Un jour, Un saint

Postez ici vos intentions de prière.
amidelamisericorde
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25 juin Saint Maxime de Turin

Message par amidelamisericorde »

Biographie
http://nominis.cef.fr/contenus/saint/13 ... Turin.html

La naissance du Précurseur de Saint Maxime de Turin Sermon 57

D'avance Dieu avait destiné Jean Baptiste à venir proclamer la joie des hommes et l'allégresse des cieux. De sa bouche, le monde a entendu tomber les paroles admirables qui annonçaient la présence de notre Rédempteur, l'Agneau de Dieu (Jn 1, 29). Alors que ses parents avaient perdu tout espoir d'obtenir une descendance, l'ange, messager d'un si grand mystère, l'a envoyé pour servir de témoin au Seigneur avant même de naître (Lc 1, 41) Il a rempli d'une joie éternelle le sein de sa mère, quand elle le portait en elle… En effet, dans l'Évangile, on lit ces paroles qu'Élisabeth dit à Marie : « Lorsque j'ai entendu tes paroles de salutation, l'enfant a tressailli d'allégresse au-dedans de moi. Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu'à moi ? » (Lc 1, 43-44)… Tandis que, dans sa vieillesse, elle s'affligeait de ne pas avoir donné d'enfant à son mari, soudain elle a mis au monde un fils qui était aussi le messager du salut éternel pour le monde entier. Et un messager tel que, dès avant sa naissance, il a exercé le privilège de son ministère futur quand il a répandu son esprit prophétique par les paroles de sa mère.

Puis, par la puissance du nom que l'ange lui avait donné d'avance, il a ouvert la bouche de son père fermée par l'incrédulité (Lc 1, 13.20). Lorsqu'en effet Zacharie était devenu muet, ce n'était pas pour le rester mais pour recouvrer divinement l'usage de la parole et confirmer par un signe venu du ciel que son fils était un prophète. Or, l'Évangile dit de Jean : « Cet homme n'était pas la Lumière, mais il était là pour lui rendre témoignage pour que tous croient par lui » (Jn 1, 7-8 Il n'était certes pas la Lumière, mais il était tout entier dans la lumière, celui qui a mérité de rendre témoignage à la Lumière véritable.

Source : christus-web.com

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
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26 juin Saint José Maria de Escriva

Message par amidelamisericorde »

Biographie
http://www.fr.josemariaescriva.info/sec ... ographique

Le sens de la souffrance
http://www.fr.josemariaescriva.info/art ... souffrance

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
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27 juin Saint Cyrille d'Alexandrie

Message par amidelamisericorde »

Biographie
http://nominis.cef.fr/contenus/saint/13 ... ndrie.html

Lettre de Saint Cyrille d'Alexandrie aux moines d'Egypte

... Je m'étonne qu'il y ait des gens pour poser cette question : faut-il, ou ne faut-il pas appeler la Sainte Vierge Mère de Dieu ? Car si Notre-Seigneur Jésus-Christ est Dieu, comment la Vierge qui l'a mis au monde ne serait-elle pas la Mère de Dieu ? C'est la croyance que nous ont transmise les saints apôtres, même s'ils ne se sont pas servis de ce terme. C'est l'enseignement que nous avons reçu des saints Pères. Et tout particulièrement notre Père de vénérable mémoire, Athanase, qui pendant quarante-six ans a illustré le siège d'Alexandrie, qui a opposé aux inventions des hérétiques impies une sagesse invincible et digne des apôtres, Athanase, qui a embaumé du parfum de ses écrits l'univers tout entier, à qui tous rendent témoignage pour son orthodoxie et sa piété, Athanase, au troisième livre du traité qu'il a composé sur la Trinité sainte et consubstantielle, appelle à plusieurs reprises la Sainte Vierge, Mère de Dieu. Je vais citer textuellement ses propres paroles : " La sainte Ecriture, nous l'avons fait remarquer bien souvent, se caractérise principalement en ceci, qu'elle rend au sujet du Sauveur un double témoignage. D'une part, il est le Dieu éternel, le Fils, le Verbe, le resplendissement et la sagesse du Père ; d'autre part, en ces derniers temps et pour notre salut, il a pris chair de la Vierge Marie, Mère de Dieu, et s'est fait homme. " Et un peu plus loin : " Il y a eu beaucoup de saints ; il y a eu des hommes exempts de tout péché : Jérémie a été sanctifié dès le sein maternel ; Jean, encore porté dans les entrailles de sa mère, a tressailli d'allégresse à la voix de Marie, la Mère de Dieu. " Ainsi parle cet homme considérable, si digne d'inspirer confiance, car il n'aurait jamais rien dit qui ne fût conforme aux saintes Écritures...

D'ailleurs l'Ecriture divinement inspirée déclare que le Verbe de Dieu s'est fait chair, c'est-à-dire s'est uni à une chair douée d'une âme raisonnable. A sa suite le grand et saint concile de Nicée enseigne que c'est le même Fils unique de Dieu, engendré de la substance du Père, par qui tout a été fait, en qui tout subsiste, qui pour nous autres hommes et pour notre salut est descendu des cieux, s'est incarné, s'est fait homme, a souffert, est ressuscité, et reviendra un jour comme juge ; le Concile nomme le Verbe de Dieu : le seul Seigneur Jésus-Christ. Et que l'on observe bien qu'en parlant d'un seul Fils, et en le nommant le Seigneur, le Christ-Jésus, le Concile déclare qu'il est engendré par Dieu le Père, qu'il est le Monogène. Dieu de Dieu, lumière de lumière, engendré, non créé, consubstantiel au Père... Et dès lors la Sainte Vierge peut être appelée à la fois Mère du Christ, et Mère de Dieu, car elle a mis au monde non point un homme comme nous, mais bien le Verbe du Père qui s'est incarné et s'est fait homme.

Mais, dira-t-on : " La Vierge est-elle donc mère de la divinité ? " A quoi nous répondons : Le Verbe vivant, subsistant, a été engendré de la substance même de Dieu le Père, il existe de toute éternité, conjointement avec celui qui l'a engendré, il est en lui, avec lui. Mais dans la suite des temps, il s'est fait chair, c'est-à-dire s'est uni une chair possédant une âme raisonnable, dès lors on peut dire qu'il est né de la femme, selon la chair. Ce mystère d'ailleurs a quelque analogie avec notre génération même. Sur la terre en effet les mères, d'après les lois mêmes de la nature, portent dans leur sein un fruit qui, obéissant aux mystérieuses énergies déposées par Dieu, évolue et finalement se développe en forme humaine ; mais c'est Dieu qui dans ce petit corps met une âme de la manière que lui seul connaît. " C'est Dieu qui façonne l'âme de l'homme ", dit le prophète. Or autre chose est la chair, autre chose est l'âme. Pourtant bien que les mères aient produit le corps seulement, on ne laisse pas de dire qu'elles ont mis au monde l'être vivant, corps et âme, et non point seulement une de ses parties. Nul ne dirait par exemple qu'Elisabeth est la mère de la chair (sarkotokos), qu'elle n'est pas la mère de l'âme (psychotokos) ; car elle a mis au monde Jean-Baptiste, avec son corps et son âme, cette personne unique, l'homme composé de corps et d'âme. C'est quelque chose de semblable qui se passe à la naissance de l'Emmanuel. II a été engendré, avons-nous dit, de la substance du Père, étant son Verbe, son Fils unique ; mais quand il a pris chair, et qu'il s'est fait Fils de l'homme, il n'y a, ce me semble, aucune absurdité à dire, et bien plutôt il est nécessaire de confesser, qu'il est né de la femme selon la chair. Exactement comme l'on dit que l'âme de l'homme naît en même temps que son corps, et ne fait qu'un avec lui, bien qu'elle en diffère complètement quant à la nature.

Epist. I, P.G., 77. (trad. E. Amann, Le dogme catholique dans les Pères de l'Eglise, Beauchesne, 1922.

Source : spiritualite-chretienne.com

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
Celia
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Re: Un jour, Un saint

Message par Celia »

Aussi aujourd'hui fête liturgique de Notre Dame du Perpétuel secours.
Résumé de l'histoire de cette icône ici: http://pages.videotron.com/amen/ndps.htm
Catherine
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Re: Un jour, Un saint

Message par Catherine »

Merci.
Une toute petite lumière et beaucoup d’Amour suffiront parfois pour accomplir des miracles".
amidelamisericorde
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Re: Un jour, Un saint

Message par amidelamisericorde »

Biographie
http://nominis.cef.fr/contenus/saint/14 ... -Lyon.html

2. LA LIBERTÉ HUMAINE

La loi de la liberté


Cette parole : «Que de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, et vous n'avez pas voulu! » illustrait bien l'antique loi de la liberté de l'homme. Car Dieu l'a fait libre, possédant dès le commencement sa propre faculté de décision, tout comme sa propre âme, pour user du conseil de Dieu volontairement et sans être contraint par celui-ci. La violence, en effet, ne se tient pas aux côtés de Dieu, mais le bon conseil l'assiste toujours. Et c'est pourquoi, d'une part, il donne le bon conseil à tous ; d'autre part, il a mis dans l'homme le pouvoir du choix, comme il l'avait fait déjà pour les anges — car ceux-ci sont raisonnables —, afin que ceux qui auront obéi possèdent en toute justice le bien donné par Dieu et gardé par eux, tandis que ceux qui n'auront pas obéi se trouveront dépossédés de ce bien en toute justice et subiront le châtiment mérité. Car Dieu, dans sa bonté, leur avait donné le bien; mais eux, au lieu de le garder avec un soin scrupuleux et de l'estimer à sa valeur, ont méprisé la suréminente bonté de Dieu. Pour avoir rejeté le bien et l'avoir en quelque sorte craché loin d'eux, ils encourront donc le juste jugement de Dieu, comme l'a attesté l'apôtre Paul dans l'épître aux Romains, lorsqu'il dit : « Méprises-tu les richesses de sa bonté, de sa patience et de sa longanimité, ignorant que la bonté de Dieu te pousse à la pénitence ? Par ton endurcissement et ton cœur impénitent, tu t'amasses un trésor de colère pour le Jour de la colère et de la révélation du juste jugement de Dieu. » « Mais en revanche, dit-il, gloire et honneur pour quiconque fait le bien. »

Dieu a donc donné le bien, comme en témoigne l'Apôtre, et ceux qui le font recevront gloire et honneur pour avoir fait le bien alors qu'ils pouvaient ne pas le faire, tandis que ceux qui ne le font pas subiront le juste jugement de Dieu pour n'avoir pas fait le bien alors qu'ils pouvaient le faire. Si, au contraire, c'était par nature que les uns fussent mauvais et les autres bons, ni ceux-ci ne seraient louables du fait qu'ils seraient bons, puisque tels ils auraient été créés, ni ceux-là ne seraient blâmables, puisqu'ils auraient été ainsi faits. Mais en fait tous sont de même nature, capables de garder et de faire le bien, capables aussi de le rejeter et de ne pas le faire : aussi est-ce en toute justice — déjà devant les hommes régis par de bonnes lois, et bien davantage encore devant Dieu — que les uns sont loués et reçoivent un digne témoignage pour avoir choisi le bien et y avoir persévéré, tandis que les autres sont blâmés et subissent un digne préjudice pour avoir rejeté le bien.

C'est pourquoi les prophètes exhortaient les hommes à pratiquer la justice et à faire le bien, comme nous l'avons longuement montré. Car une telle conduite était à notre portée, mais nous avions été plongés dans l'oubli par suite de notre grande négligence et nous avions besoin d'un bon conseil : ce bon conseil, Dieu, dans sa bonté, nous le procurait par les prophètes.

C'est pourquoi aussi le Seigneur disait : « Que votre lumière brille devant les hommes, pour qu'ils voient vos bonnes œuvres et glorifient votre Père qui est dans les cieux. » Et encore : « Prenez garde à vous-mêmes, de peur que vos cœurs ne s'alourdissent dans la débauche, l'ivrognerie et les soucis matériels. » Et encore : « Que vos reins soient ceints et vos lampes allumées ! Et vous, soyez semblables à des hommes qui attendent leur maître à son retour des noces, pour lui ouvrir lorsqu'il arrivera et frappera. Heureux ce serviteur que le maître, à son arrivée, trouvera agissant ainsi ! » Et encore : « Le serviteur qui connaît la volonté de son maître et ne la fait pas, sera battu d'importance . » Et encore : « Pourquoi me dites-vous : Seigneur, Seigneur! et ne faites-vous pas ce que je dis? » Et encore : « Si un serviteur dit en son cœur : "Mon maître tarde", et qu'il se mette à battre ses compagnons, à manger, à boire et à s'enivrer, son maître viendra un jour où il ne s'y attend pas, et il le retranchera et lui assignera sa part avec les hypocrites. » Et tous les textes analogues qui montrent le libre arbitre de l'homme et le conseil de Dieu : car celui-ci nous exhorte à la soumission envers lui et nous détourne de lui être infidèles, mais il ne nous fait pas violence pour autant. Même l'Evangile, en effet, il est loisible de ne pas le suivre, si l'on veut, encore que ce soit sans profit : car la désobéissance à Dieu et le rejet du bien sont au pouvoir de l'homme, mais comportent un préjudice et un châtiment non négligeables.
Et c'est pourquoi Paul dit : « Tout est loisible, mais tout n'est pas profitable » : il enseigne ainsi la liberté de l'homme, en vertu de laquelle tout est loisible, puisque Dieu ne le contraint pas ; et il souligne aussi l'absence de profit, afin que nous ne nous servions pas de la liberté pour voiler notre malice, car ce serait sans profit. Il dit encore : « Dites la vérité chacun à son prochain. » Et encore : « Qu'il ne sorte de votre bouche ni parole mauvaise, ni propos déshonnête, ni vain discours, ni bouffonnerie, toutes choses qui sont malséantes, mais plutôt une action de grâces. » Et encore : « Vous étiez autrefois ténèbres, mais maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur : conduisez-vous avec décence, en enfants de lumière, sans vous laisser aller aux orgies et aux beuveries, à la luxure et à l'impudicité, aux querelles et aux jalousies. » «Voilà ce que certains d'entre vous ont été ; mais vous avez été lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous avez été justifiés au nom de notre Seigneur. » S'il n'était pas en notre pouvoir de faire ou de ne pas faire ces choses, quelle raison aurait donc eue l'Apôtre, et bien avant lui le Seigneur lui-même, de nous conseiller de poser certains actes et de nous abstenir d'autres ? Mais l'homme est libre dans sa décision depuis le commencement — car Dieu aussi est libre dans sa décision, lui à la ressemblance de qui l'homme a précisément été fait — : aussi, en tout temps, lui est-il donné le conseil de garder le bien, ce qui s'accomplit par l'obéissance envers Dieu.

