Traité Théologique : St Joseph, Epoux de la Très Sainte Vierge

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amidelamisericorde
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DEUXIÈME PARTIE - PERFECTIONS DE SAINT JOSEPH
CHAPITRE II - GRÂCE ET SCIENCE DANS SAINT JOSEPH
Science de saint Joseph


Après avoir parlé de la grâce et des mérites de saint Joseph, il convient que nous parlions de sa science, et cette étude, nous fera voir quelle fut, pendant sa vie mortelle, la perfection de son intelligence. La science dont nous parlons n'est pas une connaissance quelconque, mais une connaissance certaine et évidente tirée des propres causes des choses qui font l'objet de notre science.

Or, on distingue trois catégories de sciences : la science acquise, la science infuse et la science bienheureuse. La première est le fruit de notre travail ; la seconde et la troisième nous viennent directement de Dieu. Mais la distinction formelle entre ces trois genres de sciences se trouve dans l'objet formel qui donne à chacun de ces trois degrés de connaissance sa forme spécifique.

Pour la science acquise, cet objet formel ou moyen de vision est constitué par les espèces ou images intelligibles abstraites des fantasmes des sens ; pour la science infuse, ce moyen consiste dans les espèces purement intelligibles que Dieu infuse dans l'esprit ; pour la science bienheureuse, c'est l'essence divine même qui, comme un puissant miroir, représente chaque chose avec parfaite exactitude.

Il y a cependant, par rapport à chacune de ces trois sciences, des subdivisions qu'il est bon de connaître. D'abord, la première science, la science acquise peut se procurer par voie d'invention ou par voie de discipline ou d'instruction. Quant à la science infuse il faut distinguer la science infuse per se, de la science infuse per accidens. La première est précisément celle que nous avons décrite plus haut ; la seconde a bien Dieu pour auteur, mais elle est réglée, comme la science acquise, selon la proportion des fantasmes de l'imagination ; aussi est-elle appelée infuse per accidens, et acquise per se. Enfin, la science bienheureuse, appelée encore vision béatifique, peut être permanente ou transitoire. La première s'accomplit par une forme fixe et stable, que l'on nomme la lumière de la gloire ; la seconde est un mouvement de l'Esprit Saint, qui passe rapidement dans l'âme et s'évanouit bientôt.

Voyons maintenant ce qu'il faut dire de chacune de ces sciences par rapport au glorieux saint Joseph.

Science acquise en saint Joseph

D'abord, la science acquise fut, dans le saint Patriarche, ce qu'elle est chez nous : elle fut due, en partie, à l'activité de son intellect agent, perçant, pour ainsi dire, l'écorce des objets qui se présentaient à lui, pour en tirer des conclusions opportunes, et en partie, à l'instruction qu'il reçut de ses parents et de ses maîtres. Dans le premier cas, il s'avançait dans la science par voie d'invention : dans le second, par voie de discipline ou d'instruction. Mais dans les deux cas, ses progrès scientifiques étaient, nous pouvons le croire, supérieurs aux nôtres, à cause de la perfection des facultés destinées au service de l'intelligence, telles que l'imagination, la mémoire, le sens dit commun et aussi à cause de la droiture de ses intentions et de la pureté de sa vie ; aussi peut-on lui appliquer cette parole du livre de la Sagesse : « J'étais un enfant d'une nature ingénieuse, et j'ai reçu en partage une âme bonne. »

Toutefois, quelque parfaite que fût, de ce côté, l'intelligence de saint Joseph, nous n'irons pas jusqu'à dire qu'il connaissait à perfection tous les secrets de la nature : chose qui n'était ni nécessaire à sa condition de gardien de la sainte Famille, ni possible à son état d'artisan, dont la première préoccupation devait être d'assurer, à Jésus et à Marie, par le travail de ses mains, le pain de chaque jour.

Source : Livres-mystiques.com

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DEUXIÈME PARTIE - PERFECTIONS DE SAINT JOSEPH

CHAPITRE II - GRÂCE ET SCIENCE DANS SAINT JOSEPH

Science infuse en saint Joseph


La science infuse, celle que Dieu communique à l'âme par son action directe, Peut être, avons-nous dit, infuse per accidens, et infuse per se. Pour commencer par la première, qui se mesure selon la proportion des fantasmes, on ne peut pas douter que saint Joseph n'en ait été gratifié dans plusieurs occasions de sa vie.

Par exemple, il jouit certainement de cet insigne bienfait, quand il reçut de l'Ange l'invitation de garder Marie comme son épouse, malgré les signes évidents de fécondité qu'il voyait en elle ; de même, quand il reçut l'ordre de fuir en Egypte et celui de retourner dans la terre d'Israël ; enfin, quand il fut averti de se retirer en Galilée. Pour ce motif, selon l'observation d'Isidore de Isolanis, adoptée par Benoît XIV, on peut en toute raison appeler saint Joseph un prophète.

Quant à la science infuse per se, cette science que Dieu donne à l'âme en l'enrichissant d'espèces ou images purement spirituelles, nous ne pouvons guère mettre en doute que Dieu lui ait fait cette grâce, surtout aux moments les plus importants de sa vie, par exemple, à la naissance du Christ, et ceci pour l'introduire plus entièrement dans la connaissance des mystères célestes ayant trait à l'Incarnation du Verbe, mystères dans lesquels il avait lui-même une si grande part.

« Joseph est vraiment le fils de David, s'écrie saint Bernard, auquel Dieu confie en toute sécurité le très secret et très sacré mystère de son cœur ; auquel, comme à un autre David, il a manifesté les choses incertaines et cachées de sa sagesse, et à qui il a donné de n'être pas ignorant du mystère qu'aucun des princes de ce siècle n'a connu, »

Science bienheureuse en Joseph


Enfin, il nous faut rechercher si saint Joseph a reçu de Dieu la science bienheureuse, ou vision béatifique, qui se distingue des autres sciences en ceci, que c'est l'Essence divine même qui est le moyen terme, ou la lumière formelle de la connaissance.

Commençons par exclure la vision béatifique permanente, dont Notre-Seigneur seul a été gratifié durant sa vie mortelle, et qui suppose, chez celui qui la possède, un état permanent de gloire. Mais peut-on croire qu'au moins, à certains moments de sa vie, saint Joseph ait vu la divine Essence, d'une manière transitoire, par un privilège semblable à celui dont, selon l'opinion de saint Thomas, furent gratifiés Moïse et saint Paul ?

Plusieurs auteurs ont cru pouvoir l'affirmer, précisément à cause de son intime familiarité avec le Verbe incarné et de la haute mission qui lui était confiée. Mais nous croyons qu'il est plus sûr de s'en tenir à la négative, à cause du silence des Ecritures, et parce qu'un tel privilège n'était pas requis par sa mission, bien différente de celle de Moïse et de saint Paul.

En effet, la mission de ces deux personnages était une mission publique, étant appelés l'un et l'autre à instruire et gouverner le peuple de Dieu, celui-là, dans l'Ancien Testament, celui-ci, dans le Nouveau.

Or, afin qu'ils pussent plus efficacement publier leurs doctrines, il fallait, dit saint Thomas, qu'ils en contemplassent l'origine, c'est-à-dire Dieu qui est le principe de toute vérité. Pour saint Joseph, qui n'avait pas à enseigner aux peuples les mystères de la foi et de la grâce, mais dont la mission se résumait tout entière dans la garde de la sainte Famille, il suffisait qu'il crût fermement, d'une foi surnaturelle, les vérités révélées qu'il avait apprises, soit par la lecture des Ecritures, soit par des révélations angéliques.

Source : Livres-mystiques.com

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DEUXIÈME PARTIE - PERFECTIONS DE SAINT JOSEPH

CHAPITRE II - GRÂCE ET SCIENCE DANS SAINT JOSEPH

Science bienheureuse en Joseph


Saint Joseph fut donc, sur ce point, dans une condition inférieure, non seulement à celle de Moïse et de saint Paul, mais aussi à celle de sa chaste Epouse, qui, nous l'avons enseigné, jouit, à plusieurs moments de sa vie, d'une manière transitoire, du privilège de la vision béatifique.

Ce privilège était dû à cette Vierge bénie, à cause de la part qu'elle devait prendre à la passion du Sauveur, et par conséquent à l'œuvre de notre rachat, dans laquelle elle devait être d'une manière très excellente, avec le Christ et sous le Christ, le principe de notre Rédemption. Il fallait donc qu'elle fût, pour ainsi dire, reliée à Dieu même, précisément par le privilège de le voir face à face, au moins dans les moments les plus solennels de sa vie.

CHAPITRE III - VERTUS ET DONS DE SAINT JOSEPH

Saint Joseph, homme juste par excellence


Voulant parler des vertus de saint Joseph, la première chose qui nous vient à l'esprit est ce passage de saint Matthieu où il est dit de lui qu'il était un homme juste : Joseph autem, vir (Mariæ), cum esset justus.

