La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou

Postez ici vos intentions de prière.
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amidelamisericorde
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CHAPITRE VI
Article V - LA CONSÉCRATION DU GENRE HUMAIN A MARIE, POUR LA PACIFICATION DU MONDE


De divers côtés, le Seigneur suggère à des âmes inté­rieures, une prière dont la forme varie, mais dont la subs­tance est la même : « En ce temps ou un esprit d'orgueil poussé, jusqu'à l'athéisme cherche à se répandre dans tous les peuples, Seigneur, soyez comme l'âme de mon âme, la vie de ma vie, donnez-moi une intelligence plus profonde du mystère de la Rédemption et de vos saints abaissements, remède de tout orgueil.

Donnez-moi le dé­sir sincère de participer, dans la mesure voulue pour moi par la Providence, à ces abaissements salutaires, et faites-­moi trouver dans ce désir la force, la paix et, quand vous le voudrez, la joie, pour relever mon courage et la con­fiance autour de moi. »

Pour entrer ainsi pratiquement dans les profondeurs du mystère de la Rédemption, il faut que Marie, qui y est entrée plus qu'aucune autre créature, au pied de la Croix, nous instruise sans bruit de paroles, et nous découvre dans la lettre de I'Evangile l'esprit dont elle-même a si profondément vécu.

Daigne la Mère du Sauveur, par sa prière, mettre les âmes croyantes des différents peuples sous le rayonne­ment de cette parole du Christ : « La lumière que vous m'avez donnée, ô mon Père, je la leur ai donnée, pour qu'ils soient un comme nous-mêmes nous sommes un » (Jean, XVII, 22).

On peut espérer qu'un jour, lorsque l'heure providen­tielle sera venue, lorsque les âmes seront prêtes, le Pas­teur suprême, ayant égard aux vœux des évêques et des fidèles, voudra consacrer le genre humain au Cœur imma­culé et Miséricordieux de Marie, pour qu'elle-même nous présente plus instamment à son Fils et nous obtienne la pacification du monde. Ce serait une affirmation nouvelle de la médiation universelle de la Très Sainte Vierge.

Adressons-nous à elle avec la plus grande confiance; elle a été appelée « l'espérance des désespérés », et, en allant à elle comme à la meilleure des Mères et à la plus éclairée, nous irons à Jésus comme à notre unique et Mi­séricordieux Sauveur.

CHAPITRE VII

La prédestination de saint Joseph et son éminente sainteté
« Qui minor est inter vos, hic major est. »(Luc, IX, 48.)


On ne peut écrire un livre sur la Sainte Vierge sans parler de la prédestination de saint Joseph, de son émi­nente perfection, du caractère propre de sa mission excep­tionnelle, de ses vertus et de son rôle actuel pour la sanc­tification des âmes.

Sa prééminence sur tout autre saint de plus en plus-affirmée dans l'Eglise haut
La doctrine selon laquelle saint Joseph est le plus grand des saints après Marie tend à devenir une doctrine communément reçue dans l'Eglise.

Elle ne craint pas de déclarer l'humble charpentier supérieur en grâce et en béatitude aux patriarches, à Moïse, aux plus grands des prophètes, à saint Jean Baptiste, et aussi aux apôtres, à saint Pierre, à saint Jean; à saint Paul, et à plus forte rai­son supérieur en sainteté aux plus grands martyrs et aux plus grands docteurs de l'Eglise.

Le plus petit, par la pro­fondeur de son humilité, est, à raison de la connexion des vertus, le plus grand par l'élévation de sa charité : « Qui minor est inter vos, hic major est » (Luc, IX, 48).

Cette doctrine a été enseignée par Gerson, par saint Bernardin de Sienne. Elle devient de plus en plus courante à partir du XVI° siècle, elle est admise par sainte Thérèse, par le dominicain Isidore de Isolanis, qui paraît avoir écrit le premier traité sur saint Joseph, par saint François de Sales, par Suarez, plus tard par saint Alphonse de Liguori plus récemment par Ch. Sau­vé, par le cardinal Lépicier, par Mgr Sinibaldi; et elle est bien exposée dans le Dictionnaire de Théologie catholique, à l'article Joseph (saint) par M.-A. Michel.

Source : Livres-mystiques.com

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amidelamisericorde
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CHAPITRE VII
La prédestination de saint Joseph et son éminente sainteté
« Qui minor est inter vos, hic major est. »(Luc, IX, 48.)


De plus cette doctrine a reçu l'approbation de Léon XIII dans l'Encyclique Quanquam pluries, du 15 août 1899, écrite pour proclamer le patronage de saint Joseph sur l'Eglise universelle. Il y est dit : « Certes la dignité de Mère de Dieu est si haute qu'il ne peut être créé rien au-dessus. Mais, toutefois, comme Joseph a été uni à la bienheureuse Vierge par le lien conjugal, il n'est pas douteux qu'il ait approché, plus que personne, de cette dignité suréminente par laquelle la Mère de Dieu surpasse de si haut toutes les natures créées.

L'union conju­gale est en effet la plus grande de toutes; à raison de sa nature même, elle s'accompagne de la communication ré­ciproque des biens des deux époux. Si donc Dieu a donné à la Vierge Joseph comme époux, bien certainement il ne le lui a pas donné seulement comme soutien dans la vie, comme témoin de sa virginité, gardien de son honneur, mais il l'a fait aussi participer par le lien conjugal à l'é­minente dignité qu'elle avait reçue[479]. »

De ce que Léon XIII affirme que saint Joseph approche plus que personne de la dignité suréminente de la Mère de Dieu, s'ensuit-il qu'il est, dans la gloire, au-dessus de tous les anges ? On ne saurait l'affirmer avec certitude; contentons-nous d'exprimer la doctrine de plus en plus reçue dans l'Eglise, en disant : De tous les saints, Joseph est le plus élevé au ciel, après Jésus et Marie ; il est parmi les anges et les archanges.

L'Eglise dans l'oraison A cunctis le nomme immédiate­ment après Marie et avant les apôtres. S'il n'est pas men­tionné dans le canon de la messe, non seulement il a une préface spéciale, mais le mois de mars lui est consacré, comme au protecteur et défenseur de l'Eglise universelle.

A lui, en un sens très réel quoique caché, est particuliè­rement confiée la multitude des chrétiens dans toutes les générations qui se succèdent. C'est ce qu'expriment les belles litanies approuvées par l'Eglise qui résument ses prérogatives : « Saint Joseph, illustre descendant de David, lumière des Patriarches, Epoux de la Mère de Dieu, gardien de sa virginité, père nourricier du Fils de Dieu, vigilant défenseur du Christ, chef de la sainte fa­mille ; Joseph très juste, très chaste, très prudent, très fort, très obéissant, très fidèle, miroir de patience, amant de la pauvreté, modèle des ouvriers, honneur de la vie domestique ; gardien des vierges, soutien des familles, consolation des malheureux, espoir des malades, patron des mourants, terreur des démons, protecteur de la sainte Eglise. » Nul n'est aussi grand après Marie.

La raison de cette prééminence

Quel est le principe de cette doctrine de plus en plus admise depuis cinq siècles?
Le principe invoqué de façon de plus en plus explicite par saint Bernard, saint Bernardin de Sienne, Isidore de Isolanis, Suarez et les auteurs plus récents, est un principe aussi simple qu"il est élevé ; il a été formulé par saint Thomas à propos de la plénitude de grâce en Jésus et de la sainteté de Marie. Il s'exprime brièvement ainsi : Une mission divine, exceptionnelle requiert une sainteté proportionnée.

Ce principe explique pourquoi la sainte âme de Jésus, étant unie personnellement au Verbe, à la source de toute grâce, a reçu la plénitude absolue de grâce, qui devait déborder sur nous, selon la parole de saint Jean (I, 16) « De plenitudine ejus omnes accepimus. »
C'est aussi la raison pour laquelle Marie, appelée à être Mère de Dieu, a reçu dès l'instant de sa conception une plénitude initiale de grâce, qui dépassait déjà la grâce finale de tous les saints réunis. Plus près de la source de toute grâce, elle devait en bénéficier plus qu'au­cune autre créature.

C'est encore la raison pour laquelle les Apôtres, plus près de Notre-Seigneur que les saints venus de la suite, ont plus parfaitement connu les mystères de la foi. Pour prêcher infailliblement l'Evangile au monde, ils ont reçu à la Pentecôte une foi très éminente, très éclairée et iné­branlable, principe de leur apostolat.

Ce même principe explique encore la prééminence de saint Joseph sur tout autre saint.
Pour le bien entendre, il faut remarquer que les œu­vres de Dieu qui relèvent immédiatement de lui sont parfaites. On ne saurait trouver en elles ni désordre, ni même imperfection.

Source : Livres-mystiques.com

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« Qui minor est inter vos, hic major est. »(Luc, IX, 48.)

La raison de cette prééminence


Il en fut ainsi de l'œuvre divine au jour de la création, depuis les plus hautes hiérarchies angéliques jusqu'aux créatures les plus infimes.

Il en est encore ainsi des grands serviteurs de Dieu qu'il se choisit lui-même exceptionnellement et immédia­tement, sans l'intermédiaire d'aucun choix humain, et qui sont suscités par lui pour restaurer l'œuvre divine troublée parle péché. Dans le principe énoncé plus haut tous les mots doivent être pesés : « Une mission divine exceptionnelle requiert une sainteté proportionnée. »

Il ne s'agit pas de mission humaine si haute soit-elle, ni de mission angélique, mais de mission proprement di­vine, et non pas d'une mission divine ordinaire, mais si exceptionnelle, que dans le cas de Joseph elle est unique au monde dans toute la suite, des temps.

On saisit mieux encore la vérité de ce principe aussi simple qu'il est élevé, lorsqu'on considère par contraste, comment se fait souvent le choix humain. Les hommes choisissent souvent, pour les plus hautes fonctions d'un gouvernement difficile, des incapables, des médiocres, des imprévoyants. Cela mène un pays à sa ruine, s'il n'y a pas une salutaire réaction.

