La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou

Postez ici vos intentions de prière.
amidelamisericorde
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DEUXIEME PARTIE
CHAPITRE III

Article II - LA DISTRIBUTRICE DE TOUTES LES GRACES, SON MODE D'INFLUENCE


Eia, Mater, fons amoris, O Mère, source d'amour,
Me sentire vim doloris Faites-moi sentir la violence
Fac ut tecum lugeam. De votre douleur, afin que je pleure avec vous.

Fac ut ardeat cor meum, Faites que mon cœur s'embrase
In amando Christum Deum, D'amour pour le Christ Dieu,
Ut sibi complaceam. Afin que je lui plaise.

Fac ut portem Christi mortem, Faites que je porte la mort du Christ,
Passionis fac consortem Faites-moi partager sa Passion
Et plagas recolere. Et vénérer ses saintes plaies.

Fac me plagsis vulnerari, Faites que, blessé de ses blessures,
Fac me cruce inebriari, Je sois enivré de la croix
Et cruore Filii. Et du sang de votre Fils.


Cette influence de Marie sur nos âmes reste sans doute mystérieuse, mais il semble bien qu'elle n'est pas seule­ment morale, qu'elle intervient dans la production même de la grâce, à titre d'instrument conscient et libre, comme lorsque le thaumaturge guérit par son contact et sa bénédiction.

Déjà, dans l'ordre naturel, le sourire, le regard, l'inflexion de la voix, le ton transmettent quelque chose de la vie de l'âme.

A cette interprétation des termes traditionnels communément reçus s'ajoutent des raisons théologiques qui ne sont pas sans valeur.

Comme le dit le P. Hugon : « Une fois établi que les anges et les saints sont bien souvent les causes physi­ques secondaires des miracles, il semble tout naturel que nous revendiquions cette efficacité pour la Mère de Dieu et à un degré supérieur. »

Et si elle est cause instrumen­tale physique des miracles que Dieu seul produit comme cause principale, pourquoi ne pas admettre qu'elle est de la même manière cause de la grâce ? Comme le remar­que (ibid.) le théologien que nous venons de citer : « Toute prérogative qui est possible et qui convient au rôle, à l'office, à la dignité d'une Mère de Dieu, doit se trouver dans la Sainte Vierge...

Elle reçoit à titre secon­daire tout ce que le Christ possède à un titre plénier et principal : mérites, satisfactions, intercession...; pour­quoi la relation devrait-elle cesser dans l'ordre de la cau­salité physique ?

Qu'est-ce qui nécessite cette excep­tion ? Ne semble-t-il pas, au contraire, que le parallé­lisme surnaturel doive se poursuivre jusqu'au bout, et que la Mère doive être l'instrument secondaire partout où le Fils est l'instrument premier et conjoint ?...

Il sem­ble assez naturel que les actes (de Marie) dont Dieu veut se servir à chaque instant dans l'ordre d'intercession soient élevés, transformés par la fécondité infinie et char­gés de communiquer instrumentalement la vie céleste aux âmes. »

De plus, si le prêtre par l'absolution sacramentelle est cause instrumentale de la grâce, à raison de son union au Christ rédempteur, Marie ne lui est pas moins unie en sa qualité de Mère de Dieu et de corédemptrice, car il est plus parfait d'avoir donné au Verbe sa nature humaine et de l'avoir offert sur la croix que de le rendre présent sur l'autel et de l'y offrir.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE III

Article II - LA DISTRIBUTRICE DE TOUTES LES GRACES, SON MODE D'INFLUENCE


L'influence très certaine du Christ, tête du Corps mys­tique, reste aussi fort mystérieuse, puisqu'elle est essen­tiellement surnaturelle. Celle que paraît exercer Marie en dehors de son intercession n'est pas moins secrète, bien sûr, mais elle est sérieusement probable, pensons-­nous, sans qu'on puisse rien affirmer de plus. Ainsi, lors­qu'il s'agit des dernières ondulations du son ou de la lumière dans l'air, il est difficile de dire avec certitude où elles existent encore et où elles finissent vraiment.

Notons enfin que l'influence propre de Marie parait s'exercer surtout sur notre sensibilité parfois égarée, dis­traite, pour la calmer, la subordonner à nos facultés supé­rieures et faciliter en celles-ci la docilité à suivre l'im­pulsion du Christ, tête de l'Eglise, qui nous transmet l'in­flux de la grâce divine.

Bien que le mode d'influence de Marie reste caché, le fait même de son influence n'est pas douteux.

Ce qui est sûr, c'est que la Sainte Vierge est la dispen­satrice de toutes les grâces, au moins par son interces­sion. Et il faut remarquer avec le P. Merkelbach que ce n'est pas à la façon des autres saints qu'elle intercède, ce n'est pas par une demande qui pourrait ne pas être exaucée, c'est plutôt comme le Christ, constitué Média­teur et Sauveur, dont l'intercession est toujours entendue non seulement de fait, mais de droit.

L'intercession du Christ, dit saint Thomas, est l'expression de son désir de notre salut acquis au prix de son sang. Comme Marie médiatrice a été associée très intimement à l'œuvre ré­demptrice de son Fils, elle est associée de même à son intercession, elle exprime son désir que Dieu a décidé de considérer comme toujours uni à celui du Christ. En ce sens, la Sainte Vierge dispose des grâces qu'elle demande; sa prière est la cause efficace de leur obtention, et elle paraît être associée aussi à l'influence du Christ pour la transmission de ces grâces.

Aussi l'Eglise chante-t-elle dans l'hymne des matines de l'Office de Marie médiatrice de toutes les grâces :

Cuncta, quae nobis meruit Redemptor,
Dona partitur genitrix Maria,
Cujus ad votum sua fundit ultro
Munere Natus.

Elle nous distribue tous les dons que nous a mérités son Fils, et qu'elle nous a mérités avec lui.

Si, comme il semble, Marie, par une causalité physique instrumentale, nous transmet toutes les grâces que nous recevons, toutes les grâces actuelles qui nous sont don­nées pour la respiration de l'âme, comme l'air arrive incessamment dans les poumons pour la respiration du corps, nous sommes ainsi constamment sous son in­fluence subordonnée à celle du Christ, tête de l'Eglise; elle nous transmet continuellement l'influx vital qui vient de lui.

Mais même si elle n'agit sur nous actuellement que par la causalité morale de l'intercession, elle est présente dans les âmes en état de grâce qui la prient selon une présence affective, comme l'objet aimé, même s'il est physique­ment distant, est présent en celui qui l'aime. Marie est présente corps et âme au ciel, elle est donc physique­ment distante de nous, mais elle est présente d'une pré­sence affective dans les âmes intérieures qui l'aiment, comme l'objet aimé qui attire vers lui notre affection est présent en nous.

Source : Livres-mystiques.com

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Cette influence de Marie devient toujours plus intime dans les âmes intérieures très fidèles.Le bienheureux Grignion de Montfort l'a souvent re­marqué. Il dit : « Le Saint-Esprit est devenu fécond par Marie, qu'il a épousée. C'est avec elle et en elle et d'elle qu'il a produit son chef-d'œuvre, qui est un Dieu fait homme, et qu'il produit tous les jours jusqu'à la fin du monde les prédestinés et les membres du corps de ce chef adorable : c'est pourquoi plus il trouve Marie, sa chère et indissoluble épouse, dans une âme, plus il devient opérant pour produire Jésus-Christ en cette âme et cette âme en Jésus-Christ.
« Ce n'est pas qu'on veuille dire que la Très Sainte Vierge donne au Saint-Esprit la fécondité... Mais on veut dire que le Saint-Esprit, par l'entremise de la Sainte Vierge, dont il veut bien se servir, quoiqu'il n'en ait pas absolument besoin, réduit à l'acte sa fécondité, en produisant en elle et par elle Jésus-Christ et ses membres : mystère de grâce inconnu même aux plus savants et spi­rituels d'entre les chrétiens. »

Comme le remarque le P. Hugon au sujet de ces paroles du bienheureux de Montfort : « La fécondité exté­rieure du divin Paraclet, c'est la production de la grâce, non pas dans l'ordre de la causalité morale, car le Saint-­Esprit n'est pas une cause méritoire ni impétratoire, mais dans l'ordre de la causalité physique. Réduire à l'acte cette fécondité, c'est produire physiquement la grâce et ces œuvres de sainteté qui sont appropriées à la troisième Personne. S'il est vrai que le Saint-Esprit réduit à l'acte sa fécondité par l'intermédiaire de Marie, s'il devient opé­rant par elle, c'est par elle qu'il produit physiquement la grâce dans les âmes : Marie est donc l'instrument physi­que secondaire de l'Esprit-Saint.

Telle nous semble la portée de ces fortes paroles du saint auteur; telle serait cette haute doctrine qu'il appelle « un mystère de grâce inconnu même aux plus savants et spirituels d'entre les chrétiens. »

Ainsi, comme l'Incarnation se prolonge en quelque sorte indéfiniment par l'influence vivificatrice du Christ, tête de l'Eglise, sur ses membres, la maternité virginale de Marie s'achèverait par le fait qu'elle nous transmettrait toutes les grâces que sa prière nous obtient.

