Méditation avec L'introduction à la vie dévote de St François de Sales

Postez ici vos intentions de prière.
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CHAPITRE XIV

DES SÉCHERESSES ET STÉRILITÉS SPIRITUELLES


1. Humiliez-vous grandement devant Dieu, en la connaissance de votre néant et misère :

« Hélas! qu'est-ce que de moi, quand je suis à moi-même? non autre chose, o Seigneur, sinon une terre sèche, laquelle crevassée de toutes parts, témoigne la soif qu'elle a de la pluie du ciel ; et cependant le vent la dissipe et réduit en poussière. »

2. Invoquez Dieu et lui demandez son allégresse:

«Rendez-moi, o Seigneur, l'allégresse de votre salut. Mon Père, s'il est possible, transportez ce calice de moi. Ote-toi d'ici, o bise infructueuse qui dessèches mon âme; et venez, o gracieux vent des consolations, et soufflez dans mon jardin;, et ses siennes affections répandront l'odeur de suavité. »

3. Allez à votre confesseur; ouvrez-lui bien votre coeur; faites-lui bien voir tous les replis de votre âme ; prenez les avis qu'il vous donnera, avec grande simplicité et humilité: car Dieu qui aime infiniment l'obéissance, rend souvent utiles les conseils que l'on prend d'autrui, et surtout des conducteurs des âmes, encore que d'ailleurs il n'y eût pas grande apparence ; comme il rendit profitables à Naaman les eaux du Jourdain, desquelles Elisée, sans aucune apparence de raison humaine, lui avait ordonné l'usage.

4. Mais après tout cela, rien n'est si utile, rien si fructueux en telles sécheresses et stérilités, que de ne point s'affectionner et attacher au désir d'en être délivré.

Je ne dis pas qu'on ne doive faire des simples souhaits de la délivrance; mais je dis qu'on ne s'y doit pas affectionner, ans se remettre à la pure merci de la spéciale providence de Dieu, afin que tant qu'il lui plaira, il se serve de nous entre ces épines et parmi ces déserts.

Disons donc à Dieu en ce temps-là: « O Père, s'il est possible, transportez de moi ce calice » ; mais ajoutons de grand courage :

« Toutefois, non ma volonté, mais la vôtre soit faite »; et arrêtons-nous à cela avec le plus de repos que nous pourrons; car Dieu, nous voyant en cette sainte indifférence, nous consolera de plusieurs grâces et faveurs; comme, quand il vit Abraham résolu de se priver de son enfant Isaac, il se contenta de le voir indifférent en cette pure résignation, le consolant d'une vision très agréable et par des très douces bénédictions.

Nous devons donc en toutes sortes d'afflictions, tant corporelles que spirituelles, et ès distractions ou soustractions de la dévotion sensible qui nous arrivent, dire de tout notre coeur et avec une profonde soumission:

« Le Seigneur m'a donné des consolations; le Seigneur me les a ôtées : son saint Nom soit béni ; car persévérant en cette humilité, il nous rendra ses délicieuses faveurs, comme il fit à Job qui usa constamment de pareilles paroles en toutes ses désolations.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE XIV

DES SÉCHERESSES ET STÉRILITÉS SPIRITUELLES


5. Finalement, Philothée, entre toutes nos sécheresses et stérilités, ne perdons point courage; mais attendant en patience le retour des consolations, suivons toujours notre train ; ne laissons point pour cela aucun exercice de dévotion, ans, s'il est possible multiplions nos bonnes oeuvres; et ne pouvant présenter à notre cher Epoux des confitures liquides, présentons-lui-en des sèches, car ce lui est tout un, pourvu que le coeur qui les lui offre soit parfaitement résolu de le vouloir aimer.

Quand le printemps est beau, les abeilles font plus de miel et moins de mouchons, parce qu'à la faveur du beau temps elles s'amusent tant à faire leur cueillette sur les fleurs, qu'elles en oublient la production de leurs nymphes; mais quand le printemps est âpre et nubileux, elles font plus de nymphes et moins de miel, car ne pouvant pas sortir pour faire la cueillette du miel, elles s'emploient à se peupler et multiplier leur race.

Il arrive maintes fois, ma Philothée, que l'âme, se voyant au beau printemps des consolations spirituelles, s'amuse tant à les amasser et sucer, qu'en l'abondance de ces douces délices elle fait beaucoup moins de bonnes oeuvres, et qu'au contraire, parmi les âpretés et stérilités spirituelles, à mesure qu'elle se voit privée des sentiments agréables de dévotion, elle en multiplie d'autant plus les oeuvres solides, et abonde en la génération intérieure des vraies vertus, de patience, humilité, abjection de soi-même, résignation et abnégation de son amour-propre.

C'est donc un grand abus de plusieurs, et notamment des femmes, de croire que le service que nous faisons à Dieu, sans goût, sans tendreté de coeur et sans sentiment, soit moins agréable à sa divine Majesté, puisqu'au contraire nos actions sont comme les roses, lesquelles bien qu'étant fraîches elles ont plus de grâce, étant néanmoins sèches elles ont plus d'odeur et de force: car tout de même, bien que nos oeuvres faites avec tendreté de coeur nous soient plus agréables, à nous, dis-je, qui ne regardons qu'à notre propre délectation, si est-ce qu'étant faites en sécheresse et stérilité, elles ont plus d'odeur et de valeur devant Dieu.

Oui, chère Philothée, en temps de sécheresse notre volonté nous porte au service de Dieu comme par vive force, et par conséquent il faut qu'elle soit plus vigoureuse et constante qu'eu temps de tendreté. Ce nest pas si grand cas de servir un prince en la douceur d'un temps paisible et parmi les délices de la cour; mais de le servir en l'âpreté de la guerre, parmi les troubles et persécutions, c'est une vraie marque de constance et fidélité.

La bienheureuse Angèle de Fougny dit que l'oraison la plus agréable à Dieu est celle qui se fait par force et contrainte, c'est-à-dire celle à laquelle nous nous rangeons, non point pour aucun goût que nous y ayons, ni par inclination, mais purement pour plaire à pieu, à quoi notre volonté nous porte comme à contre-coeur, forçant et violentant les sécheresses et répugnances qui s'opposent à cela.

J'en dis de même de toutes sortes de bonnes oeuvres; car plus nous avons des contradictions, soit extérieures, soit intérieures, à les faire, plus elles sont estimées et prisées devant Dieu.

Moins il y a de notre intérêt particulier en la poursuite des vertus, plus la pureté de l'amour divin y reluit : l'enfant baise aisément sa mère, qui lui donne du sucre; mais c'est signe qu'il l'aime grandement, s'il la baise après qu'elle lui aura donné de l'absinthe ou du chicotin.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE XV

CONFIRMATION ET ÉCLAIRCISSEMENT DE CE QUI A ÉTÉ DIT PAR UN EXEMPLE NOTABLE


Mais pour rendre toute cette instruction plus évidente, je veux mettre ici une excellente pièce de l'histoire de saint Bernard, telle que je l'ai trouvée en un docte et judicieux écrivain.

Il dit donc ainsi: « C'est chose ordinaire à presque tous ceux qui commencent à servir Dieu et qui ne sont encore point expérimentés ès soustractions de la grâce ni ès vicissitudes spirituelles, que leur venant à manquer ce goût de la dévotion sensible, et cette agréable lumière qui les invite à se hâter au chemin de Dieu, ils perdent tout à coup l'haleine et tombent en pusillanimité et tristesse de coeur.