In ne saurait se trouver rien de pareil en ceux qui sont immédiatement choisis par Dieu lui-même et préparés par lui pour être ses ministres exceptionnels dans l'œuvre de la rédemption. Le Seigneur leur donne une sainteté pro­portionnée, car il opère tout avec mesure, force et suavité.

Comme la sainte âme de Jésus a reçu dès l'instant de sa conception la plénitude absolue de grâce, qui n'a pas grandi dans la suite; comme Marie, dès l'instant de sa conception immaculée, a reçu une plénitude initiale de grâce qui était déjà supérieure à la grâce finale de tous les saints et qui n'a cessé de grandir jusqu'à sa mort; ainsi, toute proportion gardée, saint Joseph a dit recevoir une plénitude relative de grâce proportionnée à sa mis­sion, puisqu'il fut directement et immédiatement choisi, non par les hommes, par aucune créature, mais par Dieu même et par lui seul pour cette mission unique au monde.

On ne saurait préciser à quel moment eut lieu la sanctifi­cation de Joseph, mais ce qu'on est en droit d'affirmer, c'est qu'en raison de sa mission, il fut confirmé en grâce dès son mariage avec la Sainte Vierg.

A quel ordre appartient la mission tout exceptionnelle de Joseph ?

Il est évident qu'elle dépasse l'ordre de la nature, non seulement de la nature humaine, mais de la nature angélique. Est-elle seulement de l'ordre de la grâce, comme telle de saint Jean Baptiste, qui prépare les voies du salut, comme la mission universelle des Apôtres dans l'Eglise pour la sanctification des âmes ou la mission particulière des fondateurs d'ordres ?

Si l'on y regarde de près, on voit que la mission de saint Joseph dépasse l'ordre même de la grâce, et qu'elle confine par son terme à l'ordre hypostatique constitué par le mystère même de l'incarnation. Mais il faut bien l'entendre, en évitant toute exagération, comme toute diminution.

A l'ordre hypostatique se termine la mission unique de Marie, la maternité divine, et aussi en un sens la mission cachée de Joseph. Ce point de doctrine est affirmé de plus en plus explicitement par saint Bernard, par saint Bernardin de Sienne, par le dominicain Isidore de Isola­nis, par Suarez et par plusieurs auteurs récents.

Saint Bernard dit de Joseph : « Il est le serviteur fidèle et prudent que le Seigneur a constitué comme le soutien de sa Mère, le père nourricier de sa chair, et le seul coo­pérateur très fidèle sur terre du grand dessein de l'In­carnatio. »

Source : Livres-mystiques.com

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La prédestination de saint Joseph et son éminente sainteté
« Qui minor est inter vos, hic major est. »(Luc, IX, 48.)

A quel ordre appartient la mission tout exceptionnelle de Joseph ?


Saint Bernardin de Sienne écrit : « Quand Dieu choisit par grâce quelqu'un pour une mission très élevée, il lui accorde tous les dons nécessaires à cette mission. Ce qui s'est vérifié éminemment en saint Joseph, père nourricier de Notre-Seigneur Jésus-Christ, et époux de Marie... »

Isidore de Isolanis place de même la vocation de saint Joseph au-dessus de celle des Apôtres; il remarque que celle-ci a pour but de prêcher l'Evangile, d'éclairer les âmes, de les réconcilier, mais que la vocation de Joseph est plus immédiatement relative au Christ lui-même, puisqu'il est l'époux de la Mère de Dieu, le père nourri­cier et le défenseur du Sauveur.

Suarez dit aussi : « Certains offices relèvent de l'ordre même de la grâce sanctifiante, et, dans ce genre, les Apô­tres tiennent le degré le plus élevé : aussi ont-ils eu be­soin de plus de secours gratuits que les autres, surtout en ce qui concerne les dons gratuitement donnés et la sa­gesse. Mais il y a d'autres offices qui confinent à l'ordre de l'union hypostatique, en soi plus parfait, ainsi qu'on le voit clairement de la maternité divine en,la bienheu­reuse vierge Marie, et c'est à cet ordre d'offices qu'appar­tient le ministère de saint Joseph. »

Il y a quelques années Mgr Sinibaldi, évêque titulaire de Tibériade, et secrétaire de la Sacrée Congrégation des Etudes, précisait ce point de doctrine. Il remarque que le ministère de Joseph appartient, en un sens, par son terme à l'ordre hypostatique : non pas que Joseph ait intrinsèquement coopéré, comme instrument physique de l'Esprit-Saint à la réalisation du mystère de l'Incarna­tion; de ce point de vue son rôle est très inférieur à celui de Marie, Mère de Dieu; mais enfin il a été prédestiné à être, dans l'ordre des causes morales, le gardien de la virginité et de l'honneur de Marie, en même temps que le père nourricier et le protecteur du Verbe fait chair.

« Sa mission appartient par son terme à l'ordre hyposta­tique, non pas par une coopération intrinsèque, physique et immédiate, mais par une coopération extrinsèque, mo­rale et médiate (par Marie) qui est encore pourtant une vraie coopération. »

La prédestination de Joseph ne fait qu'un avec le décret même de l'Incarnation

Ce que nous venons de dire apparaît plus clairement encore si l'on considère que le décret éternel de l'Incarnation ne porte pas seulement sur l'Incarnation en géné­ral, abstraction faite des circonstances de temps et de lieu, mais sur l'Incarnation hic et nunc, c'est-à-dire sur l'incarnation du Fils de Dieu, qui, en vertu de l'opération du Saint-Esprit, doit être conçu à tel instant par la Vierge Marie, unie à un homme de la maison de David nommé Joseph : « Missus est angelus Gabriel a Deo in civitate Galilææ ? cui nomen Nazareth, ad virginem desponsatam viro, cui nomen erat Joseph, de domo David » (Luc, I, 26-27).

Tout porte donc à penser que Joseph a été prédestiné à être le père nourricier du Verbe fait chair avant d'être prédestiné à la gloire. La raison en est que la prédestina­tion du Christ comme homme à la filiation divine natu­relle, est antérieure à celle de tout homme élu, car le Christ est le premier des prédestinés.

Or la prédestination du Christ à la filiation divine naturelle n'est autre que le décret même de l'Incarnation, lequel porte sur l'Incarna­tion à réaliser hic et nunc. Ce décret implique par là-­même la prédestination de Marie à la maternité divine, et celle de Joseph à être le père nourricier et le protec­teur du Fils de Dieu fait homme.

Comme la prédestination du Christ à la filiation divine naturelle est supérieure à sa prédestination à la gloire et la précède, ainsi que l'admettent les thomistes (in IIIam, q. 24, a. 1 et 2); et comme la prédestination de Marie à la maternité divine précède (in signo priori) sa prédesti­nation à la gloire, nous l'avons vu au début de cet ouvrage; de même la prédestination de Joseph a être le père nourricier du Verbe fait chair précède pour lui celle à la gloire et à la grâce. En d'autres termes il a été pré­destiné au plus haut degré de gloire après Marie, et ensuite au plus haut degré de grâce et de charité, parce qu'il était appelé à être le digne père nourricier et protec­teur de l'Homme-Dieu.

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« Qui minor est inter vos, hic major est. »(Luc, IX, 48.)


La prédestination de Joseph ne fait qu'un avec le décret même de l'Incarnation

On voit par là-même l'élévation de sa mission unique au monde, puisque sa prédestination première ne fait qu'un avec le décret même de l'Incarnation.

C'est ce qu'on dit couramment lorsqu'on affirme que Joseph a été créé et mis au monde pour être le père nourricier du Verbe fait chair, et pour qu'il fût ce digne père, Dieu a voulu pour lui un très haut degré de gloire et de grâce.


Le caractère propre de la mission de Joseph

Ce point est admirablement mis en lumière par Bos­suet dans le premier panégyrique de ce grand saint (3° point), lorsqu'il nous dit : « Entre toutes les vocations, j'en remarque deux, dans les Écritures, qui semblent directement opposées : la première, celle des apôtres, la seconde, celle de Joseph. Jésus est révélé aux apôtres, pour l'annoncer par tout l'univers; il est révélé â Joseph pour le taire et pour le cacher.

Les apôtres sont des lu­mières, pour faire voir Jésus-Christ au monde. Joseph est un voile pour le couvrir; et sous ce voile mystérieux on nous cache la virginité de Marie et la grandeur du Sau­veur des âmes... Celui qui glorifie les apôtres par l'hon­neur de la prédication, glorifie Joseph par l'humilité du silence. » L'heure de la manifestation du mystère de l'In­carnation n'est pas encore venue; cette heure doit être préparée par trente ans de vie cachée.

La perfection consiste à faire ce que Dieu veut, chacun selon sa vocation; mais dans le silence et l'obscurité la vocation de Joseph dépasse celle des apôtres, parce qu'elle touche de plus près au mystère de l'Incarnation rédemp­trice. Joseph après Marie fut rapprochée plus que per­sonne de l'auteur de la grâce, et dans le silence de Beth­léem, pendant le séjour en Egypte et dans la petite maison de Nazareth, il reçut plus de grâces que n'en recevra jamais aucun saint.

Sa mission fut double.

Par rapport à Marie, il préserva sa virginité en contrac­tant avec elle un véritable mariage, mais absolument saint. L'ange du Seigneur lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains point de prendre avec toi Marie, ton épouse; car ce qui est formé en elle est l'ouvrage du Saint-Esprit » (Matth., I, 20; item, Luc, II, 5).

Marie est bien son épouse, c'est un véritable mariage, comme l'explique saint Tho­mas (IIIa, q. 29, a. 2) en en montrant les convenances aucun soupçon ne devait effleurer, si léger fût-il, l'hon­neur du Fils et celui de la Mère; si jamais cet honneur était en cause, Joseph, le témoin le plus autorisé et le moins suspect, serait là pour en attester l'intégrité. De plus, Marie trouvait en Joseph aide et protection.

