Traité Théologique : St Joseph, Epoux de la Très Sainte Vierge

Postez ici vos intentions de prière.
amidelamisericorde
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CHAPITRE IV - DOULEURS DE SAINT JOSEPH

Douleur de saint Joseph à la perte de Jésus


On peut dire en toute vérité que, de toutes les peines que souffrit le saint Patriarche, celle occasionnée par la perte de Jésus fut la plus sensible. Saint Luc nous décrit cette douleur dans ces ternies : « Ne trouvant pas (Jésus), ils revinrent à Jérusalem, en le cherchant. Et il arriva qu'après trois jours ils le trouvèrent dans le temple... En le voyant,... sa Mère lui dit : Mon Fils, pourquoi avez-vous agi ainsi avec nous ? Voici que votre père et moi nous vous cherchions, tout affligés. »

Immense avait été la douleur du saint Patriarche quand, fuyant en Egypte, il pouvait craindre à chaque instant la rencontre des soldats d'Hérode, qui auraient mis à mort, ou au moins, maltraité le divin Enfant; toutefois, il jouissait alors de la présence visible de Jésus, qui lui adoucissait toute souffrance; d'ailleurs, ne lui aurait-il pas été doux de mourir pour lui et avec lui?.

Mais maintenant, que son Fils aimé est absent, oh! quelle peine, quelle angoisse! Peine et angoisse augmentées encore par la pensée du malheur de tous ceux qui, par le péché, ont perdu la grâce divine et vivent sans Dieu sur cette terre, ou séparés de lui à jamais en enfer.
Il serait faux d'attribuer cette affliction des parents de Jésus à un remords de conscience, comme s'ils eussent craint de ne pas avoir rempli, en toute diligence, leur devoir de veiller sur la vie de Jésus.

Leur douleur provenait de ce que, ne sachant pas, d'un côté, ce qu'il en était du divin Enfant, et, de l'autre, se souvenant de la persécution d'Hérode, ils craignaient que la passion du Sauveur ne commençât déjà à se dérouler, et que leur Fils bien-aimé ne fût l'objet de traitements inhumains de la part des Juifs.

Ils savaient, il est vrai, que les soixante-dix semaines d'années, annoncées par Daniel, n'étaient pas encore accomplies, et que, par conséquent, le moment de la mort de Jésus n'était pas encore arrivé. Mais, comme ils ne connaissaient pas toutes les circonstances de sa passion et, qu'ils ne savaient pas combien de temps elle devait durer, cette incertitude même faisait naître dans leurs âmes la crainte que Jésus ne fût alors exposé à de cruels tourments, tels que leur imagination pouvait leur faire soupçonner.

C'est d'ailleurs la pensée que nous suggèrent précisément les paroles de l'Evangile : « Mon Fils, pourquoi avez-vous agi ainsi avec nous ? Voici que votre père et moi nous vous cherchions tout affligés » ; paroles qui tout en nous révélant la grandeur de l'affliction des saints Epoux, nous font connaître combien Marie mesurait la douleur de Joseph, qu'elle nomme avant elle-même et qu'elle appelle exprès du doux nom de Père. Nous pouvons dire, en effet, que la douleur de Joseph surpassa alors, dans un certain sens, celle de Marie, en tant que c'était à lui qu'incombait le soin de veiller sur la vie de Jésus, aussi bien que sur celle de son Epouse bien-aimée.

On peut ici se demander quel est le sens exact de ces paroles que nous lisons, en rapport avec le mystère que nous examinons: « Mais (les parents de Jésus) ne comprirent pas ce qu'il leur disait. » Doit-on croire que la douleur qu'ils avaient éprouvée à la perte de Jésus leur avait, pour ainsi dire, fait perdre la raison, à ce point qu'ils ne comprirent rien de ce que le Sauveur leur disait? Non, certes : la vertu était trop grande chez eux pour que la douleur obscurcît leur intelligence.

D'ailleurs, la Vierge Mère, comme aussi son chaste Epoux, étaient trop avant dans la connaissance du mystère de la Rédemption, connaissance qu'ils avaient reçue de l'Ange lui-même, pour qu'ils n'arrivassent pas à saisir, au moins en partie, la vérité des paroles de Jésus.

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amidelamisericorde
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CHAPITRE IV - DOULEURS DE SAINT JOSEPH

Douleur de saint Joseph à la perte de Jésus


Le sens de cette expression est donc que ni Marie, ni Joseph, bien que connaissant les points principaux de la vie du Sauveur, n'ignoraient encore cependant toutes les étapes de sa douloureuse passion, Dieu ne leur ayant pas révélé toutes les circonstances de l'avenir. Or, c'était précisément cette obscurité qui leur occasionnait toujours de nouvelles craintes, de nouvelles angoisses; craintes et angoisses que leur ardent amour pour Jésus tenait bien vives dans leurs âmes.

Sens dans lequel saint Joseph peut être appelé Corédempteur

Les considérations que nous venons de faire sur les douleurs de saint Joseph sont loin d'épuiser notre sujet.

Sa vie, comme celle de sa chaste Epouse, ne fut qu'une chaîne de souffrances, précisément parce que l'objet de ces souffrances était inépuisable. Cet objet était, d'une part, la malice des hommes, dont il avait continuellement des preuves; de l'autre, la future passion de Jésus, avec tous ses douloureux aspects.

Il est utile, cependant, pour quiconque aime le saint Patriarche, de s'arrêter de temps en temps pour se remémorer les sept étapes que nous venons de mentionner. Car il en est de la dévotion aux douleurs de saint Joseph comme ce que les écrivains sacrés nous disent de la dévotion aux douleurs de Marie. Elle est, pour les âmes, une source intarissable de grâces et de consolations.

Mais ce qu'il faut particulièrement observer ici c'est que, par ses immenses douleurs, si patiemment supportées, le saint Patriarche s'est mérité le titre glorieux de Corédempteur, dans le sens où nous appelons Marie elle-même Corédemptrice, bien qu'à un moindre degré.
Pour bien comprendre ce point, il faut tenir devant nos yeux non seulement la grandeur des douleurs de saint Joseph, mais surtout leur motif ou, comme on dit en théologie, leur objet formel, ou cause finale.

La grandeur des douleurs de saint Joseph se mesure à deux causes : la cause matérielle et la cause efficiente. La cause matérielle était l'âme même du saint Patriarche qui, en raison de la perfection qu'elle possédait, perfection rehaussée par l'absence de tout péché actuel, jouissait, comme l'âme de sa sainte Epouse, d'une sensibilité exceptionnelle, de sorte que la douleur et la tristesse, comme aussi les autres mouvements de l'appétit sensitif, appelés passions animales, s'imprimaient très facilement et très profondément en elle. La cause efficiente était, pour le saint Patriarche, comme aussi pour Marie, la considération des péchés des hommes et l'appréhension de la future passion du Sauveur.

Mais c'est surtout la cause finale ou le motif pour lequel saint Joseph souffrait, qui donnait à ses douleurs toute leur noblesse, toute leur efficacité. Comme sa sainte Epouse, saint Joseph ne souffrait pas pour lui-même, n'ayant jamais commis aucun péché; ses souffrances allaient donc entièrement au salut du monde; et c'est précisément cette considération qui lui vaut le beau titre de Corédempteur, que nous lui revendiquons.

Soit qu'il acceptât avec empressement de partager avec Marie la vie de douleur qui s'ouvrait devant elle comme Mère de Dieu; soit que son cœur fût percé d'un glaive à la vue de la pauvreté de Jésus; soit qu'à la circoncision il fît lui-même verser les prémices du sang divin; soit qu'il présentât Jésus au Temple, ou que, pour conserver sa vie, il le portât en exil et le reconduisît en terre d'Israël, soit enfin qu'il le recherchât à Jérusalem et qu'il prît soin de lui jusqu'à sa mission publique, saint Joseph ne cessait de coopérer, de la manière la plus efficace, en union avec sa sainte Epouse, au salut du genre humain : dans ces conditions il mérite bien d'être appelé notre Corédempteur.

Source : Livres-mystiques.com

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amidelamisericorde
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CHAPITRE IV - DOULEURS DE SAINT JOSEPH
Sens dans lequel saint Joseph peut être appelé Corédempteur


D'ailleurs, un catholique ne se méprend pas sur le sens à donner à ce titre. Il sait parfaitement bien que nous n'avons qu'un Rédempteur, qui a payé tout entier le prix de notre salut et l'a payé de ses mérites surabondants. Mais puisque ce divin Sauveur ne dédaigne pas de s'associer, dans cette œuvre, la coopération des créatures raisonnables, selon le mot de saint Paul : « Je me réjouis maintenant dans mes souffrances pour vous, et je complète ce qui manque à la passion du Christ dans ma chair, pour son corps, qui est l'Eglise », on peut bien donner le nom de corédempteurs à ceux surtout qui ont coopéré sous le Christ et avec le Christ, au salut du genre. humain.

Or, dans cet ordre d'idées, la toute première place appartient à Marie immaculée, qui offrit à Dieu, au nom du genre humain, la divine Victime du Calvaire, et qui, plus et mieux que toute autre créature, a souffert pour Jésus et avec Jésus, sans qu'elle eût à en bénéficier elle-même, pour la rémission des fautes commises par l'humanité.

