MAI, le mois de Marie

Postez ici vos intentions de prière.
amidelamisericorde
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MAI, le mois de Marie

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MAI, le mois de Marie: 1er jour :

Conception immaculée de Marie


Bien avant que l'Eglise n'ait érigé en article de foi la conception immaculée de Marie, la croyance universelle du genre humain était que la Vierge sainte avait été affranchie de la souillure du péché originel. Quel coeur chrétien ne frémirait pas d'horreur, à la pensée
que la Mère du Verbe fait chair aurait pu être, même pendant une seule seconde de sa vie, dans la servitude du démon ? L'Ecriture Sainte, la Tradition, les Conciles et les Docteurs donnent une unanime assurance à cet égard. C'est bien à notre bonne Mère que la Seigneur a dit : " Vous êtes toute belle, o mon amie ! et il n'est aucune tache en vous; comme le lis au milieu des épines, ainsi êtes-vous toute pure parmi les filles d'Adam."

Sur le prix de la grâce

Cette incomparable prérogative, que Marie ne partage avec aucune simple créature, ne l'a point empêchée de se munir toujours de la virginité et de la prière, pour conserver et augmenter encore la grâce qu'elle avait reçue. Sa conduite doit nous faire apprécier la grâce, que nous avons reçue dans le baptême ou recouvrée par la pénitence. Nous ne pouvons rien, en effet, sans la grâce.
Notre âme est sans elle comme une terre sans eau, qui ne saurait porter des fruits de vie. Mais la grâce ne nous sauvera pas sans nous : "C'est par la grâce de Dieu, dit saint Paul, que je suis ce que je suis, et la grâce n'a pas été stérile en moi. " Aussi pouvons-nous tout avec la grâce. C'est ce qui a fait encore dire à saint Paul : " je puis tout en celui qui me fortifie."

Que de graves motifs pour veiller avec un soin extrême sur le dépôt si précieux de la grâce, et pour répéter souvent avec un grand Saint : o mon Dieu ! donnez-moi votre amour et votre grâce et me voilà assez riche !

Pieuse maxime :
Il n'y a point d'affliction, de peine, ni de travail qu'il soit difficile de souffrir, lorsqu'on considère bien les maux et les tourments que Jésus-Christ a endurés pour nous.

Source : Les quatre mois réunis de l'Abbé Guillaume 1890
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MAI, le mois de Marie: 2ème jour :

Conception immaculée de Marie


Si la Sainte Vierge eût pu choisir ou d'être exempte du péché originel, ou d'être élevée à la dignité de Mère de Dieu, et que ces deux grâces eussent été comparables, n'aurait-elle pas, sans balancer, donner la préférence à la première ? Avec son ardent amour pour Dieu, la parfaite pureté de son coeur, combien vive ne devait pas être sa haine, son horreur du péché ! Ne devons-nous pas, comme elle, le craindre, le haîr, comme le plus grand de tous les maux?

Sur le péché mortel

Pour concevoir cette haine salutaire, il suffit de considérer ce que c'est qu'une âme en état de péché mortel.

Elle est l'ennemie de Dieu. Oubliant à la fois les droits et les bienfaits du Seigneur, elle rompt les engagements les plus sacrés et n'a pas honte de lui dire comme l'infidèle Israël : " Je ne veux pas obéir. "

Le péché mortel dépouille l'âme de tous ses mérites. Avant son péché elle était parée des dons célestes. Dieu habitait en elle et son esprit la vivifiait. Après sa chute elle gémit comme une ville esclave sous la tyrannie du démon elle a perdu le fruit de ses oeuvres et tous ses mérites.

Enfin l'âme qui a péché mortellement est suspendue sur le bord de l'enfer et peut y tomber à chaque instant.

Le plus grand des maux sur la terre, le mal en comparaison duquel tous les autres ne sont rien c'est donc le péché mortel et nous devons le fuir, comme une bête féroce, prête à nous dévorer.

Pieuse maxime : Plus la fleur de l'humilité croit dans une âme, plus elle donne une bonne odeur à celui à qui elle appartient et à ceux qui la voient et qui en sont proches.

Source : Les quatre mois réunis de l'Abbé Guillaume 1890
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MAI, le mois de Marie: 3ème jour :

Immaculée Conception de Marie


Dieu en soit loué ! Il existe encore un grand nombre de chrétiens qui ont une sincère horreur du péché mortel et se hâtent, s'ils ont eu le malheur d'y tomber, de se laver de cette lêpre hideuse dans les eaux de la Pénitence.

Mais n'ont-ils pas à déplorer quelquefois de tristes rechutes ? La cause en est souvent qu'en détestant le péché qui les prive de la grâce, ils n'ont pas la même aversion pour celui qui l'affaiblit et la diminue.

Ils seront convaincus de leur aveugle imprudence, s'ils examinent les maux que cause le péché véniel.

Sur le péché véniel


Le péché véniel fait à Dieu une grave injure. Quelque léger qu'on le suppose, lui aussi est une offense à Dieu, une révolte contre lui, et cause un grand tort à l'âme.

La ligne qui sépare le le péché véniel du mortel est souvent imperceptible, et il n'est pas rare de prendre l'un pour l'autre : " Le mépris des petites fautes, dit l'Esprit-Saint, fait tomber dans les grandes.

Qu'importe s'écrit saint Augustin, quand on perd la vie, que ce soit par un coup de foudre ou par une maladie de langueur !

Et qu'importe qu'une âme périsse, en se jetant subitement dans le péché mortel, ou qu'elle arrive par dégré à la réprobation : en est-elle moins dévouée aux feux de l'enfer ?

Pieuse maxime :
Nos oeuvres n'ont d'aucune valeur si elles ne sont pas unies au prix et à la valeur des mérites de Jésus-Christ

Source : Les quatre mois réunis de l'Abbé Guillaume 1890
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MAI, le mois de Marie: 4ème jour :

Nativité de la Sainte Vierge


L'himilité de Marie fut toujours proportionnée à ses grandeurs, c'et à dire qu'aucune voix mortelle n'en saurait exprimer la perfection. Ne soyons donc pas surpris qu'aucun éclat n'environne sa naissance, et que les hommes n'aient pas connus d'abord le don admirable que le ciel leur accordait. Il en fut tout autrement dans la céleste Jérusalem. L'adorable Triinité fixe les regards d'amour sur l'enfant nouveau-né, qui brille comme une étoile toute radieuse parmi tant d'astres, dont la clarté a été ternie.

Les Anges la voient et sont ravis de l'éclat qui la couronne. Au lieu d'un enfant, souillée comme les autres par le péché originel, c'est la plus parfaite des créatures, qui se présentent à leurs regards. Aussi s'écrient-ils avec admiration : Qui est celle qui s'élève au désert, resplendissante comme l'aurore, belle comme la lune, éclatante comme le soleil ? Ils reconnaissent en elle cette vierge sainte, dont l'oracle divin avait prédit l'incomparable perfection de ses paroles : Que toutes vos démarches sont belles, ô fille des rois ! dont tous les pas seront toujours marqués par une droiture, une pureté, une beauté éminente.

Marie a compris dès le principe qu'elle ne vient au monde que pour se sauver par un amour parfait de Dieu; ne comprendrons-nous jamais, comme elle, une vérité aussi essentielle.

