Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu

Postez ici vos intentions de prière.
amidelamisericorde
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CHAPITRE VI

Éclaircissement des difficultés que l'on peut proposer contre la dévotion de l'esclavage de la sainte Vierge


Comme il se rencontre en cette dévotion deux choses principales, toutes les deux ont leurs difficultés. La première, en ce quelle porte la personne qui la pratique à honorer la sainte Vierge par toutes ses actions ; la seconde, en ce qu'elle lui en fait donner la valeur autant qu'elle le peut faire.

Pour la première, il semblera de prime abord quil y a quelque excès d'un zèle qui nest pas selon la science, et que c'est faire tort à Dieu que d'honorer de la sorte sa très digne Mère : les personnes grossières et sans doctrine y ont particulièrement de la peine, ne concevant pas assez que c'est Dieu qui est loué dans les louanges des saints, et que c'est lui qui est honoré dans tous les honneurs qui se rendent à notre aimable princesse.

C'est pourquoi on les doit instruire que Dieu seul étant l'unique fin de toutes choses, et ayant créé toutes les créatures pour sa gloire, c'est l'unique but que nous devons nous proposer en tout ce que nous faisons sans réserve.

Ainsi sa gloire est le terme où doivent s'arrêter tous les honneurs des saints et de la reine des saints, et l'on ne peut sans une idolâtrie détestable agir d'une autre manière dans le culte que nous rendons aux créatures qu'il a si glorieusement sanctifiées par sa grâce.

Il ne faut donc pas séparer l'honneur de la sainte Vierge d'avec l'honneur de Dieu, de telle sorte que l'on pense que lorsqu'on honore cette auguste reine, il faut savoir que nous honorons Dieu en deux manières : la première, immédiatement, le bénissant et l'adorant en lui-même ; la seconde le louant et l'aiment en ses créatures.

Mais de quelque façon que nous considérions la chose, c'est toujours cet être infiniment adorable et aimable qui est adoré et aimé.

Nos âmes, nos esprits et nos curs doivent toujours aller à Dieu, soit que nous y allions tout droit, nous adressant (appuyés sur ses Miséricordes) à sa divine bonté, soit que nous y allions par des moyens qu'il nous a établis en l'ordre de son amoureuse providence.

C'est Dieu que nous glorifions dans les fêtes que nous faisons de la suradorable Trinité, en l'office que l'Église a ordonné pour tous les dimanches de l'année, et aux jours de férie, dans toutes les solennités de Notre-Seigneur Jésus-Christ notre débonnaire Sauveur et notre Dieu, en la fête du Saint-Esprit Dieu pendant toute l'octave de la Pentecôte.

Mais c'est le même Dieu qui est aussi glorifié dans toutes les fêtes de Notre-Dame, des anges et des saints.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE VI

Éclaircissement des difficultés que l'on peut proposer contre la dévotion de l'esclavage de la sainte Vierge


C'est Dieu que nous prions par l'Oraison dominicale, et nous nous adressons à sa très pure mère par la Salutation angélique, afin qu'elle le prie pour nous.

Il faut dire de même dans toutes les autres prières que nous lui faisons, et aux anges et aux saints ; mais il faut ici remarquer que c'est Dieu qui est continuellement honoré par toutes ses voies, et qu'il ne suffit pas de dire aux hérétiques, lorsqu'ils nous objectent que, ne disant au chapelet que cinq ou six fois l'Oraison dominicale, et récitant cinquante ou soixante fois la Salutation angélique, nous donnons plus à la créature qu'au Créateur, que nous prions la sainte Vierge par toutes ces oraisons de prier Dieu pour nous.

Mais l'on doit ajouter que nous ne donnons rien à la mère que nous ne donnions au fils ; que nous louons Dieu par l'Oraison dominicale, que nous louons Dieu par la Salutation angélique, et que tout est pour Dieu, tout pour sa gloire, quoique par des manières différentes, et selon les ordres de sa divine volonté.

À la vérité, il est infiniment suffisant à soi-même, et il n'a nul besoin de ses créatures ; mais, puisqu'il veut s'en servir pour l'accomplissement de ses desseins, n'est-il pas juste de nous soumettre amoureusement à ses ordres ?

C'est en cela qu'il fait éclater sa bonté, en ce que donnant quelque part à la créature dans ce qu'il opère, il donne lieu aux couronnes qu'il lui prépare.

L'Angélique docteur enseigne que Dieu se sert presque toujours des causes secondes pour faire tout ce qu'il fait dans l'ordre de la nature et de la grâce, il ne nous donne le jour que par le soleil, il ne nous éclaire la nuit que par la lune et les étoiles.

Il nous fait respirer par le moyen de l'air, il nous échauffe par le feu, il nous nourrit par les viandes, il nous fait servir en mille manières par les animaux qu'il a destiné à cet usage ; il y a des maîtres qui nous apprennent les lettres et les sciences, des médecins pour nous assister en nos maladies, des laboureurs, des artisans pour nous secourir en nos besoins.

Après cela faut-il s'étonner si dans l'ordre de la grâce il se sert d'une vierge pour notre salut, s'il nous donne des anges et des saints pour coopérer à ses desseins d'amour et de Miséricorde ?

Mais n'est-ce pas toujours ce Dieu de toute bonté, qui, opérant toutes choses en tous et par tous, mérite d'être continuellement adoré, aimé, béni et loué, et en ce qu'il est en lui-même, en ce qu'il fait par lui-même, et en ce qu'il est en ses saints, et en ce qu'il fait par ses saints ?

Source : Livres-mystiques.com

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Éclaircissement des difficultés que l'on peut proposer contre la dévotion de l'esclavage

de la sainte Vierge


C'est donc Dieu seul qui est la fin unique de cette dévotion ; qui recherche continuellement son honneur dans les honneurs continuels qu'elle rend à sa glorieuse Mère, offrant toutes ses actions à ce Dieu de majesté, en action de grâce des dons et privilèges qu'il lui a accordés avec une libéralité si prodigieuse : et pour ce sujet il n'est besoin que d'en former une bonne fois l'intention, la renouveler de temps en temps, mais surtout l'avoir gravée au fond de son coeur, et faire tout ce que l'on fait chrétiennement, conformément à sa vocation.

Quand nous disons donc que l'esclave doit honorer sa glorieuse Dame par toutes les messes qu'il célèbre, s'il est prêtre, par toutes les prières qu'il fait, par ses méditations ou oraisons mentales, par ses sermons s'il est prédicateur, par ses livres s'il compose, par ses discours, conversations ou récréations, nous n'entendons pas que le prêtre pour cela dise tous les jours la messe de la sainte Vierge, ce qui serait contre l'ordre de l'Église, ou bien que celui qui médite prenne toujours pour sujet de ses méditations les perfections de la Mère de Dieu, que le prédicateur en fasse la matière de tous ses sermons, et celui qui compose celle de tous ses livres, que l'on en parle toujours en toutes les récréations et conversations.

Mais nous voulons seulement dire que le prêtre en ses sacrifices, le prédicateur en ses discours publics, et enfin que l'esclave offre tout ce qu'il fait, qu'il souffre et qu'il dit à Dieu tout-puissant en l'honneur de sa bonne maîtresse.

Mais quelqu'un pourra dire que cette pratique n'est pas assez conforme à celle de l'Église, qui fait honorer un mystère de Notre-Seigneur en quelque solennité, la gloire d'un saint en une fête, et la grandeur d'un autre en quelqu'autre jour solennel ; puisqu'elle prétend faire honorer la sainte Vierge en toutes les fêtes, et tous les jours de l'année.

Je réponds que si cet honneur empêchait la pratique ordonnée de l'Église, il ne serait pas à insinuer ; mais il compatit fort bien avec l'usage que l'Église nous commande, n'innovant rien, mais seulement inspirant une intention sainte en gardant toutes les règles de l'Église et de l'état où l'on est, de rendre ses respects à l'impératrice du ciel par toutes ses bonnes actions.