Or, ce mot, interprété à la lumière de la sainte théologie, a un double sens : d'abord il s'emploie pour désigner celle des vertus cardinales qui a pour objet de rendre à chacun ce qui lui est dû ; en second lieu, dans le langage biblique, il sert à désigner un homme droit, c'est-à-dire, dont la volonté est parfaitement soumise à Dieu, et dont les facultés inférieures sont entièrement contrôlées et dirigées par la raison.

C'est dans ce second sens, que le mot juste donne origine à l'expression technique justification, expression employée en théologie pour signifier la parfaite soumission de la volonté humaine à celle de Dieu.

Ainsi donc, appliqué à saint Joseph, ce mot de l'Ecriture sainte a une double signification. D'abord il veut nous faire comprendre que le saint Patriarche, connaissant l'état de son Epouse, sans pouvoir s'en rendre compte, avait la volonté arrêtée de ne pas la garder, par crainte d'enfreindre la loi ; et que, néanmoins, sachant Marie parfaitement sainte, il ne voulait pas la dénoncer publiquement, pour ne pas blesser la charité qu'il lui devait.

En second lieu, ce mot, homme juste, veut dire que saint Joseph était orné de toutes les vertus qui contribuent à nous rendre agréables à Dieu, dans le sens où nous lisons du saint homme Job, qu'il était « simple et droit, et craignant Dieu ».

Que si quelqu'un s'étonne de nous voir donner à un même texte deux sens différents, nous lui rappellerons ce principe si nécessaire à l'interprétation de l'Ecriture sainte et auquel nous avons déjà fait plusieurs fois allusion, qu'un même texte peut avoir plusieurs sens littéraux.

Ainsi donc, appeler saint Joseph homme juste revient à affirmer, chez lui, la possession non seulement de la vertu de justice, mais aussi de toutes les vertus surnaturelles, au sens où nous lisons que le « juste fleurira comme le palmier », et que « sa justice demeure dans tous les siècles des siècles».

C'est là, d'ailleurs, la doctrine de saint Jean Chrysostome qui, commentant le passage susdit de saint Matthieu, s'exprime ainsi : « Il appelle juste, un homme doué de toutes les vertus, la justice étant toute vertu, et c'est dans ce sens surtout que l'Ecriture se sert du mot Justice, quand elle s'exprime ainsi : Homme juste, véridique. »

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE III - VERTUS ET DONS DE SAINT JOSEPH

Saint Joseph, homme juste par excellence


Il nous faut donc maintenant passer en revue séparément les vertus théologales et morales, afin de montrer comment le très chaste époux de Marie les a possédées toutes, et surtout la vertu cardinale de justice dont nous venons de parier. Rien n'est plus agréable au cœur d'un vrai chrétien, et rien n'est également plus utile pour l'édification personnelle, que la considération détaillée des vertus pratiquées par le saint Patriarche.

Foi de saint Joseph

Pour commencer par la foi, qui est, comme le dit le saint concile de Trente, « le fondement et la source de toute justification, et sans laquelle il est impossible de plaire à Dieu», le fait de l'angoisse de saint Joseph nous révèle éloquemment combien vive fut cette vertu dans son cœur.

Aux paroles de l'Ange qui lui commande de garder Marie comme son épouse, il n'oppose aucune hésitation ; il n'exige pas, comme Zacharie, un signe du ciel pour confirmer ce qui lui a été communiqué par le messager divin ; il n'attend pas, pour obéir, qu'on lui donne de nouvelles explications. Le texte sacré est explicite : « Réveillé de son sommeil, Joseph fit ce que l'Ange du Seigneur lui avait ordonné.»

Cette même vertu de foi resplendit encore plus clairement chez le saint Patriarche quand, voyant Jésus, tout petit enfant, gisant dans la crèche, destitué de tous les biens de ce monde et abandonné des hommes, sans aucune hésitation, il se prosterna à terre, l'adora comme son Dieu, et le reconnut comme le Sauveur du monde.

Une autre circonstance, dans laquelle la foi de saint Joseph resplendit d'une façon toute particulière, fut quand il dut fuir en exil pour soustraire le Sauveur au glaive d'Hérode. Dieu, qui s'est plu si souvent à multiplier les miracles en faveur de ses serviteurs, ne voulut pas intervenir directement pour sauver son Fils bien-aimé, laissant entièrement à la vigilance de saint Joseph le soin de le sauver. Jamais peut-être, sa foi ne se montra si surnaturelle qu'en cette terrible circonstance.

En général, ce fut le même esprit de foi qui soutint le saint Patriarche pendant tout le temps qu'il vécut avec le Sauveur du monde, qui avait voulu cacher, sous le voile d'une frêle humanité, les splendeurs de sa divinité.

Espérance de saint Joseph

La seconde vertu théologale est l'espérance, qui se distingue du mouvement sensible qui porte le même nom et dont l'objet est le bien futur, difficile, mais toutefois possible à obtenir. Ce bien est double : d'abord, la béatitude éternelle, et, en second lieu, les moyens pour y parvenir.

Dans les deux cas, Dieu lui-même est l'objet de l'espérance, bien que sous différents aspects. En tant que l'homme espère posséder Dieu, c'est Dieu lui-même qui doit être considéré comme cause finale ; en tant qu'il espère avoir les secours nécessaires pour obtenir cette fin, Dieu est considéré comme cause efficiente, car c'est Dieu seul qui peut nous donner ces secours.

Toutefois, pour que l'homme puisse espérer, il est nécessaire que l'objet de l'espérance lui soit proposé comme possible ; or, c'est précisément la foi qui nous montre la possibilité, d'un côté, de parvenir à la vie éternelle et, de l'autre, d'obtenir le secours divin. L'espérance suppose donc la foi, sur laquelle elle s'appuie.

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CHAPITRE III - VERTUS ET DONS DE SAINT JOSEPH

Espérance de saint Joseph


Si la foi de saint Joseph fut si grande, son espérance ne le fut pas moins, et c'est cette vertu qui le mit en garde contre deux extrêmes diamétralement opposés, la présomption et le désespoir : la présomption qui aurait pu le tenter en raison des faveurs dont le ciel le comblait ; le désespoir qui aurait pu le terrasser à la vue des tribulations qui ne cessaient de l'affliger.

Mais, si sa confiance en Dieu l'empêchait de tomber dans un état de pusillanimité qui aurait pu lui nuire, elle lui faisait entrevoir en même temps la promptitude du divin qui ne devait jamais l'abandonner. Il s'écriait donc avec David «J'ai espéré en vous, ô Seigneur : je ne serai pas confondu à jamais... Car vous êtes ma force et mon refuge, et à cause de votre nom, vous me conduirez et vous me nourrirez... Ayez pitié de moi, ô Seigneur, parce que je suis dans la tribulation. »

Et c'est dans cette vertu de l'espérance, que saint Joseph trouvait toujours une nouvelle vigueur, pour accomplir avec force et constance la tâche difficile que le Ciel lui avait confiée. Le mot du Prophète se vérifiait pleinement à son égard : « Agissez avec courage, et que votre cœur soit réconforté, vous tous qui espérez dans le Seigneur. »

Charité de saint Joseph


Si la foi et l'espérance de saint Joseph méritent d'être louées, bien plus remarquable encore fut la charité qui régna dans son cœur et qui lui a assuré une place si distinguée dans le ciel.
La charité, la plus noble des vertus théologales, naît de l'espérance, en tant que nous nous sentons portés à aimer Dieu et à observer ses commandements par l'espoir que nous avons d'être récompensés par Dieu.

Toutefois, cette vertu est bien plus excellente que celles de foi et d'espérance, qui n'atteignent Dieu qu'en tant que c'est de lui que nous vient la connaissance du vrai ou l'obtention du bien ; tandis que la charité va directement à lui pour se reposer dans son cœur paternel ; c'est pourquoi saint Paul l'exalte au-dessus des deux autres vertus, l'appelant la fin de tout précepte.

En outre, à l'encontre de la foi et de l'espérance, qui ne subsisteront pas en nous après cette vie, la charité nous accompagnera dans la patrie, où elle aura son couronnement final.

Tel un beau manteau tout resplendissant d'or et de pierreries, la charité rendait le saint Patriarche tout particulièrement aimable aux yeux de Dieu et aux yeux des hommes. Il n'avait ni pensées ni désirs qui ne fussent conformes à l'amour de Dieu ; sa préoccupation constante était de servir le Seigneur et d'aimer son prochain, et ainsi la charité allait toujours en augmentant dans son âme.

Comment, d'ailleurs, aurait-il pu en être autrement ? Vivant dans le contact immédiat avec le Christ et sa Mère, il fut seul, pendant bien des années, à bénéficier de leurs exemples de vertus et de leur sainte conversation. Qui pourra dire l'impression que laissaient dans son âme les paroles de vie éternelle qui tombaient de la bouche de la Sagesse incarnée ? Qui pourra dire les élans de sa charité quand il contemplait, d'un côté, Celui qui l'appelait du doux nom de Père, et de l'autre Celle qui était heureuse de se dire son Epouse ? L'un et l'autre lui mettaient constamment sous les yeux les plus éclatants exemples de charité et de paix.