Après Marie, c'est à saint Joseph qu'appartient ce glorieux titre, pour avoir nourri et gardé la même grande Victime en vue du sacrifice de la Croix, pour l'avoir offerte, par anticipation, au Temple, comme une chose qui lui appartenait en propre, et pour avoir enduré des douleurs, dont le mérite satisfactoire est allé entièrement au profit de l'humanité rachetée par le sang de Jésus-Christ.

Consolations de saint Joseph au milieu de ses peines

La considération des douleurs de saint Joseph est, nous l'avons dit, une des dévotions les plus agréables au saint Patriarche et des plus utiles à la vie spirituelle. Mais il ne faudrait pas oublier les douces consolations dont il plut à Dieu de remplir son âme, au milieu même des plus grandes désolations. Car la bonté divine ne permet jamais que nous soyons opprimés par un trop grand chagrin.

Après les occasions de tristesse qu'elle permet, elle nous fournit des sujets d'allégresse, pour soutenir notre courage et nous exciter à tolérer des fatigues plus grandes encore, que parfois le Seigneur nous réserve pour l'honneur de son Nom.

C'est ainsi qu'après les angoisses suscitées dans l'âme du saint Patriarche par la grossesse de Marie, l'Ange du Seigneur vint le consoler et en même temps l'éclairer sur le grand mystère de l'Incarnation : ce qui équivalait à approuver sa conduite et l'assurer du secours divin pour l'avenir. De même, la douleur causée par l'indifférence des hommes à la nativité de Jésus fut bientôt suivie du chant des anges et de l'adoration des pasteurs et des Mages.

À la peine éprouvée par Joseph dans la circoncision du divin Enfant, se mêla la joie intense de l'imposition du Nom adorable, si doux et si aimable, de Jésus. La peine et les angoisses que l'offrande du Sauveur au temple et la prophétie de Siméon causèrent dans l'âme du saint Patriarche furent bientôt soulagées par la vision du rachat de tant d'âmes, que la passion du Sauveur devait soustraire à l'empire du démon.

Les tribulations et les fatigues, occasionnées par la fuite en Egypte, furent bientôt compensées par la chute des idoles et l'inauguration du règne du Sauveur dans ce pays. Les craintes auxquelles donna naissance dans l'âme du saint Patriarche la nouvelle qu'Archélaüs régnait en Judée, furent suivies sans délai par la joie intense d'une vie de ferveur et de paix, menée par la sainte Famille à Nazareth.

Enfin, la douleur causée par la perte de l'Enfant Jésus, céda bientôt la place, dans le cœur de Joseph, à une immense joie de l'avoir retrouvé : et cet heureux événement fut, pour le chaste Epoux de Marie, une assurance que bien des pécheurs, dans le cours des âges, retrouveraient, avec la grâce de Jésus, la paix de l'âme et, le salut éternel.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE IV - DOULEURS DE SAINT JOSEPH

Joie, paix et Miséricorde dans l'âme de saint Joseph


La vie de saint Joseph, nous avons dit, ne fut qu'une longue série de craintes, de douleurs et d'angoisses, interrompues toutefois par les consolations qu'il plaisait à la main paternelle de Dieu de lui envoyer de temps en temps. Mais ce qui le soutint particulièrement dans cette lutte continuelle, ce fut la charité qui régnait dans son âme et qui lui faisait considérer comme peu de chose les souffrances de cette vie.

Or, la charité produit dans l'âme trois merveilleux effets,, c'est-à-dire, la joie, la paix et la Miséricorde, et ces effets l'aidèrent considérablement à supporter les épreuves auxquelles il fut soumis.

D'abord, la pensée qu'il possédait Dieu, source inépuisable de toute bonté, remplissait l'âme de saint Joseph d'une joie ineffable, qui était pour elle une large compensation à ses douleurs, de sorte que se vérifiait en lui ce beau mot de saint Paul : « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur. »

Cette joie, il est vrai, tant que dure cette vie d'exil, ne peut être pleine et entière, et cependant elle est un baume précieux aux misères qui nous entourent; c'est pourquoi la sainte Eglise met souvent sur nos lèvres cette prière : « Donnez-nous de jouir toujours des consolations célestes », et caelesti semper consolationss gaudere.

Avec la joie, la paix régnait dans l'âme de saint Joseph, cette paix que saint Augustin définit la tranquillité de l'ordre, et dont saint Paul dit qu'elle surpasse tout entendement; cette paix qui consiste dans le calme et l'union de nos désirs dans le vrai bien : union avec Dieu, auquel elle coordonne toutes les aspirations de l'âme; union avec le prochain, auquel elle souhaite les mêmes biens que nous nous souhaitons à nous-mêmes.

Or, comme le saint Patriarche accomplit en toute perfection ce double précepte de la charité, on peut dire que, même au milieu des plus grandes angoisses et contrariétés, il jouissait, comme sa sainte Epouse, d'une paix imperturbable : aussi est-ce à eux deux, d'abord, que s'adressaient les paroles de l'ange à la naissance du Sauveur : « Sur la terre, paix aux hommes de bonne volonté. »

A côté de la joie et de la paix, qui régnaient suprêmes dans l'âme de saint Joseph, il nous plaît de considérer la Miséricorde, qui, elle aussi est un effet propre de la charité, et qui a pour objet de régler les mouvements des appétits par rapport au déplaisir que nous cause le mal d'autrui, en tant que nous le considérons comme notre mal à nous, selon cette belle parole de saint Paul « Réjouissez-vous avec ceux qui se réjouissent; pleurez avec ceux qui pleurent. »

C'était précisément l'ardente et très pure charité de saint Joseph, charité qu'il avait puisée si abondamment au Cœur même de Notre-Seigneur, qui faisait naître en lui des sentiments de vraie compassion envers les misères d'autrui, qu'il considérait comme les siennes propres.

Nous avons une belle figure de cette vertu de Miséricorde du saint Patriarche, dans ce que nous lisons de l'ancien Joseph, dont l'Ecriture rapporte que, à la mort de Jacob, comme ses frères craignaient qu'il ne se vengeât sur eux des mauvais traitements qu'ils lui avaient infligés, il les reçut avec beaucoup de bienveillance et les consola, en leur disant : « Ne craignez rien; je vous nourrirai, vous et vos enfants; puis il les consola, en leur parlant avec beaucoup de douceur et de tendresse.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE V - PERFECTIONS CORPORELLES DE SAINT JOSEPH
Perfections des œuvres de Dieu


Jusqu'ici nous avons considéré le saint Patriarche Joseph dans ce qui constitue ses perfections spirituelles; sa grâce, sa science, ses vertus, les douleurs au milieu desquelles sa vie mortelle se déroula, et qui contribuèrent si bien à mettre en relief les beautés de son âme.

Mais Dieu, dont les œuvres sont parfaites, ne se contenta pas d'orner le Père putatif de son Fils des plus beaux joyaux destinés à former sa couronne dans le ciel; il voulut aussi que, pour ce qui regarde les perfections du corps, rien ne lui manquât, car il est écrit que « la gloire des enfants, ce sont leurs père ».

Nous allons donc examiner ici, en premier lieu, les origines toutes de noblesse de saint Joseph; nous passerons ensuite à considérer sa beauté corporelle; puis nous rechercherons quelle fut, selon la tradition, la profession qu'il exerça; nous rechercherons ensuite à quel âge le saint Patriarche s'unit en mariage avec la très sainte Vierge; enfin nous parlerons de ses infirmités corporelles.

Noblesse d'origine de saint Joseph

Dans la première partie de cet ouvrage nous avons montré, preuves à l'appui, la descendance de saint Joseph du roi David. C'est là une chose dont on ne peut douter. Nous avons d'abord le témoignage inéluctable de saint Matthieu, qui nous présente la généalogie de saint Joseph en commençant par Abraham, et en passant par David, le mot genuit, engendra, étant constamment employé, comme pour exclure une filiation légale ou adoptive, à laquelle on aurait peut-être pu penser.

En outre, la loi de Moïse, avons-nous dit, commandait expressément qu'une jeune fille, héritière des biens paternels, prît pour époux un homme de sa famille. Enfin, tout doute est exclu par ces mots de l'Ange : « Joseph, fils de David, ne crains point de garder avec toi Marie comme ton Epouse. »

D'autre part, du fait que saint Joseph était allié par les liens du sang à la très sainte Vierge, on peut encore déduire cette vérité, qu'il appartenait à la souche ou famille des prêtres, Marie étant cousine d'Elisabeth, qui était elle-même, nous dit saint Luc, d'entre les filles d'Aaron.