Les gens bien entendus en rendent cette raison, que la nature raisonnable ne peut longuement durer affamée et sans quelque délectation, ou céleste ou terrestre.

Or, comme les âmes relevées au-dessus d'elles-mêmes par l'essai des plaisirs supérieurs, renoncent facilement aux objets visibles, ainsi quand par la disposition divine la joie spirituelle leur est ôtée, se trouvant aussi d'ailleurs privées des consolations corporelles, et n'étant point encore accoutumées d'attendre en patience les retours du vrai soleil, il leur semble qu'elles ne sont ni au ciel ni en la terre, et qu'elles demeureront ensevelies en une nuit perpétuelle : si que, comme petits enfançons qu'on sèvre, ayant perdu leurs mamelles, elles languissent et gémissent, et deviennent ennuyeuses et importunes, principalement à elles-mêmes.

« Ceci donc arriva, au voyage duquel il est question, à l'un de la troupe, nomméGeoffroy de Péronne, nouvellement dédié au service de Dieu.

Celui-ci, rendu soudainement aride, destitué de consolation et occupé des ténèbres intérieures, commença à se ramentevoir de ses amis mondains, de ses parents, des facultés quil venait de laisser, au moyen de quoi il fut assailli dune si rude tentation que, ne pouvant la celer en son maintien, un de ses plus confidents s'en aperçut, et l'ayant d'extrement accosté avec douces paroles, lui dit en secret:

« Que veut dire ceci, Geoffroy? comment est-ce que contre lordinaire, tu te rends si pensif et affligé? » Alors Geoffroy, avec un profond soupir : « Ah ! mon frère, répondit-il, jamais de ma vie je ne serai joyeux. »

Cet autre, ému de pitié par telles paroles, avec un zèle fraternel alla soudain réciter tout ceci au commun père saint Bernard, lequel, voyant le danger, entra en une église prochaine, afin de prier Dieu pour lui; et Geoffroy cependant, accablé de la tristesse, reposant sa tête sur une pierre, s'endormit.

Mais après un peu de temps, tous deux se levèrent : l'un, de l'oraison avec la grâce impétrée, et l'autre, du sommeil avec un visage si riant et serein que son cher ami, s'émerveillant d'un grand et soudain changement, ne se put contenir de lui reprocher amiablement, ce que peu auparavant il lui avait répondu; alors Geoffroy lui répliqua: « Si auparavant je te dis que jamais je ne serais joyeux, maintenant je t'assure que je ne serai jamais triste. »

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE XV

CONFIRMATION ET ÉCLAIRCISSEMENT DE CE QUI A ÉTÉ DIT PAR UN EXEMPLE NOTABLE



Tel fut le succès de la tentation de ce dévot personnage; mais remarquez en ce récit, chère Philothée:

1. Que Dieu donne ordinairement quelque avant-goût des délices célestes à ceux qui entrent à son service, pour les retirer des voluptés terrestres et les encourager à la poursuite du divin amour, comme une mère, qui pour amorcer et attirer son petit enfant à la mamelle, met du miel sur le bout de son tétin.

2. Que c'est néanmoins aussi ce bon Dieu qui quelquefois, selon sa sage disposition, nous ôte le lait et le miel des consolations, afin que, nous sevrant ainsi, nous apprenions à manger le pain sec et plus solide d'une dévotion vigoureuse, exercée à l'épreuve des dégoûts et tentations.

3. Que quelquefois des bien grands orages s'élèvent parmi les sécheresses et stérilités ; et lors il faut constamment combattre les tentations, car elles ne sont pas de Dieu; mais il faut souffrir patiemment les sécheresses, puisque Dieu les a ordonnées pour notre exercice.

4. Que nous ne devons jamais perdre courage entre les ennuis intérieurs, ni dire comme le bon Geoffroy:

« Jamais je ne serai joyeux », car emmi la nuit nous devons attendre la lumière; et réciproquement, au plus beau temps spirituel que nous puissions avoir, il ne faut pas dire :

Je ne serai jamais ennuyé »: non, car comme dit le Sage, « ès jours heureux, il se faut ressouvenir du malheur».

Il faut espérer entre les travaux et craindre entre les prospérités, et tant en l'une des occasions qu'en lautre, il se faut toujours humilier.

5. Que c'est un souverain remède, de découvrir son mal à quelque ami spirituel qui nous puisse soulager.

Enfin pour conclusion de cet avertissement qui est si nécessaire, je remarque que, comme en toutes choses, de même en celles-ci, notre bon Dieu et notre ennemi ont aussi des contraires prétentions:

car Dieu nous veut conduire par icelles à une grande pureté de coeur, à un entier renoncement de notre propre intérêt en ce qui est de son service, et un parfait dépouillement de nous-mêmes; mais le malin tâche d'employer ces travaux pour nous faire perdre courage, pour nous faire retourner du côté des plaisirs sensuels, et enfin nous rendre ennuyeux à nous-mêmes et aux autres, afin de décrier et diffamer la sainte dévotion.

Mais si vous observez les enseignements que je vous ai donnés, vous accroîtrez grandement votre perfection en l'exercice que vous ferez entre ces afflictions intérieures, desquelles je ne veux pas finir le propos, que je ne vous dise encore ce mot.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE XV

CONFIRMATION ET ÉCLAIRCISSEMENT DE CE QUI A ÉTÉ DIT PAR UN EXEMPLE NOTABLE


Quelquefois les dégoûts, les stérilités et sécheresses proviennent de l'indisposition du corps, comme quand par l'excès des veilles, des travaux et des jeûnes on se trouve accablé de lassitude, d'assoupissements, de pesanteurs et d'autres telles infirmités, lesquelles bien qu'elles dépendent du corps ne laissent pas d'incommoder l'esprit, pour l'étroite liaison qui est entre eux.

Or, en telles occasions, il faut toujours se ressouvenir de faire plusieurs actes de vertu, avec la pointe de notre esprit et volonté supérieure; car encore que toute notre âme semble dormir et être accablée d'assoupissement et lassitude, si est-ce que les actions de notre esprit ne laissent pas d'être fort agréables à Dieu ; et pouvons dire en ce temps-là, comme lEpouse sacrée :

« Je dors, mais mon coeur veille » ; et comme j'ai dit ci-dessus, s'il y a moins de goût à travailler de la sorte, il y a pourtant plus de mérite et de vertu. Mais le remède en cette occurrence, c'est de revigorer le corps par quelque sorte de légitime allégement et récréation : ans saint François ordonnait à ses religieux qu'ils fussent tellement modérés en leurs travaux, qu'ils n'accablassent pas la ferveur de l'esprit.

Et à propos de ce glorieux Père, il fut une fois attaqué et agité dune si profonde mélancolie d'esprit, qu'il ne pouvait s'empêcher de le témoigner en ses déportements; car s'il voulait converser avec ses religieux, il ne pouvait; s'il s'en séparait, il était pis; l'abstinence et macération de la chair l'accablaient, et l'oraison ne l'allégeait nullement.

Il fut deux ans en cette sorte, tellement qu'il semblait être du tout abandonné de Dieu; mais enfin, après avoir humblement souffert cette rude tempête, le Sauveur lui redonna en un moment une heureuse tranquillité. Cest pour dire que les plus grands serviteurs de Dieu sont sujets à ces secousses, et que les moindres ne doivent s'étonner s'il leur en arrive quelques-unes.

