, et pour signifier le sacrifice auquel il était destiné, représentaient, en effet, les mystères de la mort et de la résurrection de Jésus-Christ. La loi ne pouvant exprimer nettement par un seul sacrifice la diversité de ces deux mystères, Dieu avait ordonné qu'on lui offrit deux colombes pour les figurer séparément l'un de l'autre.

Celle qu'on offrait en sacrifice pour le péché, qui était égorgée et dont le sang était répandu au pied de l'autel , figure de la . terre , représentait l'immolation sanglante et la mort de Jésus-Christ en croix.

L'autre, qui, après son immolation, était jetée. au feu, où elle était toute consumée, et pour cela appelée holocauste, exprimait la résurrection de Jésus-Christ consommé par ce mystère dans le feu de la divinité, c'est-à-dire dans la gloire de Dieu.

Pour accomplir ces figures, Marie et Joseph se rendent donc au temple avec l'Enfant Jésus. « Le temps. de la purification étant accompli, selon la loi de Moïse, » rapporte l'Évangéliste, c'est-à-dire le trente-troisième jour depuis la circoncision de Jésus étant arrivé , « ils portèrent l'enfant à Jérusalem four le présenter au Seigneur, ainsi qu'il est écrit dans la loi : Tout mâle premier-né sera consacré au Seigneur; et pour donner ce qui était offert en sacrifice, selon qu'il est écrit dans la loi du Seigneur: deux tourterelles ou deux petits de colombes. »

Dans l'offrande publique, le prêtre considérait attentivement si l'hostie présentée avait toutes les marques désirées par la loi et ordonnées de Dieu; et, après que celui qui la présentait avait mis ses mains sur l'hostie, pour marquer qu'il se dépouillait de tout le droit que Dieu lui avait donné sur elle, le prêtre, l'ayant examinée à loisir, la recevait des mains de celui qui l'offrait, comme s'il eût dit : « Je reprends de la part de Dieu tout le droit que vous me rétrocédez; je reprends cette hostie pour ne plus m'en dessaisir et pour ne m'en démettre jamais : c'est pour l'éternité que je reçois ce sacrifice. »

Ce fut ce qui arriva réellement dans la présentation de notre hostie au temple, par les mains de Marie et de Joseph. On n'y vit pas seulement la victime avec ses figures, la cause et ses effets tout ensemble; on y vit encore, dans la personne du saint vieillard Siméon, Dieu le Père acceptant visiblement l'hostie.

Car Siméon, qui se rend au temple par le mouvement du Saint-Esprit, cet homme juste en qui était l'esprit de Dieu, fut dans cette circonstance une figure expresse et vivante du Père éternel, souverain sacrificateur de son Fils unique.

Source : Livres-mystiques.com

Saint et joyeux Noël à tous !
amidelamisericorde
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CHAPITRE VIII. MYSTÈRE DE LA PURIFICATION DE MARIE ET DE LA PRÉSENTATION DE JÉSUS AU TEMPLE

Aussi Marie reconnaissant dans ce saint personnage le représentant de Dieu le Père, lui remet de la part de l'Église cette divine hostie; et comme Jésus est la chair de sa chair, les os de ses os, le sang de son sang, elle semble dire à Dieu, en sa qualité de Mère : « Père éternel, je ne l'ai pas plutôt reçu que je vous transporte et vous cède tout le droit que vous m'avez donné sur lui par sa naissance.

Si vous vous présentez à moi et paraissez à mes yeux comme prêtre, c'est pour l'immoler à votre gloire je le livre donc entre vos bras pour être sacrifié.

Il n'était pas encore né qu'il se dévouait à la mort il n'a jamais été à lui; déjà il s'est offert à vous dans mon sein et vous a remis tout le droit qu'il avait sur soi-même. Mais parce qu'il était à moi et que vous me laviez donné, il veut aussi que je vous le présente et que je me démette de tout le droit que j'ai sur lui.

Je me démets donc de mon trésor entre vos mains, et vous offre de la part de l'Église ce que j'ai de plus cher au monde, et ce qui est de plus grand au ciel et sur la terre, afin que, par ce voeu solennel et cette offrande publique de religion, il soit totalement à vous. »

En vertu de cette oblation solennelle, Jésus-Christ fut donc destiné à la mort. Il aurait même réellement donné sa vie dans le moment qu'on égorgeait celle des colombes qui était offerte pour expier le péché, S'il n'avait eu à satisfaire à beaucoup d'autres devoirs, qui ne lui permettaient pas de mourir sitôt ni dans cette circonstance; car il devait être immolé hors du temple.

C'est pourquoi la sainte Vierge le rachète aujourd'hui par deux colombes qui sont immolées à sa place. Mais comme il est présenté dans le temple, qui était le lieu destiné à l'immolation, il s'immole lui-même en esprit à la gloire de son Père, qui, dans la personne du saint vieillard, l'accepte comme hostie d'expiation. Il l'accepte pareillement comme hostie de louange, lorsque l'autre colombe est jetée dans le feu.

Car dans la personne de ce saint vieillard recevant en ses bras Notre-Seigneur, le recevant dans un sein rempli du feu de l'amour de Dieu lui-même, et Spiritus sanctus erat in eo, Dieu le Père le reçoit déjà à bras ouverts, comme il fera au jour de sa résurrection après son immolation sanglante; et en recevant ce sacrifice, il reçoit aussi d'avance celui de toute l'Église, en vue de laquelle il lui est offert.

Bien plus, si le saint vieillard Siméon tient ici la place du Père éternel, qui accepte par lui la victime, c'est Jésus-Christ qui est, lui-même le prêtre de sa propre oblation.

Il était dit dans la loi de la présentation de l'enfant mâle, qu'au sacrifice des deux colombes le prêtre joindrait sa prière particulière pour la mère de l'enfant, et que, par là, elle serait purifiée.

Jésus-Christ, le prêtre et l'hostie de son propre sacrifice, le vrai et l'unique prêtre de Dieu; dont tous les prêtres de la loi n'étaient que l'ombre et la figure, prie alors efficacement pour le genre humain ou l'Église qui l'a mis au monde; il s'offre à Dieu pour elle, et accomplit enfin cet oracle du prophète : « Les holocaustes, non plus que les sacrifices pour le péché, ne vous ont pas été agréables : vous m'avez formé un corps, qui est ce tabernacle, l'ouvrage de vos propres mains, et tous les membres que vous m'avez destinés pour composer mon corps mystique.

Voilà que je viens, ô mon Dieu, pour accomplir votre volonté. Je suis votre serviteur; je suis votre serviteur et le Fils de votre servante. » Ainsi, comme Adam, en sa qualité de chef du genre humain, avait perdu sa famille en s'éloignant de Dieu : Jésus-Christ, en tant que chef de son Église, s'offrant d'avance à lui en qualité d'hostie universelle, consacre et dédie à Dieu toute l'Église, par cette seule oblation de lui-même et de tous ses membres.

Source : Livres-mystiques.com

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amidelamisericorde
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CHAPITRE VIII. MYSTÈRE DE LA PURIFICATION DE MARIE ET DE LA PRÉSENTATION DE JÉSUS AU TEMPLE

Aussi Marie reconnaissant dans ce saint personnage le représentant de Dieu le Père, lui remet de la part de l'Église cette divine hostie; et comme Jésus est la chair de sa chair, les os de ses os, le sang de son sang, elle semble dire à Dieu, en sa qualité de Mère : « Père éternel, je ne l'ai pas plutôt reçu que je vous transporte et vous cède tout le droit que vous m'avez donné sur lui par sa naissance.

Si vous vous présentez à moi et paraissez à mes yeux comme prêtre, c'est pour l'immoler à votre gloire je le livre donc entre vos bras pour être sacrifié.

Il n'était pas encore né qu'il se dévouait à la mort il n'a jamais été à lui; déjà il s'est offert à vous dans mon sein et vous a remis tout le droit qu'il avait sur soi-même. Mais parce qu'il était à moi et que vous me laviez donné, il veut aussi que je vous le présente et que je me démette de tout le droit que j'ai sur lui.