Les paroles de saint Thomas trouvent ici leur place : « Ainsi donc, il peut se faire que le père d'Elisabeth ait eu une épouse de la souche de David, en raison de quoi la Bienheureuse Vierge Marie, qui était de la souche de David, fut cousine d'Elisabeth : ou plutôt, vice versa, que le père de la Bienheureuse Vierge, étant de la souche de David, ait eu une épouse de la souche d'Aaron; ou bien encore que, comme dit saint Augustin si Joachim, père de Marie, fut de la souche d'Aaron, comme l'affirmait Faustus l'hérétique, se fondant sur certaines écritures apocryphes, il faut croire que la mère de Joachim fut de la souche de David, ou encore son épouse, de sorte que nous puissions dire, en quelque manière, que Marie fut de la souche de David. »

Ce fut d'ailleurs, selon la remarque judicieuse de saint Grégoire de Nazianze, par volonté divine, que la dignité royale se trouva unie, en Marie et Joseph, à la souche sacerdotale, afin que Jésus-Christ, qui est roi et prêtre en même temps, naquit de l'une et de l'autre selon la chair. Or, il faut bien en convenir, le fait d'être issu de la maison et de la famille de David, et ainsi d'avoir eu part, en quelque manière, à la dignité royale de celui-ci, est, dans le cas de saint Joseph, une preuve évidente de l'amour spécial de Dieu envers lui, même pour ce qui regarde les avantages que donne la naissance.

Grande, en effet, était l'estime des Juifs pour les descendants de David, estime appuyée sur les témoignages des Ecritures et la promesse faite par Dieu à David lui-même.

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CHAPITRE V - PERFECTIONS CORPORELLES DE SAINT JOSEPH
Noblesse d'origine de saint Joseph


« J'établirai sur ton trône du fruit de ton ventre. » Plus tard, en harmonie, avec ces mots, l'Ange déclara à Marie[318] : « Le Seigneur-Dieu donnera (à ton Fils) le trône de David son père »; chose que d'ailleurs les foules semblaient bien avoir reconnue, quand elles s'écriaient[319] : « Avez pitié de nous, fils de David. »

Que si à cette dignité royale on ajoute la noblesse provenant du sacerdoce, le glorieux époux de Marie n'aura rien à envier aux plus nobles personnages de l'Ancien Testament. Il faudra donc conclure, avec saint Bernardin de Sienne, « qu'il fut d'une telle noblesse, que, s'il est permis de le dire, il donna lui-même, en quelque sorte, la noblesse temporelle à Dieu, dans le Seigneur Jésus-Christ ».

Sans doute l'éloge de saint Ambroise sur la noblesse temporelle du Verbe incarné rejaillit pleinement sur le saint Patriarche « : « (Le Sauveur) fut vraiment et selon la chair d'une famille royale et sacerdotale : roi des rois, prêtre des prêtres. »

Saint Joseph fut-il Nazaréen ?

Sous ce titre, deux questions distinctes s'offrent à notre attention : premièrement, Nazareth est-elle la patrie de saint Joseph; secondement, le saint Patriarche faisait-il partie de la célèbre secte des Nazaréens ?

Observons, d'abord, que le mot Nazaréen n'a rien à faire avec la ville de Nazareth. En effet, ce mot nazaréen, nazaraeus, peut avoir deux sens, selon qu'il s'écrit en hébreu par la lettre dsàde, ou par la lettre zajin. Dans le premier cas, il signifie un habitant de la ville de Nazareth, et c'est dans ce sens, que les Rabbins appelaient les chrétiens nazaréens; dans le second cas, ce nom sert à désigner un homme consacré à Dieu par un rite spécial.

Pris dans le premier sens, le nom de nazaréen convient parfaitement à saint Joseph, car on ne peut douter que Nazareth ne fût sa pairie. En effet, nous lisons dans saint Lu : « l'Ange Gabriel fut envoyé de Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, auprès d'une vierge mariée à un homme de la maison de David, nommé Joseph », d'où nous relevons que saint Joseph habitait alors à Nazareth, où il retourna après son exil en Egypte.

Bien plus, Nazareth est appelée expressément la ville de Joseph et de Marie : « Ils retournèrent en Galilée, dans leur ville de Nazareth »; en outre, il est dit de Jésus-Christ : « Il descendit avec eux et vint à Nazareth »; aussi, Jésus lui-même est-il habituellement appelé Jésus de Nazareth, ou Nazaréen, et Nazareth est appelée sa patrie d'où les Juifs envieux du Sauveur prenaient occasion de le calomnier : « De Nazareth peut-il venir quelque chose de bon? » Ceci pourtant n'empêche pas que saint Joseph ne soit originaire de Bethléem qui avait été la patrie de David ; aussi son intention, après la naissance de Jésus, était-elle de se fixer dans cette ville, comme nous l'avons dit plus haut

Pris dans le second sens, le mot nazaréen était employé pour désigner ceux qui, pour un temps déterminé, ou même pour toute la vie, promettaient, par vœu personnel ou même par le vœu de leurs parents, d'embrasser, en vue d'une plus grande perfection, un genre de vie tout spécial, à base d'ascétisme et de pénitence. Ces personnes promettaient, de s'abstenir de vin et de toute liqueur enivrante; de ne point se faire couper les cheveux; de ne point toucher de cadavres humains.

Parmi les plus illustres nazaréens dont l'Ecriture fait mention, il faut nommer Samson, Samuel et Jean le Précurseur, qui tous furent consacrés à Dieu dès le sein de leur mère. Quant à saint Joseph, nous pouvons très bien supposer qu'il ait embrassé, par inspiration divine, cet état de perfection, qui convenait si bien à la haute mission qui devait lui être confiée. Il ne faudrait cependant pas trop insister sur cette opinion, à cause du manque de preuves solides sur lesquelles on puisse l'étayer.*

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE V - PERFECTIONS CORPORELLES DE SAINT JOSEPH

Saint Joseph fut-il Nazaréen ?


En effet, les raisons que certains auteurs apportent à l'appui de cette opinion sont tout à fait insuffisantes. Ils disent d'abord que le nazaréat de saint Joseph fut annoncé dans la personne de l'ancien Joseph, fils de Jacob ; mais cette expression : Nazaréen parmi ses frères, ne veut pas dire que cet ancien Patriarche appartenait à la secte des nazaréens, qui probablement n'existait pas encore, mais seulement que sa sainteté, sa dignité et sa puissance lui donnaient une prééminence parmi tous ses frères, ce qui arriva en réalité.

La raison que ces auteurs prétendent tirer de l'exemple de Notre-Seigneur, qui, disent-ils, fut lui-même nazaréen, n'est pas plus convaincante.

Car il est certain que le Sauveur n'appartenait pas à cette secte, puisqu'il dit de lui-même : « Jean est venu, ne mangeant, ni ne buvant, et ils disent : Il est possédé du démon. Le Fils de l'homme est venu, mangeant et buvant. »

D'ailleurs il ne convenait pas à Jésus-Christ d'émettre aucune sorte de voeux, puisqu'il était compréhenseur, c'est-à-dire qu'il jouissait de la vision de Dieu, sans crainte de perdre ce privilège or, comme tel, il avait la volonté parfaitement établie dans le bien et ne pouvait plus rien mériter pour lui-même.

Ceci cependant n'empêche pas que son Père putatif, en vue d'une perfection majeure, ne se fût, dans son jeune âge, lié par vœu à la secte des Nazaréens.

Beauté corporelle de saint Joseph

Bien que la beauté passagère du corps soit peu de chose comparée à la beauté de l'âme qui, si l'homme est fidèle à la grâce, ne se perd jamais, toutefois, comme le corps est l'instrument de l'âme, et que, sur la figure, en particulier, se reflète la beauté de l'esprit et la bonté du cœur, on ne peut pas ne pas relever, parmi les perfections de l'homme, cette dignité et noblesse de traits, que l'on chercherait en vain dans un individu adonné au vice.

Nous pouvons donc en toute sûreté affirmer de saint Joseph ce que l'Ecriture dit de l'ancien Joseph qu'il était « beau de visage et très agréable à voir ».

Et puisque l'on peut retenir comme probable l'opinion que saint Joseph appartenait à la secte des Nazaréens, on peut, par conséquent, lui appliquer les paroles suivantes: « Ses nazaréens sont plus blancs que la neige, plus purs que le lait, plus rouges que l'ivoire antique, plus beaux que le saphir. »

Mais nous avons une preuve bien plus convaincante encore de la beauté corporelle du glorieux Patriarche.

Au livre de l'Ecclésiastique il est écrit : « Un homme se reconnaît dans ses fils »; ce qui veut dire que les fils non seulement héritent des qualités morales de leurs pères, mais aussi qu'ils portent généralement leurs traits empreints sur leurs visages.

