Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon

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amidelamisericorde
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CINQUIÈME MOTIF.

Les saints anges font tout ce qui se peut faire pour le bien des hommes.


L' ange qui servit de domestique à ce jeune homme dont il est parlé en l'histoire de l'ordre de Saint-Dominique, fait bien voir cette vérité.

Une sainte dame ayant été avertie sur le tard qu'une pauvre femme était dans une extrême nécessité, qui demeurait dans les faubourgs de la ville où elle résidait pour lors, tous ses domestiques étant dehors, elle y envoya son fils, qui était encore fort jeune.

Mais comme cet enfant avait peur, allant dans les ténèbres en un lieu éloigné de son logis, un page passa devant la porte, qui le conduisit avec un flambeau jusqu'à la maison de cette femme ; et étant obligé de s'eu retourner, un homme parut encore, qui le ramena jusque chez sa mère, lui ne douta pas que ce ne fût son bon ange qui lui eût rendu ce charitable office.

A la vérité, c'est beaucoup l'aire pour, les hommes que de les garder si amoureusement ; mais c'est faire davantage que de prendre leur forme, et de paraître visiblement comme eux, ce qui leur est arrivé tant de fois.

Et le savant interprète de l'Écriture, Corneille de la Pierre, estime qu'après la résurrection , ils formeront quelquefois des corps d'une incroyable beauté pour contenter nos sens extérieurs ; mais ce qui est bien encore plus surprenant, c'est de les voir en toute sorte de posture pour nous rendre service.

Ils prennent la forme de pauvres, de mendiants, de malades, de lépreux ; il n'y a rien qu'ils ne fassent pour les hommes, qui ne font presque rien pour reconnaître tous leurs bienfaits.

Encore si ce n'était qu'en de certaines occasions qu'ils rendissent ces assistances à de si viles et chétives créatures ; mais de nous obliger autant de fois que nous vivons de moments, et en la manière qu'ils le font, c'est ce qui est inconcevable.

Nous avons dit bien des fois, que les anges nous gardaient ; vous l'avez dit, vous qui lisez ceci : mais avons-nous jamais bien pensé à une grâce si rare et si étonnante ?

Un prince du sang royal qui viendrait dans un méchant village, pour y passer quelque temps service d'un pauvre paysan , dans un chét' taudis, ne ferait-il pas l'étonnement de tous ?

Et si ce paysan était son ennemi, qui le maltraitât sans cesse, et dont le prince ne pût rien attendre pour ses propres intérêts, sans doute c'est ce qui augmenterait beaucoup l'admiration de tout le monde.

Mais enfin, si ce prince non-seulement passait quelques mois, quelques années auprès de ce misérable, mais s'il ne le quittait pas jusqu'au dernier soupir de sa vie, qu'il ne le perdit jamais de vue, qu'il fût toujours auprès de cet homme, non-seulement ingrat, non-seulement méchant, mais encore tout brutal, tout plein de maladies puantes, d'ulcères effroyables, de vermines, de gale, et de tout ce qu'il y a de plus infect, où en seraient les esprits des hommes ?

Source : Livres-mystiques.com

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CINQUIÈME MOTIF.

Les saints anges font tout ce qui se peut faire pour le bien des hommes.


Cependant, ô mon âme, c'est de cette manière que ton bon ange te garde ; c'est de la sorte, vous à qui je parle par cet écrit, que votre saint ange vous garde, et vous rend une protection continuelle.

Oui, cet aimable prince (lu paradis ne nous quitte jamais en cette vallée de misères et de larmes.

Les anges, dit saint Augustin, entrent et sortent avec nous, ayant toujours les yeux arrêtés sur nous, et sur tout ce que nous faisons.

Si nous demeurons en un lieu, ils s'y arrêtent ; si nous allons à la promenade, ils nous accompagnent ; si nous changeons de pays, ils nous suivent ; allons en quelque lieu qu'il nous plaira, sur la terre, sur la mer, ils sont toujours avec nous.

Qu'un solitaire se renferme dans un ermitage, son bon ange y demeure avec lui ; qu'un voyageur change de pays continuellement, son bon ange ls suit de toutes parts.

Ô excessive bonté ! pendant même que nous dormons, ils veillent auprès de nous, ils sont toujours à nos côtés, nous qui sommes des pécheurs, et par suite leurs ennemis ; nous qui sommes l'horreur même, par le péché ; nous qui ne pourrions pas nous supporter nous-mêmes, si nous connaissions notre laideur et sentions notre puanteur ; nous qui sommes l'ingratitude même ; nous qui passons la plupart de notre vie dans des actions criminelles, soit par le péché mortel, soit par le péché véniel, ou dans des occupations viles et basses, qui assurément font grande pitié à ces esprits éclairés, qui en découvrent pleinement la sottise et la vanité ; nous qui dans les bonnes actions que nous faisons y mêlons quantité de défauts ; avec tout cela, ils ne se lassent jamais d'être auprès de nous, et durant tout le long des jours et des nuits, .et tous les moments de notre vie.

Et si nous sommes assez heureux que d'être sauvés après notre mort, ils nous rendront visite dans les prisons du purgatoire, et ne tiendront pas à déshonneur de se rendre au milieu des brasiers et des flammes de ce lieu de souffrance pour nous y consoler.

En vérité, n'est-ce pas là être nos serviteurs et nos esclaves, et non-seulement nos gardiens ?

Il y a plus : trouverait-on, je ne dis pas des princes pour servir de chétives ;personnes de la sorte ; mais pourrait-on bien trouver des personnes, pour malheureuses qu'elles puissent être, qui voulussent servir des rois à ces conditions, et engager leur liberté jusqu'à ce point ?

Commencez donc à bien savoir aujourd'hui, mais souvenez-vous-en bien, que les anges sont nos domestiques et nos esclaves.

Ô bonté de Dieu ! des princes du paradis, des rois de gloire être nos valets et nos esclaves ! Le saint homme Vincent Caraffe avait bien raison de dire que la vie d'un Chrétien était une vie d'étonnement et d'admiration.

Source : Livres-mystiques.com

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CINQUIÈME MOTIF
Les saints anges font tout ce qui se peut faire pour le bien des hommes.


Ajoutons à ces amours surprenants que les anges ne se contentent pas de garder les hommes de la sorte ; ils vont jusqu'à cet excès, qu'ils gardent les bêtes pour l'amour des hommes, non-seulement parce que, quelquefois déguisés eu bergers, ils ont veillé sur des troupeaux de certaines âmes d'élite, comme nous le lisons de saint Félix, qui depuis fut Capucin ; mais parue que, selon Saint Augustin, le monde visible est gouverné par des créatures invisibles, par de purs esprits, et que même il y a des anges qui président à chaque chose visible, à toutes les espèces de créatures qui sont dans le inonde, soit qu'elles soient animées, soit qu'elles soient inanimées.

Les cieux et les astres ont leurs anges moteurs ; les eaux ont un ange particulier, comme il est rapporté en l'Apocalypse (xr, 6) ; l'air a ses anges qui gouvernent les vents, comme il se voit dans le même livre (vn, 1, 2), qui nous apprend de plus que l'élément du feu a aussi les siens : Les royaumes ont leurs antres, comme il se lit en Daniel ; les provinces en ont aussi qui les gardent, comme on le remarque en la Genèse, car les anges qui apparurent à Jacob étaient les gardiens (les provinces par où il passait. Jacob, dit saint Augustin, vit deux troupes d'anges # l'une était commandée par l'ange de Mésopotamie, qui avait conduit ce saint patriarche avec sa troupe jusqu'aux confins de Chanaan ; là ce saint homme fut reçu par l'ange de Chanaan, accompagné d'une multitude d'anges inférieurs, pour lui servir d'escorte et le défendre de ses ennemis. Chaque pays, selon le sentiment de saint Clément, a un ange qui en prend soin ; les villes et les villages en out aussi, et les familles même particulières, selon le jugement du savant 1'ostat ; à plus forte raison les églises et les autels, comme il a plu à Notre-Seigneur de le révéler à plusieurs de ses saints.

Ainsi tout le monde est plein d'anges, et il semble que la douceur de la divine Providence le demande ; car, s'il est vrai, comme le témoignent quelques-uns, qu'il y a dans l'air un 'si grand nombre de diables que si ces esprits avaient des corps, ils y feraient comme une nuit en plein jour, nous ôtant la vue du soleil : comment les hommes, qui ne sont que faiblesses, pourraient-ils résister à une telle force, s'ils n'étaient secourus par les bons anges ?