Le bienheureux de Montfort parle toujours ainsi. Il faut citer aussi à ce sujet L'union mystique à Marie, écrit par une recluse flamande qui l'a personnellement expéri­mentée, Marie de Sainte-Thérèse (1623-1677). Ces écrits montrent qu'il y a une influence très profonde, des tou­ches secrètes de Marie, médiatrice de toutes les grâces, pour conduire les âmes intérieures très fidèles à une inti­mité toujours plus grande avec Notre-Seigneur. L'âme qui suit cette voie entre ainsi de plus en plus dans le mystère de la communion des saints et participe aux sen­timents les plus élevés qu'avait la Mère de Dieu au pied de la croix et après la mort de Notre-Seigneur, à la Pen­tecôte ou plus tard lorsqu'elle priait pour les Apôtres et leur obtenait les grandes grâces de lumière, d'amour et de force dont ils avaient besoin pour porter le nom de Jésus jusqu'aux extrémités du monde connu des anciens. Or l'influence de Marie, médiatrice universelle, est plus grande encore, plus universelle et plus rayonnante depuis qu'elle est montée au ciel.


NOTE - LE MODE DE PRÉSENCE DE LA SAINTE VIERGE DANS LES AMES QUI LUI SONT UNIES

Pour préciser cette doctrine, il faut dire brièvement ce que les théologiens entendent par contact virtuel d'une part, et par pré­sence affective de l'autre.

Le contact virtuel ou dynamique

A propos de la présence de Dieu en toutes choses ou de celle des anges dans les corps sur lesquels ils agissent, on distingue généralement le contact virtuel (contactus virtutis) du contact quantitatif. Deux corps sont présents l'un à l'autre par le contact quan­titatif, c'est-à-dire par celui de leur propre quantité ou étendue.

Source : Livres-mystiques.com

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NOTE -LE MODE DE PRÉSENCE DE LA SAINTE VIERGE DANS LES AMES QUI LUI SONT UNIES

Le contact virtuel ou dynamique

Un esprit pur, n'ayant pas de corps, ni par suite de quantité ou étendue, est présent là où il opère par le contact virtuel, par sa vertu, principe de son action. C'est le contact dynamique d'une force spirituelle qui possède ce sur quoi elle agit.

La vertu divine n'est pas distincte de l'être même de Dieu, donc Dieu est réellement et substantiellement présent, par contact vir­tuel, en tout ce qu'il produit lui-même immédiatement, ou sans l'intermédiaire d'un instrument, c'est-à-dire en ce qu'il crée par création proprement dite ex nihilo et conserve immédiatement dans l'existence; il est ainsi présent dans la matière, dans les âmes spirituelles et les anges, qui ne peuvent être produits que par créa­tion ex nihilo, laquelle ne peut se faire par l'intermédiaire d'un instrument (cf. Ia, q. 8, a. 1, 2, 3, 4; q. 45, a. 5; q. 104, a. 2).

Pour la même raison, les théologiens admettent généralement que l'ange, qui de soi n'est pas dans un lieu puisqu'il est esprit pur, est réellement présent lui-même là où il agit, car il touche par un contact virtuel (contactus virtutis) le corps qu'il meut localement (cf. Ia, q. 52). Un ange peut aussi éclairer une intelli­gence humaine et agir sur elle par l'imagination, comme un maître qui enseigne.

La présence de l'âme de Jésus et celle de l'âme de la Sainte Vierge dans les personnes qui leur sont unies ressemblent à celle des anges, mais en diffèrent pourtant à un point de vue. La diffé­rence provient de ceci qu'une âme humaine unie à son corps, comme l'âme de Jésus et celle de sa sainte Mère, est réellement présente (definitive) là où est son corps et non pas ailleurs; or le corps de Jésus depuis l'Ascension n'est qu'au ciel selon son lieu naturel, et de même le corps de Marie depuis l'Assomption. Et l'âme, étant par sa nature unie à son propre corps, n'agit sur les autres que par lui. En cela elle diffère de l'ange qui n'a point de corps

Mais comme Dieu peut se servir des anges pour produire ins­trumentalement un effet proprement divin comme le miracle, il peut se servir aussi de l'âme de Jésus, de ses actes, et même du corps de Jésus, ou encore l'âme de Marie, de ses actes, de son corps.
Lorsque Dieu se sert de l'humanité du Sauveur comme d'une cause physique instrumentale pour produire la grâce en nous, ainsi que l'admet saint Thomas (IIIa, q. 43, a. 2; q. 48, a. 6; q. 62, a. 4), nous sommes sous l'influence même physique de l'huma­nité du Christ.

Cependant elle ne nous touche pas, car elle est au ciel. De même si quelqu'un de loin nous parle par un porte-voix, ce porte-voix ne nous touche pas immédiatement; dans ce cas, il y a seulement contact virtuel et non pas contact quantitatif de l'instrument et du sujet sur lequel il opère; contact virtuel sem­blable à celui du soleil qui de loin nous éclaire et nous réchauffe.

Si la Sainte Vierge est cause physique instrumentale de la grâce, d'une façon subordonnée à l'humanité du Christ, nous sommes aussi sous son influence même physique, sans pourtant qu'elle nous touche autrement que par contact virtuel.

Il faut noter cependant que l'âme humaine, en tant qu'elle est spirituelle et domine son corps, n'est pas comme telle dans un lieu. De ce point de vue, toutes les âmes, dans la mesure où elles vivent davantage de la vie spirituelle et sont plus dégagées des sens, en se rapprochant spirituellement de Dieu, se rapprochent spirituellement les unes des autres.

On s'explique par là la pré­sence spirituelle de la sainte âme du Christ et de l'âme de Marie, surtout si l'on admet que l'une et l'autre sont causes physiques instrumentales des grâces que nous recevons.

Source : Livres-mystiques.com

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NOTE -LE MODE DE PRÉSENCE DE LA SAINTE VIERGE DANS LES AMES QUI LUI SONT UNIES

Le contact virtuel ou dynamique


A ce titre, on peut dire que nous sommes constamment sous leur influence dans l'ordre spirituel, comme dans l'ordre corporel notre corps est constamment sous l'influence du soleil qui nous éclaire et nous réchauffe et sous l'influence permanente de l'air que nous respirons sans cesse.
En la présence spirituelle dont nous venons de parler peuvent s'unir l'influence de la causalité instrumentale dite physique, qui est ici spirituelle, et la présence dite affective sur laquelle nous allons insister, et qui, elle, n'est pas seulement probable, mais certaine.

La présence affective

Même si la Sainte Vierge n'était pas cause physique instrumen­tale des grâces que nous recevons, elle serait présente en nous d'une « présence affective » comme l'objet connu et aimé en ceux qui l'aiment, et cela à des degrés très divers d'intimité selon la profondeur et la force de cet amour.
Même une âme très imparfaite est sous l'influence dite physi­que de la Sainte Vierge, si celle-ci est cause physique instrumen­tale des grâces reçues par cette âme. Mais plus notre amour pour Marie devient profond, plus sa présence affective en nous devient intime Il importe d'y insister, car ce mode de présence est cer­tain, et saint Thomas l'a admirablement expliqué Ia IIae, q. 28, a. 1 et 2, là où il se demande si l'union est l'effet de l'amour, et si une mutuelle inhésion ou inhérence est effet de l'amour.

Il répond (a. 1) : L'amour, comme l'a dit Denys, est une force unitive. Il y a deux unions possibles entre ceux qui s'aiment : 1° une union réelle, lorsqu'ils sont réellement présents l'un à l'autre (comme deux personnes qui sont au même endroit et qui se voient immédiatement); 2° une union affective (comme celle qui existe entre deux personnes physiquement très distantes l'une de l'autre), celle-ci procède de la connaissance (du souvenir actuel de la personne aimée) et de l'amour de cette personne.

« ... L'amour suffit à constituer formellement l'union affective, et il porte à désires l'union réelle. » Il y a donc une union affec­tive qui résulte de l'amour, malgré l'éloignement des personnes. ­Si Monique et Augustin, même très éloignés l'un de l'autre, étaient spirituellement très unis, et par là affectivement présents l'un à l'autre d'une manière plus ou moins profonde selon le degré ou l'intensité de leur affection, combien plus encore une âme qui vit chaque jour davantage dans l'intimité de notre Mère du ciel lui est-elle affectivement unie ?

Saint Thomas va plus loin, ibid , a 2, corp. et ad. 1, il montre qu'une mutuelle inhésion ou inhérence spirituelle peut être un effet de l'amour, malgré l'éloignement des personnes. Et il dis­tingue très bien deux aspects de cette union affective : 1° amatum est in amante, la personne aimée est en celui qui aime, comme impriméee en l'affection de celui-ci par la complaisance qu'elle lui inspire; 2° au contraire, amans est in amato, celui qui aime est dans la personne aimée, en tant qu'il se réjouit très fort et inti­mement de ce qui fait son bonheur à elle.

Le premier mode est souvent plus senti, et, à l'égard de Dieu, on risque ici de simuler avant l'heure, une telle union; de plus, même lorsqu'elle est véritablement le fruit d'une grâce, elle peut avoir un trop grand retentissement sur la sensibilité proprement dite, ce qui expose à la gourmandise spirituelle.

Plus l'amour est désintéressé et en même temps fort et intime, plus le second aspect tend à prévaloir. Alors l'âme est plus en Dieu que Dieu n'est en elle; et il y a quelque chose de semblable à l'égard de l'humanité de Jésus et de la Sainte Vierge.
Finalement, cet amour désintéressé et fort produit, dit saint Thomas (ibid., a. 3) l'extase d'amour (avec ou sans suspension de l'usage des sens), l'extase spirituelle, par laquelle celui qui aime sort pour ainsi dire de soi, parce qu'il veut le bien de son ami, comme le sien, et s'oublie lui-même.