CINQUIÈME PARTIE DE L'INTRODUCTION

CONTENANT DES EXERCICES ET AVIS POUR RENOUVELER
L'AME ET LA CONFIRMER EN LA DÉVOTION

CHAPITRE I

QU'IL FAUT CHAQUE ANNÉE RENOUVELER LES BONS PROPOS
PAR LES EXERCICES SUIVANTS


Le premier point de ces exercices consiste à bien reconnaître leur importance. Notre nature humaine déchoit aisément de ses bonnes affections, à cause de la fragilité et mauvaise inclination de notre chair, qui appesantit l'âme et la tire toujours contre-bas, si elle ne s'élève souvent en haut à vive force de résolution: ainsi que les oiseaux retombent soudain en terre, s'ils ne multiplient les élancements et traits d'ailes, pour se maintenir au vol.

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CINQUIÈME PARTIE DE L'INTRODUCTION

CONTENANT DES EXERCICES ET AVIS POUR RENOUVELER
L'AME ET LA CONFIRMER EN LA DÉVOTION

CHAPITRE I

QU'IL FAUT CHAQUE ANNÉE RENOUVELER LES BONS PROPOS
PAR LES EXERCICES SUIVANTS


Pour cela, chère Philothée, vous avez besoin de réitérer et répéter fort souvent les bons propos, que vous avez faits de servir Dieu, de peur que, ne le faisant pas, vous ne retombiez en votre premier état, ou plutôt en un état beaucoup pire; car les chutes spirituelles ont cela de propre, qu'elles nous précipitent toujours plus bas que n'était l'état, duquel nous étions montés en haut à la dévotion.

Il n'y a point d'horloge, pour bonne qu'elle soit, qu'il ne faille remonter ou bander deux fois le jour, au matin et au soir; et puis, outre cela, il faut qu'au moins une fois l'année, l'on la démonte de toutes pièces, pour ôter les rouillures qu'elle aura contractées, redresser les pièces forcées et réparer celles qui sont usées.

Ainsi celui qui a un vrai soin de son cher coeur, doit le remonter en Dieu au soir et au matin, par les exercices marqués ci-dessus; et outre cela, il doit plusieurs fois considérer son état, le redresser et accommoder; et enfin, au moins une fois l'année, il le doit démonter, et regarder par le menu toutes les pièces, c'est-à-dire toutes les affections et passions dicelui, afin de réparer tous les défauts qui y peuvent être.

Et comme l'horloger oint avec quelque huile délicate les roues, les ressorts et tous les mouvants de son horloge, afin que les mouvements se fassent plus doucement et qu'il soit moins sujet à la rouillure, ainsi la personne dévote, après la pratique de ce démontement de son coeur, pour le bien renouveler, le doit oindre par les sacrements de confession et de l'eucharistie.

Cet exercice réparera vos forces abattues par le temps, échauffera votre coeur, fera reverdir vos bons propos et refleurir les vertus de votre esprit.

Les anciens chrétiens le pratiquaient soigneusement au jour anniversaire du baptême de Notre Seigneur, auquel, comme dit saint Grégoire, évêque de Nazianze, ils renouvelaient la profession et les protestations qui se font en ce sacrement faisons-en de même, ma chère Philothée, nous y disposant très volontiers, et nous y employant fort sérieusement.

Ayant donc choisi le temps convenable, selon l'avis de votre père spirituel, et vous étant un peu plus retirée en la solitude, et spirituelle et réelle, que l'ordinaire, vous ferez une ou deux ou trois méditations sur les points suivants, selon la méthode que je vous ai donnée en la seconde Partie.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE II

CONSIDÉRATION SUR LE BÉNÉFICE QUE DIEU NOUS FAIT
NOUS APPELANT A SON SERVICE SELON LA PROTESTATION MISE CI-DESSUS


1. Considérez les points de votre protestation. Le premier, c'est d'avoir quitté, rejeté, détesté, renoncé pour jamais tout péché mortel; le second, c'est d'avoir dédié et consacré votre âme, votre coeur, votre corps, avec tout ce qui en dépend, à l'amour et service de Dieu; le troisième, c'est que s'il vous arrivait de tomber en quelque mauvaise action, vous vous en relèveriez soudainement, moyennant la grâce de Dieu. Mais ne sont-ce pas là des belles, justes et dignes et généreuses résolutions? Pensez bien en votre âme, combien cette protestation est sainte, raisonnable et désirable.

2. Considérez à qui vous avez fait cette protestation; car c'est à Dieu. Si les paroles raisonnables données aux hommes nous obligent étroitement, combien plus celles que nous avons données à Dieu: « Ah! Seigneur, disait David, c'est à vous à qui mon coeur la dit; mon coeur a projeté cette bonne parole ; non, jamais je ne l'oublierai.

3. Considérez en présence de qui, car ça été à la vue de toute la cour céleste: hélas I la Sainte Vierge, saint Joseph, votre bon ange, saint Louis, toute cette bénite troupe vous regardait, et soupirait sur vos paroles des soupirs de joie et d'approbation, et voyait des yeux d'un amour indicible votre coeur prosterné aux pieds du Sauveur, qui se consacrait à son service.

On fit une joie particulière pour cela parmi la Jérusalem céleste; et maintenant on en fera la commémoration, si de bon coeur vous renouvelez vos résolutions.

4. Considérez par quels moyens vous fîtes votre protestation. Hélas! combien Dieu vous fut doux et gracieux en ce temps-là! Mais dites en vérité, fûtes-vous pas conviée par des doux attraits du Saint-Esprit ? Les cordes avec lesquelles Dieu tira votre petite barque à ce port salutaire, furent-elles pas d'amour et charité? Comme vous alla-t-il amorçant avec son sucre divin, par les sacrements, par la lecture, par l'o'raison ? Hélas! chère Philothée, vous dormiez, et Dieu veillait sur vous et pensait sur votre coeur des pensées de paix, il méditait pour vous des méditations d'amour.

5. Considérez en quel temps Dieu vous tira à ces grandes résolutions, car ce fut en la fleur de votre âge. Ah! quel bonheur dapprendre tôt, ce que nous ne pouvons savoir que trop tard! Saint Augustin, ayant été tiré à l'âge de trente ans, s'écriait : « O ancienne Beauté, comme t'ai-je si tard connue? Hélas! je te voyais et ne te considérais point. » Et vous pourrez bien dire: « O douceur ancienne, pourquoi ne t'ai-je plutôt savourée ?» Hélas! néanmoins, encore ne le méritiez-vous pas alors; et partant, reconnaissant quelle grâce Dieu vous a faite, de vous attirer en votre jeunesse, dites avec David:

« O mon Dieu, vous mavez éclairée et touchée dès ma jeunesse, et jusques à jamais j'annoncerai votre Miséricorde. » Que si ça été en votre vieillesse, hélas! Philothée, quelle grâce, qu'après avoir ains abusé des années précédentes, Dieu vous ait appelée avant la mort, et qu'il ait arrêté la course de votre misère au temps actuel, si elle eût continué, vous étiez éternellement misérable !

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CHAPITRE II

CONSIDÉRATION SUR LE BÉNÉFICE QUE DIEU NOUS FAIT
NOUS APPELANT A SON SERVICE SELON LA PROTESTATION MISE CI-DESSUS



Considérez les effets de cette vocation: vous trouverez, je pense, en vous de bons changements, comparant ce que vous êtes avec ce que vous étiez. Ne prenez-vous point à bonheur de savoir parler à Dieu par l'oraison, d'avoir affection à le vouloir aimer, d'avoir accoisé et pacifié beaucoup de passions qui vous inquiétaient, d'avoir évité plusieurs péchés et embarrassements de conscience, et enfin, d'avoir si souvent communié de plus que vous n'eussiez pas fait, vous unissant à cette souveraine source de grâces éternelles ?