Sur la nécessité de travailler à son salut

Nous n'avons rien de plus essentiel à penser qu'à sauver notre âme. De là dépend pour nous une félicité sans fin, comme aussi un malheur sans terme. Peu d'hommes cependant songent à se sauver. Quand notre divin Maître ne nous aurait pas enseigné cette triste vérité : Beaucoup sont appelés et peu sont élus, il suffirait de jeter les yeux autour de nous et de nous considérer nous-mêmes, pour être convaincus que le nombre de ceux qui se sauvent est petit, en comparaison de ceux qui se perdent.

Le salut dépend beaucoup de notre volonté. Il est certain que Dieu veut notre sanctification, que jamais il ne permettra que la tentation ne soit au-dessus de nos forces; mais que ses grâces seront toujours en rapport avec les épreuves auxquelles nous seront exposées.

Convaincus de cette vérité, prenons la résolution de faire de notre salut notre grande et principale affaire. Travaillons-y avec confiance, sous la protection de Marie, puisque le succès dépend de notre volonté; voyons devant Dieu quel est l'obstacle qui s'oppose le plus à notre progrès, et hâtons-nous de le détruire, quoiqu'il en coûte. Il en couterait davantage pour nous perdre.

Pieuse maxime : Ne contestez jamais beaucoup, principalement en des choses peu importantes.

Source : Les quatre mois réunis de l'Abbé Guillaume 1890
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MAI, le mois de Marie: 5ème jour :

Naissance de Marie


Il est quelques biographes de la Vierge sainte à qui déplaît la simplicité de l'Evangile, et qui trouvent admirable de l'embellir par un nombre de détails prétendûment gracieux, qu'ils empruntent à je ne sais quelles traditions apocryphes.

C'est là sans doute faire preuve d'un bien mauvais goût, mais c'est encore le moindre inconvénient de ces récits mensongers.

Saint Jean menace de toutes les plaies de l'apocalypse ceux qui ajoutent un mot à ses prophéties, ces écrivains sont-ils bien innocents qui revêtent le texte sacré de l'Evangile de toutes les couleurs du roman ?

N'est-il pas à craindre que leur travail ne donnent aux fidèles une idée fausse de la piété et de la vertu, en les portant à croire qu'ils consistent dans des actions singulières et extraordinaires ?

N'est-ce pas au contraire la perfection que nous mettons à accomplir les obligations communes de notre état, qui nous garantit le céleste héritage ?

Sur le soin de bien faire nos actions ordinaires


C'est en faisant bien les actions ordinaires qu'on doit tendre au salut. Le chemin qui conduit à la sainteté est uniquement dans les devoirs de notre état et de notre profession : et comme cet état forme les actions ordinaires de notre vie, c'est aussi par elles que nous devons travailler à notre salut.

C'est en faisant bien les actions ordinaires qu'on peut arriver à la sainteté. Comment se fait-il que bien des fidèles remplissent à l'édification du prochain les devoirs ordinaires de leur état et se sentent néanmoins très éloignés de cette sainteté ?

C'est qu'il faut les faire avec amour et ferveur, et qu'on s'en acquitte communément avec une négligence et une pesanteur qui en ôtent tout le mérité. Travaillons de manière à ce qu'on puisse dire de nous, comme de Marie et de son Fils adorable : Ils ont bien fait toutes choses.

Pieuse maxime : C'est manquer d'humilité de vouloir s'élever à des choses sublimes avant que d'y être attiré par Dieu, et de vouloir être Marie avant d'avoir travaillé avec Marthe.

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MAI, le mois de Marie: 6ème jour :

Nom de Marie


Le nom de Marie, dit saint Antoine de Padoue, est plus doux aux lèvres qu'un rayon de miel, plus agréable à l'oreille que le concert le plus mélodieux, plus suave au coeur que la joie la plus pure. On l'interprète par le nom d'Etoile de la Mer, et quel autre convient davantage à la Consolatrice des affligés, au Reluge des pécheurs au secours des chrétiens ? N'est-elle pas le phare lumineux qui offre un port assuré à ceux qui sont battus par la tempête ?

O vous, s'écrie Saint Bernard, qui que vous soyez, si vous sentez que vous êtes le jouet, des ouragans et des orages sur cette mer du monde; ne détournez pas les yeux de cette étoile brillante, si vous ne voulez pas disparaître sous les flots soulevés. Si les vents des tentations se lèvent, si les rochers des tribulations se dressent contre vous; regardez l'Etoile, invoquez Marie. Si vous êtes ballotté par les vagues de l'orgueil, de l'ambition ou de l'envie; regardez l'Etoile, invoquez Marie.

Si la barque si frêle de votre vertu est menacée de ruine par l avarice par la colère ou par les désirs de la chair; regardez Marie. Dans les dangers, dans les angoisses, dans les doutes, pensez à Marie, invoquez Marie. Que son nom ne s'éloigne point de votre bouche ou de votre coeur!

Sur la nécessité de faire toutes nos actions pour Dieu


Nous avons dû nous convaincre que nos actions demeurent souvent infructueuses, parce que nous ne les faisons pas en vue de Dieu, mais par habitude, ou du moins, sans en rapporter à Dieu toute la gloire. Il est donc du plus haut intérêt pour nous de nous bien persuader, que rien n'est plus nécessaire que d'avoir Dieu seul en vue dans nos pensées, nos désirs, nos paroles, nos actions et nos peines. Tout ce que nous semons en dehors de cette fin est jeté au vent.

Rien à coup sûr n'est plus juste. C'est Dieu qui nous a fait tout ce que nous sommes et qui nous a donné tout ce que nous paraissons posséder : Tout ce qui vient de nous ne doit-il donc pas en toute justice lui appartenir.

Rien de plus heureux pour nous que de rapporter tout à Dieu. Le même principe de justice qui nous fait un devoir de rapporter toutes nos actions à Dieu, parce qu'il en est seul digne, doit se fortifier par le sentiment de la reconnaissance et de l'amour. Ne nous proposons en toutes choses que la gloire de Dieu; cette pureté d'intention sera la source de notre bonheur, comme de notre mérite.

Pieuse maxime :
Une âme pure et unie à Dieu est le temple, le siège et la demeure où Dieu et l'âme se réjouissent dans un profond silence et où les grâces de donnent à l'âme avec profusion.

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MAI, le mois de Marie: 7ème jour :

Présentation de Marie au temple


Ici encore quelques auteurs ont pris plaisir à nous donner des détails, uniquement puisés dans leur imagination, sur le voyage de Marie enfant à Jérusalem et sur son entrée au saint Temple.

Contentons-nous de croire avec l'Eglise que dans une âge encore tendre, la Vierge prédestinée à être la Mère du Sauveur, alla au temple pour s'y consacrer à Dieu sans réserve.

Elle lui fit hommage de cette intelligence précoce, à laquelle les perfections divines de la virginité avaient été révélées, de cette volonté si droite, qu'aucune ombre de péché n'avait obscurcie; de ce corps sans tache, sanctaire vénéré où devait bientôt s'incarner le Verbe éternel.

Elle nous y enseigne l'amour que doit avoir pour une vie retirée et tranquille toute l'âme, qui désire efficacement de conquérir le royaume des cieux.

Sur la vie retirée de Marie dans le temple

Elle fait le monde pour sauvegarder sa vertu. Cette âme sainte fuit les dangers du siècle, et quoique Dieu l'eût préservée de tout iniquité, elle n'en croit pas moins nécessaire de ne pas s'exposer à l'air vicié par ces hommes, qui sont attachés à la terre et qui ne s'occupent que de choses terrestres.