Source : Livres-mystiques.com

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La présence affective


On voit par là quelle peut être l'intimité de cette union d'a­mour et de cette présence non pas corporelle, mais affective. Il est vrai pourtant que cette union affective tend à l'union réelle dont nous jouirons au ciel en voyant immédiatement l'humanité du Sauveur et la Sainte Vierge. Dès ici-bas, il y en a comme un pré­lude dans l'influence physique de l'humanité de Jésus et proba­blement de la Sainte Vierge, qui nous transmet une grâce tou­jours plus éleée et une charité qui s'enracine toujours plus inti­mement en notre volonté. - Voir à la fin de cet ouvrage l'avant­-dernier chapitre sur l'Union mystique avec Marie, pp. 326-334.

Article III - L'UNIVERSALITÉ DE LA MÉDIATION DE MARIE ET SA DÉFINIBILITÉ


Après avoir parlé des caractères généraux de la médiation de la Sainte Vierge, de son mérite et de sa satisfac­tion pour nous durant sa vie mortelle, de son intercession au ciel, de la façon dont elle nous transmet les grâces que nous recevons, il faut considérer l'universalité de sa médiation, sa certitude et le sens exact selon lequel elle doit être entendue.

Certitude de cette universalité

Etant donné ce que nous avons vu, cette universalité dérive de tous les principes admis, à tel point qu'elle ne demande pas une preuve spéciale; c'est plutôt ses adver­saires qui devraient prouver leur position.

Nous avons vu en effet qu'en sa qualité de Mère de Dieu rédempteur et de Mère de tous les hommes, Marie coré­demptrice nous a mérité d'un mérite de convenance tout ce que Notre-Seigneur nous a mérité en justice et qu'elle a satisfait pour nous de même en union avec lui.

Il suit de là qu'elle peut au ciel, par son intercession, nous obte­nir l'application de ces mérites passés et qu'elle nous obtient de fait, non seulement toutes les grâces en général, mais toutes les grâces particulières que chacun de nous reçoit, sans exclure évidemment l'intervention su­bordonnée des saints auxquels nous avons aussi recours.

Cette assertion n'est pas seulement une pieuse opinion, sérieusement probable, c'est une certitude théologique, en vertu des principes exposés plus haut, déjà affirmés par les Pères, communément reçus par les théologiens, exprimés dans la prédication générale et confirmés par les encycliques des Papes. Léon XIII, dans l'encyclique Octobri mense, sur le Rosaire, 22 septembre 1891 (Denz., 3033), dit en particulier : « Nihil nobis nisi per Mariam, Deo sic volente, impertiri. » Aucune grâce ne nous est accordée sans l'intervention de Marie, parce que Dieu l'a voulu ainsi.

L'universalité de cette médiation est affirmée aussi par les prières de l'Eglise, qui sont l'expression de sa foi. Elle nous fait demander à Marie les grâces de toutes sor­tes, temporelles et spirituelles, et, parmi ces dernières, toutes celles qui conduisent à Dieu, depuis les premières qui portent à la conversion, jusqu'à celle de la persévé­rance finale, sans omettre celles nécessaires en particu­lier aux apôtres pour leur apostolat, aux martyrs pour rester fermes dans la persécution, aux confesseurs de la foi pour y conformer toute leur vie, aux vierges pour gar­der intacte la virginité, etc. Marie, en effet, dans les lita­nies de Lorette, universellement récitées dans l'Eglise, est appelée salut des infirmes, refuge des pécheurs, con­solatrice des affligés, secours des chrétiens, reine des apô­tres, des martyrs, des confesseurs, des vierges, de tous les saints.

Ainsi, par elle nous sont accordées toutes les catégories de grâces nécessaires aux uns et aux autres, à chacun dans sa condition. En d'autres termes, toutes les grâces que Notre-Seigneur nous a méritées en justice et qu'elle-­même nous a méritées d'un mérite de convenance, Marie nous les distribue incessamment au cours des générations humaines depuis vingt siècles, et il en sera ainsi jusqu'à la fin du monde pour nous aider dans notre voyage vers l'éternité.

Source : Livres-mystiques.com

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Article III - L'UNIVERSALITÉ DE LA MÉDIATION DE MARIE ET SA DÉFINIBILITÉ

Certitude de cette universalité


Bien plus, en chacune de ces catégories de grâces, nécessaires aux apôtres, aux martyrs, aux confesseurs, aux vierges, la plus particulière de toutes les grâces pour chacun de nous, c'est-à-dire la grâce du moment présent, ne nous est pas accordée sans l'intervention de Marie. Tous les jours en effet et plusieurs fois le jour nous la lui demandons, cette grâce, en lui disant dans l'Ave Maria :

« Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort; ainsi soit-il. »

Par cet adverbe « maintenant », nous demandons la grâce qui nous est nécessaire pour le de­voir de la minute présente, pour bien prier ou pratiquer telle autre vertu, et, si nous ne sommes pas attentifs à ce mot, la Sainte Vierge, qui connaît, au ciel, les besoins actuels de chacune de nos âmes, y est attentive; lorsque ensuite nous obtenons cette grâce du moment (par exem­ple celle nécessaire pour continuer à bien prier), c'est par son intercession que nous l'avons obtenue, et c'est un signe que, en cela, nous avons été exaucés.

Cette grâce du moment présent est évidemment la plus particulière de toutes et, pour chacun de nous, elle varie de minute en minute, comme les ondulations de l'air qui arrive in­cessamment à nos poumons pour que la respiration con­tinuelle renouvelle notre sang.

La médiation de Marie est donc selon la Tradition véri­tablement universelle, puisqu'elle s'étend à toute l'œuvre du salut, tant à l'acquisition des grâces par le mérite et la satisfaction passés, qu'à leur application par la prière toujours actuelle et à leur distribution.

Cette médiation n'est pas limitée à certaines sortes de grâces, elle s'étend à toutes. Il y a même sur ce point l'unanimité morale des Pères, des Docteurs, et de la croyance des fidèles expri­mée par la liturgie.

Définibilité de cette vérité

Cette doctrine parait même non seulement théologiquement certaine, mais définissable comme dogme de foi, car elle est d'abord implicitement révélée dans les titres ».
Pie X l'appelle « la dispensatrice de toutes les grâces que Jésus nous a acquises par son sang ».

C'est cette doctrine que Benoît XV a sanctionnée le 21 janvier 1921 par l'institution de la fête universelle de Marie médiatrice de toutes les grâces. Elle parait donc définissable comme dogme de foi, car elle est du moins implicitement révélée et déjà universellement proposée par le magistère ordinaire de l'Eglise.

Quel est le sens exact de cette universalité

Il faut à ce sujet faire plusieurs remarques pour bien déterminer le sens de l'expression « médiation univer­selle ».

Tout d'abord, les grâces déjà reçues par les hommes depuis la chute jusqu'à l'Incarnation du Verbe ont été accordées par Dieu à cause des mérites futurs du Sau­veur, auxquels devaient s'unir ceux de Marie, mais ni Notre-Seigneur, ni sa sainte Mère ne les ont distribuées et transmises, puisqu'il s'agit de grâces passées.

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Article III - L'UNIVERSALITÉ DE LA MÉDIATION DE MARIE ET SA DÉFINIBILITÉ

Quel est le sens exact de cette universalité


Il n'en est pas de même s'il s'agit des grâces reçues par les hommes depuis la venue du Christ. Il faut même dire que c'est surtout depuis l'Assomption que Marie, con­naissant les besoins spirituels de chacun de nous, inter­cède pour chacun et nous distribue les grâces que nous recevons.

Même les grâces sacramentelles nous sont obtenues par elle en ce sens qu'elle nous obtient tout ce qu'elle nous a mérité, et nous avons vu qu'elle nous a mérité d'un mé­rite de convenance tout ce que Jésus nous a mérité en justice, et donc aussi les grâces sacramentelles. De plus, elle nous les distribue et nous les transmet au moins en tant qu'elle nous accorde les grâces qui nous disposent à nous approcher des sacrements, à bien les recevoir, et parfois elle envoie le prêtre sans lequel ce secours sacra­mentel ne nous serait pas donné.

I1 ne faut pas entendre l'universalité de cette média­tion en ce sens qu'aucune grâce ne nous serait accordée sans que nous l'ayons explicitement demandée à Marie; ce serait confondre notre prière qui s'adresse à elle avec celle qu'elle adresse à Dieu. Marie peut en effet prier pour nous sans que nous l'invoquions explicitement. Il est sûr que bien des grâces sont accordées non seu­lement aux enfants, mais aussi aux adultes avant même qu'ils aient prié, en particulier celle nécessaire pour commencer à prier. On peut aussi dire le Pater sans invo­quer explicitement la Sainte Vierge, mais on l'invoque alors implicitement, si l'on prie selon l'ordre établi par la Providence.

Il ne faudrait pas croire non plus que Marie a été médiatrice, pour elle-même.

Par contre, il ne suffirait pas de dire qu'elle nous obtient par sa médiation presque toutes les grâces, ou moralement parlant toutes les grâces. Cette expression vague pourrait signifier 9/10 ou 8/10, ce qui n'a aucun fondement. Il faut dire que, par une loi générale établie par la Providence, toutes les grâces et chacune nous viennent par la médiation de Marie, et on ne voit pas d'indice manifestant qu'il y ait des exceptions.

Il faut remarquer en outre que la médiation de Marie diffère de celle des saints, non seulement par son univer­salité, mais parce que, comme Mère de tous les hommes, elle est de droit et non seulement de fait médiatrice pour coopérer à l'œuvre de notre salut, ce qui rend son inter­cession toute-puissante; et non seulement elle a droit d'obtenir, mais elle obtient de fait toutes les grâces que nous recevons. Ses prières sont plus efficaces que celles de tous les saints réunis, puisque d'après cette doctrine de la médiation universelle, les saints ne peuvent rien obtenir sans son intercession.