Et ce n'est pas seulement dans les actes, mais jusque dans la foi, que le Seigneur a sauvegardé la liberté de l'homme et la maîtrise qu'il a de soi-même : « Qu'il te soit fait selon ta foi », dit-il, déclarant ainsi que la foi appartient en propre à l'homme par là même que celui-ci possède sa décision en propre. Et encore : « Tout est possible à celui qui croit. » Et encore : « Va, qu'il te soit fait selon ta foi. » Et tous les textes analogues qui montrent l'homme libre sous le rapport de la foi. Et c'est pourquoi « celui qui croit en lui a la vie éternelle, tandis que celui qui ne croit pas au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui». C'est donc en ce sens que le Seigneur, tant pour montrer son bien à lui que pour signifier le libre arbitre de l'homme, disait à l'adresse de Jérusalem : « Que de fois ai-je voulu rassembler tes enfants comme la poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous n'avez pas voulu ! C'est pourquoi votre maison va vous être abandonnée. » Ceux qui contredisent cela introduisent un Seigneur impuissant et incapable de faire ce qu'il eût voulu, ou ignorant ceux qui sont « choïques » par nature et ne peuvent recevoir son incorruptibilité.

Liberté et mal

Mais, objecte-t-on, il n'aurait pas dû faire les anges tels qu'ils pussent désobéir, ni les hommes tels qu'ils devinssent aussitôt ingrats envers lui par là même qu'ils seraient doués de raison et capables d'examen et de jugement, et non — comme les êtres dépourvus de raison et de vie qui ne peuvent rien faire par leur propre volonté, mais sont traînés au bien par nécessité et par force — assujettis à une unique tendance et à un unique comportement, inflexibles et privés de jugement, incapables d'être jamais autre chose que ce qu'ils auraient été faits.
Dans une telle hypothèse, répondrons-nous, le bien n'aurait aucun charme pour eux, la communion avec Dieu serait sans valeur, et il n'y aurait rien de désirable dans un bien qui leur serait acquis sans mouvement ni souci ni application de leur part et aurait surgi automatiquement et sans effort; par suite, les bons n'auraient aucune supériorité, puisqu'ils seraient tels par nature plus que par volonté et qu'ils posséderaient le bien automatiquement et non par libre choix ; aussi ne comprendraient-ils même pas l'excellence du bien et ne pourraient-ils en jouir. Car quelle jouissance du bien pourrait-il y avoir pour ceux qui l'ignoreraient? Quelle gloire, pour ceux qui ne s'y seraient pas exercés ? Quelle assurance, pour ceux qui n'y auraient pas persévéré? Quelle couronne enfin, pour ceux qui n'auraient pas conquis celle-ci de haute lutte ?

Et c'est pourquoi le Seigneur a dit que le royaume des cieux est objet de violence, « et ce sont les violents, dit-il, qui s'en emparent», c'est-à-dire ceux qui, par la violence et la lutte, avec vigilance et promptitude, s'en saisissent. C'est pourquoi aussi l'apôtre Paul dit aux Corinthiens : « Ne savez-vous pas que dans les courses du stade tous courent, mais qu'un seul remporte le prix ? Courez de manière à le remporter. Or quiconque veut lutter s'abstient de tout : eux pour une couronne corruptible, nous pour une incorruptible. Pour moi, c'est ainsi que je cours, et non à l'aventure ; c'est ainsi que je combats, et non en frappant dans le vide. Au contraire, je meurtris mon corps et le réduis en servitude, de peur qu'après avoir prêché aux autres, je ne sois moi-même réprouvé. » Ainsi, cet excellent athlète nous invite au combat de l'incorruptibilité, pour que nous soyons couronnés et estimions précieuse cette couronne conquise de haute lutte et non surgie automatiquement ; et plus elle résultera pour nous de la lutte, plus elle aura de prix ; et plus elle aura de prix, plus nous l'aimerons éternellement. Car on n'aime pas de la même manière ce qui s'offre automatiquement et ce qui ne se trouve qu'à grand-peine. Ainsi donc, puisqu'il dépendait de nous d'aimer Dieu davantage, le Seigneur a enseigné et l'Apôtre a proclamé à sa suite que nous avions à le réaliser par une lutte. Au reste, il serait insaisissable pour l'esprit, un bien qui serait nôtre sans que nous ayons eu à nous y exercer. La vue non plus ne serait pas pour nous si désirable, si nous ne savions quel grand mal c'est de ne pas voir ; la santé aussi est rendue plus précieuse par l'expérience de la maladie, tout comme la lumière par le contraste des ténèbres et la vie par celui de la mort. Ainsi le royaume céleste est-il plus précieux pour ceux qui connaissent celui de la terre ; et plus il sera précieux, plus nous l'aimerons ; et plus nous l'aurons aimé, plus nous serons glorieux auprès de Dieu.
C'est donc pour nous que Dieu a permis tout cela, afin que, instruits de toutes manières, nous soyons dorénavant scrupuleusement attentifs en toutes choses et demeurions dans son amour, ayant appris à aimer Dieu en hommes doués de raison : car Dieu a usé de longanimité en présence de l'apostasie de l'homme, et l'homme, de son côté, a été instruit par celle-ci, selon la parole du prophète : « Ton apostasie t'instruira. » Ainsi Dieu a-t-il déterminé toutes choses à l'avance en vue de l'achèvement de l'homme et de la réalisation et de la manifestation de ses « économies », afin que sa bonté éclate et que sa justice s'accomplisse, que l'Eglise soit « configurée à l'image de son Fils », et qu'un jour enfin l'homme en vienne à être assez parfaitement mûr pour voir et saisir Dieu.

Liberté, croissance et perfection

Ici, l'on objectera peut-être : Eh quoi? Dieu n'eut-il pu faire l'homme parfait dès le commencement? — Qu'on sache donc que pour Dieu, qui est depuis toujours identique à lui-même et qui est incréé, tout est possible , à ne considérer que lui. Mais les êtres produits, du fait qu'ils reçoivent subséquemment leur commencement d'existence, sont nécessairement inférieurs à leur Auteur. Impossible, en effet, que soient incréés des êtres nouvellement produits. Or, du fait qu'ils ne sont pas incréés, ils sont inférieurs à ce qui est parfait : car, du fait qu'ils sont nouvellement venus à l'existence, ils sont de petits enfants, et, du fait qu'ils sont de petits enfants, ils ne sont ni accoutumés ni exercés à la conduite parfaite. De même, en effet, qu'une mère peut donner une nourriture parfaite à son nouveau-né, mais que celui-ci est encore incapable de recevoir une nourriture au-dessus de son âge, ainsi Dieu pouvait, quant à lui, donner dès le commencement la perfection à l'homme, mais l'homme était incapable de la recevoir, car il n'était qu'un petit enfant. Et c'est pourquoi aussi notre Seigneur, dans les derniers temps, lorsqu'il récapitula en lui toutes choses, vint à nous, non tel qu'il le pouvait, mais tel que nous étions capables de le voir : il pouvait, en effet, venir à nous dans son inexprimable gloire, mais nous n'étions pas encore capables de porter la grandeur de sa gloire. Aussi, comme à de petits enfants, le Pain parfait du Père se donna-t-il à nous sous forme de lait — ce fut sa venue comme homme —, afin que, nourris pour ainsi dire à la mamelle de sa chair et accoutumés par une telle lactation à manger et à boire le Verbe de Dieu, nous puissions garder en nous-mêmes le Pain de l'immortalité qui est l'Esprit du Père.

Et c'est pourquoi Paul dit aux Corinthiens : «Je vous ai donné du lait à boire, non de la nourriture solide, car vous ne pouviez pas encore la supporter. » Ce qui veut dire : Vous avez bien été instruits de la venue du Seigneur comme homme, mais l'Esprit du Père ne repose pas encore sur vous à cause de votre faiblesse. « Car, poursuit-il, dès lors qu'il y a parmi vous de la jalousie, de la discorde et des disputes, n'êtes-vous pas charnels et ne vous conduisez-vous pas selon l'homme ? » Autant dire que l'Esprit du Père n'était pas encore avec eux à cause de leur imperfection et de la faiblesse de leur conduite. De même donc que l'Apôtre avait le pouvoir de leur donner la nourriture solide — car tous ceux à qui les apôtres imposaient les mains recevaient l'Esprit Saint, qui est la nourriture de vie —, mais qu'ils étaient incapables de la recevoir, parce que faibles et inexercées étaient encore les facultés leur permettant de tendre vers Dieu, ainsi, dès le commencement, Dieu avait-il le pouvoir de donner la perfection à l'homme, mais celui-ci, nouvellement venu à l'existence, était incapable de la recevoir, ou, l'eut-il même reçue, de la contenir, ou, l'eut-il même contenue, de la garder. Et c'est pourquoi le Verbe de Dieu, alors qu'il était parfait, s'est fait petit enfant avec l'homme, non pour lui-même, mais à cause de l'état d'enfance où était l'homme, afin d'être saisi selon que l'homme était capable de le saisir. Ce n'est donc pas du côté de Dieu qu'était l'impuissance et l'indigence, mais du côté de l'homme nouvellement venu à l'existence : car il n'était pas incréé.

En revanche, du côté de Dieu se manifestent à la fois la puissance, la sagesse et la bonté : la puissance, et déjà la bonté, en ce qu'il crée et fait volontairement des êtres non encore existants ; la sagesse, en ce qu'il donne proportion, mesure et organisation aux êtres ainsi produits ; sa suréminente bonté, enfin, grâce à laquelle ces êtres, en recevant accroissement et en se maintenant toujours plus avant dans l'existence, obtiendront la gloire de l'Incréé, Dieu leur octroyant généreusement ce qui est bon. Car, du fait qu'ils sont venus à l'existence, ils ne sont certes pas incréés; mais, du fait de leur persistance à travers la longueur des siècles, ils recevront la puissance de l'Incréé, Dieu leur donnant gratuitement l'éternelle pérennité. Et ainsi Dieu aura la primauté en tout, puisqu'il est seul incréé, qu'il est antérieur à tout et qu'il est cause d'être pour tout. Quant à tout le reste, il demeure dans la soumission à Dieu, et cette soumission à Dieu est l'incorruptibilité, et la permanence de l'incorruptibilité est la gloire de l'Incréé. Tel est donc l'ordre, tel est le rythme, tel est l'acheminement par lequel l'homme créé et modelé devient à l'image et à la ressemblance du Dieu incréé : le Père décide et commande, le Fils exécute et modèle, l'Esprit nourrit et fait croître, et l'homme progresse peu à peu et s'élève vers la perfection, c'est-à-dire s'approche de l'Incréé : car il n'y a de parfait que l'Incréé, et celui-ci est Dieu. Quant à l'homme, il fallait qu'il vînt d'abord à l'existence, qu'étant venu à l'existence il grandît, qu'ayant grandi il devînt adulte, qu'étant devenu adulte il se multipliât, que s'étant multiplié il prît des forces, qu'ayant pris des forces il fût glorifié, et enfin qu'ayant été glorifié il vît son Seigneur : car c'est Dieu qui doit être vu un jour, et la vision de Dieu procure l'incorruptibilité, « et l'incorruptibilité fait être près de Dieu ».
Ils sont donc tout à fait déraisonnables, ceux qui n'attendent pas le temps de la croissance et font grief à Dieu de la faiblesse de leur nature. Dans leur ignorance de Dieu et d'eux-mêmes, ces insatiables et ces ingrats refusent d'être d'abord ce qu'ils ont été faits, des hommes sujets aux passions ; outrepassant la loi de l'humaine condition, avant même d'être des hommes, ils veulent être semblables au Dieu qui les a faits et voir s'évanouir toute différence entre le Dieu incréé et l'homme nouvellement venu à l'existence. Ils sont plus déraisonnables que les animaux sans raison, car ceux-ci ne reprochent pas à Dieu de ne pas les avoir faits hommes, mais chacun rend grâces d'avoir été fait ce qu'il a été fait. Nous, au contraire, nous lui faisons un crime de ce que nous n'avons pas été faits dieux dès le commencement, mais d'abord hommes, et seulement ensuite dieux. Pourtant, dans la simplicité de sa bonté, Dieu a fait même cela, pour que nul ne le croie envieux ou avare, car il a dit : «J'ai dit : Vous êtes des dieux, vous êtes tous les fils du Très-Haut » ; mais, parce que nous étions incapables de porter la puissance de la divinité, il ajoute : « Mais vous, comme des hommes, vous mourrez. » Il exprimait par là ces deux choses : la générosité de son don, d'une part; notre faiblesse et notre libre arbitre, d'autre part. Dans sa générosité, en effet, il a donné magnifiquement le bien et a fait les hommes maîtres d'eux-mêmes à sa ressemblance; dans sa prescience, d'autre part, il a connu la faiblesse des hommes et ce qui devait en résulter ; dans son amour et sa puissance, enfin, il triomphera de la substance de la nature créée. Ainsi fallait-il que d'abord apparût cette nature, qu'ensuite ce qui est mortel fût vaincu et englouti par l'immortalité, et ce qui est corruptible, par l'incorruptibilité, et que l'homme devînt ainsi à l'image et à la ressemblance de Dieu, après avoir reçu la connaissance du bien et du mal.

L'homme, artisan de son destin éternel

Or le bien consiste à obéir à Dieu, à lui être docile, à garder son commandement : c'est la vie de l'homme ; de même, désobéir à Dieu est mal : c'est la mort de l'homme. Dieu ayant usé de longanimité, l'homme a donc connu et le bien de l'obéissance et le mal de la désobéissance, afin que l'œil de son esprit, ayant acquis l'expérience de l'un et de l'autre, fasse choix du bien avec décision et ne soit ni paresseux ni négligent à l'égard du commandement de Dieu : ce qui lui ôte la vie, c'est-à-dire désobéir à Dieu, il saura par expérience que c'est mal et il ne l'entreprendra plus jamais; au contraire, ce qui lui conserve la vie, c'est-à-dire obéir à Dieu, il saura que c'est bien et il le gardera avec un soin scrupuleux. Et c'est pourquoi il a reçu une double faculté possédant la connaissance de l'un et de l'autre, afin de faire choix du bien en connaissance de cause. Cette connaissance du bien, comment aurait-il pu l'avoir, s'il avait ignoré son contraire ? Car plus ferme et plus incontestable est la perception d'objets présents qu'une conjecture résultant d'une supposition. Car, de même que la langue acquiert par le goût l'expérience du doux et de l'amer, que l'œil distingue par la vue le noir du blanc, que l'oreille connaît par l'audition la différence des sons, ainsi l'esprit, après avoir acquis par l'expérience de l'un et de l'autre la connaissance du bien, devient plus scrupuleusement attentif à le conserver en obéissant à Dieu : en premier lieu, par le repentir, il rejette la désobéissance, parce qu'elle est chose amère et mauvaise; ensuite, sachant par une perception immédiate ce qu'est le contraire du bien et du doux, plus jamais il n'entreprendra de goûter de la désobéissance à Dieu. Si tu répudies cette connaissance de l'un et de l'autre et cette double faculté de perception, sans le savoir, tu supprimeras l'homme même que tu es.