Il l'a aimée de l'amour le plus pur, le plus dévoué, d'un amour théologal, car il l'aimait en Dieu et pour Dieu.

C'était l'union sans tache la plus respectueuse avec la créature la plus parfaite qui fut jamais, dans le cadre le plus simple, celui d'un pauvre artisan de village. Joseph a ainsi appro­ché plus intimement qu'aucun saint de celle qui est la Mère de Dieu et la Mère spirituelle de tous les hommes, de lui-même Joseph, et la distributrice de toutes les grâ­ces.

La beauté de tout l'univers n'était rien à côté de la sublime union de ces deux âmes, union créée par le Très­-Haut, qui ravissait les anges et réjouissait le Seigneur lui-même.

Par rapport au Verbe fait chair, Joseph a veillé sur lui, il l'a protégé, il a contribué à son éducation humaine. On l'appelle son père nourricier, ou encore père adoptif, mais ces noms ne sauraient exprimer pleinement cette relation mystérieuse et pleine de grâce.

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Le caractère propre de la mission de Joseph


C'est accidentel­lement qu'un homme devient le père adoptif ou le père nourricier d'un enfant, tandis que ce n'est pas accidentellement que Joseph est devenu le père nourricier du Verbe fait chair; il a été créé et mis au monde pour cela; c'est l'objet premier de sa prédestination et la raison de toutes les grâces qu'il a reçues.

Bossuet l'exprime admi­rablement : « Quand la nature ne le donne pas elle­-même, où aller prendre un cœur paternel ? En un mot, saint Joseph n'étant pas père, comment aura-t-il un cœur de père pour Jésus ? C'est ici qu'il nous faut entendre que la puissance divine agit en cette œuvre.

C'est par un effet de cette puissance que Joseph a un cœur de père, et si la nature ne le donne pas, Dieu lui en fait un de sa propre main. Car c'est de lui dont il est écrit qu'il tourne où il lui plaît les inclinations... il fait un cœur de chair dans les uns, quand il les amollit par la charité... Ne fait-il-pas dans tous les fidèles, non un cœur d'esclave, mais un cœur d'enfant, quand il envoie en eux l'Esprit de son Fils ?

Les apôtres tremblaient au moindre péril, mais Dieu leur fait un cœur tout nouveau et leur courage de­vient invincible... C'est donc cette même main qui fait un cœur de père en Joseph et un cœur de fils en Jésus.

C'est pourquoi Jésus obéit et Joseph ne craint pas de lui commander. Et d'où lui vient cette hardiesse de com­mander à son Créateur ? C'est que le vrai Père de Jésus­Christ, ce Dieu qui l'engendre de toute éternité, ayant choisi le divin Joseph pour servir de père au milieu des temps à son Fils unique, a fait en quelque sorte couler en son sein quelque rayon ou quelque étincelle de cet amour infini qu'il a pour son Fils ; c'est ce qui lui change le cœur, c'est ce qui lui donne un amour de père ; si bien que le juste Joseph qui sent en lui-même un cœur pater­nel, formé tout à coup par la main de Dieu, sent aussi que Dieu lui ordonne d'user d'une autorité paternelle, et il ose bien commander à celui qu'il reconnaît pour son maître. »

C'est dire équivalemment que Joseph a été prédestiné d'abord à « servir de père au Sauveur qui n'en pouvait avoir ici-bas », et ensuite à tous les dons qui lui ont été accordés pour qu'il fùt ce digne protecteur du Verbe fait chair.

Après cela est-il besoin de dire avec quelle fidélité Joseph a gardé le triple dépôt qui lui avait été confié : la virginité de Marie, la personne de Jésus-Christ et le secret du Père éternel, celui de l'incarnation de son Fils, secret à garder jusqu'à ce que l'heure soit venue de la manifestation de ce mystère.

Sa Sainteté Pie XI, en un discours prononcé dans la salle consistoriale le jour de la fête de saint Joseph, 19 mars 1928, disait, après avoir parlé de la mission de Jean Baptiste et de celle de saint Pierre : « Entre ces deux missions, apparaît celle de saint Joseph, mission recueillie, tacite, presque inaperçue, inconnue, qui ne devait s'illuminer que quelques siècles plus tard; un silence auquel devait succéder sans doute, mais bien longtemps après, un retentissant chant de gloire.

Et de fait, là où est plus profond le mystère, plus épaisse la nuit qui le recouvre, plus grand le silence, c'est juste­ment là qu'est la plus haute mission, plus brillant le cor­tège des vertus requises et des mérites appelés, par une heureuse nécessité, à leur faire écho. Mission unique, très haute, celle de garder le Fils de Dieu, le Roi du monde, la mission de garder la virginité, la sainteté de Marie, la mission unique d'entrer en participation du grand mystère caché aux yeux des siècles et de coopérer ainsi à l'Incarnation et à la Rédemption ! »

C'est dire équivalemment que c'est en vue de cette mission unique que la Providence a accordé à Joseph toutes les grâces qu'il a reçues; en d'autres termes : Joseph a été prédes­tiné d'abord à servir de père au Sauveur, puis à la gloire et à la grâce qui convenaient à une si exceptionnelle voca­tion.

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Les vertus et des dons de saint Joseph


Ce sont surtout les vertus de la vie cachée, à un degré proportionné à celui de la grâce sanctifiante : la virgi­nité, l'humilité, la pauvreté, la patience, la prudence, la fidélité, qui ne peut être ébranlée par aucun péril, la sim­plicité, la foi éclairée par les dons du Saint-Esprit, la con­fiance en Dieu et la parfaite charité. Il a gardé le dépôt qui lui était confié avec une fidélité proportionnée au prix de ce trésor inestimable. Il a compris le précepte : Depo­situm custodi.

Sur ces vertus de la vie cachée, Bossuet fait cette remar­que général : « C'est un vice ordinaire aux hommes de se donner entièrement au dehors et de négliger le de­dans; de travailler à la montre et à l'apparence, et de mépriser l'effectif et le solide; de songer souvent quels ils paraissent, et de ne point penser quels ils doivent être. C'est pourquoi les vertus qui sont estimées, ce sont cel­les qui se mêlent d'affaires, et qui entrent dans le commerce des hommes; au contraire, les vertus cachées et intérieures, où le public n'a point de part, où tout se passe entre Dieu et l'homme, non seulement ne sont pas suivies, mais ne sont même pas entendues.

Et toutefôis, c'est dans ce secret que consiste tout le mystère de la vertu véritable... Il faut composer un homme en lui-même, avant que de méditer quel rang on lui donnera parmi les autres; et si l'on ne travaille sur ce fonds, toutes les autres vertus, si éclatantes qu'elles puissent être, ne seront que des vertus de parade..., elles ne font pas l'homme selon le cœur de Dieu. - Au contraire, Joseph, homme simple, a cherché Dieu; Joseph, homme détaché, a trouvé Dieu ; Joseph, homme retiré, a joui de Dieu. »

L'humilité de Joseph dut être confirmée par la pensée de la gratuité de sa vocation exceptionnelle. Il dut se dire : pourquoi le Très-Haut m'a-t-il donné son Fils uni­que à garder à moi Joseph plutôt qu'à tel ou tel autre homme de Judée, de Galilée, ou d'une autre région et d'un autre siècle ?

C'est là uniquement le bon plaisir de Dieu, bon plaisir qui est à lui-même sa raison, et par lequel Joseph a été librement préféré, choisi, prédestiné de toute éternité plutôt que tel ou tel autre homme, au­quel le Seigneur aurait pu accorder les mêmes dons et une même fidélité pour le préparer à cette exceptionnelle mission. Nous voyons en cette prédestination un reflet de la gratuité de la prédestination du Christ et de celle de Marie.

La connaissance du prix de cette grâce et de sa gratuité absolue, loin de nuire à l'humilité de Joseph, l'a confir­mée. Il a pensé en son cœur : « Qu'as-tu que tu ne l'aies reçu ? ».

Joseph apparaît comme le plus humble de tous les saints après Marie, plus humble qu'aucun des anges; et, s'il est le plus humble, il est par là même le plus grand de tous, car les vertus étant connexes, la profondeur de l'humilité est proportionnée à l'élévation de la charité, comme la racine de l'arbre est d'autant plus profonde qu'il est plus haut : « Celui d'entre vous tous qui est le plus petit, dit Jésus, c'est celui-là qui est le plus grand » (Luc, IX, 48).

Comme le remarque encore Bossuet : « Possédant le plus, grand trésor, par une grâce extraordinaire du Père éternel, Joseph, bien loin de se vanter de ses dons ou de faire connaître ses avantages, se cache autant qu'il peut aux yeux des mortels, jouissant paisiblement avec Dieu du mystère qui lui est révélé, et des richesses infinies qu'il met en sa gard. »

« Joseph a dans sa maison de quoi attirer les yeux de toute la terre, et le monde ne le connaît pas; il possède un Dieu-Homme, et il n'en dit mot; il est témoin, d'un si grand mystère, et il le goûte en secret sans le divulgue. »

Sa foi est inébranlable malgré l'obscurité du mystère inattendu. La parole de Dieu transmise par l'ange fait la lumière sur la conception virginale du Sauveur : Joseph aurait pu hésiter à croire une chose si extraordinaire; il y croit fermement dans la simplicité de son cœur. Par sa simplicité et son humilité, il entre dans les hauteurs de Dieu.

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« Qui minor est inter vos, hic major est. »(Luc, IX, 48.)

Les vertus et des dons de saint Joseph


L'obscurité ne tarde pas à reparaître : Joseph, était pauvre avant d'avoir reçu le secret du Très-Haut; il de­vient plus pauvre encore, remarque Bossuet, lorsque Jésus vient au monde, car il vient avec son dénuement et détache de tout pour unir à Dieu.

Il n'y à point de place pour le Sauveur dans la dernière des auberges de Bethléem. Joseph doit souffrir de n'avoir rien à donner à Marie et à son Fils.