Enfin il faut noter que cette médiation universelle s'é­tend aux âmes du purgatoire. Comme l'explique le P. E. Hugon : « Il est certain que la Mère de Miséri­corde connaît tous les besoins de ces âmes... Elle peut appuyer ses prières sur ses satisfactions d'autrefois,... elle n'en a jamais eu besoin pour elle-même, elle les abandonne au domaine de l'Eglise, qui les distribue aux âmes par les indulgences... Lors donc que les satisfactions de Marie sont appliquées aux pauvres débiteurs du purgatoire, elle a un certain droit à leur délivrance, puis­qu'elle paie leur dette avec ses propres trésors... Elle obtient par ses maternelles industries que ses enfants de la terre prient pour ses clients du purgatoire, offrent à cette intention leurs bonnes oeuvres, et fassent célébrer l'auguste sacrifice de la délivrance... Elle peut obtenir encore que les suffrages destinés à des âmes qui n'en ont plus besoin ou qui sont incapables de les recevoir profi­tent aux enfants de sa prédilection. »

C'est ainsi qu'un docteur de l'Eglise, saint Pierre Da­mien, assure que chaque année, au jour de l'Assomp­tion, Marie délivre plusieurs milliers de ces captifs. Saint Alphonse de Liguor ajoute, en citant Denys le Char­treux, que ces délivrances ont lieu particulièrement aux fêtes de la naissance du Seigneur et de sa Résurrection. Ces derniers témoignages, sans exiger notre croyance, tra­duisent et expliquent à leur manière une conclusion qui est théologiquement certaine.Ainsi peut se fixer le sens des termes « médiation uni­verselle ».

Source : Livres-mystiques.com

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DEUXIEME PARTIE

CHAPITRE III

Article III - L'UNIVERSALITÉ DE LA MÉDIATION DE MARIE ET SA DÉFINIBILITÉ

Difficultés


Quelques-uns ont objecté : la mère d'un roi n'a pas, du fait de sa maternité, le droit de disposer des biens de celui-ci, et donc la Mère du Christ-Roi n'a pas positivement le droit de disposer de ses grâces.

On a justement répondu : il n'y a pas ici de parité la mère d'un roi a été seulement la mère d'un enfant qui ensuite est devenu roi, et le plus souvent elle n'a pas intimement coopéré à son gouvernement. Au contraire, Marie est, par sa maternité divine elle-même, la Mère de Dieu rédempteur, Roi universel de toutes les créatures, elle lui a donné sa nature humaine et elle a été intimement associée à ses mérites, à ses souffrances réparatrices; elle participe par suite à sa royauté spirituelle avec le droit subordonné au sien de disposer des grâces acqui­ses par lui et par elle.

On a objecté encore que cette médiation n'est qu'une pure convenance et donc qu'elle n'est pas certaine.

Il est facile de répondre : il s'agit d'une convenance, d'une connaturalité qui dérive de la maternité divine de Marie, de sa maternité spirituelle à l'égard des hommes, de son union au Christ rédempteur, et qui en dérive de telle manière que l'opposé ne conviendrait pas, comme il convient pour Notre-Seigneur qu'il ait eu dès le pre­mier instant de sa conception la vision béatifique. Il est connaturel à la Mère spirituelle de tous les hommes de veiller spirituellement sur eux et de leur distribuer les fruits de la rédemption.

De plus, selon la Tradition, c'est une convenance qui a motivé de fait le choix divin et dans laquelle il s'est complu. C'est ainsi qu'elle a été considérée par les Pères et par les Docteurs du moyen âge, notamment par saint Albert le Grand (Mariale, q. 29, 33, 147, 150, 164), par saint Bonaventure (Sermo I in Nat. Dom.), par saint Tho­mas dans son Explication de l'Ave Maria, et par les théo­logiens postérieurs, qui ont mis de mieux en mieux en relief l'universalité de cette médiation.

Conclusion

Aucune difficulté sérieuse ne s'oppose donc à la défi­nition de la médiation universelle de Marie, entendue comme il vient d'être dit : médiation subordonnée à celle du Sauveur et dépendante de ses mérites; médiation qui n'ajoute pas un complément nécessaire à ces mérites de Jésus dont la valeur est infinie et surabondante, mais qui en montre le rayonnement et tout le fruit dans une âme très parfaite pleinement configurée à lui.

Les difficultés qui ont été soulevées contre cette média­tion universelle sont certainement moindres que celles qui furent formulées au XIII° siècle contre l'Immaculée Conception, qui a pourtant été définie comme dogme de foi.

On admet aussi généralement aujourd'hui la définibi­lité de l'Assomption, dont la fête, qui remonte au moins au VIII° siècle, est un témoignage de la Tradition. Or la médiation universelle de Marie paraît plus certaine encore par les principes qui la fondent : la maternité di­vine et la maternité spirituelle à l'égard de tous les hom­mes, et plus certaine aussi par les documents de la plus ancienne tradition sur l'opposition entre Eve et Marie.

La médiation universelle de la Sainte Vierge a été beau­coup moins attaquée que l'Immaculée Conception et que l'Assomption, elle est déjà très certaine de par le magis­tère ordinaire de l'Eglise et l'on ne peut que souhaiter sa définition pour mieux promouvoir la dévotion de tous à l'égard de celle qui est vraiment la Mère spirituelle, de tous les hommes et qui veille incessamment sur eux.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE III

Article III - L'UNIVERSALITÉ DE LA MÉDIATION DE MARIE ET SA DÉFINIBILITÉ

Conclusion


Cette médiation, loin de voiler celle de Notre-Seigneur, en manifeste le rayonnement, puisque les plus grands mérites suscités par Jésus-Christ sont ceux de sa sainte Mère et que c'est lui qui lui communique la dignité de la causalité dans l'ordre de la sanctification et du salut.

Du reste l'histoire montre que ce sont précisément les na­tions qui ont perdu la foi en la divinité de Jésus-Christ, qui ont abandonné la dévotion à sa Mère, tandis que celles qui ont toujours été les premières à honorer la Mère de Dieu ont gardé la foi au dogme de l'Incarnation ré­demptrice. L'anglican Pusey condamnait cette parole de Faber : « Jésus est voilé parce que Marie est gardée à l'ar­rière-plan. » Newman répondait : « Attestée par l'his­toire, cette vérité est rendue très manifeste par la vie et les écrits des saints qui ont vécu dans la période mo­derne. » Il citait comme exemple saint Alphonse de Liguori et saint Paul de la Croix dont l'amour ardent pour Jésus Rédempteur était inséparable d'une grande dévotion à Marie.

Ces faits montrent une fois de plus que le véritable culte rendu à, la Mère de Dieu, comme l'action qu'elle-­même exerce sur nous, conduit sûrement à l'intimité du Christ. Bien loin de la diminuer, elle l'affermit, elle la rend plus profonde et plus fructueuse comme l'influence de la sainte âme du Sauveur augmente en nous l'union avec la Sainte Trinité.

L'universalité de cette médiation de Marie nous appa­raîtra de plus en plus en considérant comment elle est Mère de Miséricorde et quelle est l'extension de sa royauté universelle.

CHAPITRE IV

Mère de Miséricorde


Nous considérerons ce titre d'abord en lui-même, puis dans ses principales, manfestations qui sont comme le rayonnement de la doctrine révélée sur Marie et qui la rendent accessible à tous.

Article I - GRANDEUR ET FORCE DE CETTE MATERNITE

Ce titre de Mère de Miséricorde est un des plus grands de Marie. On s'en rend compte si l'on considère la diffé­rence de la Miséricorde, qui est une vertu de la volonté, et de la pitié sensible, qui n'est qu'une louable inclination de la sensibilité.

Cette pitié sensible, qui n'existe pas en Dieu, puisqu'il est esprit pur, nous porte à compatir aux souffrances du prochain, comme si nous les ressentions nous-mêmes et de fait elles peuvent nous atteindre. C'est une louable inclination, mais elle est généralement ti­mide, elle s'accompagne de la crainte du mal qui nous menace aussi, et elle est souvent incapable de porter effectivement secours.

Au contraire, la Miséricorde est une vertu, qui se trouve, non pas dans la sensibilité, mais dans la volonté spirituelle; et, comme le remarque saint Thomas, si la pitié sensible se trouve surtout chez les êtres faibles et timides, qui se sentent vite menacés par le mal qu'ils voient dans le prochain, la vertu de Miséricorde est le propre des êtres puissants et bons, capables de porter réel­lement secours.

C'est pourquoi elle se trouve surtout en Dieu, et comme le dit une oraison du Missel, elle est une des plus grandes manifestations de sa puissance et de sa bonté.

Saint Augustin remarque qu'il est plus glorieux pour Dieu de tirer le bien du mal que de créer quelque chose de rien; il est plus grand de convertir un pécheur en lui donnant la vie de la grâce, que de créer de rien tout l'univers physique, le ciel et la terre.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE IV

Article I - GRANDEUR ET FORCE DE CETTE MATERNITE


Marie participe éminemment à cette perfection divine, et en elle la Miséricorde s'unit à la pitié sensible, qui lui est parfaitement subordonnée et qui nous la rend plus accessible, car nous n'atteignons les choses spirituelles que par les choses sensibles.

La Sainte Vierge est Mère de Miséricorde, parce qu'elle est Mère de la divine grâce, Mater divinae gratiae, et ce titre lui convient parce qu'elle est Mère de Dieu, auteur de la grâce, Mère du Rédempteur, et qu'elle a été asso­ciée plus intimement que personne, au Calvaire, à l'œu­vre de la rédemption.