Pour ce qui regarde la seconde chose principale de cette dévotion, qui consiste en la cession du droit que l'on peut avoir en ses bonnes actions, en donnant la valeur à la très-sainte Vierge, deux sortes de personnes y peuvent avoir de la difficulté : celles qui sont intéressées, ou celles qui ne le sont pas. Pour les personnes intéressées, elles ont de la peine, en ce qu'elles quittent leurs intérêts pour les mettre entre les mains de la Mère de Dieu, comme un homme qui donnerait son bien, s'eu dépouillerait pour en enrichir un autre : et il est vrai que cette dévotion demande qu'on fasse plus de cas des intérêts de la Mère de Dieu que des siens propres ; qu'on quitte volontiers ce que l'on a pour lui donner, et qu'on témoigne généreusement que l'on fait plus de cas de Marie que non pas de soi-même.

Ensuite il faut dire que la sainte Vierge, ayant droit sur nos actions, elle peut nous en ôter la valeur, et la donner à qui bon lui semblera ; mais c'est en ce sujet qu'il faut dire si jamais il a été dit que c'est gagner de perdre.

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Éclaircissement des difficultés que l'on peut proposer contre la dévotion de l'esclavage de la sainte Vierge


Un homme qui serait endetté, et qui n'aurait que peu de chose pour payer ses dettes, s'il savait, par ce peu, obliger un grand prince, et que ce prince ferait ensuite son possible pour l'en reconnaitre, sans doute qu'il ne ferait pas difficulté de lui donner, sachant que le prince le récompenserait de quelque chose bien plus considérable.

Or, les bontés de la grande reine de l'empirée surpassent incomparablement toutes les bonnes volontés des hommes, elle ne se laissera jamais vaincre en l'amour.

Ô ma chère et très bonne mère, lui disait sainte Brigitte, je vous aime plus que moi-même, et il n'y a point de peine que je ne voulusse endurer pour votre amour. Ô Brigitte, lui répondit cette Mère de la belle dilection, sachez que Marie servira plus à Brigitte que Brigitte ne pourrait se servir à elle-même.

Hélas ! Avec toutes nos oeuvres satisfactoires nous demeurerons encore bien reliquataires à la divine justice, et si nous sommes délivrés de l'enfer par la Miséricorde de notre très débonnaire Sauveur, nous brûlerons longtemps parmi les feux impitoyables du purgatoire.

Or quand la sainte Vierge les aura données, et par suite que nous en serons privés, son crédit auprès de son fils bien-aimé nous servira bien plus que toutes nos oeuvres.

Davantage, qui pourra penser que nous perdions, pour avoir voulu obliger la plus obligeante de toutes les créatures ?

Son coeur vraiment maternel souffrira-t-il qu'une personne, pour avoir eu plus de dévotion pour elle, en demeure plus longtemps en purgatoire ? Cette mère, la plus cordiale qui fut jamais, même envers ceux qui ne l'aiment pas, permettra-t-elle qu'une âme qui se sera oubliée de ses propres intérêts, pour ne penser qu'à ses intérêts sacrés, en soit de pire condition ?

Il faut, de plus, savoir que le mérite de nos actions ne pouvant être donné, comme il déjà été dit, n'y ayant eu que Jésus-Christ qui l'ait pu faire, les personnes intéressées n'ont rien à craindre de ce côté-là.

Ainsi comme par les actions faites en grâce et par la grâce, nous méritons la gloire et satisfaisons pour la peine due à nos péché : nous ne donnons la valeur de nos actions qu'en tant qu'elles sont satisfactoires ou impétratoires, n'en pouvant donner davantage : mais le mérite qui nous en demeure est beaucoup augmenté par cette dévotion, qui, étant si glorieuse à Dieu et à sa sainte Mère, sera récompensée d'une grande abondance de grâces, qui nous donnera, si nous sommes fidèles, une haute place en la cour du paradis.

D'un côté donc le puissant crédit de la Mère de Dieu nous servant davantage que toute la satisfaction de nos bonnes oeuvres, et d'autre part le mérite étant augmenté par son esclavage, c'est gagner de tous côtés, et ne rien perdre.

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Une autre difficulté se présente, qui regarde l'assistance charitable de nos parents et amis : car quel secours pourrons-nous leur donner, n'ayant plus rien à nous ?

Je réponds premièrement qu'il n'est nullement croyable que nos parents ou amis, aussi bien que nous, perdent et souffrent à l'occasion d'une dévotion particulière que nous avons à la sainte Vierge, qui saura bien les assister par son pouvoir, ou leur donner la part qu'ils auraient eue en notre petit bien spirituel, si la disposition nous en était demeurée.

En second lieu, cela n'empêche pas que l'on ne prie pour eux et pour les autres défunts, quoique l'application de nos bonnes oeuvres, en tant que satisfactoires, soit entre les mains de notre bonne maîtresse : au contraire, c'est ce qui nous donnera lieu de prier avec plus de confiance.

Une personne riche qui aurait donné tout son bien à une autre plus puissante et meilleure qu'elle, pour en faire des aumônes, à la vérité ayant donné tout son bien, elle ne pourrait plus en disposer ; mais rien ne l'empêcherait de prier la personne qui aurait ce bien en son pouvoir, d'en faire part à quelques pauvres qu'elle lui marquerait, et il n'y a pas à douter qu'en cette rencontre on agirait pleinement selon ses désirs.

Pour les personnes désintéressées qui ne regardent que Dieu seul dans un parfait oubli d'elles-mêmes, elles n'ont point de difficulté touchant ce qui a été dit, puisque, sachant bien que la divine Marie agit toujours pour la plus grande gloire de Dieu, elles ont ce qu'elles désirent uniquement.

Elles ne se mettent guère en peine si elles en souffriront davantage, car le pur amour ne se regarde jamais, il ferait donner mille vies pour la gloire de Dieu, et pour un seul degré de cette gloire, volontiers l'âme qui le possède brûlerait jusqu'au jour du jugement.

Il est pleinement satisfait lorsque son Dieu est content ; et n'ayant plus de propre volonté, il ne veut que ce que Dieu veut et pour soi et pour ces amis.

Dieu seul fait tout son plaisir aussi bien que sa gloire, Dieu seul est son unique bien, Dieu seul est tous ses intérêts, Dieu seul est toute sa parenté, toutes ses alliances, il est son grand et très uniquement unique tout en toutes choses.

Pour la difficulté que les prêtres, soit séculiers ou réguliers, peuvent avoir touchant l'obligation que leur état, office ou charge, leur donne d'appliquer le saint sacrifice de la messe, ou autres bonnes oeuvres, à certaines personnes, soit qu'elles soient encore au monde, soit qu'elles soient décédées, ils ne doivent avoir aucune peine de cette dévotion, qui, laissant les personnes qui la pratique dans une liberté entière de s'acquitter de leurs devoirs selon l'ordre de Dieu, par la donation qu'elle fait faire du droit des bonnes oeuvres, elle entend toujours que ce soit comme on le peut faire dans l'ordre de Dieu, et rien davantage, et conformément à sa sainte volonté, sans préjudice des obligations de l'état où l'on est, ou bien où l'on sera.

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Les marques extérieures que les esclaves doivent porter, comme des chaînettes, peuvent être omises par une prudence chrétienne, et non pas par aucune honte : ce qui serait indigne et insupportable à un véritable esclave de la Mère de Dieu. (...)

Il n'y a point à rougir dans le service de la grande reine du paradis, dont l'esclavage est à préférer aux empires, et dont les chaînes sont plus glorieuses que les sceptres et les couronnes. Le divin Paul mettait toute sa gloire en ses chaînes, et saint Chrysostome proteste qu'il les aimerait mieux que des diadèmes.

Saint Babylas, évêque et martyr d'Antioche, voulut qu'on ensevelit avec son corps les chaînes qui l'avaient garrotté, comme les plus illustres marques de ses victoires.