Sa confiance en Dieu se manifeste dans l'épreuve, car la persécution commence peu après la naissance de Jésus. Hérode cherche à le faire mourir. Le chef de la sainte Famille doit cacher Notre-Seigneur, partir pour un pays lointain, où nul ne le connaît et où il ne sait pas comment il pourra gagner sa vie. Il part, mettant toute sa confiance en la Providence.

Son amour de Dieu et des âmes ne cesse de grandir dans la vie cachée de Nazareth, sous l'influence constante du Verbe fait chair, foyer de grâces toujours nouvelles et toujours plus hautes pour les âmes dociles qui ne met­tent pas d'obstacle à ce qu'il veut leur donner.

Nous avons dit plus haut, à propos du progrès spirituel en Marie, que l'ascension de ces âmes est uniformément accélérée, c'est-à-dire qu'elles se portent d'autant plus vite vers Dieu qu'elles se rapprochent de lui et qu'elles sont plus attirées par lui.

Cette loi de la gravitation spi­rituelle des âmes justes se réalisa en Joseph; la charité ne cessa de s'accroître en lui, toujours plus prompte­ment jusqu'à sa mort; le progrès de ses dernières années fut beaucoup plus rapide que celui des premières années, car se trouvant plus près de Dieu, il était plus fortement attiré par lui.

Avec les vertus théologales grandirent aussi incessam­ment en lui les sept dons du Saint-Esprit, qui sont con­nexes avec la charité. Ceux d'intelligence et de sagesse rendaient sa foi vive de plus en plus pénétrante et savou­reuse.

En des formes extrêmement simples, mais très éle­vées, sa contemplation se portait vers l'infinie bonté du Très-Haut. Ce fut, en sa simplicité, la contemplation sur­naturelle la plus haute après celle de Marie.

Cette contemplation aimante lui était très douce, mais elle lui demandait la plus parfaite abnégation et le plus douloureux sacrifice, lorsqu'il se rappelait les paroles du vieillard Siméon : « Cet enfant sera un signe en butte à la contradiction », et celles dites à Marie : « Et vous, un glaive transpercera votre âme. »

L'acceptation du mystère de la Rédemption par la souffrance apparaissait à Joseph comme la consommation douloureuse du mystère de l'In­carnation, et il avait besoin de toute la générosité de son amour pour offrir à Dieu, en sacrifice suprême, l'Enfant Jésus et sa sainte Mère, qu'il aimait incomparablement plus que sa propre vie.

La mort de saint Joseph fut une mort privilégiée ; comme celle de la Sainte Vierge, elle fut, dit saint Fran­çois de Sales, une mort d'amour[497].

Il admet aussi avec Suarez que Joseph aurait été parmi les saints qui, selon saint Matthieu (XXVII, 52 ss.), ressuscitèrent après la ré­surrection du Seigneur et se manifestèrent dans la ville de Jérusalem; il tient que ces résurrections ont été défi­nitives et que Joseph est entré au ciel corps et âme.

Saint Thomas est beaucoup plus réservé sur ce point : après avoir admis que les résurrections qui ont suivi celle de Jésus étaient définitives (in Matth., XXVII, 52, et IV Sent., l. IV, dist. 42, q. l, a. 3), plus tard, examinant les raisons inverses données par saint Augustin, il trouve celles-ci beaucoup plus solides (cf. IIIa, q. 53, a. 3, ad 2).

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE VII

Le rôle actuel de Joseph pour la sanctification des âmes


Autant l'humble charpentier a eu une vie cachée sur la terre, autant il est glorifié dans le ciel. Celui à qui le Verbe fait chair a été « soumis » ici-bas, conserve au ciel une puissance d'intercession incomparable.

Léon XIII, dans l'encyclique Quamquam pluries, trouve dans la mission de saint Joseph à l'égard de la sainte Famille « les raisons pour lesquelles il est patron et pro­tecteur de l'Eglise universelle... De même que Marie, Mère du Sauveur, est Mère spirituelle de tous les chré­tiens... Joseph regarde comme lui étant confiée la multi­tude des chrétiens... Il est défenseur de la sainte Eglise, qui est vraiment la maison du Seigneur et le royaume de Dieu sur la terre. »

Ce qui frappe en ce rôle actuel de Joseph jusqu'à la fin des temps, c'est qu'il unit admirablement les préroga­tives en apparence les plus opposées.

Son influence est universelle sur toute l'Eglise qu'il protège, et pourtant, à l'exemple de la Providence, elle s'étend aux moindres détails; « modèle des ouvriers », il s'intéresse à chacun de ceux qui l'implorent. Il est le plus universel des saints par son influence et il fait trou­ver à un pauvre la paire de chaussures dont il a besoin.

Son action est évidemment surtout d'ordre spirituel, mais elle s'étend aussi aux choses temporelles; il est « le soutien des familles, des communautés, la consolation dès malheureux, l'espoir des malades ».

Il veille sur les chrétiens, de toutes conditions, de tous pays, sur les pères de famille, les époux, comme sur les vierges consacrées; sur les riches, pour leur inspirer une charitable distribution de leurs biens, comme sur les pauvres pour les secourir.

Il est attentif aux plus grands pécheurs et aux âmes les plus avancées. Il est le patron de la bonne mort, celui des causes désespérées, il est terrible au démon qui sem­ble triompher, et il est aussi, dit sainte Thérèse, le guide des âmes intérieures dans les voies de l'oraison.

Il y a dans son influence un reflet merveilleux de « la divine Sagesse qui atteint avec force d'une extrémité du monde à l'autre et dispose tout avec douceur » (Sagesse, VIII, 1).
La splendeur de Dieu a été et demeure éternellement sur lui; la grâce n'a cessé de fructifier en lui et il veut y faire participer tous ceux qui aspirent vraiment « à la vie cachée en Dieu avec le Christ » (Col., III, 3).

APPENDICE
La Sainte Vierge et la France

Nous achèverons cet ouvrage en rappelant les principales bénédictions que la France a reçues de la Mère de Dieu.

Après les années si douloureuses que nous venons de traverser de 1939 à 1945, pour retrouver la vitalité et les énergies nécessaires au relèvement intellectuel, moral et spirituel de notre patrie, nous avons grandement besoin du secours de Dieu; nous l'obtiendrons par l'intercession de Marie; en nous rappelant ce qu'elle a fait pour la France au cours de notre histoire, lorsque tout paraissait perdu. Rappelons d'abord les centres de prière de notre patrie.

Les sanctuaires anciens et nouveaux de Notre-Dame

Depuis, le haut moyen âge, l'ancienne France était constellée de sanctuaires de la Sainte Vierge. Il suffit de rappeler les principaux : Notre-Dame de Paris, commencée au début du VI° siècle, continuée sous saint Louis; Notre-­Dame de Chartres, plus ancienne encore; Notre-Dame de Rocamadour, où allèrent prier Blanche de Castille et saint Dominique; Notre-Dame du Puy, que visita saint, Louis; Notre-Dame de la Garde à Marseille; Notre-Dame de Fourvière à Lyon; beaucoup de sanctuaires connus sous le nom de Notre-Dame du Bon Secours, Notre-Dame de Pitié, Notre-Dame de la Délivrande, Notre-Dame de Recouvrance, Notre-Dame de Toutes-Aides. Que de miracles et de grâces accordés au cours des siècles en ces lieux de pèlerinages !

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE VII

Les sanctuaires anciens et nouveaux de Notre-Dame


Les sanctuaires plus récents de Notre-Dame du Laus, dans les Alpes, de Notre-Dame de la Salette, Notre-Dame de Lourdes, Notre-Dame de Pontmain, Notre-Dame de Pellevoisin, et combien d'autres, nous disent que la béné­diction de Marie est toujours sur nous.

Récemment, qua­rante-trois paroisses, quarante-trois nouvelles Notre-­Dame ont été construites autour de Paris.

C'est elle aussi qui a inspiré autrefois sainte Geneviève; patronne de Paris, et Jeanne d'Arc, la sainte de la patrie.

Aux moments les plus difficiles, elle a suscité des Ordres religieux, comme celui de Cîteaux, illustré par saint Bernard; celui de saint Dominique, fondé à Tou­louse; elle a donné au Carmel de France une admirable vitalité, ainsi qu'à beaucoup de congrégations religieuses fondées avant ou après la tourmente révolutionnaire, et qui souvent portent son nom.

Comme le rappelait Pie XI, en proclamant en 1922 Notre-Dame de l'Assomption patronne principale de notre patrie, la France a été justement appelée « le royaume de Marie », car elle lui fut consacrée par Louis XIII, qui ordonna que chaque année des fonctions solennelles se fassent le 15 août en la fête de l'Assomption.

Dans le même discours, Pie XI rappelait que trente-­cinq de nos églises cathédrales sont placées sous le vocable de Notre-Dame; il évoquait, comme une réponse du ciel à la piété française, les apparitions et les miracles de Marie sur notre sol et saluait en Clovis et plusieurs de nos rois les défenseurs et les promoteurs de cette dévotion à la Mère de Dieu.

Dans un livre récent, La Vierge Marie dans l'histoire de France, 1939, écrit par M. A.-L. de la Franquerie, on trouve l'exposé des interventions multipliées de la Sainte Vierge pour le salut de notre patrie.

Comme le dit dans la préface de ce livre S. Em. le cardinal Baudrillart : « On tourne les pages de cet ouvrage, on s'étonne, on se demande : est-ce possible ? Et puis le regard descend au bas de ces pages, vers d'abondantes références, vers des lectures innombrables, vers les sources, vers une érudition de première main...

Nous devons aussi à M. de la Franquerie un étonnant tableau, à travers les âges, un éclatant et merveilleux bouquet des vertus religieuses et de la piété mariale en France...

C'est le flux et le reflux incessant, un mouvement entraînant l'autre, de la nation qui invoque et du ciel qui exauce. Vision d'espérance pour le présent et pour l'avenir »

Nous rappellerons les principaux documents recueillis par M. de la Franquerie, ceux relatifs aux grandes pério­des de notre histoire, pour souligner les principales inter­ventions de la Sainte Vierge en notre faveur.