Or, comment se manifestait en saint Joseph cette charité surnaturelle ? Cette charité se partageait entre les quatre objets qu'énumère saint Augustin. C'était d'abord Dieu lui-même, qu'il aimait de tout son cœur, de tout son esprit, de toutes ses forces ; c'était en second lieu, son âme, qu'il cherchait sans cesse à rendre toujours plus semblable à son divin auteur ; c'était, en troisième lieu, son prochain, qu'il aimait comme lui-même ; c'était enfin son propre corps, qu'il regardait comme l'instrument des bonnes œuvres qu'il accomplissait.

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CHAPITRE III - VERTUS ET DONS DE SAINT JOSEPH

Charité de saint Joseph


Pour ce qui regarde l'amour de Dieu et du prochain en saint Joseph, il faut remarquer combien cet amour croissait en lui en intensité, du fait que ces deux amours par rapport à Jésus se concentraient en une même personne, Jésus étant Dieu et homme tout ensemble.

Ainsi donc, en aimant Jésus, il aimait, d'un seul acte, comme Marie elle-même, son Créateur, son Fils et son Sauveur, ces trois amours se réunissant pour ne former qu'un seul faisceau d'une chaleur et d'une splendeur incomparables.

Pour être complets, disons que cet amour de saint Joseph, envers le divin Enfant et sa sainte Mère, était plus qu'un acte passager de bienveillance, tel qu'il s'en produit souvent chez nous et qui est plutôt le résultat d'un mouvement subit du cœur, que le fruit d'une profonde affection qui regarde l'objet aimé comme étant en quelque manière une seule chose avec lui.

Et comme un père qui aime intensément son fils, préfère l'aimer qu'être aimé de lui, ainsi saint Joseph mettait toute sa sollicitude à aimer son divin Fils et sa sainte Epouse, bien qu'il en fût amplement récompensé. L'amour de Jésus et de Marie envers le saint Patriarche se traduisait en de constantes effusions de grâce, dont Marie était la médiatrice toute puissante, et Jésus le dispensateur généreux.

D'autre part, ce pur amour de saint Joseph ne manquait pas d'être accompagné des effets de la charité, qui, selon l'énumération de saint Thomas, sont la dilection, la joie, la paix, la Miséricorde, la bienfaisance, l'aumône et la correction fraternelle.

La considération attentive de chacun de ces effets, que l'amour de saint Joseph ne manquait pas de produire selon les différentes circonstances de la vie, ne peut que porter l'âme soucieuse d'avancer dans la vie intérieure, à une plus grande estime de la charité du saint Patriarche, qui, après celle de Jésus et de Marie, n'eut jamais rien de pareil.

Vertu de prudence en saint Joseph

A côté des vertus théologales qui resplendirent d'un si bel éclat dans la vie mortelle du saint Patriarche, il nous faut parler des vertus cardinales, ainsi appelées parce qu'elles sont le fondement des autres vertus, et parce qu'elles ont pour objet ce qu'il y a de plus important dans la matière des vertus.

Ces vertus sont au nombre de quatre : la prudence, la justice, la force et la tempérance. Disons quelque chose de la manière dont le saint Patriarche a pratiqué chacune d'elles.

Pour commencer par la prudence, que saint Thomas définit : « la droite raison des choses que nous avons à accomplir », recta ratio agibilium, nous trouvons, d'après l'Evangile, que le saint Patriarche l'a pratiquée d'une façon parfaite, surtout en trois circonstances extraordinaires de sa vie.

La première fut quand, voyant l'état de grossesse de Marie et n'en connaissant pas la raison, il résolut de la renvoyer secrètement, pourvoyant ainsi à la sûreté de sa conscience qui lui défendait de tenir une adultère, et exerçant envers son Epouse l'exquise charité d'épargner, autant qu'il était possible, sa bonne renommée.

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CHAPITRE III - VERTUS ET DONS DE SAINT JOSEPH

Vertu de prudence en saint Joseph


La seconde circonstance fut au retour de l'exil en Egypte, quand saint Joseph, « ayant appris qu'Archelaüs régnait en Judée, à la place d'Hérode, son père, il craignit d'y aller ; et averti dans son sommeil, il se retira dans la province de Galilée ».

Dans cette résolution, le saint Patriarche montra bien qu'il possédait parfaitement les trois éléments qui constituent l'essence même de la prudence, le souvenir des choses passées, l'intelligence des choses présentes et la prévoyance des choses futures.

La troisième circonstance fut lors de la perte de Jésus au Temple quand, avec sa sainte Epouse, il se mit « à chercher l'Enfant Jésus parmi ses pare ».

Ces paroles nous révèlent encore, dans l'âme de saint Joseph, l'insigne vertu de prudence, qui consiste principalement dans l'application des moyens à la fin que nous nous sommes proposée.

C'est pourquoi l'Eglise elle-même célèbre solennellement la prudence du saint Patriarche, quand elle lui applique les paroles : « Voilà le serviteur fidèle et prudent, que le Seigneur a établi sur sa famille. »

La vertu de justice en saint Joseph

Nous avons déjà dit que ce mot, juste, dans le langage scripturaire et théologique, peut se prendre de deux manières : dans un sens métaphorique et dans un sens propre. Prise dans le premier sens, la justice signifie une rectitude générale dans la disposition intérieure de l'homme ; et cette rectitude suppose la possession de toutes les vertus surnaturelles.

Pris dans le sens propre, le mot justice désigne la volonté ferme qui nous incline à rendre à chacun ce qui lui est dû, et c'est dans ce sens que nous prenons ici ce mot.

Ainsi comprise, la vertu de justice revendique pour soi la principauté parmi les vertus morales, soit parce que la volonté avoisine la raison, soit parce qu'elle règle la conduite de l'homme, non seulement vis-à-vis de lui-même, niais aussi vis-à-vis des autres.

D'une manière générale, nous pouvons dès maintenant affirmer que saint Joseph a possédé, dans toute sa perfection, cette belle vertu, qu'Aristote appelle la plus insigne de toutes les vertus, praeclarissima virtutum.

Mais pour bien comprendre ce point, qui est un des principaux dans la théologie joséphite, il nous faudra examiner en détail quelques-unes des vertus secondaires annexées à la justice, et dans lesquelles la perfection de saint Joseph s'est tout particulièrement manifestée.

Ces vertus secondaires, appelées aussi parties potentielles de la justice, tout en appartenant à la vertu principale, ont cependant pour objet certaines matières spéciales, qui les spécifient et les distinguent les unes des autres.

Parmi ces vertus secondaires, quatre méritent de retenir notre attention : ce sont la religion, la piété, l'observance et l'obéissance. Une étude sur chacune de ces vertus, par rapport au saint Patriarche, nous aidera à comprendre avec quelle perfection il pratiqua la justice.

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CHAPITRE III - VERTUS ET DONS DE SAINT JOSEPH

Vertu de religion dans saint Joseph


La vertu de religion a pour objet de rendre à Dieu l'honneur qui lui est dû, et ainsi elle nous rattache à lui comme à notre principe indéfectible et à notre fin dernière, à laquelle nous ne devons cesser d'aspirer.

Les actes de cette vertu sont de deux sortes : les uns sont produits directement par la vertu de religion, comme, par exemple, prier, adorer, offrir un sacrifice, faire des voeux ou des serments ; les autres sont commandés par elle : ce sont les actes que la religion produit moyennant d'autres vertus auxquelles elle commande, les ordonnant à la révérence divine.
Car la religion s'occupant des choses qui se rapportent directement à Dieu comme à leur fin, est plus près de Dieu que les autres vertus et commande à ces mêmes vertus, comme une reine commande à ses servantes.

Cependant, comme l'esprit humain a besoin de choses sensibles pour le conduire, pour ainsi dire, par la main, à la révérence et à la soumission qu'il doit à Dieu et à l'union avec lui, choses qui sont l'objet final de la vertu de religion, il s'ensuit que cette même vertu a l'habitude de recourir à certaines institutions visibles et tangibles, qui sont comme des signes non équivoques, orientant l'âme vers les choses spirituelles.

Aussi le culte divin ne se contente pas d'actes intérieurs ; il s'alimente par des actes extérieurs, qui servent à réveiller l'âme et à la porter vers Dieu. Ces actes extérieurs de religion ne manquèrent pas dans la vie du saint Patriarche.

Fidèle observateur de la loi de Moïse, il en accomplit fidèlement tous les rites par rapport au divin Enfant, suivant, dans ses actes de religion, les justes coutumes des Hébreux, fréquentant régulièrement la Synagogue et se rendant à Jérusalem tous les ans pour y adorer le Seigneur.

Mais ce sont surtout les actes intérieurs de religion qui resplendissent d'un éclat particulier dans la vie de saint Joseph. L'oraison lui était habituelle, comme nous pouvons nous en rendre compte par les communications célestes dont il fut gratifié.