Je me démets donc de mon trésor entre vos mains, et vous offre de la part de l'Église ce que j'ai de plus cher au monde, et ce qui est de plus grand au ciel et sur la terre, afin que, par ce voeu solennel et cette offrande publique de religion, il soit totalement à vous. »

En vertu de cette oblation solennelle, Jésus-Christ fut donc destiné à la mort. Il aurait même réellement donné sa vie dans le moment qu'on égorgeait celle des colombes qui était offerte pour expier le péché, S'il n'avait eu à satisfaire à beaucoup d'autres devoirs, qui ne lui permettaient pas de mourir sitôt ni dans cette circonstance; car il devait être immolé hors du temple.

C'est pourquoi la sainte Vierge le rachète aujourd'hui par deux colombes qui sont immolées à sa place. Mais comme il est présenté dans le temple, qui était le lieu destiné à l'immolation, il s'immole lui-même en esprit à la gloire de son Père, qui, dans la personne du saint vieillard, l'accepte comme hostie d'expiation. Il l'accepte pareillement comme hostie de louange, lorsque l'autre colombe est jetée dans le feu.

Car dans la personne de ce saint vieillard recevant en ses bras Notre-Seigneur, le recevant dans un sein rempli du feu de l'amour de Dieu lui-même, et Spiritus sanctus erat in eo, Dieu le Père le reçoit déjà à bras ouverts, comme il fera au jour de sa résurrection après son immolation sanglante; et en recevant ce sacrifice, il reçoit aussi d'avance celui de toute l'Église, en vue de laquelle il lui est offert.

Bien plus, si le saint vieillard Siméon tient ici la place du Père éternel, qui accepte par lui la victime, c'est Jésus-Christ qui est, lui-même le prêtre de sa propre oblation.

Il était dit dans la loi de la présentation de l'enfant mâle, qu'au sacrifice des deux colombes le prêtre joindrait sa prière particulière pour la mère de l'enfant, et que, par là, elle serait purifiée.

Jésus-Christ, le prêtre et l'hostie de son propre sacrifice, le vrai et l'unique prêtre de Dieu; dont tous les prêtres de la loi n'étaient que l'ombre et la figure, prie alors efficacement pour le genre humain ou l'Église qui l'a mis au monde; il s'offre à Dieu pour elle, et accomplit enfin cet oracle du prophète : « Les holocaustes, non plus que les sacrifices pour le péché, ne vous ont pas été agréables : vous m'avez formé un corps, qui est ce tabernacle, l'ouvrage de vos propres mains, et tous les membres que vous m'avez destinés pour composer mon corps mystique.

Voilà que je viens, ô mon Dieu, pour accomplir votre volonté. Je suis votre serviteur; je suis votre serviteur et le Fils de votre servante. » Ainsi, comme Adam, en sa qualité de chef du genre humain, avait perdu sa famille en s'éloignant de Dieu : Jésus-Christ, en tant que chef de son Église, s'offrant d'avance à lui en qualité d'hostie universelle, consacre et dédie à Dieu toute l'Église, par cette seule oblation de lui-même et de tous ses membres.

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CHAPITRE VIII. MYSTÈRE DE LA PURIFICATION DE MARIE ET DE LA PRÉSENTATION DE JÉSUS AU TEMPLE

Enfin, pour qu'il ne manquât rien à l'oblation publique de l'hostie du genre humain, Dieu y ajoute toute la solennité et tout l'éclat désirables.

Quoique la très sainte Vierge représentât dignement l'Église entière, au nom de laquelle elle faisait l'oblation, Dieu veut que l'Église chrétienne et la synagogue y soient représentées chacune en particulier; et il appelle la religion de lune et de l'autre pour assister à l'offrande publique de leur commun sacrifice.

La prophétesse Anne y vient de la part de la gentilité et de l'Église chrétienne, dont elle est la figure; et Siméon, au nom de la loi mosaïque, de l'esprit de laquelle il était rempli.

Ce saint Vieillard tient, en effet, la place de deux personnages dans le mystère de la présentation, ce qui n'est pas sans exemple parmi les hommes célèbres de l'ancien Testament, qui figuraient quelquefois des objets divers à cause des dispositions différentes que l'esprit de Dieu répandait dans leurs cœurs et des actions qu'il leur inspirait de faire. Siméon représente le Père éternel ; il figure aussi la loi ancienne.

« Il y avait à Jérusalem, rapporte l'Évangéliste, un homme juste et craignant Dieu, nommé Siméon, qui attendait la consolation d'Israël, et le Saint-Esprit était en lui.

Il lui avait été révélé par l'Esprit-Saint qu'il ne mourrait pas, qu'auparavant il n'eût vu le Christ du Seigneur. Il vint donc au temple par le mouvement de l'esprit de Dieu, comme le père et la mère de l'enfant Jésus l'y portaient, afin d'accomplir à son égard ce qui était ordonné par la soi, il le prit lui-même entre ses bras et bénit Dieu, en disant : C'est maintenant, Seigneur, que vous laisser, mourir en paix votre serviteur, selon votre promesse, puisque mes yeux ont vu le Sauveur que vous nous donnez et que vous avez préparé à tous les peuples, comme la lumière qui éclairera les gentils et la gloire de votre peuple Israël.»

La loi ancienne, en la personne de Siméon, voyant donc dans le Sauveur, qu'elle tient comme dans ses bras, la vérité des mystères qu'elle annonçait, et pour lesquels elle avait été établie, dit à Dieu, dans les transports de sa reconnaissance:

C'est maintenant, Seigneur, que vous renvoyez en paix votre serviteur, selon votre promesse, puisque mes yeux ont vu le Sauveur que vous nous envoyez. Comme si la loi mosaïque disait : « Maintenant je suis au comble de mes vœux; je vois de mes yeux et je tiens dans mes mains la réalité de mes figures; je jouis de la vérité des mystères pour lesquels je soupirais.

Dès à présent je cesserais d'être, si celui que j'attendais ne voulait m'ensevelir avec honneur, à cause du respect qu'il me porte comme ayant été instituée et formée de vos mains.

Je mourrai donc en paix, maintenant que j'ai entre mes bras et que je vous présente, ô Père éternel, celui qui apaise votre colère, qui seul vaut plus que toutes les hosties et tous les sacrifices, et qui vous rendra plus d'honneur que ne le feraient toutes les créatures ensemble, quand elles vous seraient toutes sacrifiées. »

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CHAPITRE VIII. MYSTÈRE DE LA PURIFICATION DE MARIE ET DE LA PRÉSENTATION DE JÉSUS AU TEMPLE

C'est lui que vous avez préparé, depuis quatre mille ans que le. monde est formé, lui que vous avez destiné, non plus à un peuple particulier, mais à tous les peuples de l'univers, afin de les retirer de leurs iniquités et de l'aveuglement où ils étaient précipités par leur faute. Il est la lumière qui doit éclairer les gentils abîmés dans l'horreur du péché, et la gloire d'Israël votre peuple, quoiqu'il doive sembler en être l'opprobre dans sa mort sur la croix. Il sera, par sa résurrection, non-seulement le roi pacifique de toute la Judée sa patrie, comme le véritable Salomon, mais un roi conquérant qui subjuguera toute créature et sera révéré dans tout l'univers.

Mais Dieu, qui remplit Siméon de l'esprit de la loi dont il tient. la place, lui confère beaucoup de grâces et lui révèle encore de grands secrets, qui ne seront connus qu'au jour du jugement. Il lui donne l'esprit de prophétie et veut qu'il annonce à Marie elle-même ce qu'elle n'avait point appris jusque-là, savoir la part qu'elle devait avoir aux souffrances de son Fils.

Comme le péché a pris son origine dans le plaisir, et comme il a son siège dans l'âme, c'est "surtout dans son âme que Jésus-Christ doit être immolé par la douleur, afin de satisfaire à Dieu par un coeur qui, valant plus que tout le monde, rende lui seul plus d'honneur à la Majesté divine par la douleur; que tous les pécheurs ne lui auront causé de déshonneur par leurs joies criminelles.