De Clovis et de saint Remi jusqu'à la mort de Jeanne d'Arc

Ce que nous savons du sanctuaire de Ferrières dans le Sénonais, que visita Clovis, à la reconstruction duquel il contribua, et où venait prier sainte Clotilde, montre assez clairement l'action de Marie dans la conversion de Clovis et l'établissement de la royauté chrétienne.

Les paroles de saint Remi qui nous ont été conservées et qu'explique son testament sont bien connues : « Le royaume de France est prédestiné par Dieu à la défense de l'Eglise romaine qui est la seule véritable Église du Christ...

Il sera victorieux et prospère tant qu'il sera fidèle à la foi romaine. Mais il sera rudement châtié toutes les fois qu'il sera infidèle à sa vocation[499]. » Cette prophétie s'est incessamment réalisée.

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CHAPITRE VII
De Clovis et de saint Remi jusqu'à la mort de Jeanne d'Arc


De tous les rois de France, le plus fidèle à cette vocation fut incontestablement saint Louis, qui eut pour la Sainte Vierge la plus grande dévotion, comme le montrent les églises qu'il fit construire en son honneur (cf. op. cit., pp. 63-75).

Il venait souvent prier Marie à Notre­Dame de Paris et quand il, eut construit la Sainte-Chapelle, attenante à son palais, pour y recevoir les précieuses reliques de la Passion du Sauveur, sa piété ne séparant pas la Mère du Fils, il tint à ce que la crypte de la chapelle soit dédiée à la Sainte Vierge.

Avant sa première croisade, il vint s'agenouiller à Notre-Dame de Pontoise devant l'image miraculeuse pour lui consacrer le sort de la France, de son armée et de sa personne (p. 70). Au cours de la croisade, au milieu des pires dangers, le calme ne l'abandonna jamais. C'est au prestige de sa sainteté qu'il dut aussi l'universelle influence qu'il exerça sur ses contemporains et put mener à bien les réformes fondamentales qu'il imposa. Pendant la dernière croisade, à laquelle il prit part, il mourut de la peste à Tunis, le samedi 25 août 1270, en manifestant une dernière fois sa piété pour la Mère de Dieu (p. 74).

Son fils, Philippe III le Hardi, se montre son digne héritier. Mais dans la suite les fautes de Philippe le Bel à l'égard du pape Boniface VIII sont châtiées comme l'avait annoncé saint Remi. Ses trois fils lui succèdent sur le trône sans laisser d'héritier. La couronne passe à la branche des Valois et la guerre de Cent ans commence du fait que le roi d'Angleterre refuse de reconnaître la loi salique qui régit l'ordre de succession au trône de France (op. cit., pp. 77-79).

Pendant toute cette période, les Valois règnent, connaissant le plus souvent la défaite malgré leur incontestable courage, et ne cessant d'invoquer le secours de Marie, jusqu'au jour où, les fautes enfin expiées, la Reine du ciel interviendra par Jeanne d'Arc pour maintenir inviolée la loi salique et sauver la France du joug de l'Angleterre, qui aurait pu nous entraîner dans l'hérésie, car elle passa au protestantisme au siècle suivant.

Sous Philippe VI de Valois et sous Jean le Bon, les désastres vont s'amplifiant, c'est la déroute de Crécy, puis celle de Poitiers. Le roi Jean est fait prisonnier. Le peuple se jette aux pieds de Marie. Humainement, la France est perdue; en 1360, elle est presque réduite à l'état de province anglaise. La situation est désespérée, Marie y pourvoit. L'armée anglaise se dispose à mettre le siège devant Chartres, lorsqu'un ouragan des plus violents ne lui permet pas d'avancer. Le roi d'Angleterre voit dans ce fléau l'intervention de Notre-Dame de Chartres et fait la paix, qui ne dure guère.

Sous Charles V le Sage, qui a une foi profonde et une grande piété envers Marie, Bertrand du Guesclin et Olivier de Clisson réorganisent l'armée et libèrent une grande partie du territoire du joug anglais.

Mais le règne de Charles VI est marqué par l'invasion anglaise, la trahison de la reine, Isabeau de Bavière, et celle du duc de Bourgogne, la guerre civile, la famine; la folie du roi met le comble au désarroi général. Finalement, le roi meurt en 1422. La situation paraît désespérée.

Le peuple supplie la Sainte Vierge de venir au secours, et Charles VII n'a plus d'autre espoir. C'est le moment où Jeanne d'Arc vient nous sauver de l'invasion anglaise : « Je suis venue au roi de France de par la bienheureuse Vierge Marie ! » dira-t-elle à ses juges; et de fait il n'est pas de grand événement de la vie de la Pucelle auquel Marie ne soit mêlée. Sur son étendard, deux noms sont inscrits : « Jésus-Maria ! »

A Orléans, c'est après avoir prié Marie, près de la chapelle de Notre-Dame des Aides, que Jeanne remporte sur les Anglais la grande victoire qui sauve la France. Aussitôt après, elle fait chanter le Te Deum dans l'église de Notre-Dame des Miracles.

Elle renouvelle le pacte conclu à Tolbiac ; elle demande son royaume à Charles VII, qui le lui donne; elle-même l'offre à Jésus-Christ, qui par elle le remet au roi (cf. op. cit., p. 100). Ce pacte proclame la royauté universelle du Christ sur le monde et particulièrement sur notre patrie.

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CHAPITRE VII
De Clovis et de saint Remi jusqu'à la mort de Jeanne d'Arc

Mais après le sacre du roi à Reims, le reste de la mission de Jeanne d'Arc : l'achèvement de la délivrance de la France et la reconnaissance de la royauté du Christ, ne pouvait s'accomplir que par son martyre, qui est le point culminant de la vie de Jeanne et la preuve de la sainteté de sa mission scellée par son sang.

Après la déli­vrance du territoire, Charles VII tient à venir faire hom­mage de ses victoires à Notre-Dame du Puy, au pied de laquelle il était venu si souvent prier au temps de ses malheurs. Jeanne d'Arc avait catégoriquement affirmé que, « nonobstant sa mort, tout ce pourquoi elle était venue s'accomplirait » (op. cit., p. 107).

Depuis la mort de Jeanne d'Arc jusqu'aux martyrs de la Révolution

Louis XI réunit à la Couronne : le Berry, la Normandie, la Guyenne, la Bourgogne, l'Anjou, le Maine et la Provence. Malheureusement, il commet un abus de pou­voir doublé d'un crime, il participe au meurtre du prince évêque de Liège.

Saint François de Paule annonce alors au roi qu'il a un an pour expier son crime. Louis XI, pen­dant cette année, se livre à une rude pénitence, fait construire une chapelle réparatrice et meurt le jour annoncé.

Son crime était pardonné, mais l'expiation devait suivre sa descendance fut rejetée : son fils Charles VIII n'eut pas d'héritier salique et le trône passa à son cousin Louis XII. Saint Remi avait écrit dans son testament, au sujet du roi infidèle à sa vocation : « Que ses jours soient abrégés et qu'un autre reçoive la royauté » (op. cit., p. 115). C'est la seconde fois que cette prophétie se réa­lise, elle se réalisera encore et prochainement.

Louis XII témoigne sa reconnaissance à Marie pour plusieurs faveurs qu'il avait reçues. François Ier fait de même après l'éclatante victoire de Marignan, il construit à Milan une église en l'honneur de la Mère de Dieu.

Mais la protection divine l'abandonne quand il favorise la renaissance païenne, pactise avec les protestants, érige en dogme le droit à l'erreur.

Il est fait prisonnier à Pavie (1525). Il se repent, offre une réparation à la Sainte Vierge en trois églises, de Bayonne, du Puy, de Paris; mais il retombe dans ses erreurs et de nouveau la protection divine lui fait défaut, la prophétie de saint Remi se réa­lise une fois de plus : coup sur coup, six sur sept de ses enfants meurent, et le pays est mûr pour les guerres de religion.

La situation s'aggrave avec Catherine de Médicis. Les protestants ne tardent pas à ravager la France, à incen­dier et détruire les églises, les monastères, mais ils ont compté sans Marie; c'est à la dévotion de la France à la Sainte Vierge que le protestantisme doit sa défaite. L'un des premiers attentats des Huguenots avait été une sacri­lège profanation d'une statue de la Sainte Vierge. Par contre, le traité de Péronne, qui organise la Ligue, est confié à Celle qui triompha toujours de l'hérésie. Sous son influence, l'âme de la France se réveille. Les princes de la maison royale sont les premiers à s'inscrire.

Cha­que ligueur s'engage par serment : « A maintenir la dou­ble et inséparable unité catholique et monarchique du saint royaume de France telle qu'elle fut fondée mira­culeusement au baptistère de Reims, par saint Remi; telle qu'elle fut restaurée miraculeusement par Jeanne d'Arc; telle qu'elle est inscrite dans la loi salique.

Finalement, après bien des luttes, c'est aux pieds de Notre-Dame que vient échouer l'hérésie par la conversion d'Henri IV, qui revient au catholicisme, et par son sacre à Notre-Dame de Chartres (op. cit., p. 130).

Avec son premier ministre Sully, il restaure complète­ment le royaume, réduit les impôts, réorganise l'agriculture, relève le commerce et l'industrie, favorise les entre­prises coloniales, et grâce à son appui, Champlain fonde Québec. A la fin de son règne la France était redevenue le pays le plus riche, le plus prospère, le plus peuplé.

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CHAPITRE VII

Depuis la mort de Jeanne d'Arc jusqu'aux martyrs de la Révolution


Après Henri IV, Louis XIII, le juste, modèle du roi très chrétien, consacre la France à Marie. Ayant appris la ferveur avec laquelle on récitait le Rosaire à Paris dans l'église des Frères Prêcheurs tous les samedis pour le royaume, il fait pratiquer la même dévotion dans son armée, pour triompher des protestants.