Comme Mère de Miséricorde, elle nous rappelle que, si Dieu est l'Etre, la Vérité et la Sagesse, il est aussi la Bonté et l'Amour, et que sa Miséricorde infinie, qui est la diffusion de sa Bonté, dérive de son Amour avant la justice vengeresse, qui proclame les droits imprescriptibles du Souverain Bien à être aimé par-dessus tout. C'est ce qui fait dire à l'apôtre saint Jacques (Ep., II, 13) : « La Misé­ricorde s'élève au-dessus de la justice. »
Marie nous fait comprendre que la miséricorde, loin d'être contraire à la justice, comme l'injustice, s'unit à elle en la dépassant, surtout dans le pardon, car pardon­ner, c'est donner au-delà de ce qui est dû, en remettant une offense.

Nous saisissons alors que toute œuvre de justice divine suppose une œuvre de miséricorde ou de bonté toute gra­tuite. Si, en effet, Dieu doit quelque chose à sa créa­ture, c'est en vertu d'un don précédent purement gratuit; s'il doit récompenser nos mérites, c'est qu'il nous a d'a­bord donné la grâce pour mériter, et s'il punit, c'est après nous avoir donné un secours qui rendait réellement possible l'accomplissement de ses préceptes, car il ne com­mande jamais l'impossible.

La Sainte Vierge nous fait entendre que Dieu par pure Miséricorde nous donne souvent au-delà du nécessaire, qu'il se doit en justice de nous accorder; elle nous mon­tre qu'il nous donne souvent aussi au-delà de nos mérites, comme, par exemple, la grâce de la communion qui n'est pas méritée.

Elle nous fait saisir que la Miséricorde s'unit à la jus­tice dans les peines de cette vie, qui sont comme un re­mède pour nous guérir, nous corriger et nous ramener au bien.

Enfin elle nous fait entendre que souvent la Miséricorde compense l'inégalité des conditions naturelles par les grâces accordées, comme le disent les béatitudes évangéli­ques, aux pauvres, à ceux qui sont doux, à ceux qui pleu­rent, à ceux qui ont faim et soif de justice, aux Miséricordieux, à ceux qui ont le cœur pur, aux pacifiques et à ceux qui souffrent persécution pour la justice.

Article II - PRINCIPALES MANIFESTATIONS DE SA MISÉRICORDE

Marie apparaît Mère de Miséricorde, en tant qu'elle est « le salut des infirmes, le refuge des pécheurs, la conso­latrice des affligés, le secours des chrétiens ». Cette grada­tion, exprimée dans les litanies,est très belle; elle montre que Marie exerce sa Miséricorde à l'égard de ceux qui souffrent dans leur corps pour guérir leur âme, et qu'en­suite elle les console dans leurs afflictions et les fortifie au milieu de toutes les difficultés à surmonter. Rien dans les créatures n'est à la fois plus élevé et plus accessible à tous, plus pratique et plus doux pour nous relever.

Salut des infirmes

Elle est le salut des infirmes par les innombrables gué­risons providentielles ou même vraiment miraculeuses, obtenues par son intercession en tant de sanctuaires de la chrétienté au cours des siècles et de nos jours. Le nom­bre incalculable de ces guérisons est tel qu'on peut dire que Marie est une mer insondable de guérisons miracu­leuses. Mais elle ne guérit les corps que pour porter re­mède aux infirmités de l'âme.

Elle guérit surtout des quatre blessures spirituelles qui sont les suites du péché originel et de nos péchés per­sonnels, blessures de concupiscence, d'infirmité, d'igno­rance et de malice.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE IV

Article II - PRINCIPALES MANIFESTATIONS DE SA MISÉRICORDE

Salut des infirmes


Elle guérit de la concupiscence ou de la convoitise, qui est dans la sensibilité, en assoupissant l'ardeur des pas­sions, en brisant les habitudes criminelles; elle fait que l'homme commence à vouloir assez fortement le bien pour repousser les mauvais désirs, et aussi pour rester insen­sible à la griserie des honneurs ou à l'attrait des riches­ses. Elle guérit ainsi de « la concupiscence de la chair et de celle des yeux ».

Elle porte remède aussi à la blessure d'infirmité, qui est la faiblesse pour le bien, la paresse spirituelle; elle donne à la volonté de la constance pour s'appliquer à la vertu, et mépriser les attraits du monde en se jetant dans les bras de Dieu. Elle affermit ceux qui chancellent, relève ceux qui sont tombés.

Elle dissipe les ténèbres de l'ignorance, fournit les moyens pour abandonner l'erreur; elle rappelle les véri­tés religieuses à la fois très simples et très profondes, exprimées dans le Pater.

Elle éclaire par là l'intelligence et l'élève vers Dieu. Saint Albert le Grand, qui avait reçu d'elle la lumière pour persévérer dans sa vocation et sur­monter les tromperies du démon, dit souvent qu'elle nous préserve des déviations qui enlèvent la rectitude et la fer­meté du jugement, qu'elle nous guérit de la lassitude dans la recherche de la vérité, et qu'elle nous fait parve­nir à une connaissance savoureuse des choses divines. Lui-même, dans son Mariale, parle de Marie avec une spontanéité, une admiration, une fraîcheur, une abon­dance, qu'on trouve rarement chez les hommes d'étude.

Enfin elle guérit de la blessure spirituelle de malice, en poussant vers Dieu les volontés rebelles, tantôt par de tendres avertissements, tantôt par des reproches sévères. Par sa douceur, elle arrête les emportements de la colère, par son humilité elle étouffe l'orgueil, et écarte les tenta­tions du démon.

Elle inspire à celui-ci de renoncer à la vengeance, de se réconcilier avec ses frères, elle lui fait entrevoir la paix qui se trouve dans la maison de Dieu.

En un mot elle guérit l'homme des blessures du péché originel, aggravées par nos péchés personnels.

Quelquefois même cette guérison spirituelle est mira­culeuse par son instantanéité, comme il arriva dans la conversion du jeune Alphonse Ratisbonne, israélite fort éloigné de la foi catholique, qui visitait en curieux l'é­glise de Sant Andrea delle Frate à Rome, et à qui la Sainte Vierge apparut comme elle est représentée sur la médaille miraculeuse, avec des rayons de lumière qui sortaient de ses mains.

Avec bonté elle lui fit signe de s'agenouiller. Il s'agenouilla, perdit l'usage de ses sens, et quand il le re­trouva, il exprima le vif désir qu'il éprouvait de recevoir le baptême au plus tôt. Il fonda plus tard, avec son frère converti avant lui, les Pères de Sion et les Religieuses de Sion pour prier; souffrir et travailler pour la conversion des Juifs, en disant tous les jours à la messe : « Père, pardonnez-leur, car ils ne savent ce qu'ils font. »

En cela Marie s'est splendidement montré le salut des infirmes.

Refuge des pécheurs

Elle est le refuge des pécheurs précisément parce qu'elle est leur mère et qu'elle est très sainte. Justement parce qu'elle déteste le péché qui ravage les âmes, loin d'abhorrer les pécheurs eux-mêmes, elle les accueille, les invite au repentir; elle les délivre des chaînes des mauvaises habitudes par la puissance de son intercession; elle leur obtient la réconciliation avec Dieu, par les mérites de son Fils, qu'elle rappelle à leur souvenir.

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CHAPITRE IV

Article II - PRINCIPALES MANIFESTATIONS DE SA MISÉRICORDE

Refuge des pécheurs


Ensuite elle protège les pécheurs convertis contre le démon, contre tout ce qui entrainerait des rechutes. Elle les exhorte à la pénitence et leur y fait trouver de la dou­ceur.
C'est à elle, après Notre-Seigneur, que tous les pé­cheurs qui se sauvent doivent leur salut. Elle en a con­verti d'innombrables en particulier dans les lieux de pèle­rinages, à Lourdes où elle dit : « Priez et faites péni­tence » ; plus récemment à Fatima, en Portugal, où le nombre des conversions, depuis 1917, est incalculable.

Beaucoup de criminels au moment du dernier supplice lui doivent leur conversion in extremis.
Elle a suscité des ordres religieux voués à la prière, à la pénitence et à l'apostolat pour la conversion des pé­cheurs, les ordres de saint Dominique, de saint François, celui des Rédemptoristes, des Passionistes, et combien d'autres.

Quels sont les pécheurs qu'elle ne protège pas ? Ceux­-là seulement qui méprisent la miséricorde de Dieu et qui s'attirent sa malédiction. Elle n'est pas le refuge de ceux qui s'obstinent à persévérer dans le mal, le blasphème, le parjure, la magie, la luxure, l'envie, l'ingratitude, l'ava­rice, l'orgueil de l'esprit. Mais cependant comme Mère de Miséricorde, elle leur envoie de temps en temps des grâces de lumière et d'attrait, et, s'ils n'y résistaient pas, ils seraient conduits de grâce en grâce jusqu'à celle de la conversion.

Elle suggère à quelques-uns d'entre eux par leur mère mourante de dire au moins chaque jour un Ave Maria; plusieurs, sans changer leur vie, ont dit cette prière qui n'exprimait en eux qu'une très faible velléité de conversion, et il est arrivé qu'au dernier moment ils ont été recueillis dans un hôpital où on leur a demandé voulez-vous voir le prêtre et recevoir l'absolution, ils l'ont reçue comme les ouvriers du dernier moment de la der­nière heure appelés et sauvés par Marie. Depuis près de deux mille ans, Marie est ainsi le refuge des pécheurs.