Comment, d'ailleurs, seras-tu dieu, alors que tu n'as pas encore été fait homme ? Comment seras-tu parfait, alors que tu viens à peine d'être créé ? Comment seras-tu immortel, alors que, dans une nature mortelle, tu n'as pas obéi à ton Créateur ? Car il te faut d'abord garder ton rang d'homme, et ensuite seulement recevoir en partage la gloire de Dieu : car ce n'est pas toi qui fais Dieu, mais Dieu qui te fait. Si donc tu es l'ouvrage de Dieu, attends patiemment la Main de ton Artiste, qui fait toutes choses en temps opportun — en temps opportun, dis-je, par rapport à toi qui es fait. Présente-lui un cœur souple et docile et garde la forme que t'a donnée cet Artiste, ayant en toi l'Eau qui vient de lui et faute de laquelle, en t'endurcissant, tu rejetterais l'empreinte de ses doigts. En gardant cette conformation, tu monteras à la perfection, car par l'art de Dieu va être cachée l'argile qui est en toi. Sa Main a créé ta substance ; elle te revêtira d'or pur au dedans et au dehors, et elle te parera si bien, que le Roi lui-même sera épris de ta beauté. Mais si, en t'endurcissant, tu repousses son art et te montres mécontent de ce qu'il t'a fait homme, du fait de ton ingratitude envers Dieu tu as rejeté tout ensemble et son art et la vie : car faire est le propre de la bonté de Dieu et être fait est le propre de la nature de l'homme. Si donc tu lui livres ce qui est de toi, c'est-à-dire la foi en lui et la soumission, tu recevras le bénéfice de son art et tu seras le parfait ouvrage de Dieu. Si, au contraire, tu lui résistes et si tu fuis ses Mains, la cause de ton inachèvement résidera en toi qui n'as pas obéi, non en lui qui t'a appelé. Car il a envoyé des gens pour inviter aux noces, mais ceux qui ne l'ont pas écouté se sont eux-mêmes privés du festin du royaume.

Ce n'est donc point l'art de Dieu qui est en défaut, car il peut, à partir de pierres, susciter des fils à Abraham ; mais celui qui ne se plie pas à cet art, celui-là est cause de son propre inachèvement. La lumière non plus n'est pas en défaut à cause de ceux qui se sont aveuglés eux-mêmes, mais, tandis qu'elle demeure semblable à elle-même, ces aveugles sont, par leur propre faute, plongés dans les ténèbres. La lumière ne subjugue personne de force : Dieu ne violente pas davantage celui qui refuserait de garder son art. Ceux qui se sont séparés de la lumière du Père et ont transgressé la loi de la liberté se sont séparés par leur faute, puisqu'ils avaient été faits libres et maîtres de leurs décisions. Et Dieu, qui sait toutes choses par avance, a préparé aux uns et aux autres des demeures appropriées : à ceux qui recherchent la lumière de l'incorruptibilité et courent vers elle, il donne avec bonté cette lumière qu'ils désirent ; mais à ceux qui la méprisent, se détournent d'elle, la fuient et, en quelque sorte, s'aveuglent eux-mêmes, il a préparé des ténèbres bien faites pour ceux qui se détournent de la lumière, et à ceux qui fuient la soumission à Dieu il a préparé un châtiment approprié. Or la soumission à Dieu est l'éternel repos, en sorte que ceux qui fuient la lumière aient un lieu digne de leur fuite et que ceux qui fuient l'éternel repos aient une demeure appropriée à leur fuite. Car, comme tous les biens se trouvent auprès de Dieu, ceux qui fuient Dieu de leur propre mouvement se frustrent eux-mêmes de tous les biens : ainsi frustrés de tous les biens qui se trouvent auprès de Dieu, ils tomberont à bon droit sous le juste jugement de Dieu. Car ceux qui fuient le repos vivront justement dans la peine, et ceux qui ont fui la lumière habitent justement les ténèbres. Il en est comme de cette lumière passagère : ceux qui la fuient sont cause de ce qu'ils sont privés de la lumière et habitent les ténèbres, et ce n'est pas la lumière qui est pour eux cause d'un tel séjour, ainsi que nous l'avons dit plus haut ; de même ceux qui fuient l'éternelle lumière de Dieu qui renferme tous les biens, habiteront par leur faute d'éternelles ténèbres, privés qu'ils seront de tous les biens pour avoir été pour eux-mêmes cause d'un tel séjour.

3. UN SEUL DIEU, JUGE DE TOUS LES HOMMES

Parabole du pasteur qui sépare les brebis d'avec les boucs


Il n'y a donc qu'un seul et même Dieu Père : pour ceux qui aspirent à sa communion et persévèrent dans la soumission à lui-même, il a préparé les biens qui sont auprès de lui; mais pour l'initiateur de l'apostasie, c'est-à-dire le diable, et pour les anges qui apostasièrent avec lui, il a préparé le feu éternel, en lequel le Seigneur dit que seront envoyés ceux qui auront été mis à sa gauche. C'est ce qui a été dit par le prophète : «Je suis un Dieu jaloux, qui fait la paix et crée le mal» : pour ceux qui se repentent et se tournent vers lui, il fait la paix et l'amitié et il établit l'union ; mais pour ceux qui ne se repentent pas et fuient sa lumière, il a préparé un feu éternel et des ténèbres extérieures, qui sont un mal pour ceux qui y tombent.

Si autre était le Père qui donne le repos, et autre le Dieu qui a préparé le feu, leurs Fils aussi seraient différents : l'un enverrait dans le royaume du Père, l'autre, au feu éternel. Mais, puisqu'un seul et même Seigneur a annoncé qu'il séparerait le genre humain tout entier lors du jugement, « comme le berger sépare les brebis d'avec les boucs», et qu'il dira aux uns : « Venez, les bénis de mon Père, recevez l'héritage du royaume qui vous a été préparé», et aux autres : «Allez-vous-en, maudits, au feu éternel que mon Père a préparé pour le diable et pour ses anges», la preuve est faite avec évidence qu'il n'y a qu'un seul et même Père, qui « fait la paix et crée le mal » en préparant aux uns et aux autres ce qui leur convient, tout comme il n'y a qu'un seul Juge, qui envoie les uns et les autres au lieu qui leur convient.

Parabole de l'ivraie et du froment

C'est ce que le Seigneur a montré dans la parabole de l'ivraie et du froment, en disant : « Comme on ramasse l'ivraie et qu'on la brûle au feu, ainsi en sera-t-il à la consommation du siècle. Le Fils de l'homme enverra ses anges, et ils enlèveront de son royaume tous les scandales et ceux qui commettent l'iniquité, et ils les jetteront dans la fournaise de feu : là seront les pleurs et le grincement des dents. Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père. » Le Père, qui a préparé pour les justes le royaume en lequel son Fils a accueilli ceux qui en sont dignes, a donc aussi préparé la fournaise de feu en laquelle ceux qui le méritent seront jetés par les anges envoyés par le Fils de l'homme, suivant l'ordre du Seigneur.

Car celui-ci avait semé de la bonne semence dans son champ — «et ce champ, dit-il, c'est le monde» —. « Mais, pendant que les gens dormaient, l'ennemi vint, sema de l'ivraie au travers du froment et s'en alla. » Car cet ange fut apostat et ennemi, du jour où il jalousa l'ouvrage modelé par Dieu et entreprit de le rendre ennemi de Dieu. C'est pourquoi aussi Dieu retrancha de sa société celui qui, de son propre mouvement, avait secrètement semé l'ivraie, c'est-à-dire introduit la transgression; mais il eut pitié de l'homme, qui avait accueilli la désobéissance par inadvertance et non par malice, et il retourna contre l'auteur de l'inimitié l'inimitié que celui-ci avait voulu fomenter contre lui : cette inimitié fomentée contre lui, il l'écarta de lui-même, pour la retourner et la rejeter contre le serpent. C'est ce qu'indiqué la parole de Dieu au serpent rapportée par l'Écriture : «Je mettrai une inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité ; il observera ta tête et tu observeras son talon. » Cette inimitié, le Seigneur l'a récapitulée en lui-même, en se faisant homme « né d'une femme » et en foulant aux pieds la tête du serpent, comme nous l'avons montré dans notre livre précédent.

Puisqu'il a parlé d'anges du diable pour lesquels a été préparé le feu éternel, et puisqu'il dit encore à propos de l'ivraie : «L'ivraie, ce sont les fils du Malin», il faut reconnaître qu'il a rattaché tous les apostats à celui qui fut l'initiateur de cette transgression. Ce n'est toutefois pas celui-ci qui a fait les anges ou les hommes quant à leur nature. On ne voit pas, en effet, que le diable ait fait quoi que ce soit : lui-même est une créature de Dieu, comme tous les autres anges. Car Dieu a fait toutes choses, comme le dit David à propos de tous les êtres du même genre : « Il a dit, et ils ont été faits ; il a commandé, et ils ont été créés. »

Ainsi donc, puisque toutes choses ont été faites par Dieu et que le diable est devenu cause d'apostasie pour lui-même et pour les autres, c'est à bon droit que l'Ecriture appelle fils du diable et anges du Malin ceux qui demeurent à jamais dans l'apostasie. Car, comme l'a dit un de nos prédécesseurs, le mot « fils » s'entend de deux manières : d'abord selon la nature, s'il s'agit de l'enfant et de l'ouvrage de quelqu'un qui les a produits — encore qu'entre l'enfant et l'ouvrage il y ait cette différence que le premier a été engendré de lui, tandis que le second a été fait par lui — ; ensuite selon l'enseignement, car quelqu'un qui a été instruit par un autre au moyen de la parole est dit fils de celui qui l'a instruit, et ce dernier, père de celui-là. Selon la nature donc, pour ainsi parler, nous sommes tous fils de Dieu, pour ce motif que nous avons tous été faits par lui ; mais selon l'obéissance et l'enseignement, tous ne sont pas fils de Dieu, mais ceux-là seulement qui croient en lui et font sa volonté : ceux qui ne croient pas et ne font pas sa volonté sont les fils et les anges du diable, pour autant qu'ils font les œuvres du diable. Qu'il en soit bien ainsi, il l'a dit en Isaïe : «J'ai engendré des fils et je les ai élevés, mais eux m'ont méprisé. » Il les appelle encore des fils étrangers : « Des fils étrangers m'ont menti. » En effet, selon la nature ils sont ses fils, puisqu'ils ont été faits par lui, mais selon les œuvres ils ne sont pas ses fils.

Dans la société humaine, les fils rebelles à leurs parents sont reniés par ceux-ci : selon la nature ils restent leurs fils, mais selon la loi ils ne sont plus que des étrangers, puisqu'ils n'héritent pas de leurs parents selon la nature. Il en va de même avec Dieu : ceux qui ne lui obéissent pas sont reniés par lui ; ils ont cessé d'être ses fils et, dès lors, ne peuvent avoir part à son héritage. Comme le dit David : « Les pécheurs se sont rendus étrangers dès le sein maternel ; leur colère est à la ressemblance du serpent. » Et c'est pourquoi le Seigneur appelait « race de vipères » des gens qu'il savait être de la race humaine, parce que, à la ressemblance de ces bêtes, ils se comportaient de façon tortueuse et faisaient tort aux autres : « Gardez-vous, disait-il en effet, du levain des Pharisiens et des Sadducéens. » Il disait également à propos d'Hérode : « Allez dire à ce renard... », signifiant par là son astuce et sa fourberie. C'est pourquoi aussi le prophète Jérémie disait : « L'homme, alors qu'il était comblé d'honneur, devint semblable aux. bêtes » ; et encore : « Ils sont devenus des étalons en rut ; chacun hennissait après la femme de son prochain. » Et Isaïe, qui prêchait en Judée et disputait avec Israël, les appelait « princes de Sodome » et « peuple de Gomorrhe » : il signifiait par là que leur transgression était pareille à celle des habitants de Sodome et que les mêmes péchés se trouvaient en eux, et il les désignait du même nom à cause d'une conduite semblable. Et la preuve qu'ils n'avaient pas été faits tels par Dieu quant à leur nature, mais capables d'agir aussi avec justice, c'est que le même Isaïe leur disait, en leur donnant un bon conseil : « Lavez-vous, purifiez-vous, ôtez la malice de vos cœurs de devant mes yeux, cessez vos méchancetés. » C'était leur dire que, s'ils transgressaient et péchaient, ils encourraient le même châtiment que les habitants de Sodome, mais que, s'ils se convertissaient, faisaient pénitence et cessaient de mal faire, ces mêmes hommes pourraient être les fils de Dieu et obtenir l'héritage de l'incorruptibilité accordé par lui. Telle est donc l'acception selon laquelle le Seigneur a appelé anges du Malin et fils du diable ceux qui se fient à celui-ci et font ses œuvres : d'une part, au commencement, tous ont été faits par un seul et même Dieu ; mais, d'autre part, tandis que, s'ils lui sont dociles, persévèrent dans son obéissance et gardent sa justice, ils sont les fils de Dieu, en revanche, s'ils apostasient et deviennent transgresseurs, ils se rattachent au diable, qui est devenu l'initiateur et la cause originelle de l'apostasie tant pour lui-même que pour tous les autres.

Conclusion

Parce qu'il y a beaucoup de paroles du Seigneur qui proclament toutes un seul et même Père, Auteur de ce monde, il nous a fallu confondre par des preuves nombreuses des gens retenus dans de nombreuses erreurs : puissent-ils, grâce à cette abondance de preuves, revenir à la vérité et être sauvés ! Mais à cet écrit il nous faut encore ajouter, à la suite des paroles du Seigneur, les paroles de Paul : nous aurons à scruter sa pensée, à exposer l'Apôtre, à élucider tout ce qui, de la part d'hérétiques ne comprenant absolument rien aux paroles de Paul, a reçu d'autres interprétations, à montrer la stupidité de leur folie, à établir par ce même Paul, dont ils tirent contre nous des difficultés, qu'eux-mêmes sont des menteurs, tandis que l'Apôtre, en prédicateur de la vérité, a enseigné toutes choses en accord avec le message de la vérité, à savoir : un seul Dieu Père, qui a parlé à Abraham, qui a donné la Loi, qui a envoyé par avance les prophètes et qui, dans les derniers temps, a envoyé son Fils et accordé le salut à l'ouvrage par lui modelé, c'est-à-dire à la substance de la chair. Nous disposerons donc dans un autre livre le restant des paroles du Seigneur, en lesquelles il a parlé du Père non en paraboles, mais en termes propres, ainsi que l'explication des épîtres du bienheureux Apôtre, et nous t'offrirons alors en son intégralité, par la grâce de Dieu, notre ouvrage « Dénonciation et réfutation de la Gnose au nom menteur», après nous être exercé et t'avoir exercé avec nous, dans ces cinq livres, à la réfutation de tous les hérétiques.