S'il en est ainsi, comme nous lisons de Notre-Seigneur qu'il fut le plus beau parmi les enfants des hommes s' il nous est bien permis de conclure que saint Joseph, lui aussi, portait sur sa figure comme un reflet de cette beauté du Christ Rédempteur, beauté qui attirait les cœurs et les portait à la pureté et à la vertu.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE V - PERFECTIONS CORPORELLES DE SAINT JOSEPH

Beauté corporelle de saint Joseph

« Ce don de Dieu, la beauté, écrit le Père Joachim Ventura, don en lui-même innocent, mais qui fait tant de coupables; qui sert d'aiguillon au péché; qui corrompt les regards; qui fait naître l'orgueil en celui qui la possède et des désirs profanes en celui qui la contemple; la beauté, fleur agréable à voir, mais sous les feuilles de laquelle se cache souvent le serpent qui empoisonne et donne la mort; la beauté, dans ces deux Epoux, Joseph et Marie, élevés par la grâce à l'état de la nature angélique et parfaite, ne faisait qu'accroître les dons réciproques de leur candeur, dont elle était l'ornement et l'indice; la beauté était pour eux un charme suave et céleste, qui purifiait, qui soulevait leurs cœurs de la région des sens à celle des esprits; la beauté ne leur inspirait qu'un respect mutuel, des pensées saintes, de pudiques affections, et elle était une source très féconde de virginité. »

Profession de charpentier exercée par saint Joseph

On ne peut parler des qualités corporelles de saint Joseph, sans s'arrêter à considérer la profession qu'il exerça pendant sa vie mortelle, celle de charpentier, d'autant plus que saint Matthieu y fait allusion en rapportant l'étonnement des habitants de Nazareth au sujet de Jésus : « N'est-ce pas là le fils du charpentier ? »

D'autre part, nous ne pouvons douter que Jésus-Christ, lui aussi, n'exerçât cette profession, puisque ses compatriotes disaient également de lui : « N'est-ce pas là le charpentier, fils de Marie? »

Nous avons traduit, selon la coutume de nos interprètes français, le latin de la Vulgate faber, par le mot charpentier; mais, est-ce bien là ce que ce mot signifie? En réalité, tant ce mot latin, faber, que le grec τἑχνων, peut s'entendre aussi bien d'un ouvrier sur fer, sur argent, ou même sur or, que d'un ouvrier sur bois.

Aussi quelques auteurs ont-ils soutenu que saint Joseph exerça le métier de forgeron, ou d'orfèvre, ou même celui de maçon. D'autres écrivains, s'appuyant sur le mot grec, que nous venons de citer, ont cru qu'il ait exercé l'architecture, profession plus noble et plus digne du saint Patriarche, que celles mentionnées plus haut.

Mais la tradition est trop explicite pour qu'elle nous permette de nous écarter de la thèse que nous venons d'énoncer. À part quelques auteurs et quelques livres apocryphes, qui nous présentent saint Joseph comme exerçant le métier de forgeron, la plus grande partie des Pères, avec saint Justin, saint Basile et saint Jean Chrysostome, nous disent expressément que sa profession était celle de charpentier.

Dom Calmet résume ainsi le sentiment de la tradition: « Il faut avouer que la très ancienne et très commune opinion soutient que saint Joseph ait exercé la profession de charpentier. Ceux qui l'ont fait passer pour forgeron semblent plutôt avoir eu en vue l'allégorie qu'on peut tirer de ce métier, allégorie que favorise aisément le mot , indéterminé de faber. »

On comprend facilement que l'allégorie, à laquelle le docte écrivain fait allusion, se rapporte à la formation du monde spirituel sur l'enclume de la toute puissance divine.

Mais, il faut bien avouer que la saine et sobre raison admet difficilement, pour Joseph aussi bien que pour Jésus, une profession exigeant un déploiement et un accompagnement de bruit et de force corporelle, choses peu en harmonie avec les habitudes de calme et de prière de la sainte Famille. Aussi faudra-t-il exclure également la profession de maçon ou de forgeron.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE V - PERFECTIONS CORPORELLES DE SAINT JOSEPH

Profession de charpentier exercée par saint Joseph


D'autre part, les occupations du saint Patriarche ne semblent pas rentrer dans le cycle des arts libéraux qui relèvent plutôt de la culture de l'esprit que des forces physiques, puisque, à la première prédication de Jésus, les Juifs s'étonnaient d'entendre tant de sagesse de la bouche de la part d'un homme qui n'avait ni étudié, ni fréquenté les écoles; car ils disaient :

« D'où vient à celui-ci cette sagesse? »« D'où lui viennent donc toutes ces choses? » « Comment celui-ci connaît-il les lettres, lui qui n'a pas étudié ? »

De même donc qu'il faut exclure, dans le cas de saint Joseph, l'exercice de professions trop matérielles, ainsi ne faut-il pas non plus penser à un art libéral auquel se serait adonné le saint Patriarche et qui aurait pu faire penser à une culture acquise dans les livres ou sur les bancs des écoles.

Pareillement, il nous faudra rejeter, comme des contes de vieilles femmes, ce que nous lisons dans un très ancien, mais aussi très puéril ouvrage apocryphe, intitulé l'Evangile de l'Enfance, là où il est dit que Jésus, lorsqu'il eut accompli sa septième année, exerça la profession de potier ou de teinturier, de manière soit à former différentes espèces d'animaux, qu'il mettait ensuite en mouvement en présence de ses compagnons, soit à donner, selon son bon plaisir à des morceaux d'étoffes mises dans une cuve à teinture, la couleur que lui-même désirait donner à chacun d'eux.

Ces productions fantaisistes, fruit d'une imagination crédule, mais enfantine, n'ont rien à faire avec l'esprit si sobre et si plein de dignité des saints Evangiles.

Concluons donc, avec Gerson, que l'occupation de saint Joseph consistait à manier le bois, pour en faire différents objets ; opinion, disent les Bollandistes, qui est communément acceptée.

Signification spirituelle de la profession exercée par saint Joseph

Un pieux auteur dont les écrits, sous le pseudonyme de saint Augustin, sont parvenus jusqu'à nous, a très bien expliqué la signification mystique de la profession de charpentier exercée par saint Joseph et par Jésus, son fils putatif.

« Joseph,, écrit-il tout en étant charpentier sur terre, était censé être le père de Notre-Seigneur et Sauveur. D'un pareil travail il ne faut pas exclure Dieu, qui est vraiment le Père de Notre-Seigneur Jésus-Christ, car il est lui-même charpentier.

En effet, il est l'artisan, qui a bâti, avec une puissance, non seulement merveilleuse, mais encore ineffable, la machine de ce monde; comme un sage architecte, il a suspendu le ciel dans la subtilité, il a établi la terre sur son poids, il a enchaîné la mer dans son sable.

Il est l'artisan, qui réduit à une juste mesure le faîte de l'orgueil et qui élève jusqu'au ciel l'extrême bassesse.

Il est l'artisan, qui, dans nos mœurs, retranche les œuvres superflues et conserve tout ce qu'il y a d'utile. Il est l'artisan dont Jean-Baptiste brandit la hache pour la mettre à notre racine, afin que tout arbre, excédant la mesure d'une juste discrétion, soit coupé par sa base et livré aux flammes; au contraire, tout arbre qui se maintient dans la mesure de la vérité, est, par cette même hache, destiné à former la bâtisse céleste. »

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE V - PERFECTIONS CORPORELLES DE SAINT JOSEPH

Profession de charpentier exercée par saint Joseph


D'autre part, les occupations du saint Patriarche ne semblent pas rentrer dans le cycle des arts libéraux qui relèvent plutôt de la culture de l'esprit que des forces physiques, puisque, à la première prédication de Jésus, les Juifs s'étonnaient d'entendre tant de sagesse de la bouche de la part d'un homme qui n'avait ni étudié, ni fréquenté les écoles; car ils disaient :

« D'où vient à celui-ci cette sagesse? »« D'où lui viennent donc toutes ces choses? » « Comment celui-ci connaît-il les lettres, lui qui n'a pas étudié ? »

De même donc qu'il faut exclure, dans le cas de saint Joseph, l'exercice de professions trop matérielles, ainsi ne faut-il pas non plus penser à un art libéral auquel se serait adonné le saint Patriarche et qui aurait pu faire penser à une culture acquise dans les livres ou sur les bancs des écoles.

Pareillement, il nous faudra rejeter, comme des contes de vieilles femmes, ce que nous lisons dans un très ancien, mais aussi très puéril ouvrage apocryphe, intitulé l'Evangile de l'Enfance, là où il est dit que Jésus, lorsqu'il eut accompli sa septième année, exerça la profession de potier ou de teinturier, de manière soit à former différentes espèces d'animaux, qu'il mettait ensuite en mouvement en présence de ses compagnons, soit à donner, selon son bon plaisir à des morceaux d'étoffes mises dans une cuve à teinture, la couleur que lui-même désirait donner à chacun d'eux.

Ces productions fantaisistes, fruit d'une imagination crédule, mais enfantine, n'ont rien à faire avec l'esprit si sobre et si plein de dignité des saints Evangiles.

Concluons donc, avec Gerson, que l'occupation de saint Joseph consistait à manier le bois, pour en faire différents objets ; opinion, disent les Bollandistes, qui est communément acceptée.

Signification spirituelle de la profession exercée par saint Joseph

Un pieux auteur dont les écrits, sous le pseudonyme de saint Augustin, sont parvenus jusqu'à nous, a très bien expliqué la signification mystique de la profession de charpentier exercée par saint Joseph et par Jésus, son fils putatif.

« Joseph,, écrit-il tout en étant charpentier sur terre, était censé être le père de Notre-Seigneur et Sauveur. D'un pareil travail il ne faut pas exclure Dieu, qui est vraiment le Père de Notre-Seigneur Jésus-Christ, car il est lui-même charpentier.

En effet, il est l'artisan, qui a bâti, avec une puissance, non seulement merveilleuse, mais encore ineffable, la machine de ce monde; comme un sage architecte, il a suspendu le ciel dans la subtilité, il a établi la terre sur son poids, il a enchaîné la mer dans son sable.