Quoique autrefois il n'y ait rien eu de plus infâme que la croix, à présent ce bois ne laisse pas d'être la chose la plus glorieuse du christianisme : disons le même des fers de l'esclavage : il n'y avait rien de plus ignominieux parmi les anciens, et à présent parmi les fidèles il n'y a rien de plus illustre. Ce sont des chaînes qui nous délivrent de nos chaînes, c'est un esclavage qui ôte l'esclavage, comme la mort de Notre-Seigneur qui a détruit la mort.

Si on se lie, ce n'est que pour se mettre en liberté ; il faut porter ces chaînes à l'extérieur, pour marques des liens sacrés qui tiennent notre intérieur à celui de la glorieuse Vierge ; il faut porter ces chaines pour marques de celles dont nous avons été délivrées par son moyen, et pour faire voir que nous ne sommes plus à nous, mais à Marie ; pour marquer que nous ne sommes plus à notre corps, plus à nos sens, plus au monde, plus aux vanités du monde, plus aux créatures et à ce que les créatures estiment et aiment, mais tout au pur amour de Marie pour le pur amour de Jésus.

Si c'est une grande chose que d'aimer la tout aimable Marie, c'est quelque chose de plus grand que de persévérer en son virginal amour ; mais ce qui est très grand, c'est de ne pouvoir en quelque façon se tirer de son service, et quitter son amour.

Il semble que c'est là le privilège des chaînes heureuses de son esclavage, qui, fortes comme la mort, et plus fortes que la mort même, nous lient non seulement pour le temps, mais pour l'éternité, à notre glorieuse maîtresse.

Nous voyons que plusieurs saintes âmes ont voulu même imprimer sur leurs corps avec un fer chaud, les marques de leur amour et de leur servitude, comme le bienheureux Henri de Suso, et la vénérable mère de Chantal. C'était de la sorte que les anciens marquaient leurs esclaves.

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II y en a qui objectent que la qualité d'esclave ne convient pas au Chrétien, que son Maître traite d'ami, et considère comme son enfant ; mais il est aisé de répondre que nous devons d'autant plus nous abaisser, que la grâce de notre vocation nous élève.

C'est l'Esprit de Dieu qui nous l'ordonne en l'Ecclésiastique ; c'est l'Évangile qui nous le commande, prescrivant le dernier lieu du banquet à celui qui doit être en la première place. Mais nous avons l'exemple de Dieu même, qui, s'étant revêtu de notre chair, a été comme esclave neuf mois dans les pures entrailles de sa pure Mère ; et il n'a pas sitôt paru au monde, qu'on l'a vu enveloppé de bandelettes, comme autant de chaînes dont il était lié par son amour.

Il a pris, dit l'Écriture, la forme de serviteur, et il assurait, cet aimable Dieu-Homme, qu'il n'était pas venu pour être servi, mais pour servir. L'ange, dit saint Bernard, qualifie la très pure Vierge, Mère de Dieu, et elle se nomme sa servante : elle ne prend pas la qualité de fille ou d'épouse, mais de servante.

Quant le Prophète-Roi parle à Dieu son souverain, il le fait en qualité de son serviteur ; qualité qu'il répète, en y ajoutant celle d'enfant de sa très humble servante. Saint Paul, dans la loi nouvelle, prend plaisir à se vanter qu'il est serviteur de Jésus-Christ. (Rom. I, 1.)

Mais qui pourra trouver à redire à une qualité que la Mère de Dieu, depuis qu'elle est triomphante dans le ciel, a donné elle-même aux saints ses plus fidèles amis ? Elle appelle saint Bernardin de Sienne son serviteur ; elle a la même chose de saint André de l'ordre du Carmel, et évêque ; et enfin elle a voulu avoir un ordre dans l'Église, qu'on nomme l'ordre des Servites, par une conspiration unanime du ciel et de la terre, des hommes et des anges, et de la reine des anges.

Enfin, l'on dira que la dévotion de l'esclavage est une nouveauté ; mais nous avons montré qu'elle est ancienne, au chapitre où nous avons parlé de son origine. Mais quand elle serait nouvelle, elle n'en serait pas moins à estimer.

S'il fallait rejeter une dévotion parce qu'elle est nouvelle, il faudrait les désapprouver toutes, parce que toutes l'ont été.

Nos fêtes les plus solennelles ont autrefois été nouvelles, et une des plus grandes, qui est celle de la naissance de Notre-Seigneur, ne commença à être célébrée dans l'Orient que du temps de saint Jean Chrysostome, et cela encore en la ville d'Antioche, n'ayant été établie qu'environ cent ans après dans cette grande partie du monde.

Les cérémonies les plus augustes de notre religion ont eu leur commencement aussi bien que les plus saints ordres des religieux ; les nouveautés en matière de doctrine sont à craindre ; mais il n'en va pas de même des pratiques de la véritable dévotion, dont l'esprit de Dieu donne de temps en temps de nouvelles lumières, et particulièrement de la dévotion à la sainte Vierge, qui ne peut jamais être assez honorée et aimée.

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Après tout, si quelques esprits s'opposent à une chose si sainte, il n'y a pas de quoi s'étonner : l'Évangile même n'a été introduit que par les persécutions ; le rosaire a eu ses persécuteurs ; le scapulaire de Notre-Dame de mont Carmel, quoique autorisé par tant de Papes, et particulièrement après un long et sévère examen par une bulle de Paul V, a encore tous les jours ses contradictions.

Plusieurs personnes de piété et de doctrine firent bruit au sujet de l'établissement de la dévotion de l'esclavage au Pays-Bas ; le démon qui enrage contre le culte de la Mère de Dieu, se servant de toutes sortes de moyens pour en empêcher le progrès, et quelquefois même de personnes qui ne laissent pas d'être bien intentionnées ; mais celle qui a brisé sa tête, le confondra toujours, et sera éternellement victorieuse, avec ses dévots esclaves, de l'enfer et de tous ses suppôts.

Le propre donc de cette dévotion est de consacrer sa personne à la sainte Vierge, autant qu'on le peut faire, par la cession du droit que l'on a en ses bonnes oeuvres, et par des respects continuels qu'elle lui fait rendre ; et c'est en cela que consiste son saint esclavage ; ce qui fait voir assez combien cette dévotion est facile et nullement gênante, n'imposant aucune obligation nouvelle, soit de prières, soit de mortifications, soit d'aumônes ou choses semblables ; car, pour ce qui regarde les chaînettes, ou les exercices que nous marquerons en la suite de cette dévotion, chacun en usera selon la prudence chrétienne, et les avis de son supérieur ou directeur.

Elle ne demande donc précisément qu'une bonne volonté, ce qui ne contrarie en rien à aucun état, soit ecclésiastique, soit régulier ou séculier.

Toutes sortes de personnes peuvent, sans aucune difficulté, s'y engager, les grands et les petits, les doctes et les ignorants, les prélats, les prêtres, les religieux et religieuses, ceux qui vivent dans le siècle, ceux qui sont dans l'emploi et les charges, comme les particuliers, puisqu'elle laisse tout le monde dans une entière liberté de faire ses exercices, et de s'acquitter de ses charges, ne demandant de tous qu'une bonne volonté pour la Mère de Dieu.

Elle ne tire point le contemplatif de sa contemplation, soit active ou passive ; elle laisse libres les sujets de l'oraison à celui qui médite, elle n'ôte point de temps à ceux qui ont de l'occupation , elle ne fait pas parler celui qui garde le silence, elle ne fait pas taire celui qui parle, elle ne produit pas au-dehors le solitaire, elle ne renferme pas ceux qui sont dans la vie active ; tout son but est de procurer qu'on soit sans réserve à celle dont Dieu a bien voulu être l'enfant, la choisissant pour sa Mère, mais qu'on y soit dans les ordres de Dieu, et uniquement selon son bon plaisir divin ; marchant dans les voies où il nous met, obéissant à tout ce qu'il nous commande et conseille, faisant tout ce qu'il veut, et ne faisant rien de ce qu'il ne veut pas.