Plus vaste que tout le monde, l'esprit intérieur de Jésus-Christ a vu tout ce que Dieu exigeait que les hommes souffrissent dans leurs corps et dans leurs âmes, et il s'est étendu à tout cela tout d'un coup. il a pleuré leurs péchés, comme si lui-même les eût commis; il a accepté intérieurement toutes leurs souffrances et les a endurées dans son âme.

Quant à leurs peines extérieures, il a accepté les tourments de ses martyrs, les maladies de ses fidèles, les persécutions de ses enfants, et tout ce que pourront jamais endurer ses membres, afin de souffrir, par son esprit répandu en eux, tout ce que la justice Miséricordieuse de Dieu exercera sur eux de plus rigoureux et de plus sévère.

Mais parce que Marie tient la place de l'Église, dans l'oeuvre de notre rédemption, elle doit participer plus que personne aux souffrances du Rédempteur. Lorsque Adam, dans le paradis terrestre, goûta le coupable plaisir que Jésus-Christ vient expier par sa mort, Eve partagea, avec lui cette criminelle jouissance, et devint par là, pour tousses enfants, le canal empoisonné qui leur communiqua à tous le péché et la mort; et Dieu veut que Marie partage au Calvaire les douleurs et la pénitence de Jésus-Christ, afin de la communiquer aussi par elle à l'Église.

Il veut qu'elle le voie souffrir intérieurement et extérieurement, et qu'à la vue de la colère divine allumée contre son Fils, chargé de nos crimes, elle ait le coeur percé de part en part, comme d'un coup d'épée. C'est ce que Dieu lui fait connaître dans ce jour par la bouche de Siméon, qui semble n'être prophète que pour elle seule, et de qui elle reçoit cette prophétie vivante : Et quant à vous, votre âme sera transpercée d'un glaive, afin que les sentiments de beaucoup de coeurs soient manifestés.

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CHAPITRE VIII. MYSTÈRE DE LA PURIFICATION DE MARIE ET DE LA PRÉSENTATION DE JÉSUS AU TEMPLE

Votre âme sera transpercée, c'est-à-dire votre cœur sera affligé d'un coup très perçant de la blessure mortelle qui fera mourir la victime elle-même. Par là il lui apprend que les douleurs et les souffrances du Messie, prédites par les prophètes, seraient aussi ses propres douleurs : le coup qui fera mourir cette adorable victime devant percer sa Mère elle-même. Car il ne parle que d'une douleur et d'un glaive; la même affliction qui sera dans le Fils de Dieu sera aussi dans Marie, par une très-intime communication.

A ces paroles de Siméon, Marie comprenant ce qu'elle aurait à endurer par la vue de la mort de son Fils, ce furent des larmes et des douleurs très grandes. «Eh quoi ! disait-elle, au nom de l'Église en son affliction, un Dieu porté dans le temple comme un pécheur; l'innocent offert comme un coupable; celui qui est le maître de tout, qui sait tout, qui est la force même, pris pour le plus pauvre du monde, pour un ignorant, pour un enfant emmaillotté ! ».

Et puis, l'embrassant, elle lui disait: « Mon bien-aimé est à moi, et moi je suis à lui. » De son côté, l'enfant Jésus versait des larmes et souffrait par compassion, pour les douleurs de sa Mère affligée de sa mort à venir; et, s'adressant intérieurement à elle, il lui disait, pour l'encourager par les fruits que produirait son sacrifice : « Déliez les liens aux pécheurs; donnez la lumière aux aveugles; retirez les hommes de leurs offenses et procurez-leur tous les biens. »

Admirable bonté de Dieu, qui vérifie aujourd'hui en notre faveur cette parole de David : A ceux qui vous craignent, vous avez fait signe de fuir devant l'arc, y exposant votre fils et sa Mère. Car ce n'est point Marie qu'il avertit, d'éviter les coups et de fuir comme feront les autres. Au contraire, elle fera paraître plus de force de Dieu dans l'accablement des douleurs de son fils, dont elle sera tout abreuvée, que n'en montreront jamais toutes les autres créatures; et, au lieu de fuir devant l'arc, qui est la croix, elle demeurera ferme et debout auprès de son fils.

Mais si c'est l'Église qu'il avertit de fuir devant l'arc, pourquoi veut-il faire la même blessure à Jésus et à Marie, et les percer tous deux de douleur? Pourquoi veut-il tenir ces deux innocentes victimes, abîmées et absorbées dans la pénitence et la douleur de nos crimes? C'est, comme il nous l'apprend par la bouche de Siméon, afin de manifester les sentiments de beaucoup de cœurs, c'est-à-dire, afin de faire naître dans beaucoup de cœurs les sentiments de pénitence et de douleur, dont Jésus-Christ est pénétré.

Il veut que Marie les fasse passer en eux, après s'en être pénétrée elle-même. Il veut que, touchés de ce même esprit de pénitence et de componction, nous pleurions nos propres péchés, après que Marie, tout innocente qu'elle est, les aura pleurés amèrement; et que Jésus, l'innocence même, non-seulement les aura pleurés et détestés, mais nous aura encore mérité, par ses douleurs, la grâce de les pleurer et de souffrir en esprit de pénitence les peines temporelles que la justice divine exige de nous.

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CHAPITRE VIII. MYSTÈRE DE LA PURIFICATION DE MARIE ET DE LA PRÉSENTATION DE JÉSUS AU TEMPLE

La présentation de Notre-Seigneur au temple est donc la cérémonie de la loi qui explique le saint mystère de Jésus-Christ mort et ressuscité. L'on y voit les figures avec le victime réelle; 1e sacrifice des deux colombes, et aussi Jésus-Christ immolé, et Jésus-Christ consommé dans la gloire.

On y voit la purification et la sanctification de l'Église : l'union parfaite de l'ancien et du nouveau Testament, enfin, Dieu-le Père acceptant visiblement notre hostie et nous réconciliant avec lui.

Cette Vierge très-prudente ne parlait à personne des mystères que Dieu voulait tenir cachés; et c'est encore ce que l'Évangéliste nous donne à entendre en répétant deux fois, au sujet des circonstances qui précédèrent ou qui accompagnèrent la naissance du Sauveur, qu'elle les conservait et en conférait en son coeur.

Il faut savoir, en effet, qu'elle avait vu les mystères de son Fils par contemplation avant sa venue au monde, plus pleinement et plus clairement que ne les avaient vus tous les prophètes, et qu'elle n'aurait pu les connaître par toutes leurs prophéties, et que d'ailleurs le Verbe divin l'en avait instruite à fond, lorsque, par l'Incarnation, il vint reposer en elle.

Marie donc, après les avoir ainsi connus par contemplation, les voyait s'accomplir réellement en la personne de son Fils, et, conférant leur accomplissement avec ce qui lui avait été manifesté intérieurement, comparant les prédictions avec les effets, elle reconnaissait que toutes choses se passaient en lui de la manière que Dieu les lui avait représentées avant sa venue : Maria autem conservabat omnia verba haec, conferens in corde suo.

Pour participer à l'esprit eu à la grâce du saint mystère de la Présentation de Notre-Seigneur, nous devons renouveler la consécration solennelle que Jésus-Christ y fit de nous-mêmes à Dieu.

Elle fut figurée par les deux colombes, .images expressives non-seulement de Jésus, mais encore de tous les chrétiens que Dieu voulait conduire à la perfection, en les faisant passer par les deux états qu'elles exprimaient.

Celle qui était seulement immolée et dont on répandait le sang, marquait l'extérieur de notre vie, qui doit être purifiée par l'esprit de pénitence; et l'autre, qui était ensuite consumée par le :feu, marquait notre intérieur, qui doit être transformé en Dieu par la charité.