Il est l'artisan, qui réduit à une juste mesure le faîte de l'orgueil et qui élève jusqu'au ciel l'extrême bassesse.

Il est l'artisan, qui, dans nos mœurs, retranche les œuvres superflues et conserve tout ce qu'il y a d'utile. Il est l'artisan dont Jean-Baptiste brandit la hache pour la mettre à notre racine, afin que tout arbre, excédant la mesure d'une juste discrétion, soit coupé par sa base et livré aux flammes; au contraire, tout arbre qui se maintient dans la mesure de la vérité, est, par cette même hache, destiné à former la bâtisse céleste. »

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CHAPITRE V - PERFECTIONS CORPORELLES DE SAINT JOSEPH
Signification spirituelle de la profession exercée par saint Joseph


En exerçant, avec son Père putatif, un art servile ou mécanique, remarque le docte cardinal Cajetan, Jésus venait à confirmer la grande vérité, que lui-même ne s'était adonné ni à l'étude des lettres et des sciences, ni à celle de la doctrine de la loi, afin que ses compatriotes pussent se convaincre que sa science n'était pas acquise par des méthodes humaines.

De son côté, saint Ambroise voit, dans le fait que le père temporel de Jésus-Christ était un charpentier, une image de son Père éternel, qui, comme un bon charpentier, travaille à aplanir, à polir, nous dirions presque, à raboter nos vices, mettant la hache à la racine des arbres stériles, enlevant les excroissances nuisibles, et formant tout le genre humain à différents usages, par la diverse qualité des ministères.

À quel âge saint Joseph s'est-il uni en mariage à la très sainte Vierge ?

Saint Epiphane, suivi par quelques auteurs, a cru que saint Joseph avait déjà quatre-vingts ans passés, quand il s'unit en mariage avec la très sainte Vierge, et cette opinion semble avoir inspiré le pinceau d'un grand nombre de peintres. Mais l'opinion la plus commune et certainement la plus autorisée veut que le saint Patriarche fût alors un homme dans toute la vigueur de l'âge, tout au plus entre trente et quarante ans.

Et cette opinion est certainement la plus raisonnable, si l'on considère que ce mariage était destiné, d'abord à pourvoir à l'honneur de la Vierge Mère et à celui de son divin Fils, et ensuite à procurer à la sainte Famille les choses nécessaires à la vie et à protéger la Vierge Immaculée dans les longs et difficiles voyages qu'elle dut entreprendre.

Dans ces conditions, il fallait que le saint Patriarche ne fût pas tellement avancé en âge, qu'on ne pût lui attribuer la naissance du divin Enfant, et que lui-même fût incapable de nourrir et de protéger la vie de Marie et celle de Jésus, comme c'eût été le cas, s'il s'était uni à la sainte vierge dans un âge très avancé.

Il fallait, de plus que, dans ce mariage, le plus digne et le plus noble qui fût jamais, il existât une juste proportion d'âges entre les deux époux. Les mœurs de ce temps, comme celles d'aujourd'hui, admettaient difficilement une union matrimoniale entre un mari d'un âge avancé et une jeune fille, ou vice-versa. De telles unions, dans l'antiquité, comme dans les temps modernes, sont presque inséparables du ridicule.

Du reste, c'est le sentiment commun des Pères et des écrivains sacrés, que saint Joseph était encore dans la fleur de l'âge quand il s'unit en mariage avec Marie. S'ils ne le disent pas expressément, ils le laissent entendre par le fait de reconnaître que, comme Marie son épouse, il était lui-même lié par le vœu de chasteté, circonstance qui ne s'expliquerait pas, si le saint Patriarche fût alors arrivé à l'extrême vieillesse : car ce n'est certes pas alors le moment de s'astreindre par un vœu à l'observation de cette vertu.

Quant à saint Epiphane, ce qui l'a poussé à embrasser l'opinion que nous lui savons, ce fut sa préoccupation de défendre, contre les détracteurs de Marie, la perpétuelle virginité de la Mère de Dieu. À cette fin, il crut bon d'ajouter un nombre indéterminé d'années. au saint Epoux de la Mère du Sauveur.

Ajoutons que l'Évangéliste saint Matthieu, parlant de saint Joseph en relation avec Marie, l'appelle vir Mariæ; expression qui ne peut se rapporter à un homme d'un âge avancé, le mot vir signifiant un individu dans la force de l'âge. Retenons donc que, quand le saint Patriarche s'unit à Marie, il n'était pas le vieillard qu'on aime parfois à représenter dans les peintures populaires.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE V - PERFECTIONS CORPORELLES DE SAINT JOSEPH

À quel âge saint Joseph s'est-il uni en mariage à la très sainte Vierge ?


Rejetons encore ici, comme tout à fait indigne du saint Patriarche, le sentiment de quelques auteurs, qui ont cru que Joseph était d'un âge avancé quand il s'est uni à Marie à cause du danger d'incontinence qu'il y aurait eu pour lui s'il avait alors été plus jeune.

Ceux qui avancent de telles hypothèses méconnaissent grossièrement et la sainteté profonde de l'Epoux de Marie et l'assistance de la grâce divine qui ne pouvait lui manquer. Dieu, qui l'avait élu à une si haute et si délicate mission, ne pouvait manquer de lui donner toutes les grâces nécessaires pour bien la remplir.

D'ailleurs, on se trompe en supposant que la vieillesse est toujours un remède efficace contre l'incontinence. Les passions déréglées peuvent habiter dans un corps usé par l'âge; au contraire, la grâce peut très bien tempérer les ardeurs de la jeunesse en les soumettant entièrement à la loi divine.

Enfin, il nous faut encore rejeter ici l'opinion de sainte Brigitte qui, dans ses Révélations[348], fait de saint Joseph un vieillard à la naissance de Notre-Seigneur. Les révélations des personnes pieuses, même si celles-ci sont canonisées, ne sont pas de foi, à moins que l'Eglise ne les propose comme telles.

Disons-le sans crainte : de telles révélations, si elles contiennent souvent des choses édifiantes, sont parfois mêlées à des déclarations soit entièrement fausses, soit tout au moins suspectes.

D'ailleurs si l'on veut insister sur ces sortes de révélations, nous pourrons rappeler que la vénérable Marie d'Agreda, contrairement à ce que dit sainte Brigitte, affirme que saint Joseph avait trente ans lorsqu'il s'unit à Marie, et que Marie en avait quatorze.

Mais pourquoi, demandera-t-on, l'Eglise tolère-t-elle qu'on représente, à côté de Marie et du divin Enfant, saint Joseph, comme un vieillard, si la chose ne répond pas à la vérité?

C'est, croyons-nous, parce que, de cette manière, on fait mieux ressortir la parfaite chasteté et la prudence consommée du saint Patriarche, et qu'ainsi s'éloigne de la pensée toute idée d'amour profane, comme l'observe très bien saint Pierre Canisius.

Cette coutume d'ailleurs, n'est pas universelle. Dans les peintures des premiers siècles de l'Eglise, saint Joseph est généralement représenté sans barbe et avec les marques de la jeunesse.

Infirmités corporelles de saint Joseph

On s'est demandé parfois si, et jusqu'à quel point, le glorieux Patriarche ressentit les infirmités corporelles, dont nous sommes nous-mêmes souvent affligés durant notre vie.

Pour ne pas parler ici de la mort, dont nous traiterons dans un article à part pour ce qui regarde le saint Patriarche, la question est de savoir si l'Epoux de Marie souffrit, comme nous, la faim, la soif, la fatigue, le froid, la chaleur et les autres inconvénients résultant des principes naturels de notre nature, composée d'éléments contraires et subissant l'influence de l'atmosphère.

Pour répondre à cette question, il nous faut d'abord distinguer les infirmités communes à toute la nature humaine et dépendant du péché originel, telles que celles que nous venons d'énumérer, des infirmités résultant d'une cause particulière.

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CHAPITRE V - PERFECTIONS CORPORELLES DE SAINT JOSEPH

Infirmités corporelles de saint Joseph


Quant aux premières, saint Joseph dut les subir toutes, comme d'ailleurs les subirent Jésus et Marie eux-mêmes, qui, bien qu'exempts de la faute d'origine, voulurent cependant se conformer à notre misérable condition, pour mieux réparer la faute de nos premiers parents et nous donner l'exemple de la patience au milieu des maux de cette vie.

On pourrait même dire que le saint Patriarche ressentit, plus encore que Jésus et Marie, le poids de ces infirmités, à cause de la responsabilité que lui donnait le titre de gardien de la sainte Famille, responsabilité qui, d'autre part, fut pour lui la source de bien grands mérites.

Mais, outre ces infirmités corporelles, communes à toute la nature humaine, il y en a d'autres, résultant non pas directement du péché originel, mais de certains dérèglements avant leur origine dans quelque faute personnelle, par exemple, dans l'usage désordonné du boire ou du manger, dans un défaut de formation de la part des parents, etc. De cette nature sont, par exemple, la lèpre, le mal caduc, et généralement parlant, les différentes maladies corporelles qui harassent la pauvre humanité.

Notre-Seigneur fut exempt de cette sorte d'infirmités, son corps ayant été formé par l'Esprit Saint, et lui-même n'ayant jamais rien commis de déréglé dans le régime de sa vie; la même chose doit se dire proportionnellement de l'Immaculée Vierge Marie.