Or tous ces bons anges ne sont pas dans tout cet univers pour n'y rien faire. Comme toutes les étoiles ont leurs influences particulières, de même tous ces esprits bienheureux produisent des effets avantageux pour le bien des hommes, qui sont propres à un chacun d'eux, et, si nous savions toutes les faveurs que nous en recevons continuellement, il faudrait être plus dur que les pierres pour n'en être pas sensiblement touché. Mais c'est grande pitié que l'homme est tout chair et ne pense guère qu'aux objets qui lui tombent sous les sens.

On a beau lui parler des choses spirituelles, ou il ne les entend pas ou il s'en oublie avec facilité. Quoi que le prophète Élisée pût dire à son serviteur de la protection de ces glorieux esprits, ce pauvre homme n'en était pas plus assuré, jusqu'à ce que Dieu, miraculeusement, lui ouvrit les yeux et les lui fit voir sous des formes sensibles. Oh ! Que si Dieu, tout bon, nous faisait la même grâce, que nous découvririons (le merveilles ! Ne laissons pourtant pas de bien considérer que toute la commodité et le bien que nous Lirons de la terre, de l'air, de l'eau, du feu, les cieux et des animaux, et enfin de toutes les créatures, nous arrive par le ministère des saints anges qui sont les fidèles ministres du seul Dieu que nous adorons, qui est -admirable dans tous ses dons ct qui en mérite des louanges immortelles à jamais.

Source : Livres-mystiques.com

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SIXIÈME MOTIF

Les saints anges nous assistent dans les choses temporelles.


Après avoir parlé des bienfaits des anges en général, il est bon de venir un peu plus aux faveurs particulières clout ils nous gratifient, afin que le cur de l'homme soit inexcusable et qu'il soit obligé d'aimer à quelque prix que ce soit.

« Car si les bienfaits ? dit le dévot P. de Grenade, sont à l'amour ce que le bois est au feu qui s'enflamme de plus en plus et devient plus grand à proportion qu'on lui donne de la matière, quels feux et quelles flammes, quels incendies l'amour des anges ne doit-il pas produire en nous, puisque nous sommes accablés de toutes parts, de leurs charitables bienfaits ? »

Vous diriez qu'ils ont résolu d'emporter le prix de l'amour, en la manière dont ils nous traitent si obligeamment et en toutes sortes de faveurs dont ils nous honorent avec des profusions d'une libéralité sans pareille.

Voyons cette vérité dans les choses temporelles, et puis nous la considérerons dans les spirituelles, qui conduisent à la grande et bienheureuse éternité, et nous serons ensuite obligés d'avouer que dans l'amour des anges l'on trouve toutes sortes de biens.

Les anges ont soin de notre éducation corporelle, et ce furent ces glorieux esprits qui élevèrent (Jans le désert le petit saint Jean-Baptiste, que sa sainte mère y avait mené, fuyant la persécution d'Hérode, et qui y mourut quarante jours après sa retraite en cette solitude, laissant ce bénit enfant âgé seulement de dix-huit mois, tout seul dans un désert, sans l'assistance d'aucune créature visible.

Ils prennent soin de la nourriture de nos corps.

Ils portaient à la bienheureuse Clère Indoise, dans une riche coupe, de la manne plus blanche que la neige et dont la délicatesse du goût surpassait celle des mets les plus agréables de la terre.

Ils traitèrent et tirent bonne chère à saint Firme et saint Rustique, martyrs.

Ils portèrent à manger à Daniel dans le lac où il était détenu, et le saint prophète Vie étant couché par terre, si fatigué qu'il n'en pouvait plus, en reçut une nourriture qui lui donna tant de force qu'elles furent suffisantes pour le faire marcher durant quarante jours, jusqu'à la sainte montagne d'Oreb. Ils donnent à boire à ceux qui ont soif. L'enfant d'Agar étant sur le point d'en mourir.

Ils lui conservèrent la vie par le moyen de l'eau qu'ils montrèrent à cette mère affligée.

Ils donnent des habits aux hommes ; sainte Anthuse, vierge, en fut revêtue magnifiquement.

Ils procurent des honneurs ; cent anges parurent à la mort de la bienheureuse Agathe et lui firent son épitaphe.

Ils élevèrent à l'honneur de l'épiscopat et l'illustre saint Mellon, archevêque de Rouen, et à la première dignité du monde le Souverain Pontife saint Grégoire Le Grand.

Source : Livres-mystiques.com

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SIXIÈME MOTIF

Les saints anges nous assistent dans les choses temporelles


Ils récréent et donnent des plaisirs innocents, Saint François étant malade, ils touchèrent un instrument de musique pour le récréer.

Ils donnèrent le même plaisir à Nicolas de Tolentin, six mois durant, auparavant sa mort. Ils firent entendre des concerts ravissants auprès du sacré corps de la Mère (le Dieu, trois jours durant, pour la consolation de ceux qui approchaient de ce tabernacle divin.

Ils donnèrent les roses â sainte Rosalie, dans un désert qui n'en avait jamais porté.

Ils veulent contenter les désirs de leurs amis.

Sainte Agnès du mont Polician avait envie d'avoir de certaines reliques ; elle en reçut comme elle le souhaitait, par les waits de ces aimables esprits.

Ils font la fortune et enrichissent ceux qui les servent, quand cela n'est pas contraire à l'ordre de Dieu ; ce fut par leurs saintes industries que Jacob devint riche auprès de son beau-père Laban.

Ils obtiennent des enfants aux personnes mariées qui n'en ont pas, comme il se lit au livre des Juges, en la personne de Nlanué.Ils rendent les personnes éloquentes, comme il se voit en Isaïe.

Ils font de beaux et riches présents, témoin ce tableau magnifique qu'ils donnèrent à sainte Galle, jeune veuve romaine.

Ils tiennent compagnie dans les voyages ; nous en avons une forte preuve en la personne de Tobie, qui fut conduit, avec une bonté toute ravissante, par saint Raphaël.

Ce même archange tint compagnie visiblement à saint Macaire le Romain, durant trois ans, l'ayant mené depuis sa sortie de Rome, dont ce saint s'était enfui le jour de ses noces jusque bien avant dans les déserts.

Ils rendent visite et consolent les serviteurs de Dieu. Toutes les histoires des Pères du désert sont pleines des témoignages de cette vérité.

Sainte Lyduvine en était souvent visitée ; souvent les martyrs, dans leurs prisons, recevaient cet, honneur. Mais ne pensez pas, dit le docteur Rupert, qu'ils les aient seulement visités quand ils se sont rendus visibles ; ils leur étaient très-présents lors même qu'ils ne les voyaient pas, les soutenant dans leurs peines, leur donnant des forces au milieu de leurs fers, et prenant même plaisir à compter toutes leurs plaies.

C'a été un spectacle ravissant de les avoir vus essuyer avec un linge blanc, les sueurs d'un glorieux martyr et lui donner de temps en temps de l'eau à boire pour lui procurer quelque rafraîchissement à ses douleurs. 0 mon Dieu, 8 mon Dieu, qu'il fait bon souffrir quelque chose pour vous.


Mais s'ils nous procurent tous ces biens en cette vie, ils nous y assistent, ou nous délivrent de toutes sortes de maux. Ils délivrent de prison, ôtent les chaînes et mettent en liberté, comme l'Écriture nous l'apprend (lu Prince des apôtres et l'unique chef de
l'Eglise. (...)

Source : Livres-mystiques.com

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SIXIÈME MOTIF

Les saints anges nous assistent dans les choses temporelles


Ils délivrent des flammes, comme il est rapporté en Daniel ; des incendies, comme nous le lisons en la Genèse : des lions, comme il se voit en la personne du prophète dont nous venons de parler ; de la calomnie, de l'infamie et de la mort, comme le Saint-Esprit nous le déclare de Suzanne ; du glaive, comme il est visible en la personne d'Isaac. Ils guérissent de toutes sortes de maladies, comme l'écrit saint Jean, le disciple bien-aimé, en son Évangile. Nous voyons au IV, Livre des Rois, comme ils soutiennent leurs amis et s'opposent à ceux qui leur veulent du mal ; ils prennent leurs querelles, prennent l'habit et la forme de soldats, et vont à la guerre pour eux. Nous en avons de prodigieux exemples dans les Machabées.