Nous aussi, si nous voulons faire des progrès réels dans la vertu nous devons éviter la contagion di siècle, réprouver ses maximes, fuir ses plaisirs corrupteurs et aimer le recueillement.

Ne pensons pas que la sainte Vierge demeurait oisive et sans action dans sa pieuse retraite; elle y faisait ce que Jésus-Christ fit plus tard pendant sa vie cachée et s'appliquait aux occupations qui convenaient à son état.

Son travail était aussi persévérant que régulier. A quelque état qu'il appartienne, l"homme doit sentir comme Marie la nécessité de l'application et du travail.

Oh! que le travail a été honoré par Marie, et combien c'est méconnaître la gloire que de le dédaigner, quand l'Homme-Dieu s'y est assujetti et y a assujetti sa mère !

Pieuse maxime : Il ne faut pas négliger une bonne inspiration par crainte de la difficulté, car plus la difficulté est grande, plus grande aussi sera la récompense si on la surmonte généreusement.

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MAI, le mois de Marie: 8ème jour :

Séjour de Marie au temple

Dans la maison du Seigneur, Marie s'occupait par-dessus tout de saints exercices; elle priait, elle parlait au Créateur avec d'autant plus de liberté et de confiance que pour son amour, elle s'était imposé un silence profond avec les créatures : ce temple lui rappelait sans cesse les merveilles que Dieu avait opérées pour son peuple, vivifiait sa foi et rendait sa piété plus fervente. Elle gémissait de l'aveuglement des hommes qui oublient tant de bienfaits; et son amour n'en faisait que s'accroître et s'enflammer pour apaiser la juste colère du Tout-Puissant. N'avons-nous pas les mêmes devoirs à remplir ?

Sur la prière

Il faut toujours prier et ne cesser jamais de prier : ce n'est point là un conseil, mais un ordre que nous donne le Fils de Dieu lui-même; et non content de nous inculquer cette nécessité de la prière par ses paroles, il nous la démontre plus efficacement encore par ses exemples. Vous aimerez et vous adorerez le Seigneur, votre Dieu, de tout votre esprit, de tout votre coeur, de toutes vos forces !

Si nous dédaignons des préceptes si formels, n'est-il pas à craindre que Dieu ne nous prive du bonheur de le louer et de l'aimer toujours, puisque nous en trouverons la loi pénible et presque inutile en cette vie ? Qu 'il ne nous sépare des saints Anges qui n'ont pas d'autre occupation ? Nous goûtons dans la prière comibien le Seigneur est doux. IL est malheureusement des personnes qui trouvent difficile le devoir de la prière et la conversation avec Dieu, qui certes n'a point d'amertume, trop longue à leur gré. Quelle consolation n'est-ce pas pour un homme plein de foi et d'amour de pouvoir dans tous les temps se prosterner aux pieds du divin époux et d'y jouir d'un doux repos, tandis que la terre est inondée d'afflictions et de malheurs ?

Quels sont les moyens de conserver la ferveur dans la prière ? Des personnes qui voudraient persévérer dans la prière et se délivrer de leurs pensées frivoles, espèrent trouver quelque méthode sûre et facile. Mais tout ce qui est méthode dans la prière, ou est entièrement inutile, ou n'a qu'un effet peu durable. Le moyen le plus sûr c'est de demander à Dieu cet esprit de grâce et de prière, dont parle le prophète, et de mettre tout en oeuvre pout se rendre digne de l'obtenir. Dieu l'accordera sans doute à l'âme qui se fait un devoir essentiel de l'aimer d'un amour sincère et solide.

Augmenter, o Seigneur ! le feu de la charité dans notre âme, et versez-y vous-même les parfums des prières que vous nous ordonnez de vous offrir; Donnez-nous ces hosties spirituelles, ces cantiques, et ces hymnes qui sont le fruit d'une âme reconnaissante; écoutez notre voix parce que c'est au nom de Jésus-Christ que nous vous parlons, et dans l'unité de son Esprit et de son Eglise.

Pieuse maxime : Tout notre bonheur dépend du détachement de nous-mêmes; tout consiste en ce point, s'il se fait avec perfection.

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MAI, le mois de Marie : 9ème jour :

Retour de Marie dans sa famille


Rien assurément n'est plus doux au coeur de la Vierge sainte que de pouvoir passer sa vie dans le saint temple et à l'ombre du tabernacle, car elle était persuadée, comme son auguste aïeul, qu'un jour passé devant l'autel du Très-Haut vaut mieux que mille années sous les tentes des pécheurs.

Mais Marie ignorait ce que c'était que de s'attacher à sa volonté propre, quelque pieuse qu'elle parût; elle retourna donc avec une simplicité docile, aussitôt qu'en fut venu le jour, dans la maison de saint Joachim et de sainte Anne.

Son âme était elle-même le temple vivant de la divinité et toutes les vertus y avaient établi leur demeures; la douceur et l'esprit de paix respiraient dans ses actions comme dans ses paroles, sa vue seule était une leçon de vertu. Heureuses les familles où règnent ainsi le support mutuel et cette douceur inaltérable, soeur chérie de la charité.

Sur la douceur

La douceur maîtrise les passions. Ce qu'après Dieu nous devons d'abord respecter, c'est sans doute notre âme et notre raison, et comment y parvenir, sinon en leur donnant un empire absolu sur nos passions sur les vertus propres à les mortifier ?

Entre ces vertus, il n'est pas de plus efficace que la douceur. Les hommes doux auront la terre pour héritage et jouiront d'une paix abondante, dit le roi-prophète.

L'homme qui se laisse emporter par la colère ou l'impatience, au lieu de trouver un remède au mal qui le contrarie, ne fait que l'aggraver. L'homme doux au contraire n'agit qu'en ayant pris conseil de la raison et de la foi, ce qui lui évite un tardif repentir.

La douceur nous concilie le prochain. Elle est une vertu de société et n'a pas seulement l'avantage de rendre un homme maître de son coeur, mais le rend encore maître de celui des autres.

La douceur qu'il ne faut pas confondre avec la faiblesse, attire les bénédictions de Dieu. Il n'appartient qu'à Dieu de régler les jugements des hommes et de les guider dans les voies du salut.

C'est aux âmes douces et paisibles dit le prophète, qu'il ouvre ses sentiers étroits, mais sûrs, qui mènent à la vie éternelle.

Pieuse maxime : Celui-là recule qui, dans la voie de Dieu, n'avance point.

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MAI, le mois de Marie : 10 ème jour :

Union de Marie et de Saint Joseph

Le Très- Haut avait décidé que le Rédempteur naîtrait d'une Vierge sans tache, et il n'en pouvait être autrement; la génération de Jésus-Christ devait être virginale, et dans le sein du Père, et dans celui de sa Mère. Mais Dieu voulait cacher un temps cet ineffable mystère sous les voiles d'un chaste mariage, et à cette fin, il fit choix lui-même d'un époux pour Marie dans la personne de Saint Joseph, issu de la race royale de David comme elle mais comme elle aussi réduit à la modeste condition d'ouvrier.