Quant à saint Joseph, il faut reconnaître qu'il fut soumis à la maladie et à toutes les conséquences qui en découlent. Car, bien qu'il fût conçu par de saints parents, et qu'il observât constamment un régime de vie très modérée, il put néanmoins contracter, surtout sur la fin de ses jours, quelque maladie qui lui causa la mort.

Le pieux Isidore de Isolanis, le premier à parler si bien de saint Joseph, dit de lui : « Après cela il vieillit, avançant en âge; et cependant ses forces corporelles ne furent pas affaiblies, ni la vue de ses yeux offusquée, ni les dents de sa bouche avariées, ni son esprit perdit de sa vigueur. » Toutefois, ajoute cet auteur, « après avoir dit cela, l'infirmité prévalut en Joseph, et il ne put plus parler ».

CHAPITRE VI - PERPÉTUELLE VIRGINITÉ DE SAINT JOSEPH

Différents aspects de cette question

Nous abordons une des plus belles et plus consolantes questions touchant le saint Patriarche Joseph, celle de sa perpétuelle virginité, qui constitue une de ses plus grandes prérogatives et le rend lui-même si cher à tout cœur vraiment chrétien.

Nous avons déjà mentionné la chasteté de saint Joseph, quand nous traitions de ses vertus en général, qui lui ont valu, de la part du Saint-Esprit, le titre si honorable d'homme juste par excellence. Mais, comme la vertu de chasteté peut se rencontrer dans l'état du mariage aussi bien que dans le célibat, - on distingue, en effet, la chasteté virginale de la chasteté conjugale et de la chasteté des veufs - nous verrons comment le saint Patriarche a pratiqué avec perfection les deux premières formes de cette insigne vertu.

Pour développer ce sujet comme il convient, il nous faudra d'abord examiner comment saint Joseph pratiqua la chasteté avant son mariage avec la très sainte Vierge; en second lieu, nous verrons comment il la pratiqua après son mariage; en troisième lieu, nous rechercherons si saint Joseph confirma par vœu le propos qu'il avait fait d'observer la virginité perpétuelle.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE VI - PERPÉTUELLE VIRGINITÉ DE SAINT JOSEPH

Saint Joseph n'eut aucune épouse avant son mariage avec Marie

L'opinion que saint Joseph eût déjà contracté un mariage avant de s'unir à Marie, tire son origine d'un livre apocryphe, intitulé le Protoévangile de saint Jacques, là où il est dit que la verge de Joseph ayant fleuri, le prêtre lui adressa ces paroles : « Te voilà choisi, par la volonté divine, pour devenir gardien de la Vierge du Seigneur. » Mais, ajoute le narrateur, Joseph ne voulut rien entendre, disant : «J'ai des fils et je suis vieux; Marie, au contraire, est encore une toute jeune fille.

Je crains donc de paraître ridicule aux yeux des fils d'Israël.» Voilà l'histoire qui a induit quelques écrivains ecclésiastiques à embrasser l'opinion dont nous venons de parler : parmi les Grecs, Origène, saint Epiphane et l'auteur du Monologue basilien; parmi les latins, saint Hilaire, saint Ambroise et quelques autres encore.

Un double motif semble avoir confirmé ces auteurs dans leur opinion : le premier, la coutume des Juifs de ce temps-là, de prendre une épouse au sortir de l'enfance, sans attendre un âge plus mûr, chose que cependant aurait faite saint Joseph, s'il n'avait eu une première femme. Le second motif était la difficulté d'éluder les sophismes des païens et des hérétiques qui, abusant de l'autorité de l'Evangile, là où il est fait mention des frères de Jésus-Christ, attaquaient la virginité de la Mère de Dieu.

Un écrivain moderne a cru pouvoir se rallier à cette opinion; mais les auteurs catholiques n'ont pas manqué de prendre la défense du saint Patriarche et de venger sa perpétuelle virginité qui, en réalité, forme le plus beau joyau de sa couronne.

Et c'est avec raison qu'ils l'ont fait. Car, si les auteurs que nous venons de citer se sont laissés induire en erreur par l'apocryphe indiqué ci-dessus, d'autres, d'un plus grand poids, n'ont pas manqué de combattre une opinion aussi gratuite que téméraire.

Qu'il nous suffise de citer ici deux des plus illustres Pères de l'Eglise, dont l'autorité, en cette matière, est irréfragable. Saint Jérôme, reprenant Helvidius, l'immonde adversaire de la virginité de Marie, lui écrivait en ces termes : « Tu dis que Marie n'est pas restée vierge : moi je revendique quelque chose de plus, c'est-à-dire que Joseph lui-même fut vierge par Marie, afin qu'un fils vierge naquît d'un mariage vierge. »

Ces paroles si claires et si décisives du saint Docteur Dalmate trouvent un écho très éloquent dans ce passage de saint Augustin : « Quand Joseph vit la Vierge sacrée enrichie par Dieu du don de la fécondité, il ne chercha pas une autre femme, lui qui n'aurait même pas demandé la main de Marie, s'il n'avait été obligé à prendre une épouse. »

À ces témoignages si authentiques, représentant la foi des premiers siècles de l'Eglise, ajoutons ceux non moins explicites de deux illustres écrivains du moyen âge. Le premier est celui de saint Pierre Damien qui dit: « S'il ne vous semble pas suffisant que seule une vierge pût être Mère du Fils de Dieu, la foi de l'Eglise est que celui-là également est demeuré vierge, que l'on croyait être son père. »

Le second est du célèbre Gerson, le chanteur des louanges de saint Joseph, qui n'hésita pas à dire en plein Concile de Constance : « Comme il convenait que Marie brillât d'une pureté sans égale, ainsi il était de toute convenance qu'elle eût un époux très pur semblable à elle, qui, avant et après, demeurerait vierge avec une Vierge qui le fut toute sa vie. »

Les écrivains postérieurs ont eu à cœur de revendiquer, presque à l'unanimité, cette gloire du saint Patriarche, de sorte que c'est mériter, pour le moins, la note de témérité, que de mettre en doute le fait de sa perpétuelle virginité.

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CHAPITRE VI - PERPÉTUELLE VIRGINITÉ DE SAINT JOSEPH

Qui étaient les frères du Seigneur ?


Jacques, nommé en premier lieu, est l'apôtre dit Jacques le Mineur; car Jacques le Majeur, apôtre lui aussi, était le fils de Zébédée et avait pour frère l'apôtre saint Jean. Jacques, ici nommé, était fils d'Alphée ou Cléophe et de Marie, dite Marie de Cléophe.

Le second, nommé Joseph, était frère du premier, c'est-à-dire, de Jacques le Mineur. Il ne faut pas le confondre avec un autre Joseph, dont il est fait mention dans les Actes des Apôtres, appelé aussi Barsabas et surnommé Juste, qui fut, avec saint Mathias, proposé pour l'apostolat et était probablement un des soixante-douze disciples.

Le troisième, Simon, n'est pas l'apôtre de ce nom, dit le Chananéen et encore Zélotes, mais probablement un des disciples de Notre-Seigneur qui, selon Eusèbe, succéda à saint Jacques dans l'évêché de Jérusalem. Le quatrième, est l'apôtre saint Jude, appelé Thaddée, pour le distinguer de Judas Iscariote, le traître; Thaddée, ne signifiant pas autre chose que Jude, c'est-à-dire, louange ou confession.

Mais, de quel droit ces personnages sont-ils appelés frères de Jésus-Christ? « Parce qu'ils étaient ses cousins, répond saint Jérôme, étant, trois au moins d'entre eux, c'est-à-dire, Jacques le Mineur, Joseph et Jude, fils de Marie, non pas de Marie la Mère de Jésus, mais d'une autre Marie, la tante, matertera, du Seigneur ». D'ailleurs, ajoute-t-il, toute l'Ecriture s'accorde à donner le nom de frères à ceux qui ne sont que cousins.

Saint Thomas explique ce point avec sa clarté habituelle. « De quatre manières, dit-il[363], le mot frère s'emploie dans l'Ecriture : selon la nature, selon la patrie, selon la parenté et selon l'affection.

Les frères du Seigneur sont ainsi appelés, non selon la nature, comme s'ils étaient nés d'une même mère, mais selon la parenté, pour signifier qu'ils étaient consanguins », de la même manière que Loth, qui fut fils d'Aran frère d'Abraham, est appelé lui-même frère d'Abraham, et Laban, frère de la mère de Jacob, est appelé le frère de ce même Jacob.

A l'appui de cette thèse, il faut encore observer que si les personnages en question avaient été les fils de Joseph, cette Marie, que saint Marc nous donne comme mère de saint Jacques le Mineur[366], aurait dû être l'épouse de Joseph.

Or, cette même Marie était encore en vie au temps de la passion du Seigneur, puisqu'elle est comptée parmi les pieuses femmes qui assistèrent à la passion; et ainsi saint Joseph aurait dû avoir, en même temps, dans l'espace d'environ trente ans, deux épouses en vie, chose que la loi primitive réprouvait formellement.