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Cette consécration, que Notre-Seigneur fit alors de ses membres en général, l'Église l'a renouvelée pour chacun de nous en particulier, lorsqu'elle nous a mis au nombre de ses enfants par le saint baptême; et il est à remarquer que les circonstances qui accompagnent l'administration de ce sacrement étaient figurées par celles qui avaient lieu à la présentation des victimes dans le temple. Lorsqu'on les y amenait, elles étaient censées être encore profanes; et cela exprimait l'état où nous nous trouvions nous-mêmes avant notre régénération, étant alors, à cause de notre naissance d'Adam; des enfants de malédiction et de colère.

La victime demeurait à la porte du tabernacle; et pareillement, lorsqu'on nous présenta au baptême, nous ne fûmes pas d'abord introduits dans l'Église, image du royaume de Dieu où rien de souillé ne saurait entrer. Le démon, qui noue possédait alors, devait d'ailleurs être chassé de nous, avant que nous pussions être introduits dans d'Église.

Les prêtres eu temple, en consacrant les victimes à Dieu, les soustrayaient à tout usage profane, et pareillement, lorsqu'on nous introduisit dans l'église, Dieu en fit autant .de nous.

Il nous dédia et nous appropria totalement à lui par l'action du prêtre qui imposa sur nous l'étole, par celle de l'imposition fréquente des mains, mais surtout par le caractère ineffaçable qui fut imprimé dans notre âme et par la donation que Dieu nous fit alors de son Saint-Esprit.

Car ce divin Esprit vint résider en nous comme dans un temple consacré à la Majesté divine. Ayant donc fait profession, d'hostie par le baptême et commencé d'être victimes dès ce moment, vous avez été tellement consacrés et appropriés à Dieu, que vous n'avez plus de droit sur vous-mêmes, et le monde n'en a plus sur vous. Par conséquent vous devez vivre pour Dieu seul,. en attendant l'heure de votre sacrifice, qui sera celle de votre mort.

Pour vous faire vivre de la sorte, le Saint-Esprit en venant résider en vous par le baptême vous a donné une vie nouvelle, qui est la vie propre des chrétiens.

Cette vie a deux parties : la mort au péché et la vie à Dieu; la première sert de fondement à la seconde, comme saint Paul ne cesse de le répéter : Ignorez-vous, dit-il, qu'ayant été baptisés en Jésus-Christ, c'est dans sa mort que nous avons été baptisés? C'est-à-dire, par le baptême nous avons été revêtus des sentiments intérieurs et des dispositions qu'il avait en mourant, et qu'il offrit pour nous à Dieu son Père.

Ignorez-vous que la grâce de sa mort, qui nous doit faire, mourir au péché, a couvert notre âme par le baptême, comme l'eau couvrait notre corps, afin que, comme Jésus-Christ est ressuscité, nous marchions aussi dans les sentiers d'une vie nouvelle?

C'est-à-dire de cette vie dont nous avons pareillement reçu la grâce par ce sacrement : le Saint-Esprit, si nous le laissons maître de notre cœur, nous donnant des inclinations semblables à celles de Jésus-Christ ressuscité. Faites donc état, conclut saint Paul, que vous êtes morts au péché, et vivants à Dieu, en Notre-Seigneur Jésus-Christ.

Source : Livres-mystiques.com

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amidelamisericorde
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CHAPITRE VIII. MYSTÈRE DE LA PURIFICATION DE MARIE ET DE LA PRÉSENTATION DE JÉSUS AU TEMPLE

Cette consécration, que Notre-Seigneur fit alors de ses membres en général, l'Église l'a renouvelée pour chacun de nous en particulier, lorsqu'elle nous a mis au nombre de ses enfants par le saint baptême; et il est à remarquer que les circonstances qui accompagnent l'administration de ce sacrement étaient figurées par celles qui avaient lieu à la présentation des victimes dans le temple.

Lorsqu'on les y amenait, elles étaient censées être encore profanes; et cela exprimait l'état où nous nous trouvions nous-mêmes avant notre régénération, étant alors, à cause de notre naissance d'Adam; des enfants de malédiction et de colère.

La victime demeurait à la porte du tabernacle; et pareillement, lorsqu'on nous présenta au baptême, nous ne fûmes pas d'abord introduits dans l'Église, image du royaume de Dieu où rien de souillé ne saurait entrer. Le démon, qui noue possédait alors, devait d'ailleurs être chassé de nous, avant que nous pussions être introduits dans d'Église.

Les prêtres eu temple, en consacrant les victimes à Dieu, les soustrayaient à tout usage profane, et pareillement, lorsqu'on nous introduisit dans l'église, Dieu en fit autant de nous.

Il nous dédia et nous appropria totalement à lui par l'action du prêtre qui imposa sur nous l'étole, par celle de l'imposition fréquente des mains, mais surtout par le caractère ineffaçable qui fut imprimé dans notre âme et par la donation que Dieu nous fit alors de son Saint-Esprit.

Car ce divin Esprit vint résider en nous comme dans un temple consacré à la Majesté divine. Ayant donc fait profession, d'hostie par le baptême et commencé d'être victimes dès ce moment, vous avez été tellement consacrés et appropriés à Dieu, que vous n'avez plus de droit sur vous-mêmes, et le monde n'en a plus sur vous. Par conséquent vous devez vivre pour Dieu seul,. en attendant l'heure de votre sacrifice, qui sera celle de votre mort.

Pour vous faire vivre de la sorte, le Saint-Esprit en venant résider en vous par le baptême vous a donné une vie nouvelle, qui est la vie propre des chrétiens. Cette vie a deux parties : la mort au péché et la vie à Dieu; la première sert de fondement à la seconde, comme saint Paul ne cesse de le répéter : Ignorez-vous, dit-il, qu'ayant été baptisés en Jésus-Christ, c'est dans sa mort que nous avons été baptisés ?

C'est-à-dire, par le baptême nous avons été revêtus des sentiments intérieurs et des dispositions qu'il avait en mourant, et qu'il offrit pour nous à Dieu son Père.

Ignorez-vous que la grâce de sa mort, qui nous doit faire, mourir au péché, a couvert notre âme par le baptême, comme l'eau couvrait notre corps, afin que, comme Jésus-Christ est ressuscité, nous marchions aussi dans les sentiers d'une vie nouvelle?

C'est-à-dire de cette vie dont nous avons pareillement reçu la grâce par ce sacrement : le Saint-Esprit, si nous le laissons maître de notre coeur, nous donnant des inclinations semblables à celles de Jésus-Christ ressuscité. Faites donc état, conclut saint Paul, que vous êtes morts au péché, et vivants à Dieu, en Notre-Seigneur Jésus-Christ.

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CHAPITRE VIII. MYSTÈRE DE LA PURIFICATION DE MARIE ET DE LA PRÉSENTATION DE JÉSUS AU TEMPLE

Cette mort, par laquelle il faut entrer dans la vie chrétienne, n'est autre chose que la ruine des mauvaises inclinations, qui sont en nous les restes de notre première naissance. En effet, l'inclination des sens vers les créatures reste toujours en nous après lè baptême, et c'est le martyre que tout vrai chrétien doit souffrir en esprit de pénitence, d'être incliné par les sens vers les créatures, et de ne s'y attacher pas.

Comme ces inclinations vicieuses nous portent à désirer les honneurs, les richesses et les plaisirs, par le baptême, l'esprit de Jésus-Christ nous attire à l'humilité, à l'amour de la pauvreté, à la recherche de la mortification ; et c'est dans la pratique de ces vertus que consiste précisément l'immolation de nous-mêmes, qui doit nous rendre semblables à Jésus-Christ, et ne faire de lui et de nous qu'une seule victime d'expiation.

Considérez que dans le mystère même de la Purification, Jésus et Marie nous donnent des exemples admirables de ces trois sortes d'anéantissement nécessaires à tous les vrais chrétiens. Vous y voyez l'anéantissement à l'honneur.

Le Fils aussi bien que la Mère ne veulent rien être dans l'estime et dans le cœur des hommes; ils s'assujettissent aux lois communes des pécheurs; et, quoiqu'ils contiennent et qu'ils portent dans leurs cœurs la sanctification du temple et celle de tous les hommes, ils sont regardés comme des criminels.