Le plus chaste, le plus placide et le plus juste des hommes Saint Joseph reçut de Dieu qui fait en particulier tous les coeurs des hommes, un coeur d'époux pour la sainte Vierge, comme plus tard il en recevra un coeur de père pour le Sauveur. Quelle dignité pour ce saint patriarche ! Quel bonheur ! Puisqu'en même temps Dieu donnera pour lui à Jésus un coeur de fils, qu'il partagera avec la Vierge-Mère. Ce Fils bien-aimé et les grâces qui sont attachées à cet amour ! Mais aussi quelle docilité dans la sainte Vierge à se soumettre en tout à la volonté du Seigneur.

Sur la vocation


Il est important de connaître sa vocation. Dieu est l'auteur et le maître des divers états, il n'est donc pas permis à chacun de s'engager selon son caprice dans la condition qu'il préfère, en ne consultant que la prudence humaine. Les états qui sont bons en eux-mêmes ne le sont pas tous par rapport à chaque individu; ils ne le sont qu'autant qu'ils donnent le moyen de répondre à la vocation divine.

Comme Dieu nous parle par ses inspirations nous devons l'écouter d'abord au fond de notre coeur et nous rendre attentifs à cette voix secrète qui se fait entendre à l'âme vertueuse et recueillie. Afin de l'y engager davantage nous n'avons pas de moyen plus assuré et plus efficace que la prière, elle vaut mieux infiniment que tous les calculs de la prudence.

Si on a embrassé un état de vie, après avoir employé tous les moyens pour connaître la volonté de Dieu, il faut qu'on s'y attache sans aucune inquiétude et qu'on se défie d'une illusion qui a été funeste à plusieurs, celle de s'imaginer qu'on est peut-être appelé à un état plus parfait. Ce n'est pas l'état qui sanctifie, mais la perfection, et la pureté du coeur, avec lesquelles ont rempli les obligations. Ne nous proposons jamais, quand nous ferons une chose,, de la faire mieux dans un autre temps, mais donns-lui dès le principe toute l'attention que réclame un devoir quelconque de l'état auquel le divin maître nous a appelés.

Pieuse maxime :
Rien au monde ne serait capable de nous troubler si nous avions une vraie connaissance de Dieu.

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MAI, le mois de Marie : 11 ème jour :

Annonciation de la Sainte Vierge


Le temps marqué par les prophètes est arrivé. Le même archange qui apprit à Daniel, homme de désirs, l'époque précise de l'avènement du Saint des Saints qui vient encore d'être envoyé à zacharie, pour lui annoncer la naissance du saint précurseur, va remplir une mission bien plus auguste. Ce n'est pas dans la ville royale de Jérusalem, ni au temple qui en fait la grandeur, ni dans le sanctuaire qui en est la partie la plus sacrée, que le divin messager descend cette fois; ce n'est pasà un homme illustre par ses vertus et par ses fonctions sacerdotales qu'il est envoyé.

C'est dans une petite ville, à peine connue, de Galilée, dans la demeure du pauvre et à la femme d'un modeste ouvrier, ouvrière elle-même. Mais le discours que le Très-Haut a mis sur les lèvres de l'ange est d'une tout autre élévation que celui qui fut adressé au Père de Saint Jean- Baptiste. Quel éloge magnifique de Marie dans cette salutation : Je vous salue pleine de grâce, le Seigneur est avec vous, et vous êtes bénis entre toutes les femmes ? Marie, humble, retirée, petite à ses yeux, ne pensait pas seulement qu'un ange pût la saluer et surtout pas seulement qu'un ange pût la saluer et surtout par de si hautes paroles : c'est son humilité qui la jeta dans le trouble. Arrêtons-nous ici un moment.

Sur l'humilité

On ne peut se sauver sans humillité. Cette vertu est la vie vhrétienne, ce que les fondements sont à un édifice. Comme l'architecture creuse profondément le sol où il faut placer la première pierre, ainsi le chrétien, qui veut conduire à bonne fin l'oeuvre de son salut, le fait reposer sur l'humilité. Elle est le principe de toutes les vertus et saint Matthieu dit : Si vous ne devenez humbles comme de petits enfants, vous n'entrerez pas dans le royaume des cieux. L'hmilité est une vertu bien rare. Il en est beaucoup, dit saint Jérôme, qui embrassent l'ombre de l'humilité, mais peu qui trouvent l'humilité elle-même.

Le plus sûr moyen de l'acquérir est sans nul doute la considération fréquentes des humiliations et des opprobres de Jésus-Christ; lui-même ayant bien voulu nous l'indiquer dans ces paroles de l'Evangile : Apprenez de moi que je suis doux et humble de coeur.

L'humilité n'étant rien que la vérité, un bon moyen de s'y former, c'est de s'occuper incessament de de la vie de son néant, de ce fond de misère qui est en nous, sans toutefois se laisser aller jamais au moindre découragement; et un autre moyen, tout aussi efficace, c'est de demander instamment à Dieu cette vertu, gardienne de tous les autres.

Pieuse maxime : Notre Seigneur est très bon et très pieux, et jamais il ne délaisse ceux qui se confient en lui.

Source : Les quatre mois réunis de l'Abbé Guillaume 1890

MAI, le mois de Marie : 12 ème jour :

Annonciation de la Sainte Vierge


Rassurée par l'Archange et sûre de conserver pure et sans tache sa virginité, Marie fut préparée à croire la conception de Jésus-Christ par la conception de saint Jean Baptiste. Elle vit que le miracle souvent répété de rendre fécondes les stériles, Dieu avait voulu préparer le monde au miracle unique et nouveau de l'enfantement d'une vierge; et transportée en esprit d'une sainte joie par la merveille que le Tout-Puissant voulait opérer en elle, elle dit d'une voix soumise : Voici la servante du Seigneur, qu'il me soit fait selon votre parole !

La désobéissance d'Eve, notre mère, était entrée dans l'ouvrage de notre perte, et Dieu a voulu que par une sainte opposition l' humble obéissance de Marie entrât dans l'ouvrage de notre rédemption. Imitons l'obéissance de Marie : c'est par elle que le genre humain est sauvé, et que selon l'ancienne promesse, la tête du serpent est écrasée.

Sur l'obéissance

La vertu d'obéissance est une des plus nécessaires en ce monde. La plaie la plus profonde de l'homme est l'amour de l'indépendance, le désir de n'être qu'à soi, de vivre selon ses inclinations, et de n'avoir ni loi ni joug. C'est là le règne de l'amour-propre. C'est pas lui dit Saint Bernard, que le péché a commencé et que l'enfer existe. Que la volonté propre disparaisse, c'est à dire que l'obéissance s'exerce, et il n'y aura plus d'enfer. Sans l'obéissance à Dieu, et à l'Eglise, plus de religion; tout croule sans l'ordre spirituel. Sans l'obéissance aux princes temporels que la providence a élevés, plus d'état. Sans l'obéissance due au père et à la mère, chefs naturels de la famille, plus de liens dans la société domestique. C'est l'oubli de cette vertu qui est la cause des convulsions qui ruinent l'Europe depuis un siècle.

Pour qu'elle soit méritoire, l'obéissance envers Dieu et envers nos supérieurs doit être : 1° universelle. Il faut obéir en tout temps, en tout lieu et en toute chose. 2° Elle doit être gaie, sans murmure, sans contrainte; 3° Elle doit être prompte; 4° Elle doit être prévenante, toujours prête à dire et à faire ce qu'on recommande; 5° Enfin par-dessus tout l'obéissance doit être pure, accomplissant ce qui est prescrit, non par respect humain, mais en vue de Dieu et par des motifs de foi. Telle fut l'obéissance de Marie.
L'obéissance sera douce et facile si on oublie l'homme qui commande pour ne voir que Dieu, au nom duquel il commande. N'oublions pas que toute autorité vient de Dieu et que c'est pas lui que regnent les rois. L'homme obéissant, dit le Sage, ne parlera que des victoires. Pour lui, en effet, il n'existe ni doute, ni perplexité, ni embarras, l'obéissance prévient toute inquiétude et la grâce qui la suit enlève tout obstacle.