D'ailleurs, cette femme est appelée, dans l'Evangile, l'épouse d'Alphaeus; tandis que l'Ecriture n'a coutume de nommer la très sainte Vierge, qu'en ajoutant à son nom son titre de Mère de Dieu, comme l'observe encore saint Thomas.

il faut encore tenir compte de la force de l'expression employée dans le texte grec de saint Matthieu, où Notre Seigneur est dit, équivalemment, le fils unique de Joseph: δ τοῦ τέχτονος, υἱός l'article δ excluant la pluralité.

Enfin, si saint Joseph avait été le père des personnages en question, on peut se demander comment il se fait que ceux-ci ne sont jamais mentionnés avec lui, surtout dans les occasions où l'on s'attendrait à les voir accompagner leur père, comme, par exemple, dans le voyage à Jérusalem, où Joseph se rendait tous les ans pour y célébrer la Pâque ?

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CHAPITRE VI - PERPÉTUELLE VIRGINITÉ DE SAINT JOSEPH

Qui étaient les frères du Seigneur ?


Concluons donc, avec saint Anselme, que par les frères du Seigneur on ne doit entendre, ni les fils de Marie, comme le voulait l'impie Helvidius, ni les fils de Joseph qu'il aurait eus d'une autre épouse, comme d'autres l'ont pensé, mais que ces personnages sont simplement les cousins de Jésus.

Ainsi donc reconnaissons et proclamons tout haut, avec les fidèles du monde entier, que Marie est vraiment l'unique Epouse de saint Joseph, qui, par conséquent, concentra sur elle les trésors de son affection, les plus nobles sentiments de son âme.

Mais il nous reste encore à démontrer comment le saint Patriarche et Marie entourèrent d'un même amour leur fils béni, Jésus-Christ, ce qui revient à affirmer la parfaite virginité des deux Epoux et le soin qu'ils mirent à conserver la candeur de cette vertu pendant tout le temps de leur mariage.

Parfaite virginité observée par les saints époux, Marie et Joseph, pendant tout le temps de leur mariage

Que Marie n'ait eu aucune relation matrimoniale avec saint Joseph avant la naissance du Sauveur, c'est un dogme de notre foi, puisque nous chantons dans le symbole que Jésus est né de la Vierge Marie, et saint Matthieu nous dit expressément que Joseph « n'avait pas connu (son Epouse), quand elle enfanta son premier-né ».

Mais est-il également de foi que cet état de virginité a duré pendant tout le temps de l'union des saints Epoux ?

Oui, répondons-nous, autrement le dogme de la perpétuelle virginité de Marie serait ruiné. Aussi pouvons-nous appliquer à cette sainte union la belle prophétie d'Isaïe : « Le jeune homme habitera avec la vierge,... et l'époux se réjouira avec l'épouse. » En effet, dit saint Augustin, « Marie a conçu étant vierge; étant vierge elle a enfanté; vierge elle est demeurée ».
Par cette triomphante profession de foi, l'Eglise balaye le blasphème d'Helvidius, qui avait osé affirmer que les frères du Seigneur, dont nous avons parlé tout à l'heure, étaient les enfants de Joseph et de Marie, nés après Jésus-Christ.

Quelques hérétiques d'Espagne ayant tenté de ressusciter cette erreur, le grand Serviteur de Marie, saint Ildephonse, archevêque de Tolède, se fit un devoir de les réfuter.

Comme on pouvait s'y attendre, les novateurs du XVIe siècle s'empressèrent d'adopter cette erreur, les Calvinistes surtout, bien que Calvin lui-même ait accusé d'ignorance le malheureux Helvidius.

Mais la voix de l'Eglise est unanime à proclamer la parfaite virginité des saints Epoux durant tout le temps de leur mariage. « Je ne sais, dit Origène qui a pu être assez sot pour affirmer que Marie fut désavouée par le Sauveur pour s'être unie à saint Joseph après sa naissance. »

Et saint Ambroise ajoute: « Joseph, homme juste, ne pouvait à ce point tomber en démence, de vouloir s'unir charnellement à la Mère de Dieu. » Nous lisons la même chose dans saint Hilaire et saint Epiphane, ce dernier, nous l'avons vu, ayant imaginé que saint Joseph était déjà un vieillard au moment de son mariage, précisément pour écarter tout soupçon d'un commerce matrimonial entre Marie et Joseph.

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CHAPITRE VI - PERPÉTUELLE VIRGINITÉ DE SAINT JOSEPH

Parfaite virginité observée par les saints époux, Marie et Joseph, pendant tout le temps de leur mariage


D'ailleurs, c'est à Marie que les écrivains ecclésiastiques appliquent ce beau passage d'Ezéchiel: « Cette porte sera fermée; elle ne sera point ouverte, et personne n'y passera; car le Seigneur, le Dieu d'Israël, est entré par cette porte, et elle sera fermée pour le prince. »

« Cette porte, dit saint Ambroise, est la bienheureuse Marie, dont il est écrit que le Seigneur passera par elle et qu'elle sera fermée après l'enfantement; parce qu'elle a conçu étant vierge, elle a enfanté étant vierge. »

Écoutons aussi les belles paroles de saint François de Sales: « Si la très sainte Vierge est une porte (dit le Père éternel), nous ne voulons pas qu'elle soit ouverte;... au contraire il la faut doubler et renforcer de bois incorruptible, c'est-à-dire lui donner un compagnon en sa pureté, qui est le grand sainct Joseph, lequel deoait pour test effet surpasser tous les saincts, voire les Anges et les Chérubins mesmes en ceste vertu. »

Mais, qu'avons-nous besoin de tant de témoignages? Le bon sens lui-même ne se révolte-t-il pas à la seule pensée de l'Epoux de Marie osant traiter la Mère du Verbe incarné comme une épouse quelconque, après avoir appris, par l'oracle de l'Ange, la conception merveilleuse de l'Enfant divin et avoir été témoin de sa naissance non moins merveilleuse? Il faudrait le croire dépourvu de tout sentiment d'humanité et de pudeur, pour lui supposer une telle audace.

Solutions de quelques difficultés

Les objections d'Helvidius et de ses émules contre la perpétuelle virginité de saint Joseph et de Marie se réduisent à deux passages de saint Matthieu, qui, à première vue, sembleraient indiquer, de la part des saints époux, le fait d'une union charnelle.

Le premier passage est celui-ci : « Avant qu'ils ne s'unissent ensemble, il se trouva que (Marie) avait conçu de l'Esprit Saint. » Il semblerait donc qu'une telle union ait eu lieu plus tard.

Mais il y a longtemps que les écrivains sacrés ont démontré que l'adverbe, avant que (antequam), ne doit pas se prendre, selon le langage de l'Ecriture, pour signifier l'existence d'une chose après le temps assigné, mais il a simplement un sens négatif, pour exclure toute union précédente à l'événement mentionné.

Cette manière de s'exprimer est commune aux Juifs; aussi l'intention de l'Evangéliste est-elle seulement de manifester ce qui avait eu lieu jusqu'à ce temps-là, sans qu'il se préoccupât de ce qui devait arriver plus tard.

Les paroles de saint Jérôme nous en donnent l'explication authentique : «De ce qu'il est dit : Avant qu'ils s'unissent ensemble, il ne suit pas qu'ils se soient unis plus tard; l'Ecriture parle seulement de ce qui n'avait pas été fait. »

L'autre passage de saint Matthieu semble encore plus explicite que le premier: « (Joseph) ne connut point (Marie), jusqu'à ce qu'elle enfantât son fils premier-né. »

Ici deux difficultés se présentent à nous : la première consiste en ceci, que, si jusqu'à l'enfantement de Jésus, Joseph ne connut pas Marie, on doit déduire qu'il l'a connue après cet événement. La seconde difficulté est plus grave et regarde le mot premier-né, qui suppose la venue d'autres enfants plus tard.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE VI - PERPÉTUELLE VIRGINITÉ DE SAINT JOSEPH

Solutions de quelques difficultés


Pour commencer par la première objection, l'emploi de la formule jusqu'à ce que (donec), n'indique nullement que Marie, après la naissance de Jésus, soit devenue une épouse dans le sens ordinaire du mot. Cette formule, dans le langage hébraïque, indique simplement ce qui se passa jusqu'à la date énoncée, sans rien dire de ce qui advint après cela.

Cette manière de parler est tout hébraïque, et l'Ecriture elle-même nous en fournit de nombreux exemples.

Mais ce que les adversaires anciens et modernes de la perpétuelle virginité de Marie ont mis surtout à profit, est le mot premier-né.

Or il y a longtemps que les interprètes autorisés ont démontré que cette locution, également hébraïque, est synonyme de cette autre, ouvrant le sein (adaperiens vulvam), expression employée pour désigner le premier-né, même quand il n'est pas suivi d'autres enfants.

Comme donc Helvidius objectait qu'on ne peut appeler premier-né si ce n'est celui qui a des frères venant après lui, de même qu'on ne peut parler de fils unique que quand les parents n'ont pas d'autres enfants, saint Jérome n'eut pas de difficulté à lui répondre que, dans l'Exode, on prescrit l'oblation des premiers-nés des veaux, des brebis et des boucs, et la rédemption à prix fixé des premiers-nés des hommes et des brebis : oblation et rédemption qu'on n'attendait pas à faire jusqu'à ce que d'autres brebis et d'autres hommes fussent nés. L'observation de saint Thomas trouve ici sa place.