Enfin, il faudrait ici compter tous les maux dont nous pouvons être affublés, soit au corps, suit à l'esprit, soit dans les biens temporels, naturels, moraux, soit dans le particulier, soit dans le publie, par les guerres, peste, famine ; soit par nos amis, soit par nos ennemis, pour marquer les différents secours que nous recevons des anges, et pour apprendre à tous les peuples que ce sont les aimables et puissants protecteurs à qui il faut avoir recours en tous nos besoins, de quelque nature qu'ils puissent être. À la vérité, la divine Providence nous a donné les saints pour défenseurs ; les uns pour la peste, comme saint Sébastien, saint Roch, saint Adrien ; les autres pour le mal de dents, comme saint Laurent, sainte Apolline ; ceux-ci pour le mal des yeux, comme saint Clair, sainte Luce ; d'autres pour la captivité, comme saint Léonard, saint Paulin : ainsi dans l'ordre de la Providence l'on a recours particulièrement à un saint pour une chose, et à un autre saint pour une autre ; niais dans l'ordre de la même Providence, les anges sont établis pour nous assister généralement en tous nus maux, et pour nous obtenir toutes sortes de biens. L'on ne peut mieux faire que de s'adresser à ces esprits charitables, et leur faire des dévotions particulières, ou leur en ordonner dans le public, pour apaiser la colère de Dieu, et pour en obtenir les Miséricordes.

Admirons encore ici, avant que de finir, la protection des anges dans l'exemple admirable que nous en donne l'Écriture. C'était un ange qui conduisait le peuple de Dieu par cette colonne miraculeuse dont il est parlé dans l'Exode. C'était l'un de ces esprits immortels qui donnait le mouvement à cette colonne, qui a marché devant ce peuple l'espace de quarante ans, et qui lui montrait le chemin qu'il fallait tenir au milieu des déserts, dans lesquels l'on ne remarquait aucune route que l'on pût suivre. Il la faisait aller ou arrêter, selon le besoin qu'avait ce peuple de marcher ou de se reposer. Il la rendait visible, sous la forme d'une nuée durant le jour, et durant la nuit sous celle du feu. Il l'avait rendue épaisse, large, longue, afin qu'elle pût être facilement découverte par une si grande multitude de personnes, qui, selon l'opinion du savant Pererius, tenaient environ cinq lieues de chemin. Il s'en servait pour leur faire ombre et les défendre des grandes et excessives chaleurs du soleil.

Il lui fit quitter le devant de ce peuple, pour prendre le derrière, pour se placer dans cette colonne entre les Hébreux et l'armée de Pharaon, éclairant les Hébreux, et aveuglant ces infidèles, qu'il fit périr malheureusement dans les eaux de la mer Rouge, qu'il avait séparée en un instant, pour y faire marcher à sec les troupes qui étaient à Dieu. Toute l'armée des Égyptiens, composée de deux cent cinquante mille soldats, y fut submergée sans qu'il en restât un seul pour en porter la nouvelle. Je laisse à la piété de ceux qui liront cette admirable conduite, d'en méditer à loisir tous les effets. Pour peu qu'on les remarque, on en verra de si touchants, qu'il ne sera pas possible de n'être pas entièrement convaincu que les services que les anges rendent aux hommes sont incomparables, et à en magnifier ensuite le saint nom du Seigneur, qui lui seul opère toutes ces merveilles par les ministres de sa cour céleste.

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SEPTIÈME MOTIF.
Les saints anges nous rendent de grands services pour l'éternité.


II n'y a, à proprement parler, qu'une seule affaire, qui est l'affaire des affaires, la seule grande et unique affaire, et c'est l'affaire de l'éternité. Tout ce qui ne tend pas là n'est rien, et c'est de la manière qu'il en faut penser et qu'il en faut parler.

Oh ! que les honneurs, les plaisirs et les biens de ce monde périssable sont donc à mépriser ! Oh ! Que tout ce qui passe est indigne de l'occupation d'une âme chrétienne ! En vérité, en vérité, tout le monde, et tout ce que le monde a de plus doux ou de plus affligeant, ne mérite pas que nous nous détournions un moment pour le regarder.

Que nous verrons clairement ces vérités au moment de notre mort, et que nous les verrons dans peu ; car nous serons bientôt étonnés qu'il n'y aura phis de monde pour nous ! O la folie du coeur humain de s'y arrêter !

Plût à Dieu que cette vérité de l'Écriture ne partit jamais de devant nos yeux : Le monde passe et sa convoitise (I Joan.ii, 17), et que nous entendissions une bonne fuis que tout ce qui passe ne doit point avoir de place dans nos coeurs.

L'éternité, est la seule chose qui nous duit remplir l'esprit ; et les services que l'un nous rend pour y arriver heureusement sont les grands services que nous devons considérer.

C'est ici que l'amour des anges est tout triomphant ; c'est en ce sujet qu'ils montrent bien qu'ils sont nos véritables amis, et que les secours qu'ils nous donnent sont tout à fait à estimer.

Ces bienheureux esprits s'appliquent avec un zèle incroyable à nous procurer la vie de la grâce, qui est la vie de la glorieuse éternité.

On les a vus pour ce sujet presser amoureusement des hommes apostoliques, pour aller annoncer l'Évangile aux peuples qui marchaient dans les ombres de la mort, comme il paraît en saint Paul et en saint François Xavier ; et dans cette vue ils ont bien même voulu accompagner les ouvriers divins qui travaillaient à établir la vie de l'éternité dans les âmes , comme il est rapporté de saint Martial, qui avait pour compagnons de ses fonctions apostoliques douze anges qui l'assistaient visiblement.

Combien d'âmes reçoivent le saint baptême par leurs charitables soins, qui seraient mortes dans la mort du péché originel sans leur ministère. Le P. de Loret , de la compagnie de Jésus, rapporte sur ce sujet un exemple bien remarquable.

Au mois de janvier de l'an 1634, en la ville de Vienne, en Autriche, trois âmes délivrées du purgatoire apparurent à un religieux de la même compagnie, pour le remercier de ce que par ses prières et par ses mortifications elles allaient jouir du repos éternel.

« Le jour de votre naissance, lui dirent-elles, nos bons anges nous en apportèrent la nouvelle, et nous promirent que vous seriez un jour notre libérateur, ce qui nous consola fort.

Au reste, sachez que vous êtes bien obligé à votre ange gardien, parce que sans lui vous n'eussiez pas reçu le baptême ; la sage-femme vous avait tellement serré la poitrine et la gorge que vous eussiez été suffoqué, si cet aimable guide n'eût lâché quelque peu de langes pour vous donner la liberté de respirer. »

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SEPTIÈME MOTIF
Les saints anges nous rendent de grands services pour l'éternité.


Ces aimables esprits ne se contentent pas de nous procurer cette vie bienheureuse ; mais connue des mères toutes pleines d'amour, ils ont tous les soins possibles de nous la conserver, de l'entretenir et de l'augmenter ; c'est pourquoi ils s'appliquent si amoureusement à nous faire recevoir le corps adorable de notre bon Maître, qui est la vie de nos vies, et sans lequel nous ne pouvons avoir de véritable vie.

Combien de fois ont-ils porté ce sacrement vivifiant du corps de Jésus-Christ dans les déserts, ou en d'autres lieux, pour conserver et accroître la vie des âmes à qui ils le donnaient ! Le bienheureux Stanislas, novice de la compagnie de Jésus, d'une pureté angélique et un ange de la terre, a été honoré de ces faveurs, et saint Onuphre nous fournit en sa personne un illustre témoignage de cette vérité. Ils n'oublient rien de tous les autres moyens qui peuvent nous servir pour notre établissement éternel.

L'oraison est un des plus assurés et des plus utiles ; c'est par leur ministère que nos prières sont présentées devant le rôtie de la divine majesté, et entre tous les exercices de la vie spirituelle, il n'y en a point où ils nous soient plus présents pour nous y secourir. La mortification est la sur germaine de l'oraison ; elles doivent être toujours ensemble, et ne se pas séparer. Que n'ont pas fait ces saints esprits, et que ne font-ils pas continuellement pour nous mettre solidement dans la pratique de cette vertu, qui est tellement nécessaire que sans elle on ne peut rien attendre d'une âme ; car il est assuré que pour être véritablement Chrétien, il faut être véritablement mortifié. Ils ont paru plusieurs fois visiblement pour en faire de saintes leçons, et ils en ont donné des instructions dignes de leurs lumières. Ils sont aussi saintement occupés à nous inspirer l'amour de toutes les autres vertus, et particulièrement l'amour de la pureté virginale ; car elle nous rend semblables à eux, elle nous fait leurs frères, dit saint Cyprien, elle nous fait entrer plus intimement dans leur sainte amitié.