Nous avons déjà remarqué, et nous le verrons plus loin, encore plus clairement, qu'il émit, ainsi que sa sainte Epouse, le vœu de virginité absolue et perpétuelle, afin d'appartenir, corps et âme, irrévocablement à Dieu.

Ces actes de religion, que multipliait saint Joseph, n'étaient pas, nous pouvons le croire, accomplis par lui par manière d'acquit, chose que Dieu reprochait autrefois à son peuple quand il disait : « Ce peuple m'honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi. »

Les actions du saint Patriarche étaient marquées au coin d'une dévotion sincère, qu'alimentaient, d'un côté, la fréquente considération des choses célestes dont il était lui-même l'heureux témoin et, d'un autre, la connaissance de sa propre faiblesse.

En un mot, on peut dire de lui ce que l'Ecriture affirme de Marie « qu'il conservait toutes les paroles (de Jésus), les méditant dans son coeur ».

Car la dévotion est, à proprement parler, une volonté sérieuse, accompagnée d'une joie spirituelle, de se consacrer aux choses qui appartiennent au service divin ; aussi se rattache-t-elle à la vertu de religion. Elle est, disons-nous, accompagnée d'une joie spirituelle, mêlée cependant d'une certaine tristesse. En effet, la considération de la divine bonté cause dans l'âme une joie ineffable, joie qui toutefois est tempérée, sur cette terre, par un sentiment de tristesse à la pensée de l'exil où l'âme se trouve condamnée et au souvenir de sa propre insuffisance. Cependant cette tristesse se change bientôt, elle aussi, dans l'âme du vrai dévot, en joie spirituelle, par raison de l'espérance certaine qu'elle a du secours divin.

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CHAPITRE III - VERTUS ET DONS DE SAINT JOSEPH

Vertu de religion dans saint Joseph


La vie de saint Joseph étant ainsi toute imprégnée de dévotion, il n'est pas étonnant qu'il ait été choisi comme patron céleste par tous ceux qui désirent s'avancer dans la perfection, lui qui, plus que n'importe quel Saint, à l'exception de sa chaste Epouse, a goûté les douceurs de la dévotion qu'il puisait au Cœur adorable de son Fils putatif.

Cet esprit de religion, accompagné d'une sincère dévotion qui distinguait l'âme du glorieux Patriarche, est la raison pour laquelle nous ne prononçons jamais son nom, sans y ajouter l'épithète de saint, ou de très saint.

Car deux choses appartiennent à la sainteté : la première est une grande pureté de cœur qui aide l'âme à se détacher des choses inférieures pour s'attacher à Dieu seul, les choses inférieures altérant et corrompant les choses supérieures, comme le mélange du plomb altère la beauté de l'argent.

En outre, la sainteté exige une certaine fermeté d'esprit, qui ne permet pas à l'âme de se séparer du service divin, quelles que soient les tentations qu'elle rencontre.

Or, ce sont précisément ces deux qualités que nous rencontrons dans le chaste Epoux de Marie : d'un côté, la fuite de tout ce qui aurait pu ternir la candeur de son âme et, de l'autre, sa constance invincible au milieu des plus dures épreuves. Il est donc juste que nous l'invoquions du nom de Saint. – Saint Joseph, priez pour nous !

Vertus de piété, d'observance et d'obéissance dans saint Joseph

A côté de la vertu de religion, il nous faut encore mentionner ici trois autres vertus qui, elles aussi, appartiennent, en tant que parties potentielles, à la vertu cardinale de justice, et qui resplendirent tout particulièrement dans la vie du saint Patriarche : ce sont la piété, l'observance et l'obéissance.

La piété a pour objet l'honneur et le culte que nous devons à nos parents et à notre patrie, auxquels nous sommes redevables, après Dieu, de notre existence et de notre éducation. Par nos parents, nous entendons toutes les personnes qui nous sont unies par les liens du sang ; dans ce mot, notre patrie, nous comprenons nos concitoyens et les amis de notre propre nation.

Nous pouvons comprendre jusqu'à quel point cette vertu fut enracinée dans le cœur de saint Joseph, par ce que l'Ecriture nous raconte de sa conduite envers Marie, lorsqu'il s'aperçut de son état dont il ne pouvait s'expliquer la raison.

« Notre Dame estoit grosse, écrit saint François de Sales; saint Joseph le voyoit clairement ; mays parce que d'autre costé il la voyoit toute saincte, toute pure, toute angélique, il ne peut oncques croire qu'elle eut pris sa grossesse contre son devoir, si qu'il se résolvoit en la laissant, d'en laisser le jugement à Dieu : quoy que l'argument fût violent pour luy faire concevoir mauvaise opinion de cette vierge, si ne voulut-il jamais l'en juger. Mais pourquoy ? PAR CE, dit l'Esprit de Dieu, QU'IL ESTOIT JUSTE. »

Nous avons dit en outre, comment le glorieux Patriarche ne manqua pas d'entourer des meilleurs soins sa sainte Epouse, dans les voyages qu'elle dut entreprendre, la consolant et pourvoyant à ses besoins : choses qui pareillement appartiennent à la vertu de piété.

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CHAPITRE III - VERTUS ET DONS DE SAINT JOSEPH

Vertus de piété, d'observance et d'obéissance dans saint Joseph


La vertu d'observance regarde l'honneur et le culte que nous devons aux personnes constituées en dignité, en tant que celles-ci sont censées représenter le gouvernement divin, principe de toute autorité. L'observance est donc une sorte de reconnaissance de l'excellence de ces personnes, quelle que soit l'autorité qu'elles exercent : que ce soit dans les choses civiles ou militaires, dans la magistrature ou dans l'enseignement.

Que cette vertu fût pratiquée par saint Joseph, nous ne pouvons en douter. Ne lisons-nous pas, en effet, dans l'Evangile que, par déférence pour le décret de César Auguste, qui avait ordonné le recensement de l'empire romain, le saint Patriarche se rendit, avec sa sainte Epouse, à Bethléem, malgré les fatigues d'un long et pénible voyage ?

Que dire maintenant de l'obéissance du saint Patriarche, de cette vertu qui procède précisément de la révérence et du culte que nous devons à nos supérieurs ? D'abord, à la voix de l'Ange qui lui révélait le mystère de l'Incarnation, saint Joseph n'oppose aucune résistance. Au contraire, il s'unit de nouveau sans retard à sa sainte Epouse, acceptant implicitement, par cet acte d'obéissance, toutes les dispositions qu'il plairait ensuite à la Providence de prendre à son égard.

C'est ce même esprit d'obéissance que nous voyons resplendir en lui dans la double occasion de la fuite en Egypte et du retour en Palestine, saint Joseph ne mettant aucun délai dans l'exécution des ordres reçus, comme le note attentivement l'Ecriture. Et puisque le Seigneur a dits : « Celui qui a mes commandements et qui les garde, c'est celui-là qui m'aime », quelle ne dut pas être, croyons-nous, la charité du saint Patriarche qui, avec tant de promptitude, observa les ordres du ciel ?

Solution d'une objection

On pourrait objecter, contre ce que nous venons de dire au sujet de l'obéissance de saint Joseph, que nous ne lisons pas qu'il se soit rendu à Jérusalem aussi souvent que la Loi le commandait. Car, dans le Deutéronome il est prescrit que tout individu mâle devait paraître en la présence du Seigneur trois fois l'année : à la solennité des Azymes, à celle des Semaines et à celle des Tabernacles. Au contraire, dans l'Evangile il n'est fait mention que d'un seul voyage que faisait saint Joseph chaque année, c'est-à-dire à la solennité de la Pâque.

A cette difficulté on peut donner deux solutions. D'abord, on peut dire que saint Joseph allait en réalité trois fois l'année à Jérusalem, bien qu'il ne soit fait mention que de son voyage de Pâque, à cause de la présence, en cette occasion, de Marie, qui cependant n'était pas tenue par la Loi à cette observance. On peut encore faire remarquer, ce qui est peut-être plus probable, qu'à l'époque de Notre-Seigneur, ce commandement, pour ceux qui se trouvaient loin de Jérusalem, avait été mitigé, tout au moins par une coutume contraire déjà ancienne, à cause du grand inconvénient qu'il y avait, d'entreprendre un si long voyage trois fois pendant la même année.

En effet, déjà dès les derniers temps des Juges, on remarque que Helcana ne se rendait au Temple qu'une fois par an ; quant à l'époque qui nous occupe, les historiens nous racontent qu'au temps où Jérusalem fut assiégée par Vespasien et Titus, il y avait dans la ville une très grande multitude d'hommes qui s'y étaient rendus pour célébrer la Pâque, tandis que ces historiens ne nous disent rien d'un tel concours à d'autres époques de l'année.

Ainsi donc, Nazareth étant éloignée de Jérusalem d'environ cent milles, on peut raisonnablement conclure que saint Joseph n'était réellement tenu de se rendre dans la ville sainte qu'une fois l'année, c'est-à-dire, à la fête de Pâque, ce que d'ailleurs il faisait très religieusement.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE III - VERTUS ET DONS DE SAINT JOSEPH

Vertu de force en saint Joseph


La troisième vertu cardinale est la vertu de force, qui a pour objet, d'un côté, les craintes exagérées, de l'autre les audaces téméraires : elle réprime celles-là et modère celles-ci, en tant que les unes et les autres pourraient être un obstacle à la pratique de la vertu, qui tient le milieu et s'éloigne également des deux extrêmes.