Source : remacle.org

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
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28 juin Saint Irénée de Lyon

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2. LA LIBERTÉ HUMAINE

La loi de la liberté


Cette parole : «Que de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, et vous n'avez pas voulu! » illustrait bien l'antique loi de la liberté de l'homme. Car Dieu l'a fait libre, possédant dès le commencement sa propre faculté de décision, tout comme sa propre âme, pour user du conseil de Dieu volontairement et sans être contraint par celui-ci. La violence, en effet, ne se tient pas aux côtés de Dieu, mais le bon conseil l'assiste toujours. Et c'est pourquoi, d'une part, il donne le bon conseil à tous ; d'autre part, il a mis dans l'homme le pouvoir du choix, comme il l'avait fait déjà pour les anges — car ceux-ci sont raisonnables —, afin que ceux qui auront obéi possèdent en toute justice le bien donné par Dieu et gardé par eux, tandis que ceux qui n'auront pas obéi se trouveront dépossédés de ce bien en toute justice et subiront le châtiment mérité. Car Dieu, dans sa bonté, leur avait donné le bien; mais eux, au lieu de le garder avec un soin scrupuleux et de l'estimer à sa valeur, ont méprisé la suréminente bonté de Dieu. Pour avoir rejeté le bien et l'avoir en quelque sorte craché loin d'eux, ils encourront donc le juste jugement de Dieu, comme l'a attesté l'apôtre Paul dans l'épître aux Romains, lorsqu'il dit : « Méprises-tu les richesses de sa bonté, de sa patience et de sa longanimité, ignorant que la bonté de Dieu te pousse à la pénitence ? Par ton endurcissement et ton cœur impénitent, tu t'amasses un trésor de colère pour le Jour de la colère et de la révélation du juste jugement de Dieu. » « Mais en revanche, dit-il, gloire et honneur pour quiconque fait le bien. »

Dieu a donc donné le bien, comme en témoigne l'Apôtre, et ceux qui le font recevront gloire et honneur pour avoir fait le bien alors qu'ils pouvaient ne pas le faire, tandis que ceux qui ne le font pas subiront le juste jugement de Dieu pour n'avoir pas fait le bien alors qu'ils pouvaient le faire. Si, au contraire, c'était par nature que les uns fussent mauvais et les autres bons, ni ceux-ci ne seraient louables du fait qu'ils seraient bons, puisque tels ils auraient été créés, ni ceux-là ne seraient blâmables, puisqu'ils auraient été ainsi faits. Mais en fait tous sont de même nature, capables de garder et de faire le bien, capables aussi de le rejeter et de ne pas le faire : aussi est-ce en toute justice — déjà devant les hommes régis par de bonnes lois, et bien davantage encore devant Dieu — que les uns sont loués et reçoivent un digne témoignage pour avoir choisi le bien et y avoir persévéré, tandis que les autres sont blâmés et subissent un digne préjudice pour avoir rejeté le bien.

C'est pourquoi les prophètes exhortaient les hommes à pratiquer la justice et à faire le bien, comme nous l'avons longuement montré. Car une telle conduite était à notre portée, mais nous avions été plongés dans l'oubli par suite de notre grande négligence et nous avions besoin d'un bon conseil : ce bon conseil, Dieu, dans sa bonté, nous le procurait par les prophètes.

C'est pourquoi aussi le Seigneur disait : « Que votre lumière brille devant les hommes, pour qu'ils voient vos bonnes œuvres et glorifient votre Père qui est dans les cieux. » Et encore : « Prenez garde à vous-mêmes, de peur que vos cœurs ne s'alourdissent dans la débauche, l'ivrognerie et les soucis matériels. » Et encore : « Que vos reins soient ceints et vos lampes allumées ! Et vous, soyez semblables à des hommes qui attendent leur maître à son retour des noces, pour lui ouvrir lorsqu'il arrivera et frappera. Heureux ce serviteur que le maître, à son arrivée, trouvera agissant ainsi ! » Et encore : « Le serviteur qui connaît la volonté de son maître et ne la fait pas, sera battu d'importance . » Et encore : « Pourquoi me dites-vous : Seigneur, Seigneur! et ne faites-vous pas ce que je dis? » Et encore : « Si un serviteur dit en son cœur : "Mon maître tarde", et qu'il se mette à battre ses compagnons, à manger, à boire et à s'enivrer, son maître viendra un jour où il ne s'y attend pas, et il le retranchera et lui assignera sa part avec les hypocrites. » Et tous les textes analogues qui montrent le libre arbitre de l'homme et le conseil de Dieu : car celui-ci nous exhorte à la soumission envers lui et nous détourne de lui être infidèles, mais il ne nous fait pas violence pour autant. Même l'Evangile, en effet, il est loisible de ne pas le suivre, si l'on veut, encore que ce soit sans profit : car la désobéissance à Dieu et le rejet du bien sont au pouvoir de l'homme, mais comportent un préjudice et un châtiment non négligeables.
Et c'est pourquoi Paul dit : « Tout est loisible, mais tout n'est pas profitable » : il enseigne ainsi la liberté de l'homme, en vertu de laquelle tout est loisible, puisque Dieu ne le contraint pas ; et il souligne aussi l'absence de profit, afin que nous ne nous servions pas de la liberté pour voiler notre malice, car ce serait sans profit. Il dit encore : « Dites la vérité chacun à son prochain. » Et encore : « Qu'il ne sorte de votre bouche ni parole mauvaise, ni propos déshonnête, ni vain discours, ni bouffonnerie, toutes choses qui sont malséantes, mais plutôt une action de grâces. » Et encore : « Vous étiez autrefois ténèbres, mais maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur : conduisez-vous avec décence, en enfants de lumière, sans vous laisser aller aux orgies et aux beuveries, à la luxure et à l'impudicité, aux querelles et aux jalousies. » «Voilà ce que certains d'entre vous ont été ; mais vous avez été lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous avez été justifiés au nom de notre Seigneur. » S'il n'était pas en notre pouvoir de faire ou de ne pas faire ces choses, quelle raison aurait donc eue l'Apôtre, et bien avant lui le Seigneur lui-même, de nous conseiller de poser certains actes et de nous abstenir d'autres ? Mais l'homme est libre dans sa décision depuis le commencement — car Dieu aussi est libre dans sa décision, lui à la ressemblance de qui l'homme a précisément été fait — : aussi, en tout temps, lui est-il donné le conseil de garder le bien, ce qui s'accomplit par l'obéissance envers Dieu.

Et ce n'est pas seulement dans les actes, mais jusque dans la foi, que le Seigneur a sauvegardé la liberté de l'homme et la maîtrise qu'il a de soi-même : « Qu'il te soit fait selon ta foi », dit-il, déclarant ainsi que la foi appartient en propre à l'homme par là même que celui-ci possède sa décision en propre. Et encore : « Tout est possible à celui qui croit. » Et encore : « Va, qu'il te soit fait selon ta foi. » Et tous les textes analogues qui montrent l'homme libre sous le rapport de la foi. Et c'est pourquoi « celui qui croit en lui a la vie éternelle, tandis que celui qui ne croit pas au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui». C'est donc en ce sens que le Seigneur, tant pour montrer son bien à lui que pour signifier le libre arbitre de l'homme, disait à l'adresse de Jérusalem : « Que de fois ai-je voulu rassembler tes enfants comme la poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous n'avez pas voulu ! C'est pourquoi votre maison va vous être abandonnée. » Ceux qui contredisent cela introduisent un Seigneur impuissant et incapable de faire ce qu'il eût voulu, ou ignorant ceux qui sont « choïques » par nature et ne peuvent recevoir son incorruptibilité.

Liberté et mal

Mais, objecte-t-on, il n'aurait pas dû faire les anges tels qu'ils pussent désobéir, ni les hommes tels qu'ils devinssent aussitôt ingrats envers lui par là même qu'ils seraient doués de raison et capables d'examen et de jugement, et non — comme les êtres dépourvus de raison et de vie qui ne peuvent rien faire par leur propre volonté, mais sont traînés au bien par nécessité et par force — assujettis à une unique tendance et à un unique comportement, inflexibles et privés de jugement, incapables d'être jamais autre chose que ce qu'ils auraient été faits.
Dans une telle hypothèse, répondrons-nous, le bien n'aurait aucun charme pour eux, la communion avec Dieu serait sans valeur, et il n'y aurait rien de désirable dans un bien qui leur serait acquis sans mouvement ni souci ni application de leur part et aurait surgi automatiquement et sans effort; par suite, les bons n'auraient aucune supériorité, puisqu'ils seraient tels par nature plus que par volonté et qu'ils posséderaient le bien automatiquement et non par libre choix ; aussi ne comprendraient-ils même pas l'excellence du bien et ne pourraient-ils en jouir. Car quelle jouissance du bien pourrait-il y avoir pour ceux qui l'ignoreraient? Quelle gloire, pour ceux qui ne s'y seraient pas exercés ? Quelle assurance, pour ceux qui n'y auraient pas persévéré? Quelle couronne enfin, pour ceux qui n'auraient pas conquis celle-ci de haute lutte ?

Et c'est pourquoi le Seigneur a dit que le royaume des cieux est objet de violence, « et ce sont les violents, dit-il, qui s'en emparent», c'est-à-dire ceux qui, par la violence et la lutte, avec vigilance et promptitude, s'en saisissent. C'est pourquoi aussi l'apôtre Paul dit aux Corinthiens : « Ne savez-vous pas que dans les courses du stade tous courent, mais qu'un seul remporte le prix ? Courez de manière à le remporter. Or quiconque veut lutter s'abstient de tout : eux pour une couronne corruptible, nous pour une incorruptible. Pour moi, c'est ainsi que je cours, et non à l'aventure ; c'est ainsi que je combats, et non en frappant dans le vide. Au contraire, je meurtris mon corps et le réduis en servitude, de peur qu'après avoir prêché aux autres, je ne sois moi-même réprouvé. » Ainsi, cet excellent athlète nous invite au combat de l'incorruptibilité, pour que nous soyons couronnés et estimions précieuse cette couronne conquise de haute lutte et non surgie automatiquement ; et plus elle résultera pour nous de la lutte, plus elle aura de prix ; et plus elle aura de prix, plus nous l'aimerons éternellement. Car on n'aime pas de la même manière ce qui s'offre automatiquement et ce qui ne se trouve qu'à grand-peine. Ainsi donc, puisqu'il dépendait de nous d'aimer Dieu davantage, le Seigneur a enseigné et l'Apôtre a proclamé à sa suite que nous avions à le réaliser par une lutte. Au reste, il serait insaisissable pour l'esprit, un bien qui serait nôtre sans que nous ayons eu à nous y exercer. La vue non plus ne serait pas pour nous si désirable, si nous ne savions quel grand mal c'est de ne pas voir ; la santé aussi est rendue plus précieuse par l'expérience de la maladie, tout comme la lumière par le contraste des ténèbres et la vie par celui de la mort. Ainsi le royaume céleste est-il plus précieux pour ceux qui connaissent celui de la terre ; et plus il sera précieux, plus nous l'aimerons ; et plus nous l'aurons aimé, plus nous serons glorieux auprès de Dieu.
C'est donc pour nous que Dieu a permis tout cela, afin que, instruits de toutes manières, nous soyons dorénavant scrupuleusement attentifs en toutes choses et demeurions dans son amour, ayant appris à aimer Dieu en hommes doués de raison : car Dieu a usé de longanimité en présence de l'apostasie de l'homme, et l'homme, de son côté, a été instruit par celle-ci, selon la parole du prophète : « Ton apostasie t'instruira. » Ainsi Dieu a-t-il déterminé toutes choses à l'avance en vue de l'achèvement de l'homme et de la réalisation et de la manifestation de ses « économies », afin que sa bonté éclate et que sa justice s'accomplisse, que l'Eglise soit « configurée à l'image de son Fils », et qu'un jour enfin l'homme en vienne à être assez parfaitement mûr pour voir et saisir Dieu.

Liberté, croissance et perfection

Ici, l'on objectera peut-être : Eh quoi? Dieu n'eut-il pu faire l'homme parfait dès le commencement? — Qu'on sache donc que pour Dieu, qui est depuis toujours identique à lui-même et qui est incréé, tout est possible , à ne considérer que lui. Mais les êtres produits, du fait qu'ils reçoivent subséquemment leur commencement d'existence, sont nécessairement inférieurs à leur Auteur. Impossible, en effet, que soient incréés des êtres nouvellement produits. Or, du fait qu'ils ne sont pas incréés, ils sont inférieurs à ce qui est parfait : car, du fait qu'ils sont nouvellement venus à l'existence, ils sont de petits enfants, et, du fait qu'ils sont de petits enfants, ils ne sont ni accoutumés ni exercés à la conduite parfaite. De même, en effet, qu'une mère peut donner une nourriture parfaite à son nouveau-né, mais que celui-ci est encore incapable de recevoir une nourriture au-dessus de son âge, ainsi Dieu pouvait, quant à lui, donner dès le commencement la perfection à l'homme, mais l'homme était incapable de la recevoir, car il n'était qu'un petit enfant. Et c'est pourquoi aussi notre Seigneur, dans les derniers temps, lorsqu'il récapitula en lui toutes choses, vint à nous, non tel qu'il le pouvait, mais tel que nous étions capables de le voir : il pouvait, en effet, venir à nous dans son inexprimable gloire, mais nous n'étions pas encore capables de porter la grandeur de sa gloire. Aussi, comme à de petits enfants, le Pain parfait du Père se donna-t-il à nous sous forme de lait — ce fut sa venue comme homme —, afin que, nourris pour ainsi dire à la mamelle de sa chair et accoutumés par une telle lactation à manger et à boire le Verbe de Dieu, nous puissions garder en nous-mêmes le Pain de l'immortalité qui est l'Esprit du Père.

Et c'est pourquoi Paul dit aux Corinthiens : «Je vous ai donné du lait à boire, non de la nourriture solide, car vous ne pouviez pas encore la supporter. » Ce qui veut dire : Vous avez bien été instruits de la venue du Seigneur comme homme, mais l'Esprit du Père ne repose pas encore sur vous à cause de votre faiblesse. « Car, poursuit-il, dès lors qu'il y a parmi vous de la jalousie, de la discorde et des disputes, n'êtes-vous pas charnels et ne vous conduisez-vous pas selon l'homme ? » Autant dire que l'Esprit du Père n'était pas encore avec eux à cause de leur imperfection et de la faiblesse de leur conduite. De même donc que l'Apôtre avait le pouvoir de leur donner la nourriture solide — car tous ceux à qui les apôtres imposaient les mains recevaient l'Esprit Saint, qui est la nourriture de vie —, mais qu'ils étaient incapables de la recevoir, parce que faibles et inexercées étaient encore les facultés leur permettant de tendre vers Dieu, ainsi, dès le commencement, Dieu avait-il le pouvoir de donner la perfection à l'homme, mais celui-ci, nouvellement venu à l'existence, était incapable de la recevoir, ou, l'eut-il même reçue, de la contenir, ou, l'eut-il même contenue, de la garder. Et c'est pourquoi le Verbe de Dieu, alors qu'il était parfait, s'est fait petit enfant avec l'homme, non pour lui-même, mais à cause de l'état d'enfance où était l'homme, afin d'être saisi selon que l'homme était capable de le saisir. Ce n'est donc pas du côté de Dieu qu'était l'impuissance et l'indigence, mais du côté de l'homme nouvellement venu à l'existence : car il n'était pas incréé.