Que ne font-ils pas pour la défendre 1 ils donnent des combats, ils se travestissent, ils font mourir ceux qui l'attaquent, ils rendent invisibles les personnes qui la possèdent, pour les délivrer du péril ; ils changent tout en la nature, pour conserver une vertu qui, élevant l'homme au-dessus de l'homme, lui fait mener eu terre une vie toute céleste. Mais enfin, leurs grands soins vont à donner de l'amour pour l'aimable Jésus et l'aimable Marie. Comme ils savent que l'amour de ces sacrées personnes est l'éme de toutes les vertus, ils s'attachent fortement eut à le bien placer dans les coeurs.

Saint Dominique a été l'un des plus fervents amants de Jésus et de Marie qui fut jamais, aussi était-il le bien-aimé des anges. Il en recevait toutes sortes de secours durant ses longues veilles de nuit, qui le tenaient attaché au pied des saints autels pour y répandre son coeur, et soupirer à l'aise en la présence de son bon Maître, au très-saint Sacrement de l'autel, y invoquant avec larmes la protection de la très-sacrée Vierge.

Quelque las qu'il pût être quand il allait par le chemin, il ne se lassait jamais de veiller les nuits en prières, et il tâchait de faire sun possible à ce que ce fût devant l'adorable eucharistie. Les anges, ravis de cet amour infatigable, se mettaient de la partie. Ces esprits du ciel prenaient plaisir de se joindre à cet homme céleste. On les voyait venir avec des flambeaux, le prendre à la chambre où il s'était retiré, ouvrir les portes de la maison, et ensuite de l'église où ils le conduisaient ; et puis, quand il était temps, le reconduire en la même manière. Les domestiques d'un évêque, chez qui il était logé, s'étant aperçus de cette merveille, ils le témoignèrent à leur prélat, qui, ayant épié le saint homme vers le temps que cette merveille arrivait, eut la consolation d'en être le spectateur, et eut lieu d'admirer la bonté des esprits célestes envers les hommes.

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SEPTIÈME MOTIF
Les saints anges nous rendent de grands services pour l'éternité.


Mais parce qu'il est nécessaire, pour la pratique de la vertu, d'avoir l'esprit éclairé et la volonté touchée, ils ne manquent pas de donner des lumières à l'entendement, et de pieux mouvements au coeur, éclairant l'entendement quelquefois, et touchant la volonté par la manifestation de quelques vérités cachées sous des similitudes sensibles ; mettant dans l'imagination quantité de saintes espèces qui produisent de bonnes pensées ; agissant sur les sens extérieurs et intérieurs ; remuant les esprits et les humeurs de nos corps, et excitant les passions dans l'appétit sensitif. Ils révèlent les plus divins mystères de la religion. C'est par eux que la !ui ancienne a été donnée, et les plus grandes vérités de la nouvelle manifestées. Toute l'ancienne loi est pleine de révélations faites par les saints anges ; et dans la nouvelle ils ont annoncé à la glorieuse Mère de Dieu le mystère adorable de l'Incarnation, aux pasteurs la naissance du Fils de Dieu, à saint Joseph la Conception du Verbe incréé dans les pures entrailles de sa virginale épouse, et le lieu où il devait mener le saint Enfant pour le délivrer de la persécution d'Hérode ; aux Maries, la résurrection de notre Sauveur ; aux disciples, sa venue redoutable au dernier jour du jugement.

Ils pensent de plus, et n'oublient rien pour nous préserver du péché, et pour nous en délivrer quand nous y sommes tombés ; tantôt par des vues puissantes du paradis, ou de l'enfer, ou de l'éternité ; tantôt par la considération des effets funestes qui suivent le crime ; quelquefois par de fortes pensées de la mort, de la brièveté de la vie ; d'autres fois par les exemples des saints, ou par la punition des pécheurs.

Ces lumières, qui quelquefois nous ouvrent subitement les yeux de l'âme aux plus grandes vérités, ces mouvements inopinés qui nous surprennent lorsque nous y pensons le moins, et qui nous touchent si efficacement, nous arrivent par le ministère des bons anges. Il y a des moments heureux où l'on se trouve le coeur étrangement pressé d'être à Dieu, sans cependant en savoir, la cause, et même au milieu d'une récréation, d'un divertissement, d'un festin, en de certaines rencontres, dans le temps même que l'on est résolu de se laisser aller au crime.

Ce sont les anges qui font ces grands coups de salut, si l'on en veut faire bon usage ; nous obtenant de la Miséricorde de Dieu de fortes grâces, et faisant de leur part des merveilles dans nos sens intérieurs et extérieurs ; réprimant nos passions, éloignant les empêchements à l'usage de la grâce, terrassant les démons, et nous facilitant tous les moyens propres pour nous rendre fidèles aux attraits de l'esprit de Dieu. Ils nous découvrent les grandes et petites fautes ; ils font voir les imperfections ; ils manifestent les oppositions les plus cachées que nous avons à l'esprit de la grâce ; ils nous portent à la pénitence, à faire une bonne confession, à satisfaire à la justice divine ; et souvent ils ont pris des corps pour paraître visiblement, et par ce moyen pouvoir entretenir les hommes d'une manière plus sensible de l'affaire de leur salut.

Enfin, ils nous animent et nous donnent courage dans les choses difficiles ; ils nous consolent dans les travaux et dans les souffrances ; ils nous soutiennent pour nous faire persévérer dans la vertu ; ils nous obtiennent de la force dans les peines d'esprit, et parmi les scrupules ; ils nous conduisent dans les voies les plus obscures ; ils relèvent nos esprits abattus ; ils donnent la joie et procurent cette paix qui surpasse tout sentiment, mettant le fond de l'âme, parmi même tous les orages et toutes les tempêtes qui s'élèvent contre son gré dans la partie inférieure, dans une tranquillité que rien ne peut troubler. C'est le propre de ces esprits de donner de la joie et de la paix : aussi voyons-nous que saint Raphaël saluant le jeune Tobie, lui désire une joie continuelle, et en le quittant il lui souhaite la paix. Il ne tient pas aux saints anges qu'elle ne règne dans l'intime de nos âmes, mais l'attache aux choses créées nous en empêche. Pour être toujours dans la paix, il faut toujours être à Dieu seul.

Source : Livres-mystiques.com

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HUITIÈME MOTIF

La protection des saints anges contre les démons, particulièrement au sujet de leurs différentes tentations, dont il est ici traité.


« Toute notre vie, dit !e dévot saint Bernard, n'est qu'une tentation ; et il avait pris cette doctrine de l'Écriture qui nous enseigne la même vérité. (Job vii, 1.1) Tentation au dehors, tentation an dedans. Tentation de la part des créatures, nos semblables, tentation du côté de nous-mêmes.

C'est une chose étrange, que nous nous soyons à nous-mêmes de dangereux ennemis ; que nous soyons obligés de nous tenir sur nos gardes, et de nous défier de nous-mêmes, puisque notre perte vient de nous, qui souvent travaillons de toutes nos forces à notre ruine.

Mais nous avons encore d'autres combats à donner contre des ennemis puissants en leur force, cruels en leur rage, redoutables en leurs ruses, innombrables en leur multitude, infatigables en leur poursuite.

Ajoutez à cela que ce sont de purs esprits, qui frappent sans être vus, qui entrent partout, qui en bas, quoiqu'invisibles, voient tout ce que nous faisons, et qui combattent avec des personnes très-faibles, lesquelles marchent ait milieu d'une sombre nuit, dans des chemins tout glissants, où l'on ne peut presque se soutenir, et qui sont environnés de tous côtés de précipices effroyables, qui sont suivis de malheurs qui ne finiront jamais, et qui sont extrêmes dans leur grandeur.

Oh ! Que si les hommes méditaient bien ces grandes vérités, s'ils donnaient un peu de lieu à la lumière surnaturelle, qu'ils changeraient bien de vie !

Ce serait pour lors assurément qu'ils serviraient le Seigneur avec crainte, et que leur chair serait transpercée de la frayeur des maux épouvantables où nous sommes continuellement exposés, et à qui, hélas ! nous ne pensons guère.

Obi qui que vous soyez, qui lisez ces choses, ne les lisez pas sans y faire de grandes attentions !

es combats que vous allez voir font une guerre qui ne regarde pas seulement le royaume où vous vivez, et les personnes que vous aimez ; c'est à vous-même qu'elle est déclarée.