Ah! que ces grâces sont grandes! il faut, ma Philothée, les peser au poids du sanctuaire. C'est la main d'extre de Dieu qui a fait tout cela. « La bonne main de Dieu, dit David, a fait vertu ; sa dextre ma relevé. Ah ! je ne mourrai pas, mais je vivrai et raconterai de coeur, de bouche et par oeuvre les merveilles de sa bonté.

Après toutes ces considérations, lesquelles, comme vous voyez, fournissent tout plein de bonnes affections, il faut simplement conclure par action de grâce et une prière affectionnée d'en bien profiter, se retirant avec humilité et grande confiance en Dieu, réservant de faire l'effort des résolutions près le deuxième point de cet exercice.

CHAPITRE III

DE LEXAMEN DE NOTRE AME SUR SON AVANCEMENT EN LA VIE DÉVOTE



Ce second point de l'exercice est un peu long; et, pour le pratiquer, je vous dirai qu'il n'est pas requis que vous le fassiez tout d'une traite, mais à plusieurs fois, comme prenant ce qui regarde votre déportement envers Dieu pour un coup, ce qui vous regarde vous-même pour l'autre, ce qui concerne le prochain pour l'autre, et la considération des passions pour le quatrième.

Il n'est pas requis ni expédient que vous fassiez à genoux, sinon le commencement et la fin qui comprend les affections. Les autres points de l'examen, vous les pouvez faire utilement en vous promenant, et encore plus utilement au lit, si par aventure vous y pouvez être quelque temps. sans assoupissement et bien éveillée; mais pour ce faire, il les faut avoir bien lus auparavant.

Il est néanmoins requis de faire tout ce second point en trois jours et deux nuits pour le plus, prenant de chaque jour et de chaque nuit quelque heure, je veux dire quelque temps, selon que vous pourrez; car si cet exercice ne se faisait qu'en des temps fort distants les uns des autres, il perdrait sa force et donnerait des impressions trop lâches.

Après chaque point de l'examen, vous remarquerez en quoi vous vous trouvez avoir manqué et en quoi vous avez du défaut, et quels principaux détraquements vous avez ressentis, afin de vous en déclarer pour prendre conseil, résolution et confortement d'esprit.

Bien quès jours que vous ferez cet exercice et les autres, il ne soit pas requis de faire une absolue retraite des conversations, si faut-il en faire un peu, surtout devers le soir, afin que vous puissiez gagner le lit de meilleure heure et prendre le repos de corps et d'esprit, nécessaire à la considération.

Et parmi le jour il faut faire des fréquentes aspirations en Dieu, à Notre Dame, aux anges, à toute la Jérusalem céleste; il faut encore que tout se fasse d'un coeur amoureux de Dieu et de la perfection de votre âme.

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CHAPITRE III

DE L'EXAMEN DE NOTRE AME SUR SON AVANCEMENT EN LA VIE DÉVOTE


Pour donc bien commencer cet examen: 1. Mettez-vous en la présence de Dieu. 2. Invoquez le Saint-Esprit, lui demandant lumière et clarté, afin que vous vous puissiez bien connaître, avec saint Augustin qui s'écriait devant Dieu en esprit d'humilité:

« O Seigneur, que je vous connaisse et que je me connaisse »; et saint François qui interrogeait Dieu, disant: « Qui êtes-vous et qui suis-je « ?

Protestez de ne vouloir remarquer votre avancement pour vous en réjouir en vous-même, mais pour vous réjouir en Dieu, ni pour vous en glorifier, mais pour glorifier Dieu et l'en remercier.

3.Protestez que si, comme vous pensez, vous découvrez d'avoir peu profité, ou bien d'avoir reculé, vous ne voulez nullement pour tout cela vous abattre ni refroidir par aucune sorte de découragement ou relâchement de coeur, ains qu'au contraire vous voulez vous encourager et animer davantage, vous humilier et remédier aux défauts, moyennant la grâce de Dieu.

Cela fait, considérez doucement et tranquillement comme jusques à l'heure présente vous vous êtes comportée envers Dieu, envers le prochain et à l'endroit de vous-même.

CHAPITRE IV

EXAMEN DE L'ÉTAT DE NOTRE ÂME ENVERS DIEU


1. Quel est votre coeur contre le péché mortel ? Avez-vous une résolution forte à ne le jamais commettre, pour quelque chose qui puisse arriver ? et cette résolution a-t-elle duré dès votre protestation jusques à présent ? En cette résolution consiste le fondement de la vie spirituelle.

2. Quel est votre coeur à l'endroit des commandements de Dieu ? Les trouvez-vous bons, doux, agréables?

Ah! ma fille, qui a le goût en bon état et l'estomac sain, il aime les bonnes viandes et rejette les mauvaises.

3. Quel est votre coeur à l'endroit des péchés véniels ? On ne saurait se garder d'en faire quelqu'un par-ci par-là; mais y en a-t-il point auquel vous ayez une spéciale inclination ? et, ce qui serait pis, y en a-t-il point auquel vous ayez affection et amour?

4. Quel est votre coeur à l'endroit des exercices spirituels? Les aimez-vous? Les estimez-vous? Vous fâchent-ils point ? En êtes-vous point dégoûtée ?

Auquel vous sentez-vous moins ou plus inclinée? Ouïr la parole de Dieu, la lire, en deviser, méditer, aspirer en Dieu, se confesser, prendre les avis spirituels, s'apprêter à la communion, se communier, restreindre ses affections : qu'y a-t-il en cela qui répugne à votre coeur ?

Et si vous trouvez quelque chose à quoi ce coeur ait moins d'inclination, examinez d'où vient ce dégoût, qu'est-ce qui en est la cause.

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CHAPITRE IV

EXAMEN DE L'ÉTAT DE NOTRE ÂME ENVERS DIEU


5. Quel est votre coeur à l'endroit de Dieu même? Votre coeur se plaît-il à se ressouvenir de Dieu ? En ressent-il point de douceur agréable? Ah! dit David, je me suis ressouvenu de Dieu et m'en suis délecté. »

Sentez-vous en votre coeur une certaine facilité à l'aimer et un goût particulier à savourer cet amour ? Votre coeur se récrée-t-il point à penser à l'immensité de Dieu, à sa bonté, à sa suavité?

Si le souvenir de Dieu vous arrive emmi les occupations du monde et les vanités, se fait-il point faire place, saisit-il point votre coeur ? vous semble-t-il point que votre coeur se tourne de son côté, et en certaine façon lui va au-devant ?

Il y a certes des âmes comme cela. Si le mari d'une femme revient de loin, tout aussitôt que cette femme s'aperçoit de son retour et qu'elle sent sa voix, quoiqu'elle soit embarrassée d'affaires et retenue par quelque violente considération emmi la presse, si est-ce que son coeur n'est pas retenu, mais abandonne les autres pensées pour penser à ce mari venu.

Il en prend de même des âmes qui aiment bien Dieu; quoiqu'elles soient empressées, quand le souvenir de Dieu s'approche d'elles, elles perdent presque contenance à tout le reste, pour l'aise quelles ont de voir ce cher souvenir revenu, et c'est un extrêmement bon signe.