Vous y voyez l'anéantissement aux grandeurs et aux richesses du monde; puisque Jésus et Marie, les plus grands et. les plus puissants de la terre, à qui tout appartient, paraissent dans le temple comme s'ils étaient les plus pauvres, dénués de toutes commodités; c'est par l'offrande de deux colombes que Marie rachète son Fils, ce qui était le prix des misérables et des plus pauvres d'entre les Juifs.

Enfin ils y sont anéantis en tout eux-mêmes, ne voulant rien avoir ni rien être que pour l'immoler à Dieu par un entier sacrifice : disposition qui paraîtra surtout au Calvaire, lorsque Jésus et Marie accompliront extérieurement ce que figurait la colombe dont le sang était répandu.

Voilà les vertus que ,vous devez vous efforcer de pratiquer vous-même dans votre condition, si vous voulez ne :pas laisser inutile l'offrande que Jésus-Christ a faite de vous dans sa Présentation, ni rendre infructueuse la grâce de votre baptême.
Pratiquer l'humilité, la pauvreté, la mortification dans les occasions que la Providence vous présente, pour vous exercer à ces vertus, c'est proprement ce que Notre-Seigneur appelle porter sa croix. Celui qui veut venir après moi, dit-il, qu'il se renonce lui-même, qu'il porte sa croix et me suive.

Peut-on se dire chrétien et avoir en horreur sa croix, qui est le signe et la marque de la profession chrétienne? Il est vrai que la croix serait accablante pour vous, si vous étiez seul à la porter.

Mais n'est-ce pas pour en partager le poids que Jésus-Christ s'est fait votre semblable ? n'est-ce pas pour fortifier votre faiblesse naturelle qu'au baptême il vous a donné son esprit? Dans les cérémonies de ce sacrement, le prêtre, image de Dieu, a fait sur vous deux croix avec de l'huile: l'une sur vos épaules, l'autre sur votre cœur.

Savez-vous pourquoi? C'était pour marquer que l'Esprit-Saint ou l'esprit de Jésus-Christ, figuré par l'huile, imprimait dans votre cœur l'amour de la croix, et qu'il vous communiquait sa force pour la porter : les épaules étant dans l'homme le siège de la force, comme le cœur est celui de l'amour.

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CHAPITRE VIII. MYSTÈRE DE LA PURIFICATION DE MARIE ET DE LA PRÉSENTATION DE JÉSUS AU TEMPLE

Cette mort, par laquelle il faut entrer dans la vie chrétienne, n'est autre chose que la ruine des mauvaises inclinations, qui sont en nous les restes de notre première naissance. En effet, l'inclination des sens vers les créatures reste toujours en nous après le baptême, et c'est le martyre que tout vrai chrétien doit souffrir en esprit de pénitence, d'être incliné par les sens vers les créatures, et de ne s'y attacher pas. Comme ces inclinations vicieuses nous portent à désirer les honneurs, les richesses et les plaisirs, par le baptême, l'esprit de Jésus-Christ nous attire à l'humilité, à l'amour de la pauvreté, à la recherche de la mortification ; et c'est dans la pratique de ces vertus que consiste précisément l'immolation de nous-mêmes, qui doit nous rendre semblables à Jésus-Christ, et ne faire de lui et de nous qu'une seule victime d'expiation.

Considérez que dans le mystère même de la Purification, Jésus et Marie nous donnent des exemples admirables de ces trois sortes d'anéantissement nécessaires à tous les vrais chrétiens. Vous y voyez l'anéantissement à l'honneur. Le Fils aussi bien que la Mère ne veulent rien être dans l'estime et dans le cœur des hommes; ils s'assujettissent aux lois communes des pécheurs; et, quoiqu'ils contiennent et qu'ils portent dans leurs cœurs la sanctification du temple et celle de tous les hommes, ils sont regardés comme des criminels.

Vous y voyez l'anéantissement aux grandeurs et aux richesses du monde; puisque Jésus et Marie, les plus grands et. les plus puissants de la terre, à qui tout appartient, paraissent dans le temple comme s'ils étaient les plus pauvres, dénués de toutes commodités; c'est par l'offrande de deux colombes que Marie rachète son Fils, ce qui était le prix des misérables et des plus pauvres d'entre les Juifs. Enfin ils y sont anéantis en tout eux-mêmes, ne voulant rien avoir ni rien être que pour l'immoler à Dieu par un entier sacrifice : disposition qui paraîtra surtout au Calvaire, lorsque Jésus et Marie accompliront extérieurement ce que figurait la colombe dont le sang était répandu.

Voilà les vertus que ,vous devez vous efforcer de pratiquer vous-même dans votre condition, si vous voulez ne :pas laisser inutile l'offrande que Jésus-Christ a faite de vous dans sa Présentation, ni rendre infructueuse la grâce de votre baptême. Pratiquer l'humilité, la pauvreté, la mortification dans les occasions que la Providence vous présente, pour vous exercer à ces vertus, c'est proprement ce que Notre-Seigneur appelle porter sa croix. Celui qui veut venir après moi, dit-il, qu'il se renonce lui-même, qu'il porte sa croix et me suive. Peut-on se dire chrétien et avoir en horreur sa croix, qui est le signe et la marque de la profession chrétienne? Il est vrai que la croix serait accablante pour vous, si vous étiez seul à la porter.

Mais n'est-ce pas pour en partager le poids que Jésus-Christ s'est fait votre semblable ? n'est-ce pas pour fortifier votre faiblesse naturelle qu'au baptême il vous a donné son esprit? Dans les cérémonies de ce sacrement, le prêtre, image de Dieu, a fait sur vous deux croix avec de l'huile: l'une sur vos épaules, l'autre sur votre cœur. Savez-vous pourquoi? C'était pour marquer que l'Esprit-Saint ou l'esprit de Jésus-Christ, figuré par l'huile, imprimait dans votre cœur l'amour de la croix, et qu'il vous communiquait sa force pour la porter : les épaules étant dans l'homme le siège de la force, comme le cœur est celui de l'amour.

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CHAPITRE VIII. MYSTÈRE DE LA PURIFICATION DE MARIE ET DE LA PRÉSENTATION DE JÉSUS AU TEMPLE

C'est dans leurs mains qu'ils portent ces cierges pour protester que, faisant profession de la foi de Jésus-Christ, ils ne veulent s'employer qu'aux oeuvres qu'il leur ordonne, et que l'Évangile leur montre par sa sainte lumière.

Ils vont en procession le cierge en main, et cette procession est générale, pour signifier qu'ils veulent marcher tous les jours de leur vie dans les voies de l'Évangile; comme s'ils disaient : « Seigneur, votre parole, soit intérieure, soit extérieure, sert de conduite à votre Église; votre sainte foi qui nous éclaire, et qui a été répandue dans nos âmes par le baptême, sera la règle et la direction de notre vie. »

Enfin, comme on renouvelle publiquement en ce jour la profession qu'on avait faite dans ce sacrement, chacun tient soi-même le cierge qu'il n'avait porté que par les mains des parrains et des marraines, et ce cierge on le tient en marchant, pour dire qu'en toutes choses et dans toute notre conduite, nous marcherons dans les sentiers de la foi, selon les ordres et les desseins de Dieu, chacun dans sa vocation particulière.

CHAPITRE IX. SOCIÉTÉ DE JÉSUS ET DE MARIE

Pour comprendre la pureté et la sainteté des devoirs que Jésus rendait à Joseph et à Marie, il faut savoir que quoiqu'il ne formât qu'une seule personne, il subsistait, à vrai dire, en deux conditions très-différentes.

La portion supérieure de son âme, qui consiste dans l'entendement et la volonté, voyait toujours l'essence divine et toutes les beautés adorables de son Père.

Elle jouissait de la gloire dont il jouit maintenant, et des opérations immenses de l'esprit de Dieu en lui. Mais, par un miracle de la toute-puissance divine, la portion inférieure qui possédait et animait son corps, demeurait datas l'état d'une âme commune et ordinaire, et ne jouissait point de la gloire ni de la vue de Dieu.