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C'est la divine volonté qui doit être toute la règle de nos dévotions, et non pas la volonté des hommes ni la vôtre ; et l'âme se doit abandonner aux mouvements de la grâce qui conduit à Dieu par des voies bien différentes. La voie de saint Benoît est une voie de retraite et de mortification ; celle de saint François d'Assise une voie de pauvreté et de mépris du monde ; saint Dominique a été appelé à la prédication, saint François de Paule allait par les sentiers assurés d'une très profonde humilité ; saint Ignace, fondateur de la Compagnie de Jésus, était tout occupé du zèle de la gloire de Dieu et du salut des âmes ; sainte Thérèse ne respirait que l'amour de l'adorable Jésus ; le bienheureux Jean de la Croix, premier religieux de la réforme du Carmel, a été l'incomparable en l'amour des souffrances et de la privation des créatures.

On a vu des âmes toutes plongées dans la méditation de la passion de l'adorable crucifié : l'on en a vu qui n'étaient occupées que du mystère amoureux de sa divine naissance : quelques-unes ont été admirables en une spéciale dévotion de la très pure Vierge ; les autres en l'amour extraordinaire qu'elles ont eu pour les bons anges ou les saints.

Ainsi la grâce applique différemment les âmes, et toute notre perfection consiste à en suivre avec fidélité les mouvements. Tout le monde n'est pas appelé à la pratique de toute sorte de dévotions, ce qui même ne serait pas possible, et il ne faut pas croire que dès lors qu'un état est bon, nous y devions entrer, et que nous devions marcher par toute sorte de voies quand elles sont parfaites.

Il faut examiner ce que Dieu tout bon demande de chacun de nous, et s'y assujettir avec obéissance ; mais c'est une grande tromperie de s'ingérer dans un état, quoique saint, si nous n'y sommes appelés : c'est ce qui fait la perte de plusieurs qui prennent des bénéfices, qui entrent dans le sacerdoce, ou bien qui embrassent des genres de vie austères et rigoureux, parce que ce sont de bonnes choses, ne prennent pas garde si Dieu les demande d'eux.

Qu'un chacun donc marche selon sa vocation, et se rende fidèle à sa grâce. Mais il faut se souvenir que si nous ne devons pratiquer toutes sortes de dévotion, nous ne laissons pas d'être obligés de les honorer quand elles sont bonnes et conformes à l'esprit de l'Église.

C'est le même Esprit de Dieu qui les inspire, quoique différentes : ainsi elles méritent toutes sortes de respects. Le Chartreux ne doit pas converser comme le Jésuite ; mais il ne doit pas blâmer pour cela l'institut de la Compagnie de Jésus, non plus que le Jésuite l'ordre des Chartreux, parce qu'il ne doit pas être solitaire.

Comme peu de personnes agissent par la grâce, mais presque tout le monde par le mouvement de la nature corrompue, vous entendrez souvent des gens qui disent : Je n'approuve pas cette dévotion, ou, celle-là me plait ; suivant en cela l'instinct de leur nature et les petites lumières de leur esprit, qu'ils préfèrent quelquefois à l'autorité des Souverains Pontifes, et à l'usage universel de l'Église. Celui qui est véritablement à Notre-Seigneur Jésus-Christ, honore, quoiqu'il ne le pratique pas, tout ce qui se fait par l'esprit de Jésus-Christ.

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La bienheureuse Angélique Paule, auparavant que d'être religieuse, se nommait Virginie : elle changea ce nom en celui de Paule ; elle se mit elle et sa congrégation sous la protection de saint Paul ; elle fit nommer ses fils spirituels les Paulins.

Les deux principales maisons qu'elle fonda, portaient, l'une le nom de saint Paul le Converti, et l'autre de saint Paul le Décollé ; elle savait quasi toutes les Épitres de saint Paul par coeur ; ses méditations et discours plus ordinaires étaient de ce grand saint ; la pensée et le discours de ce divin Apôtre étaient ses plus chères délices ; elle en portait toujours une image, et elle l'avait même fait graver sur son cachet.

Saint Gérard, évêque, fit dresser un autel magnifique en l'honneur de la Mère de Dieu, et il y avait de vénérables vieillards entretenus pour faire briller de l'encens sans aucune interruption tout le long des jours et des nuits devant ce saint autel.

Tous les samedis étaient comme autant de jours solennels, où l'on faisait l'office de la souveraine du ciel et de la terre à neuf leçons, et tous les jours après matines et vêpres ce grand prélat menait processionnellement son clergé en ce lieu tout dédié à l'honneur de sa chère maîtresse, pour y chanter ses louanges, de sorte qu'en cette église tous les jours étaient comme autant de fêtes de la glorieuse Vierge. La bienheureuse Marie d'Oignies faisait souvent onze cents génuflexions en l'honneur de la Mère de Dieu pendant le jour et la nuit, et accompagnant le tout de trois cents coups de discipline, elle allait visiter une de ses chapelles, marchant à pieds nus au milieu de l'hiver et parmi les glaces, elle y veillait toute la nuit en oraison, et passait plusieurs jours sans manger.

Il y a bien des esprits qui auraient trouvé à redire à la conduite de saint Gérard, et aux dévotions de ces bienheureuses ; mais les anges et le ciel les ont hautement approuvées ; car il est vrai que nous devons du respect à ce qui est saint, quand nous ne serions pas en état de le pratiquer : et c'est ce qui doit être observé à l'égard de la dévotion du saint esclavage.

CHAPITRE VII

Les Souverains Pontifes et prélats de l'Église approuvent la dévotion de l'esclavage de la sainte Vierge, et accordent quantité d'indulgences en sa faveur


La dévotion de l'esclavage de Notre-Dame ayant été entretenue durant plusieurs siècles par la ferveur des particuliers, enfin l'Église s'est déclarée sur une pratique si sainte, ayant été approuvée par nos saints Pères les Papes, et par un grand nombre de très illustres prélats, et ayant été reçue par un consentement extraordinaire des fidèles.

De prime abord qu'elle commença d'éclater davantage, aussitôt elle ne manqua pas d'avoir ses contradictions ; plusieurs personnes d'esprit et de piété y trouvant à redire (car c'est l'ordinaire des affaires de Dieu de ne s'établir que par les contradictions) ; mais la divine Providence, qui conduit toutes choses avec autant de force que de suavité, se servit de ces oppositions pour son établissement : car les raisons que l'on objectait, ayant donné lieu à l'examen sévère et exact qu'en firent plusieurs graves théologiens par le commandement des évêques, elle lui procura les justes approbations que lui donnèrent ces grands hommes avec tous les témoignages qu'on pouvait souhaiter en une telle rencontre.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE VII

Les Souverains Pontifes et prélats de l'Église approuvent la dévotion de l'esclavage de la sainte Vierge, et accordent quantité d'indulgences en sa faveur


Le P. Cornelius a Lapide, aussi recommandable pour sa grande piété que pour sa rare doctrine, qui a obligé toute l'Église par ses dévots et savants Commentaires sur l'Écriture, fut un des premiers qui eut la commission d'examiner cette dévotion : ce qu'il fit avec soin ; et l'ayant fait, il lui donna des louanges dignes de sa piété.

L'archevêque de Cambrai donna la même charge au P. Herman Hugues, de la Compagnie de Jésus, personnage assez connu par sa vertu et par sa science ; mais l'estime qu'en fit ce Père fut si grande que ce prélat voulut lui-même être du nombre des associés à cette dévotion, et en bénir, publiquement les chaînes.

Le révérendissime Paul Budot, évêque d'Arras, s'appliqua lui-même à examiner sérieusement les écrits qui en avaient été composés, et il y trouva tant de solidité, tant d'avantages pour le service de Dieu, que, non content de l'approuver, il donna des indulgences, et manda à ses doyens et curés, aux prédicateurs et confesseurs de travailler fortement à son établissement en tous les lieux de sa juridiction.