Consolatrice des affligés

Consolatrice des affligés, elle le fut déjà pendant sa vie terrestre à l'égard de Jésus surtout au Calvaire, puis, après l'Ascension, à l'égard des Apôtres au milieu des immenses difficultés qu'ils rencontraient pour la conver­sion du monde païen. Elle leur obtenait de Dieu l'esprit de force et une sainte joie dans la souffrance.

Pendant la lapidation de saint Etienne, premier martyr, elle dut l'assister spirituellement par ses prières. Elle relevait les malheureux de leur abattement, leur obtenait la patience pour souffrir la persécution. En voyant tout ce qui mena­çait l'Eglise naissante, elle restait ferme, gardant un vi­sage toujours serein, expression de la tranquillité de son âme, de sa confiance en Dieu; la tristesse ne s'emparait jamais de son coeur.

Ce que nous connaissons de la force de son amour de Dieu fait penser, disent de pieux auteurs, qu'elle restait joyeuse dans les afflictions, qu'elle ne se plaignait pas de l'indigence et du dénûment, que les injures ne pouvaient pas ternir les grâces de sa douceur. Rien que par son exemple, elle soulageait beaucoup de malheureux accablés de tristesse.

Elle a suscité souvent des saintes qui ont été, comme elle, consolatrices des affligés, telles sainte Geneviève, sainte Elisabeth, sainte Catherine de Sienne, sainte Ger­maine de Pibrac.
L'Esprit-Saint est appelé consolateur surtout parce qu'il fait verser les larmes de la contrition, qui lavent nos péchés et nous rendent la joie de la réconciliation avec Dieu. Pour la même raison, la Sainte Vierge est consola­trice des affligés, en les portant à pleurer saintement leurs fautes.

Non seulement elle console les pauvres par l'exemple de sa pauvreté et par son secours, mais elle est particulièrement attentive à notre pauvreté cachée, elle com­prend le dénûment secret du cœur et nous y assiste. Elle a l'intelligence de tous nos besoins et donne la nourriture du corps et de l'âme aux indigents qui l'implorent.

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CHAPITRE IV

Article II - PRINCIPALES MANIFESTATIONS DE SA MISÉRICORDE
Consolatrice des affligés


Elle a consolé combien de chrétiens dans les persécu­tions, délivré combien de possédés ou d'âmes tentées, sauvé de l'angoisse combien de naufragés; elle a assisté et fortifié combien de mourants en leur rappelant les mérites infinis de son Fils.

Elle vient aussi au devant des âmes après la mort. Saint Jean Damascène dit dans son sermon sur l'Assomp­tion : « Ce n'est pas la mort, ô Marie, qui vous a rendue bienheureuse, c'est vous qui l'avez embellie et rendue toute gracieuse, en la débarrassant de ce qu'elle avait de lugubre.

Elle adoucit les rigueurs du purgatoire, et procure à ceux qui y souffrent les prières des fidèles, auxquels elle inspire de faire célébrer des messes pour les défunts.

Enfin, comme consolatrice des affligés, Marie, souve­raine sans restriction, fait sentir en un sens sa Miséri­corde jusqu'en enfer. Saint Thomas dit que les damnés sont punis moins qu'ils ne l'ont mérité, « puniuntur citra condignum », car la Miséricorde Divine s'unit tou­jours à la justice même dans les rigueurs de celle-ci. Et cet adoucissement provient des mérites du Sauveur et de ceux de sa sainte Mère. Selon saint Odilon de Cluny, le jour de l'Assomption est en enfer moins pénible que les autres.

Consolatrice des affligés, elle l'est au cours des siècles dans les formes les plus variées selon l'étendue de la con­naissance qu'elle a de l'affliction des âmes humaines dans leurs divers états de vie.

Secours des chrétiens

Elle est enfin le secours des chrétiens, parce que le secours est l'effet de l'amour, et que Marie a la plénitude consommée de la charité, qui dépasse celle de tous les saints et anges réunis.

Elle aime les âmes rachetées par le sang de son Fils plus qu'on ne saurait le dire, elle les assiste dans leurs peines et les aide pour la pratique de toutes les vertus.

D'où l'exhortation de saint Bernard dans sa deuxième homélie sur le Missus est : « Si le vent de la tentation s'élève contre toi, si le torrent des tribulations cherche à t'emporter, regarde l'étoile, invoque Marie. Si les flots de l'orgueil et de l'ambition, de la médisance et de la jalou­sie te ballottent pour t'engloutir dans leurs tourbillons, regarde l'étoile, invoque la Mère de Dieu. Si la colère, l'avarice ou les fureurs de la concupiscence se jouent du frêle navire de ton esprit et menacent de le briser, tourne tes regards vers Marie. Que son souvenir ne s'éloigne jamais de ton cœur et que son nom se trouve toujours sur ta bouche... Mais pour profiter du bénéfice de sa prière, n'oublie pas que tu dois marcher sur ses traces. »

Elle a été souvent le secours, non seulement des âmes individuelles, mais des peuples chrétiens. Au témoignage de Baronius, Narsès, le chef des armées de l'empereur Justinien, avec l'aide de la Mère de Dieu, délivra l'Italie, en 553, de l'asservissement des Goths de Totila. Selon le même témoignage, en 718, la ville de Constantinople fut débarrassée de la même manière des Sarrasins, qui, en plusieurs occasions semblables, furent mis en déroute par le secours de Marie.

De même encore, au XIII° siècle, Simon, comte de Mont­fort, battit près de Toulouse une armée considérable d'Al­bigeois pendant que saint Dominique priait la Mère de Dieu.
La ville de Dijon, en 1513, fut de même miraculeuse­ment délivrée.

En 1571, le 7 octobre, à Lépante, à l'entrée du golfe de Corinthe, par le secours de Marie obtenu par le Rosaire, une flotte turque bien plus nombreuse et plus puissante que celle des chrétiens fut complètement détruite.

Le titre de Notre-Dame des Victoires nous rappelle que souvent son intervention a été décisive sur les champs de bataille pour délivrer des peuples chrétiens opprimés.

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CHAPITRE IV

Article II - PRINCIPALES MANIFESTATIONS DE SA MISÉRICORDE

Secours des chrétiens


Dans les Litanies de Lorette, ces quatre invocations salut des infirmes, refuge des pécheurs, consolatrice des affligés, secours des chrétiens, rappellent incessamment aux fidèles combien Marie est Mère de la divine grâce, et par suite Mère de Miséricorde.

Aussi l'Eglise chante qu'elle est aussi notre espérance : « Salve Regina, Mater Misericordiae, vita dulcedo et spes nostra, salve. » Elle est notre espérance, en tant qu'elle nous a mérité avec son Fils et par lui le secours de Dieu, qu'elle nous l'obtient par son intercession tou­jours actuelle et qu'elle nous le transmet. Elle est ainsi l'expression vivante et l'instrument de la Miséricorde auxiliatrice, qui est le motif formel de notre espérance.

La confiance ou l'espérance affermie a une « certitude de tendance vers le salut» qui ne cesse d'augmenter, et qui dérive de notre foi à la bonté de Dieu tout-puissant, toujours secourable, à la fidélité de ses promesses; d'où, chez les saints, le sentiment presque toujours actuel de sa Paternité qui incessamment veille sur nous. L'influence de Marie, sans bruit de paroles, nous initie progressive­ment à cette confiance parfaite et nous en manifeste de mieux en mieux le motif.

La Sainte Vierge est même appelée « Mater sanctae laetitiae » et « causa nostrae laetitiae » cause de notre joie. Elle obtient en effet aux âmes les plus généreuses ce trésor caché qui est la joie spirituelle au milieu même de la souffrance. Elle leur obtient de temps à autre de porter leur croix avec allégresse en suivant le Seigneur Jésus; elle les initie à l'amour de la croix, et sans tou­jours leur faire sentir cette joie, elle leur accorde de la communiquer aux autres.

CHAPITRE V

La Royauté universelle de Marie


Selon le langage de l'Eglise, dans sa liturgie et la prédication universelle, la Sainte Vierge n'est pas seulement Mère et médiatrice, mais reine de tous les hommes et même des anges et de tout l'univers.

En quel sens cette royauté universelle lui est-elle attri­buée ? Est-ce au sens propre ou en un sens métaphorique ?

Il faut d'abord rappeler que Dieu seul, comme auteur de toutes choses, a par son essence même la royauté uni­verselle sur toutes les créatures, qu'il gouverne pour les conduire à leur fin. Mais le Christ et Marie participent à cette royauté universelle. Comment ?

Le Christ, même comme homme, y participe pour trois raisons : à raison de sa personnalité divine, de la plénitude de grâce qui déborde sur nous et sur les anges, et de par sa victoire sur le péché, sur le démon et sur la mort. Il est roi de tous les hommes et de toutes les créatures, y compris les anges, qui sont « ses anges ».

Aussi a-t-il dit (Marc, XIII, 26) en parlant de son second avènement : « Alors on verra le Fils de l'homme venir dans les nuées avec une grande puissance et une grande gloire. Et, alors il enverra ses anges rassembler ses élus­ des quatre vents, de l'extrémité de la terre jusqu'à l'ex­trémité du ciel. » Le Christ est en effet Fils de Dieu, non pas par adoption, mais par nature, tandis que les anges ne sont que serviteurs et fils adoptifs de Dieu.

Jésus a dit aussi (Matth., XXVIII, .18) : « Toute puissance m'a été donnée dans le ciel et sur la terre »; et il est appelé (Apoc., XIX, 16) : « Roi des rois, Seigneur des seigneurs. »
Comment Marie, au-dessous du Christ et par lui, par­ticipe-t-elle à la royauté universelle ? Est-ce au sens pro­pre du mot ?