Si sa gloire se fût répandue sur cette portion de. son âme, elle eût rendu le corps glorieux et eût ôté au Verbe incarné le moyen de souffrir. Dieu le Père ne donnait donc la possession et la jouissance de lui-même qu'à. la portion supérieure de l'âme de son Fils.

Il retenait ses opérations et ses effets en cette partie sublime, sans souffrir que ces dons s'écoulassent dans cette portion qui animait et vivifiait le corps, laquelle, au contraire, étant destinée à la pénitence et à la privation de la jouissance de Dieu et de ses délices, était souvent dans des abandons, des délaissements et des afflictions que nous aurions peine à imaginer.

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CHAPITRE IX. SOCIÉTÉ DE JÉSUS ET DE MARIE

Toutefois; voulant donner une sorte de satisfaction et de soulagement a jette portion de l'humanité du Sauveur, et lui faire passer avec quelque adoucissement la vie arrière de ce monde.

Dieu se rendit visible, en quelque façon, dans Marie et dans Joseph, pour converser sensiblement sous leur extérieur avec son Fils. Marie et Joseph étaient pour Jésus, victime d'expiation; une image de Dieu, dans laquelle il adorait sa providence temporelle, son amour envers lui et envers les hommes.

Le temple était bien pour Jésus un lieu de dévotion, parce qu'il y voyait une figure matérielle et morte de Dieu; mais en Marie et Joseph il voyait une figure vivante, spirituelle et divine de toutes ses grandeurs et de toutes ses perfections.

Quelle n'était donc pas la beauté intérieure de ces deux saintes personnes que Dieu avait fortifiées exprès de ses mains, pour le représenter lui-même à l'humanité souffrante de son Fils, et lui mettre toujours devant les yeux son vrai portrait et son image vivante dans le temps de son absence ! Ainsi la soumission de Jésus envers ses saints parents était fondée sur celle qu'il devait au Père éternel.

Néanmoins, malgré l'amour incompréhensible qu'il porte à sa Mère, malgré son obéissance religieuse à ses volontés, Jésus-Christ ne laisse paraître pour elle aucune faiblesse. Comme il vient réformer les défauts de nos coeurs, et nous donner le modèle d'une conduite parfaite, il évite, lorsqu'il travaille à l'oeuvre de son Père céleste, tout ce qui eût pu le faire soupçonner d'avoir, dans la personne de sa Mère, de l'attache à la chair et au sang.

Il se conduit à son égard de manière à servir d'exemple aux ouvriers évangéliques qu'il doit laisser dans son Église après lui; c'est ce qu'il fait paraître en restant secrètement au temple.

Il nous donne dans cette circonstance une instruction admirable de la manière dont nous devons agir envers nos parents en ce qui regarde les ordres de Dieu sur nous.

Quoiqu'il n'eût alors que douze ans, et qu'il fût encore sous la conduite extérieure de sa mère; quoique Marie fût la plus sainte mère qui ait été et qui sera jamais; quoiqu'il fût assuré qu'elle ne l'aurait pas détourné de faire la volonté de Dieu, et qu'au contraire elle l'aurait porté à l'accomplir dans toute son étendue et dans ses moindres circonstances, il ne voulut pas néanmoins lui découvrir son dessein, ni lui demander conseil sur ce qu'il avait à faire.

Par là il nous apprit que, dans les choses que Dieu demande de nous, il n'y a aucun conseil à prendre de nos parents, qui ne nous ayant pas été donnés de Dieu pour la conduite de notre âme, ne sont pas aussi les organes dont il veut se servir pour nous faire connaître ses volontés.

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CHAPITRE IX. SOCIÉTÉ DE JÉSUS ET DE MARIE

Pour se conformer aux ordres de son Père, Jésus n'est point arrêté par les saintes larmes de sa mère, ni par la douleur de saint Joseph, si affligés de son ,absence; il sacrifie les sentiments et les tendresses du plus saint et du plus cordial des enfants. Il était même disposé d'aller jusqu'au bout du monde si son Père céleste l'eût désiré de lui; et quand il n'aurait jamais dû revoir la très-sainte Vierge en cette vie, et que même elle eût été mille fois plus affligée encore de son absence, jamais la douleur de sa mère, qu'il sentait lui-même si vivement, ni son amour pour elle, ne lui auraient donné d'autre pensée.

Aussi lorsque ses parents le retrouvèrent dans le temple, sa mère lui ayant dit : « Mon Fils, pourquoi en avez-vous usé de la sorte avec nous? Voilà que votre père et moi nous vous cherchions tout affligés ; » Jésus leur, répondit: « Pourquoi me cherchiez-vous? ne saviez-vous pas qu'il faut que je sois occupé aux oeuvres de mon Père? » C'est-à-dire que je dois travailler pour les intérêts de mon Père céleste, qui a sur vous un souverain domaine, et que je dois oublier tout pour faire sa volonté adorable.

Si l'enfant Jésus parle ici à ses saints parents avec tant de fermeté, il ne faut pas croire que de son côté il n'eût pas été affligé de leur éloignement. Il sentait vivement dans son coeur toutes ces inclinations justes, innocentes et pures, qui restent dans les enfants pour leur père et leur mère.

Comme elles tirent leur origine de Dieu, qui se plaît a imprimer dans les enfants ce sentiment de retour envers leurs parents, pour l'obligation qu'ils leur doivent de lêtre qu'ils ont reçu par eux, Jésus, qui tenait son propre corps de la chair très pure de Marie, les ressentait comme nous, avant sa résurrection.

Aussi l'évangéliste ajoute-t-il, après le récit précédent : Il partit ensuite avec eux, se rendit à Nazareth, et il leur était soumis; et l'Évangile, ne fait point mention d'aucune autre vertu de Jésus-Christ, pendant trente ans, que de sa soumission et de son obéissance à Joseph et à Marie.

C'est le propre d'un fils d'obéir à son père; Notre-Seigneur, comme Fils parfait du Père éternel, lui a obéi depuis le commencement de sa vie jusqu'à sa mort; et s'il a vécu ainsi sous la direction de Joseph et de Marie, c'est qu'il envisageait l'un et l'autre comme des images vivantes du Père éternel.

La fidélité de son obéissance était même telle, qu'à moins d'une conduite extraordinaire de Dieu son Père sur lui, comme dans sa retraite au temple, il soumettait les lumières du Saint-Esprit en lui à l'approbation de Marie et de Joseph, Dieu résidant visiblement dans l'un et dans l'autre pour leur faire approuver les sentiments intérieurs qu'il lui communiquait.

C'est l'exemple de soumission que Jésus-Christ a voulu donner à l'Église pour l'instruction des particuliers, lesquels ne peuvent pas se promettre une conduite de Dieu plus spéciale qu'il ne l'avait lui-même. Il n'y a personne exempt de soumission, quelque communication que Dieu lui fasse de ses lumières, et toujours faut-il faire approuver ses sentiments par celui qui tient ici-bas la place de Dieu.

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Ajoutons que Jésus ne fait jamais paraître pour Marie cette tendresse qui, amollissant et affaiblissant leur cœur, rend trop souvent les enfants incapables de faire à Dieu es sacrifices :qu'il exige. L'Évangile rapporte trois circonstances où il a parlé à sa sainte Mère; et nous ne voyons pas: que dans aucune il lui ait dit une seule de ces paroles dont la nature a coutume de se servir :pour exprimer et entretenir ses plus vives affections.

Dans le temple, il lui parle avec un esprit de zèle admirable pour la gloire de Dieu son Père, lui témoignant avec force qu'il doit s'appliquer aux oeuvres qui regardent son service.

A la seconde occasion, qui fut celle des noces de Cana, il lui parle avec un amour très-pur pour son Père, lui représentant la dépendance où il est de ses divines volontés pour les accomplir dans les moments qu'il avait marqués lui-même.

A la troisième, qui eut lieu au Calvaire, il lui parle avec un esprit de charité et de tendresse très-grandes pour les hommes, à qui il donne, dans le présent qu'il leur fait, le plus aimable secours qu'ils pouvaient attendre pour leur salut.