Ensuite les Pères de la Compagnie de Jésus présentèrent, au nom de leurs congrégations de Cologne, un petit livre qu'ils avaient fait de cette dévotion à leur archevêque, qui leur donna une ample approbation ; par laquelle il reconnaît que cette dévotion est fort ancienne et solide, et hautement louée par le B. cardinal Pierre Damien, et que du temps même de ce très pieux cardinal, elle avait été reçue en plusieurs parties du monde, et il commanda à tous ses curés de l'avancer selon leur pouvoir, et à tous prédicateurs de prêcher en public, et de dire en particulier qu'il n'y avait rien de contraire aux sacrés canons ou à la véritable piété, et de détromper tous ceux qui s'imagineraient qu'elle serait ou superstitieuse ou moins approuvée.

L'archevêque de Malines, Jacques Boonen, Gaspard Nemius, évêque d'Anvers, Antoine Triest, évêque de Gand, donnèrent leur approbation à cette dévotion, la louèrent hautement et voulurent être du nombre des esclaves. Mais enfin le Saint-Siège l'a autorisée et accordé de grandes indulgences aux associés.

Le Pape Grégoire XV donna des indulgences aux esclaves de Notre-Daine, et le Pape Urbain VIII, ayant été consulté sur les marques extérieures des petites chaînes que les esclaves portaient, approuva une si louable ferveur, et donna une bulle le 20e jour de juillet 1651, qui commence Cum sicut accepimus, par laquelle il accorde de grandes indulgences à ces captifs de la bienheureuse Vierge, car c'est ainsi qu'il les nomme, et permet d'en ériger des confréries.

Les Pères Augustins déchaussés de Provence, voulant établir à Marseille une assemblée d'esclaves de Notre-Dame, se sont adressés à notre Saint-Père le Pape Alexandre VII, qui â expédié une bulle le 23e jour de juin 1658, comme nous l'avons déjà dit, par laquelle, outre les indulgences que leur avait accordées Urbain VIII, il fait les esclaves de Notre-Dame participants de toutes celles qui sont accordées à la grande confrérie de Notre-Dame du Pilier à Sarragosse.

Plusieurs prélats ont fait paraître leur zèle pour le saint esclavage ; accordant quarante jours d'indulgences au jour de l'entrée en association et au jour de la rénovation qui se fait tous les ans ; vingt jours aussi d'indulgences pour tous les jours que l'on portera les chaînettes, pour autant de fois que les esclaves mortifieront quelques-uns de leurs sens ou résisteront à quelque tentation ; dix jours à chaque fois qu'ils réciteront l'oraison par laquelle on s'offre à la Mère de Dieu en qualité d'esclave, ou qu'ils feront quelque aumône pour marque de leur servitude, ou qu'ils béniront la table et rendront grâces à Dieu après leur repas, ou enfin lorsqu'ils prononceront ces paroles, Ave, Maria, en se saluant, et qu'ils les écriront au commencement de leurs lettres.

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Les religieux du couvent de l'hôpital de la Charité, au faubourg Saint-Germain, de Paris, servant les pauvres malades, jour et nuit, avec une charité infatigable, à l'imitation du bienheureux Jean de Dieu, leur glorieux fondateur, qui, par une folie très sage, s'étant élevé à la plus haute science des saints, a paru un prodige de la grâce, dans nos derniers siècles ; ces bons religieux, dis-je, ont rendu, par leur piété, leur maison grandement recommandable.

Mais elle est encore très considérable par le concours des peuples, qui y viennent rendre leurs vux à la majesté divine, et y faire leurs dévotions : Feu M. Bernard, prêtre, dont la mémoire est en bénédiction, avait choisi ce lieu saint, par une inspiration divine, pour y pratiquer les actions éminentes de cette rare piété, qui a fait, en nos jours, l'admiration de tout Paris ; et, l'ayant aimé en sa vie, il n'a pas voulu en être séparé en sa mort, ayant désiré que son corps y fût enterré, et y demeurant toujours en esprit ; comme il est facile de juger par les merveilles que la toute-puissance de Dieu y opère en faveur de ceux qui en implorent les charitables secours.

Mais il faut encore dire que ce lieu est très célèbre par la confrérie de l'esclavage de la très sainte Mère de Dieu, qui y est établie avec beaucoup de bénédiction.

Les grandes indulgences que le Saint-Siège y a concédées marquent encore fortement ce que nous avons déjà dit, combien cette dévotion est approuvée du Siège apostolique, et le Saint-Père, y accordant des grâces si précieuses, fait assez voir le désir qu'il a que les fidèles s'y enrôlent, et se mettent du nombre des glorieux captifs de la Mère de Dieu.

J'ai estimé que Dieu tout bon, et sa très sainte Mère, seraient glorifiés de mettre ici ces indulgences, que notre Saint-Père le Pape Alexandre VII a concédées aux confrères et surs de ladite association de l'esclavage de la reine du ciel, établie dans ce couvent et hôpital des religieux de la Charité du faubourg Saint-Germain, de Paris.

1. Premièrement, tous les fidèles Chrétiens de l'un et l'autre sexe, lesquels entreront ci-après dans ladite confrérie, gagneront l'indulgence et la rémission plénière de tous leurs péchés, le premier jour de leur entrée en icelle, pourvu, qu'étant vraiment pénitents et confessés, ils reçoivent le très-saint sacrement de l'Eucharistie.

2. Les mêmes confrères et surs étant à l'article de la mort vraiment pénitents et confessés, et ayant reçu la sacrée communion ; ou, s'ils ne peuvent faire cela, étant au moins contrits, et invoquant dévotement de bouche, s'ils peuvent, ou au moins de coeur, le nom de Jésus, gagneront la même indulgence plénière.

3. Item. Les mêmes qui, étant vraiment pénitents et confessés et repus de la sacrée communion, visiteront dévotement, tous les ans, l'église, chapelle ou oratoire de ladite confrérie, au jour et fête de l'Annonciation de la bienheureuse et immaculée Vierge Marie, qui est la fête particulière du saint esclavage, depuis les premières vêpres jusqu'au soleil couché de ladite fête, et pareillement tous les troisièmes dimanches de chaque mois, et y feront de saintes prières à Dieu, pour la concorde entre les princes chrétiens, l'extirpation des hérésies, et l'exaltation de notre mère sainte Église, gagneront aussi l'indulgence plénière.

Source : Livres-mystiques.com

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4. Lorsque lesdits confrères et soeurs aussi vraiment pénitents et confessés, et repus de la sacrée communion, visiteront l'église, chapelle ou oratoire de ladite confrérie, et y prieront, comme il est dit, aux jours et fêtes de la Conception, de la Nativité, de la Purification et Assomption de la sainte Vierge, ils gagneront chaque jour des susdits qu'ils feront cela, sept ans et autant de quarantaine d'indulgences.

5. Mais chaque fois qu'ils assisteront aux messes et offices divins qui se célébreront ou réciteront dans ladite église, chapelle ou oratoire ou aux assemblées publiques ou particulières de la même confrérie, qui se tiendront ou feront ; ou lorsqu'ils recevront les pauvres, ou qu'ils mettront la paix entre les ennemis, ou la feront mettre, ou la procureront ; comme aussi, lorsqu'ils accompagneront à la sépulture le corps des défunts, soit des confrères et soeurs ou d'autres, ou se trouveront à quelque procession que ce soit, qui se fasse avec la licence de l'ordinaire, ou quand on porte le saint sacrement de l'Eucharistie, soit aux processions, soit aux malades ou autrement, en quelque lieu et manière que te puisse être, ou, étant empêchés, si, au signe de la cloche qu'on fait pour cela, ils disent une fois l'Oraison dominicale ou la Salutation angélique, ou même s'ils récitent cinq fois la susdite Oraison et Salutation pour les âmes des confrères et soeurs susdits, ou s'ils remettent quelque dévoyé au chemin de salut, ou s'ils enseignent les commandements de Dieu et les choses qui appartiennent au salut à ceux qui ne les savent pas, ou s'ils font quelque autre œuvre que ce soit de piété ou de charité, ils gagneront autant de fois pour chacune desdites oeuvres soixante jours d'indulgence.