« S'il n'y avait de premiers-nés que ceux qui sont suivis par des frères, dit-il, on n'aurait pas eu à donner aux prêtres, selon la loi, les premiers-nés, tant que d'autres n'étaient pas nés, ce qui est évidemment faux, puisque la loi prescrivait que les premiers-nés fussent rachetés un mois après leur naissance » D'ailleurs, il est difficile d'admettre que, parmi les premiers-nés des Egyptiens exterminés par l'Ange, il n'y en ait pas eu qui fussent fils uniques.

Quant à Tertullien, qu'Helvidius cherchait à tirer de son côté, saint Jérôme ne manque pas de remarquer, en premier lieu, que l'autorité de cet écrivain n'a pas beaucoup de poids, n'étant pas homme d'Eglise, cum homo non fuerit Ecclesiae; il observe, en outre, qu'on peut très bien interpréter en bonne part son autorité, au moins pour ce qui se rapporte à la conception du Christ, puisqu'il prouve, contre Ebion, que le Sauveur a dû naître de la Vierge Marie sans le concours d'aucun homme, afin qu'il ne fût pas tout entier fils de l'homme.

D'ailleurs, c'est le même Tertullien, qui nous donne la clef pour résoudre une autre difficulté, dont plusieurs ont pris occasion de scandale, c'est-à-dire, l'appellatif de femme que les Ecritures donnent à la sainte Vierge. Se réclamant de saint Paulqui donne ce nom aussi bien à une femme mariée qu'à une fille nubile, il en conclut que, dans l'Ecriture, ce nom peut très bien se prendre pour désigner une vierge.

Enfin, à l'objection de ce même Helvidius, que l'Ecriture ne dit rien de la perpétuelle virginité de Marie et de Joseph, et que, d'autre part, nous ne devons croire que ce que l'Ecriture nous enseigne, il faut faire observer que la vérité dont il s'agit dépasse de beaucoup la compréhension de l'homme; et ç'aurait été l'exposer à la dérision des infidèles incapables de comprendre une chose si élevée, que de l'avoir révélée dès le commencement.

Ce n'est qu'avec le temps, quand le monde serait mieux préparé, qu'il convenait de présenter à la croyance des fidèles ce dogme pour l'édification de la foi.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE VI - PERPÉTUELLE VIRGINITÉ DE SAINT JOSEPH

Saint Joseph a, pendant toute sa vie, observé une parfaite virginité


Comme saint Joseph est mort avant sa sainte Epouse, cette proposition semble bien suffisamment découler de ce que nous avons dit de la virginité du saint Patriarche, avant, et durant son mariage avec Marie.

Nous aimons cependant à l'examiner de nouveau d'une manière générale, pour écarter du lecteur l'ombre d'un doute sur un sujet qui est tout à l'honneur du glorieux Epoux de la Mère de Dieu.

Bien que cette vérité ne soit pas explicitement de foi, elle est néanmoins si clairement affirmée par les écrivains sacrés et si profondément enracinée dans le cœur des fidèles, que la mettre en doute serait une témérité voisine de l'hérésie.

Qu'il nous suffise de citer les paroles d'un des témoins les plus illustres de la tradition. « Il nous faut savoir et confesser sans l'ombre de doute, dit saint Bède le Vénérable, que non seulement la Bienheureuse Mère de Dieu, mais aussi le très bienheureux témoin et gardien de sa chasteté, Joseph, a toujours été exempt de tout acte conjugal. »

Ces paroles ne sont pas autre chose que l'écho de la profession de foi de saint Jérôme : « Si un homme saint s'abstient de toute fornication, et s'il n'est pas écrit que saint Joseph eut une autre épouse, mais au contraire, que par rapport à Marie, il fut plutôt un gardien qu'un mari, il ne nous reste qu'à dire qu'il demeura vierge avec Marie, lui qui mérita d'être appelé le père du Seigneur. »

Une grande voix, celle de Léon XIII a repris récemment et confirmé du poids de toute son autorité, ces éloquents témoignages.

« Les vierges, dit-il, ont dans saint Joseph un modèle et un gardien d'intégrité virginale. »

« Tout est grand, écrit le Père Joachim Ventura, tout est sublime dans les trois personnages qui composent sur la terre la sainte Famille du Sauveur du monde! Après la Trinité céleste, Père, Fils et Saint-Esprit, il n'y a rien de plus mystérieux et de plus auguste que cette trinité terrestre : Jésus-Christ, Marie et Joseph.

Jésus-Christ est homme sans cesser d'être Dieu; Marie est mère, sans cesser d'être vierge; Joseph est époux, sans cesser d'être pur. Jésus-Christ est fils sans avoir jamais eu de père sur la terre; Marie est mère sans le concours d'aucun homme; Joseph est père sans avoir jamais eu d'enfants.

Et cependant Jésus-Christ, sans avoir eu pour père un homme, est vrai fils de l'homme; Marie, sans avoir jamais connu homme, est devenue féconde; Joseph, sans génération charnelle, a eu un Dieu pour fils. »

Vœu perpétuel et absolu de virginité émis par saint Joseph

Ce que nous avons dit de la virginité de saint Joseph serait incomplet, si nous n'ajoutions cette remarque, que le saint Patriarche, comme sa sainte Epouse, voulut consacrer, par un vœu perpétuel et absolu, cette vertu, qui, nous l'avons dit, est un des plus beaux ornements de son âme.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE VI - PERPÉTUELLE VIRGINITÉ DE SAINT JOSEPH

Vœu perpétuel et absolu de virginité émis par saint Joseph


Ce que nous avons dit de la virginité de saint Joseph serait incomplet, si nous n'ajoutions cette remarque, que le saint Patriarche, comme sa sainte Epouse, voulut consacrer, par un vœu perpétuel et absolu, cette vertu, qui, nous l'avons dit, est un des plus beaux ornements de son âme.

Notre autorité, pour affirmer cette vérité, est d'abord le fait que Marie elle-même s'était déjà liée à Dieu par un vœu semblable; or la loi de nature défend qu'une personne, obligée par vœu à la virginité, contracte le mariage avec une personne libre, c'est-à-dire, qui ne soit pas elle-même liée par un pareil vœu; autrement, cette personne se trouverait dans la nécessité soit de rompre son vœu, soit de priver son conjoint de son droit.

Or, le mariage de Marie avec saint Joseph n'eut rien d'illicite. Il faut donc reconnaître que lui-même, avant de s'unir à Marie par les liens du mariage, fut dans la même disposition d'esprit qu'elle avait elle-même; car rien, dans la loi naturelle, ne s'oppose à ce que deux personnes ayant l'une et l'autre émis le vœu de virginité, s'unissent en mariage.

Il nous faut donc conclure que saint Joseph, non moins que Marie, s'était consacré à Dieu par un vœu absolu et perpétuel, avant de prendre pour épouse celle qui devait devenir la Mère de Dieu.

D'autre part, saint Joseph avait été choisi pour être le gardien de la virginité de Marie. Or, il convenait souverainement que, pour mieux répondre à cette fin, saint Joseph lui-même ait choisi de consacrer, par vœu, sa propre virginité. On peut même dire que c'est la divine Sagesse, qui sait adapter les moyens à la fin qu'elle a en vue, qui lui inspira, en temps opportun, ce noble et glorieux dessein.

Ce vœu, nous l'avons dit, fut, comme celui de Marie, perpétuel et absolu. D'un côté, la sainte Vierge, avant de s'unir à Joseph, ne fut pas sans lui communiquer le don absolu qu'elle avait fait à Dieu de sa virginité; d'un autre, saint Joseph ne pouvait pas ne pas choisir lui-même un état qui le mettait entièrement à l'aise avec sa sainte Epouse.

Du côté de Marie, la prudence ne lui permettait pas de se donner en mariage à un homme dont elle n'était pas certaine, soit par révélation, soit par le témoignage de cet homme même, qu'il fût dans les mêmes sentiments qu'elle; du côté de Joseph, la justice exigeait qu'il se mit dans l'impossibilité morale de rompre la fidélité que, par son mariage, il promettait à Marie.
Selon saint Jérôme et saint Augustin, les Apôtres, après leur vocation, se lièrent à Dieu par vœu de perpétuelle chasteté; et, dans la nouvelle loi, l'Eglise exige de ses prêtres la promesse solennelle de s'abstenir de tout mariage.

Saint Joseph, appelé à l'incomparable dignité de gardien de la virginité de Marie et de père nourricier de Jésus, ne devait, sous ce rapport, être inférieur ni aux Apôtres ni aux prêtres du Nouveau Testament : il devait, de ce chef, être sur le même pied que sa très chaste Epouse.

Le bâton fleuri, avec lequel on a coutume de le représenter, sera donc, jusqu'à la fin des siècles, un témoignage éloquent de sa pureté incomparable, qu'aucune tache n'aura jamais ternie, et on pourra chanter de lui, bien plus que de n'importe quel autre Saint, les éloquentes paroles de la Sagesse: « Oh! combien elle est belle, la chaste génération avec son éclat! Sa mémoire est immortelle : elle est en honneur devant Dieu et devant les hommes. »
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