L'idée de force comprend deux actes distincts, celui de supporter et celui d'attaquer. Nous le voyons dans l'armée qui, à nos yeux, personnifie la vertu de force. Le soldat, en temps ordinaire, doit s'habituer à supporter la fatigue ; mais au moment venu, il doit savoir se lancer intrépidement contre ses ennemis.

Chose qui semble un paradoxe, mais qui est une vérité incontestable : de ces deux actes, le premier est de beaucoup le plus difficile et le plus important, et la victoire est généralement à ceux qui savent patienter et qui poursuivent leur but avec persévérance.

Car la patience, si souvent recommandée dans l'Ecriture sainte, et la persévérance que le Saint Esprit dit être une condition de la victoire, sont parties intégrales de la vertu de force, en tant qu'elles ont pour objet de concourir à ses actes.

Tournons maintenant nos regards vers le saint Patriarche et nous verrons, dans chacun des épisodes évangéliques où il est nommé, comment, dans ses travaux, dans ses peines et ses angoisses, il était soutenu par la vertu de force ; avec quelle invincible patience et quelle longanimité il supporta les différentes épreuves qui vinrent l'assaillir : l'incertitude au sujet de l'état moral de son Epouse bien-aimée, les craintes de mort, pour Jésus aussi bien que pour lui-même et Marie, conséquences de l'inique et si cruelle persécution d'Hérode, les inquiétudes par rapport au divin Enfant resté à Jérusalem et qui lui était plus cher que la pupille de ses yeux.

Ce n'est donc pas sans raison que, dans les litanies de saint Joseph, on récite cette invocation : Joseph fortissime, ora pro nobis.

Vertu de tempérance en saint Joseph

La dernière parmi les vertus cardinales est la tempérance, vertu qui incline l'homme à observer, selon les données de la raison, une certaine modération, dans les plaisirs du tact et du goût, ainsi que dans les jouissances des autres sens. Cette vertu orne l'homme d'une beauté spéciale, d'abord parce que la beauté, en général, consiste dans la juste proportion, et, pour ainsi dire, dans la modération des parties ; en second lieu, parce que les jouissances, auxquelles la tempérance met un frein, sont d'un ordre inférieur et méprisable et conviennent à l'homme selon la nature animale, au point que, s'il s'adonne à ces plaisirs, il perd sa beauté et sa noblesse.

A la vertu de tempérance se rattachent plusieurs autres vertus, par exemple, la pudeur, l'abstinence, la sobriété, la chasteté, la virginité, l'humilité.

Bien que l'Ecriture ne nous dise rien de l'exercice de ces vertus de la part de saint Joseph, toutefois nous sommes sûrs de ne pas nous tromper en affirmant qu'il les a pratiquées toutes d'une façon parfaite, et c'est pour nous une source de joie spirituelle et de grande édification d'arrêter notre pensée sur chacune de ces vertus, qui ont embelli la vie du chaste Epoux de Marie.

Du reste, nous reparlerons, dans un article spécial, de la sainte virginité, dont l'auréole jette une lumière si pure sur le front patriarcal de saint Joseph.

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CHAPITRE III - VERTUS ET DONS DE SAINT JOSEPH

Vertu de tempérance en saint Joseph


Nous avons voulu parler en détail des insignes vertus qui ornèrent l'âme très noble de saint Joseph, parce que c'est dans l'exercice constant, soutenu et fervent de ces mêmes vertus, qu'il a remporté une victoire complète sur le démon et sur le monde et qu'il s'est rendu si cher au cœur de Dieu et si aimable aux yeux des hommes.

Ces vertus furent les degrés de l'échelle mystique, sur laquelle il ne cessait de monter, se rapprochant toujours davantage du ciel. Et c'est précisément par les progrès qu'il fit dans ces vertus, que se vérifia pleinement la signification mystérieuse de son nom : « Vous êtes un fils croissant, Joseph, vous êtes un fils qui grandit et de bel aspect. »

Dons du Saint Esprit dans l'âme de saint Joseph

Outre ces vertus, qui enrichirent l'âme de saint Joseph, il faut encore mentionner les dons du Saint Esprit qui contribuèrent aussi à embellir son âme sainte, la faisant, pour ainsi dire, vibrer à l'unisson avec celle de son Fils bien-aimé. Car les dons du Saint Esprit sont des qualités surnaturelles, qui rendent l'homme souple et docile, prompt à suivre en toutes choses les inspirations de l'Esprit Saint.

Ces dons sont au nombre de sept : le don de sagesse et d'intelligence, le don de conseil et de force, le don de science et de piété et le don de crainte de Dieu. Ces dons étaient encore perfectionnés, dans l'âme du saint Patriarche, par les béatitudes et les fruits du Saint Esprit, dont parle saint Paul dans l'Epître aux Galates.

Rien n'est plus agréable, et en même temps plus utile à l'esprit, que d'approfondir, par la méditation chacune de ces opérations du Saint Esprit, en les appliquant à l'âme bienheureuse de saint Joseph. L'esprit trouve là une nourriture salutaire pour alimenter la vie spirituelle, et s'avancer, comme le fit le saint Patriarche lui-même, dans l'amour de la vertu et dans l'union avec le bien suprême.

Ressemblance de saint Joseph avec la très sainte Vierge

Nous ne pouvons mieux terminer ce chapitre, qu'en faisant remarquer comment la cause principale du progrès de saint Joseph dans la sainteté est due à la compagnie de sa très sainte Epouse.

Car, de même que le commerce intime et continu avec la divine sagesse, source de tous biens, selon cette parole: « Tous les biens me sont venus avec elle », ennoblit l'âme et l'élève au-dessus des choses de ce monde, de même aussi la compagnie continuelle de Marie, Siège de la Sagesse, fut pour le saint Patriarche une occasion de continuelles ascensions vers Dieu, et ceci pour deux raisons : la première, à cause de l'amour profond que la sainte Vierge portait à son chaste Epoux ; la seconde, à cause de la continuelle présence de Marie et des exemples de vertu qu'elle ne cessait de donner à son saint Epoux.

D'abord, l'amour de Marie pour saint Joseph ne connaissait pas de bornes. Cet amour avait pour base la sainte et forte dilection que les époux se doivent mutuellement, et à laquelle saint Paul fait allusion, quand il dit : « Les maris doivent aimer leurs épouses comme leurs corps », paroles qui doivent également s'entendre dans un sens réciproque.

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CHAPITRE III - VERTUS ET DONS DE SAINT JOSEPH

Ressemblance de saint Joseph avec la très sainte Vierge


Or, c'est le propre de l'amour de rendre semblables ceux qu'il unit. Car son premier effet, comme l'explique très bien saint Thomas, est l'union, l'amour étant une force unitive et les personnes qui s'aiment ne voulant, pour ainsi dire, faire qu'un ; d'autre part comme ceci ne pourrait avoir lieu que par la destruction de l'un ou de l'autre ou de tous les deux, ces personnes cherchent à être ensemble autant que possible. Aussi tous les efforts des personnes qui s'aiment convergent-ils vers l'union qu'ils supposent ou qu'ils créent.

La sainte Vierge dirigeait donc, avant tout, ses soins dans le but d'amener saint Joseph à ce même degré de perfection qu'elle possédait elle-même, et nous pouvons dire que c'était là l'objet principal des ferventes prières qu'elle ne cessait d'élever à Dieu pour lui. Notre prière, en effet, doit aller en premier lieu à ceux qui nous sont les plus proches ; or, qui pouvons-nous imaginer de plus intimement lié à Marie que son chaste Epoux ?

D'autre part, la compagnie continuelle de la Mère de Dieu et les lumineux exemples de vertu qu'elle ne cessait de donner ne pouvaient qu'impressionner grandement l'âme de saint Joseph, déjà si délicate et si ouverte à la vérité et à la bonté. N'est-ce pas d'ailleurs ce que dit saint Paul : « L'homme infidèle est sanctifié par la femme fidèle, et la femme infidèle est sanctifiée par l'homme fidèle » ? Et n'arrive-t-il pas quelquefois que la rencontre d'images sacrées représentant Notre Seigneur ou sa sainte Mère, excite les pécheurs à la conversion et les justes à une plus grande sainteté ? Quels sentiments de foi et de piété ne durent donc pas produire, sur l'âme du saint Patriarche, les exemples, les conversations de Marie ?

Vraiment, on peut appliquer aux saints Epoux, Marie et Joseph, chacun à sa manière, ces paroles du livre des Proverbes : « Le sentier des justes est comme une lumière resplendissante : elle s'avance et croît jusqu'au jour parfait.» Spectacle admirable que la vie de ces deux époux : Marie précédant et montrant le chemin ; Joseph suivant fidèlement sur ses traces, de sorte qu'on pouvait dire de tous les deux qu'ils marchaient comme des enfants de la lumière.