Pieuse maxime : La persévérance est ce qu'il y a de plus nécessaire; avec elle on ne peut jamais manquer de gagner beaucoup.

Source : Les quatre mois réunis de l'Abbé Guillaume 1890

MAI, le mois de Marie : 13 ème jour :

Annonciation de la Sainte Vierge


La virginité, l'humilité et l'obéissance devaient caractériser la Mère de Dieu, mais une dernière disposition lui était nécessaire: la Foi. Il fallait concevoir le Fils de Dieu dans son esprit avant de le concevoir dans son sein; et cette conception dans l'esprit était l'ouvrage de la seule foi: Qu'il me doit fait selon votre parole !

Par là donc cette parole entra dans la Sainte Vierge comme une semence céleste : et la recevoir en soi, qu'est-ce autre chose que de concevoir le Verbe en esprit?
Ayons une foi ferme, avec elle nous pouvons tout espérer de la bonté et de la promesse divine.

Sur la Foi

La foi fixe l'esprit par son autorité. Dieu aime tous les hommes et veut le salut de tous. Il a donc falu qu'il leur donnât un moyen de le reconnaître, de l'écouter et de lui obéir, et ce moyen devait être commun, utile et proportionné à tous. L'autorité de la foi était le seul moyen qui réunit ces qualités. Quelles actions de grâces ne donnons-nous pas au Seigneur pour le don inestimable de la foi !

La foi est la règle qui dirige le coeur, parce qu'elle modère ses penchants, réprime ses faiblesses et anoblit tous ses sentiments. C'est la foi qui le soutient dans ses combats et le fortifie dans les dangers. Le juste est dans la foi, dit saint Paul, parce qu'il est effectivement la source du salut et l'arbre qui produit seul les fruits de vie.

La foi est la consolidation de l'âme dans ses peines. L'homme a été crée pour être heureux, et par nature même il est ennemi de la douleur; mais quoiqu'il fasse pour la fuir, il rencontre partout des objets qui l'affligent. La foi seule peut sécher ses larmes et rappeler la sérénité dans son âme. Etre sûr dans l'amour de Jésus-Christ ! quel est le baume qui calme et guérit comme une telle certitude ? Marchons donc toujours, si nous ne voulons pas nous égarer, à la lumière de la foi.

Pieuse maxime : Levez les yeux et regardez Jésus-Christ en croix, et vous verrez combien tout ce que vous souffrez est peu de chose.

Source : Les quatre mois réunis de l'Abbé Guillaume 1890
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MAI, le mois de Marie : 14ème jour :

Maternité de la Sainte Vierge


Voilà une nouvelle dignité créée sur la terre; c'est la dignité de la Mère de Dieu, qui renferme de si grandes grâces, qu'il ne faut ni tenter ni espérer de les comprendre par la pensée. Celui que le Père a engendré avant l'aurore, est conçu dans les chastes entrailles de Marie; celui qui l'a créée est formé de son sang; la splendeur du Père, l'image de sa gloire, le Saint des Saints habite en elle, et veut naître d'elle.

La Vierge sainte peut dire aussi de ce Roi immortel des siècles, de ce Père du siècle à venir: celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis mes complaisances. Saint Thomas d'Aquin ne craint pas d'avancer que la maternité divine associe en quelque sorte Marie à l'auguste Trinité et forme entre elle et les trois personnes adorables la plus étroite alliance qu'on puisse imaginer entre Dieu et une pure créature. En contemplant ces chastes mystères, nous ne sommes plus dans ce monde, notre conversation est au ciel.

Sur la sainte communion

Jésus-Christ a voulu en un sens réel nous communiquer le bonheur de sa sainte Mère; dans la divine eucharistie, il s'unit intimement à nous, il nous donne son corps et son sang pour nourriture : Qui me mange, dit-il, demeure en moi et je deùere en lui. Comme mon Père est vivant, et que je vis pour mon Père: ainsi celui qui me mange vivra par moi. Purifions donc notre corps et notre esprit, puisque nous devons être unis à Jésus-Christ, selon l'un et selon l'autre. Rendons-nous dignes de recevoir ce corps virginal, ce corps conçu d'une vierge, né d'une vierge.

Que d'effets la Sainte Eucharistie ne produit-elle pas en nous ? Non seulement Jésus-Christ contracte avec celui qui le reçoit dans son divin sacrement une admirable union, mais la sainte Eucharistie produit beaucoup d'autres effets dans une âme bien préparée : d'abord elle la nourrit, puis elle la fortifie; ensuite elle l'éclaire; et enfin, elle l'échauffe et l'embrase d'un saint amour.

Pour bien la recevoir nous devons y apporter les dispositions nécessaires. Nous avons vu quelles vertus étaient nécessaires à Marie pour qu'elle pût devenir Mère de Dieu : une pureté virginale, une humilité profonde, une obéissance parfaite, la preuve la plus dure de son amour pour Dieu, et une foi à toute épreuve; ajoutez-y les désirs les plus ardents pour la venue du Messie, bien plus vifs en son coeur que dans celui des patriarches et des prophètes: Voilà ce qui doit nous apprendre quelle préparation nous devons apporter à la table sainte. La plus essentielle de ces dispositions est sans doute la pureté de conscience : O homme ! s'écrit saint Jean Chrysostome, considère l'excellence de l'honneur que tu reçois à la sainte table ! A moins que la foi ne manque, qui ne serait, à la vue de ce miracle de charité, tout brûlant d'amour pour Jésus-Christ et plein d'une sainte ardeur de s'unir à son corps adorable ?

Pieuse maxime : L'oraison est la seule porte par laquelle toutes les grandes grâces et faveurs de Dieu entrent dans l'âme : mais cette porte étant une fois fermée, je ne sais par quelle autre voie il les pourrait donner.

Source : Les quatre mois réunis de l'Abbé Guillaume 1890
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MAI, le mois de Marie : 15ème jour :

Visitation de Marie à Sainte Elisabeth


Aussitôt après que Marie a conçu dans son sein le Verbe éternel, elle part et marche avec promptitude dans le pays des montagnes la Judée pour visiter sa cousine, sainte Elisabeth. Ne sentons-nous point la cause de cette promptitude, de cette élévation, de cette visite ?

Quand on est plein de Jésus-Christ, on l'est en même temps de charité, d'une sainte vivacité, de grands sentiments; et l'exécution ne souffre rien de languissant. Marie qui porte grâce avec Jésus-Christ dans son sein, est sollicitée par un divin instinct à l'aller répandre dans la maison de Zacharie, où saint Jean-Baptiste vient d'être conçu.

Elle y demeure trois mois : la charité ne doit pas être passagère, et quiconque porte la grâce ne doit point aller en courant, mais lui donner le temps d'achever son oeuvre.