6. Quel est votre coeur à l'endroit de Jésus-Christ, Dieu et homme ? Vous plaisez-vous autour de lui? Les mouches à miel se plaisent autour de leur miel, et les guêpes autour des puanteurs: ainsi les bonnes âmes prennent leur contentement autour de Jésus-Christ et ont une extrême tendreté d'amour en son endroit; mais les mauvais se plaisent autour des vanités.

7. Quel est votre coeur à l'endroit de Notre Dame, des saints, de votre bon ange ? Les aimez-vous fort? avez-vous une spéciale confiance en leur bienveillance ? Leurs images, leurs vies, leurs louanges vous plaisent-elles ?

8. Quant à votre langue, comme parlez-vous de Dieu ? Vous plaisez-vous d'en dire du bien selon votre condition et suffisance? Aimez-vous à chanter les cantiques ?

9. Quant aux oeuvres, pensez si vous avez à coeur la gloire extérieure de Dieu et de faire quelque chose à son honneur; car ceux qui aiment Dieu, aiment avec Dieu, l'ornement de sa maison.

Sauriez-vous remarquer d'avoir quitté quelque affection et renoncé à quelque chose pour Dieu ? car c'est un bon signe d'amour, de se priver de quelque chose en faveur de celui qu'on aime. Qu'avez-vous donc ci-devant quitté pour l'amour de Dieu?

CHAPITRE V

EXAMEN DE NOTRE ÉTAT ENVERS NOUS-MÊMES


1. Comme vous aimez-vous vous-même? vous aimez-vous point trop pour ce monde ? Si cela est, vous désirerez de demeurer toujours ici, et aurez un extrême soin de vous établir en cette terre ; mais si vous vous aimez pour le ciel, vous désirerez, au moins acquiescerez aisément de sortir d'ici-bas, à l'heure quil plaira à Notre Seigneur.

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CHAPITRE V

EXAMEN DE NOTRE ÉTAT ENVERS NOUS-MÊMES


2. Tenez-vous bon ordre en l'amour de vous-même? car il n'y a que l'amour désordonné de nous-mêmes qui nous ruine. Or, l'amour ordonné veut que nous aimions plus l'âme que le corps, que nous ayons plus de soin d'acquérir les vertus que toute autre chose, que nous tenions plus de compte de l'honneur céleste que de l'honneur bas et caduc. Le coeur bien ordonné dit plus souvent en soi-même:

« Que diront les anges si je pense à telle chose? »que non pas: « Que diront les hommes? »

3. Quel amour avez-vous à votre coeur ? vous fâchez-vous point de le servir en ses maladies ? Hélas! vous lui devez ce soin, de le secourir et faire secourir quand ses passions le tourmentent, et laisser toutes choses pour cela.

4. Que vous estimez-vous devant Dieu ? rien sans doute. Or, il n'y a pas grande humilité en une mouche de ne s'estimer rien au prix d'une montagne, ni en une goutte d'eau de se tenir pour rien en comparaison de la mer, ni à une bluette ou étincelle de feu de se tenir pour rien au prix du soleil; mais l'humilité gît à ne point nous surestimer aux autres et à ne vouloir pas être surestimé par les autres à quoi en êtes-vous pour ce regard?

5. Quant à la langue, vous vantez-vous point ou d'un biais ou d'un autre ? vous flattez-vous point en parlant de vous?

Quant aux oeuvres, prenez-vous point de plaisir contraire à votre santé? je veux dire, de plaisir vain, inutile, trop de veillées sans sujet, et semblables.

CHAPITRE VI

EXAMEN DE L'ÉTAT DE NOTRE AME ENVERS LE PROCHAIN


Il faut bien aimer le mari et la femme dun amour doux et tranquille, ferme et continuel, et que ce soit en premier lieu parce que Dieu l'ordonne et le veut. J'en dis de même des enfants et proches parents, et encore des amis, chacun selon son rang.

Mais, pour parler en général, quel est votre coeur à l'endroit du prochain ? L'aimez-vous bien cordialement et pour l'amour de Dieu ?

Pour bien discerner cela, il vous faut bien représenter certaines gens ennuyeux et maussades; car c'est là où on exerce l'amour de Dieu envers le prochain, et beaucoup plus envers ceux qui nous font du mal, ou par effet ou par paroles. Examinez bien si votre coeur est franc en leur endroit, et si vous avez grande contradiction à les aimer.

Etes-vous point prompte à parler du prochain en mauvaise part, surtout de ceux qui ne vous aiment pas ? Faites-vous point de mal au prochain ou directement ou indirectement ? Pour peu que vous soyez raisonnable, vous vous en apercevrez aisément.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE VII

EXAMEN SUR LES AFFECTIONS DE NOTRE AME


J'ai étendu ainsi au long ces points, en l'examen desquels gît la connaissance de l'avancement spirituel qu'on a fait; car quant à l'examen des péchés, cela est pour les confessions de ceux qui ne pensent point à s'avancer.

Or il ne faut néanmoins pas se travailler sur un chacun de ces articles sinon tout doucement, considérant en quel état notre coeur a été touchant iceux dès notre résolution, et quelles fautes notables nous y avons commises.

Mais pour abréger le tout, il faut réduire l'examen à la recherche de nos passions; et s'il nous fâche de considérer si fort le menu comme il a été dit, nous pouvons ainsi nous examiner, quels nous avons été et comme nous nous sommes comportés:

En notre amour envers Dieu, envers le prochain, envers nous-mêmes.

En notre haine envers le péché qui se trouve en nous, envers le péché qui se trouve ès autres; car nous devons désirer l'exterminement de l'un et de l'autre.

En nos désirs, touchant les biens, touchant les plaisirs, touchant les honneurs.

En la crainte des dangers de pécher et des pertes des biens de ce monde: on craint trop l'un, et trop peu l'autre.

En l'espérance, trop mise peut-être au monde et en la créature, et trop peu mise en Dieu et ès choses éternelles.

En la tristesse, si elle est trop excessive, pour choses vaines.

En la joie, si elle est excessive et pour choses indignes.

Quelles affections enfin tiennent notre coeur empêché ? quelles passions le possèdent ? en quoi s'est-il principalement détraqué?

Car par les passions de lâme, on reconnaît son état en les tâtant l'une après lautre : d'autant que, comme un joueur de luth pinçant toutes les cordes, celles qu'il trouve dissonantes il les accorde, ou les tirant ou les lâchant, ains après avoir tâté l'amour, la haine, le désir, la crainte, l'espérance, la tristesse et la joie de notre âme, si nous les trouvons mal accordantes à l'air que nous voulons sonner, qui est la gloire de Dieu, nous pourrons les accorder, moyennant sa grâce et le conseil de notre père spirituel.

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CHAPITRE VIII

AFFECTIONS QU'IL FAUT FAIRE APRÈS L'EXAMEN


Après avoir doucement considéré chaque point de l'examen, et vu à quoi vous en êtes, vous viendrez aux affections en cette sorte.

Remerciez Dieu de ce peu d'amendement que vous aurez trouvé en votre vie dès votre résolution, et reconnaissez que ça été sa Miséricorde seule qui la fait en vous et pour vous.

Humiliez-vous fort devant Dieu, reconnaissant que si vous n'avez pas beaucoup avancé, ça été par votre manquement, parce que vous n'avez pas fidèlement, courageusement et constamment correspondu aux inspirations, clartés et mouvements qu'il vous a donnés en l'oraison et ailleurs.

Promettez-lui de le louer à jamais des grâces exercées en votre endroit, pour vous retirer de vos inclinations à ce petit amendement.