La victoire sur les Calvinistes soutenus par l'Angle­terre est si éclatante que l'Université de Paris, le 1er no­vembre 1628, déclare : « Nous attestons hautement que la plus grande partie de notre France infectée par la peste de l'hérésie a été assainie par le Rosaire de saint Dominique » (cf. op. cit., p. 144).

Louis XIII, ayant été ainsi exaucé, fonda Notre-Dame des Victoires, le 9 décembre 1629.

Le 5 septembre 1638, la naissance de Louis XIV est l'occasion déterminante de l'acte officiel par lequel Louis XIII consacre la France à la Sainte Vierge et ins­titue la procession solennelle du 15 août.

Le règne même de Louis XIII s'achève dans la gloire et une pléiade de saints est donnée à la France : saint François de Sales, sainte Jeanne de Chantal, saint Vin­cent de Paul, sainte Louise de Marillac, saint Jean Eudes.

Tout le renouveau chrétien du XVIIe siècle, comme le grand siècle lui-même, sont issus directement du règne de Louis le Juste et de son acte de consécration de la France à Marie.

L'auteur de l'ouvrage que nous résumons conclut (p. 166) : « En consacrant la France à la Sainte Vierge, Louis XIII donnait à la Reine du ciel un droit de pro­priété total et irrévocable sur notre pays, et Marie ne peut pas abandonner définitivement au pouvoir de Satan ce qui lui appartient spécialement, sans encourir du même coup une diminution définitive de sa toute-puis­sance d'intercession, de sa souveraineté et de sa royauté, ce qui est une impossibilité. »

Louis XIV vint à Chartres le 25 août 1643, dès le début de son règne, pour le placer sous la protection de Marie; il renouvela cette consécration chaque année et, même au temps de ses erreurs, il conserva une réelle dévotion à la Mère de Dieu; c'est ainsi qu'il s'imposa l'obligation de réciter quotidiennement le chapelet.

Comme le mon­tre Mgr Prunel dans son livre, La Renaissance catholique en France au XVIIe siècle, l'épiscopat eut dans son ensem­ble une vie profondément digne et apostolique, il prit pour modèle saint François de Sales.

Les Ordres reli­gieux furent réformés : bénédictins, cisterciens, augus­tins, dominicains, rivalisent d'ardeur pour refaire une France nouvelle.

Saint Francois de Sales et sainte Chan­tal fondent la Visitation; les carmélites sont introduites en France par Mme Acarie; le cardinal de Bérulle institue l'Oratoire, saint Jean Eudes la congrégation des Eudistes, saint Vincent de Paul les Prêtres de la Mission et les Fil­les de la Charité.

M. Olier établit le séminaire de Saint­-Sulpice et peu à peu s'organise un séminaire en chaque diocèse. A la fin du règne de Louis XIV, le Bx de Montfort, fondateur de la Compagnie de Marie et des Sœurs de la Sagesse, évangélise le Poitou, l'Anjou, la Vendée, et en ces contrées inculque aux âmes une profonde dévotion au Sacré-Coeur et à Marie, qui les protégera contre les habiletés des philosophes du XVIIIe siècle et contre l'impiété révolutionnaire, d'où l'héroïsme de ces populations pendant les guerres de Vendée sous la Terreur.

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Depuis la mort de Jeanne d'Arc jusqu'aux martyrs de la Révolution


Le tableau de la renaissance catholique en France au XVIIe siècle serait incomplet si l'on ne parlait pas de l'évangélisation du Canada par les religieux et les reli­gieuses françaises, qui de Québec rayonnent dans toutes ces régions; c'est ainsi qu'en 1642 commence à s'établir Montréal sous le nom de Ville-Marie (cf. G. Goyau, L'E­popée française au Canada).

Saint Vincent de Paul envoie des Lazaristes évangéli­ser Alger, Bizerte, Tunis et même Madagascar. Des jésui­tes français, des carmes, des capucins, partent pour la Chine et le Tonkin.

Le séminaire des Missions étrangères est fondé et aussi la Congrégation du Saint-Esprit, pour former également des missionnaires.

Ce renouveau catholique au XVIIe siècle montre les fruits de la consécration du royaume de France à Marie, consécration renouvelée par Louis XIV lorsqu'il plaça son règne sous la protection de la Mère de Dieu.

Dans son Histoire du culte de la Sainte Vierge en France (I, pp. 128 ss.), Hamon remarque : « Jusqu'au XVIIe siècle, la dévotion à Marie va toujours croissant, et là, plus que jamais, elle resplendit de toutes parts... (Mais peu après) l'esprit religieux et par une conséquence nécessaire l'amour de la Sainte Vierge, s'affaiblirent sous la Régence, diminuèrent sous le souffle glacé du Jansé­nisme; les jours néfastes de la France se préparaient. »

Débauché et sans convictions religieuses, le Régent laissa les incrédules et les libertins préparer le terrain aux sociétés secrètes et battre en brèche les traditions les plus sacrées.

Les premières loges maçonniques s'instal­lent en France et vont essaimer dans tout le royaume, formant un réseau formidable et secret qui minera sour­dement l'édifice et le fera s'écrouler lors de la Révolution. La prophétie de saint Remi va se réaliser de nouveau.

Comme le confirment des travaux récents sur les socié­tés secrètes, avec une duplicité et une adresse sataniques la Maçonnerie flatte l'orgueil, l'ambition, la jalousie, se sert des esprits chimériques.

Elle pousse ses adeptes aux plus hautes charges et mine peu à peu toutes les administrations, jusqu'à l'armée et la marine. Tous les philo­sophes du XVIIIe siècle sont ses adeptes, et l'Encyclopé­die est la somme de ses erreurs. Elle travaille sans relâche à la déchristianisation de la France.

A la mort de Louis XV, les loges, par la bouche de Turgot, cherchent à obtenir la suppression du sacre, pour laïciser la royauté très chrétienne.

On calomnie grave­ment la reine.
Louis XVI s'aperçoit que la tourmente commence; le 10 février 1790, il renouvelle le vœu de Louis XIII en consacrant la France au Cœur immaculé de Marie.

Plus tard, en opposant son veto au décret de déporta­tion des prêtres, il comprend qu'il joue sa couronne et s'expose à la mort; mais devant l'émeute déchaînée, il répond fièrement aux meneurs : « Plutôt renoncer à la couronne que de participer à une semblable tyrannie des consciences. » Il meurt plutôt que de trahir la mission confiée par Dieu à sa race.

La Révolution est alors le signal des crimes les plus atroces; dans sa haine satanique contre Dieu, elle va beaucoup plus loin que ceux qui l'ont déclenchée, elle les mène et veut déchristianiser à jamais la France. Satan semble triompher.

Mais sa victoire ne peut être défini­tive : la France a été consacrée à Marie. C'est un des grands motifs qui permettent d'espérer sa résurrection, lorsque l'expiation aura été suffisante.

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Au point de vue de la foi, qui est celui de Dieu, ce qu'il y a de plus grand sous la Terreur c'est évidemment le martyre de beaucoup de victimes qui consommèrent leur sacrifice en invoquant la Sainte Vierge, telles les marty­res d'Orange et les carmélites de Compiègne, les ursuli­nes de Valenciennes.

Comme l'a montré M. Gautherot dans son livre L'Epo­pée vendéenne, après la résistance la plus héroïque et souvent victorieuse, c'est en chantant le Salve Regina, le Magnificat ou les cantiques populaires à la Sainte Vierge, que les Vendéens versèrent leur sang.
En dix ans, le Bx de Montfort avait remué si profondé­ment, à la fin du XVIIe siècle, ces provinces de l'Ouest, que les petits-fils de ses auditeurs se levèrent d'un bond pour défendre leur foi, portant sur la poitrine le scapu­laire du Sacré-Coeur et le chapelet à la main.

Si bien que, de son propre aveu, Napoléon a négocié le Concordat parce qu'il n'aurait pu venir à bout de ces provinces sans y rétablir la religion. Chouans et Vendéens sauvèrent ainsi la religion en France, malgré leur défaite.

Mgr Freppel, dans son Panégyrique du Bx de Montfort prononcé à Saint-Laurent-sur-Sèvre le 8 juin 1888, con­cluait : « On peut dire que la résistance de la Vendée à l'œuvre satanique de la Révolution sauva l'honneur de la France... Contre le désordre révolutionnaire issu des utopies dangereuses d'un Jean-Jacques Rousseau et des philosophes du XVIIIe siècle, elle défendit, au prix de son sang, cet ordre social chrétien, qui avait fait, pendant des siècles, l'honneur et la force de la France. Surtout, c'est grâce à la résistance acharnée et indomptable de la Vendée que la France put recouvrer ses libertés religieu­ses.

Infructueux en apparence, leur sacrifice ne restera pas stérile. Car s'il est vrai que le sang des martyrs de­vient une semence féconde et que Dieu mesure son par­don à nos expiations: si, quelques années après cette guerre de géants, comme l'appelait un homme qui s'y entendait, vous avez vu vos autels se relever, vos prêtres revenir de l'exil et l'Eglise de France se relever de ses ruines, plus forte que jamais, c'est que le sang des justes avait mérité toutes ces restaurations. »

Depuis la Révolution jusqu'à nos jours

C'est en la fête de l'Assomption, le 15 août 1801, que Pie VII ratifia le Concordat, et le 8 septembre suivant, autre fête de la Sainte Vierge, le Premier Consul y apposa sa signature. Marie résolut de sauver la France, dont la résurrection avait été achetée par les plus pures victimes sous la Terreur.

Les régimes politiques qui, dans la suite, ne voulurent pas reconnaître les droits de Dieu et nos devoirs, s'écroulèrent misérablement pour montrer que Dieu seul peut donner la stabilité et la durée.

Marie manifesta son action par la restauration ou la fondation d'instituts religieux pleins de zèle, en suscitant de vaillants défenseurs de la foi, et par des interventions personnelles comme celles de la Salette, de Lourdes et de Pontmain.