CHAPITRE IV - DOULEURS DE SAINT JOSEPH

Douleurs spirituelles, source, pour saint Joseph, de grâces et de mérites


Après avoir parlé des vertus insignes du saint Patriarche Joseph, vertus qui le rendirent si semblable à la Vierge bénie, il nous faut maintenant considérer les poignantes douleurs qu'il eut à supporter, en raison du soin dont il avait été chargé par Dieu, d'être le gardien de la sainte Famille. En effet, ce sont ces douleurs mêmes qui contribuèrent à préciser encore davantage sa parfaite ressemblance avec Marie, son Epouse chérie.

Il n'y a pas à douter que ce sujet ne trouve ici sa place. Nous l'avons vu, saint Joseph fut appelé, par l'Esprit Saint, un homme juste ; or, il entre habituellement dans les desseins de la Providence que les justes soient soumis à des épreuves parfois bien cruelles. « Parce que tu étais agréable à Dieu, disait l'Ange à Tobie, il était nécessaire que la tentation te mît à l'épreuve. » D'ailleurs, ne savons-nous pas que c'est dans la douleur, que se trouvent les meilleures occasions de mérite, et que c'est dans la douleur saintement supportée, que la vertu resplendit d'un éclat particulier ?

Nous parlerons donc ici des douleurs de saint Joseph, mais seulement de ses douleurs spirituelles, remettant au chapitre suivant de parler de ses douleurs corporelles. Nous verrons, par ce qui suit, combien, ici encore, le saint Patriarche se rapproche de son Epouse, que nous saluons comme la Reine des Martyrs. Nous admirerons l'auréole de gloire que ces douleurs, saintement supportées, ont ajoutée à son front virginal.

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CHAPITRE IV - DOULEURS DE SAINT JOSEPH

Douleurs spirituelles, source, pour saint Joseph, de grâces et de mérites


Parmi ces douleurs, on en compte sept, qui réclament tout particulièrement notre attention.

Ces sept douleurs sont indiquées par les Evangélistes, saint Matthieu et saint Luc, et on a coutume de les énumérer comme il suit : 1° L'angoisse du saint Patriarche à la vue de la grossesse de Marie ; 2° le délaissement de Jésus à sa naissance ; 3° la circoncision du divin Enfant ; 4° la présentation de Jésus au Temple ; 5° la fuite en Egypte ; 6° la crainte d'Archélaüs occasionnant le retour à Nazareth ; 7° la perte de Jésus au Temple.

Nous dirons quelque chose de chacune de ces douleurs, ainsi que des consolations que la main paternelle de Dieu ne manqua pas de lui envoyer, et des vertus qui accompagnèrent chacun de ces douloureux événements.

Douleur de saint Joseph à la vue de la grossesse de Marie

Dieu n'ayant pas voulu révéler plus tôt à saint Joseph le profond mystère qui s'était accompli en sa chaste Epouse, le saint Patriarche éprouva un trouble profond quand il aperçut en elle les signes d'une prochaine maternité.

Voici comment saint Matthieu raconte cette première douleur du père putatif de Jésus. « Joseph, l'époux (de Marie), étant un homme juste et ne voulant pas la déshonorer, résolut de la renvoyer secrètement.

Le trouble du saint Patriarche ne provenait pas, nous l'avons dit, de ce qu'il soupçonnât aucun mal moral de la part de sa sainte Epouse, ou qu'il se crût lui-même indigne de vivre en sa compagnie.

Il provenait de ce que, connaissant, d'un côté, l'insigne sainteté de Marie, et, de l'autre, ignorant le fait de l'Incarnation du Verbe, il fut pris d'une angoisse terrible, qui le jeta dans une profonde affliction.

Cette affliction était le résultat du conflit des sentiments contraires qui agitaient son cœur et qui le plongeaient dans une agonie mortelle.

Car, nous le savons par expérience, rien ne nous est plus pénible qu'une grave situation dont nous ne voyons pas d'issue.

Ne voulant ni renvoyer une Epouse aimée qu'il savait innocente, ni la retenir contre la loi divine, il subissait en son âme un conflit d'opinion, semblable à l'agonie qu'une personne ressent en présence d'un malheur imminent, qu'il lui est impossible d'écarter et contre lequel elle ne voit aucun remède.

Il n'est guère possible que la Vierge bénie ne s'aperçût pas du trouble de son chaste époux. Mais ni Joseph ne voulut s'en ouvrir à Marie, ni Marie à Joseph, la chose étant trop délicate, pour que leur mutuelle pudeur n'en ressentît quelque atteinte. Ils préférèrent donc, chacun de son côté, laisser tout entre les mains de la divine Providence.

Mais si cet incident remplit l'âme du saint Patriarche d'une douleur indicible, il servit merveilleusement à mettre en relief sa pleine conformité aux dispositions de la volonté divine.

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CHAPITRE IV - DOULEURS DE SAINT JOSEPH
Douleur de saint Joseph à la vue de la grossesse de Marie


Car, aux paroles consolatrices de l'Ange et à son ordre de retenir Marie pour son épouse, Joseph n'oppose aucun obstacle. À peine éveillé, il se lève, sans attendre le jour, pour accomplir ce qui a été prescrit.

Dieu qui n'avait pas voulu que le Verbe se fît chair en Marie sans le consentement explicite de cette Vierge, avait ordonné que la coopération de saint Joseph à ce grand mystère n'eût lieu qu'après un acte de parfaite obéissance de sa part aux ordres du ciel. Jusqu'ici il n'avait, comme tous les époux, donné son assentiment qu'au mariage avec une vierge qu'il savait être toute sainte ; mais, maintenant, il s'agissait, non plus d'une vierge quelconque, mais de la Mère de Dieu, dont il devrait partager, à l'avenir, la responsabilité, les craintes, les angoisses, les douleurs ineffables.

Le consentement de Joseph, comme auparavant celui de Marie, ne se fit pas attendre : il accepta de garder Marie comme son épouse, accepit coniugern suam. Ce n'était plus à une jeune fille, quelque sainte fût-elle, que le saint Patriarche donnait sa main : c'était à la Corédemptrice du genre humain. Lui-même, il le comprend, devra aider et assister Marie dans sa grande mission, en prenant part à ses immenses douleurs.

Douleur de saint Joseph à la naissance de Jésus

L'Evangile, dans une phrase très brève, nous donne un aperçu de ce que dut être la douleur de saint Joseph, quand il vit à Bethléem se fermer sur lui les portes de l'hôtellerie et qu'il n'eut à donner au Sauveur naissant, que l'hospitalité d'une pauvre cabane. « Il n'y avait pas place pour eux dans l'hôtellerie », dit laconiquement saint Luc[292]. Conséquemment, Marie fut obligée de mettre au monde, dans une caverne située probablement au-dessous de l'hôtellerie même, son Fils bien-aimé. C'est ainsi que le Créateur du monde avait décrété de faire son apparition sur la terre, au milieu de la plus grande pauvreté.

Il serait difficile de dire combien saint Joseph sentit vivement la douleur de n'avoir rien autre à offrir au Messie Rédempteur, que la pauvreté de cette étable. Car, c'était à lui que Dieu avait confié le soin de pourvoir aux besoins temporels de la sainte Famille. Aussi aurait-il désiré procurer au divin Enfant une habitation digne de lui. Au contraire, les choses même les plus indispensables lui manquaient pour recevoir et traiter comme il convenait un enfant nouveau-né. Les parois dégarnies de cet antre désert offrent un abri insuffisant contre les rigueurs de la saison; point de berceau convenable pour y placer l'aimable Jésus; seule une crèche, destinée à l'usage de vils animaux, aura l'honneur d'abriter ses membres frêles et délicats. Et c'est devant cette pauvre crèche que Joseph s'agenouille pour adorer, en compagnie de sa sainte Epouse, ce divin Enfant, venu pour sauver le monde. Marie, la première, adore celui qu'elle a mis au monde, Ipsum quena genuit adoravit, chante la sainte Eglise; mais aux adorations de la sainte Vierge se mêlent, comme une belle mélodie, celles de saint Joseph. Le mystère d'une crèche, choisie par Dieu pour être le berceau du Sauveur, n'échappe pas à son attention. Il lui enseigne cette grande vérité, que le jour viendra bientôt où le Sauveur se donnera à nous, pour être la nourriture de nos âmes.

Pourtant, la leçon sublime qui se détache de cette scène n'échappe pas à saint Joseph. Le cœur percé d'une profonde douleur, il réfléchit à l'indifférence des hommes envers le Messie que, cependant, ils auraient dû attendre; tandis que la pensée de l'extrême pauvreté, au milieu de laquelle il est laissé par ses créatures, lui transperce le cœur, comme un glaive acéré. Il comprend comment le royaume de Jésus-Christ n'est pas de ce monde et comment le Sauveur lèguera, comme son plus précieux héritage, cette même pauvreté à l'Eglise. Lui-même, content de son sort de pauvre artisan, ne cessera de travailler des mains pour subvenir aux besoins de la sainte Famille. Et à défaut d'une plus belle maison, il offrira au nouveau-né son cœur, pour être un tabernacle digne de ses complaisances, un trône d'où Jésus commencera à répandre sur le monde les trésors de sa grâce.