S'il parle donc de la sorte à sa sainte Mère, quoiqu'elle lui soit incomparablement plus chère que toute l'Église ensemble, si même il ne la voit pas très-souvent lorsqu'il travaille extérieurement à l'œuvre de son Père, c'est par fidélité au ministère dont il est chargé.

Venant condamner devant les Juifs les sentiments de la nature dégénérée et établir une génération nouvelle, toute spirituelle, dont il estimait plus les moindres sentiments que ceux de la nature humaine les plus innocents et les plus purs, il ne pouvait, en qualité de Messie, faire paraître, durant sa vie parmi les hommes, son amour envers Marie, ni lui donner tous les témoignages publics d'affection que son cœur désirait. La bienséance d'ailleurs ne lui permettait pas de les témoigner au dehors.

Voilà pourquoi, outre la raison mystérieuse dont nous parlerons, il ne la nomme pas sa mère, ni à Cana ni sur le Calvaire. Un jour que Jésus parlait au peuple, sa mère et ses parents étant venus le trouver sans pouvoir pénétrer jusqu'à lui à cause de la foule, quelqu'un lui dit : Voilà votre mère et vos frères qui sont dehors et qui demandent à vous parler.

Il répondit à cet homme : Qui est ma mère? et qui sont mes frères? et étendant la main sur ses disciples : Voilà, dit-il, ma mère et mes frères; car quiconque fait la volonté de mon Père, qui est dans les cieux, celui-là est mon frère, ma sœur et ma mère.

Par cette réponse, il montre qu'il a plus d'attache aux intérêts de son Père qu'à ceux de la nature, et qu'il préfère ceux qui lui appartiennent en qualité d'enfants de Dieu, comme était la très-sainte Vierge, à ceux qui ne lui appartiendraient précisément que selon la chair.

Pareillement, dans une autre circonstance où il enseignait le peuple, comme nous l'avons déjà remarqué, une femme élevant sa voix du milieu de la foule, lui dit: Heureux le sein qua vous a porté, et les mamelles que vous avez sucées. Jésus répond : Mais dites plutôt bienheureux ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la conservent.

Par là, il montre encore qu'il estime mille fois plus Marie de ce qu'elle obéissait à Dieu, que de ce qu'elle était sa mère selon la chair. C'était comme s'il eût dit : Ce que j'estime le plus dans ma mère, ce ne sont pas ses qualités naturelles, ce n'est pas par là qu'elle est considérable, mais bien pour avoir fait la volonté de mon Père, et avoir été fidèle à sa sainte parole.

Voilà ce qui est de Dieu en elle, et ce qui m'oblige le plus à l'aimer.

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CHAPITRE IX. SOCIÉTÉ DE JÉSUS ET DE MARIE

Cependant quelque amour, que le Sauveur eût pour sa mère, quelque estime. qu'il fît de sa sainteté, ce n'était pas le moment de faire éclater son affection pour elle.

Admirez la conduite de Dieu dans le mystère de l'Incarnation; il y observe un ordre merveilleux, une décence digne de lui. Le Verbe sur la terre était égal, à son Père et digne des mêmes louanges ; si sa divinité restait cachée, elle n'en était pas moins adorable.

L'humanité de Jésus-Christ, cette arche admirable où Dieu habite en plénitude pour le bien de ses créatures et pour les communications de ses grâces, méritait elle-même de recevoir un honneur et des louanges suprêmes. Toutefois Jésus-Christ venant sur la terre, comme :victime pour le péché, ne doit point d'ordinaire faire montre de son égalité avec son Père.

Il vient, au contraire, s'anéantir; voilà par où il commence, disant qu'il ne veut point d'honneur comme homme, qu'il n'est rien :par lui-même, qu'il ne cherche point sa gloire, Gloriam meam non quaero qu'il ne cherche que celle de son Père céleste qui l'a envoyé.

Il s'oppose même à l'honneur qu'on lui rend, ne souffrant pas qu'on fasse attention à lui pour tout ce qu'on y voit de grand, mais seulement à Dieu qui en est d'auteur.

C'est ce sentiment qui le porte dans l'Évangile à reprendre celui qui l'avait appelé bon, et à refuser cette qualité comme homme; car comme tel il est créature et par conséquent néant. Avant sa résurrection, étant encore dans l'état de la chair, qui est un état d'infirmité, il agit souvent très faiblement, se servant de raisonnements, de miracles, de prophéties, pour tâcher de convaincre les hommes ans faire usage de sa puissance divine, qui eût, converti dans un moment les coeurs les plus endurcis et les plus obstinés du monde.

La crainte d'être trop respecté, et ainsi de passer pour le Dieu de la gloire que les Juifs n'eussent jamais crucifié, lui fait donc cacher sa puissance infinie par le grand désir qu'il a de mourir. Mais Dieu e Père, qui veut procurer à son Fils L'honneur et les louanges qu'il mérite, le pourvoit, dans les jours mêmes de son infirmité, d'une Église, où ces honneurs lui soient rendus en toute sainteté, et perfection. I

l lui bâtit un temple plus glorieux que celui de Salomon, et ce temple est la sainte Vierge, qui suit Jésus-Christ partout pour le louer et le glorifier. Et comme, autrefois, les prêtres accompagnaient. l'Arche partout, cette divine Vierge aussi accompagne Notre-Seigneur dans tous ses saints mystères; de sorte qu'elle lui sert comme d'Église portative.

Aussi voyons-nous que toutes les qualités de l'Église lui sont appliquées; et de même que l'Église est destinée de Dieu pour honorer l'humanité sainte de Jésus-Christ, la sainte Vierge aussi, qui contient en éminence toutes les grâces, les vertus, et surtout la religion de l'Église, est destinée de Dieu et sert pour glorifier parfaitement l'humanité de son Fils, et pour l'accompagner dans tout le mystère de l'Incarnation.

Ou plutôt en la très-sainte Vierge il y a toute l'Église, et plus que toute l'Église ensemble; en elle Jésus-Christ trouve mille fois plus d'adorations, de louanges, d'amour, que tout ce que le reste de la créature lui en rendra jamais.

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CHAPITRE IX. SOCIÉTÉ DE JÉSUS ET DE MARIE

Cependant quelque amour, que le Sauveur eût pour sa mère, quelque estime. qu'il fît de sa sainteté, ce n'était pas le moment de faire éclater son affection pour elle. Admirez la conduite de Dieu dans le mystère de l'Incarnation; il y observe un ordre merveilleux, une décence digne de lui. Le Verbe sur la terre était égal, à son Père et digne des mêmes louanges ; si sa divinité restait cachée, elle n'en était pas moins adorable.

L'humanité de Jésus-Christ, cette arche admirable où Dieu habite en plénitude pour le bien de ses créatures et pour les communications de ses grâces, méritait elle-même de recevoir un honneur et des louanges suprêmes. Toutefois Jésus-Christ venant sur la terre, comme :victime pour le péché, ne doit point d'ordinaire faire montre de son égalité avec son Père. Il vient, au contraire, s'anéantir; voilà par où il commence, disant qu'il ne veut point d'honneur comme homme, qu'il n'est rien :par lui-même, qu'il ne cherche point sa gloire, Gloriam meam non quaero qu'il ne cherche que celle de son Père céleste qui l'a envoyé.

Il s'oppose même à l'honneur qu'on lui rend, ne souffrant pas qu'on fasse attention à lui pour tout ce qu'on y voit de grand, mais seulement à Dieu qui en est d'auteur.

C'est ce sentiment qui le porte dans l'Évangile à reprendre celui qui l'avait appelé bon, et à refuser cette qualité comme homme; car comme tel il est créature et par conséquent néant. Avant sa résurrection, étant encore dans l'état de la chair, qui est un état d'infirmité, il agit souvent très faiblement, se servant de raisonnements, de miracles, de prophéties, pour tâcher de convaincre les hommes ans faire usage de sa puissance divine, qui eût, converti dans un moment les cœurs les plus endurcis et les plus obstinés du monde.