C'est vous que ces ennemis furieux attaquent.

C'est avec eux qu'il vous faut combattre ; c'est de leur force et de leur ruse que vous, qui n'êtes qu'une pure faiblesse et sans lumière, devez triompher : ou il faut que vous soyez damné pour un jamais.

Répétez ces mots effroyables : damné pour un jamais, damné pour un jamais. Mais en bonne vérité, savons-nous bien ce que nous disons quand nous parlons de la sorte ? et si nous le savons, pourquoi vivre comme des gens qui n'en ont jamais entendu parler ?

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HUITIÈME MOTIF
La protection des saints anges contre les démons, particulièrement au sujet de leurs différentes tentations, dont il est ici traité.


Mettons-nous donc en la présence de la divine Majesté ; et après un désaveu de coeur, pour l'amour de Dieu seul, de tous nos péchés, rentrons en notre intérieur. Après avoir calmé toutes les passions, considérons, dans la tranquillité de notre âme, que les démons sont nos ennemis enragés, qui ont tous conspiré de nous perdre éternellement : car ils sont si cruels dans leur rage, qu'ils ne s'attachent pas seulement, comme les ennemis de la terre, à nous ôter une vie du corps, qu'il faut tôt ou tard perdre, ou à nous ravir nos biens, notre honneur, nos amis : mais ils en veulent à notre âme pour la priver d'un empire éternel, pour lui enlever une joie et un honneur achevé de tout point, et pour l'engager dans les tourments de l'âme où l'oeil de l'homme n'a jamais vus, que l'oreille n'a jamais entendus, et que l'esprit ne s'est jamais pu figurer : et cela pour une éternité, pour nous faire souffrir ces tourments inconcevables, dans des rages et désespoirs continuels, autant que Dieu sera Dieu.

C'est pourquoi dans l'Écriture, pour nous en donner quelque petite idée, ils sont appelés loups, lions et dragons, leur cruauté ne pouvant jamais être assez bien expliquée.

Cette rage est accompagnée d'une telle puissance, que nous lisons au chapitre XLI de Job (V, 24), qu'il n'y a point de force en la terre qui lui soit comparable, et que le diable ne craint personne. Tous les hommes unis ensemble ne pourraient lui résister sans un secours particulier du ciel ; et les millions de soldats rangés en bataille ne seraient à cet esprit que comme un peu de paille que le vent emporte.

Aussi ces anges de ténèbres sont-ils appelés, dans l'Écriture, les Puissances ; ils y sont nommés les princes et les gouverneurs de ce monde corrompu, la plupart des hommes s'étant assujettis par le péché à leur détestable tyrannie.

Il faut ajouter à leur rage et à leur force une infinité de ruses si subtiles et si méchantes que les plus sages en ont été trompés, et les plus éclairés en sont tombés dans l'aveu ; et pleurent. C'est pourquoi l'Apôtre appelle le diable celui qui tente (Thess 5) ; et le nom que lui donne l'Évangile est celui de Tentateur. (Matth. IV, 3)

Il est encore nommé dans l'Écriture, tantôt dragon et serpent, tantôt chasseur ; menteur, et le père du mensonge, un esprit d'erreur et de vertige. Le serpent, dont il avait pris la figure, est le plus rusé des animaux, comme nous lisons dans la Genèse ; et ayant trompé nos premiers parents par finesse, il a continué dans la suite de tous les siècles à tenter les hommes par cette voie, voyant que c'est le moyen le plus propre pour en venir à bout, et pour mettre à exécution ses plus cruels desseins.

La durée des temps ne lui sert qu'à le rendre plus habile dans ses fourberies, et delà vient que les dernières hérésies sont ordinairement les plus subtiles. Les tentations dont il se sert deviennent tous les jours de plus en plus dangereuses, et c'est ce qui nous doit bien donner lieu de trembler, puisque nous devenons plus faibles et nos ennemis plus redoutables. «Comment, lui disait un jour le grand Pacôme, peux-tu avancer les choses que tu me soutiens devoir arriver à mes religieux ? Ne sais-tu pas bien qu'il n'y a que Dieu seul qui connaisse le futur, ou ceux à qui il lui plait de le révéler ? - Il est vrai ; répartit ce démon, je ne le sais pas ; mais la grande expérience que j'ai des choses m'en donne des conjectures si fortes, que souvent je les prévois avec facilité auparavant qu'elles soient arrivées. »

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La protection des saints anges contre les démons, particulièrement au sujet de leurs différentes tentations, dont il est ici traité.


C'est donc un ennemi que les hommes ont dès le commencement du monde, et qui, depuis six ou sept mille ans s'est exercé jour et nuit sans aucun relâche à leur dresser des embûches en toutes choses. Saint Antoine vit un jour le monde plein de pièges, les airs, la terre, les mers et tout le reste des eaux.

Il y a des pièges tendus pour la perte éternelle des âmes, dans les déserts et solitudes, au milieu des villes et assemblées, dans les palais et châteaux , dans les plus petites cabanes, dans les honneurs et les bassesses, dans les plaisirs et les souffrances, dans les richesses et la pauvreté, dans les cloîtres et dans le monde, dans le boire, le manger, les veilles , le dormir, dans les exercices les plus saints.

Cet ennemi a des traits et des flèches tout prêts à décocher en toutes sortes de lieux, et sur toutes sortes de personnes. Il glisse la médisance dans les entretiens, des pensées sales dans les conversations entre personnes de différent sexe ; quand l'on nous dit quelque chose (lui nous fâche, à même temps il ne manque pas de nous porter à la colère ou à la vengeance.

Il se met eu toutes manières, il prend toutes sortes de figures. Quelquefois, comme le remarque saint Augustin, il prendra la forme d'un loup, et d'autres fois celle d'agneau : en de certaines occasions, il vient nous battre au milieu des ténèbres, et en d'autres, il nous attaque en plein midi, Il y a un démon dans l'Écriture appelé le démon du midi. (Psal. xc, 6.)

Il s'accommode merveilleusement bien à nos humeurs, et dès notre enfance il étudie nos inclinations, il prend garde au penchant de notre nature, à ce qui domine le plus en nous ; et c'est là qu'il dresse particulièrement sa grande batterie, comme un général d'armée, bien expérimenté au fait de la guerre, qui attaque une ville par l'endroit le moins soutenable.

Il nous prend par notre faiblesse, il fait naître mille occasions de lier des amitiés à ceux qui sont portés à l'amour ; il portera à l'impureté et aux plaisirs de la vie les personnes qui ont le sang chaud ; les atrabilaires , à la vengeance ; les mélancoliques, à la tristesse, à l'abattement de courage, au désespoir ; les colères, aux querelles ; les flegmatiques, à la paresse ; les timides, à l'avarice ; les naturels élevés, à l'ambition des charges et des honneurs.

Il a dans ses pièges des amorces pour y prendre toutes sortes de personnes, les donnant selon l'inclination d'un chacun , et selon l'honneur qu'il aperçoit dominer davantage.

Pour y réussir mieux, il ne fait voir que ce qui est agréable dans les honneurs ou les plaisirs, y cachant subtilement le mal qui s'y rencontre, comme le pêcheur son hameçon dans la nourriture qu'il prépare aux poissons. Il empêche que les voluptueux ne pensent aux infâmes maladies, au déshonneur, à la dissipation des bien,, qui suivent l'impureté.

II fait de même à l'égard de tous les autres vices ; il ne remplit l'imagination (lue de ce qui plaît à l'humeur, et détourne la vue du malheur éternel, qui est le grand mal, et le souverain et unique mal, qui est caché dans ce bien apparent et trompeur.

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La protection des saints anges contre les démons, particulièrement au sujet de leurs différentes tentations, dont il est ici traité.


S'il remarque ne rien gagner par une ten­tation, parce que quelquefois l'âme, avec le secours de la grâce , y veille extraordinairement, il l'attaque par plusieurs. Il imite les tyrans qui, voulant pervertir les Chrétiens, les faire renoncer à leur sainte foi, se servaient de toutes sortes de moyens pour réussir dans leur entreprise ; tantôt leur proposant de belles alliances, de riches partis, la douceur des plaisirs de la vie ; tantôt de glorieuses charges et une fortune élevée.