En revanche, du côté de Dieu se manifestent à la fois la puissance, la sagesse et la bonté : la puissance, et déjà la bonté, en ce qu'il crée et fait volontairement des êtres non encore existants ; la sagesse, en ce qu'il donne proportion, mesure et organisation aux êtres ainsi produits ; sa suréminente bonté, enfin, grâce à laquelle ces êtres, en recevant accroissement et en se maintenant toujours plus avant dans l'existence, obtiendront la gloire de l'Incréé, Dieu leur octroyant généreusement ce qui est bon. Car, du fait qu'ils sont venus à l'existence, ils ne sont certes pas incréés; mais, du fait de leur persistance à travers la longueur des siècles, ils recevront la puissance de l'Incréé, Dieu leur donnant gratuitement l'éternelle pérennité. Et ainsi Dieu aura la primauté en tout, puisqu'il est seul incréé, qu'il est antérieur à tout et qu'il est cause d'être pour tout. Quant à tout le reste, il demeure dans la soumission à Dieu, et cette soumission à Dieu est l'incorruptibilité, et la permanence de l'incorruptibilité est la gloire de l'Incréé. Tel est donc l'ordre, tel est le rythme, tel est l'acheminement par lequel l'homme créé et modelé devient à l'image et à la ressemblance du Dieu incréé : le Père décide et commande, le Fils exécute et modèle, l'Esprit nourrit et fait croître, et l'homme progresse peu à peu et s'élève vers la perfection, c'est-à-dire s'approche de l'Incréé : car il n'y a de parfait que l'Incréé, et celui-ci est Dieu. Quant à l'homme, il fallait qu'il vînt d'abord à l'existence, qu'étant venu à l'existence il grandît, qu'ayant grandi il devînt adulte, qu'étant devenu adulte il se multipliât, que s'étant multiplié il prît des forces, qu'ayant pris des forces il fût glorifié, et enfin qu'ayant été glorifié il vît son Seigneur : car c'est Dieu qui doit être vu un jour, et la vision de Dieu procure l'incorruptibilité, « et l'incorruptibilité fait être près de Dieu ».
Ils sont donc tout à fait déraisonnables, ceux qui n'attendent pas le temps de la croissance et font grief à Dieu de la faiblesse de leur nature. Dans leur ignorance de Dieu et d'eux-mêmes, ces insatiables et ces ingrats refusent d'être d'abord ce qu'ils ont été faits, des hommes sujets aux passions ; outrepassant la loi de l'humaine condition, avant même d'être des hommes, ils veulent être semblables au Dieu qui les a faits et voir s'évanouir toute différence entre le Dieu incréé et l'homme nouvellement venu à l'existence. Ils sont plus déraisonnables que les animaux sans raison, car ceux-ci ne reprochent pas à Dieu de ne pas les avoir faits hommes, mais chacun rend grâces d'avoir été fait ce qu'il a été fait. Nous, au contraire, nous lui faisons un crime de ce que nous n'avons pas été faits dieux dès le commencement, mais d'abord hommes, et seulement ensuite dieux. Pourtant, dans la simplicité de sa bonté, Dieu a fait même cela, pour que nul ne le croie envieux ou avare, car il a dit : «J'ai dit : Vous êtes des dieux, vous êtes tous les fils du Très-Haut » ; mais, parce que nous étions incapables de porter la puissance de la divinité, il ajoute : « Mais vous, comme des hommes, vous mourrez. » Il exprimait par là ces deux choses : la générosité de son don, d'une part; notre faiblesse et notre libre arbitre, d'autre part. Dans sa générosité, en effet, il a donné magnifiquement le bien et a fait les hommes maîtres d'eux-mêmes à sa ressemblance; dans sa prescience, d'autre part, il a connu la faiblesse des hommes et ce qui devait en résulter ; dans son amour et sa puissance, enfin, il triomphera de la substance de la nature créée. Ainsi fallait-il que d'abord apparût cette nature, qu'ensuite ce qui est mortel fût vaincu et englouti par l'immortalité, et ce qui est corruptible, par l'incorruptibilité, et que l'homme devînt ainsi à l'image et à la ressemblance de Dieu, après avoir reçu la connaissance du bien et du mal.

L'homme, artisan de son destin éternel

Or le bien consiste à obéir à Dieu, à lui être docile, à garder son commandement : c'est la vie de l'homme ; de même, désobéir à Dieu est mal : c'est la mort de l'homme. Dieu ayant usé de longanimité, l'homme a donc connu et le bien de l'obéissance et le mal de la désobéissance, afin que l'œil de son esprit, ayant acquis l'expérience de l'un et de l'autre, fasse choix du bien avec décision et ne soit ni paresseux ni négligent à l'égard du commandement de Dieu : ce qui lui ôte la vie, c'est-à-dire désobéir à Dieu, il saura par expérience que c'est mal et il ne l'entreprendra plus jamais; au contraire, ce qui lui conserve la vie, c'est-à-dire obéir à Dieu, il saura que c'est bien et il le gardera avec un soin scrupuleux. Et c'est pourquoi il a reçu une double faculté possédant la connaissance de l'un et de l'autre, afin de faire choix du bien en connaissance de cause. Cette connaissance du bien, comment aurait-il pu l'avoir, s'il avait ignoré son contraire ? Car plus ferme et plus incontestable est la perception d'objets présents qu'une conjecture résultant d'une supposition. Car, de même que la langue acquiert par le goût l'expérience du doux et de l'amer, que l'œil distingue par la vue le noir du blanc, que l'oreille connaît par l'audition la différence des sons, ainsi l'esprit, après avoir acquis par l'expérience de l'un et de l'autre la connaissance du bien, devient plus scrupuleusement attentif à le conserver en obéissant à Dieu : en premier lieu, par le repentir, il rejette la désobéissance, parce qu'elle est chose amère et mauvaise; ensuite, sachant par une perception immédiate ce qu'est le contraire du bien et du doux, plus jamais il n'entreprendra de goûter de la désobéissance à Dieu. Si tu répudies cette connaissance de l'un et de l'autre et cette double faculté de perception, sans le savoir, tu supprimeras l'homme même que tu es.

Comment, d'ailleurs, seras-tu dieu, alors que tu n'as pas encore été fait homme ? Comment seras-tu parfait, alors que tu viens à peine d'être créé ? Comment seras-tu immortel, alors que, dans une nature mortelle, tu n'as pas obéi à ton Créateur ? Car il te faut d'abord garder ton rang d'homme, et ensuite seulement recevoir en partage la gloire de Dieu : car ce n'est pas toi qui fais Dieu, mais Dieu qui te fait. Si donc tu es l'ouvrage de Dieu, attends patiemment la Main de ton Artiste, qui fait toutes choses en temps opportun — en temps opportun, dis-je, par rapport à toi qui es fait. Présente-lui un cœur souple et docile et garde la forme que t'a donnée cet Artiste, ayant en toi l'Eau qui vient de lui et faute de laquelle, en t'endurcissant, tu rejetterais l'empreinte de ses doigts. En gardant cette conformation, tu monteras à la perfection, car par l'art de Dieu va être cachée l'argile qui est en toi. Sa Main a créé ta substance ; elle te revêtira d'or pur au dedans et au dehors, et elle te parera si bien, que le Roi lui-même sera épris de ta beauté. Mais si, en t'endurcissant, tu repousses son art et te montres mécontent de ce qu'il t'a fait homme, du fait de ton ingratitude envers Dieu tu as rejeté tout ensemble et son art et la vie : car faire est le propre de la bonté de Dieu et être fait est le propre de la nature de l'homme. Si donc tu lui livres ce qui est de toi, c'est-à-dire la foi en lui et la soumission, tu recevras le bénéfice de son art et tu seras le parfait ouvrage de Dieu. Si, au contraire, tu lui résistes et si tu fuis ses Mains, la cause de ton inachèvement résidera en toi qui n'as pas obéi, non en lui qui t'a appelé. Car il a envoyé des gens pour inviter aux noces, mais ceux qui ne l'ont pas écouté se sont eux-mêmes privés du festin du royaume.

Ce n'est donc point l'art de Dieu qui est en défaut, car il peut, à partir de pierres, susciter des fils à Abraham ; mais celui qui ne se plie pas à cet art, celui-là est cause de son propre inachèvement. La lumière non plus n'est pas en défaut à cause de ceux qui se sont aveuglés eux-mêmes, mais, tandis qu'elle demeure semblable à elle-même, ces aveugles sont, par leur propre faute, plongés dans les ténèbres. La lumière ne subjugue personne de force : Dieu ne violente pas davantage celui qui refuserait de garder son art. Ceux qui se sont séparés de la lumière du Père et ont transgressé la loi de la liberté se sont séparés par leur faute, puisqu'ils avaient été faits libres et maîtres de leurs décisions. Et Dieu, qui sait toutes choses par avance, a préparé aux uns et aux autres des demeures appropriées : à ceux qui recherchent la lumière de l'incorruptibilité et courent vers elle, il donne avec bonté cette lumière qu'ils désirent ; mais à ceux qui la méprisent, se détournent d'elle, la fuient et, en quelque sorte, s'aveuglent eux-mêmes, il a préparé des ténèbres bien faites pour ceux qui se détournent de la lumière, et à ceux qui fuient la soumission à Dieu il a préparé un châtiment approprié. Or la soumission à Dieu est l'éternel repos, en sorte que ceux qui fuient la lumière aient un lieu digne de leur fuite et que ceux qui fuient l'éternel repos aient une demeure appropriée à leur fuite. Car, comme tous les biens se trouvent auprès de Dieu, ceux qui fuient Dieu de leur propre mouvement se frustrent eux-mêmes de tous les biens : ainsi frustrés de tous les biens qui se trouvent auprès de Dieu, ils tomberont à bon droit sous le juste jugement de Dieu. Car ceux qui fuient le repos vivront justement dans la peine, et ceux qui ont fui la lumière habitent justement les ténèbres. Il en est comme de cette lumière passagère : ceux qui la fuient sont cause de ce qu'ils sont privés de la lumière et habitent les ténèbres, et ce n'est pas la lumière qui est pour eux cause d'un tel séjour, ainsi que nous l'avons dit plus haut ; de même ceux qui fuient l'éternelle lumière de Dieu qui renferme tous les biens, habiteront par leur faute d'éternelles ténèbres, privés qu'ils seront de tous les biens pour avoir été pour eux-mêmes cause d'un tel séjour.

3. UN SEUL DIEU, JUGE DE TOUS LES HOMMES

Parabole du pasteur qui sépare les brebis d'avec les boucs


Il n'y a donc qu'un seul et même Dieu Père : pour ceux qui aspirent à sa communion et persévèrent dans la soumission à lui-même, il a préparé les biens qui sont auprès de lui; mais pour l'initiateur de l'apostasie, c'est-à-dire le diable, et pour les anges qui apostasièrent avec lui, il a préparé le feu éternel, en lequel le Seigneur dit que seront envoyés ceux qui auront été mis à sa gauche. C'est ce qui a été dit par le prophète : «Je suis un Dieu jaloux, qui fait la paix et crée le mal» : pour ceux qui se repentent et se tournent vers lui, il fait la paix et l'amitié et il établit l'union ; mais pour ceux qui ne se repentent pas et fuient sa lumière, il a préparé un feu éternel et des ténèbres extérieures, qui sont un mal pour ceux qui y tombent.

Si autre était le Père qui donne le repos, et autre le Dieu qui a préparé le feu, leurs Fils aussi seraient différents : l'un enverrait dans le royaume du Père, l'autre, au feu éternel. Mais, puisqu'un seul et même Seigneur a annoncé qu'il séparerait le genre humain tout entier lors du jugement, « comme le berger sépare les brebis d'avec les boucs», et qu'il dira aux uns : « Venez, les bénis de mon Père, recevez l'héritage du royaume qui vous a été préparé», et aux autres : «Allez-vous-en, maudits, au feu éternel que mon Père a préparé pour le diable et pour ses anges», la preuve est faite avec évidence qu'il n'y a qu'un seul et même Père, qui « fait la paix et crée le mal » en préparant aux uns et aux autres ce qui leur convient, tout comme il n'y a qu'un seul Juge, qui envoie les uns et les autres au lieu qui leur convient.

Parabole de l'ivraie et du froment

C'est ce que le Seigneur a montré dans la parabole de l'ivraie et du froment, en disant : « Comme on ramasse l'ivraie et qu'on la brûle au feu, ainsi en sera-t-il à la consommation du siècle. Le Fils de l'homme enverra ses anges, et ils enlèveront de son royaume tous les scandales et ceux qui commettent l'iniquité, et ils les jetteront dans la fournaise de feu : là seront les pleurs et le grincement des dents. Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père. » Le Père, qui a préparé pour les justes le royaume en lequel son Fils a accueilli ceux qui en sont dignes, a donc aussi préparé la fournaise de feu en laquelle ceux qui le méritent seront jetés par les anges envoyés par le Fils de l'homme, suivant l'ordre du Seigneur.

Car celui-ci avait semé de la bonne semence dans son champ — «et ce champ, dit-il, c'est le monde» —. « Mais, pendant que les gens dormaient, l'ennemi vint, sema de l'ivraie au travers du froment et s'en alla. » Car cet ange fut apostat et ennemi, du jour où il jalousa l'ouvrage modelé par Dieu et entreprit de le rendre ennemi de Dieu. C'est pourquoi aussi Dieu retrancha de sa société celui qui, de son propre mouvement, avait secrètement semé l'ivraie, c'est-à-dire introduit la transgression; mais il eut pitié de l'homme, qui avait accueilli la désobéissance par inadvertance et non par malice, et il retourna contre l'auteur de l'inimitié l'inimitié que celui-ci avait voulu fomenter contre lui : cette inimitié fomentée contre lui, il l'écarta de lui-même, pour la retourner et la rejeter contre le serpent. C'est ce qu'indiqué la parole de Dieu au serpent rapportée par l'Écriture : «Je mettrai une inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité ; il observera ta tête et tu observeras son talon. » Cette inimitié, le Seigneur l'a récapitulée en lui-même, en se faisant homme « né d'une femme » et en foulant aux pieds la tête du serpent, comme nous l'avons montré dans notre livre précédent.

Puisqu'il a parlé d'anges du diable pour lesquels a été préparé le feu éternel, et puisqu'il dit encore à propos de l'ivraie : «L'ivraie, ce sont les fils du Malin», il faut reconnaître qu'il a rattaché tous les apostats à celui qui fut l'initiateur de cette transgression. Ce n'est toutefois pas celui-ci qui a fait les anges ou les hommes quant à leur nature. On ne voit pas, en effet, que le diable ait fait quoi que ce soit : lui-même est une créature de Dieu, comme tous les autres anges. Car Dieu a fait toutes choses, comme le dit David à propos de tous les êtres du même genre : « Il a dit, et ils ont été faits ; il a commandé, et ils ont été créés. »

Ainsi donc, puisque toutes choses ont été faites par Dieu et que le diable est devenu cause d'apostasie pour lui-même et pour les autres, c'est à bon droit que l'Ecriture appelle fils du diable et anges du Malin ceux qui demeurent à jamais dans l'apostasie. Car, comme l'a dit un de nos prédécesseurs, le mot « fils » s'entend de deux manières : d'abord selon la nature, s'il s'agit de l'enfant et de l'ouvrage de quelqu'un qui les a produits — encore qu'entre l'enfant et l'ouvrage il y ait cette différence que le premier a été engendré de lui, tandis que le second a été fait par lui — ; ensuite selon l'enseignement, car quelqu'un qui a été instruit par un autre au moyen de la parole est dit fils de celui qui l'a instruit, et ce dernier, père de celui-là. Selon la nature donc, pour ainsi parler, nous sommes tous fils de Dieu, pour ce motif que nous avons tous été faits par lui ; mais selon l'obéissance et l'enseignement, tous ne sont pas fils de Dieu, mais ceux-là seulement qui croient en lui et font sa volonté : ceux qui ne croient pas et ne font pas sa volonté sont les fils et les anges du diable, pour autant qu'ils font les œuvres du diable. Qu'il en soit bien ainsi, il l'a dit en Isaïe : «J'ai engendré des fils et je les ai élevés, mais eux m'ont méprisé. » Il les appelle encore des fils étrangers : « Des fils étrangers m'ont menti. » En effet, selon la nature ils sont ses fils, puisqu'ils ont été faits par lui, mais selon les œuvres ils ne sont pas ses fils.