Sur les oeuvres de charité

On connait les maximes décisives des livres saints qui nous ordonnent de secourir nos frères affligés et ces anathèmes terribles, que l'Esprit Saint y prononce contre ceux qui ne font pas dans leur abondance une ressource aux malheureux. Ce n'est pas ce que nous avons à considérer ici, mais les règles à suivre pour que les oeuvres de charité soient animées par l'esprit de la foi et pures devant le Seigneur.

Les oeuvres de charité sont des devoirs que nous acquittons. La foi ne compte pas les oeuvres de charité parmi les pratiques de surérogation, comme l'amour-propre veut le faire croire, elle ne connait pas de devoirs plus sacrés et plus inviolables.

Les oeuvres de charité sont des remèdes contre nos faiblesses. Elles n'ont de mérite devant Dieu, qu'autant qu'elles servent à perfectionner l'homme intérieur. Elles doivent être comme les sacrifices journaliers de l'âme fidèle et l'apôtre ne leur donne pas d'autre nom; c'est par de telles hosties, dit-il, en conseillant les pieux offices de charité, qu'on se rend Dieu favorable.

On doit bien se garder qu'il ne se mêle rien d'humain dans l'intention. On ne saurait croire combien d’œuvres saintes, sur lesquelles nous comptons ici-bas, seront un jour rejetées; combien de fruit de charité, lorsque nous croirons en paraître les mains pleines, se trouveront gâtées par le ver secret d'une dangereuse complaisance. Le Seigneur n'a pas besoin de vos biens, mais il demande votre cœur; la charité aide à expier les iniquités dont on se repent, mais elle ne justifie pas celle que l'on aime.

Pieuse maxime:
Le seul moyen de ne pas tomber est de n'avoir d'autre soutien que la croix, et d'autre confiance qu'en celui qui, pour nous a voulu y être attaché.

Source : Les quatre mois réunis de l'Abbé Guillaume 1890
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MAI, le mois de Marie : 16ème jour :

Visitation de Marie à Sainte Elisabeth


Marie avait fui toutes les visites mondaines, parce que son coeur aurait trop souffert d'y avoir offensé Dieu; parce que la curiosité, la dissipation, la dissimulation, et la tromperie y règnent d'ordinaire, au lieu de la cordialité et du bon exemple.

Si la Vierge sainte se rend chez Elisabeth, c'est pour l'entretenir des bienfaits dont l'une et l'autre venaient d'être comblées : Elle avait besoin d'une amie pleine de foi et d'amour, dans le sein de laquelle elle pût verser les torrents de flammes dont son coeur était embrasé.

"Si vous sortez, âmes saintes et cachées, dit un grand évêque, que ce soit pour chercher les Saintes, les Elisabeth qui se cachent elles-mêmes; allez vous cacher avec elles; cette sainte société honorera Dieu, et fera paraître ses grâces."

Sur les amitiés trop naturelles

L'exemple de la sainte Vierge et celui de Jésus-Christ lui-même, qui aimait d'une manière particulière l'apôtre Jean, nous prouvent qu'il est des amitiés bonnes et saintes : "Liez-vous de préférence dit l'auteur de l'Imitation, avec les humbles, les simples, les personnes de piété et d'une vie irréprochable.

Mais les amitiés trop sensibles et trop exclusives, sont un fléau réel pour les maisons religieuses, les établissements d'éducation et même pour les familles."

Elles blessent le respect dû aux parents et aux supérieurs et affaiblissent la piété. La véritable piété se nourrit de prières, mais elle ne saurait exister réellement sans l'amour du travail et la pratique de l’obéissance; et ces trois obligations souffrent également de ces amitiés particulières.

Les amitiés trop sensibles préparent les plus grandes chutes. On n'exagère point en disant que ces attachements vont souvent jusqu'à une sorte d'idolâtrie, dont l'innocence doit effrayer.

" La familiarité n'est bonne qu'avec Dieu et ses anges, dit l'auteur de l'Imitation de Jésus-Christ", et Bossuet a eu raison d'écrire : "Pour es amitiés particulières, je veux que vous les évitiez comme les pestes de la religion, et que vous les fuyiez comme des sources de division et de vices. Ayez-les en horreur et qu'il ne s'en trouve jamais parmi vous."

Pieuse maxime : Loin de vous rendre plus saint, la crainte et les scrupules mettent obstacle au bien que vous auriez pu faire à vous et aux autres avec plus de liberté de coeur et de l'esprit.

Source : Les quatre mois réunis de l'Abbé Guillaume 1890
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MAI, le mois de Marie : 17 ème jour :

Cantique de la Sainte Vierge


Dans la Visitation, Jésus-Christ est caché, et c'est lui qui opère tout : il est le moteur de tout, et seul il paraît sans action et sa présence ne se prouve que par le mouvement qu'elle produit dans les autres. Sainte Elisabeth demeure dans l'étonnement des bontés de Dieu pour elle; Saint Jean-Baptiste tressaillit par les efforts qu'il fait pour aller au devant du Sauveur, et la sainte Vierge, dans l'ineffable paix d'une âme qui possède Dieu, glorifie sa Miséricorde et sa puissance. C'est là le sentiment qui dicte surtout son divin cantique, dont la simplicité et la hauteur passent notre intelligence, mais où nous voyons du moins éclater tour à tour l'humilité , la confiance en Dieu et encore plus la reconnaissance. Suivons le conseil que nous donne saint Ambroise : " Que l'âme de Marie soit en nous, dit-il, pour glorifier le Seigneur : que l'esprit de Marie soit en nous, dit-il, pour glorifier le Seigneur : que l'esprit de Marie soit, en nous pour être ravis de joie en Dieu, notre Sauveur. Comme Marie, soyons pénétrés d'une sainte reconnaissance.

Sur la reconnaissance que nous devons à Dieu

Trois choses rendent cette reconnaissance parfaite : la vérité par laquelle on regarde Dieu comme l'auteur de tous les biens; la réflexion qui rappelle sans cesse ces bienfaits, et la fidéité qui porte à ne les employer que pour la gloire de leur auteur.
Avouons humblement que tout ce que nous possédons de bien, nous l'avons reçu de Dieu; c'est là un premier devoir que nous enseigne la sainte Vierge, par son exemple. Qu'avons nous, en effet dans l'ordre de la nature où dans celui de la grâce,, qui ne soit un don tout gratuit de la bonté divine ? n'est-il pas souverainement odieux de nier toutes ces faveurs par un esprit d'orgueil et d'indépendance ?
N'oublions en aucun temps les bienfaits de Dieu. Un bienfaiteur généreux doit oublier le service qu'il a rendu, mais celui qui en a été l'objet doit au contraire se faire une loi d'en conserver toujours le souvenir : tout homme d'honneur s'assujettit à ce devoir dans le monde, et rien n'y mérite de plus sanglants reproches que l'oubli des bienfaits reçus. Le moyen le plus sûr d'obtenir des grâces nouvelles, c'est de garder toujours toujours un souvenir reconnaissant de celles qu'on a obtenues.
Usons des bienfaits de Dieu pour sa gloire. Il est indubitable que les biens que Dieu nous accorde, sont autant de moyens qu'il nous offre, pour nous porter à le servir et à nous sanctifier par leur bon usage. Si nous voulons que Dieu répande sur nous ses bénédictions, n'oublions pas les grâces que nous en avons reçues et efforçons-nous d'en user pour le servir. En agissant autrement, nous l'obligeons à nous les retirer dans la suite et à nous juger plus sévèrement.