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DEUXIEME PARTIE
Article II - PRINCIPALES MANIFESTATIONS DE SA MISÉRICORDE

CHAPITRE V
Article I - SA ROYAUTÉ EN GÉNÉRAL


Peut-on dire que la Sainte Vierge, surtout depuis l'Assomption et son couronnement au ciel, participe à la royauté universelle de Dieu, en ce sens que, d'une façon subordonnée au Christ, elle est à proprement parler reine de toutes les créatures ?
Déjà on pourrait l'appeler ainsi au sens impropre du mot, du fait qu'elle est, par ses qualités spirituelles, par sa plénitude de grâce, de gloire et de charité, supérieure à toutes les autres créatures. On dit, au sens impropre du mot, que le lion est le roi des animaux qui ne sont pas doués de raison, pour signifier seulement sa supériorité sur eux.

On peut dire aussi, au moins au sens large, que Marie est reine de l'univers parce qu'elle est la Mère du Christ-­Roi.
Mais ce titre lui convient-il au sens propre en tant qu'elle a reçu l'autorité et la puissance royale ? A-t-elle, au-dessous du Christ et par lui, non seulement une pri­mauté d'honneur sur les saints et les anges, mais un véri­table pouvoir de commander aux hommes et aux anges ?

Si l'on examine les divers témoignages de la Tradition exprimés par la prédication universelle; par les Pères, les papes, par la liturgie, et si l'on considère les raisons théologiques invoquées par les Docteurs, on doit répon­dre affirmativement.
Les Pères d'Orient et d'Occident ont très souvent appelé Marie Domina, Regina, Regina nostrae salutis, en particulier, en Orient, saint Ephrem, saint Germain de Constantinople, saint André de Crète, saint Jean Damascène ; en Occident, saint Pierre Chrysologue, le vénérable Bède, saint Anselme, saint Pierre Da­mien, saint Bernard.

Ensuite, ces titres reviennent fréquemment chez tous les théologiens, chez saint Albert le Grand, saint Bonaventure, saint Thomas Gerson, saint Bernar­din de Sienne, Denys le Chartreux, saint Pierre Canisius, Suarez, le Bx Grignion de Montfort, saint Alphonse.

Les souverains pontifes ont toujours employé les mê­mes expressions.

La liturgie romaine et les liturgies orientales procla­ment aussi Marie reine des cieux, reine des anges, reine du monde, reine de tous les saints. Parmi les mystères du Rosaire, communément récités dans l'Eglise depuis le XIII° siècle, le dernier de tous est celui du couronnement de Marie au ciel, qui a été représenté par une des plus belles fresques du Bx Angelico de Fiesole.

Enfin, les raisons théologiques invoquées par les théo­logiens pour montrer que la royauté universelle lui con­vient au sens propre du mot sont vraiment probantes. Elles se réduisent aux trois suivantes.

Jésus-Christ homme, en tant que sa personnalité est divine, est, par l'union hypostatique, roi de l'univers. Or Marie, comme Mère de Dieu fait homme, appartient à l'ordre d'union hypostatique et participe à là dignité de son Fils, car la personne de celui-ci est le terme même de la maternité divine. Elle participe donc connaturellement, en sa qualité de Mère de Dieu, à sa royauté universelle. Et, par gratitude, le Christ se devait à lui-même de recon­naître cette prérogative à celle qui lui avait donné sa nature humaine.

De plus, Jésus-Christ est roi de l'univers par sa plé­nitude de grâce et par sa victoire au Calvaire sur le dé­mon et sur le péché, victoire de son humilité ét de son obéissance jusqu'à la mort de la croix, à cause de laquelle « Dieu l'a souverainement élevé et lui a donné un nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu'au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et dans les enfers, et que toute langue confesse, à la gloire de Dieu le Père, que Jésus-Christ est Seigneur ».

Or Marie, au Calvaire surtout, en s'unissant aux souffrances et aux humiliations du Verbe fait chair, a été associée aussi intimement que possible à sa victoire sur le démon et sur le péché, puis à celle sur la mort. Elle est donc associée aussi véritablement à sa royauté universelle.

On arrive à la même conclusion si l'on considère la trés étroite relation qui unit la Sainte Vierge avec Dieu le Père dont elle est la première fille adoptive, la plus élevée en grâce, et avec le Saint-Esprit, puisque c'est par son opération qu'elle a conçu le Verbe fait chair.

Source : Livres-mystiques.com

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amidelamisericorde
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Article II - PRINCIPALES MANIFESTATIONS DE SA MISÉRICORDE

CHAPITRE V
Article I - SA ROYAUTÉ EN GÉNÉRAL

On a objecté : la mère d'un roi, appelée souvent reine­ mère, n'est pas de ce fait reine au sens propre, elle n'a pas de ce fait l'autorité royale; de même la Mère du Christ roi ne participe pas par là même à proprement parler à sa royauté.

Nous avons vu plus haut la réponse qui a été donnée à cette objection : il n'y a pas parité, car la mère d'un roi a été seulement la mère d'un enfant qui ensuite est devenu roi, tandis que Marie est Mère de Dieu fait homme qui, dès l'instant de sa conception, est, par l'union hypos­tatique et la plénitude de grâce, roi de l'univers. De plus, Marie a été associée aussi intimement que possible à sa victoire sur le démon, et le péché, à raison de laquelle il a cette royauté universelle par droit de conquête, bien qu'il l'eut déjà par droit d'héritage comme Fils de Dieu. Elle est donc associée aussi à sa royauté universelle au sens propre, quoique d'une façon subordonnée à lui.

De nombreuses conséquences dérivent de cette vérité. De même que Jésus est roi universel, non seulement parce qu'il a le pouvoir d'établir et de promulguer la loi nouvelle, de proposer la doctrine révélée, de juger les vivants et les morts, mais encore le pouvoir de donner la grâce sanctifiante qu'il nous a méritée, la foi, l'espérance, la charité, les autres vertus, pour observer la loi di­vine, Marie participe à sa royauté universelle en tant surtout que, d'une façon intérieure et cachée, elle nous dispense toutes les grâces que nous recevons et qu'elle nous a méritées en union avec son Fils; elle y participe aussi extérieurement en tant qu'elle a donné autrefois l'exemple de toutes les vertus, qu'elle a contribué à éclairer par ses paroles les Apôtres et qu'elle continue à nous éclairer lorsque, par exemple, elle se manifeste extérieu­rement en des sanctuaires comme celui de Lourdes, de la Salette, de Fatima et d'autres lieux.

Mais les théologiens notent qu'elle ne paraît pas participer spécialement au pouvoir judiciaire qui inflige la peine due au péché, car la Tradition n'appelle pas Marie reine de justice, mais « reine de Miséricorde », ce qui lui convient en qualité de médiatrice de toutes les grâces[415]. Jésus paraît s'être réservé le règne de justice, qui lui convient comme « juge des vivants et des morts » (Act. Ap., X,42.

Marie a un droit radical à cette royauté universelle depuis qu'elle est devenue Mère de Dieu, mais, selon les dispositions de la Providence, elle devait aussi la méri­ter en s'unissant au sacrifice de son Fils, et elle ne l'exerce pleinement que depuis qu'elle a été élevée et cou­ronnée au ciel comme reine de toute la création.

C'est un royaume plus spirituel et surnaturel que tem­porel et naturel, bien qu'il s'étende secondairement aux choses temporelles considérées dans leur rapport avec la sanctification et le salut.

Cette royauté s'exerce sur terre, par la distribution de toutes les grâces que nous recevons, par les interven­tions de Marie dans les sanctuaires où elle multiplie ses bienfaits. Elle s'exerce au ciel à l'égard des bienheureux dont la gloire essentielle dépend des mérites du Sauveur et de ceux de sa sainte Mère.

Leur gloire accidentelle et celle des anges augmente aussi par les lumières qu'elle leur communique, par la joie qu'ils ont de sa présence, par tout ce qu'elle fait pour le salut des âmes. Aux anges et aux saints elle manifeste les volontés du Christ pour l'extension de son règne.

Cette royauté de Marie s'exerce, nous l'avons dit, sur le purgatoire en ce sens qu'elle porte les fidèles de la terre à prier pour les âmes retenues dans ce lieu de souffrance; elle nous inspire de faire célébrer des messes pour elles; elle présente aussi à Dieu nos suffrages, ce qui augmente leur valeur. Elle applique encore au nom du Seigneur à ces âmes qui souffrent le fruit des mérites et des satisfactions du Christ et celui de ses propres mérites et satisfactions.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE V
Article I - SA ROYAUTÉ EN GÉNÉRAL


Enfin cette royauté de la Sainte Vierge s'exerce à l'é­gard des démons, qui sont obligés de reconnaître en trem­blant sa puissance, car elle peut écarter les tentations qu'ils provoquent, faire éviter leurs pièges, repousser leurs attaques; « ils souffrent plus, dit le Bx Grignion de Montfort, d'être vaincus par l'humilité de Marie que d'être immédiatement écrasés par la toute-puissance divine ».

Son règne de s'étend aussi, nous l'a­vons vu plus haut, en enfer, en ce sens que les damnés sont punis moins qu'ils ne le méritent, et que certains jours, comme peut-être celui de l'Assomption, leurs souf­frances sont adoucies ou moins pénibles à supporter.

Ce dernier point montre que la royauté de Marie est vraiment universelle, car il n'est pas d'endroit où elle ne s'exerce en quelque manière.