Demandez-lui pardon de l'infidélité et déloyauté avec laquelle vous avez correspondu.

Offrez-lui votre coeur afin qu'il s'en rende du tout maître.

Suppliez-le qu'il vous rende toute fidèle.

Invoquez les saints, la Sainte Vierge, votre Ange, votre Patron, saint Joseph, et ainsi des autres.

CHAPITRE IX

DES CONSIDÉRATIONS PROPRES POUR RENOUVELER NOS BONS PROPOS


Après avoir fait l'examen, et avoir bien conféré avec quelque digne conducteur sur les défauts et sur les remèdes diceux, vous prendrez les considérations suivantes, en faisant une chaque jour par manière de méditation; y employant le temps de votre oraison, et ce toujours avec la même méthode, pour la préparation et les affections, de laquelle vous avez usé ès méditations de la première Partie; vous mettant avant toutes choses en la présence de Dieu; implorant sa grâce pour vous bien établir en son saint amour et service.

CHAPITRE X

CONSIDÉRATION PREMIÈRE : DE LEXCELLENCE DE NOS AMES


Considérez la noblesse et excellence de votre âme, qui a un entendement, lequel connaît non seulement tout ce monde visible, mais connaît encore qu'il y a des anges et un paradis ; connaît qu'il y a un Dieu très souverain, très bon et ineffable; connaît qu'il y a une éternité, et de plus connaît ce qui est propre pour bien vivre en ce monde visible, pour s'associer aux anges en paradis et pour jouir de Dieu éternellement.

Votre âme a de plus une volonté toute noble, laquelle peut aimer Dieu et ne le peut haïr en soi-même. Voyez votre coeur comme il est généreux, et que, comme rien ne peut arrêter les abeilles de tout ce qui est corrompu, ains s'arrêtent seulement sur les fleurs, ains votre coeur ne peut être en repos qu'en Dieu seul, et nulle créature ne le peut assouvir. Repensez hardiment aux plus chers et violents amusements qui ont occupé autrefois votre coeur, et jugez en vérité s'ils n'étaient pas pleins d'inquiétude moleste et de pensées cuisantes et de soucis importuns, emmi lesquels votre pauvre coeur était misérable.

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CHAPITRE X

CONSIDÉRATION PREMIÈRE : DE L'EXCELLENCE DE NOS AMES


Hélas ! notre coeur courant aux créatures, il y va avec des empressements, pensant de pouvoir y accoiser ses désirs ; mais sitôt qu'il les a rencontrées, il voit que c'est à refaire et que rien ne peut le contenter, Dieu ne voulant que notre coeur trouve aucun lieu sur lequel il puisse reposer, non plus que la colombe sortie de l'arche de Noé, afin qu'il retourne à son Dieu duquel il est sorti.

Ah! quelle beauté de nature y a-t-il en notre coeur ! et donc pourquoi le retiendrons-nous contre son gré à servir aux créatures? O ma belle âme, devez-vous dire, vous pouvez entendre et vouloir Dieu, pourquoi vous amuserez-vous à chose moindre ?

vous pouvez prétendre à léternité, pourquoi vous amuserez-vous aux moments ? Ce fut l'un des regrets de l'enfant prodigue, qu'ayant pu vivre délicieusement en la table de son père, il mangeait vilainement en celle des bêtes.

O mon âme, tu es capable de Dieu, malheur à toi si tu te contentes de moins que de Dieu! Elevez fort votre âme sur cette considération; remontrez-lui qu'elle est éternelle et digne de l'éternité; enflez-lui le courage pour ce sujet.

CHAPITRE XI

SECONDE CONSIDÉRATION : DE L'EXCELLENCE DES VERTUS


Considérez que les vertus et la dévotion peuvent seules rendre votre âme contente en ce monde; voyez combien elles sont belles.

Mettez en comparaison les vertus, et les vices qui leur sont contraires: quelle suavité en la patience au prix de la vengeance; de la douceur, au prix de lire et du chagrin; de l'humilité, au prix de l'arrogance et ambition ; de la libéralité, au prix de l'avarice; de la charité, au prix de lenvie; de la sobriété, au prix des désordres!

Les vertus ont cela d'admirable, qu'elles délectent l'âme d'une douceur et suavité non pareille après qu'on les a exercées, où les vices la laissent infiniment recrue et malmenée.

Or sus donc, pourquoi n'entreprendrons-nous pas d'acquérir ces suavités? Des vices, qui n'en a qu'un peu n'est pas content, et qui en a beaucoup est mécontent ; mais des vertus, qui n'en a qu'un peu, encore a-t-il déjà du contentement, et puis toujours plus en avançant.

O vie dévote, que vous êtes belle, douce, agréable et souève : vous adoucissez les tribulations et rendez souèves les consolations ; sans vous le bien est mal, et les plaisirs pleins d'inquiétude, troubles et défaillances.

Ah ! qui vous connaîtrait, pourrait bien dire avec la Samaritaine: « Domine, da mihi hanc aquam: Seigneur, donnez-moi cette eau »; aspiration fort fréquente à la Mère Thérèse et à Sainte Catherine de Gênes, quoique pour différents sujets.

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CHAPITRE XII

TROISIÈME CONSIDÉRATION : SUR L'EXEMPLE DES SAINTS


Considérez l'exemple des saints de toutes sortes: qu'est-ce qu'ils n'ont pas fait pour aimer Dieu et être ses dévots ?

Voyez ces martyrs invincibles en leurs résolutions : quels tourments n'ont-ils pas soufferts pour les maintenir ? Mais surtout, ces belles et florissantes dames, plus blanches que les lis en pureté, plus vermeilles que la rose en charité, les unes à douze, les autres à treize, quinze, vingt et vingt-cinq ans, ont souffert mille sortes de martyres, plutôt que de renoncer à leur résolution, non seulement en ce qui était de la profession de la foi, mais en ce qui était de la protestation de la dévotion :

les unes mourant plutôt que de quitter la virginité, les autres plutôt que de cesser de servir les affligés, et consoler les tourmentés, et ensevelir les trépassés. O Dieu, quelle constance a montrée ce sexe fragile en semblables occurences!

Regardez tant de saints confesseurs: avec quelle force ont-ils méprisé le monde! comme se sont-ils rendus invincibles en leurs résolutions! rien ne les en a pu faire déprendre; ils les ont embrassées sans réserve et les ont maintenues sans exception.

Mon Dieu, qu'est-ce que dit saint Augustin de sa mère Monique? Avec quelle fermeté a-t-elle poursuivi son entreprise de servir Dieu en son mariage, en son veuvage!

Et saint Jérôme, de sa chère fille Paula? Parmi combien de traverses, parmi combien de variétés d'accidents! Mais qu'est-ce que nous ne ferons pas sur des si excellents patrons ?

Ils étaient ce que nous sommes; ils le faisaient pour le même Dieu, pour les mêmes vertus : pourquoi n'en ferons-nous autant, en notre condition et selon notre vocation, pour notre chère résolution et sainte protestation?

CHAPITRE XIII

QUATRIÈME CONSIDÉRATION: DE L'AMOUR QUE JÉSUS-CHRIST NOUS PORTE


Considérez l'amour avec lequel Jésus-Christ Notre Seigneur a tant souffert en ce monde, et particulièrement au jardin des Olives et sur le mont de Calvaire :

cet amour vous regardait, et par toutes ces peines et travaux obtenait de Dieu le Père des bonnes résolutions et protestations pour votre coeur, et par même moyen obtenait encore tout ce qui vous est nécessaire pour maintenir, nourrir, fortifier et consommer ces résolutions.