Pieuse maxime : Faites toutes choses comme si vous voyez réellement. Notre Seigneur présent devant nous; l'âme acquiert ainsi de grands trésors de mérites

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MAI, le mois de Marie : 17 ème jour :

Cantique de la Sainte Vierge


Dans la Visitation, Jésus-Christ est caché, et c'est lui qui opère tout : il est le moteur de tout, et seul il paraît sans action et sa présence ne se prouve que par le mouvement qu'elle produit dans les autres. Sainte Elisabeth demeure dans l'étonnement des bontés de Dieu pour elle; Saint Jean-Baptiste tressaillit par les efforts qu'il fait pour aller au devant du Sauveur, et la sainte Vierge, dans l'ineffable paix d'une âme qui possède Dieu, glorifie sa Miséricorde et sa puissance. C'est là le sentiment qui dicte surtout son divin cantique, dont la simplicité et la hauteur passent notre intelligence, mais où nous voyons du moins éclater tour à tour l'humilité , la confiance en Dieu et encore plus la reconnaissance. Suivons le conseil que nous donne saint Ambroise : " Que l'âme de Marie soit en nous, dit-il, pour glorifier le Seigneur : que l'esprit de Marie soit en nous, dit-il, pour glorifier le Seigneur : que l'esprit de Marie soit, en nous pour être ravis de joie en Dieu, notre Sauveur. Comme Marie, soyons pénétrés d'une sainte reconnaissance.

Sur la reconnaissance que nous devons à Dieu

Trois choses rendent cette reconnaissance parfaite : la vérité par laquelle on regarde Dieu comme l'auteur de tous les biens; la réflexion qui rappelle sans cesse ces bienfaits, et la fidéité qui porte à ne les employer que pour la gloire de leur auteur.
Avouons humblement que tout ce que nous possédons de bien, nous l'avons reçu de Dieu; c'est là un premier devoir que nous enseigne la sainte Vierge, par son exemple. Qu'avons nous, en effet dans l'ordre de la nature où dans celui de la grâce,, qui ne soit un don tout gratuit de la bonté divine ? n'est-il pas souverainement odieux de nier toutes ces faveurs par un esprit d'orgueil et d'indépendance ?
N'oublions en aucun temps les bienfaits de Dieu. Un bienfaiteur généreux doit oublier le service qu'il a rendu, mais celui qui en a été l'objet doit au contraire se faire une loi d'en conserver toujours le souvenir : tout homme d'honneur s'assujettit à ce devoir dans le monde, et rien n'y mérite de plus sanglants reproches que l'oubli des bienfaits reçus. Le moyen le plus sûr d'obtenir des grâces nouvelles, c'est de garder toujours toujours un souvenir reconnaissant de celles qu'on a obtenues.
Usons des bienfaits de Dieu pour sa gloire. Il est indubitable que les biens que Dieu nous accorde, sont autant de moyens qu'il nous offre, pour nous porter à le servir et à nous sanctifier par leur bon usage. Si nous voulons que Dieu répande sur nous ses bénédictions, n'oublions pas les grâces que nous en avons reçues et efforçons-nous d'en user pour le servir. En agissant autrement, nous l'obligeons à nous les retirer dans la suite et à nous juger plus sévèrement.

Pieuse maxime : Faites toutes choses comme si vous voyez réellement. Notre Seigneur présent devant nous; l'âme acquiert ainsi de grands trésors de mérites

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MAI, le mois de Marie : 18 ème jour :

La naissance de Jésus-Christ


Le temps est venu, où le Sauveur devait se montrer au monde; et Jésus; fils de Dieu et fils de Davis naît dans la ville où David avait pris naissance. Son origine est attestée par les registres publics : l'empire romain rend témoignage à la royale descendance de Jésus-Christ, et Auguste, qui n'y pensait pas exécute l'ordre de Dieu.

Il n'y a cependant pour ce roi nouveau-né qu'une étable abandonnée et déserte, avec une crèche pour le coucher. Marie a porté dans son sein le fils du Très-Haut : elle l'en voit sortir comme un rayon de soleil d'une nuée pure et lumineuse.

Miraculeusement; et les saints ont trouvé encore plus étonnant d'être né, que d'être conçu d'une vierge. Que n'a point senti Marie par sa présence ? Et si pour en avoir approché, saint Jean dans le sein de sa mère a ressenti un tressaillement miraculeux, quelle paix, quelle joie divine n'aura pas senti la sainte Vierge à la vue du Verbe devenu enfant pour nous? Le père et la mère de l'enfant étaient dans l'admiration, dit l'Evangile, et ils demeuraient en silence devant Dieu.

Leur admiration était de l'amour, mais un amour ardent, qui sentant qu'on ne peut pas même aimer assez Jésus-Christ, se perd dans ses immenses grandeurs et dans son amour pour nous, plus prodigieux encore, comme dans un abîme sans fond et comme une goutte d'eau dans l'océan.

Sur le désir d'aimer Jésus-Christ


Ce désir doit être ardent et continue. Dieu considéré dans sa gloire est seul grand et infiniment digne de nos louanges; mais Dieu dans une crèche est anéanti pour nous, et dans cet anéantissement il est infiniment digne de notre amour.

Que l'ardeur de connaître et d'aimer Jésus-Christ occupe et presse continuellement notre coeur; jamais nous ne pourrons l'aimer autant qu'il le mérite. Que de richesses, que de trésors perdus pour nous, si nous interrompons un seul instant le désir d'aimer Jésus-Christ, notre Sauveur !

Ce désir doit être insatiable. L'amour le plus insatiable doit être celui de Jésus-Christ, soit qu'on le considère dans son objet, soit qu'on l'envisage par rapport au principe qui le produit. Jamais on aime assez cet adorable Sauveur, car il est infiniment bon, infiniment parfait. En attendans le moment heureux, où nous pourrons pleinement jouir de notre Dieu, demandons-lui cet amour continuel, ardent et insatiable pour Jésus-Christ : lui seul peut nous consoler de notre exil.

Pieuse maxime : Tout le contentement et toute la consolation que Dieu donne en ce monde, n'est qu'une goutte de ce grand fleuve, qui nous prépare au ciel.
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MAI, le mois de Marie : 19 ème jour :

Adoration des Mages


Le coeur de la Mère du Sauveur avait été rempli d'une sainte joie quand elle vit se proterner au pied de la crèche ces humbles bergers, ces hommes de bonne volonté, auxquels les anges venaient d'annoncer la paix; mais elle ressentit une allégresse plus vive encore à la vue de l'adorationn des Mages présents qu'ils apportaient de l'Orient au roi des Juifs. Marie si emminemment douée de l'esprit apostolique, si digne à tous égards du glorieux titre de Reine des Apôtres, put-elle fixer les yeux sur les Mages, ces prémices des nations qui allaient accourir au bercail du Bon Pasteur, sans répéter avec le prophète : Les rois d'Arabie, de Saba et de Tharsis, les habitants des îles les plus éloignées, viendront à leur tour pour adorer Dieu et faire leurs présents au roi des Juifs; sans s'écrier avec lui : Apportez vos dons, provinces des Gentils; venez rendre au Seigneur honneur et gloire; apportez-lui la glorification de son nom ? Songeons bien que nous sommes obligés, comme chrétiens, de nous animer de l'esprit apostolique et de concourir de tous nos moyens à ramener la vertu et à la foi ceux qui ont le malheur de ne pas les connaître ou de les perdre.