Dans la société humaine, les fils rebelles à leurs parents sont reniés par ceux-ci : selon la nature ils restent leurs fils, mais selon la loi ils ne sont plus que des étrangers, puisqu'ils n'héritent pas de leurs parents selon la nature. Il en va de même avec Dieu : ceux qui ne lui obéissent pas sont reniés par lui ; ils ont cessé d'être ses fils et, dès lors, ne peuvent avoir part à son héritage. Comme le dit David : « Les pécheurs se sont rendus étrangers dès le sein maternel ; leur colère est à la ressemblance du serpent. » Et c'est pourquoi le Seigneur appelait « race de vipères » des gens qu'il savait être de la race humaine, parce que, à la ressemblance de ces bêtes, ils se comportaient de façon tortueuse et faisaient tort aux autres : « Gardez-vous, disait-il en effet, du levain des Pharisiens et des Sadducéens. » Il disait également à propos d'Hérode : « Allez dire à ce renard... », signifiant par là son astuce et sa fourberie. C'est pourquoi aussi le prophète Jérémie disait : « L'homme, alors qu'il était comblé d'honneur, devint semblable aux. bêtes » ; et encore : « Ils sont devenus des étalons en rut ; chacun hennissait après la femme de son prochain. » Et Isaïe, qui prêchait en Judée et disputait avec Israël, les appelait « princes de Sodome » et « peuple de Gomorrhe » : il signifiait par là que leur transgression était pareille à celle des habitants de Sodome et que les mêmes péchés se trouvaient en eux, et il les désignait du même nom à cause d'une conduite semblable. Et la preuve qu'ils n'avaient pas été faits tels par Dieu quant à leur nature, mais capables d'agir aussi avec justice, c'est que le même Isaïe leur disait, en leur donnant un bon conseil : « Lavez-vous, purifiez-vous, ôtez la malice de vos cœurs de devant mes yeux, cessez vos méchancetés. » C'était leur dire que, s'ils transgressaient et péchaient, ils encourraient le même châtiment que les habitants de Sodome, mais que, s'ils se convertissaient, faisaient pénitence et cessaient de mal faire, ces mêmes hommes pourraient être les fils de Dieu et obtenir l'héritage de l'incorruptibilité accordé par lui. Telle est donc l'acception selon laquelle le Seigneur a appelé anges du Malin et fils du diable ceux qui se fient à celui-ci et font ses œuvres : d'une part, au commencement, tous ont été faits par un seul et même Dieu ; mais, d'autre part, tandis que, s'ils lui sont dociles, persévèrent dans son obéissance et gardent sa justice, ils sont les fils de Dieu, en revanche, s'ils apostasient et deviennent transgresseurs, ils se rattachent au diable, qui est devenu l'initiateur et la cause originelle de l'apostasie tant pour lui-même que pour tous les autres.

Conclusion

Parce qu'il y a beaucoup de paroles du Seigneur qui proclament toutes un seul et même Père, Auteur de ce monde, il nous a fallu confondre par des preuves nombreuses des gens retenus dans de nombreuses erreurs : puissent-ils, grâce à cette abondance de preuves, revenir à la vérité et être sauvés ! Mais à cet écrit il nous faut encore ajouter, à la suite des paroles du Seigneur, les paroles de Paul : nous aurons à scruter sa pensée, à exposer l'Apôtre, à élucider tout ce qui, de la part d'hérétiques ne comprenant absolument rien aux paroles de Paul, a reçu d'autres interprétations, à montrer la stupidité de leur folie, à établir par ce même Paul, dont ils tirent contre nous des difficultés, qu'eux-mêmes sont des menteurs, tandis que l'Apôtre, en prédicateur de la vérité, a enseigné toutes choses en accord avec le message de la vérité, à savoir : un seul Dieu Père, qui a parlé à Abraham, qui a donné la Loi, qui a envoyé par avance les prophètes et qui, dans les derniers temps, a envoyé son Fils et accordé le salut à l'ouvrage par lui modelé, c'est-à-dire à la substance de la chair. Nous disposerons donc dans un autre livre le restant des paroles du Seigneur, en lesquelles il a parlé du Père non en paraboles, mais en termes propres, ainsi que l'explication des épîtres du bienheureux Apôtre, et nous t'offrirons alors en son intégralité, par la grâce de Dieu, notre ouvrage « Dénonciation et réfutation de la Gnose au nom menteur», après nous être exercé et t'avoir exercé avec nous, dans ces cinq livres, à la réfutation de tous les hérétiques.

Source : remacle.org

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29 juin Saint Pierre Saint Paul

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DEUXIÈME SERMON POUR LA FÊTE DES SAINTS APOTRES PIERRE ET PAUL. de Saint Bernard

1. Les deux Saints dont nous célébrons aujourd'hui la passion, m'ont fourni déjà de nombreux motifs et une ample matière à vous parler d'eux; je ne crains qu'une chose, c'est qu'à force d'entendre la parole de Dieu, vous finissiez par la moins estimer. C'est une chose de bien peu de prix et bien fugace que la parole de l'homme, elle n'a ni corps, ni poids, ni valeur, ni consistance. Elle frappe l'air, d'où son nom (a) et elle vole comme la feuille emportée par le vent, et personne ne fait attention à elle. Que nul de vous, mes frères, ne prise ou plutôt ne méprise de cette façon la parole de Dieu, car je vous répéterais ce mot : « Il eût été bon pour cet homme qu'il ne l'eût point entendue. » La parole de Dieu, c'est un fruit de vie, ce ne sont point des feuilles, ou si ce sont des feuilles, ce sont des feuilles d'or; il ne faut donc point en faire peu de cas, ni passer outre, ni les laisser emporter par le vent. Ramassez-en même les moindres parties, de peur qu'elles ne se perdent, car la terre que de nombreuses pluies arrosent, et qui ne produit point de fruit est une terre réprouvée, et bien près d'être maudite (Hebr. VI, 8 De même en est-il de l'olivier stérile de l'Évangile, si après que le cultivateur a remué la terre où il est planté, et lui a mis du fumier au pied, il ne produit encore rien, ne vous semble-t-il pas qu'il n'y a plus qu'à mettre la cognée à sa racine (Matt. XXI, 19) ?

2. Eh bien je vous dis donc si le Seigneur trouve moins de bien dans les gens du monde qu'en nous qu'il a arrosés de la pluie volontaire de ses consolations célestes, il aura pour eux plus de patience que pour nous, à qui n'a manqué ni le sarcloir de la discipline, ni le fumier de la pauvreté et de l'humilité. N'est-ce point, en effet, une sorte de fumier que les abominations des Égyptiens que nous immolons à notre Dieu! Oui, c'en est un qui choque la vue, mais qui porte avec lui la fécondité ; il ne faut point avoir peur de ces ordures, si on tient à la fécondité. De ces tas de fumiers désagréables à voir, qu'on porte dans les champs, naîtront des gerbes dont l'aspect réjouira la vue quand on les en rapportera. Que ces précieux engrais ne soient pas l'objet de vos dédains, et tenez les humiliations de Jésus-Christ pour beaucoup plus précieuses que tous les trésors de l'Égypte. Mais si vous êtes riches en engrais terrestres, la pluie du ciel ne vous fait pas défaut; je veux dire les pieuses prières, la récitation des psaumes , la douce méditation, et la lecture si consolante de la sainte Écriture. Enfin, je puis bien encore donner le nom de pluie céleste à celle qui descend de mes lèvres sur vous, si vous avez le bonheur que quelques gouttes tombent dans vos âmes, du fleuve dont le cours impétueux réjouit la cité de Dieu, et du torrent de voluptés célestes, pendant que je vous en parle. [...]

a Saint Bernard joue ici sur les mots ou plutôt sur quelques lettres des mots latins veberare, frapper, et verbum la parole, d'une manière qu'il nous est impossible de faire passer dans le français. A. C.

Source : abbaye-saint-benoit.ch

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3 juillet Saint Thomas (Apôtre)

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Luc, XXIV, 33-49. Apparitions aux Apôtres. de Saint Ambroise de Milan

Quelqu'un dira : Comment donc Thomas, alors qu'il ne croyait pas encore, a-t-il pourtant touché le Christ ? Mais il semble qu'il ait douté non de la Résurrection du Seigneur, mais du mode de la Résurrection. Et il fallait qu'il m'enseignât en le touchant, comme Paul aussi m'a enseigné : « Car il faut que cette corruption revête l'incorruptibilité, et que ce corps mortel revête l'immortalité. » (I Cor., XV, 53), en sorte que l'incrédule croie, et que l'hésitant ne puisse clouter ; car nous croyons plus facilement ce que nous voyons. Or Thomas avait lieu de s'étonner, quand il vit, tout étant fermé, un corps se glisser à travers des barrières impénétrables aux corps, sans dommage pour leur structure. Oui, c'est merveille qu'une nature corporelle ait traversé un corps impénétrable : on ne le vit pas arriver, on vit sa présence il fut aisé de le toucher, difficile de le reconnaître.
Aussi bien les disciples, troublés, croyaient voir un esprit. C'est pourquoi le Seigneur, pour nous montrer le caractère de la résurrection : «Touchez, dit-Il, et voyez : un esprit n'a ni chair ni os comme vous voyez que je les ai. »
Ce n'est donc point une nature incorporelle, mais l'état de son corps ressuscité, qui lui a fait pénétrer des clôtures normalement impénétrables ; car ce qui se touche est corps, ce qui se palpe est corps. Or c'est corporellement que nous ressuscitons : car « la semence est un corps de chair, d'où lève un corps spirituel » (I Cor., XV, 44) ; l'un est subtil, l'autre grossier, étant encore épaissi par les conditions de son infirmité terrestre. Comment en effet n'y eût-il pas eu un corps, alors que demeuraient les marques des blessures, les traces des cicatrices, que le Seigneur a présentées pour être touchées ? Par là non seulement Il affermit la foi, mais Il excite la dévotion : les blessures reçues pour nous, Il a préféré les emporter au ciel, Il n'a pas voulu les effacer, afin de montrer à Dieu le Père le prix de notre libération. C'est en cet état que le Père le place à sa droite, accueillant les trophées de notre salut ; tels sont les témoins que la couronne de ses plaies a produits pour nous.

Source : livres-mystiques.com

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4 juillet Saint André de Crète

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http://nominis.cef.fr/contenus/saint/14 ... Crete.html

Homélie pour le Dimanche des Rameaux de Saint André de Crète

Venez, gravissons ensemble le mont des Oliviers ; allons à la rencontre du Christ. Il revient aujourd'hui de Béthanie et Il s'avance de son plein gré vers sa sainte et bienheureuse passion, afin de mener à son terme le mystère de notre salut. Il vient donc, faisant route vers Jérusalem, Lui qui est venu du ciel pour nous, alors que nous gisions au plus bas, afin de nous élever avec Lui, comme le dit l'Écriture, « au-dessus de toutes les puissances et de tous les êtres qui nous dominent, quel que soit leur nom » (Ephésiens 1, 21). Mais Il vient sans ostentation et sans faste. Car, dit le prophète, « Il ne protestera pas, Il ne criera pas, on n'entendra pas sa voix » (Isaïe 42, 2). Il sera doux et humble, Il fera son entrée modestement... Alors, courons avec Lui qui se hâte vers sa passion ; imitons ceux qui allèrent au-devant de Lui. Non pas pour étendre sur son chemin, comme eux ils l'ont fait, des rameaux d'olivier, des vêtements ou des palmes. C'est nous-mêmes qu'il faut abaisser devant Lui, autant que nous le pouvons, par l'humilité du cœur et la droiture de l'esprit, afin d'accueillir le Verbe qui vient (Jean 1, 9), afin que Dieu trouve place en nous, Lui que rien ne peut contenir. Car Il se réjouit de se montrer à nous ainsi dans toute sa douceur, Lui qui est doux, « Lui qui monte au-dessus du couchant » (Isaïe 14, 14), c'est-à-dire au-dessus de notre condition dégradée. Il est venu pour devenir notre compagnon, nous élever et nous ramener vers Lui par la parole qui nous unit à Dieu ».

Source : notredamedesneiges.over-blog.com

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4 juillet Sainte Elisabeth du Portugal

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Biographie
http://missel.free.fr/Sanctoral/07/04.php

Pensée spirituelle d’Elisabeth de Portugal

» Je ne puis entendre les gémissements de tant de pauvres mères de famille, les voix des petits enfants, les larmes des vieillards sans employer les biens que Dieu m’a donnés, à subvenir à tous ces besoins. »

Courte prière de Ste Elisabeth de Portugal au moment de sa mort
« Ô Marie, Mère de toutes grâces ! »

Source : dieumerci.direct8.fr/2010/07/04/

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5 juillet Saint Antoine-Marie Zaccaria

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Biographie
http://nominis.cef.fr/contenus/saint/14 ... caria.html

LETTRE IX
Guastalla, 10 juin 1539
Lettre de Très Révérend Père Antoine-M. Zaccaria,
au sujet d'un acte de saint Barnabé, à sa guide
spirituelle, la Mère Maîtresse angélique Paola Antonia.



Bien chère et unique (Mère) et mes Filles obéissantes dans le Christ, salut.

Puisque demain c'est la fête de saint Barnabé, compagnon de notre commun protecteur saint Paul, je ne puis m'empêcher dans sa manière d'agir à l'égard du savant Paul, qui voulait être en réalité, et aussi aux yeux de ses contemporains, une vivante copie du Christ souffrant.

Vous savez que quand Paul, peu de temps après sa conversion, se rendit pour la première fois à Jérusalem, il cherchait à se mêler et à s'introduire chez les autres chrétiens, à se faire reconnaître par eux comme chrétien. Mais ceux-ci, craignant qu'il ne fût toujours ce qu'il avait été autrefois, n'osaient se joindre à lui.

Alors Barnabé le prit par la main, le conduisit chez les Apôtres et leur dit : « Voilà celui qui était... etc. ; ensuite, le Christ lui est apparu...etc. ; il a dit et fait...etc. ». Et ainsi, en présence de Paul, il le fit connaître de tous. Et, tenant cachés le plus possible ses propres mérites dans cette affaire, et en même temps très satisfait sans, pour cela, chercher à se mettre personnellement en valeur, il le présentait à tous les chrétiens comme une colonne (de l'Église) et comme une homme qui tenait presque la primauté dans l'apostolat. C'est ainsi, ma chère Mère, que je voudrais bien, avec votre permission, vous dire un mot de ces libertés que prennent parfois les grands saints ; et aussi de vous faire observer comment il y a des choses qui, chez eux, à cause de leur haute perfection, sont une expérience et un signe certain d'une sainteté consommée, mais qui,chez nous, seraient l'occasion d'une ruine manifeste et le signe évident que nous ne sommes pas encore dépouillés de nos anciennes mauvaises habitudes, peut-être invétérées.