Article II - LES ASPECTS PARTICULIERS DE LA ROYAUTÉ DE MARIE


Cette doctrine de la royauté universelle de la Mère de Dieu se concrétise davantage si l'on considère ses divers aspects exprimés dans les litanies de Lorette : « Reine des anges, des patriarches, des prophètes, des apôtres, des martyrs, des confesseurs, des vierges, de tous les saints, reine de la paix. »

Reine des anges

Elle l'est, parce que sa mission est supérieure à la leur; elle est Mère de Dieu, dont les anges ne sont que les serviteurs. Elle se trouve autant élevée au-dessus d'eux qu'il y a de différence entre le nom de mère et celui de serviteur. Elle seule avec Dieu le Père peut dire à Jésus-Christ : « Vous êtes mon Fils, je vous ai engendré. »

Elle est ensuite supérieure aux anges par sa plénitude de grâce et de gloire, qui dépasse celle de tous les anges réunis. Elle les surpasse en pureté, car elle l'a reçue non seulement pour elle, mais pour la communiquer aux autres.

Elle a été plus parfaite et plus prompte dans l'o­béissance aux commandements de Dieu, et en suivant ses conseils. En coopérant à la rédemption de l'humanité, en union avec Notre-Seigneur, elle a mérité d'un mérite de convenance aux anges eux-mêmes les grâces accidentel­les par lesquelles ils nous aident dans la voie du salut, et la joie qu'ils éprouvent d'y prendre part.

Cela est cer­tain; si l'on se rappelle que Marie a mérité de congruo tout ce que le Christ a mérité de condigno.

Comme le dit Justin de Miéchow, si les anges ont servi Notre-Seigneur, combien plus Marie, qui le conçut, l'enfanta, le nourrit dans ses bras, l'emporta en Egypte pour le préserver de la fureur d'Hérode.

De plus, les anges n'ont chacun que la garde d'un homme ou d'une communauté, tandis que Marie est la céleste gardienne de tout le genre humain et de chacun de nous en particulier.

Si les anges sont les messagers de Dieu, ce privilège appartient à Marie d'une façon bien supérieure, puis­qu'elle nous a porté, non seulement une parole créée, expression de la pensée divine, mais la parole incréée qui est le Verbe fait chair.

Les archanges sont préposés à la garde de telle ou telle cité, la Sainte Vierge protège toutes les cités et toutes les églises qui s'y trouvent. Beaucoup de villes se sont mises sous son patronage.

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CHAPITRE V
Article I - SA ROYAUTÉ EN GÉNÉRAL

Reine des anges


Les principautés sont à la tête des provinces, Marie prend sous sa protection l'Eglise universelle.

Les « puissances » repoussent les démons; Marie a écrasé la tête du serpent infernal; elle est terrible aux démons par la profondeur de son humilité et l'ardeur de sa charité.
Les « vertus » opèrent des miracles, comme, instru­ments du Très-Haut, mais le plus grand miracle a été celui de concevoir, le Verbe de Dieu incarné pour notre salut.

Les dominations commandent les anges inférieurs; Marie commande à tous les chœurs célestes.

Les trônes sont des esprits dans lesquels Dieu habite d'une manière plus intime; Marie, qui a donné naissance à Notre-Seigneur, est le siège de la Sagesse et la Sainte Trinité habite en elle d'une façon bien plus intime que dans les anges les plus élevés, c'est-à-dire selon le degré de grâce consommée qu'elle a reçu.

Les chérubins brillent par l'éclat de la science; mais la Sainte Vierge a pénétré davantage les mystères divins, elle possède la lumière de gloire et la vision béatifique à un degré bien supérieur au plus parfait des chérubins. De plus, elle a porté en son sein « celui en qui sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la science de Dieu ». Elle s'est entretenue familièrement avec lui, pen­dant plus de trente ans ici-bas, et au ciel elle est plus près de lui que personne.

Les séraphins brûlent des feux du saint amour; mais la vive flamme de la charité est beaucoup plus ardente dans le cœur de Marie. Elle aime Dieu plus que toutes les créatures ensemble, car elle l'aime non seulement comme son Créateur et Père, mais encore comme son enfant, comme son Fils chéri et légitimement adoré.

Elle est donc vraiment Reine des anges; ils la servent avec fidélité, l'entourent de vénération, admirent sa ten­dre sollicitude à garder chacun de nous, à veiller sur les royaumes, sur l'Eglise universelle; les séraphins admi­rent l'ardeur de son amour, son zèle pour la gloire de Dieu et le salut des âmes. Ainsi parle Justin de Miéchow que nous venons de résumer.

Reine des patriarches


D'après tout ce qui précède, on ne saurait évidemment douter de la supériorité de Marie sur Adam innocent, Elle a reçu la grâce à un degré bien plus élevé, et elle eut de même les principaux effets de la justice originelle : la parfaite subordination de la sensibilité aux facultés supérieures, intelligence et volonté, comme la subordination constante de celles-ci à Dieu aimé par-dessus tout.

La charité de Marie, dès le premier instant de sa conception, dépassait de beaucoup celle d'Adam innocent, et elle avait reçu en outre, quoique dans une chair passible et mortelle, le privilège d'éviter tout péché, si léger soit-il.

Son intimité avec Dieu dépassait beaucoup aussi celle qu'ont eue Abel, Noé, Abraham, Isaac, Jacob, Joseph. L'acte le plus héroïque d'Abraham fut celui par lequel il s'apprêta à immoler son fils Isaac, qui était le fils de la promesse.

Avec un mérite beaucoup plus grand, Marie offrit son Fils qui lui était incomparablement plus cher que sa propre vie, et un ange du ciel ne vint pas, comme pour Isaac, empêcher l'immolation sanglante de Jésus sur la croix.

Marie au milieu des patriarches brille donc comme un astre sans égal par son titre de Mère de Dieu, par l'élé­vation de sa charité et l'héroïcité de toutes ses vertus.

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Reine des prophètes


La prophétie au sens propre est le don de connaître certainement et de prédire l'avenir par inspiration di­vine. Ce don fut accordé à Abraham, à Moïse, à David, à Elie, à Elisée, aux grands prophètes, Isaïe, Jérémie, Ezé­chiel et Daniel, et aux douze petits prophètes. Dans le Nouveau Testament, saint Jean et saint Paul furent à la fois prophètes et apôtres. Ce don de prédire l'avenir n'a pas été le seul partage des hommes, l'Ecriture le recon­naît à Marie, sœur de Moïse, à Déborah, à Anne, mère de Samuel, à Elisabeth, mère de saint Jean-Baptiste.

Marie est reine des prophètes, car non seulement elle a prédit elle-même l'avenir lorsqu'elle chanta dans le Magni­ficat, « Toutes les nations m'appelleront bienheureuse », mais les prophètes qui ont annoncé le mystère de l'Incarnation ont parlé d'elle : celui que les prophètes ont annoncé, elle a eu l'honneur de le concevoir, de le porter dans son sein, de le nourrir, de le serrer sur son cœur, d'habiter longtemps avec lui, d'entendre ses paroles sur les mystères du royaume de Dieu, paroles dont elle a reçu l'intelligence plus que les disciples d'Emmaüs, et les apôtres eux-mêmes.

Elle a eu le don de prophétie à son degré le plus élevé après Jésus, et en même temps l'intelligence parfaite de la plénitude de la révélation que Notre-Seigneur est venu apporter au monde.

Reine des apôtres

Il s'agit des douze apôtres choisis par le Sauveur pour prêcher l'Evangile et fonder l'Eglise naissante. Comment Marie est-elle appelée leur reine ?

La dignité de Mère de Dieu, étant par son terme d'or­dre hypostatique, dépasse celle des apôtres. L'apostolat est un ministère. Or, selon la remarque de saint Albert le Grand, la Sainte Vierge n'est pas seulement ministre de Dieu, mais, en sa qualité de Mère du Sauveur, elle lui est plus intimement associée.

De plus, après l'Ascension, les apôtres avaient encore besoin de direction, de conseils, de secours, et personne ne pouvait mieux les leur prodiguer que Marie. Elle les a consolés dans la tristesse immense qu'ils éprouvèrent après le départ de Notre-Seigneur pour le ciel, quand ils se sentirent seuls et impuissants pour travailler à l'évan­gélisation du monde païen, au milieu de difficultés insur­montables, avec la perspective des persécutions annon­cées. Jésus leur avait laissé sa Mère pour les fortifier.

Elle fut pour eux, a-t-on dit, comme un second Paraclet, un Paraclet visible, une médiatrice assurée; elle fut leur étoile au milieu de la tempête. Elle remplit les devoirs d'une Mère à leur égard. Nul d'entre eux ne devait la quitter sans avoir été éclairé, consolé, sans être devenu meilleur et plus fort.

Par son exemple à supporter les calomnies, par son expérience des choses divines, elle dut les soutenir contre les injures, les moqueries, les persécutions, leur obtenir par ses prières la grâce de la persévérance jusqu'au mar­tyre.

Personne n'était plus Miséricordieux qu'elle, plus fort dans les épreuves, plus humble, plus pieux, plus chari­table.

Enfin personne mieux qu'elle ne pouvait leur parler de la conception virginale du Christ, de sa naissance, de son enfance, de sa vie cachée à Nazareth, et de ce qui s'é­tait passé en la sainte âme du Sauveur sur la croix. C'est ce qui fait dire à saint Ambroise : « Il n'est pas extra­ordinaire que saint Jean ait parlé du mystère de l'Incar­nation mieux que les autres; il se trouvait à la source même des secrets célestes. » C'est dans l'intimité de la Mère de Dieu qu'il vécut de ce qu'il rapporte dans le quatrième évangile.

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