Il y a encore d'autres indulgences accordées par le Pape Clément VIII, lesquelles ont été confirmées par le Pape Urbain VIII.

1 Tous ceux et celles qui porteront sur soi le chapelet ou couronne de douze Ave, Maria et trois Pater noster, au nom des douze privilèges que la sainte Vierge a reçus de Dieu, ayant au bout les fers en signe de l'esclavage.

2. Qui la dira tous les jours, autant de fois qu'il la dira gagnera cent jours d'indulgence.

3. Qui, les jours et fêtes de la sainte Vierge, confessé et communié, dira ladite couronne, gagnera indulgence plénière et rémission de tout péché.

4. Qui, les samedis, confessé et communié, la dira, gagnera mille ans d'indulgence.

5. Qui, le jour de la fête de l'Annonciation de la sainte Vierge, fête principale de l'esclavage, confessé et communié, visitera une église ou chapelle de la sainte Vierge, gagnera toutes les indulgences concédées ce jour-là aux églises qui sont dedans et dehors la ville de Rome.

6 Qui, le jour qu'il sera reçu à cette sainte association des esclaves de la sainte Vierge, confessé et communié, s'offrira à la sainte Vierge, et dira l'oraison de l'esclavage, gagnera indulgence plénière et rémission de tout péché.

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7. Et tous les autres jours qu'il la dira, gagnera cent ans d'indulgence.

8. Qui, après avoir dit ladite couronne, dira un Pater noster et un Ave, Maria, pour notre Saint-Père le Pape et pour l'heureux état de la sainte Église, gagnera la rémission de la troisième partie de ses péchés.

9. Qui, à l'heure de la mort, dira : « Jésus, Maria, je suis esclave de Jésus et de Marie », gagnera indulgence plénière.

CHAPITRE VIII

La dévotion de la sainte Vierge est prouvée par les saints Pères, l'autorité des conciles, l'usage de l'Église et la conduite de Dieu même


Ce n'est pas une chose nouvelle que la dévotion à l'immaculée Mère de Dieu ; elle est aussi ancienne que le christianisme, et les saints Pères enseignent qu'elle l'a même précédé, disant que la glorieuse Vierge a été le sujet des désirs et des soupirs des patriarches et des prophètes.

Les religieux du sacré ordre du Carmel tiennent par tradition que leur Père, saint Elie, en a eu une connaissance très claire, que le mystère même de son Immaculée Conception lui fut révélé, qu'il en inspira la dévotion aux enfants des prophètes ses successeurs, et que, dès ce temps-là, tant de siècles auparavant la venue de Notre-Seigneur, le Carmel a commencé de révérer avec de grands honneurs celle qui en devait être la dame patronne.

L'on rapporte aussi que le prophète Jérémie en a eu les lumières très grandes, et qu'il en fit faire même une image que l'on garde encore aujourd'hui, et que la célèbre église de Notre-Dame du Puy prétend avoir en sa possession.

L'Histoire de Chartres nous apprend que les druides honoraient longtemps auparavant l'incarnation du Verbe, sa très pure Mère ; qu'ils en avaient fait faire une image avec cette inscription : À la Vierge qui doit enfanter.

L'on tient que c'est encore la même image qui est gardée avec tant de respect en la chapelle de Notre-Dame de Chartres, un des lieux les plus dévots de notre France.

Mais ce qui est admirable, c'est que Dieu faisait plusieurs miracles à l'occasion de l'image de la Vierge qui devait enfanter, lorsque même elle n'était pas encore, et parmi les ténèbres d'un peuple si peu éclairé.

Ces théologiens, qui estiment que Dieu non seulement fit connaitre aux anges le dessein de l'incarnation du Verbe, mais encore la Vierge qu'il devait prendre pour sa Mère, enseignent ensuite que les bons anges s'étant soumis aux ordres de Dieu, et à la Vierge qu'il leur donnait pour souveraine, à raison de sa maternité, et, au contraire, les mauvais anges n'ayant pu souffrir qu'une pure créature fût élevée au-dessus de leur nature angélique, l'on peut soutenir que la soumission que les bons lui ont rendue a été une occasion de leur félicité, comme le défaut de respect une occasion de la perte des esprits rebelles.

Ainsi l'on peut dire que, dès l'origine du monde, et dans le ciel même, la dévotion de la sainte Vierge, en quelque manière, a eu son commencement.

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La dévotion de la sainte Vierge est prouvée par les saints Pères, l'autorité des conciles, l'usage de l'Église et la conduite de Dieu même


Les premiers Chrétiens avaient une dévotion si grande pour cette digne Mère du grand roi Jésus, qu'ils venaient à Jérusalem des lieux les plus éloignés pour avoir le bonheur de la voir ; mais, comme plusieurs ne pouvaient pas faire un si long voyage, quoiqu'ils en eussent un très grand désir, saint Luc fit divers tableaux de la sainte Vierge pour satisfaire à leur dévotion.

Saint Pierre, prince des apôtres et le chef de tous les premiers Chrétiens, consacra une chapelle à Tortose en son honneur.

Albert le Grand estime que le disciple très-aimant, saint Jean l'évangéliste, parmi les hauts mystères qu'il a proposés en son Apocalypse, a eu un dessein particulier d'y faire voir, sous diverses figures et emblèmes, les excellences et grandeurs de sa très chère Mère ; et que ce qu'il a dit de ce trône admirable de Dieu, de cet autel mystérieux de cette princesse revêtue d'un soleil et couronnée d'étoiles, se doit entendre de Marie mère de Jésus-Christ.

Aussi, quoique tous les saints apôtres, comme parle saint Ildefonse, lui aient porté un singulier respect, et qu'ils lui aient rendu toutes sortes de devoirs, néanmoins saint Jean l'a chérie et honorée jusqu'à la fin de sa vie plus spécialement que les autres.

C'était ce saint, comme son enfant bien-aimé, qui introduisait les fidèles en sa présence : c'est ce que nous assure de lui-même le glorieux saint Denis par ces paroles : « Saint Jean, le prince des évangélistes et prophètes, qui, vivant sur la terre, reluit comme un soleil dans les cieux, m'ayant conduit en la présence de cette incomparable Vierge, je me sentis environné extérieurement, et pénétré intérieurement d'une lumière si admirable, et comblé d'une telle douceur et suavité, que mon corps ni mon esprit ne pouvaient supporter une telle félicité, de telle sorte que je suis presque tombé en défaillance.

J'atteste Dieu, qui était présent en cette Vierge, que, si la doctrine ne m'eût assuré du contraire, je l'eusse prise pour une divinité revêtue d'un corps mortel. »

Saint Grégoire Thaumaturge ayant été instruit de saint Jean l'Évangéliste par le commandement de la Mère de Dieu, qui lui parurent tous deux au milieu d'une grande gloire en sa chambre, sur la diversité des opinions qui pour lors troublaient la tranquillité de l'Église touchant ce qu'il devait croire, il ne faut pas s'étonner s'il a témoigné tant de reconnaissance envers sa chère bienfaitrice, invitant toute l'Église aux sentiments de vénération pour une si grande princesse ; et il déclare, en son second discours de l'Annonciation, que tous ceux qui auront une dévotion sincère vers la sainte Vierge, et qui aimeront son incomparable pureté et sainteté, jouiront d'une grâce angélique, et que c'est par elle que la très sainte et consubstantielle Trinité est comme dans le monde.

Saint Basile, en sa liturgie, ordonne qu'un prêtre et un diacre, auparavant que l'évêque sorte de la sacristie, le précède comme ses hérauts, et que le diacre parlant au peuple s'écrie à haute voix : Souvenons-nous de la très sainte et immaculée Vierge Marie, Mère de Dieu, notre souveraine dame.