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CHAPITRE IV - DOULEURS DE SAINT JOSEPH

Douleur de saint Joseph à la circoncision de Jésus


Nous arrivons à la troisième douleur de saint Joseph qui est exprimée par saint Luc en ces termes : « Le huitième jour, auquel l'Enfant devait être circoncis, étant arrivé, on lui donna le nom de Jésus. »

Il était écrit, dans les desseins de Dieu, que le Sauveur ne devait racheter le monde qu'au prix de son sang. Donc, huit jours après sa naissance, ses parents, interprétant sa volonté de paraître, aux yeux des hommes, comme un pauvre pécheur, disposèrent qu'il fût circoncis, selon la prescription de la loi mosaïque. Le nouveau-né commença donc à verser les prémices de son précieux sang, inaugurant ainsi sa mission Rédemptrice.

Grande fut, dans cette circonstance solennelle, la douleur de Marie et de Joseph. La vue de ce sang répandu remplit l'âme du saint Patriarche, comme aussi celle de son Epouse, d'une profonde tristesse.

Tandis qu'ils prenaient part à la souffrance corporelle de leur Fils adoré, une autre scène, dont la circoncision était la figure, se développait devant les yeux de leur esprit, la scène du Calvaire, où l'aimable Rédempteur du monde, étendu sur un dur tronc et élevé de terre, verserait, jusqu'à la dernière goutte, son sang pour le salut du monde.

Pour saint Joseph, sa douleur fut d'autant plus grande en cette circonstance, que ce fut à lui qu'appartint, selon la coutume en honneur parmi les Hébreux, le pénible devoir d'accomplir le rite de la circoncision.

C'est à lui également qu'échut, conformément à l'ordre de l'Ange, le devoir d'imposer, au nouveau-né, le très saint nom de Jésus, car c'est encore aux pères qu'était dévolu ce devoir à l'occasion de la circoncision.

C'est ainsi que le saint Patriarche inaugurait son office de coopérateur du Verbe incarné dans sa mission de Rédempteur du monde. Cet office, il l'avait accepté avec joie et générosité quand l'Ange lui avait annoncé le mystère de l'Incarnation accompli dans le sein virginal de son Epouse; et maintenant, en contribuant à verser les prémices du Sang de Jésus, il préludait au grand sacrifice de la Croix, dont la Circoncision était la figure.

Douleur de saint Joseph à l'occasion de la prophétie de Siméon

Le motif de la quatrième douleur de saint Joseph est ainsi décrit par saint Luc : « Les parents de l'enfant Jésus l'apportèrent au Temple, afin d'accomplir pour lui ce que la loi ordonnait... Et Siméon dit à Marie, sa mère : Voici que cet enfant est établi pour la ruine et pour la résurrection d'un grand nombre en Israël, et comme un signe de contradiction. »

Nous avons ici l'indication d'un double motif de douleur pour saint Joseph : le premier, l'offrande de l'Enfant Jésus au Seigneur; le second, la prophétie de Siméon.

En soi, l'offrande de l'Enfant Jésus au Seigneur ne pouvait causer à saint Joseph aucune douleur. Il n'y avait là que l'accomplissement de la loi qui prescrivait que tout premier-né mâle serait offert à Dieu, et qu'immédiatement il serait racheté au prix de cinq sicles.

Quoi de plus naturel qu'un enfant, fût-il le fruit des chastes entrailles d'une vierge immaculée, fût offert au Seigneur dans son Temple et qu'on payât pour son rachat la somme prescrite par la loi?

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CHAPITRE IV - DOULEURS DE SAINT JOSEPH

Douleur de saint Joseph à la circoncision de Jésus


Nous arrivons à la troisième douleur de saint Joseph qui est exprimée par saint Luc en ces termes : « Le huitième jour, auquel l'Enfant devait être circoncis, étant arrivé, on lui donna le nom de Jésus. »

Il était écrit, dans les desseins de Dieu, que le Sauveur ne devait racheter le monde qu'au prix de son sang. Donc, huit jours après sa naissance, ses parents, interprétant sa volonté de paraître, aux yeux des hommes, comme un pauvre pécheur, disposèrent qu'il fût circoncis, selon la prescription de la loi mosaïque. Le nouveau-né commença donc à verser les prémices de son précieux sang, inaugurant ainsi sa mission Rédemptrice.

Grande fut, dans cette circonstance solennelle, la douleur de Marie et de Joseph. La vue de ce sang répandu remplit l'âme du saint Patriarche, comme aussi celle de son Epouse, d'une profonde tristesse.

Tandis qu'ils prenaient part à la souffrance corporelle de leur Fils adoré, une autre scène, dont la circoncision était la figure, se développait devant les yeux de leur esprit, la scène du Calvaire, où l'aimable Rédempteur du monde, étendu sur un dur tronc et élevé de terre, verserait, jusqu'à la dernière goutte, son sang pour le salut du monde.

Pour saint Joseph, sa douleur fut d'autant plus grande en cette circonstance, que ce fut à lui qu'appartint, selon la coutume en honneur parmi les Hébreux, le pénible devoir d'accomplir le rite de la circoncision.

C'est à lui également qu'échut, conformément à l'ordre de l'Ange, le devoir d'imposer, au nouveau-né, le très saint nom de Jésus, car c'est encore aux pères qu'était dévolu ce devoir à l'occasion de la circoncision.

C'est ainsi que le saint Patriarche inaugurait son office de coopérateur du Verbe incarné dans sa mission de Rédempteur du monde. Cet office, il l'avait accepté avec joie et générosité quand l'Ange lui avait annoncé le mystère de l'Incarnation accompli dans le sein virginal de son Epouse; et maintenant, en contribuant à verser les prémices du Sang de Jésus, il préludait au grand sacrifice de la Croix, dont la Circoncision était la figure.

Douleur de saint Joseph à l'occasion de la prophétie de Siméon

Le motif de la quatrième douleur de saint Joseph est ainsi décrit par saint Luc : « Les parents de l'enfant Jésus l'apportèrent au Temple, afin d'accomplir pour lui ce que la loi ordonnait... Et Siméon dit à Marie, sa mère : Voici que cet enfant est établi pour la ruine et pour la résurrection d'un grand nombre en Israël, et comme un signe de contradiction. »

Nous avons ici l'indication d'un double motif de douleur pour saint Joseph : le premier, l'offrande de l'Enfant Jésus au Seigneur; le second, la prophétie de Siméon.

En soi, l'offrande de l'Enfant Jésus au Seigneur ne pouvait causer à saint Joseph aucune douleur. Il n'y avait là que l'accomplissement de la loi qui prescrivait que tout premier-né mâle serait offert à Dieu, et qu'immédiatement il serait racheté au prix de cinq sicles.

Quoi de plus naturel qu'un enfant, fût-il le fruit des chastes entrailles d'une vierge immaculée, fût offert au Seigneur dans son Temple et qu'on payât pour son rachat la somme prescrite par la loi?

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE IV - DOULEURS DE SAINT JOSEPH
Douleur de saint Joseph à l'occasion de la prophétie de Siméon


Mais, dans le cas présent, la chose prenait un aspect tout particulier. Cette offrande solennelle de Jésus dans le Temple était, aux yeux de la Synagogue, le prélude du grand sacrifice de la Croix, qui devait se consommer plus tard par l'effusion totale du Sang du Sauveur.

Et c'était à saint Joseph, à qui était déjà échu le douloureux ministère de verser pour la dernière fois le sang divin dans la circoncision, que revenait, en union avec Marie, le devoir d'offrir solennellement à Dieu Celui qui deviendrait bientôt la grande Victime de propitiation. Et il l'offrit en tant que le divin Enfant lui appartenait, comme né de son Epouse.

On peut donc dire en toute vérité que le saint Patriarche fut le premier ministre de notre salut. Mais quelle peine, quelle douleur, quelle angoisse lui coûta ce glorieux titre! L'offrande qu'il faisait était l'offrande d'une victime, à lui bien chère, car c'était son fils bien-aimé, victime dès lors vouée à la mort, et à quelle mort!

À cette douleur s'ajouta celle de la prophétie de Siméon. On ne peut douter que saint Joseph ne fût présent, quand le saint vieillard annonça la future passion de Jésus et la compassion de Marie. Car l'Ecriture nous dit expressément que les saints Epoux, entendant le cantique de Siméon, étaient dans l'admiration des choses qui se disaient de lui, et que Siméon les bénit.

Et, bien que les paroles du saint vieillard : « Voici que cet enfant est établi pour la ruine », etc., fussent adressées directement à Marie, néanmoins, comme elles suivaient immédiatement la bénédiction donnée indistinctement aux deux Epoux, et que l'Ecriture ne dit pas que saint Joseph se soit alors retiré, il n'y a aucune raison pour exclure le saint Patriarche de la participation à ce triste message, qui ne put que remplir son âme d'une douleur indicible.