O résolution, que vous êtes précieuse, étant fille d'une telle mère comme est la Passion de mon Sauveur! Oh! combien mon âme vous doit chérir, puisque vous avez été si chère à mon Jésus!

Hélas! o Sauveur de mon âme, vous mourûtes pour m'acquérir mes résolutions; eh! faites-moi la grâce que je meure plutôt que de les perdre.

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CHAPITRE XIII

QUATRIÈME CONSIDÉRATION: DE L'AMOUR QUE JÉSUS-CHRIST NOUS PORTE


Voyez-vous, ma Philothée, il est certain que le coeur de notre cher Jésus voyait le vôtre dès l'arbre de la Croix et l'aimait, et par cet amour lui obtenait tous les biens que vous aurez jamais, et entre autres nos résolutions; oui, chère Philothée, nous pouvons tous dire comme Jérémie :

« Seigneur, avant que je fusse, vous me regardiez et m'appeliez par mon nom »; d'autant que vraiment sa divine Bonté prépara en son amour et Miséricorde tous les moyens généraux et particuliers de notre salut, et par conséquent nos résolutions.

Oui sans doute; comme une femme enceinte prépare le berceau, les linges et bandelettes, et même une nourrice pour l'enfant qu'elle espère faire, encore qu'il ne soit pas au monde, ainsi Notre Seigneur ayant sa bonté grosse et enceinte de vous, prétendant de vous enfanter au salut et vous rendre sa fille, prépara sur l'arbre de la Croix tout ce qu'il fallait pour vous votre berceau spirituel, vos linges et bandelettes, votre nourrice et tout ce qui était convenable pour votre bonheur.

Ce sont tous les moyens, tous les attraits, toutes les grâces avec lesquelles il conduit votre âme et la veut tirer à sa perfection.

Ah! mon Dieu, que nous devrions profondément mettre ceci en notre mémoire : est-il possible que j' aie été aimée, et si doucement aimée de mon Sauveur, qu'il allât penser à moi en particulier, et en toutes ces petites occurrences par lesquelles il m'a tirée à lui?

Et combien donc devons-nous aimer, chérir et bien employer tout cela à notre utilité! Ceci est bien doux:

ce coeur amiable de mon Dieu pensait en Philothée, l'aimait et lui procurait mille moyens de salut, autant comme s'il n'eût point eu d'autre âme au monde en qui il eût pensé, ainsi que le soleil éclairant un endroit de la terre ne l'éclaire pas moins que s'il n'éclairait point ailleurs et qu'il éclairât cela seul; car tout de même notre Seigneur pensait et soignait pour tous ses chers enfants, en sorte qu'il pensait à un chacun de nous, comme sil n'eût point pensé à tout le reste.

« Il m'a aimé, dit saint Paul, et s'est donné pour moi »; comme s'il disait : pour moi seul, tout autant comme s'il n"eût rien fait pour le reste. Ceci, Philothée, doit être gravé en votre âme, pour bien chérir et nourrir votre résolution, qui a été si précieuse au coeur du Sauveur.

CHAPITRE XIV

CINQUIÈME CONSIDÉRATION : DE L'AMOUR ÉTERNEL DE DIEU ENVERS NOUS


Considérez l'amour éternel que Dieu vous a porté; car déjà avant que Notre Seigneur Jésus-Christ en tant qu'homme souffrît en croix pour vous, sa divine Majesté vous projetait en sa souveraine bonté et vous aimait extrêmement.

Mais quand commença-t-il à vous aimer? Il commença quand il commença à être Dieu. Et quand commença-t-il à être Dieu? Jamais, car il la toujours été sans commencement et sans fin; et aussi il vous a toujours aimée, dès l'éternité: c'est pourquoi il vous préparait les grâces et faveurs qu'il vous a faites. Il le dit par le Prophète:

« Je t'ai aimée (il parle à vous, aussi bien qu'à nul autre) d'une charité perpétuelle; et partant je t'ai attirée, ayant pitié de toi. » Il a donc pensé, entre autres choses, à vous faire faire vos résolutions de le servir.

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CHAPITRE XIV

CINQUIÈME CONSIDÉRATION : DE L'AMOUR ÉTERNEL DE DIEU ENVERS NOUS


O Dieu, quelles résolutions sont-ce ci, que Dieu a pensées, méditées, projetées dès son éternité! Combien nous doivent-elles être chères et précieuses! Que devrions-nous souffrir plutôt que den quitter un seul brin ! Non pas certes si tout le monde devait périr; car aussi tout le monde ensemble ne vaut pas une âme; et une âme ne vaut rien sans nos résolutions.

CHAPITRE XV

AFFECTIONS GÉNÉRALES SUR LES CONSIDÉRATIONS PRÉCÉDENTES, ET CONCLUSION DE L'EXERCICE


O chères résolutions, vous êtes le bel arbre de vie que mon Dieu a planté de sa main au milieu de mon coeur, que mon Sauveur veut arroser de son sang pour le faire fructifier ; plutôt mille morts, que de permettre qu'aucun vent vous arrache. Non, ni la vanité, ni les délices, ni les richesses, ni les tribulations ne m'arracheront jamais mon dessein.

Hélas! Seigneur, mais vous l'avez planté, et avez dans votre sein paternel gardé éternellement ce bel arbre pour mon jardin : hélas! combien y a-t-il d'âmes qui n'ont point été favorisées de cette façon! Et comme donc pourrais-je jamais assez mhumilier sous votre Miséricorde!

O belles et saintes résolutions, si je vous conserve, vous me conserverez; si vous vivez en mon âme, mon âme vivra en vous. Vivez donc à jamais, o résolutions, qui êtes éternelles en la Miséricorde de mon Dieu; soyez et vivez éternellement en moi; que jamais je ne vous abandonne.

Après ces affections, il faut que vous particularisiez les moyens requis pour maintenir ces chères résolutions, et que vous protestiez de vous en vouloir fidèlement servir: la fréquence de l'oraison, des sacrements, des bonnes oeuvres, l'amendement de vos fautes reconnues au second point, le retranchement des mauvaises occasions, la suite des avis qui vous seront donnés pour ce regard.

Ce qu'étant fait, comme par une reprise d'haleine et de force, protestez mille fois que vous continuerez en vos résolutions ; et comme si vous teniez votre coeur, votre âme et votre volonté en vos mains, dédiez-la, consacrez-la, sacrifiez-la et l'immolez à Dieu, protestant que vous ne la reprendrez plus, mais la laisserez en la main de sa divine Majesté pour suivre en tout et partout ses ordonnances. Priez Dieu quil vous renouvelle toute, qu'il bénisse votre renouvellement de protestation et qu'il le fortifie ; invoquez la Vierge, votre Ange, saint Louis et autres saints.

Allez en cette émotion de coeur aux pieds de votre père sprituel; accusez-vous des fautes principales que vous aurez remarqué d'avoir commises dès votre confession générale, et recevez l'absolution en la même façon que vous fîtes la première fois; prononcez devant lui la protestation et la signez, et enfin allez unir votre coeur renouvelé à son Principe et Sauveur, au très saint sacrement de l'Eucharistie.