Sur le zèle pour la propagation de la Foi

Qu'elle est grande cette oeuvre de la Propagation de la Foi ! dit un éloquent saint évêque; cette oeuvre qui console l'Eglise, qui la multiplie, qui répare ses pertes, qui accompit si glorieusement les promesses, qui rend Dieu sensible aux hommes, qui montre Jésus-Christ toujours vivant et régnant dans les coeurs de la foi, selon sa parole, au milieu de ses ennemis ; qui répand en tous lieux son Eglise, afin que tous les peuples puissent l'écouter. Rien de plus réellement catholique et chacun doit, selon ses moyens, y prendre part. Ces nations qui sont encore assises dans les ténèbres de l'infidélité chères à Dieu et à son Christ. Tout chétien doit aimer l'Eglise, et comme le dit Saint Augustin se réjouir du progrès qu'elle fait et s'affliger de ses pertes; peut-il donc refuser une obole pour aider à conquérir les âmes, quand il voit l'hérésie gaspiller des sommes immenses pour les livrer pieds et poings liés à Satan?

Rien de plus facile que les moyens de l'oeuvre. La rétribution pécuniaire qu'elle demande est bien minime et les personnes qui ont reçu en abondance les biens de la terre ne regarderont pas assurément comme suffisante pour elles. Les pauvres n'y sont pas obligés sans doute, mais les uns et les autres auront une part bien réelle à la propagation de la Foi, s'ils la soutiennent par ces prières efficaces, auxquelles la grâce ne se refuse jamais. N'aimons pas seulement en parole, mais en action et en vérité; souvenons-nous qu'au besoin nous devrions sacrifier pour nos frères, non seulement quelques deniers mais notre vie même.

Pieuse maxime : Il ne suffit pas, pour assurer son salut, de se dire enfant de Marie; ayons donc toujours la crainte de Dieu.

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MAI, le mois de Marie : 21 ème jour :

Fuite en Egypte


Le Saint Vieillard Siméon avait prédit à Marie que son âme serait percée d'un glaive de douleur et cette triste prophétie eut bientôt un commencement d'exécution. Peu après, un ange vint dire à Saint Joseph dans le sommeil : Levez-vous : Prenez l'enfant et sa mère, et fuyez en Egypte; car Hérode va chercher l'enfant pour le faire périr. Toutes ces paroles inspirent la frayeur. Levez-vous ne tardez pas un moment; n'allez pas, mais fuyez : le messager céleste paraît lui-même alarmé du péril de l'enfant;" il semble dit saint Pierre Chrysologue, que la terreur ait saisi le ciel, avant de se répandre sur la terre." Il y avait sans doute d'autres moyens pour sauver Jésus que cette fuite précipitée, mais l'amour et la fidélité de saint Joseph devaient être éprouvés et déjà Marie devait apprendre que celui qui possède Jésus-Christ doit prendre part à ses croix. S'exiler de la patrie, où le nom de Dieu était connu, pour un pays plongé dans l'idolâtrie grossière, s'éloigner à la hâte du saint Temple et du Tabernacle, sans lui-même savoir si on les reverra jamais : c'était là une épreuve bien dure. La Sainte Vierge et Saint Joseph obéissent cependant sans aucun mot, sans aucune pensée d'opposition ou de plainte: ils savent que le salut appartient à ceux qui font la volonté du Père céleste.

Sur la soumission à la volonté de Dieu

Il arrive dans ce monde des faits auxquels nous ne pouvons en rien contribuer, si ce n'est par nos vertus et nos prières; il en est d'autres, ordinairement de moindre importance, qui réclament activement notre concours. L'issue des uns et des autres ne répond pas toujours à nos voeux, amsi mais quelque triste qu'elle paraisse elle ne doit pas nous jeter dans l'inquiétude et l'abattement. Ne vous inquiétez pas dit notre divin Maître, ne demeurez pas comme suspendus en l'air, car votre Père céleste connaît vos besoin et vous donne son royaume; les évènements qui nous affilgent entrent tous dans les vues de sa providence. Nous devons donc, comme Marie et son vertueux époux nous soumette avec calme et humilité à la volonté du Seigneur.

Rien n'arrive sans la volonté de Dieu; on ne saurait en douter dans une foule , et il faudrait être possédé plus absurde encore qu'impie, pour vouloir s'y opposer, et cette volonté est toujours éminemment sainte et sage. Ayons en Dieu une confiance filiale et ne laissons pas ronger le coeur par cette sollicitude inquiète pour le lendemain, que le Sauveur lui-même nous a interdite. Sans doute il n'écartera pas de nous toutes les misères temporelles, puisque nous n'avons pas notre demeure dans ce monde, ni un bonheur réel dans des biens, dont la figure elle-même doit passer; mais n'oublions point le conseil et la promesse de Jésus-Christ : Cherchez d'abord le royaume et tout le reste vous sera donné par surcroit.

Pieuse maxime : Toutes choses afflgent et tourmentent l'homme, s'il ne les endure pour l'amour de Dieu.

Source : Les quatre mois réunis de l'Abbé Guillaume 1890
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MAI, le mois de Marie : 22 ème jour :

Fuite en Egypte


Dès son enfance et surtout pendant son séjour au temple, la Vierge sainte avait évité avec le plus grand soin l'entretien des hommes, afin de pouvoir écouter toujours l'esprit de Dieu, cette chaste vérité qui vient se répandre dans notre coeur, quand elle le trouve préparé, tranquille et pacifique. Après le cantique des anges et l'adoration des bergers, elle était dans l'admiration des choses qu'on disait de Jésus, mais elle les conservait dans son coeur.

Aujourd'hui qu'elle pourrait se plaindre de la cruauté d'Hérode, et de l'exil si dur qu'il lui infligeait, elle se tait encore. Ce silence si constamment observé, dans des circonstances bien différentes, ne contient-il pas pour nous un haut enseignement ?

Sur le silence

L'exemple de Marie nous montre qu'il est trois sortes de silence que nous devons observer : Le silence de recueillement, le silence de prudence dans nos entretiens et le silence de patience dans nos contradictions.

Le silence de recueillement est absolument nécessaire à l'âme qui veut conserver l'esprit de prière et d'union à Dieu, sans lequel il n'est point de vie chrétienne. Ce n'est qu'une âme seule, que Dieu visite et qu'il enrichit de ses lumières et de ses grâces.

Le silence de prudence est tout aussi nécessaire, afin d'éviter dans nos conversations de faire des fautes contraires à la charité. Car la perfection du silence ne consiste pas seulement à ne pas parler, quand ce n'est pas utile, mais aussi à ne parler que d'après des règles de la charité chrétienne. Le contraire arrive par malheur trop souvent; et faute d'attention et de réserve, on se laisse entraîner à des péchés même considérables.

Le silence de patience, qui consiste à se taire dans les peines et les traverses de la vie, est plus difficile.

Peut de personne aime à souffrir et moins encore à souffrir en silence sous les yeux de Dieu; cependant c'est le silence qui sanctifie nos croix et nos afflictions et qui en augmente beaucoup le mérite.

N'oublions jamais cette maxime si belle et si vraie de Thomas Kempis : C'est dans le repos du coeur et le silence, qu'une âme dévouée à Dieu fait des progrès.

Pieuse maxime : Pour remporter la victoire sur nos ennemis et faire un grand progrès dans la vertu, il faut commencer une bonne fois avec grand courage et beaucoup de résolution.
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