Et quand ces généreux martyrs se rendaient imprenables à tout ce qui pouvait agréer aux sens, ils tâchaient de les surmonter par la peur des tourments et tout ce qu'il y a de plus horrible en ce monde. Ainsi le démon fait la guerre aux hommes par tout ce qui peut charmer les sens ou satisfaire à l'esprit ; et lorsqu'il ne gagne rien par cette voie, il prend celle des peines, soit extérieures, soit intérieures.

Il se sert de maladies, de pertes de biens, de réputation , de délaissement de nos amis, du mauvais traitement que l'on nous fait, des contradictions que nous avons, de tristesses, d'ennuis, de nos mauvaises humeurs, d'angoisses intérieures, de dégoûts, de scrupules, et d'autres peines très grandes qu'il nous fait porter à l'égard de Dieu et des hommes.

Une de ses grandes occupations est de bien prendre son temps ; ainsi il tentera de l'impureté dans le temps où l'on y sera plus porté ; et aussitôt qu'il remarquera quelque émotion violente dans les sens, dans une occasion où le temps, le lieu ou la personne y donneront plus de facilité, en quelque rencontre où il y aura plus de peine à s'en défendre, comme, par exemple, lorsqu'une fille destituée de tout secours voit sa pudicité combattue par des offres qu'on lui fait de la mettre à son aise ; ou bien il portera au péché quand l'on est moins sur ses gardes, dans un lieu de campagne où l'on a moins de secours spirituels, le jour que l'on n'aura pas fait l'oraison, on bien que l'on se sera relâché de ses autres exercices spirituels ; dans le temps de la tiédeur, de l'abattement, de l'inquiétude, du découragement ; lorsqu'il y a quelque temps que l'on ne s'est pas approche de la confession et de la communion, ou bien dans l'état de privation des goûts et consolations sensibles.

Quelquefois ces malheureux esprits feignent de se retirer, comme ces généraux d'armées qui lèvent le siège de devant une ville pour retourner sur leurs pas et la prendre lorsqu'on y pense le moins. Ils dissimuleront longtemps pour mieux faire leur coup. Par exemple, vous verrez des personnes de différent sexe, soit mariées ou non, qui lieront de fortes amitiés n'ayant aucune intention mauvaise, et il se passera quelquefois des années entières sans que les uns ni les autres pensent au mal : les démons ne les tentent pas, parce que comme ce sont des personnes qui craignent Dieu, elles auraient de la peine de leur amitié si elles en remarquaient le danger.

Mais quand ils voient les coeurs bien pris, et la familiarité bien établie et sans crainte, pour lors ils font leurs efforts, et souvent avec des succès qui ne sont que trop funestes. Ainsi ils laisseront engager dans le jeu, dans les divertissements, dans les belles compagnies, dans la lecture des romans, dans la bonne chère et choses semblables, comme le bal ou les promenades un peu libres ; et en tout cela ils travailleront afin que les âmes ne s'aperçoivent pas que l'esprit de dévotion se ralentisse en elles : ils empêcheront même plusieurs fautes qu'on y pourrait commettre, afin que ces gens y étant fortement engagés ne puissent que difficilement s'en déprendre, ce qu'ils pourraient faire avec facilité dans le commencement : et étant ainsi pris, ils tentent avec force et leur font ressentir, mais trop tard, le danger où ils se sont exposés sans l'avoir reconnu.

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La protection des saints anges contre les démons, particulièrement au sujet de leurs différentes tentations, dont il est ici traité.


Ils amusent par une fausse paix plusieurs qui sont dans le vice ou dans l'erreur, leur faisant faire quantité d'aumônes, de mortifications, de prières et oeuvres semblables, leur procurant de belles lumières, des consolations sensibles, une tranquillité de conscience apparente.

Ils trompent de la sorte plusieurs personnes qui sont dans l'hérésie, et qui y demeurent prises par ces belles apparences de vertu, qui servent même aux démons pour y attirer ceux qui en étaient bien éloignés?

C'est pourquoi les hérésies qui se masquent de la piété sont bien plus dangereuses que celles que le pur libertinage introduit.

J'ai connu un serviteur de Dieu, qui étant tourmenté par de fâcheuses tentations, et en même temps fort porté à embrasser une opinion hérétique, dès lors qu'il délibérait en quelque façon de prendre cette opinion, toutes ses tentations le quittaient.

Ces esprits d'enfer se servant de cette ruse pour lui persuader qu'il pouvait en bonne conscience suivre ce sentiment.

Souvent il arrive qu'ils usent de cette adresse pour ôter les remords de conscience de ceux qui quittent la religion catholique, faisant qu'ils ne les sentent presque plus, et les portant à la pratique de quantité d'actions fort vertueuses en apparence.

Ils s'en servent encore à l'égard de certaines âmes qui, ayant peur de leur perte, à raison de quelque péché mortel où elles sont engagées, tâchent d'apaiser leur conscience par de bonnes oeuvres, et de leur ôter ainsi, s'ils peuvent, la juste crainte de leur damnation.

Ces malheureux esprits étudient, autant qu'ils peuvent, les desseins de Dieu sur une âme, pour lui donner le change dans les voies de la grâce, la tirant de celle où elle est appelée.

Ils feront entrer dans le cloître celui qui est appelé à servir l'Eglise dans le monde, et ils arrêteront celui qui est appelé au cloître, à demeurer prêtre vivant avec les séculiers.

S'ils remarquent une grâce étendue dans une personne, et une grande vocation pour travailler en plusieurs lieux pour le bien des âmes, ils tacheront de l'arrêter à quelque cure, quelque prébende, ou autre bénéfice qui demande résidence.

Le saint homme Avila, bien éclairé de cette vérité, ne voulut jamais consentir aux propositions que lui fit un grand prélat pour l'arrêter dans son diocèse ; l'événement a bien fait voir que la gloire de Dieu y était intéressée. Ce fut la cause qui pressa plusieurs grands personnages de la Compagnie de Jésus, comme il est rapporté dans leur histoire, de résister aux puissantes poursuites que l'empereur leur faisait de prendre des évêchés, outre la raison particulière qu'ils en ont d'autre part ; parce que, disaient-ils ; il faut, disait feu M. Vincent (8) à un ecclésiastique de grande piété, qui quittait une cure que son oncle voulait lui donner, pour entrer dans la congrégation de la Mission , il faut, dis-je, être curé du monde.

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II y en a d'autres dont la grâce n'est pas si générale, qu'ils porteront à embrasser trop d'emplois, et les épuisant, les rendent inhabiles à des onctions plus resserrées que Dieu demande d'eux. Il y a des directeurs qui ont grâce pour les âmes qui commencent dans les voies de la vertu ; il y en a qui ont grâce pour celles qui sont avancées, il y en a qui ont des talents admirables pour celles qui sont dans les voies les plus parfaites.

L'on a remarqué dans notre siècle, qu'un des plus grands serviteurs de Dien qui y ait
paru avait une grâce prodigieuse pour les âmes les plus parfaites, et très peu ou presque point pour la conversion des pécheurs.

II se rencontre aussi de saints personnages qui ont des bénédictions incroyables pour tirer les âmes du péché, mais qui en ont peu pour les conduire à une éminente sainteté. C'est une chose rare que d'en trouver qui font que la grâce s'étende sur toutes sortes d'états.

L'occupation des démons est d'appliquer les directeurs hors de leurs grâces, et de leur faire entreprendre ou trop ou trop peu, dans le soin les âmes que Dieu leur adresse.

Un grand homme de notre temps, assez connu par plusieurs tomes de Méditations qu'il a données au public, disait à une personne qui lui demandait avis : « Je n'entends rien dans cette voie. »

Et un autre religieux de cette même congrégation répondit à une personne qui lui demandait ses sentiments sur son état : « Je n'ai de lumières que jusque-là.»

C'étaient des âmes véritablement en Dieu, qui, malgré la haute estime où elles étaient, ne rougissaient pas d'avouer qu'il y avait certains états dans la vie spirituelle où elles n'avaient pas d'entrées pour y conduire les autres.

Ces esprits artificieux inspirent la solitude à ceux que la grâce mène aux emplois extérieurs pour le prochain, et donnent de l'inclination pour la vie couversante à ceux qu'elle attire à la retraite.

Oh ! combien, écrit dans une de ses épîtres le saint homme Avila, que nous avons déjà cité, combien y a-t-il de personnes qui prennent les ordres sacrés, et s'insèrent dans le sacerdoce par les instigations des diables, qui voyant bien leurs défauts et leurs inclinations vicieuses, savent assez les profanations et sacrilèges qui leur arriveront, lorsque ces prêtres seront obligés de célébrer presque tous les jours le saint sacrifice de la messe et plusieurs de ces gens-là se seraient sauvés dans le mariage.