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La dévotion de la sainte Vierge est prouvée par les saints Pères, l'autorité des conciles, l'usage de l'Église et la conduite de Dieu même


Saint Ambroise (De virginib., 1. II) propose la sainte Vierge à toutes les personnes qui se veulent consacrer à Dieu, comme un très parfait original de toutes les vertus ; et il dit, en un autre lieu, qu'elle avait une grâce si abondante et si admirable, que non-seulement sa virginité était en assurance parmi les plus insolents, mais que même elle inspirait par ses sacrés regards l'amour de la pureté à ceux sur qui elle portait ses yeux.

La grande confiance que ce Père avait en sa protection, lui a fait implorer l'assistance de ses intercessions en divers endroits de ses ouvrages.

Mais si la qualité de mère demande toute sorte de devoirs et imprime dans les coeurs toutes les plus douces tendresses de l'amour, saint Augustin invitant les fidèles à la considérer comme leur bonne mère, il voulait qu'ils eussent pour elle tous les sentiments d'une cordiale dévotion.

Elle est la mère, dit cet excellent docteur, dans le livre De la sainte virginité, de tous les membres de Jésus-Christ, c'est-à-dire tous les Chrétiens, d'autant que par son incomparable charité elle a coopéré d'une manière très excellente à ce que les fidèles prissent naissance dans l'Église.

Saint Ildefonse, traitant de la virginité de notre glorieuse Dame déclare qu'il désire avec fidélité d'être serviteur de la Mère, pour avoir l'honneur d'être un dévot serviteur du Fils.

Saint Jean Damascène, au discours premier De la mort de la Mère de Dieu, déclare qu'il attache à ses pieds sacrés, son âme comme une ancre très ferme, et qu'il lui dédie et consacre son esprit, son âme et son corps, et enfin tout ce qu'il est.

Saint Bonaventure, sur ces paroles du Psaume (CXXXII, 2), Sicut oculi ancillae, enseigne que toutes les âmes fidèles sont les servantes de l'auguste Reine du paradis et même de toute l'Église universelle.

« Les yeux de cette servante », s'écrie-t-il, « doivent toujours être aux mains de sa maîtresse, parce que les yeux de toute l'Église doivent toujours regarder les mains de Marie : c'est par les mains de cette Dame que nous possédons tout le bien que nous avons. »

Et il cite saint Bernard en témoignage de la vérité qu'il avance, qui soutient que Dieu ne fait aucun bien aux hommes, qu'il ne passe par les mains de la très pure Vierge.

« Nous devons, dit Richard de Saint-Laurens, au livre second des Louanges de la Vierge, nous attacher inviolablement à son saint service ; c'est un conseil sans erreur, de nous lier à ses chaines, et de tourner toutes les pensées et désirs de nos coeurs vers elle. »

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Saint Bernard, dont la langue et la plume ne font que couler le miel et le lait d'une dévotion remplie de toutes les tendresses qu'un amour sacré peut donner, se surpasse soi-même et est tout triomphant quand il parle de sa bonne Mère ; aussi dit-il qu'il n'y a rien qui lui ravisse tant le coeur, que quand il s'agit de traiter de ses louanges.

C'est pour ce sujet, que ne trouvant aucun moment libre pendant la journée à causes de continuelles occupations, il se retranchait une partie du peu de temps qu'il donnait la nuit au repos, pour pouvoir écrire de ses grandeurs, n'ayant rien de plus cher ni de plus doux que de penser tout à son aise à Marie, le digne objet de ses plus tendres affections.

Tantôt donc il dit que ses grandeurs sont inouïes, et que pouvant appeler Dieu son fils, nul des anges n'oserait parler de la sorte ; que c'est une élévation qui n'a jamais eu ni n'aura jamais sa pareille, d'avoir ce Dieu pour sujet ; que saint Joseph non-seulement selon son sentiment, mais encore celui des saints Pères, s'est voulu retirer d'elle, ne s'estimant pas digne de demeurer avec une si parfaite créature, qu'il ne regardait qu'avec une sainte horreur de la présence de Dieu en elle : tantôt il assure qu'elle n'est pas seulement touchée du feu du divin amour, mais qu'elle en est de tous côtés couverte, environnée, embrasée, et toute consommée en ses flammes ; quelquefois, que son chef aimable et précieux est bien digne d'être couronné d'étoiles, et qui, brillant plus que les astres, leur donne plutôt une nouvelle splendeur qu'il n'en reçoit de leur part ; que la région céleste est devenue plus lumineuse par les irradiations de cet astre virginal ; et d'autrefois, qu'elle est après Jésus, notre médiatrice ; et que si l'on examine bien toute l'histoire évangélique, il n'y a jamais eu en elle la moindre apparence de rigueur.

Mais son béni coeur a toujours été rempli de douceur, d'amour, de piété et de Miséricorde. Elle est faite toute à tous, dit ce dévot saint, elle ouvre à tous le sein de sa Miséricorde, afin que tous reçoivent de sa plénitude : le captif y trouve sa rédemption, le malade sa guérison, le triste sa consolation, le pécheur sa rémission, le juste la grâce, l'ange la joie, toute la très-sainte Trinité sa gloire, et la personne du Fils reçoit d'elle la substance de sa chair humaine.

Hélas ! Mais que serions-nous sans elle ? Si nous ôtons du ciel cette étoile, que restera-t-il sinon une ombre de mort, une nuit très obscure et fâcheuse ?

Ayons donc un amour et une vénération toute singulière pour Marie ; recourons à elle de toutes les affections de nos coeurs ; car telle est la volonté de celui qui a voulu que nous eussions tout par Marie : que cet aimable nom ne sorte point de notre bouche, et qu'il ne s'éloigne jamais de notre coeur.

Saint Bernardin de Sienne, étant grandement fatigué par ses fonctions apostoliques, ne trouvait rien qui lui récréât l'esprit plus agréablement que quelque lieu solitaire où il pût penser à loisir à sa chère maîtresse, et donner une liberté tout entière à son coeur de soupirer tout à l'aise en son amoureuse présence.

Saint Anselme publie que l'honneur de la servir est quelque chose de plus glorieux que de commander aux nations et d'avoir l'empire du monde.

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Mais enfin, qu'un vicaire de Jésus-Christ parle, c'est-à-dire celui de la bouche duquel Dieu se sert pour nous enseigner ses vérités.

C'est le saint Pape Grégoire VII, honoré de miracles après sa mort, en une lettre qu'il adresse à la princesse Mathilde, dont il prenait un soin particulier pour les services qu'elle avait rendus à l'Église contre les schismatiques.

Le moyen qu'il lui donne pour son salut est d'avoir une dévotion spéciale à la sainte Vierge, et lui assure que l'avant mise sous sa protection, il l'y met encore, et qu'il ne désistera jamais de l'y mettre.

Les conciles généraux nous peuvent apprendre les véritables sentiments de l'Église touchant l'honneur qui est dû à la très sainte Vierge ; mais particulièrement celui d'Éphèse, qui est le troisième concile général, et l'un des quatre que saint Grégoire le Grand respectait comme les quatre évangélistes.

Il est bien difficile d'entendre ce qui se passa en ce temps-là pour la défense de l'honneur de notre aimable Souveraine sans être sensiblement touché, à peine peut-on contenir les larmes qu'une sainte joie donne. Pour moi, j'avoue que je n'y puis penser sans en avoir le coeur puissamment attendri :

je suis témoin des mouvements extraordinaires de joie et de tendresse qui ont paru dans les coeurs de personnes qui composaient de saintes assemblées où l'on prêchait l'histoire de ce concile, concile sacré à qui l'Esprit de Dieu donna une force admirable contre les ennemis de la Mère de Dieu, et un zèle indicible pour soutenir ses divins intérêts.

Ce qui suit est en partie tiré de l'excellent Livre de la dévotion à la sainte Vierge, composé par Mgr Abely, évêque de Rodez.