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CHAPITRE XVI
DES RESSENTIMENTS QU'IL FAUT GARDER APRÈS CET EXERCICE


Ce jour que vous aurez fait ce renouvellement et les autres suivants, vous devez fort souvent redire de coeur et de bouche ces ardentes paroles de saint Paul, de saint Augustin, de sainte Catherine de Gênes et autres: « Non, je ne suis plus mienne; ou que je vive ou que je meure, je suis à mon Sauveur; je n'ai plus de moi ni de mien : mon moi, c'est Jésus; mon mien, c'est d'être sienne; o monde, vous êtes toujours vous-même, et moi j'ai toujours été moi-même, mais dorénavant je ne serai plus moi-même. »Non, nous ne serons plus nous-mêmes; car nous aurons le coeur changé, et le monde qui nous a tant trompés sera trompé en nous; car ne s'apercevant pas de notre changement que petit à petit, il pensera que nous soyons toujours des Esaü,
et nous nous trouverons des Jacob.

Il faut que tous ces exercices reposent dans le coeur, et que, nous ôtant de la considération et méditation, nous allions tout bellement entre les affaires et conversations, de peur que la liqueur de nos résolutions ne sépanche soudainement, car il faut qu'elle détrempe et pénètre bien par toutes les parties de l'âme; le tout néanmoins sans effort ni d'esprit ni de corps.

CHAPITRE XVII
RÉPONSE A DEUX OBJECTIONS QUI PEUVENT ÊTRE FAITES SUR CETTE INTRODUCTION


Le monde vous dira, ma Philothée, que ces exercices et ces avis sont en si grand nombre, que qui voudra les observer, il ne faudra pas qu'il vaque à autre chose.

Hélas! chère Philothée, quand nous ne ferions pas autre chose, nous ferions bien assez, puisque nous ferions ce que nous devrions faire en ce monde.

Mais ne voyez-vous pas la ruse ? S'il fallait faire tons ces exercices tous les jours, à la vérité ils nous occuperaient du tout; mais il n'est pas requis de les faire, sinon en temps et lieu, chacun selon l'occurence.

Combien y a-t-il de lois civiles aux Digestes et au Code, lesquelles doivent être observées ! mais cela s'entend selon les occurrences, et non pas qu'il les faille toutes pratiquer tous les jours.

Au demeurant, David, roi plein daffaires très difficiles, pratiquait bien plus d'exercices que je ne vous ai pas marqué.

Saint Louis, roi admirable et pour la guerre et pour la paix, et qui avec un soin nonpareil administrait justice et maniait les affaires, oyait tous les jours deux messes, disait vêpres et complies avec son chapelain, faisait sa méditation, visitait les hôpitaux, tous les vendredis se confessait et prenait la discipline, entendait très souvent les prédications, faisait fort souvent des conférences spirituelles, et avec tout cela ne perdait pas une seule occasion du bien public extérieur qu'il ne fît et n'exécutât diligemment, et sa cour était plus belle et plus florissante qu'elle n'avait jamais été du temps de ses prédécesseurs.

Faites donc hardiment ces exercices selon que je vous les ai marqués, et Dieu vous donnera assez de loisir et de force de faire tout le reste de vos affaires; oui, quand il devrait arrêter le soleil, comme il fit du temps de Josué. Nous faisons toujours assez, quand Dieu travaille avec nous.

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CHAPITRE XVII

RÉPONSE A DEUX OBJECTIONS QUI PEUVENT ÊTRE FAITES SUR CETTE INTRODUCTION

Le monde dira que je suppose presque partout que ma Philothée ait le don de l'oraison mentale, et que néanmoins chacun ne l'a pas, si que cette Introduction ne servira pas pour tous.

Il est vrai, sans doute, j'ai présupposé cela, et est vrai encore que chacun n'a pas le don de l'oraison mentale; mais il est vrai aussi que presque chacun le petit avoir, voire les plus grossiers, pourvu qui'ls aient des bons conducteurs et qu'ils veuillent travailler pour l'acquérir, autant que la chose le mérite.

Et s'il sen trouve qui naient pas ce don en aucune sorte de degré (ce que je ne pense pas pouvoir arriver que fort rarement), le sage père spirituel leur fera aisément suppléer le défaut par l'attention quil leur enseignera d'avoir, ou à lire ou à ouïr lire les mêmes considérations qui sont mises ès méditations.

CHAPITRE XVIII

TROIS DERNIERS ET PRINCIPAUX AVIS POUR CETTE INTRODUCTION


Refaites tous les premiers jours du mois la protestation qui est en la première Partie, après la méditation; et à tous moments, protestez de la vouloir observer, disant avec David: « Non, jamais éternellement je n'oublierai vos justifications, o mon Dieu, car en icelles vous m'avez vivifiée. »

Et quand vous sentirez quelque détraquement en votre âme, prenez votre protestation en main, et prosternée en esprit d'humilité proférez-la de tout votre coeur, et vous trouverez un grand allégement.

Faites profession ouverte de vouloir être dévote; je ne dis pas d'être dévote, mais je dis de le vouloir être; et n'ayez point de honte des actions communes et requises qui nous conduisent à l'amour de Dieu.

Avouez hardiment que vous vous essayez de méditer, que vous aimeriez mieux mourir que de pécher mortellement, que vous voulez fréquenter les sacrements et suivre les conseils de votre directeur (bien que souvent il ne soit pas nécessaire de le nominer, pour plusieurs raisons).

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CHAPITRE XVIII

TROIS DERNIERS ET PRINCIPAUX AVIS POUR CETTE INTRODUCTION


Car cette franchise de confesser qu'on veut servir Dieu et qu'on s'est consacré à son amour d'une spéciale affection, est fort agréable à sa divine Majesté, qui ne veut point que l'on ait honte de lui ni de sa Croix; et puis, elle coupe chemin à beaucoup de semonces que le monde voudrait faire au contraire, et nous oblige de réputation à la poursuite.

Les philosophes se publiaient pour philosophes, afin qu'on les laissât vivre philosophiquement; et nous devons nous faire connaître pour désireux de la dévotion, afin qu'on nous laisse vivre dévotement. Que si quelqu'un vous dit que l'on peut vivre dévotement, sans la pratique de ces avis et exercices, ne le niez pas; mais répondez amiablement que votre infirmité est si grande, quelle requiert plus d'aide et de secours qu'il n'en faut pas pour les autres.

Enfin, très chère Philothée, je vous conjure par tout ce qui est de sacré au ciel et en la terre, par le baptême que vous avez reçu, par les mamelles que Jésus-Christ suça, par le coeur charitable duquel il vous aima et par les entrailles de la Miséricorde en laquelle vous espérez, continuez et persévérez en cette bienheureuse entreprise de la vie dévote.

Nos jours sécoulent, la mort est à la porte: « La trompette, dit saint Grégoire Nazianzène, sonne la retraite; qu'un chacun se prépare, car le jugement est proche. » La mère de Symphorien, voyant qu'on le conduisait au martyre, criait après lui : « Mon fils, mon fils, souvienne-toi de la vie éternelle; regarde le ciel et considère Celui lequel y règne; la fin prochaine terminera bientôt la brève course de cette vie. »

Ma Philothée, vous dirai-je de même, regardez le ciel et ne le quittez pas pour la terre; regardez l'enfer, ne vous y jetez pas pour les moments; regardez Jésus-Christ, ne le reniez pas pour le monde; et quand la peine de la vie dévote vous semblera dure, chantez avec saint François:

« A cause des biens que j'attends,
Les travaux me sont passe-temps ».

VIVE JÉSUS, auquel, avec le Père et le Saint-Esprit, soit honneur et gloire, maintenant et toujours et ès siècles des siècles. Ainsi soit-il.

FIN

Source : Livres-mystiques.com

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
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