Ils tentent les pères, mères et parents de l'amour du bien ou de l'honneur, pour, dans ces vues, obliger leurs enfants à prendre des états où Dieu ne les appelle pas : ainsi on les fera entrer dans l'état ecclésiastique, ou dans un cloître, pour le soulagement de la famille, ou pour avoir de l'honneur ; par ces mêmes motifs on les pressera d'accepter une charge de judicature, quoiqu'ils n'aient pas, ou la science requise, ou l'application nécessaire pour s'acquitter dignement des devoirs d'un bon juge, d'un bon avocat, ou des obligations d'une autre charge qu'on leur mettra entre les mains. La plupart des gens font toute autre chose qu'ifs ne devraient faire, par les tromperies de ces méchants esprits.

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S'ils ne peuvent pas nous détourner des voies de la grâce, ils s'y mêlent, nous y faisant faire les choses d'une autre manière que Dieu ne veut pas. Dieu demande d'une âme les jeûnes, les veilles, l'exercice de la sainte oraison : ils feront trop jeûner, trop veiller, trop parler.

C'est, dit le pieux Irénée, une tentation ordinaire à ceux qui commencent de servir Dieu, et qui se rendent souvent par excès inhabiles à ce qu'ils devraient ou pourraient faire dans la suite du temps. Ils font en sorte que l'on ne s'aperçoit pas du mal que l'on se fait à l'esprit et au corps, afin de ruiner l'un et l'autre avec plus de loisir, sous prétexte que l'on n'est pas incommodé de ces pratiques.

Dieu demande la perfection : ils y poussent avec un empressement naturel, qui ne vient que d'amour-propre. Dieu veut que nous ayons regret de nos fautes : ils y mêleront l'inquiétude, le découragement, le chagrin et le dépit. Dieu demande que nous travaillions à notre sanctification, avec le secours de sa grâce - ils n'oublieront rien pour nous mettre dans l'impatience, pour nous décourager, nous faisant voir, par les fautes réitérées que nous commettons, que c'est une chose qui nous est comme impossible.

Ils feront tous leurs efforts pour nous faire aller devant la grâce, ou après, nous faisant faire les choses hors les temps que Dieu a ordonnés. Il faut faire le bien, et faire celui que Dieu veut de nous, en la manière qu'il le veut, dans le temps qu'il a ordonné.

Saint Philippe de Néry assurément était appelé au sacerdoce ; mais l'ordre de Dieu sur lui était qu'il y entrât dans un âge déjà assez avancé : jamais aussi il ne se voulut rendre aux prières qu'on lui fit de prendre les ordres sacrés auparavant ce temps-la.

L'adorable Jésus était venu au monde pour y immoler sa divine vie pour le salut du monde ; il s'enfuit et se cache jusqu'à ce que le temps prescrit par son Père éternel soit arrivé. Il a mis les temps et les moments en sa puissance, dit ce débonnaire Sauveur : ce n'est donc pas à nous de le prévenir ou de reculer quand il est arrivé. Cet aimable Maître devait mourir ; mais il fallait mourir dans le temps que son Père éternel avait ordonné. Le silence est une vertu, cependant saint François le reprit en l'un de ses religieux ; il y avait de l'excès.

Dieu demande des âmes l'exercice de la sainte oraison ; les démons arrêteront à l'oraison de discours, ou à la méditation, celles qui ont attrait de l'Esprit divin pour la contemplation ; ils en élèveront à la contemplation d'autres qui doivent encore marcher par la voie du discours.

Ils feront passer de la contemplation active à la passive les âmes que l'Esprit de Dieu n'y introduit pas ; celles qui y sont introduites, ils leur en donneront et feront donner de la peur. Ils donneront des consolations sensibles pour tirer de la pure foi ou pour débiliter les forces du corps, ils occuperont trop l'imagination et l'esprit, et tâcheront de gâter le cerveau.

Ils se transfigureront en anges de lumière par de fausses visions, révélations, paroles intérieures ; et leurs ruses sont si artificieuses, qu'ils feront prendre pour des vues purement intellectuelles leur opération, qui est quelquefois si subtile, qu'en apparence il semble que les sens extérieurs et intérieurs n'y aient aucune part et que ce suit une opération surnaturelle et par suite de l'Esprit de Dieu, afin que l'on s'y fie, et qu'on tombe plus fortement dans l'illusion.

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Dieu veut que l'on se confesse : ils feront approcher de ce sacrement par amour-propre pour être au plus tôt soulagé de ses fautes, non pas tant par amour de Dieu et mouvement de la grâce que par amour de soi-même, parce que la superbe a de la peine de se voir en cet état humiliant ; aussi ces personnes qui s'en approchent de la sorte retombent encore plus lourdement : l'on peut se confesser tous les jours, et plusieurs fois par jour, ce que quelques saints ont fait, mais il faut le faire comme eux.

Dieu demande que l'on communie : les démons empêcheront la fréquentation de ce sacrement d'amour ou ils en feront approcher trop souvent des âmes qui n'y ont pas les dispositions nécessaires, et quelquefois même qui y sont attirées par un mouvement secret de leur amour-propre, quoiqu'elles ne !a voient pas. Un écolier, un régent, un prédicateur, un juge, un évêque, doivent faire l'exercice de leurs charges, et vaquer aux obligations de leur état : les démons, sous prétexte de retraite, de dégagement du monde, de l'application à la prière, les feront laisser leur étude, le soin des procès.

L'attention à leur diocèse ; et d'autre part, sous prétexte d'études, d'affaires, des grands soins que demande l'épiscopat, ils les occuperont tout au dehors ; et le prélat, le juge, le prédicateur ne feront qu'étudier, que parler d'affaires , que converser avec les hommes, sans donner presque aucun temps à l'oraison et la conversation avec Dieu.
O mon Dieu à combien de misères le coeur humain n'est-il pas réduit par les ruses de ces ministres de l'enfer, même dans les voies les plus spirituelles !

Le vénérable P. Jean de la Croix, personnage d'une admirable sainteté, nous enseigne qu'il se rencontre dans ceux mêmes qui tendent à la perfection, une secrète satisfaction de leurs bonnes oeuvres, une envie de faire leçon de la vie spirituelle, une démangeaison d'en parler. Les diables, dit ce grand maître du chemin de la perfection, les portent à faire quantité de bonnes oeuvres par amour-propre.

Quelquefois ils font paraître leur dévotion par des signes extérieurs, comme gestes, soupirs, et parlent facilement de leurs vertus, ayant ce­pendant de la peine jusque dans le confessionnal à déclarer nettement leurs péchés. En de certains temps, ils tiennent peu de compte de leurs fautes, et en d'autres, ils s'en attristent avec excès. Ils ont de la peine à louer les autres, et sont bien aises d'être loués. Ils ne se contentent jamais des dons et des grâces de Dieu, de conseils, d'avis, de livres : ils se chargent de pièces curieuses de dévotion. Quand ils n'ont pas de dévotion sensible, ils s'en fâchent contre eux et contre les autres.

Ils s'irritent contre les vices d'autrui d'un zèle inquiet, et les reprennent dans ce zèle. Ils voudraient être saints en un jour, et ont des désirs si naturels et si imparfaits de la perfection, que plus ils font de bons propos et plus ils tombent. Ils tâchent de se procurer du goût dans leurs exercices, s'emportent dans des excès d'austérité qu'ils cèlent quelquefois à leurs directeurs ; ils contesteront avec leurs pères spirituels pour les faire entrer dans leur sentiment .Ils se relâchent et s'affligent quand on les contredit, et croient que tout ne va pas bien lorsqu'on les tire de leurs pratiques. Ils pensent qu'on ne comprend pas leurs voies, lorsqu'on résiste à leurs pensées. Ils voudraient que Dieu fît leur volonté : d'où vient qu'ils pensent que ce qui n'est pas à leur goût n'est pas la volonté de Dieu. Ils ont de l'envie du bien spirituel de leur prochain, et supportent avec peine de s'en voir devancés dans les voies de l'esprit ; enfin leur goût n'est pas pour la croix et la pure mortification, l'abnégation de soi-même et l'entier anéantissement. (...)

Source : Livres-mystiques.com

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Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon

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HUITIÈME MOTIF

La protection des saints anges contre les démons, particulièrement au sujet de leurs différentes tentations, dont il est ici traité.