Voici un exemple : saint Jean Climaque parle d'un certain saint tellement sûr d'avoir éteint en lui toute gourmandise qu'il défiait le démon, en brandissant une grappe de raisins, de le tenter sous ce rapport. Un autre exemple : une personne voulant savoir si, en elle ou chez un autre, et jusqu'à quel point, une passion est morte et qui donnerait à cette passion, par des paroles ou des comportements et par toute autre manière, l'occasion de se manifester et ensuite observerait avec une grande attention les résultats, pour comprendre l'état de son âme ou de celle d'autrui.

Je ne vous parlerai pas de choses que vous seule pourriez comprendre mais de celles que mêmes nos Angéliques aussi peuvent comprendre, vous laissant le soin de méditer le reste au fond de votre âme.

« Voici Saul », déclare Barnabé, c'est-à-dire l'apparence de notre vieil homme et l'exemple de nos mauvaises inclinations ou passions.
Voilà, dis-je, une personne qu'on dit être sainte, et cependant elle ne fait toujours que causer, tellement qu'on la dirait un pinson ou un singe [ nous dirions : qui bavarde comme une pie] ; qu'on ne voit jamais prier, qui ne s'occupe que de choses extérieures, qui reste volontiers au lit ou qui s'abandonne à l'oisiveté. N'est-ce pas là le visage de Saul et l'apparence du vieil homme ?

Mais cela n'est encore rien. Vouloir être bien servie, arranger sa chambre avec soin, parler en élevant toujours la voix ; ne jamais dire à personne une bonne parole, avoir l'air de n'estimer qui que ce soit : qu'est-ce que cela si ce n'est des restes de nos ancienne habitudes ? Continuons. Trouver des difficultés partout, être toujours sujette à la tentation, rester constamment en proie au doute ou à l'incertitude : c'est prouver qu'on n'est encore que ce que l'on était dans le monde ou, du moins, qu'on est encore imparfaite et bien peu changée.

Avoir un estomac qui ne s'accommode que d'aliments de choix ou de primeurs, qu'est-ce donc, sinon montrer que la gourmandise est loin d'être éteinte ? Ne pouvoir attendre un moment sans que la colère monte au visage, ne pouvoir rester à genoux sans avoir un banc pour s'appuyer, se faire du mauvais sang devant toute contrariété, tout cela ne montre-t-il pas qu'en est encore bien douillet ? N'est-ce pas aussi être douillet que n'oser guère se donner de mouvement, ne pouvoir rester à la grille du parloir sans avoir mal à la tête, ne pouvoir supporter le prochain sans éprouver d'ennui ? On peut y voir tout ce qu'on veut sauf un progrès dans la perfection.

Ces choses et d'autres semblables, c'est Saul, la figure de l'homme imparfait. Mais, taisez-vous, dit Barnabé, sachez qu'à ces personnes, telles que vous les voyez, le Christ est apparu, etc. » Vous découvrirez que vous vous retrouvez devant une personne sainte dans ses intentions et dans ses oeuvres. Pour bien la juger, il faudrait voir tout l'ensemble de sa vie. Si je vous disais tout le bien que je trouve dans cette pauvre créature, je crains qu'elle ne rougisse et qu'elle baisse la tête pour ne pas paraître ce qu'elle est en réalité.

Dites-moi en effet : quand elle parle, ne vous enflamme-t-elle pas le coeur ou ne vous faitelle pas désirer des choses spirituelles ?

Est-ce que, quand elle semble parler avec exagération, elle n'est pas attentive au cas personnel de chacune et qu'elle n'a rien d'autre en tête ?

Regardez : si elle semble toujours en mouvement, n'est pas pour faire elle-même quelque nouveau progrès ou en faire faire à d'autres. Ou si, quand elle semble vous quitter, une parole édifiante, son silence ou tout autre signe ne montre pas qu'elle vous porte avec elle. Est-ce que, quand elle vous paraît distraite, elle ne se rend pas compte de votre situation personnelle et ne vous suggère pas de bons sentiments ou ne vous exerce pas à quelque vertu ?

Taisez-vous et ne dites rien : je vous révélerai encore autre chose.

Quand elle ne va pas à l'oraison, c'est alors qu'elle montre sa richesse intérieure. Quand vous la voyez angoissée et toujours
en peine, paraissant vouloir apprendre de la part de ceux qui n'ont pas la science voulue, elle le fait par mépris d'elle-même et par désir de se faire passer pour ignorante.

Quand vous la voyez arranger soigneusement sa chambre, ne veut-elle pas qu'on se moque d'elle et qu'on la traite de sotte ? Ne veut-elle pas cacher que le Crucifié l'a consolée et que Paul l'a instruite ? Un même mot de sa bouche vous ressuscite et vous abat, un même geste vous caresse ou vous fait mal.

Cela suffit. Quiconque veut bien scruter comme il faut son comportement trouvera en elle la figure de Saul. Oui, mais Barnabé attestera que la réalité ne correspond pas à ses apparences actuelles ni à celles du passé.

Ma chère Mère, j'aurais encore bien d'autres choses à dire mais je ne voudrais pas qu'on m'en sût mauvais gré.

Dites leur donc vous-même le reste. Je ne dirai que ceci : dites aux Angéliques de ne pas adopter ni de se permettre ces manières trop libres car je les en assure, elles aboutiraient à un résultat tout opposé à celui qu'obtient cette l'enfer de la plus grande imperfection.

Il ne leur convient donc pas de trop bavarder mais d'observer un silence rigoureux.

De même, il ne leur convient pas d'agir, de parler ou de penser sans qu'elles ne sentent au fond d'elles-mêmes que c'est cela qu'elles doivent faire ou sans la permission des supérieurs.

Ainsi, suivre leurs inclinations au lieu de les combattre serait pour elles un poison mortel, car il s'agit de désirs terrestres. Les charges augmenteraient en elles la présomption ; le savoir nourrirait leur orgueil ; les occupations distrayantes les rendraient relâchées ; ne pas entretenir en elles l'esprit d'abnégation, même à l'égard de choses bonnes en elles-mêmes, les ferait non seulement sombrer dans la vulgarité mais les éloignerait du désir de suivre Paul et d'imiter son genre de vie.

Songez donc et voyez quel dommage apporte l'amour de ses aises, le désir – je ne parle pas de vin ou de mets choisis – d'un peu de douceurs spirituelles et de goûter la complaisance en elle-mêmes.

Si elles ne sont pas aveugles, ce que je leur ai dit suffira pour qu'elles voient combien tout cela leur fait tort.

Dites-leur donc que Paul leur prêche un Christ crucifié de toutes parts : crucifié non seulement en lui-même mais également crucifié en elles. Et ce mot – crucifié – demandez-leur de bien le ruminer.

Et si, à cause de leur manque de finesse, elles ne le comprennent pas suffisamment, dites à ma Mère Maîtresse de bien le leur expliquer. Sa parole enflammée et pénétrante suppléera à tout ce que je voudrais leur dire moi-même.

Voilà tout ce que je voulais vous dire, chère Mère.

Guastalla, le 10 juin 1539.
De V(otre) C(harité)
Père et Fils
ANTOINE-MARIE
Prêtre


Source : storicibarnabiti.it/pdf/2011/

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6 juillet Sainte Maria Goretti

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Biographie
http://nominis.cef.fr/contenus/saint/14 ... retti.html

Ste Maria Goretti, modèle de pureté, prie pour nous et protège tous les enfants du monde

Seigneur, les cors sonnent, mais le peuple n'entend plus.
Le vacarme de la course effrénée à l'argent et au vice les couvre.
Toi même, n'entends-tu pas ce vacarme ?
Les pierres mouillées de larmes, elles-mêmes crient et ne sont pas vues.
Depuis que la terre tourne, ton peuple, à chaque rotation, a montré son infidélité;
tes guetteurs, à chaque fois, l'ont délivré des chaînes de l'esclavage, parce qu'ils ont été entendus.
Mais aujourd'hui, ta justice ne semble plus écoutée;
ils ne sont pas muets pourtant tes guetteurs ?
Combien, s'ils savaient que le péché est la cause de notre perte,
ne seraient-ils pas du nombre des guetteurs ?
Devant l'impuissance de tes sentinelles,
viens Seigneur au secours de ton peuple.
Vois comment est grande leur détresse;
ou est la paix, ou est la sécurité ?
Entends les cris de ceux qui souffrent de la conséquence de la dépravation du monde.
Vois ces enfants touchés dans leur pureté et dans leur vie, leur innocence souillée par le mal,
soustraits à l'amour des siens, comme en témoignent les avis de recherche étalés sur les murs.
Entends ma révolte et mes pleurs;
ne reste pas insensible à ma tourmente et à la détresse de celles qui ont enfanté.
Regarde le désespoir de ces enfants victimes du tourbillon dévastateur de la déchirure du noyau familial.
Ecoute la prière de Jean-Paul II,
"Que l'enfant qui se forme dans le sein de sa mère soit reconnu comme personne humaine..."
Considère tous ces enfants sous l'emprise de la malveillance des hommes.
Insuffle Seigneur l'Esprit de vérité à nos dirigeants, guide les dans leur justice,
afin que, face à la menace des hommes, ils donnent à l'enfant des droits sans failles à l'innocence.
Mais que sa blancheur ne soit plus maculée, mais délivre-nous du mal. Amen.
O Vierge Marie, Immaculée Conception, pure et sans tache, protège tous tes enfants.

Ste Maria Goretti, modèle de pureté, prie pour nous et protège tous les enfants du monde.

LES TROMPETTES D'EZECHIEL (par J.deC. 19.01.2003)

Source : evangelium-vitae.org

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6 juillet Saint Isaïe

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Biographie
http://nominis.cef.fr/contenus/saint/68 ... Isaie.html

ABRÉGÉ DES CHOSES DITES PAR LE PROPHÈTE ISAÏE. de Saint Jean Chrysostome

Accusation d'Israël, ses malheurs, ses sacrifices réprouvés, exhortation à une vie meilleure. Prophétie concernant l'Église et la paix à venir. Accusation d'Israël et futurs malheurs du siège. Reproches aux Juifs pour leur vie sensuelle et leur orgueil. Réprobation d'Israël caché sous la similitude de la vigne. Il reproche aux princes d'Israël leur avarice et les excès de l'ivresse, et il leur annonce la désolation future. Il menace ceux qui honorent les faux prophètes et non les vrais prophètes. Il annonce l'arrivée de leurs ennemis. Il a une vision dans laquelle ses lèvres sont purifiées. Le roi de Syrie fait la guerre à Jérusalem avec les Israélites, et Isaïe prophétise touchant le Christ, touchant la ruine de Jérusalem et la venue de Nabuchodonosor. Prophétie sur ceux qui croiront au Christ. De la puissance, de l'orgueil et de la ruine de l'Assyrien. De ceux qui ont foi dans le Christ, de sa génération selon la chair; de la mansuétude de ceux qui croient en lui.

Il prophétise la ruine de Babylone et des nations étrangères. Ruine des Moabites. Prophétie sur le Christ. Ruine de Damas; calamités et salut d'Israël. Ruine de l'Égypte. Il annonce par allégorie les maux qui fondront sur les nations qui ne croiront pas au Seigneur et le châtiment de leur incrédulité. Isaïe reçoit l'ordre de se promener nu. Guerre des Mèdes et des Babyloniens contre l'Idumée et l'Arabie. Dernier siège de Jérusalem par Nabuchodonosor. Prophétie faite à Sobna, le trésorier, concernant sa ruine. Les trésoriers ou gardiens des richesses du temple étaient de la race sacerdotale. Ruine de Tyr et ensuite son salut; paroles allégoriques concernant les églises. Ruine de Babylone par les Mèdes et, pour cet événement, grâces rendues à Dieu par le prophète. Prophétie sur ceux qui croient au Christ, sur la ruine future de l'empire de Satan par le Christ, sur son avènement selon la chair. De la foi au Christ.

Accusation contre Israël parce qu'il a cessé de mettre en Dieu son espérance pour la placer dans les Egyptiens ; maux qui lui arriveront, prospérité qui suivra. Il prophétise en cet endroit sur l'Église du Christ, sur le retour des nations vers le Christ et sur la ruine de Jérusalem. Histoire de l'Église sous le nom de l'Idumée et de Jérusalem, c'est-à-dire, en recourant au sens anagogique, récit de la désolation des Juifs et de la prospérité de l'Église du Christ. Histoire de Sennachérib. Prophétie sur Jean le précurseur et ceux qui croiront au Christ. Démonstration de la puissance de Dieu. Accusation d'Israël à cause de son idolâtrie, et énumération des bienfaits accordés au peuple. De la constitution de l'Église; de la faiblesse des idoles et de leur impuissance. Prophétie concernant le Christ et ceux qui croiront en lui. Reproches faits à Israël, à cause de ses péchés. Il déclare que leur désobéissance a attiré sur eux les calamités qui les ont accables. De la foi au Christ. Que le Seigneur a permis au peuple de ne pas sacrifier et qu'il ne demande pas le culte des sacrifices. Prophétie sur,ceux qui ont foi dans le Christ. Démonstration de la faiblesse des idoles et preuve de la puissance de Dieu.

Ruine de Babylone; démonstration de la dureté du coeur des Juifs; prophéties heureuses. Prophétie concernant le Christ et (571) consolation de Jérusalem. Prophétie sur les apôtres et sur le Christ. De la naissance du Christ selon la chair, de sa passion, de sa résurrection, de la multitude de ceux qui croiront en lui. Du Christ et d'Israël, selon l'histoire; de ceux qui croiront au Christ, selon le sens anagogique. Accusation contre les Juifs à cause de leur idolâtrie. Condamnation de leurs jeûnes et annonce d'un jeûne plus agréable à Dieu. Reproches à cause de leurs oeuvres perverses et de leurs conseils iniques; prophétie sur ceux qui croient dans le Christ. Prophétie touchant le Christ et les guérisons du corps et de l'âme accomplies par lui; des apôtres et des autres croyants. De sa passion. Confession du prophète au nom de tout le peuple; confusion de leur incrédulité par le Seigneur. Election de ceux qui croient en lui et accusation de l'idolâtrie des Juifs. De ceux d'entre les Juifs qui croient en Notre-Seigneur Jésus-Christ. Accusation de ceux qui ne croient point à la vie future.