La crainte d'être trop respecté, et ainsi de passer pour le Dieu de la gloire que les Juifs n'eussent jamais crucifié, lui fait donc cacher sa puissance infinie par le grand désir qu'il a de mourir.

Mais Dieu e Père, qui veut procurer à son Fils L'honneur et les louanges qu'il mérite, le pourvoit, dans les jours mêmes de son infirmité, d'une Église, où ces honneurs lui soient rendus en toute sainteté, et perfection.

Il lui bâtit un temple plus glorieux que celui de Salomon, et ce temple est la sainte Vierge, qui suit Jésus-Christ partout pour le louer et le glorifier.

Et comme, autrefois, les prêtres accompagnaient. l'Arche partout, cette divine Vierge aussi accompagne Notre-Seigneur dans tous ses saints mystères; de sorte qu'elle lui sert comme d'Église portative.

Aussi voyons-nous que toutes les qualités de l'Église lui sont appliquées; et de même que l'Église est destinée de Dieu pour honorer l'humanité sainte de Jésus-Christ, la sainte Vierge aussi, qui contient en éminence toutes les grâces, les vertus, et surtout la religion de l'Église, est destinée de Dieu et sert pour glorifier parfaitement l'humanité de son Fils, et pour l'accompagner dans tout le mystère de l'Incarnation.

Ou plutôt en la très-sainte Vierge il y a toute l'Église, et plus que toute l'Église ensemble; en elle Jésus-Christ trouve mille fois plus d'adorations, de louanges, d'amour, que tout ce que le reste de la créature lui en rendra jamais.

Source : Livres-mystiques.com

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Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier

Message par amidelamisericorde »

CHAPITRE IX. SOCIÉTÉ DE JÉSUS ET DE MARIE

Considérant donc déjà son Église dans Marie, y voyant cette Épouse promise, pour l'amour de laquelle, après avoir quitté son Père éternel en s'incarnant, il doit quitter aussi la Synagogue sa mère, il considère la différence qu'il y aura entre l'une et l'autre.

Il compare cette Mère spirituelle et divine avec la Synagogue, sa mère matérielle et charnelle, cette assemblée de réprouvés, de gens endurcis, toujours attachés à la terre et à la chair. Il ne peut parler de Dieu à la Synagogue, si éloignée de lui, si pleine d'avarice et d'aveuglement; Marie seule est le sujet de ses délices.

Parmi les Juifs, il ne voyait rien, en effet, que de vicieux. Non-seulement ils ne rendaient à Dieu aucun devoir de reconnaissance, aucun remerciement pour les biens particuliers qu'ils avaient reçus de lui, tels que la loi, les prophètes et les autres merveilles dont ils avaient été favorisés, mais ils étaient encore chargés d'offenses contre la Majesté divine. Vivant au milieu de tant de pécheurs, de tant de gens endurcis, de tant de personnes abominables, le Fils de Dieu sur la terre était dans une mort perpétuelle.

Il ne trouvait de consolation et de soulagement ici-bas que dans le seul coeur de Marie. Hors de là, ce n'étaient partout qu'objets de crainte et d'horreur; il ne rencontrait que le péché, véritable cause de sa passion; il voyait écrit sur les visages l'arrêt de sa mort sanglante, et rencontrait autant de bourreaux qu'il y avait de pécheurs.

Cette vue lui était un martyre insupportable, qui le faisait soupirer continuellement pour l'Église. C'était aussi ce qui lui faisait toujours désirer sa mort, pour mériter la naissance à cette assemblée de fidèles, qui, jouissant des grâces qu'il aurait acquises, vivraient dégagés du sang et de la chair, et seraient élevés par le Saint-Esprit à la contemplation de Dieu et à son amour, ce qui est la vocation de l'Église.

C'était même en priant pour Marie que Jésus priait avec tant d'ardeur et de zèle pour l'Église future. Car il trouvait l'Église en sa mère comme une portion d'elle-même; il priait donc à la fois pour la perfection et pour la glorification de l'une et de l'autre, selon l'étendue et la force de cet amour : et ainsi l'Église se ressentait des effets immenses du saint amour qu'il portait à Marie.

Très-sainte Vierge, Mère aimable et plus que très-aimable (vous l'êtes plus qu'on ne peut l'exprimer), c'est sur ce saint modèle de l'amour que Jésus vous porte, qu'il aime son Église; il étend sur elle l'amour qu'il a pour vous.

Car nous savons bien, Vierge sainte, que comme vous comprenez seule toutes les perfections et les beautés répandues et partagées dans l'Église, vos grâces ainsi multipliées et exprimées dans ce corps servent de sujet à Jésus pour nous aimer, et sont autant d'aiguillons qui excitent son amour pour nous.

Source : Livres-mystiques.com

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Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier

Message par amidelamisericorde »

CHAPITRE IX. SOCIÉTÉ DE JÉSUS ET DE MARIE

O chaste Épouse ! ô sainte Mère de Jésus ! unique toute belle, c'est vous qui êtes le parfait objet de son amour!. que l'Église vous est donc obligée! Sans y penser, elle reçoit mille caresses de Jésus à tout moment, parce qu'elle vous représente et qu'il vous voit répandue dans elle.

Celui qui aime :s'estime heureux quand il peut rencontrer quelque chose qui ressemble ou qui appartient à ce qu'il aime, quand ce ne serait qu'un cheveu. Quel amour l'Église ne doit-elle pas produire en Jésus, puisqu'il voit représentées et -reproduites en elle les grâces et les beautés de Marie !

Que si les enfants de la personne qu'on aime sont si aimables à cause de leur Mère, que sera-ce de toute l'Église, dont les particuliers sont les enfants de ta chaste amante de Jésus? En aimant l'Église, il baise le portrait de sa Mère, et, comme si l'Église était réellement sa Mère, il l'aime, il la chérit et se donne à elle avec le même amour.

En cette qualité d'expression sensible de l'Église future, dont elle tenait la place, Marie était destinée à ne former, avec son divin Fils qu'une seule victime d'expiation et une même hostie de louange. De là l'union incompréhensible qui existait entre Jésus et Marie, et qui rendait cette divine Vierge participante de tout ce qu'éprouvait Jésus-Christ.

Il en était de l'intérieur de Marie, par rapport à celui de Jésus-Christ, comme d'un petit cercle qui serait dans un grand, et qui contiendrait en soi toutes les lignes du grand cercle, mais moins vastes que celles de ce dernier; car, éloigné les intentions de la très-sainte Vierge fussent les mêmes que celles de Jésus-Christ, elles étaient bien moins étendues que celles du Fils de Dieu, infiniment plus grand qu'elle ne peut lêtre.

On doit juger par là du continuel martyre qu'a souffert Marie, destinée à n'être avec lui qu'une seule victime d'expiation. Comme victime universelle, chargée d'expier nos péchés et d'en souffrir toutes les peines, Jésus-Christ a supporté intérieurement, et toutefois réellement les douleurs de toutes les maladies, de toutes les plaies des hommes. Il eût voulu les souffrir dans son corps.

Ne le pouvant pas, il en a porté le désir dans son cœur et en a souffert la peine intérieure et invisible, telle qu'elle s'exprime extérieurement dans les malades, les estropiés, les martyrs ; endurant ces douleurs au fond de sa chair, de ses nerfs , de ses tendons, de ses artères, sans qu'elles fussent visibles aux yeux des hommes. Son ardeur de souffrir et d'endurer pour la gloire de son Père était même si immense, qu'elle n'a point eu de bornes ni de limites.

Nous ne pouvons donc pas comprendre quel a été le martyre intérieur de la très-sainte Vierge, que le Saint-Esprit rendait participante de tout ce qu'éprouvait Jésus-Christ. Elle était si intimement unie à lui par ce divin Esprit, résidant et agissant en elle, que tout ce qui tombait sur Jésus retombait sur Marie; elle était ainsi submergée comme dans un océan de douleurs.

Source : Livres-mystiques.com

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