Saint Joseph savait déjà, il est vrai, par la connaissance qu'il avait de l'Ecriture, quelle devait être la passion de Jésus, mais cela d'une manière seulement générale.

La prophétie de Siméon fut donc pour lui une nouvelle révélation qui déchira le voile qui cachait encore à ses yeux les principaux épisodes du cruel martyre de Jésus et de Marie. Les paroles mystérieuses du saint vieillard lui firent entrevoir, comme à travers un nuage menaçant à l'horizon, la flagellation, la croix, les clous du Calvaire et cette épée à double tranchant qui devait transpercer le cœur de son Epouse bien-aimée.

Il commençait lui-même à sentir la pointe de cette cruelle épée qui devait s'enfoncer dans son âme tendre et aimante, à mesure que s'approchait le temps fixé pour la passion du Sauveur. On peut donc appliquer au saint Patriarche ces paroles que l'Ecriture prononce par rapport à l'ancien Joseph : « Le fer a transpercé son âme. » « Par le fer qui transperça l'âme de Joseph, dit le Vénérable Bède, on ne peut rien entendre de plus adapté, que la cruelle tribulation de l'esprit. »

Douleur de saint Joseph dans la fuite en Egypte

Il était écrit que la vie de saint Joseph, comme celles de Jésus-Christ et de l'Eglise, serait continuellement agitée par des alternatives de trouble et de paix, de douleur et de joie.

Quand, après la présentation au Temple, la sainte Famille pouvait espérer jouir d'un repos relatif à Bethléem, où elle avait l'intention de se fixer, voici qu'une nouvelle épreuve vient soudainement la frapper, épreuve que l'Ecrivain sacré enregistre dans ces termes : « Voici qu'un Ange du Seigneur apparut à Joseph, disant : Prends l'Enfant et sa Mère, et fuis en Egypte. »

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CHAPITRE IV - DOULEURS DE SAINT JOSEPH

Douleur de saint Joseph dans la fuite en Egypte

Pour bien comprendre la grandeur de la douleur du saint Patriarche, il faut nous rappeler ce qu'enseigne saint Thomas au sujet de la fuite en Egypte. Notre Seigneur, dit-il, a voulu fuir pour trois motifs : d'abord, pour manifester son humanité; car, si la divinité resplendit dans l'étoile, c'est l'humanité qui apparut dans la fuite; en second lieu, pour notre exemple, en nous montrant, par le fait même, ce qu'il devait enseigner plus tard: « Lorsqu'ils vous persécuteront dans une ville, fuyez dans une autre »; en troisième lieu, en raison du mystère : car de même qu'il voulut mourir pour nous arracher à la mort, de même aussi voulut-il fuir pour rappeler à lui ceux que le péché poussait à le fuir.

Cette triple considération nous fait apercevoir, dans la fuite en Egypte, un triple motif de douleur en saint Joseph. En premier lieu, cette fuite précipitée, qui causait un si grand dérangement à la sainte Famille, ne fut pas sans affliger l'âme de saint Joseph, sur qui retombait le soin de veiller sur le sort de Jésus et de Marie.

Deuxièmement, saint Joseph ne fut pas sans mesurer toute la malice qui couvait dans le cœur d'Hérode : l'ambition, la jalousie, la haine envers le divin Enfant; et cette vue lui révélait les persécutions qui pèseraient sur l'Eglise dans le cours des temps, dont cependant l'Eglise elle-même sortirait victorieuse.

Une troisième source d'angoisses et d'afflictions pour le saint Patriarche, était d'abord cette fuite précipitée, indice de grande faiblesse chez le Sauveur du monde; l'ordre de quitter le peuple élu pour se rendre chez une nation idolâtre; le manque de précision quant au terme du voyage et à la durée du séjour dans l'exil.

Cependant, un rayon de lumière ne laissa pas d'illuminer ce sombre tableau. Saint Joseph, par sa prompte obéissance à la voix de l'Ange, eut la gloire insigne d'être le premier à porter le Christ chez les infidèles, à le leur faire connaître, étant lui-même le témoin authentique de la divinité de Jésus-Christ et des miracles opérés à sa naissance.

Il put donc, par sa persuasion, douce et efficace à la fois, conduire les païens, chez qui il vivait, à la lumière de la vérité. Saint Joseph a donc eu l'honneur d'inaugurer la vie missionnaire et de devenir ainsi le patron-né de ceux qui quittent leur pays pour aller, au loin annoncer l'Evangile.

Douleur de saint Joseph au retour de l'Egypte

La sixième douleur de saint Joseph est ainsi décrite par saint Matthieu : « (Joseph) ayant appris qu'Archélaüs régnait en Judée, à la place d'Hérode son père, craignit d'y aller et, averti en songe, il se retira dans la province de Galilée. »

Pendant plusieurs années, la sainte Famille dut rester en Egypte, c'est-à-dire, jusqu'à la mort de l'impie Hérode.

Durant tout ce temps, Jésus, Marie et Joseph connurent toute l'amertume de l'exil : le manque des choses les plus nécessaires à la vie, et surtout l'absence de parents et d'amis, qui pussent compatir à leurs peines et les aider dans leurs besoins.

Mais la part la plus pénible des privations de cet exil échut à saint Joseph, à qui Dieu avait confié le soin de veiller sur la vie de Marie et de Jésus.

C'est lui qui devait procurer, à la sueur de son front, le pain quotidien, au milieu, sans doute, de la froideur et de l'indifférence de beaucoup, peut-être des reproches de quelques-uns.

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CHAPITRE IV - DOULEURS DE SAINT JOSEPH

Douleur de saint Joseph au retour de l'Egypte


Enfin, se leva le jour désiré du retour, quand l'Ange du Seigneur apprit à Joseph la mort d'Hérode, lui ordonnant de prendre l'enfant et sa Mère, et de rentrer dans la terre d'Israël. Ce fut, pour Joseph et sa sainte Epouse, un rayon qui illumina l'obscur horizon. Ils devaient bientôt revoir cette terre, si bénie du Seigneur, terre habitée par leurs parents et amis, laquelle, malgré son infidélité, était toujours la terre privilégiée du ciel, puisque le Verbe s'y était fait chair.

Une pensée, toutefois, trouble le bonheur de Joseph et de Marie, la pensée des scélératesses d'Hérode, que, par un juste jugement de Dieu, une mort aussi terrible qu'ignominieuse, avait enlevé de cette terre.

L'impie monarque, après avoir jeté tant de familles dans la désolation, payait maintenant la rançon d'une vie de cruautés et d'iniquités. Après avoir rejeté la grâce apportée par le Sauveur du monde, après même avoir cherché à le faire mourir, il comparaissait enfin, les mains souillées de sang innocent, au tribunal du terrible juge.

Le retour dans la terre d'Israël se présentait pour la sainte Famille, accompagné de grandes difficultés. Outre les fatigues inhérentes à un si long voyage, il y avait des dangers multiples de la part des brigands qui infestaient le pays; le manque de précisions sur le chemin à suivre augmentait encore les incertitudes du voyage.

Le divin Enfant lui-même était trop grand pour être porté, trop petit pour pouvoir entreprendre un long voyage. Mais la connaissance de la volonté divine tint lieu, pour Marie et Joseph, de tous les conforts et de toutes les consolations terrestres.

N'ayant pas, dans cette vie, de demeure stable, nous ne pouvons jamais jouir d'une paix durable : toujours des luttes, toujours des croix, toujours des contradictions.

La sainte Famille après avoir surmonté les difficultés d'un long et pénible voyage, avait à peine touché le sol de la Palestine, que parvint aux oreilles de Joseph la nouvelle de la succession au trône de son fils Archélaüs, à qui Auguste avait donné la moitié du royaume de son père, avec le titre de tétrarque. Mais ce prince avait hérité de toute l'ambition et de toute la cruauté d'Hérode.

Que fera donc le saint Patriarche? Fixera-t-il, comme il en avait eu l'intention, sa demeure en Judée, où précisément régnait Archélaüs, ou bien continuera-t-il son voyage, en quête d'un lieu plus propice pour le repos et la tranquillité de son Epouse et de l'Enfant céleste?

Dans cette incertitude, il recourt encore à l'oraison, et de nouveau l'Ange l'illumine, l'avertissant en songe de se retirer en Galilée.

Au milieu de cette alternative de voyages fatigants et de fuites précipitées, saint Joseph se rend compte de la grande vérité enseignée par ces événements, que l'Eglise de Jésus-Christ doit être continuellement combattue par le démon et par le monde.

Et tandis qu'il considère attentivement toutes ces vicissitudes, il aperçoit, comme dans un tableau lointain, toutes les persécutions qui retomberont sur l'Eglise, dont la sainte Famille est la plus belle figure, et son âme reste comme opprimée par la plus cruelle douleur, à la pensée que « la lumière est venue dans le monde, et que les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière ».

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