Tout d'abord, l'abbé Émery restaure Saint-Sulpice, où se forment la plupart des grands évêques de la première moitié du XIXe siècle; peu à peu reparaissent en 1808 les Frères des Ecoles chrétiennes, en 1814 les Jésuites, en 1815 les Missions étrangères, la Trappe; en 1816 les Chartreux, en 1837 les Bénédictins avec Dom Guéranger, en 1839 les Dominicains avec le P. Lacordaire.

Puis surgit un nombre considérable de congrégations nouvelles, en particulier celles des Maristes, des Oblats de Marie Immaculée; des Marianistes, des Pères du Sacré-­Coeur de Bétharram, celles des Dames du Sacré-Coeur, des religieuses de l'Assomption, des Sœurs de Saint-Joseph de Cluny, des Oblats et des Oblates de saint François de Sales, celle du Bon Pasteur d'Angers, etc.

Dès 1825, à Lyon, Pauline Jaricot organise l'œuvre du « Rosaire vivant » et trois ans après fonde la Propaga­tion de la Foi.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE VII
Depuis la Révolution jusqu'à nos jours


Pour évangéliser la classe ouvrière restée sans défense depuis que la Révolution avait supprimé les corporations, qui assuraient aux ouvriers la sécurité dans l'honnêteté, d'admirables œuvres sont fondées: les conférences de Saint-Vincent-de-Paul, établies par Ozanam, l'Institut des Frères de Saint-Vincent-de-Paul, les cercles ouvriers, les œuvres de patronage. Pour assister les pauvres et les vieillards, plusieurs congrégations sont fondées, en parti­culier en 1840 les Petites Sœurs des Pauvres, qui assis­tent aujourd'hui quarante mille vieillards, et ensuite les Petites Sœurs de l'Assomption.

La France a repris aussi depuis la Révolution sa noble mission d'évangéliser le monde entier, par les anciens Ordres restaurés, par les fondations nouvelles des Mis­sions africaines de Lyon, des Pères Blancs du cardinal Lavigerie, des Missionnaires de la Salette, des Mission­naires Franciscaines de Marie.

La Sainte Vierge a suscité encore d'éminents défen­seurs de la foi comme Joseph de Maistre, de Bonald, La­cordaire, Montalembert, Louis Veuillot, Dom Guéranger, le cardinal Pie, qui vit dans la proclamation du dogme de l'Immaculée Conception le signe certain des prochains triomphes de l'Eglise et de la France.

Marie est enfin personnellement intervenue de façon exceptionnelle plusieurs fois au cours du XIXe siècle. En 1830, au moment où les secousses de la Révolution agitent le sol de la patrie et renversent le trône, la Sainte Vierge apparaît à une humble fille de Saint-Vincent de Paul, encore novice, Catherine Labouré, et lui révèle la médaille miraculeuse qui porte l'inscription : « O Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous ! » Elle prélude ainsi à la proclamation du dogme de l'Immaculée Conception, aux apparitions de Lourdes et aux prodiges qui en seront la conséquence. Sur cette mé­daille sont aussi représentés le coeur sacré de Jésus, entouré d'une couronne d'épines, et le coeur immaculé de Marie, percé d'un glaive.

En 1836, la Sainte Vierge inspire à son serviteur l'abbé Desgenettes, curé de Notre-Dame-des-Victoires, l'idée de l'archiconfrérie de son Coeur Immaculé, pour la conver­sion des pécheurs. Cette paroisse à partir de cet instant est transformée; et aujourd'hui cette archiconfrérie compte, plus de cinquante millions de membres répartis dans l'univers entier.
En 1842, la Sainte Vierge suscite un grand mouvement pour la conversion des Juifs, en apparaissant telle qu'elle est sur la médaille miraculeuse au jeune israélite Alphonse Ratisbonne, pendant qu'il visitait en curieux l'église de Saint-André delle Fratte à Rome et ne pensait nullement à se convertir. Marie lui fait signe de s'age­nouiller, il sent une force irrésistible, qui le convertit instantanément et lui fait ardemment désirer le baptême. Comme son frère aîné Théodore, Alphonse Ratisbonne entre peu après dans les Ordres et tous deux fondent l'Institut des Prêtres et des Religieuses de Notre-Dame de Sion dont l'action est très efficace en France et s'étend fort loin à l'étranger, notamment au Brésil.

En 1846, Marie apparaît à deux enfants à la Salette, elle leur donne un message pour « son peuple ». « Elle ne peut plus, dit-elle, retenir le bras de son Fils. » Elle énu­mère les fautes qui vont provoquer les châtiments divins, si l'on ne se repent pas; elle signale comme des crimes « le blasphème, la profanation du dimanche, la violation de l'abstinence et du jeûne, l'oubli de la prière. » - L'a­vertissement de la Mère de Miséricorde est peu compris, mais cette indifférence ne lasse pas son amour.

Le 8 décembre 1854, le jour même de la proclamation du dogme de l'Immaculée Conception, l'évêque du Puy posait la première pierre de la statue gigantesque qu'il voulait élever à Notre-Dame de France sur le mont Cor­neille et qui fut faite avec deux cent treize canons pris sur l'ennemi pendant l'expédition de Crimée par le maré­chal Pélissier.
En 1858, Marie apparaît à Lourdes dix-huit fois à Ber­nadette, elle se nomme « l'Immaculée Conception » comme pour dire : je suis la seule créature humaine qui ait échappé complètement à la domination infernale. En vertu de ce privilège qui lui assure la victoire sur l'en­nemi de notre salut, elle nous apporte le pardon de son Fils en disant : « Priez et faites pénitence. »
Ce deuxième avertissement est encore peu entendu. Aussi la France ne tarde-t-elle pas à connaître en 1870 l'invasion allemande et la guerre civile. Il en coûte de n'avoir pas suivi les conseils de la Vierge de la Salette et de Lourdes.
Cependant, de divers côtés, plusieurs personnes reçoi­vent alors l'inspiration du vœu national au Sacré-Cœur dont la basilique de Montmartre perpétue le souvenir.

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CHAPITRE VII
Depuis la Révolution jusqu'à nos jours


Pour évangéliser la classe ouvrière restée sans défense depuis que la Révolution avait supprimé les corporations, qui assuraient aux ouvriers la sécurité dans l'honnêteté, d'admirables œuvres sont fondées: les conférences de Saint-Vincent-de-Paul, établies par Ozanam, l'Institut des Frères de Saint-Vincent-de-Paul, les cercles ouvriers, les œuvres de patronage. Pour assister les pauvres et les vieillards, plusieurs congrégations sont fondées, en parti­culier en 1840 les Petites Sœurs des Pauvres, qui assis­tent aujourd'hui quarante mille vieillards, et ensuite les Petites Sœurs de l'Assomption.

La France a repris aussi depuis la Révolution sa noble mission d'évangéliser le monde entier, par les anciens Ordres restaurés, par les fondations nouvelles des Mis­sions africaines de Lyon, des Pères Blancs du cardinal Lavigerie, des Missionnaires de la Salette, des Mission­naires Franciscaines de Marie.

La Sainte Vierge a suscité encore d'éminents défen­seurs de la foi comme Joseph de Maistre, de Bonald, La­cordaire, Montalembert, Louis Veuillot, Dom Guéranger, le cardinal Pie, qui vit dans la proclamation du dogme de l'Immaculée Conception le signe certain des prochains triomphes de l'Eglise et de la France.

Marie est enfin personnellement intervenue de façon exceptionnelle plusieurs fois au cours du XIXe siècle. En 1830, au moment où les secousses de la Révolution agitent le sol de la patrie et renversent le trône, la Sainte Vierge apparaît à une humble fille de Saint-Vincent de Paul, encore novice, Catherine Labouré, et lui révèle la médaille miraculeuse qui porte l'inscription : « O Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous ! » Elle prélude ainsi à la proclamation du dogme de l'Immaculée Conception, aux apparitions de Lourdes et aux prodiges qui en seront la conséquence. Sur cette mé­daille sont aussi représentés le coeur sacré de Jésus, entouré d'une couronne d'épines, et le coeur immaculé de Marie, percé d'un glaive.

En 1836, la Sainte Vierge inspire à son serviteur l'abbé Desgenettes, curé de Notre-Dame-des-Victoires, l'idée de l'archiconfrérie de son Coeur Immaculé, pour la conver­sion des pécheurs. Cette paroisse à partir de cet instant est transformée; et aujourd'hui cette archiconfrérie compte, plus de cinquante millions de membres répartis dans l'univers entier.
En 1842, la Sainte Vierge suscite un grand mouvement pour la conversion des Juifs, en apparaissant telle qu'elle est sur la médaille miraculeuse au jeune israélite Alphonse Ratisbonne, pendant qu'il visitait en curieux l'église de Saint-André delle Fratte à Rome et ne pensait nullement à se convertir. Marie lui fait signe de s'age­nouiller, il sent une force irrésistible, qui le convertit instantanément et lui fait ardemment désirer le baptême. Comme son frère aîné Théodore, Alphonse Ratisbonne entre peu après dans les Ordres et tous deux fondent l'Institut des Prêtres et des Religieuses de Notre-Dame de Sion dont l'action est très efficace en France et s'étend fort loin à l'étranger, notamment au Brésil.

En 1846, Marie apparaît à deux enfants à la Salette, elle leur donne un message pour « son peuple ». « Elle ne peut plus, dit-elle, retenir le bras de son Fils. » Elle énu­mère les fautes qui vont provoquer les châtiments divins, si l'on ne se repent pas; elle signale comme des crimes « le blasphème, la profanation du dimanche, la violation de l'abstinence et du jeûne, l'oubli de la prière. » - L'a­vertissement de la Mère de Miséricorde est peu compris, mais cette indifférence ne lasse pas son amour.