Ce n'est pas que, dans les peines, les diables ne s'y mêlent, invitant quelquefois à désirer des croix, prévoyant bien que certaines âmes n'en feront pas bon usage ; ou les poussant à s'en procurer, ce qui n'arrivant pas par l'ordre de Dieu, il est facile d'y succomber, ou leur donnant lieu d'augmenter celles qui viennent de la divine Providence.

Par exemple, Dieu enverra quelques peines d'esprit, qu'il faut porter avec patience et résignation ; ils porteront les personnes qui les souffrent à y rêver, à faire trop de réflexion, et par suite à les accroître par elles-mêmes.

Comme ils cachent le mal qui se rencontre dans les plaisirs illicites, ils ôtent la vue du bien qui est renfermé dans les peines ; ils n'en font voir que ce qui peut faire souffrir, dans le dessein de porter à l'impatience, à l'ennui, au désespoir, aux murmures contre la divine conduite.

Ils travaillent puissamment pour faire entrer les âmes dans le découragement, leur faisant voir leurs maux sans remèdes, ne leur faisant envisager que la vie présente, et les poussant à bout.

Ils donnent même de pénibles tentations à l'égard de Dieu, par des peines contre la foi, par des pensées que l'on est réprouvé, par, des doutes du consentement au péché ; brouillant l'imagination et laissant l'esprit inquiet, parce que l'on ne sait si l'on a consenti à la tentation ou non ; donnant des scrupules au sujet des confessions que l'on s'imagine n'avoir jamais bien faites , faisant réitérer des confessions générales mal à propos, et souvent les confessions ordinaires, par la peur que l'on a de n'avoir pas tout dit ou de s'être mal expliqué ; tenant le coeur dans l'angoisse , car, comme ce sont les esprits hors de toute espérance, hors de tout ordre, et toujours dans des inquiétudes inexplicables, les effets qu'ils produisent sont convenables à leur malheureux état.

Ils causent partout où ils sont le trouble, le découragement, la tristesse et le désordre, et ils ne peuvent rendre les hommes compagnons de leur misère en l'autre vie, au moins ils tâchent de les y faire participer par la vie présente.

Dans les contradictions extérieures, ils suscitent nos proches, nos amis, des personnes que nous avons obligées, connue il se voit en la femme de Job, pour nous irriter, nous représentant dans nation leurs ingratitudes et leurs injustices. (...)

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Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon

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HUITIÈME MOTIF

La protection des saints anges contre les démons, particulièrement au sujet de leurs différentes tentations, dont il est ici traité.


Quelquefois, Dieu le permettant ainsi , ils s'emparent de l'imagination des gens de bien, même d'une telle façon qu'ils leur font voir les choses tout d'une autre manière qu'elles ne sont, rendant inutile parce moyen tout ce que l'on peut dire et faire au contraire.

Ce saint homme ; !e P. Jean de la Croix , fut empoisonné par les religieux de son ordre, et étrangement maltraité : on lui ôta même l'habit de religieux comme à un incorrigible.

L'on s'étonne qu'un si grand serviteur de Dieu ait été traité de la sorte par des gens de bien ; mais il n'en faut pas être surpris : Dieu ayant dessein d'en faire un homme de souffrance, il permit au diable de l'exercer cruellement ; et pour ce sujet ces esprits d'artifice ne le faisaient voir aux religieux qui le tourmentaient que comme une personne désobéissante et nullement soumise ; et ces pensées ne manquèrent pas d'apparence, car, dans un chapitre que l'on avait tenu dans l'ordre, plusieurs braves religieux, supérieurs en charges et gens de doctrine, et considérables par leurs qualités, avaient ordonné que le P. Jean de la Croix ne se mêlerait plus dans les affaires qu'il avait commencées.

Ainsi on ne le regardait que comme rebelle. L'on ne manquait pas de dire que ses desseins, quelque bons qu'ils fussent, étaient à rejeter, puisqu'on lui faisait défense d'y plus penser ; qu'au reste c'était une personne sans conduite, qui n'était propre qu'à faire grand bruit et bien brouiller, dans l'ordre du Carmel, par son zèle indiscret et emporté.

Tout ce que l'on alléguait au contraire n'était nullement considéré, Mais cette vérité est toute sensible en la dernière persécution qu'il endura à la mort, par le prieur de la maison où il était malade.

Ce prieur, quoique religieux réformé, et dans le commencement de l'une des plus saintes réformes qui ait jamais été, dans un temps où les prémices du plus pur esprit dg ce saint ordre étaient communiquées en abondance, interprétait toutes les actions de l'homme de Dieu d'une étrange manière, ce qui lui donnait lieu de l'exercer puissamment.

C'est une chose étonnante que son provincial, passant par ce monastère, fit ce qu'il put, et par son autorité et par ses raisons, pour adoucir l'esprit de ce prieur ; mais tout cela en vain : le démon, qui était dans son imagination, ne la tenait remplie que de certaines espèces qui lui faisaient voir les choses tout autrement qu'elles n'étaient. Enfin, quelque peu de temps auparavant que l'homme de Dieu expirât, le démon s'étant, retiré, voilà ce supérieur dans un étonnement prodigieux de ce qu'il avait fait ; il n'était arrivé rien de nouveau, toutes choses étaient dans le même état, le démon seulement s'était retiré (...)

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HUITIÈME MOTIF

La protection des saints anges contre les démons, particulièrement au sujet de leurs différentes tentations, dont il est ici traité.  


Les plus petites imperfections donnent de grandes prises, ; à ces esprits apostats. 1-,9
moindres choses, comme il est dignement remarqué dans la Vie de saint Jean Chrysostome, depuis peu donnée au public, leur suffisent pour exciter des passions violentes contre ceux qui leur font la guerre, en tâchant de rétablir les murs de l'Église dans leur première pureté.

Les moindres actions d'un fidèle serviteur de Dieu peuvent servir aux princes des ténèbres, de fondement et d'ouverture à une grande persécution, et ils savent envenimer les choses les plus innocentes. Si les évêques et les prêtres qui ont vécu au temps de la persécution sont morts pour la défense de la foi , les évêques et les prêtres ne peuvent être persécutés, depuis la paix de l'Église, que pour la défense de la vigueur de la discipline. Les démons font dans l'imagination ce que certains miroirs font à nos veux : ils grossissent les espèces, et ils peuvent faire paraître des atomes comme de hautes montagnes.

Ils font aussi voir les choses, comme nous l'avons déjà dit, d'une autre manière qu'elles ne sont ; comme ces verres qui vous représentent les objets tout d'une autre couleur que celle qu'ils ont. Ils vous donnent des idées très-fausses de la véritable dévotion ; ils la font mettre où elle n'est pas, en de certaines pratiques, en des lumières et mouvements sensibles ; ils ne la l'ont pas mettre où elle est, dans une volonté résolue de faire la volonté de Dieu en toutes choses, et eu la manière qu'il le veut. Ils persuadent aux gens du monde qu'elle n'est bonne que pour les cloîtres, et la font paraitre d'une telle façon qu'il ne leur est pas possible de la pratiquer. Leurs artifices vont à la faire envisager comme impossible à ceux qui vivent dans le siècle, afin de leur en ôtër la pensée ou ils la representent si hideuse, qu'on n'a pas le courage de l'embrasser ; ou ils lui imposent les défauts de ceux qui en l'ont profession, pour la décrier.

Comme ils sont tous dans la malignité, ils glissent dans les esprits une inclination maligne, qui leur fait trouver du venin dans les actions les plus saintes, et les portent à interpréter en mal les oeuvres du prochain ; au contraire de la véritable charité, qui pense du bien d'un chacun, et qui, lorsqu'elle ne peut pas approuver l'action, excuse au moins l'intention. C'est un des maux des plus ordinaires du monde, que de croire le bien avec peine, et de penser le mal avec facilité.

Si l'on ne peut pas blâmer une vie vertueuse, qui nous sert de reproche, l'on s'en prend à l'intérieur ; et pénétrant le fond du coeur, qui n'est connu que de Dieu seul, on le taxera d'hypocrisie et de dissimulation. Sainte Thérèse rapporte que la sainte dame de Cardone parlait facilement de ses grâces, et disait assez bonnement ses vertus ; elle regarde ce procédé comme celui d'une âme qui ne regardait que Dieu seul, sans se considérer : une autre l'aurait condamnée de vanité, et aurait soupçonné cette vertueuse dame de rechercher l'estime des créatures. (...)

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