L'infâme Nestorius, selon l'ordinaire des hérétiques, se servant de ruses diaboliques pour ôter à la sainte Vierge la qualité de Mère de Dieu, de prime-abord il déguisait ses desseins, et se servant du même mot que les catholiques, il transposait un accent, dont la transposition changeait entièrement le sens du terme ; car de la façon qu'il le mettait, il voulait dire Marie, fille de Dieu, au lieu de Marie, mère de Dieu.

De plus, voulant connaître si sa doctrine trouverait quelque lieu dans les esprits des peuples, si une fois elle leur était ouvertement prêchée, il se servit d'un prêtre qui était son confident, nommé Anastase, pour la publier en ses sermons.

Il tâche de surprendre les magistrats, il gagne par ses libéralités les officiers de l'empereur, il compose plusieurs traités et cahiers volants remplis de faussetés et d'artifices, et néanmoins les colore d'un spécieux prétexte de soutenir la vérité et de défendre l'honneur de Dieu, il les fait répandre en diverses provinces par ses émissaires, et en envoie particulièrement aux solitaires et monastères qui florissaient en sainteté, se persuadant que s'il pouvait les séduire, la réputation de leur vertu en attirerait plusieurs à son parti.

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CHAPITRE VIII

La dévotion de la sainte Vierge est prouvée par les saints Pères, l'autorité des conciles, l'usage de l'Église et la conduite de Dieu même


Mais à même temps que le malheureux Anastase eut prêché en la grande église de Constantinople, que Marie n'était pas mère de Dieu, tous les assistants furent saisis d'horreur.

Il leur semblait entendre non la voix d'un homme, mais celle d'un démon ; un murmure s'élève, tout le peuple s'écrie, et demande justice au patriarche Nestorius, qui tâche par ses artifices d'apaiser les esprits ; mais ayant fait monter en chaire l'évêque Dorothée, qui prononça publiquement que la qualité de mère de Dieu n'était pas due à la très sainte Vierge, et Nestorius ayant déclaré qu'il avait parlé par ses ordres, c'est une chose bien remarquable que la consternation du peuple de cette grande ville.

Il sort de l'église, court par les rues, met l'alarme partout, crie contre Nestorius et ses suppôts. Tout ce grand peuple était tellement indigné du blasphème qui avait été prononcé contre leur glorieuse Dame, qu'il faisait tout et n'oubliait rien pour y apporter quelque remède.

L'on vit pour lors sortir de leurs retraites de vénérables vieillards qui avaient blanchi dans leurs solitudes, et paraître au milieu des troupes nombreuses de la grande ville de Constantinople pour se jeter aux pieds du patriarche, et lui présenter leurs requêtes ; mais cet impie après avoir tâché de surprendre leur simplicité par ses artifices, et voyant leur fermeté en la vraie foi, les fait mener en prison par ses satellites, et leur fait souffrir quantité de tourments.

Pour lors on vit non-seulement les solitaires, mais plusieurs ecclésiastiques, plusieurs laïques être battus à coup de soufflets, souffrir des affronts ignominieux pour la querelle de la très pure Vierge ; on vit les cachots remplis de ces illustres confesseurs de l'honneur de la Mère de Dieu, qui mettaient toute leur gloire en leurs chaines, et surabondaient de joie au milieu de leurs fers.

Cependant, saint Cyrille, un des plus zélés dévots de la mère de Dieu qui fut jamais, que les fidèles serviteurs de Marie doivent prendre pour un des plus grands saints de leur dévotion (l'ordre des Carmes en fait la fête le 28e jour de janvier), fit tant par ses instances envers le Pape et l'empereur qu'un concile général fut convoqué en la ville d'Éphèse, en la grande église dédiée sous le nom de la très sainte Vierge, où les Pères du concile étant demeurés toute la journée, leur zèle les portant à travailler incessamment pour une affaire de telle conséquence, il n'est pas possible d'exprimer la ferveur que le peuple fit paraître pour sa sainte patronne.

Depuis le matin jusqu'au soir il attendait aux portes de l'église toutes les autres occupations cessèrent, les boutiques demeurèrent fermées : tout ce bon peuple, oubliant ses nécessités, ne pensait qu'aux intérêts de la très sainte Vierge, qu'il respectait avec une dévotion particulière, ayant pendant sa vie honoré la ville d'Éphèse de sa présence, y ayant fait quelque séjour avec saint Jean le disciple bien-aimé de Jésus-Christ.

Enfin, la nuit étant arrivée, et les portes de l'église étant ouverte, le grand Cyrille, légat du Saint-Siège, parut à la tête de plus de deux cents évêques, et fit lire publiquement la sentence de condamnation contre l'impie Nestorius.

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CHAPITRE VIII

La dévotion de la sainte Vierge est prouvée par les saints Pères, l'autorité des conciles, l'usage de l'Église et la conduite de Dieu même


« Nous avons, disait ce saint patriarche, condamné ce nouveau Judas, nous l'avons privé de tout grade et dignité ecclésiastique. » À ces paroles l'on entendit de grands cris de joie et d'allégresse, dont l'on commença de faire retentir les airs de toutes parts. L'on criait : L'ennemi de la Vierge est terrassé, vive la grande, l'auguste, et toujours victorieuse Mère de Dieu.

L'on prononçait toute sorte d'exécrations contre Nestorius, l'on donnait mille bénédictions au glorieux Cyrille et à tous les autres prélats ; l'on conduisit les Pères en leurs maisons avec des flambeaux, et les dames faisaient brûler des parfums dans les rues par où ils devaient passer.

On alluma des feux de joie ; partout on ne parlait que des victoires de la Mère de Dieu ; c'était le sujet de tous les entretiens, et il semblait qu'une nouvelle vie eût été rendue à ce peuple, qui estimait l'injure faite à la Mère de Dieu pire que la mort même.

Les saints abbés et ermites sortirent de leurs cellules, et entre autres le célèbre moine Dalmatius, qui depuis quarante-huit ans était enfermé dans son monastère, y alla avec les autres par un ordre même exprès qui lui fut donné du ciel, et tous chantaient des hymnes et cantiques en action de grâces du jugement du concile. L'on peut dire que jamais décret de l'Église n'a été reçu avec tant de joie.

Comme la superbe des hérétiques s'augmente toujours, Nestorius au lieu de se soumettre au concile, en fait intercepter les lettres, pour empêcher qu'on ne sût dans Constantinople ce qui s'y était passé, et en même temps écrit à l'empereur contre les Pères, et très particulièrement contre saint Cyrille ; et pour mieux couvrir sa perfidie, il proteste qu'il veut garder inviolablement les décrets du concile de Nicée, puis se plaint d'avoir été malicieusement condamné par quelques évêques portés de haine et d'envie, en un concile que l'on avait tenu contre les formes ordinaires, sans lui donner aucun temps pour se justifier.

L'empereur, ayant été surpris de la sorte, envoie un de ses principaux seigneurs à Éphèse, qui fit arrêter saint Cyrille, et le vénérable Memnon, évêque de cette ville d'Éphèse, qui se crurent bienheureux de se voir en prison pour la cause de celle qui nous a tous tirés de la captivité de l'enfer.

Cependant les Pères, voyant toutes les avenues fermées par les soldats qui soutenaient Nestorius, chargèrent un fidèle catholique de leurs lettres qui, pour n'être découvert, se déguise en pauvre et met toutes ses dépêches dans un bâton creusé, et ainsi arrive heureusement à Constantinople.

Ces lettres ayant découvert les impostures de l'hérésiarque, l'empereur ordonna que tout ce qui avait été résolu dans le concile serait exécuté, et fit un édit par lequel, pour abolir entièrement la mémoire honteuse de ce malheureux, il commanda que le nom de Nestorius serait effacé de tous les livres, et que quand on parlerait de ses sectateurs, on ne les appellerait pas nestoriens, mais simoniens.

Il ne fut plus permis de lire ou retenir ses livres ; et, après avoir été banni dans les déserts de l'Afrique, sa langue fut rongée des vers, et la terre s'ouvrit sous ses pieds, pour l'abimer tout vivant dans les enfers.

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