Le 8 décembre 1854, le jour même de la proclamation du dogme de l'Immaculée Conception, l'évêque du Puy posait la première pierre de la statue gigantesque qu'il voulait élever à Notre-Dame de France sur le mont Cor­neille et qui fut faite avec deux cent treize canons pris sur l'ennemi pendant l'expédition de Crimée par le maré­chal Pélissier.
En 1858, Marie apparaît à Lourdes dix-huit fois à Ber­nadette, elle se nomme « l'Immaculée Conception » comme pour dire : je suis la seule créature humaine qui ait échappé complètement à la domination infernale. En vertu de ce privilège qui lui assure la victoire sur l'en­nemi de notre salut, elle nous apporte le pardon de son Fils en disant : « Priez et faites pénitence. »
Ce deuxième avertissement est encore peu entendu. Aussi la France ne tarde-t-elle pas à connaître en 1870 l'invasion allemande et la guerre civile. Il en coûte de n'avoir pas suivi les conseils de la Vierge de la Salette et de Lourdes.
Cependant, de divers côtés, plusieurs personnes reçoi­vent alors l'inspiration du vœu national au Sacré-Cœur dont la basilique de Montmartre perpétue le souvenir.

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CHAPITRE VII
Depuis la Révolution jusqu'à nos jours


Le 17 janvier 1871, Marie se montre à des enfants à Pontmain et leur dit : « Priez, mes enfants, Dieu vous exaucera en peu de temps. Mon Fils se laisse toucher. » Or, c'est un fait certain qu'à partir du moment où la Vierge apparait à Pontmain l'ennemi ne fait plus un pas en avant sur le sol français. Deux mois plus tard la paix était faite, et six mois après la Commune était vaincue, la France était sauvée.

En 1876, à Pellevoisin. Marie se montre à Estelle Fa­guette, paralysée et phtisique, elle la guérit, et lui fait entendre qui elle veut aussi guérir la France, dont Satan a fait, au point de vue spirituel, une, phtisique et une pa­ralysée, par de fausses doctrines et des lois impies. Dé­barrassée de ces chaînes, la France doit revenir à la santé, à la prière, aux traditions séculaires de la foi. Marie, en même temps, demande la diffusion du scapulaire du Sacré-Cœur, car les mérites de son Fils sont la source du salut, et elle promet son assistance.

Malgré ces interventions surnaturelles, le travail sata­nique opéré par les loges pour la déchristianisation de notre patrie continue. Mais la générosité des âmes les plus croyantes est telle, que la France est plus encore victime que coupable; la qualité l'emporte sur la quantité dans les plateaux de la balance du bien et du mal. Aussi Marie n'abandonne pas son royaume. La France est encore sauvée malgré une nouvelle invasion allemande en 1914. Lors de la victoire de la Marne, l'arrêt subit des troupes alle­mandes reste humainement inexplicable, puisqu'elles possédaient une artillerie très supérieure en nombre et en puissance à la nôtre et que nos troupes étaient privées de munitions.

Depuis 1918, nous avons encore commis bien des fautes, qui méritaient une nouvelle leçon de la Providence. L'esprit de jouissance, le divorce, la dénatalité, la lutte des classes conduisent les peuples à la désagrégation et attirent les châtiments de Dieu. Seuls l'Evangile et la grâce divine peuvent nous relever, par la réorganisation du travail, de la famille et de la patrie.

Toutes ces grâces accordées par Marie au cours des siècles depuis près de deux mille ans pour rétablir la paix parmi les peuples lui ont fait décerner le titre de Reine de la paix. C'est pour nous une nouvelle raison de deman­der au Souverain Pontife la consécration du genre humain au Cœur immaculé de Marie pour obtenir aux peuples et à ceux qui les dirigent les grâces de lumière, d'attrait, d'union, de stabilité et de force, qui, dans les temps si troublés où nous sommes, sont indispensables pour la pacification du monde, que Dieu seul peut réaliser.

Formule d'oblation de soi-même à Marie pour qu'elle-même nous offre pleinement à son Fils

Il convient que les âmes intérieures, surtout les âmes consacrées, qui vivent de la vraie dévotion à la Sainte Vierge, telle que l'a exposée le Bx de Montfort, s'offrent à Marie, pour qu'elle-même les offre pleinement à son Fils selon sa parfaite prudence et l'étendue de son zèle mater­nel. Nous n'irons ainsi ni trop vite par présomption, ni trop lentement par manque de générosité. On peut pour cela se servir par exemple de cette formule :
« Sainte Mère de Dieu, je m'offre à vous, pour que vous-même m'offriez pleinement et sans réserve à votre Fils selon l'étendue de votre zèle et selon votre prudence parfaite, qui connaît bien mes limites, ma faiblesse, ma fragilité, mais qui connaît aussi toutes les grâces qui me sont offertes et les desseins de Dieu sur chacun de nous. - Daignez m'offrir de plus en plus et je m'offre moi-­même à l'amour miséricordieux et consumant du Sauveur, qui détruit tout ce qui en nous doit être brùlé, et qui surtout nous attire de plus en plus en nous vivifiant et en nous incorporant à Lui. Préparez-nous, sainte Mère de Dieu, à cette rencontre vivifiante de notre amour puri­fié et de celui de votre Fils, préparez-nous à cette ren­contre qui est le prélude de la vie du ciel, et faites-nous comprendre que plus nous nous offrons ainsi à Lui sans réserve, plus Il nous prend pour nous vivifier et nous faire travailler avec lui à la régénération des âmes. Ainsi soit-il. »

On voit, pour finir, comment il faut répondre à la question : Peut-on trop aimer la Sainte Vierge ? Il faut répondre comme un Petit catéchisme de la Sainte Vierge très bien fait : « Non, si Marie est un chemin vers Dieu, plus on l'aime, plus on aime Dieu, et le véritable amour de la Sainte Vierge, qui est un amour, non d'adoration, mais de vénération, doit toujours grandir. »

FIN

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A LA BIENHEUREUSE VIERGE MARIE MÈRE DE DIEU
patronne de la bonne mort en signe de profonde gratitude et d'humble obéissance.

CHAPITRE III
LA PROFONDEUR DE NOTRE VOLONTÉ EST SANS MESURE,
DIEU SEUL VU FACE A FACE PEUT LA COMBLER


Si saint Thomas dit qu'en certains hommes, comme l'avare, la concupiscence des richesses est infinie (Ia,IIae,q.30,a.4), que faut-il dire alors du désir de la volonté spirituelle ? Plus la connaissance spirituelle des biens supérieurs et du bien suprême s'élève, plus ce désir spirituel grandit ; et la foi chrétienne nous dit que Dieu seul vu face à face peut le combler. C'est donc que notre volonté est vraiment, en un sens, d'une profondeur sans mesure.

C'est pourquoi la béatitude ou le vrai bonheur, que l'homme désire déjà naturellement, ne peut se trouver dans aucun bien limité ou restreint, mais seulement en Dieu connu au moins de façon naturelle et aimé efficacement par-dessus tout. Saint Thomas (Ia,IIae,q.2,a.8) démontre que la béatitude de l'homme, du fait qu'il conçoit le bien universel, ne peut être ni dans les richesses, ni dans les honneurs, ni dans la gloire, ni dans le pouvoir, ni dans aucun bien du corps, ni dans un bien fini de l'âme, comme la vertu, ni dans aucun bien limité. Et la démonstration qu'il en donne tient à la nature même de notre intelligence et de notre volonté.

Ia,IIae,q.2,a.8 : « Impossibile est beatitudinem hominis esse in aliquo bono creato. Beatitudo enim est bonum perfectum, quod totaliter quietat appetitum, alioquin non esset ultimus finis, si adhuc restaret aliquid appetendum. Objectum auteum voluntatis, quae est appetitus humanus, est universale bonum, sicut objectum intellectus est universale verum. Ex quo patet, quod nihil potest quietare voluntatem hominis, nisi bonum universale : quod non invenitur in aliquo creato, sed solum in Deo, quia omnis creatura habet bonitatem participatam. Unde solus Deus voluntatem hominis implere potest. »

Lorsque nous avons cru trouver le bonheur dans la connaissance d'une science ou dans une amitié très noble, nous ne tardons pas à nous apercevoir que c'est un bien limité, ce qui faisait dire à sainte Catherine de Sienne : « Si vous voulez qu'une amitié dure, si vous voulez vous désaltérer longtemps à cette coupe, laissez-la toujours se remplir à la source d'eau vive, autrement elle ne pourra plus répondre à votre soif ».

Il est impossible en effet que l'homme trouve le vrai bonheur, qu'il désire naturellement, en aucun bien limité, car son intelligence constatant aussitôt la limite, conçoit un bien supérieur et naturellement la volonté le désire.

Même s'il nous était donné de voir un ange, de le voir immédiatement dans sa beauté suprasensible, purement spirituelle, nous serions d'abord émerveillés ; mais notre intelligence qui conçoit le bien universel, ne tarderait pas à nous dire : ce n'est là encore qu'un bien fini, et par là même très pauvre en comparaison du Bien même, sans limite et sans, mélange d'imperfection.

La collection même simultanée de tous les biens finis et mêlés d'imperfection ne peut pas plus constituer le Bien même, conçu et désiré par nous, qu'une multitude innombrable d'idiots ne saurait valoir un homme de génie.

A la suite de saint Grégoire le Grand, saint Thomas a noté à ce sujet : les biens temporels paraissent désirables quand on ne les a pas ; mais quand on les possède, on voit leur pauvreté qui ne peut répondre à notre désir, et qui produit la désillusion, la lassitude et parfois le dégoût. Pour les biens spirituels c'est l'inverse : ils ne paraissent pas désirables à ceux qui ne les ont pas et qui désirent surtout les biens sensibles ; mais plus on les possède, plus on connaît leur valeur, plus on les aime Ia,IIae,q.31,a.5,q.32,a.2,q.33,a.2.

Pour la même raison, tandis que les mêmes biens matériels (la même maison, le même champ) ne peuvent appartenir simultanément et intégralement à plusieurs personnes, les mêmes biens spirituels (la même vérité, la même vertu) peuvent appartenir simultanément et pleinement à tous, et chacun les possède d'autant mieux qu'il les communique aux autres Ia,IIae,q.28,a.4,2;IIIa,q. 23,a .1,ad.3. Cela est vrai surtout du Souverain Bien.

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