Source : abbaye-saint-benoit.ch

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9 juillet Saint Albéric Crescitelli

Message par amidelamisericorde »

Biographie
http://nominis.cef.fr/contenus/saint/76 ... beric.html

«Le désir missionnaire d’amener des âmes au Christ»

"Depuis le temps où il a plu à la Divine Providence de m’appeler aux saintes missions, j’ai toujours eu une pensée à l’esprit : je me demandais, en moi-même, si je réussirais vraiment à en tirer un seul des ténèbres de l’idolâtrie, à sauver une âme.A une telle pensée, à une telle sollicitude, je ne pouvais, je ne savais, je n’osais répondre. Il n’y avait rien d’autre que l’espérance. Peut-être que je n’aurais rien fait, peut-être que j’aurais fait quelque chose… Je n’osais espérer faire beaucoup ; mais, qui peut savoir, pensais-je en moi-même, il se peut que le Seigneur veuille se servir de moi et jusqu’où ? De toute façon, il suffit de faire la volonté de Dieu, le désir était bien présent.

Lorsque vint le temps d’administrer mon district en Chine, bien sûr je désirais ardemment et plus que jamais la conversion des idolâtres. Voir l’idolâtrie dominante,… voir les idolâtres aussi nombreux, voir de grandes agglomérations et savoir que personne n’y adorait le vrai Dieu… m’angoissait, m’abattait, m’affligeait et j’en restais déchiré. Je désirais ardemment qu’ils adorent le vrai Dieu ; j’aurais voulu me donner de la peine pour leur conversion. Au fond de mon cœur, bien qu’indignement, je priais le Père des miséricordes de faire en sorte que ce peuple voie la Lumière qu’Il envoya au monde et qu’Il l’enlève des ténèbres et des ombres de la mort, dans lesquelles il se trouvait misérablement enseveli.

Bien que pensant convertir ces idolâtres, je ne savais pas ce que j’aurais pu faire, et voyant que je ne pouvais presque rien faire, j’avais le cœur qui se serrait. Toutefois, je commençai à exhorter continuellement les chrétiens à parler à leurs amis, à leurs voisins, et à d’autres qu’on pouvait espérer convertir.

Du reste, il me semble que dans la pratique, les conversions ne se font pas avec des arguments philosophiques, bien qu’ils aient un fondement dans la foi que l’on accorde à celui qui annonce la vérité chrétienne. Et c’est pour cela que les bons chrétiens, et plus encore les nouveaux convertis, peuvent faire beaucoup. Cependant, si le prêtre n’est pas là pour les inciter, ils ne font rien… Aussi, sous l’obéissance de mes supérieurs, j’espère œuvrer toujours avec alacrité dans la vigne du Seigneur et faire toujours sa sainte volonté."

(Saint Albéric Crescitelli, P.I.M.E. Martyr en Chine en 1900, Lettre à S.Em. le Card. Simeoni, Préfet de Prop.Fide : 7 Juin 1890)

Source : vatican.va

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9 juillet Sainte Véronique Giuliani

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Biographie
http://nominis.cef.fr/contenus/saint/14 ... liani.html

Litanies Mariales extraites des écrits de Sainte Véronique Giuliani
http://imagessaintes.canalblog.com/arch ... 04163.html

Catéchèse de Benoît XVI
http://www.vatican.va/holy_father/bened ... 15_fr.html

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11 juillet Saint Benoît de Nursie

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Biographie
http://nominis.cef.fr/contenus/saints_1483.html

Une neuvaine à Saint Benoît
http://catholiquedu.free.fr/Neuvaines/Saint_Benoit.pdf

Abbaye de Fleury
http://www.abbaye-fleury.com/les-horair ... fices.html

Saint Benoît Saint Patron de l'Europe
http://www.abbaye-saint-benoit.ch/benoit/patron.htm

Bonne fête à notre Saint Père Benoît XVI

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12 juillet Bienheureux Louis et Zélie Martin

Message par amidelamisericorde »

LITANIES DES BIENHEUREUX LOUIS ET ZELIE MARTIN

Seigneur, ayez pitié de nous.
Jésus-Christ, ayez pitié de nous.
Seigneur, ayez pitié de nous.
Jésus-Christ, écoutez-nous.
Jésus-Christ, exaucez-nous

Père céleste qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Fils, Rédempteur du monde, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Esprit-Saint, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous.
Bienheureux Louis et Zélie Martin, priez pour nous.
Bienheureux Louis et Zélie Martin, père et mère de Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, priez pour nous.
Bienheureux Louis et Zélie Martin, qui avez mis votre Foi et votre Espérance dans le Seigneur, priez pour nous.
Bienheureux Louis et Zélie Martin, qui avez vécu votre union dans la fidélité, priez pour nous.
Bienheureux Louis et Zélie Martin, qui avez enfanté de nombreux enfants, priez pour nous.
Bienheureux Louis et Zélie Martin, qui avez élevé vos enfants dans la Foi, priez pour nous.
Bienheureux Louis et Zélie Martin, qui avez désiré la sainteté pour vous et vos enfants, priez pour nous.
Bienheureux Louis et Zélie Martin, qui avez offert vos enfants au Seigneur, priez pour nous.
Bienheureux Louis et Zélie Martin, qui avez perdu des enfants en bas âge, priez pour nous.
Bienheureux Louis et Zélie Martin, qui avez travaillé de vos mains, priez pour nous.
Bienheureux Louis et Zélie Martin, qui avez pratiqué une ardente Charité, priez pour nous.
Bienheureux Louis et Zélie Martin, qui avez puisé votre force dans l'Eucharistie quotidienne, priez pour nous.
Bienheureux Louis et Zélie Martin, qui avez prié fidèlement chaque jour, priez pour nous.
Bienheureux Louis et Zélie Martin, qui avez partagé le souci missionnaire de l'Église, priez pour nous.
Bienheureux Louis et Zélie Martin, qui vous êtes toujours confié à la Vierge, priez pour nous.
Bienheureux Louis et Zélie Martin, qui avez connu la souffrance et la maladie, priez pour nous.
Bienheureux Louis et Zélie Martin, qui contemplez dans le Ciel la Face Adorable du Seigneur; priez pour nous.

Priez pour nous, Bienheureux Louis et Zélie Martin,

Afin que nous devenions dignes des promesses de Notre Seigneur Jésus Christ.

Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, pardonnez-nous Seigneur.
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, exaucez-nous Seigneur.
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, ayez pitié de nous.

Prions

Dieu d’éternel amour, Vous nous donnez dans les Bienheureux époux Louis et Zélie Martin, un exemple de sainteté vécue dans le mariage: Ils ont gardé la Foi et l’Espérance au milieu des devoirs et des difficultés de la vie. Ils ont élevé leurs enfants pour qu’ils deviennent des Saints. Puissent leur prière et leur exemple soutenir les familles dans leur vie chrétienne et nous aider tous à marcher vers la sainteté. Si telle est Votre Volonté, daignez nous accorder les grâces que nous demandons maintenant à travers leur intercession, et les inscrire au nombre des saints de Votre Eglise. Nous Vous le demandons, Père, par Jésus le Christ, notre Seigneur. Amen.

Source : imagessaintes.canalblog.com

BIOGRAPHIE
http://nominis.cef.fr/contenus/saint/10 ... uerin.html

PELERINAGE A ALENCON
http://www.famillemartin-therese-alencon.com/

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13 juillet Sainte Thérèse de los Andes

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Biographie
http://nominis.cef.fr/contenus/saint/11 ... olar).html


Lettre de « JUANITA » à sa sœur Rebeca sur sa vocation

15 avril 1916


Chère Rebeca,
Je profite d'un moment d'étude pour t'offrir mes vœux en ce jour de ton anniversaire, car un an de vie de plus doit te rendre plus sérieuse et accomplie; et ce doit être aussi un motif pour réfléchir sur la vocation que Dieu t'a confiée.
Crois-moi, Rebeca, à quatorze et quinze ans, on comprend sa vocation. On sent une voix et une lumière qui montrent la route de sa vie.
Ce phare a éclairé mes quatorze ans. J'ai changé de cap et je me suis proposé le chemin que je devais suivre et, aujourd'hui, je viens te faire la confidence des projets que j'ai formés pour atteindre mon idéal.
Jusqu'à maintenant la même étoile nous a éclairées. Mais demain nous ne serons peut-être pas réunies sous son ombre protectrice. Cette étoile c'est le foyer, c'est la famille. Il faut nous séparer et nos cœurs qui n'en avaient formé qu'un, demain peut-être se sépareront. Il me semblait qu'hier tu ne comprendrais pas mon langage; mais aujourd'hui tu as quatorze ans, âge où tu peux me comprendre. Ainsi donc, je crois que tu pencheras vers moi et que tu me donneras raison.
En peu de mots je vais te confier le secret de ma vie. Dans peu de temps nous nous séparerons et ce désir de vivre toujours unies qui nous a toujours confortés dans notre enfance va être dans peu de temps brisé par un autre idéal plus élevé de notre jeunesse. Nous devons suivre des chemins différents dans la vie. A moi m'est échue la meilleure part, celle de Madeleine. Le divin Maître a eu compassion de moi. S'approchant, il m'a dit tout bas: "Laisse ton père et ta mère et tout ce que tu as, et suis-moi."
Qui pourra rejeter la main du Tout-Puissant qui s'abaisse vers la plus indigne de ses créatures? Que je suis heureuse, petite sœur chérie! J'ai été capturée dans les filets d'amour du divin Pêcheur. Je voudrais te faire comprendre ce bonheur. Je peux dire avec certitude que je suis sa promise et que bientôt nous célébrerons nos fiançailles au Carmel. Je vais être carmélite. Qu'en penses-tu? Je ne voudrais pas avoir en mon âme quelque repli caché pour toi. Mais tu sais que je ne peux te dire en paroles tout ce que je pense et c'est pourquoi j'ai résolu de le faire par écrit.
Je me suis livrée à lui. Le 8 décembre, je me suis engagée. Il m'est impossible de lui dire combien je l'aime. Mes pensées ne sont occupées que de lui. Il est mon idéal. C'est un idéal infini. J'aspire chaque jour à m'en aller au Carmel pour ne plus m'occuper que de lui, pour me confondre en lui et pour ne plus vivre que de sa vie: aimer et souffrir pour sauver les âmes. Oui, j'ai soif des âmes parce que je sais que c'est ce que mon Jésus aime le plus. Oh! je l'aime tant.
Je voudrais t'enflammer de cet amour. Quel bonheur serait le mien si je pouvais te donner à lui! Oh! je n'ai jamais besoin de rien car en Jésus je trouve tout ce que je cherche! Lui, jamais ne m'abandonne. Jamais il ne diminue son amour. Il est si pur. Il est si beau. Il est la Bonté même. Prie-le pour moi, Rebequita. J'ai besoin de prières. Je vois que ma vocation est très grande: sauver des âmes, donner des ouvriers à la Vigne du Christ. Tous les sacrifices que nous faisons sont peu de choses en comparaison de la valeur d'une âme. Dieu a donné sa vie pour elles et nous combien nous nous désintéressons de leur salut. Moi, en tant que promise, je dois avoir soif des âmes, offrir à mon Fiancé le sang que, pour chacune d'elles, il a versé. Et quel est le moyen de gagner des âmes? La prière, la mortification et la souffrance.
Il est venu avec une croix et sur elle était écrite un seul mot qui a ému mon cœur jusque dans ses fibres les plus intimes: "Amour." Oh! Comme il est beau avec sa tunique de sang! Ce sang a plus de valeur pour moi que les bijoux et les diamants de toute la terre.
Ceux qui s'aiment sur la terre, ma Rebeca chérie, comme tu le vois pour Lucía et Chiro, ne cherchent qu'à avoir une seule âme et un seul idéal. Mais leurs efforts sont vains car les créatures sont si impuissantes. Mais cela ne se passe pas ainsi dans notre union. Jésus vit déjà en mon cœur. Je m'efforce de m'unir à lui, de lui ressembler et de me fondre en lui. Je suis la goutte d'eau qui doit se perdre dans l'océan infini. Pourtant il y a eu un abîme que la goutte ne peut traverser; mais l'océan déborde tant que la goutte reste dans le plus complet abandon d'elle-même; elle vit dans un murmure continuel appelant l'Océan divin.
Mais je ne suis qu'un pauvre petit oiseau sans ailes. Et qui m'en donnera pour que j'aille me nicher près de lui pour toujours? L'amour. Oh! Oui, je l'aime et je voudrais mourir pour lui. Je l'aime tant que je voudrais être martyrisée pour lui démontrer que je l'aime.
Ton cœur de sœur se déchire sans doute en m'entendant parler de séparation, en m'entendant murmurer ces paroles: adieu pour toujours sur la terre parce que je m'enferme au Carmel. Mais ne crains pas, petite sœur chérie. Il n'existera jamais de séparation pour nos âmes. Je vivrai en lui. Cherche Jésus et en lui tu me rencontreras et là, tous les trois nous continuerons les colloques intimes que nous poursuivrons là-bas dans l'éternité. Que je suis heureuse! Je t'invite à entrer avec Jésus dans le fond de ton âme. J'ai lu dans la vie d'Élisabeth de la Trinité que cette petite sainte avait demandé à Notre Seigneur qu'il fasse sa demeure en son âme. Faisons la même chose. Vivons avec Jésus en nous-mêmes, mon poussin chéri. Il nous dira des choses inconnues. Sa mélodie d'amour est si douce. Ainsi, comme Élisabeth, nous trouverons le ciel sur la terre parce que Dieu c'est le ciel.
Nous demanderons à Jésus, dans la communion, qu'il édifie sa demeure en nos âmes; pour cela nous utiliserons les matériaux que doivent être nos victoires et l'oubli de nous-mêmes, faisant disparaître le moi qui est le dieu que nous adorons intérieurement. Cela coûte et nous arrachera des cris de douleur. Mais Jésus demande ce trône et il faut le lui donner. La charité doit être l'arme pour combattre ce dieu.
Occupons-nous du prochain, de le servir, même si cela nous cause une répugnance de le faire. De cette manière nous obtiendrons que le trône de notre cœur soit occupé par son Maître, par Dieu notre Créateur.
Efforçons-nous de nous vaincre. Obéissons en tout. Soyons humbles. Nous sommes si misérables! Soyons patientes et pures comme les anges et nous aurons le bonheur de voir que Jésus, qui est un bon architecte, construira une seconde maison de Béthanie où tu t'occuperas de le servir dans la personne de ton prochain, comme le faisait Marthe, et moi, comme Madeleine, je resterai à le contempler et à entendre ses paroles de vie. Il est impossible, tant que nous sommes au collège, qu'il exige de nous cette totale union qui consiste à ne nous occuper que de lui. Mais nous pouvons, à chaque heure, lui offrir un bouquet d'amour.
Aimons le divin Enfant qui souffre tant sans trouver de consolation dans les créatures. Qu'il trouve dans nos âmes un refuge, un asile où il s'abritera de la haine de ses ennemis et un jardin de délices qui lui fasse oublier l'absence de ses amis.
Je termine. Adieu. Réponds à cette lettre et garde-moi le plus complet secret. Ta sœur qui t'aime en Jésus.
Juana
(Lettre n°8, trad. M.-A. Haussièttre, Cerf, 1994)

Source : teresadelosandes.org

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13 juillet Bienheureux Jacques de Voragine

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Un de ses écrits
La Légende Dorée : Vie des Saints et des Pères

http://www.abbaye-saint-benoit.ch/voragine/index.htm

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